Ypso était sorti de sa tanière pour trouver de quoi se mettre sous le croc. La forêt qui d’habitude était remplie de proie était quasi-déserte ce jour-là, il faisait encore très froid et le gibier était rare, l’hiver devenait vraiment pesant. Par chance il tomba sur la trace d’un lièvre qu’il n’eut pas trop de mal à attraper. Il alla se caler dans le creux d’un gros arbre qui se trouvait non loin de lui et dévora son morceau de viande. Le gout de la chaire était tellement bonne, c’est comme s’il n’avait rien mangé depuis des semaines, vivement l’arrivée des beaux jours.
Après s’être rassasié, il se leva, étirant son échine et se remit en route à travers le territoire automnal, il avait prévu de faire une petite ronde histoire de voir si tout allait bien. Il s’apprêta à quitter la belle forêt orangée lorsqu’une forte odeur lui chatouilla la truffe, ce n’était pas un loup, c’était une autre bête, peut-être dangereuse. Le loup rebroussa chemin pour voir de quoi il s’agissait, il ne fallait pas qu’une créature mette la pagaille chez lui. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour découvrir de quoi émanait ce parfum. Un lynx qui tenait un joli lièvre dans sa gueule. Un autre corps inerte se trouvait derrière lui, contre un arbre, c’était un louveteau, son odeur n’était pas tout à fait identifiable, peut importait, il n’allait pas très bien.
L’alpha automnal s’approcha de l’animal qui n’était pas très gros comparé à lui, il devait être encore assez jeune, ce dernier lui montra des crocs assez pointue révélant une mâchoire puissante. Les oreilles plaquées vers l’arrière, Ypso essaya de le faire fuir, sans réussite. Il s’engagea donc dans un combat avec le lynx qui contrairement à lui n’avait pas de pouvoir. Au bout de longues minutes l’automnal finit par faire fuir l’animal. Il avait reçu quelques coups de pattes et de crocs mais il était résistant notre louloup, il allait bien c’était le principal.
Le loup se dirigea vers le petit loupiot allongé au pied de l’arbre, il avait l’air encore conscient et n’était pas trop amoché.
Tu vas bien ? lui demanda-t-il de sa voix grave.
Il alla récupérer le lièvre encore inerte sur le sol quelques mètres plus loin et le posa devant le louveteau.
Tiens manges un bout ça te fera du bien.