Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La louve aux papillons se baladait tranquillement sur son territoire, laissant le sable chaud lui réchauffer les pattes. Ah, elle était loin cette sensation de froideur qu’elle avait éprouvé en allant chez les hivernaux ! Elle se souvenait encore de son corps secoué de spasmes dû à la neige et au vent de ce fichu territoire. Elle prenait un réel plaisir à s’enfoncer le plus possible dans le sable à a écouter les  clapotis des vagues. Le jeune levait  la truffe en l’air pour vérifier qu’il n’y avait personne. Aujourd’hui elle avait envie de s’entrainer, de connaitre les limites de son pouvoir. Et c’était l’endroit parfait. Alors qu’elle allait s’asseoir, un coquillage plus pointu que les autres lui arrachèrent un couinement. Elle sursauta et montra légèrement les crocs à la petite création de la mer, puis elle se rassit un peu plus loin en vérifiant qu’il n’y a rien de coupant sous son postérieur.

Puis elle débuta l’entrainement. Elle ferma les yeux et gardait un visage neutre. Au fil du temps elle avait appris à ignorer cette sensation désagréable de devenir plus bête lorsqu’elle invoquait un de ses papillons. Elle tituba et ses pensées dans son corps de louve devinrent de plus en plus lentes à venir.  C’était pareil chez le papillon, elle avait du mal à réfléchir et à battre des ailes. L’estivale voulait voir jusqu’à  ou ils pouvaient se séparer. Mais ça n’allait pas être de tout repos. Plus sa moitié s’éloignait, plus elle avait du mal à réfléchir et si jamais quelqu’un décidait de l’attaquer….Ouh la parano ! Elle était sur son territoire, personne n’irait la déranger voyons… Elle grogna lentement mais d’une manière très étrange, comme si elle était en bug en sentant ses pensées ralentir de plus en plus….Elle était bien tentée de faire passer sa vue dans celui du papillon, mais elle perdrait presque tout son emprise sur son corps de louve et c’était trop risqué.  N’empêche, Hurricane aimait le risque alors elle le fit. Voilà, elle se retrouvait maintenant avec une très grande vue, elle voyait même un peu derrière elle et c’était très déstabilisant quand on n’était pas habitué. Et c’était le cas  pour la loupiote. Elle ne s’était jamais risquée à se transformer en papillon dans le Camp, de peur qu’un louveteau imprudent empale une partie de son esprit entre ses griffes….Son corps de papillon frissonna de dégout.  

Tandis qu’elle s’amusait à tester ses limites, elle ne remarquait pas ce très jeune loup brun caramel qui l’observait avec curiosité. Les sens et les pensées d’Hurricane  étaient devenu hors service, cependant elle sentait qu’il fallait rentrer au plus vite, la louve, n’aimait pas se faire surprendre.  Alors elle laissa le papillon se diriger naturellement vers son corps d’origine. L’esprit déteste lorsqu’on le coupe en deux et il a été naturellement conçu pour revenir vers sa moitié. Ainsi, il retrouva rapidement le corps de la louve, puis se posa sur le flanc de la petite avant d’intégrer sa place d’origine.  La femelle clignait doucement des yeux le temps que ses penses deviennent plus claire. «  Je m’appelle Hurricane, j’ai 9 mois, mes parents sont morts, je suis estivale et mon alpha c’est Akisa. » Ouf, elle n’avait rien oublié des informations de base. Elle secoua la tête avant de se figer sur place en entendant une voix.

- Tu es qui miss Papillon ?

Elle regardait le louveteau sans vraiment le voir avant de sursauter brutalement en remarquant que c’était un LOUP. Oh mon Dieu….Un louveteau de son Clan dont la tête lui revient tout d’un coup. Celui qui lavait vu sous forme de papillon…Mince, il avait vu son pouvoir ! Elle n’aimait pas ça, mais alors pas du tout. Mais bon, ce qui est fait est fait.

- Heu…j’suis Hu..Hurricane….Et toi ?

Ah pour le coup elle était fière d’elle, elle n’avait pas trop bégayé devant un de ses camarades, juste hésité avant de dire son prénom. Mais à ce moment là elle avait très envie de déguerpir ou alors de se mettre en position fœtale en se bouchant les oreilles, comme ferait n’importe quel louveteau   lorsqu’il avait peur.  Mais elle restait debout, l’air digne et les yeux mi-clos pour ne pas risquer de brûler son compagnon avec travers le regard.  Pourtant, elle savait qu’elle n’allait pas tenir longtemps face à cette angoisse qui lui tordait les entrailles et ce mot «  Pardon » qui voulait absolument sortir  à chaque fois qu’elle parlait à quelqu’un. Il fallait qu’elle surmonte sa peur, elle devait évoluer….mais là, elle savait quelle n’aurait pas le courage. Le regard des autres, c’était quelque chose de trop important pour elle. Alors elle se laissa tomber sur le sol en mettant les pattes sur ses yeux comme elle avait fait devant Blailu.

- Ahhh non c’est trop dur, je n’y arriverais pas ! Je suis désolééééeee…

- Tu es désolée de quoi Hurricane ? Tu as fait une bêtise ? Pourquoi t'as peur ?

La loupiote serrait les crocs de plus en plus forts. Il la touchait, il lui parlait c’était trop...horrible. Ses yeux gris argentés la toisait avec un air méfiant, elle le comprenait, après tout, elle n’avait pas un comportement normal. La petite louve respirait rapidement, puis au bout de quelques minutes se releva en regardant le pauvre loup comme si il était un monstre.

- J’ai peur des gens…du contact ….du regard des autres…Cela m’effraye…c’est-c’est horrible, je ne peux pas supporter.  Je suis désolée….

Elle baissa la tête, l’air penaude et se mit à fixer ses pattes avec obstination. Était-elle stupide ? Après tout, elle était la seule à avoir peur de ses congénères… La seule personne qui avait réussie à la mettre en confiance c’était Akisa . Et encore, rien de plus normal, c’était quand même son Alpha. La louve aux papillons faisait tout pour se rabaisser, de toute façon elle ne valait pas grand-chose, qui voudrait se coller dans les pattes un être aussi misérable et aussi timide qu’elle ?  Personne. Maintenant elle n’avait plus qu’à tenter de fuir comme une lâche en espérant ne plus recroiser ce louveteau. Déjà qu’elle n’avait pas une très bonne réputation parmi les jeunes de son âge…  Peut être fallait-il mieux qu’elle devienne solitaire, nan ? Elle se dandina d’une patte à l’autre, mal à l’aise.  

- Je ne sais pas quoi faire, si je deviens solitaire je serais tranquille, mais j’ai peur de croiser trop de loups et je ne veux pas  décevoir L’Alpha…Oh Maman, aide moi !

Elle avait prononcé tout cela à haute voix en oubliant presque le petit loup brun. Implorer l’aide de sa mère défunte, c’était tout ce qu’elle pouvait faire. Elle jeta un regard triste au petit. Il ne pourrait pas l’aider. Jamais, parce qu’elle aurait trop peur de lui. Déjà qu’il la regardait bizarrement…ce qu’il devait penser d’elle devait être encore pire.  Ses yeux le trahissent, il  la prenait pour une folle… Elle secoua la tête, toute tremblante, la truffe levée vers le ciel.

- S’il te plait, arrête de me regarder, tu me fais peur…..Tu sais, je veux partir car je ne veux plus que les gens me regardent et me jugent…

Elle sentait le regard du petit posé sur elle, surement entrain de l’examiner. Qu’allait-il faire ? Elle voulait qu’il la laisse tranquille, mais en même tant elle ne voulait pas rester toute seule face à ce terrible dilemme. Elle posait ses prunelles bicolores la mer bleue et limpide qui venaient s’écraser sur la plage avec douceur. Si seulement sa confiance en elle pouvait venir aussi facilement  que les vagues qui viennent glisser sur le sable ! Elle soupira longuement avant de se retourner vers le louveteau en évitant volontairement de croiser son regard.

-" Ce serait super dommage que tu partes quand même ! Parce que tu es vraiment jolie et tu as l'air gentille. Moi j'voudrai que tu restes."

Ahgsbji, il avait dit….il avait dit jolie ? Et gentille ? Voilà que la louve était émue. C’était la première fois qu’on lui disait ça, sa maman kui avait déjà dit, mais c’était normal, mais de la part d’un autre louveteau….et surtout d’un mâle, cela lui faisait énormément plaisir. Mais elle ne savait pas si elle devait lui montrer, parce que on ne sait jamais, et si il disait ça exprès pour qu’elle arête d’avoir peur parce que ça l’agaçait ? Ce serait là une chose bien moche et la petite ne savait que penser.  Elle s’apprêtait à bredouiller quelque chose quand Akiro ferma  les yeux. Il ne le regardait plus !  Avait-il fait cela pour elle ? Sa pensée fut bien vite confirmée lorsqu’il ajouta :

- "Voilà tu vois, je ne te regarde plus, donc tu n'as plus à avoir peur de moi."

La queue du loup remuait doucement tandis que la louve tournait autour de lui, l’air d’hésiter grandement. Il voulait quelle reste, mais elle n’était pas sure de ses paroles. Pourtant il avait l’air sincère. Il était prêt à devenir son ami, donc elle ne serait plus seule !

- "Moi je suis Akiro, fils de Loki et Nyméria. J'ai moi aussi un défaut qui fait que j'ai parfois des ennuis avec les gens, je me méfie de tout le monde. Je n'ai pas confiance dès le premier abord et les gens croient que je les jugent. Mais c'est pas vrai, c'est juste que je pense qu'on peut pas connaître quelqu'un la première fois qu'on le voit. Enfin tout ça c'est ce que m'a expliqué mon papa, et je crois que c'est vrai."

La louve resta muette de stupeur. Il avait un problème lui aussi ? Maintenant elle comprenait son attitude  qu’il avait eu au début de leur rencontre. Finalement ils se ressemblaient un peu. Ils avaient tous les deux un défaut qui les embêtait pour communiquer. Alors il était réellement sincère.  La gamine attendit un peu, réfléchissant aux paroles du rouquin avant de déclarer d’une petite voix :

- Alors tu veux vraiment que je reste ? Tu veux bien être mon ami ? Je pense qu’on pourrait s’entraider afin de faire disparaitre petit à petit le problème de l’autre…

Mais ce n’était qu’une idée et ce n’était pas obligé qu’Akiro accepte, après tout il devait quand même avoir plus de copains qu’Hurricane quand même. Et donc il devait avoir d’autres choses à faire que d’aider une louve trop réservée.

La douce estivale se mordit la lèvre, attendant avec une certaine appréhension la réponse d’Akiro. Et s’il la refusait ? Le doute commençait peu à peu à germer dans son cœur, puis au fil des secondes devenait de plus en plus étouffant pour la jeune louve. Un bref instant, elle envisagea de détaler à toute vitesse, craignant plus que tout la parole du louveteau qui pourrait soit être blessante, soit être à l’origine d’une grande joie émotionnelle  chez la petite.  Elle enfonça ses griffes dans le sable jusqu’à le sentir humide sous ses pattes. Pour s’empêcher de partir. Pour s’empêcher d’avoir peur. Elle prit une grande inspiration tandis que ses yeux ne quittaient pas le visage d’Akiro.  Un sourire venait de naitre sur ses babines et Hurricane ne savait pas vraiment comment l’interpréter. Sourire moqueur ?  Sourire rassurant ?  Ses sourcils se froncèrent en une expression douloureuse, elle redoutait les mots qu’il n’allait pas tarder à lâcher.

- Bien sûr que je veux que tu restes ! Et encore plus être ton ami !

Elle se mordit la langue, ce qui lui arracha un petit couinement. Ses oreilles s’étaient dressées avec rapidité sur son crâne et ses pupilles se rétractèrent.  Il voulait être son ami ? Il était sincère…Il avait fermé les  yeux pour elle….en plus il avait dit qu’il la trouvait jolie….ça ne pouvait qu’être vrai ! Il avait mis sa méfiance de côté pour accepter Hurricane dans son cercle d’ami ! La petite ne put retenir  une petite danse de la joie en sautillant sur elle-même. Son cœur avait littéralement explosé de joie, elle é tait si contente qu’elle se surprit à sentir quelque chose d’humide au coin de ses yeux. Serait-ce des larmes ? Ma parole, Hurricane ne pleurerais jamais. Elle secoua la tête. Heureusement que le rouquin avait les yeux fermés, quelle honte elle aurait eu si il avait vu ces petits morceaux de cristaux briller au coin de ses yeux…

- Tu penses vraiment qu'on peut arriver à surmonter nos défauts ?

Là Hurricane s’arrêta net, son visage enfantin semblait en proie à une grande réflexion. Bien sur que oui, ils pouvaient ! Elle savait qu’ils allaient y arriver. Maintenant qu’ils peuvent compter sur l’un et l’autre, tout cela allait devenir plus facile. Akiro ne devait pas remettre en doute ça, il ne devait pas se méfier de cet espoir qui avait donné dans la voix d’Hurricane.

-Moi j'y crois.

Elle afficha un large sourire.

- Moi aussi ! Tu sais quoi, j’ai une idée. On va commencer tout de suite. Tu vas garder les yeux fermés  et moi je vais m’éloigner. Puis au son de ma voix, je te guiderais  et si tu suis bien mes instructions, tu tomberas sur moi et tu pourras ouvrir les yeux ! Comme ça, tu pourras me faire encore plus confiance.

« Tout ça dépendra de toi, si tu veux me suivre ou pas. » ajouta t-elle d’une voix plus timide. Puis elle  s’éloigna un petit peu en zigzagant à travers quelques rochers.  Puis elle s’assit et se racla la gorge en cria.

- Tu es prêt à commencer ? Je ne bougerais pas de là. Je  te dirais juste : «  Avance, tourne à droite, à  gauche. »

Dernier up avant archivage ♪