Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre. [TERMINÉ]
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Mer 11 Mar 2015 - 13:27



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Le contact tendre de l’herbe sous mes pattes était agréable. Très confortable. Sans hésiter une seule seconde, je m’y allongeai. Encore une fois, je retrouvais le calme de cet endroit merveilleux. Toujours au même endroit. Toujours étendu à ce point. Un loup qui ne passerait ici que lorsque j’y suis, soit donc souvent, aurait pu croire que j’étais une statue, tant j’étais immobile, toujours dans la même position, mon museau orienté vers le lac, vers son centre, mes yeux fermés malgré que ça ne change rien du tout à mes perceptions.


Encore une fois j’étais venu ici pour réfléchir. Ça arrivait souvent dernièrement. Cette fois, seulement, le sujet était un peu plus préoccupant. Tsume, puis Ash’Naï… tous deux m’avaient fait le même discours… Oui bon, pas de la même façon, mais le message restait essentiellement le même. Et j’avais déjà moi-même pensé à ça plusieurs fois. Et j’avais envie que ce soit vrai. Mais pourquoi est-ce que c’était faux? Le problème venait de moi, j’en étais sûr. Mais comment faire…? J’avais besoin d’aide. Oui j’avais tant besoin d’aide…


Je posai ma tête sur mes pattes avant, et mes oreilles se baissèrent tristement. Même ici je n’arrivais pas à rester calme. Même avec cette présence, cet esprit qui semblait veiller sur moi, mon cœur se brisait. Ils avaient raison, et je devais faire quelque chose… mais quoi? Qu’est-ce que je devais faire… comment est-ce que je pouvais le faire? Je n’avais jamais appris à penser comme ça, à agir comme ça. Une larme coula sur ma joue. Vraiment? Maintenant? J’étais venu ici pour ne pas pleurer… pourquoi est-ce que je me sentais si mal dans cet endroit où je m’étais toujours senti bien?


« Je t’en prie, Esprit du Vent, ou peu importe l’Esprit qui veille sur moi… si tu m’entends, envoie-moi de l’aide… j’ai besoin d’aide… »


Je tendis l’oreille, et frémis. Un loup approchait. Un loup… indescriptible… Normalement, l’Esprit du Vent me donnait plus d’information. J’avais su, quand Tsume était venu, que je pouvais lui faire confiance, qu’il était curieux. Là, rien. Je savais qu’il serait un « ami » car ici personne ne pouvait en faire autrement. Mais comment cela se faisait-il que je ne puisse en savoir plus, pas même un peu? Je ne devais pas être assez calme. Quand je n’étais pas calme, l’Esprit du Vent ne me parlait pas. Mais je n’arrivais pas à être calme. Même en sachant qu’un loup s’approchait de cet endroit, qu’il allait me voir, je n’eus pas la force de cacher mes larmes. Pas cette fois…


© Maeya Fleur de Neige
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Jeu 12 Mar 2015 - 22:39

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


Le printemps... Saison de la renaissance, de la vie par sa plus simple forme, mais aussi clan tristement connu pour ses anciens alphas et son nombre important de membres. Moins connu cependant pour la grand histoire d'amour qu'un de ses espions avait entretenu avec une tueuse hivernale. C'était pourtant une histoire très belle, palpitante, heureuse mais terriblement triste. Peu de gens la connaissent réellement, un seul loup la connaissait entièrement. Un grand loup gris pâle marqué de noir, avec une longue queue particulière, et qui par ce frai jour d'hiver, avançait vers le lac. Il avait de grandes oreilles, longues et tombantes qui se cachaient derrière la quantité astronomique de dreads et de tresses que portait l'individu. Il était beaucoup plus grand qu'un loup normal, ce qui était dû aux quelques gènes de grands chiens qui traînaient dans son code génétique. Shaman agita la queue et s'étira doucement. Il était venu sur le territoire afin de comprendre le monde d'où venait son père.

Il faisait relativement frai, et le grand loup portait avec lui l'odeur du givre mais le givre lunaire, libre et si lointain. Il secoua sa crinière, lançant dans le vent un cliquetis très agréable et étrange. Mais en échange, ce dernier lui rendit de drôles d'informations. Il y avait un loup allongé dans les buissons juste devant lui. Un printanier, allongé, sans doute relativement jeune s'il en croyait ses capteurs olfactifs. Il marcha sans bruits, intrigué par le fait que l'individu n'aie pas capté sa présence. Il voulait découvrir qui se cachait là.

-Je t’en prie, Esprit du Vent, ou peu importe l’Esprit qui veille sur moi… si tu m’entends, envoie-moi de l’aide… j’ai besoin d’aide…


Il lui sembla étrange qu'un jeune soit aussi désespéré. Il vérifia que le bandana sur ses yeux soit bien mis et toussota pour signaler la présence. Il marcha, s'arrêtant au niveau du petit loup.

-"Je ne suis ni un Esprit, ni un protecteur, mais je peux apporter mon aide si tu en éprouves le besoin..."


Il avait parlé doucement, neutre et sans aucune émotion particulière. Il avait cependant une légère chaleur qui donnait envie de lui parler et de lui faire confiance. Il tourna la tête vers le jeune loup et attendit la suite. Il s'était invité dans le moment du petit loup, sans pour autant violer son intimité.

© Maeya Fleur de Neige
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Ven 13 Mar 2015 - 1:40

[HRP :] Oui… Sasa est un peu beaucoup mélangé dans son cœur… c’est peut-être parce que je le suis aussi présentement… quoi qu’il en soit j’espère que ma réponse est pas trop incohérente. N’hésite pas à me demander de la changer.



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Mon corps se raidit. Comment cette voix pouvait-elle me parvenir de si près? Comment ce loup avait-il put m’entendre? J’avais l’oreille tendue! J’aurais dû l’entendre approcher! C’est là que je compris. Je n’avais pas entendu l’Esprit du Vent. Je n’avais pas été assez calme. C’est lui que j’avais entendu! C’est pour ça qu’aucune information ne m’était parvenue! Et pourtant, je n’avais pas peur. Pas ici. La peur n’existait pas à cet endroit. Pas pour moi. Ce loup ne ferait aucun mal. Je ne pus cependant m’empêcher de rabaisser mes oreilles. Sa voix était profonde, elle résonnait. Ce loup était grand. Comme Ash’Naï. Mais il n’y avait pas d’aura intimidante cette fois. Et pas seulement à cause du lieu. Ce loup avait quelque chose de… rassurant. Parce que je venais d’appeler à l’aide, et qu’il répondait à mon appel?


Tournant ma tête vers lui, j’inspirai longuement. Un mâle, ça je l’avais deviné à sa voix. Un adulte. Et il avait une odeur tout à fait unique. Pure et fraîche. Son odeur me rappelait sans conteste un autre loup que j’avais déjà croisé, ici même. Tsume. Ce simple fait, ce petit parallèle qui me semblait plus significatif qu’il n’y paraissait, suffit à me calmer. Je pouvais lui faire confiance, oui, tout comme j’avais pu faire confiance à Tsume. Et alors que j’avais peur de paraître craintif, je découvris avec surprise que c’est de la gêne, de la timidité, qui perça au travers de ma voix, quand je répondis.


« Je croyais être seul… je… ne m’adressais pas à vous. »


Vous? Étrange. Je n’avais jamais vouvoyé un loup ici. Mais cette fois, je ne pus pas faire autrement. Ce loup n’était pas mon égal. Il était mon supérieur. Car j’étais vulnérable, et lui non. Et il m’offrait de l’aide. Tsume m’avait aussi offert de l’aide. Je l’avais refusé… Je n’étais pas prêt… Est-ce que j’étais prêt, maintenant? Peut-être… Je ne m’attendais pas vraiment à avoir une réponse. Pas comme ça, pas si rapidement et… et surtout je ne m’étais pas du tout attendu à être entendu. Cette prière je l’avais adressée à l’Esprit du Vent! Mais peut-être était-ce la façon que l’Esprit avait trouvée pour m’aider? En adressant ma prière à quelqu’un qui pouvait intervenir? Au fond, que ce soit un loup semblable à Tsume qui l’entende était une bonne chose. C’était, je crois, la meilleure de mes options. Pourtant… je me sentais mitigé. Maintenant qu’on était là à m’offrir l’aide que je cherchais… Mes paupières se fermèrent alors qu’un nouveau frisson me parcourait. Non, je devais prendre cette aide, et venant d’un loup patient. Pas un loup comme l’automnal qui m’avait blessé.


« J’adressais une prière… à peu importe ce qui se trouve au-delà des sens… tout simplement… »


J’avais parlé par réflexe. Je l’avais fait aussi avec Tsume. Mais je n’avais pas fait une erreur aussi grave! L’Esprit du Vent, c’était à moi, dans mon cœur, ça ne regardait personne d’autre! Pourtant, si je voulais de l’aide, je devais faire confiance. Et faire confiance, ça implique de ne pas cacher des choses. D’une voix un peu hésitante, regrettant de m’être ainsi exposé, de m’être rendu encore plus vulnérable, je me présentai :


« Je m’appelle Sasayaki… je suis Oméga au sein de mon clan malgré mon jeune âge à cause de ma cécité. Et j’ai simplement des problèmes d’Oméga, rien d’important qui vaille la peine qu’on s’en préoccupe. Je suppose que tous ceux qui sont comme moi ont les mêmes rêves. Ma demande était égoïste… Vous avez sûrement plus important à faire que d’écouter un être aussi insignifiant que moi… »


Mon cœur se déchirait. Je ressentais une émotion et son contraire. Je ne savais pas quoi faire, quoi dire. J’avais l’impression d’être un monstre égoïste qui faisait perdre son temps à ce loup pour des futilités, oui, mais en même temps mon être criait au secours, appelait à l’aide de toute ses forces. Une larme de plus roula sur ma joue. Pourquoi est-ce que je devais ressentir cela? Pourquoi est-ce que peu importe ce que je faisais, ce n’était jamais la bonne chose? Pourquoi j’étais toujours dans l’erreur? Je regrettais chacune des paroles que je venais de lui dire. Tout comme j’avais demandé à Tsume de rester. Et à cette pensée ma gueule s’ouvrit. Pendant une seconde, j’eus envie de dire : « Non, reste, ne m’écoute pas, je t’en prie, aide moi. » Et pourtant rien ne sortit. Ce n’était pas Tsume. Il était trop tard pour parler à Tsume.


© Maeya Fleur de Neige

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Sam 14 Mar 2015 - 10:59

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


Il sentait la surprise, la gêne et l'incompréhension du jeune loup. C'était classique, d'autant plus que le Libre Lune avait fait exprès d'arriver silencieusement. Il sentait autour de lui des âmes qui s'agitaient, quittaient le lieu. Elles le fuyaient parce qu'il pouvait les voir et qu'elles ne voulaient pas lui parler. Il ne s'en formalisait pas, écoutant le vent les porter au loin.

-Je croyais être seul… je… ne m’adressais pas à vous.

J’adressais une prière… à peu importe ce qui se trouve au-delà des sens… tout simplement…

Je m’appelle Sasayaki… je suis Oméga au sein de mon clan malgré mon jeune âge à cause de ma cécité. Et j’ai simplement des problèmes d’Oméga, rien d’important qui vaille la peine qu’on s’en préoccupe. Je suppose que tous ceux qui sont comme moi ont les mêmes rêves. Ma demande était égoïste… Vous avez sûrement plus important à faire que d’écouter un être aussi insignifiant que moi…


Il écouta paisiblement le petit loup hésiter entre ses différents états états d'âme. Au delà des sens... C'était très joli et le grand loup gris apprécia la tournure de la phrase. Mais aussitôt le petit eut-il dit ça, il sembla le regretter. C'était peut être quelque chose de précieux pour lui. Les pattes épaisses de Shaman grattèrent légèrement la terre pour en adoucir le toucher. Il eut cependant un mouvement brusque, faisant voler les colliers et les dreads, lorsque le loup évoqua sa cécité. Ainsi lui aussi était aveugle, mais il semblait en faire une excuse pour resté là, coincé dans une situation inconfortable. Qu'un handicap soit une excuse pour se plaindre sans faire l'effort de le combler était quelque chose qui ne plaisait pas au Libre Lune. Oui c'était gênant, oui on pouvait s'en plaindre et regretter le sens perdu, mais se cacher derrière une fatalité qui n'en était pas, il ne pouvait l'accepter.
Puis il ajouta une autre phrase qui lui fit stopper sa respiration. Il souffla et durcit légèrement son ton, sans pour autant être haineux, car il s'était depuis longtemps départit de sa haine.

-"Qui es tu pour estimer que tu es sans importance ? La nature ne fait jamais quelque chose qui ne sert à rien. Alors ne te places pas au dessus de notre Mère en estimant qu'elle a agit de façon inutile, et demande toi plutôt où est ta place dans ce monde, vu que celle d'Oméga ne te convient visiblement pas."


Le sermon allait passer difficilement, il le sentait. Mais il ne regrettait pas le moins du monde l'avoir dit. On n'avançait pas si on passait son temps à regarder derrière. Il soupira et décida de mettre en confiance le petit loup qui semblait en proie à un grand dilemme. Après tout il n'était pas le seul à ne pas voir, et d'autres s'en sortaient très bien. Il marqua une pause et d'un ton plus chaleureux, presque protecteur reprit la parole.

-"Je suis Shaman, être libre, fils du vent d'hiver et de la lune, et ma cécité ne m'a jamais empêché de chasser, de me défendre ou tout simplement de vivre la vie que j'ai envie de vivre. Alors dis moi petit Sasayaki, fils de la brise du Printemps, es tu Oméga parce que tu es aveugle, ou bien parce que tu n'as pas voulu voir tout ce que la vie peut t'offrir?"

Il avait approché son museau de la tête du jeune loup perdu dans sa petite vie d'oméga. Il avait parlé doucement, d'un ton rassurant. Non, aucun être n'était insignifiant, surtout pas un loup dans le début de sa vie. Oui il était bien placé pour savoir que dans la toile du monde, le simple fil qu'un individu représentait ne voyait pas son utilité dans la tapisserie colorée. Mais il savait aussi que si on ôtait ce fil alors la toile n'était plus la même et rien ne pouvait combler le vide. Shaman n'en ferai pas un Libre Lune, mais il l'aiderai à se relever, à prendre la patte tendue que la vie lui montrait. Parce qu'il aimait les défis, parce qu'il sentait qu'ici tout était perturbé et parce que mine de rien, aider les autres était ancré quelque part dans sa nature.

© Maeya Fleur de Neige
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Dim 15 Mar 2015 - 18:05



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Les paroles du grand loup me firent frémirent. Par réflexe, j’éloignai ma tête et détournai le museau. Sa voix ne m’avait pas parue méchante, mais ses paroles… « Si tu n’en es pas capable, c’est que tu n’es qu’un imbécile… » Ces paroles, prononcées par un autre loup, se serrèrent autour de ma gorge, rendirent ma respiration plus laborieuse. En même temps, la douleur de sa patte qui m’avait écrasé le flanc se raviva, à peine un souvenir de la torture que ça avait été, mais assez pour me faire grimacer. Les paroles de ce loup étaient bien différentes, et il ne m’insultait pas. Mais leur signification et leur poids d’autant plus calme que véridique était encore plus oppressant. Je m’étais révolté, aux paroles d’Ash’Naï, j’avais eu des arguments. Cette fois je n’en avais aucun. Et alors que je prenais conscience qu’il avait raison, que j’agissais mal, une partie de moi souhaitait qu’il disparaisse et qu’il me laisse seul. « Tu es bien plus fort et courageux que le laisse prétendre ton enveloppe charnelle. » Ce pouvait-il que le démon ait eu raison? Si j’étais si fort, alors comment cela se faisait-il que je sois incapable de me débarrasser de cette sensation? Que malgré toute la logique qui me disait d’accepter la patte que me tendait ce loup, je suis incapable de la saisir?


Shaman… Le tourbillon d’émotions se dissipa d’un coup, mes yeux s’écarquillèrent de surprise. Encore une fois, malgré ma cécité, je reproduisais des mouvements que je n’avais jamais pu voir. Étrange. Mais ce n’était pas ce sur quoi j’étais concentré. Aveugle? Il était lui aussi aveugle? Bien sûr… c’était cela qui m’avait prévenu de son approche! Le son de peu-importe ce qu’il utilisait et qui s’entrechoquait. Le même son que j’avais perçu au moment où il avait arrêté d’être calme. Mais il l’était redevenu. Pourquoi? Et comment cela se faisait-il que moi aussi je sois redevenu calme en même temps? Quoi qu’il en soit, je commençais à sérieusement douter que ce soit une coïncidence. Un loup comme Tsume, et qui visiblement avait le même besoin de m’aider, mais qui animait mes émotions comme Ash’Naï avait su le faire, tout en étant aveugle…? Non, ce ne pouvait pas être une coïncidence. Je dus faire un gros effort pour parler, mais je ne pouvais pas rester silencieux. Tant pis si je le regrettais ensuite. S’il fallait que me torture moi-même pour avoir de l’aide, alors soit, je le ferais.


« Je n’ai jamais fais le choix d’être un Oméga. Ça a toujours été le cas, et je n’ai jamais rien connu d’autre. Mais je n’aime pas ça. Je ne veux pas être comme ça. Mais comment est-ce que ça peut être autrement si personne ne me respecte? Je ne suis pas capable de me défendre. Je ne sais même pas ce que je suis capable de faire. Je ne connais presque rien à ce monde car on ne m’a jamais laissé la chance d’y vivre librement. Tout ce que je sais faire c’est survivre… »


Mon cœur battait si fort. J’en avais trop dit… NON! Je devais continuer. Shaman ne m’aiderait pas si je ne le laissais pas m’aider! Oui, je devais l’aider, aussi. L’aider à m’aider. Haletant, tremblant, les larmes coulant sur mes joues, je fis encore un effort. Un effort de plus. Un effort pour faire le contraire de ce que tout mon être me criait de faire.


« Aides moi, Shaman, je t’en prie. Je ne sais plus quoi croire. Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais plus quoi faire. Mon cœur me dit une chose et son contraire, ma tête ne sait plus quand l’écouter… Je me sens mal, je ne suis pas heureux, mais je ne sais pas comment l’être. Comment as-tu fais? Comment faire pour se faire accepter? Comment prendre ma place? Et quelle est-elle? Je ne sais plus à quoi je peux faire confiance, mais je suis sûr d’une chose : pas à moi. S’il-te-plaît… aides moi… »


Mon corps tremblait, ma gorge était compressée de nouveau. Je ressentais une violente haine contre moi-même. Comment en étais-je arrivé là? Comment pouvais-je être aussi pathétique? J’avais envie de crier, de pleurer, et nombre d’autres choses. Mais je n’en fis rien. J’utilisai toutes mes forces pour rester calme. Pour écouter. Pour refouler toute cette crainte que Shaman me rejette aussi, qu’il ne voit pas mes efforts, qu’il refuse de m’aider… J’étais certain que ce que j’avais dit ne lui plairait pas, ne lui plaisait déjà pas. Mais je ne savais pas comment le dire autrement. Comment formuler ma demande. Comment expliquer ce que je ressentais. J’avais demandé, non? C’était tout ce qui importait… n’est-ce pas…? J’avais essayé…


© Maeya Fleur de Neige

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Mer 8 Avr 2015 - 18:49

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


Comme s'il s'y attendait, le sermon était passé difficilement. C'était douloureux, c'était vraiment douloureux, il le savait. Lui aussi avait eu droit à ce sermon le jour où Phoenix lui avait remonté les bretelles. Il se souvient encore de la brûlure intérieure qu'il avait ressentit lorsque le grand mâle avait détruit toutes ses convictions. Il se demanda trente secondes si le mâle était encore sur Four Seasons ou s'il avait quitté ce monde. Il savait qu'il avait beaucoup de protégés. Sasayaki le raccrocha à la réalité.

-Je n’ai jamais fais le choix d’être un Oméga. Ça a toujours été le cas, et je n’ai jamais rien connu d’autre. Mais je n’aime pas ça. Je ne veux pas être comme ça. Mais comment est-ce que ça peut être autrement si personne ne me respecte? Je ne suis pas capable de me défendre. Je ne sais même pas ce que je suis capable de faire. Je ne connais presque rien à ce monde car on ne m’a jamais laissé la chance d’y vivre librement. Tout ce que je sais faire c’est survivre…

Aides moi, Shaman, je t’en prie. Je ne sais plus quoi croire. Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais plus quoi faire. Mon cœur me dit une chose et son contraire, ma tête ne sait plus quand l’écouter… Je me sens mal, je ne suis pas heureux, mais je ne sais pas comment l’être. Comment as-tu fais? Comment faire pour se faire accepter? Comment prendre ma place? Et quelle est-elle? Je ne sais plus à quoi je peux faire confiance, mais je suis sûr d’une chose : pas à moi. S’il-te-plaît… aides moi…


Il comprenait mieux, de plus en plus, ce que le petit avait. Il voyait se dessiner l'âme du printanier, ses complexes, ses facilités, ses peurs. Il écoutait sans interrompre le jeune loup, afin de ne pas le couper dans son élan. Il entendait, il comprenait. En temps normal il aurait tourné les talons, avec une pique, une phrase assassine et la possibilité de revenir plus tard. Mais là, Sasayaki était jeune, il était perdu dans une vie trop grande pour lui et surtout, il avait un handicap immense. Il décrocha cependant un sourire, entendant l'appel à l'aide. C'était ce qui lui fallait pour agir, pour accepter. Il avait eu la preuve qu'il voulait changer, il ne lui en fallait pas moins. Mais il n'allait pas aimer ce que Shaman aurait à lui dire.

-"Personne ne respecte quelqu'un qui ne se respecte pas lui même. Avant de réclamer quelque chose des autres, apprend à le faire toi même."


Il s'allongea aux côtés du printanier, lui offrant la chaleur que personne ne lui avait donné depuis longtemps visiblement. Il offrit son flanc et son épaule au loup, ce qui lui permettait par ailleurs d'apprécier le physique fin et le modèle réduit qu'était Sasayaki. Il s'étonna même du petit gabarit du jeune mâle. Il secoua les oreilles et s'étira légèrement. Il ouvrit la gueule et de sa voix empreinte d'accents du froid et du monde gelé.

-"Je suis prêt à t'aider Sasayaki, mais en échange, il faudra que tu offres le maximum de toi même. Ca sera très compliqué, parfois douloureux. Mais s'il te plait si tu ne peux pas croire en toi, crois en moi."

Il secoua ses dreads, et l'une d'entre vint toucher le crâne du petit loup. Il la poussa doucement et bougea une nouvelle fois les oreilles. Kyo était tout proche et semblait insistant mais le grand loup le repoussa d'un mouvement d'oreille. Il avait loupé une question du jeune loup, mais il avait peu envie d'y répondre car chacun trouvait sa voie comme il pouvait.

-"Pour ma cécité, je dirai que j'ai fait en sorte de ne plus avoir besoin de mes yeux."

(Pardon c'est tout nul tout pourri je suis désolée)

© Maeya Fleur de Neige
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Lun 25 Mai 2015 - 3:39



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Ce fut comme s’il m’avait donné un puissant coup de patte. Où? Partout. À mon âme. Quelque chose craqua en moi, explosa. Le respect… comment pourrais-je seulement oser penser le mériter? Pourtant, une partie de moi le pensait. Une partie de moi comprenait. Et une autre s’effondrait. Je ne pouvais pas me respecter. Non, je n’en étais pas capable. Pendant cette fraction de seconde où je regardai mon être de l’intérieur, même moi je ne pus sentir que du mépris envers moi-même. Comment est-ce que j’avais pu oser réclamer du respect, alors que je me dégoûtais moi-même? Et stupidement, j’eus envie de pleurer. Oui, de pleurer. Mais pleurer pour quoi? Pleurer pour la perte de tout ce que je n’avais jamais connu? À quoi bon, alors que tout ce qu’il y avait devant moi ne pouvait qu’être meilleur? La peur, la sensation de me faire engloutir dans un monde bien trop grand, m’entoura en me menaçant de toute part, comme si je n’étais qu’un petit îlot de… d’espoir… Oui, un espoir. Je ne pourrais pas y arriver seul, mais Shaman n’était-il pas en train de me proposer son aide?


Oui. Je donnerais ce qu’il faudrait. Je donnerais mon être. Tout valait mieux que ce que j’avais. Je ne voulais plus vivre pour les autres. Je ne voulais plus être simplement une éponge sur laquelle on pouvait décharger tout ce qu’on avait envie de décharger. Étrange, comme image, mais c’était la seule qui me venait sur le moment. Et plus le temps passait, plus je sentais la détermination monter. La confusion s’enfuyait, chassée par le peu de compréhension que le calme géant insinuait en moi. Et la douleur augmentait, mais… mais je comprenais cette douleur, et je la voulais. Renoncer à moi-même ne pouvait pas être un acte facile, mais il était nécessaire. Et il était temps de le faire, je le sentais en moi. Le moment était venu. Et je croyais en lui. Il avait la même odeur que Tsume. Tsume l’avait dit : ils étaient nombreux, comme lui. Shaman était l’un des « comme lui ». Lui aussi se promenait sur un territoire qui n’était pas le sien sans crainte, pour parler avec le loup le plus rejeté de la meute comme si de rien n’était. Mais il y avait plus. Shaman était aveugle aussi. Et ce plus me suffisait. Si j’avais douté de la capacité de Tsume à m’aider, je ne pouvais pas douter de celle de Shaman.


Mon corps sursauta, parcourut d’un long frisson, et je me demandai un instant ce qui était arrivé. Puis je le sentis enlever de sur mon crâne un… une… sorte de liane? Non, c’était comme de la fourrure. Tressée, sans doute. Mais ce n’était pas mon sujet de préoccupation. Je ne m’étais même pas rendu compte qu’il s’était allongé près de moi! Étrangement, alors qu’il était allongé, et non plus debout sur ses pattes, il me paraissait encore plus imposant. Encore plus grand. Peut-être parce que je pouvais enfin mesurer à quel point la différence de taille entre nous était… incroyable… Il était plus de deux fois plus gros que moi! Mais alors que j’aurais dû mourir de peur, que mon cœur aurait dû battre si fort qu’il pourrait l’entendre, je me senti au contraire encore plus… en sécurité? Détendu? Ce simple contact de son corps chaud contre le mien semblait… semblait en dire tant… j’avais l’impression soudaine qu’il me faisait aussi confiance. Qu’il ne me laisserait pas tomber. Qu’il comprenait ce que je vivais et qu’il souhaitait sincèrement que je m’en sorte. Hallucinant… comme un simple touché peut transmettre des sensations aussi… précises… Mais c’était peut-être aussi uniquement mon imagination.


« Je crois en toi, Shaman. Je te fais confiance. »


Ridicule. Comme s’il avait eu besoin que je le dise. J’étais persuadé qu’il n’avait pas besoin que je le dise. Mais je le dis quand même. Je perçu aussi dans sa voix qu’il n’avait pas envie de parler de lui, de son passé, de sa cécité, ou de comment il s’en était sorti. Très bien, je pouvais m’en passer. Je n’avais pas à savoir qui il était, ou encore d’où il venait. Ce que j’avais besoin de savoir, c’était où moi je m’en irais. Ce qu’il pourrait faire pour moi. Et malgré la réticence que j’avais à poser la question suivante, je devais la poser. J’espérais seulement qu’il comprenne que je ne voulais pas approfondir le sujet qui le mettait mal à l’aise, mais seulement mieux comprendre ce qui allait arriver. Ce qui allait m’arriver, à moi.


« Et j’aimerais savoir… Ma voix me sonnait à moi-même étrange. Forcée. Je ne pouvais pas croire que je posais la question pour de vrai. Que je prenais le risque de le mettre en colère. M’apprendras-tu à moi aussi… comment ne pas avoir besoin de mes yeux? »


De la façon qu’il l’avait dit, je savais que tout ça était un autre sujet. Que ça n’avait rien à voir avec me respecter, et trouver ma place. Il avait quelque chose de… de plus. Il était « supérieur ». Je ne voulais pas devenir « supérieur ». Je voulais simplement ne plus être limité. Je voulais être utile. Je ne voulais plus être un poids, qui force les autres à faire attention pour deux. Je n’avais qu’à penser à ce solitaire qui m’avait presque… presque… mangé… Je ne voulais plus que ça arrive. Qu’on doive me sauver. Pas besoin de savoir me battre. Je ne voulais pas me battre. Mais là, alors que ce solitaire essayait de me tuer… je n’avais même pas pu m’enfuir… Mon cœur battait enfin de façon irrégulière. J’avais peur d’être allé trop loin. Oui, j’avais peur… mais je ne lui demanderais pas pardon. Non, je ne retirerais pas ma question. Elle était importante. J’espérais qu’il le comprenait…


© Maeya Fleur de Neige

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Lun 8 Juin 2015 - 10:50

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


Il y avait quelque chose de touchant dans ce petit loup blotti contre lui. Un petit corps frêle, fragile renfermant un être d'une fragilité encore plus grande. Shaman était touché par l'état de détresse qu'il sentait au travers du contact. C'était encore un jeune loup, un adolescent qui cherchait sa place dans un monde qui n'aime pas la différence. Il enroula la queue autour de lui en souriant. Il prenait Sasayaki sous son aile, c'était son rôle et il avait le sentiment que le petit printanier avait un rôle important à jouer.

-Je crois en toi, Shaman. Je te fais confiance.


Il agita une oreille, amusé de la phrase du petit. Ce n'était pas la peine de le dire, mais ça semblait important pour lui alors il le laissa faire. Le vent se leva et fit voler doucement les colliers du chaman, ce qui produisit une musique douce, tribale et semblant venir d'un autre monde. Les esprits s’apaisaient autour de lui et même Kyo le laissa tranquille. Ceci lui permettait de ne plus avoir à se préoccuper de son ancien amant. Il se concentra sur le petit loup à son flanc.

-Et j’aimerais savoir… M’apprendras-tu à moi aussi… comment ne pas avoir besoin de mes yeux?

Shaman ne répondit pas. Il était dans sa bulle, pensant à autre chose. Lorsqu'il émergea de ses pensées il se tourna vers le petit loup, surpris par la question. Quelle étrange demande. S'il avait proposé de l'aider, c'est qu'il comptait bien lui apprendre ça. Il fut encore plus étonné de s'entendre rire légèrement. Il fouilla ses dreads à la recherche de sa pipe.

-"Bien sûr que je vais t'apprendre. Je vais même faire plus ! Je vais te prouver que tu n'en as jamais eu besoin."


Il chercha sa bague à tabac et bourra la pipe. Il avait besoin de fumer un peu. Ca lui offrait des idées, détendait ses muscles et son esprit. Il l'alluma grâce à la pierre à silex qu'il avait dans sa sacoche. Il rangea le tout dans ses dreads qui étaient pratiques pour cela et tira un peu sur la pipe. L'odeur était agréable, chaude et un peu musquée. Mais il aimait bien cette odeur. Il fumait toujours ce tabac en présence d'autres loups car il ne piquait pas le nez.

-"Dis moi Sasayaki... Qu'entends tu autour de toi ?"

Il attendait la réponse avec amusement et curiosité. Quel chemin aurait il à parcourir ?

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Lun 8 Juin 2015 - 15:52



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Sentir sa queue se dresser autour de mon corps comme un mur servant à me protéger était à la fois rassurant et troublant. Tout d’abord parce qu’elle était étrange, mais j’avais déjà croisé bien des loups étranges, et ensuite parce que cela accentuait la proximité. Je n’avais jamais été aussi près de quelqu’un. Non, pas vrai… c’était arrivé… et même récemment… mais je n’avais pas du tout envie de penser à ça. Je mis de côté les pensées qui venaient me déranger pour me concentrer sur les sensations que je percevais en ayant pour la première fois le temps de les apprécier. La fourrure… le flanc qui se soulevait lentement avec la respiration de Shaman… son cœur qui battait, lentement, comme le bruit sourd d’un tambour. Et le rire… instinctivement, mes oreilles se baissèrent et mon museau aussi. Je n’avais pas voulu… un instant… ce n’était pas un rire moqueur, ça! C’était un rire… je n’aurais su mettre un mot pour le décrire, mais il me semblait… que ce n’était pas malveillant… lentement, mes oreilles se redressèrent en entendant la réponse. Il allait m’apprendre? Vraiment?


Un petit sourire timide fit se relever les coins de mes babines. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire par « prouver que tu n’en as jamais eu besoin » mais je ne voulais pas le contredire. Et puis… s’il avait raison? Mon museau se releva. Pour être remplit d’une odeur… étrange… Sur le coup, ma tête se recula d’elle-même, et mon air devint méfiant. Qu’était-ce? Était-ce dangereux? L’odeur était plutôt… douce… chaude… elle remplissait mes poumons de… de chaleur. Je n’avais pas d’autre moyen de le dire. C’était… relaxant… apaisant. Mes yeux se fermèrent d’eux même alors que je prenais une inspiration, pour essayer de bien me remplir de cette odeur agréable, comme si cela pouvait me permettre de mieux sentir. Oui, apaisant. Réconfortant. Sans m’en rendre compte, je me pressai un peu plus contre son flanc. Mes yeux se rouvrirent quand j’entendis de nouveau sa voix. Ce que j’entendais? Je pris le temps de me concentrer. Ce que j’entendais… l’odeur m’aida à vider mon esprit, et à ne laisser que les sons s’y répercuter.


« J’entends l’eau, qui clapote, pas très loin. J’entends… des os… je crois… qui s’entrechoquent tout doucement avec le vent… J’entends l’air qui tournoie dans… j’ignore ce que c’est… alors que tu aspires. Ça provoque une odeur très agréable quand tu expire. J’entends aussi… mais bien plus faible… le très léger crépitement du feu. Trop léger, ce doit être à peine de la braise, et en petite quantité. Ce sont des herbes, qui brûlent, je crois. Qui font l’odeur, que tu aspires. Je peux aussi entendre ton cœur battre. Lentement, mais fort. Un cœur puissant… Tu dois courir souvent. J’entends aussi… À ce moment, quelque chose s’insinua en moi. Je connaissais cette sensation, très bien même : l’Esprit du Vent. Mais jamais… non, jamais dans ma vie, il m’avait parlé aussi clairement, aussi facilement. Sans même me rendre compte, je m’entendis murmurer sans m’arrêter : Il y a un esprit qui te suit. »


Mon corps frémis longuement. D’abord à la pensée qu’un esprit suivait ce Shaman, mais ensuite parce que je comprenais à ce moment que je venais de dire à voix haute l’information dont m’avait faite cadeau l’Esprit. Mes yeux se fermèrent à nouveau. En théorie c’était une chose que j’avais entendue. L’Esprit me murmurait à l’oreille, même si ce n’était jamais aussi clair, même si ce n’était jamais un son. Pour une raison ou une autre, cette fois, ça avait été différent. L’odeur des herbes, peut-être? Elle me détendait tant… mais c’était fini. De nouveau tendu, j’attendais avec anxiété la réaction de ce loup. Le savait-il? Et même était-ce un sujet que je pouvais me permettre d’aborder? C’était étrange… l’Esprit me disait des choses importantes, normalement. La plupart du temps, en fait… il m’arrivait d’entendre des choses complètement inutiles… et parfois avec précision, oui. Mais pas avec autant de puissance que cette affirmation. « Il y a un esprit qui te suit. » Shaman pouvait dire ce qu’il voulait, mais c’était un fait. Un fait sur lequel j’aurais été prêt à parier ma propre vie. Je ne l’aurais pas fait, bien entendu, mais de savoir avec autant de conviction une chose que je ne pouvais tout simplement pas savoir… c’était… si troublant… Et si Shaman se mettait en colère…?


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Ven 12 Juin 2015 - 11:43

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


L'exercice proposé par le grand mâle gris était souvent révélateur et lui servait beaucoup pour savoir à quel point un loup était doué. Mais pouvait il imaginer un seul instant que cette fois ci, ce serait encore plus instructif que prévu ? Pouvait il savoir ne serait-ce qu'un instant que le jeune loup possédait un Ami puissant ? Le Libre Lune ne pouvait rien en savoir bien sûr, mais il aurait pu anticiper, notamment grâce aux informations fournies par le vent. Il ne savait pas après tout quels étaient les pouvoirs du petit Printanier. Il sentit le petit corps se serrer contre le sien. Sa fourrure était fine mais plutôt dense, typique du printemps. Avait il déjà eu un contact aussi proche avec un loup, pour chercher à ce point de la chaleur ? Mais le chaman se demandait aussi si lui même avait un jour donné autant de chaleur à quelqu'un.

-J’entends l’eau, qui clapote, pas très loin. J’entends… des os… je crois… qui s’entrechoquent tout doucement avec le vent… J’entends l’air qui tournoie dans… j’ignore ce que c’est… alors que tu aspires. Ça provoque une odeur très agréable quand tu expire. J’entends aussi… mais bien plus faible… le très léger crépitement du feu. Trop léger, ce doit être à peine de la braise, et en petite quantité. Ce sont des herbes, qui brûlent, je crois. Qui font l’odeur, que tu aspires. Je peux aussi entendre ton cœur battre. Lentement, mais fort. Un cœur puissant… Tu dois courir souvent. J’entends aussi…


Décidément, il n'était pas bête du tout. Il entendait beaucoup plus de choses que la plupart des loups, comprenait mieux que les voyants et interprétait mieux que beaucoup de soldats. Si Sasayaki avait pu voir, il aurait vu  sur le visage du Libre Lune un sourire satisfait, sourire un peu crispé car cela faisait si longtemps qu'il n'était pas apparu sur le visage buriné du grand mâle. Il irait loin ce petit, il en était sûr. Il fallait juste que quelqu'un croie en lui.

-Il y a un esprit qui te suit.

Il sursauta. Pas un petit frémissement, non. Si on avait été dans un dessin animé, son corps aurait fait un bond sur place. En restant dans la même position. Ses yeux s'ouvrirent, bien qu'aveugle et il oublia de respirer. Tant et si bien que la fumée se coinça dans sa gorge. Il toussa pour la chasser, posant sa patte sur son museau. Il secoua la tête et sentit Kyo revenir, intéressé.

-"Co...comment sais tu cela, Sasayaki ? Je doute que tu aies pu entendre cet esprit, et si c'est le cas, pardonne mon incrédulité."

Non c'était impossible qu'ils soient deux à pouvoir communiquer. Quoi que... Cette vieille folle solitaire dont on lui avait parlé semblait en être capable. Mais pas là. Il restait calme quand même, décidant de présenter Kyo à Sasayaki. Après tout, c'était même assez impoli de ne pas l'avoir fait avant. Il attendait néanmoins la réponse du petit loup.

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Lun 15 Juin 2015 - 17:44



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Je ressenti le choc traverser le grand corps de Shaman, contre le miens, puis je l’entendis tousser. Instinctivement, mes oreilles se plaquèrent contre mon crâne et j’enfouis mon visage sous mes pattes, cachant mes yeux. Parcourut de tremblements, les larmes tentant de percer l’écran de mes paupières, j’attendis ce qui allais venir. D’abord la surprise, ensuite la colère. Il allait me réprimander, pire même il allait peut-être devenir agressif. Il ne voudrait plus m’aider après que j’aie percé son secret à jour. À moins… à moins qu’il ne le sache pas? C’était peut-être pour ça, la surprise? Je devais faire de gros efforts pour rester aussi calme que possible, bien que mon visage resta caché et que mon corps continua à trembler jusqu’à ce qu’un son sorte enfin de sa gueule, légèrement éraillé après la toux qui avait chassé la fumé qui s’était coincée dans sa gorge.


Et mon corps arrêta de trembler. Mes oreilles, lentement, se relevèrent, et mon visage reparut. Pas de colère. Pas de haine. Pas de reproche. Pas de peur. Pas de honte. Pas de quoi que ce soit, autre que la surprise. De la surprise, pure et simple. Déjà, au moins, ça m’indiquait qu’il le savait, qu’un esprit le suivait. En fait, il se demandant seulement comment mes oreilles avaient pu capter l’esprit. Parce qu’il m’avait demandé de lui parler des sons. Un esprit ça ne s’entend pas, sauf si on en a le pouvoir, ce qui n’était pas mon cas. Faut, j’avais la capacité d’entendre un esprit. Mais pas celui qui suivait ce Shaman. Je ne pouvais entendre qu’un seul esprit, et c’est lui m’aidait. Et il me transmettait les informations grâce au vent. Je les avais donc « entendu » puisque, même si à vrai dire « ressenti » était un terme plus exact. Honteusement, mon regard se porta au sol. Il ne pourrait pas voir mon état d’hésitation, de gêne, de honte ou peu importe… mais il le ressentirait sans doute. Le problème… c’était que je ne voulais pas lui révéler la vérité. Je ne l’avais jamais dit à personne. Je ne l’avais confié. Ça avait toujours été mon secret. Une chose à laquelle je pouvais me rattacher. Peu importe ce qui se passait je savais toujours que l’Esprit du Vent me viendrait en aide… Il me suffisait de m’apaiser… mais si je le disais, si je le révélais, est-ce que ça fonctionnerait encore? Est-ce qu’on me laisserait m’apaiser pour quérir de l’aide? Pouvais-je déjà me permettre de révéler mon seul et plus cher secret à ce Shaman?


La réponse s’imposa d’elle-même. « Je crois en toi, Shaman. Je te fais confiance. » Bien sûr que je l’avais pensé! Bien sûr que je lui faisais confiance! Il avait la même odeur que Tsume… l’Esprit du Vent m’avait dit que je pouvais avoir confiance en cette odeur. Mais… mais c’était quand même… Tsume ne m’avait jamais demandé de lui révéler… Une larme roula sur ma joue. Si je ne lui révélais pas, alors il ne pouvait pas m’aider, car il n’avait pas ma confiance. C’était une épreuve de plus. Une étape de plus. Pour me séparer de mon ancien moi, je devais accepter de faire confiance. De partager. Je dû forcer ma voix à sortir, et elle étrangement dissonante, inharmonique, alors que je révélais à contrecœur mon plus intime secret.


« Je… je n’ai pas entendu l’esprit dont j’ai parlé… Entendre les fantômes est au-delà des limites de mes perceptions… mais je… Mon corps se mit à trembler, mais je me forçai à continuer. Je peux bel et bien entendre un esprit… Quand… quand tu es arrivé, je… j’adressais une prière à… à l’Esprit du Vent… n’est-ce pas…? Eh bien… cet esprit… il… il me parle, parfois… quand je suis calme. Il… Il murmure à mon oreille… des choses… Des choses qui m’aident… quand j’en ai besoin… Des informations… sur les loups que je rencontre… Des choses qui se passent là où je ne suis pas… si je suis seul et que je n’ai pas besoin d’aide… C’est lui qui m’a dit… il m’a… révélé… J’aurais dû le garder pour moi… je ne voulais pas… Normalement je sais distinguer les… les informations… mais cette fois j’étais si… C’est l’odeur, elle… est si relaxante… elle m’a… Je n’ai pas… »



Je ne terminai pas ma phrase. Mon souffle était court, je haletais, je tremblais, j’avais peur. Ça avait été si difficile… Chaque mot prononcé était comme une bulle d’air qui m’échappait alors que j’étais sous l’eau. Mon cœur battait si fort qu’il couvrait tous les sons, les larmes coulaient sur mes joues, je suffoquais. Je passai un long moment à tenter de me calmer, à me concentrer sur le corps, si immense, près du bien, tel un mur. Qui me protégeait. Qui me transmettait une douce chaleur. J’avais assez parlé. Assez. Shaman comprendrait. Oui, je n’avais pas besoin d’en dire plus. Éclatant en sanglots, je cédai à une pulsion. Je n’aurais peut-être pas dû, mais j’avais déjà dépassé ma limite d’efforts, et me contenir n’était plus une option. Mes pattes avant se glissèrent autour de la patte la plus proche de Shaman, juste sous l’épaule, et serrèrent fort alors que mon visage s’enfonçait dans la fourrure, une moitié contre son flanc et l’autre contre la patte, mon museau se coinçant légèrement sous son aisselle. Et je pleurai. Je venais de tout donner à ce loup que je connaissais à peine. Je venais de lui révéler la seule et unique chose que personne d’autre que moi n’avais jamais su. Et je me sentais comme si je venais de me trahir moi-même. C’était trop. Beaucoup trop. Une limite de plus. Un pas de plus. Mais un pas si difficile. Si lourd… Et si Shaman réagissait mal? Il ne l’avait encore jamais fait, et rien n’indiquait que ça allait changer. Il ne devait même pas comprendre ma réaction… mais s’il le faisait? Je me sentais plus fragile que jamais, déchiré, et je savais que sa réaction déterminerait un tas de choses, notamment de quel côté je tomberais. Le bon, celui de l’évolution, ou le mauvais, celui de la répression.


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Sam 27 Juin 2015 - 21:25

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


Je… je n’ai pas entendu l’esprit dont j’ai parlé… Entendre les fantômes est au-delà des limites de mes perceptions… mais je… Mon corps se mit à trembler, mais je me forçai à continuer. Je peux bel et bien entendre un esprit… Quand… quand tu es arrivé, je… j’adressais une prière à… à l’Esprit du Vent… n’est-ce pas…? Eh bien… cet esprit… il… il me parle, parfois… quand je suis calme. Il… Il murmure à mon oreille… des choses… Des choses qui m’aident… quand j’en ai besoin… Des informations… sur les loups que je rencontre… Des choses qui se passent là où je ne suis pas… si je suis seul et que je n’ai pas besoin d’aide… C’est lui qui m’a dit… il m’a… révélé… J’aurais dû le garder pour moi… je ne voulais pas… Normalement je sais distinguer les… les informations… mais cette fois j’étais si… C’est l’odeur, elle… est si relaxante… elle m’a… Je n’ai pas…

Cela avait du être tellement difficile à révéler. Il le sentait, il serra sa queue contre lui pour lui montrer qu'il avait compris que c'était important. Shaman avait l'habitude des secrets lui aussi. Après tout, n'était il pas un grand mystérieux, lui aussi. Sasayaki avait besoin d'un coup de pouce. Et Shaman sentait qu'un "je comprend ce que tu veux dire" ne suffirait pas. Il savait ce qu'il lui fallait, un secret intime, quelque chose de précieux. Il en avait trois, un qu'il ne dirai pas, car c'était vital. Un second qu'il ne voulait avouer qu'à la personne qui partagerai sa vie. Le troisième était tout aussi important, mais Kyo réclamait. Alors Shaman prit la peluche et chanta doucement.

- Une prière pour le père, depuis longtemps parti. Une prière pour la mère, toujours chaleureuse et une pour le frère de province, soutient indispensable... Kyo je t'appelle ici, entend moi...

Il sentit l'âme s'engouffrer dans la peluche, avec une vitesse telle que la peluche bondit des pattes et tomba, ce qui était peu courant. Shaman en fut surpris. D'habitude il n'utilisait pas la formule d'invocation, il prenait l'âme et la jetait dans la peluche qui était faite pour recevoir les âmes. Mais ça faisait l'effet d'une décharge électrique et l'âme ne devait pas apprécier non plus. Comme il ne voulait pas brusquer Kyo, il avait cette fois utilisé la prière. Puis ça donnait toujours un cachet dans la cérémonie. Il toussota doucement et redressa la peluche, reprenant sa pipe.

- Sasayaki, je te présente l'esprit qui me suit... Ce n'est pas l'Esprit du Vent, mais c'est une âme de quelqu'un qui m'est très cher. Voici Kyo, Kyo voici Sasayaki.

Il sentit la peluche bondir sur ses pieds et il sut tout de suite que Kyo allait marquer son territoire. Il avait toujours été comme ça mais Shaman avait un peu de craintes quand à la rencontre explosive. Kyo était agressif et très possessif.

- Bah c'pas trop tôt ! P'tain j'y crois pas il s'est planqué !!! Et toi là p'tit soum...


Shaman lui écrasa la tête, faisant couiner la peluche et taire Kyo. Il toussa, il n'était pas gêné du comportement de Kyo, mais de ce que Sasayaki aurait pu ressentir.

- Il est assez vulgaire et langue de vipère.

La peluche se tortilla et sortit, pestant et beuglant des gros mots qu'il était impossible de retranscrire. Shaman soupira. Il prit une grande inspiration et la parole.

- Kyo est plus qu'un esprit errant, une âme que je met dans une peluche, c'est également mon ancien compagnon.

La peluche se tut et le regarda, choqué. Shaman ne l'avais jamais avoué à quelqu'un, mais il fallait dire que personne ne lui demandait... La voix de Shaman avait été égale, dénuée de tous sentiments. Mais il sentit quelque chose lui pincer le coeur. En effet, oui il voulait lui montrer qu'il lui faisait confiance aussi. La différence, c'était que Shaman avait réussi à faire son deuil de Kyo, ce qui le surpris lui même. Décidément, il devrai vraiment fréquenter plus de monde.

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Mar 30 Juin 2015 - 17:48



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Le sentir serre sa queue autour de moi ainsi… me presser un peu plus contre lui… un câlin… il me faisait du mieux qu’il pouvait un câlin… La surprise me calma instantanément. Personne ne m’avait jamais fait cela… personne ne m’avait jamais témoigné une telle… affection, ou support morale, ou même… je n’en savais rien, mais je savais une chose : ce loup agissait avec moi d’une façon que même Tsume, même le Bêta que j’avais croisé, que même ma propre mère n’avait jamais fait! Ce toucher me donnait l’impression, pour la première fois, que ma place n’était sincèrement pas celle que j’occupais. Que j’étais un loup normal. Un loup à part entière. Pas seulement en parole, mais en geste aussi. Il confirmait que pour lui j’étais un être qui en valait la peine, que j’avais fait le bon choix, qu’il souhaitait réellement que je m’en sorte et que, au-delà de la pitié, il ressentait aussi une certaine forme d’affection pour moi… Certains loups sont capable de ressentir les autres, naturellement, en un… en une inspiration de leur odeur, lorsqu’ils ne pouvaient regarder. Shaman devait être de ce genre… il me donnait l’impression de me comprendre et de savoir mieux que moi-même ce que j’étais en moi… Et cette pensée ne fut même pas capable de m’effrayer. De nouveau silencieux, j’écoutai sa voix chanter. Sa voix si grave et harmonieuse, qui produisait des sons qui s’insinuaient dans mon corps pour le détendre, l’apaiser. Sa voix, tout comme cette bonne odeur qui sortait de sa gueule, tout cela m’aidait à retenir mes larmes, à chasser ma peur et ma peine. Je me sentais même curieux. Que faisait-il, et pourquoi un son mat me parvint, comme si un petit objet était tombé sur le sable?


Comme je n’avais pas besoin de mes yeux, je ne pris pas la peine de dévoiler mon visage. Il était très bien là, dans la douce et chaude fourrure de Shaman, avec son odeur corporelle si rassurante. Je laissai mes oreilles capter, m’informer. Et même s’ils étaient cachés, mes yeux s’ouvrirent de surprise. Cette voix était… agressive… méchante… cruelle… elle me voulait du mal… Peu importe qui était cet esprit il n’était pas content, et c’était ma faute. Je failli me remettre à pleurer, mais la voix se tut d’un coup, pour être remplacée par celle de Shaman. Vulgaire… oui… langue de vipère aussi. Normalement, ça n’aurait pas dû m’affecter. J’avais l’habitude de tout cela, on agissait toujours comme ça avec moi. Et pourtant, cette fois, ça me donnait envie de pleurer. Ce Shaman voulait vraiment m’aider? Pourquoi m’offrir son aide pour ensuite faire venir un esprit qui ne m’aime pas? C’était une nouvelle méthode, c’est ça? Encore plus cruelle? On fait d’abord semblant de vouloir aider et ensuite on enfonce un couteau dans le dos? Alors pourquoi avait-il eu l’air si sincère tout le long. J’enlevai mon visage de sa cachette, et j’étais sur le point de bondir par-dessus sa queue pour m’enfuir en pleurant, quand de nouveau la surprise me paralysa, tel un éclair qui m’aurait frappé. Un long frisson parcourut mon corps entier. Son quoi!? Son compagnon!? Mais… n’était-il pas un mâle!? La raison de ses actes me frappa. La confiance. En faisant cela, il voulait me montrer qu’il me faisait aussi confiance. Me féliciter pour mes efforts en me révélant un secret. Même l’esprit ne produisait plus le moindre son.


Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas quoi penser. J’étais extrêmement confus et mon cerveau ne semblait pas vouloir fonctionner. Il me fallut un long moment avant de ne serait-ce que balbutier d’un voix faible :


« Ton… ton compagnon…? »


Des souvenirs passèrent dans mon esprit. Le Bêta, le terrier, mon corps qui… je… je n’étais donc pas le seul…? Mais… mais n’était-ce pas contre nature, tout cela? Ma langue passa sur mes lèvres affreusement sèches et je déglutit.


« Mais cela n’est-il pas… mal…? Contre nature…? N’est-il pas anormal et destructeur de… de désirer… un mâle…? »


Me rendant compte de la question que je venais de poser, je me remis à trembler. Cette fois, sans même le vouloir, j’avais trahi un autre secret. Un secret que je gardais depuis peu et dont un autre loup était au courant, mais la lueur d’espoir qui avait traversé ma voix alors que je lui demandais cela ne pouvait que lui indiquer que j’avais été dans la même position et que c’était un poids de plus que je traînais. Et cela mélangeais en moi des émotions contradictoires. Le désir d’en parler, et que Shaman me rassure, encore, comme il l’avait fait déjà un peu plus tôt, mais aussi la peur. Pas la peur de ce que Shaman en penserait. Pas cette fois. Non, j’avais peur de la réaction de cet esprit grossier et mesquin avec qui il avait partagé sa vie. Était ainsi de son vivant? Comment Shaman avait pu l’aimer? Mais ça ce n’était pas de mes affaires. Et puis peut-être était-il devenu si irritable après sa mort seulement. Sa mort… quelle douleur ce pouvait être de perdre l’être qu’on aime…? Mille fois pire que ce que je vivais, au moins… Comment avait-il pu s’en sortir…? Je n’aurais jamais eu la force de le faire… Mais à peine la veille j’aurais dit ne pas avoir la force de me sortir de ma situation présente, non plus… Il était vrai que j’avais de l’aide. Shaman en avait-il eu aussi? Il me semblait si fort… comment l’imaginer avoir besoin d’aide? Impossible…


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Sam 4 Juil 2015 - 12:41

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« Ton… ton compagnon…? Mais cela n’est-il pas… mal…? Contre nature…? N’est-il pas anormal et destructeur de… de désirer… un mâle…? »

Il sentit Sasayaki se lever, prêt à partir, mais se raviser. La question sonna étrangement dans les oreilles de Shaman. Sasayaki aurait il des griefs contre les gens homosexuels ? La seconde partie de la question le rassura. Le petit printanier était en plein doute, non pas sur Shaman, mais sur son orientation sexuelle à lui. Un chemin de pensée tilta : aimer un mâle, destructeur ? Shaman eut un léger sourire, mais Kyo s'étrangla de rire. L'avantage quand Kyo riait, c'était qu'il ne disait rien. Shaman redevint sérieux, intimant à Sasayaki d'ignorer la peluche.

- Sache, Sasayaki, que la nature ne fait rien par hasard. Si elle a décidé que certains ne seraient pas attirés par les femelles, mais par les mâles, alors c'est que ça doit en être ainsi. D'autres, aiment sans distinction les femelles et les mâles, je ne vois pas ce qu'il y a de contre nature.

Il tira sur sa pipe, soufflant un immense nuage de fumée. Il respirait calmement, repensant à sa vie, ce qu'il était. Jamais il ne s'était senti plus fier de ce qu'il était devenu, du chemin parcouru depuis ses débuts balbutiants. Mais il lui en restait encore, combien de pas ferait il jusqu'à rejoindre Kyo ? Il l'ignorait lui même, bien qu'il puisse le voir pour les autres. C'était ça qui lui plaisait dans ce pouvoir : il ne savait pas quand il mourrait. Mais n'était-ce pas mieux ? Il profitait de la vie, la croquant à pleines dents, vivant pour que ceux dont le temps était compté, vivent heureux et pleinement aussi. Il décida de tester son nouvel élève.

- Trouves tu cela contre nature ? En quoi cela serait il susceptible de te gêner ?

La peluche vint s'allonger dans les pattes de Shaman, montrant qu'il était sien, et ne dit rien, attendant son heure. *Kyo time* Dans le fond il était assez triste de ne plus pouvoir être pleinement avec son amoureux, ne plus intimider personne seulement en arrivant. Il n'était qu'un fantôme, du vent, du vide. Jamais plus il ne pourrait serrer son corps contre celui du Libre Lune, jamais plus il ne lui ferai l'amour. Alors jamais plus Shaman ne toucherai un loup. Il avait tout fait pour jusqu'à présent, et il continuerai. Son amour était trop grand pour voir autour... *fin du Kyo time* Shaman restait détendu, le lac était vraiment un endroit splendide et agréable. Moins sauvage que les cascades estivales, moins flippant que le lac solitaire, il était bon de venir s'allonger sur ses rives. Il reviendrait.

- Ne fuis pas maintenant, tu es sur la bonne voie.

© Maeya Fleur de Neige
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Lun 13 Juil 2015 - 17:05



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Le rire… le rire résonna comme le son le plus atroce que j’eu jamais entendu dans ma vie. Cet esprit ne comprenait-il donc pas l’état dans lequel je me trouvais? À quel point il était difficile pour moi de tenir le rythme, de comprendre ces choses que je découvrais, et d’affronter toutes ces réalités contraire à tout ce que j’avais toujours appris? Était-ce de ma faute si on m’avait traité ainsi toute ma vie? Me blâmait-il  vraiment d’avoir été rejeté? Même l’ordre de Shaman de l’ignorer n’y fit pas grand-chose. Ne pouvait-il pas simplement le faire partir? Si ce Kyo ne voulait pas aider, il n’était pas non plus obligé de nuire! Je fis un gros effort pour ne plus penser à la peluche, et pour me concentrer sur ce que disait le grand loup. La nature… les loups n’étaient pas la nature… ce qu’ils pensaient n’était pas nécessairement en accord avec elle… Shaman avait raison. Les loups n’avaient pas le droit de décider de ce qui était ou non contre nature… Je compris aussi à l’une des phrases que je m’étais trompé. Il n’était pas comme moi. Il était de ceux qui aiment les femelles et les mâles, sans distinctions. Qui aiment pour ce qu’il y a à l’intérieur de l’autre, et non à l’extérieur. Cette certitude s’était ancrée en moi aussi clairement que la question : et moi? Je n’avais que très récemment ressenti ce genre de choses. Je n’étais qu’un adolescent. Je découvrais encore la vie. Étais-je réellement simplement attiré par les mâles, ou les femelles aussi? Je n’avais été attiré qu’une fois, après tout… Mais je ressentais au fond de moi la réponse. Oui, si je prenais le temps d’écouter, la réponse était évidente. Tout comme je savais qu’il ne se limitait pas aux mâles, je savais très bien que dans mon cas, ce n’était pas la même chose. Je n’aimerais que les mâles, à jamais, et je le comprenais. Et c’était… étrange… car je comprenais aussi que ce n’était pas grave, et pourtant…


La voix de Shaman m’interrompit alors qu’il posait à nouveau une question. Trop tôt. Je n’étais pas prêt pour ça. Je comprenais qu’il avait raison et pourtant, je ne savais l’expliquer… Je ne savais mettre des mots sur ce que je ressentais, car si je vous l’explique clairement, maintenant, à ce moment ce n’était que des émotions, des impressions, des sensations. C’était très confus, et je comprenais en ne comprenant pas. Je savais en ignorant. Je ressentais, tout simplement, sans réellement savoir précisément ce que je ressentais. Tout, et rien. Une chose dont j’étais certaine c’était que Shaman ne posait pas cette question par hasard. Il avait une intention, je le sentais dans sa voix. Il voulait voir mon évolution, me faire évoluer davantage, et j’avais peur. J’avais peur car je ne savais pas quoi répondre. J’avais peur parce que j’allais échouer. Je ne pouvais pas répondre à cette question, j’en étais incapable. Je ne progressais pas assez vite, je ne progressais plus… Et je pouvais déjà ressentir la déception de Shaman. Et en même temps de tout ça, je me refusais à échouer, à ce que ça arrive. Je devais réfléchir. J’avais besoin de plus de temps. Je secouai ma tête avec l’intention de partir. De m’enfuir, pour ne pas affronter cette déception que je craignais. Mais je n’en eu pas le temps. Encore une fois, il lut dans mes pensées. Étais-je donc si prévisible? Étais-je à ce point enfoncé dans la mauvaise direction? Était-ce une bonne ou une mauvaise chose qu’il me demande de rester? Commençait-il à perdre espoir de m’aider? Non, ce n’était pas la bonne question. Il disait que j’étais sur la bonne voie. Alors… quelle était la bonne question? Et moi… pourquoi est-ce que je continuais à me poser ces questions? À cause de Kyo… Ce n’était pas vraiment Shaman que je fuyais, dont j’avais peur, mais de la peluche… J’avais peur qu’encore une fois elle réagisse… qu’elle me blesse encore… Je ne me sentais pas capable de le supporter… C’était beaucoup trop tôt…


Il me fallut un long moment pour me calmer. Il m’en fallut un autre pour rassembler le courage nécessaire à demander. L’idée de ce que je lui demandais m’était insupportable, mais je savais très bien qu’encore une fois, il me fallait aller à l’encontre de mon instinct erroné. Que pour être comme Shaman voulait que je sois, pour être comme je voulais être, il me fallait le dire. C’était la bonne chose à faire, pour moi-même. Je savais très bien que Kyo ne le prendrait pas bien, pas du tout… Mais il ne prendrait rien bien, et il s’en remettrait. Moi, je n’étais pas certain…


« Shaman… j’aimerais… J’aimerais que tu fasses partir Kyo… avant… que je ne réponde à ta question… Je n’arrive pas à l’ignorer… je n’arrive pas à ne pas le laisser m’affecter… Je n’ai pas besoin… de ça… Je veux que tu m’aides… et je sais que c’est dur, que ça doit l’être… mais… mais ne peux-tu pas essayer de ne pas me le rendre encore plus dur…? Je veux changer… je le veux… mais je ne suis pas encore prêt pour ça… »


Comment avais-je encore le courage de me tenir là? De ne pas m’enfuir à la colère évidente que ressentirait la peluche? Je venais de demander à Shaman de renvoyer le fantôme de son amoureux… je venais de lui demander de se priver de son amoureux, en quelque sorte… le prendrait-il mal? Encore une fois, je dus me répéter à moi-même qu’il ne fallait pas me poser de questions. Il voulait que je m’affirme. C’est ce que je venais de faire. Je lui avais affirmé mon incapacité à supporter les réactions de Kyo. Et je savais très bien que c’était mieux que la peluche ne soit pas là. Ou du moins… que le fantôme ne soit pas dedans. Ma formulation avait été maladroite, très maladroite. Et pleine d’ambigüités… mais je l’avais formulé. Pour Shaman, pas pour Kyo. Kyo pouvait croire ce qu’il voulait, je savais que Shaman comprendrait. Il me comprenait mieux que je ne me comprenais moi-même. Malgré cela, j’avais un nœud à l’estomac. J’avais beaucoup de mal à tamiser la sensation d’avoir fait une erreur. D’avoir fait ce qu’il ne fallait pas. Je savais très bien que j’avais fait ce qu’il fallait…


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Ven 31 Juil 2015 - 17:52

Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre


« Shaman… j’aimerais… J’aimerais que tu fasses partir Kyo… avant… que je ne réponde à ta question… Je n’arrive pas à l’ignorer… je n’arrive pas à ne pas le laisser m’affecter… Je n’ai pas besoin… de ça… Je veux que tu m’aides… et je sais que c’est dur, que ça doit l’être… mais… mais ne peux-tu pas essayer de ne pas me le rendre encore plus dur…? Je veux changer… je le veux… mais je ne suis pas encore prêt pour ça… »

Pour la première fois de l'entretient, Shaman fut pleinement satisfait de la discussion. Ils aboutissaient enfin quelque part et le petit printanier avait même tourné sa tête dans la bonne direction. Métaphoriquement bien entendu. La peluche restait interdite par la demande de Sasayaki et alors qu'elle commençait à sortir des injures, Shaman aplatit sa patte sur la peluche, expulsant l'âme qui s'y trouvait. Il rangea le précieux réceptacle dans ses cheveux et tourna une oreille vers le jeune. Il avait un sourire qu'on pouvait sentir dans sa voix. Il se leva.

- N'aie crainte. Kyo n'est plus dans notre dimension, et bien qu'il rage profondément, il ne peux plus t'atteindre.

Sasayaki était recroquevillé dans la peur d'avoir mal fait. Pourtant il n'avait pas fait grand chose diraient certains, il avait juste fait part de sa gêne. C'était un grand pas en avant et le Libre Lune en était conscient. Cependant, des informations étaient tombées dans le puit de Lune, des informations concernant l'hiver et il devait y aller. Il prit quand même le temps avec le jeune adolescent.

- N'aie pas peur de faire part de tes sentiments et émotions. Si tu vexes quelqu'un il te le dira et tu n'auras qu'à t'excuser. Si tu ne leur dis rien, comment peuvent ils savoir que ce qu'ils te font te gêne ?

C'était une question rhétorique, aucune réponse n'était attendue. Les informations sur l'hiver continuaient de pleuvoir et Oropher lui intima d'enquêter au plus vite. Il craignait pour la vie de Meneldil et Shaman était le seul qui pouvait aller en terres hivernales sans se faire repérer et qui pouvait avoir les bonnes grâces de la Reine. Il communiqua à Oropher qu'il irait. Il décrocha une des innombrables lanières de cuir qui étaient dans ses cheveux et confectionna un bracelet, simple mais élégant.

- Connais tu les pouvoirs des bracelets porte bonheur ? Lorsque quelqu'un noue autour de ta patte un bracelet, il faut faire un voeux. Tant que le bracelet est sur ta patte, ce dernier est en cours de réalisation. Quand il tombe ou se casse tout seul, c'est que ce voeux est accompli. Je te donne ce bracelet là, libre à toi de faire le voeux que tu souhaite.

Kyo lui hurla que c'était des conneries, mais Shaman y croyait dur comme fer. Après tout, il avait déjà testé ceci. Il grogna sur le fantôme et reprit son air doux avec Sasayaki. Oui ça sonnait comme des au revoirs, mais il reviendrait. Pour voir les progrès de son élève, pour constater sa progression.

- J'ai une urgence Sasayaki. Quelque part, un peuple a besoin d'aide. Je reviendrai te voir, je te le promets. En m'attendant, continues à t'affirmer. Les progrès que tu as pu faire aujourd'hui, continue les.

Il attendit néanmoins avant de partir, que Sasayaki soit prêt à le laisser partir.

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Mer 5 Aoû 2015 - 17:15



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Ce fut un énorme soulagement d’entendre la voix de ce Kyo se taire enfin. Tout de même incertain, hésitant, et craignant que ce ne soit que temporaire, j’attendis en silence que Shaman parle le premier, ce qu’il fit en m’affirmant que je n’avais plus à craindre la peluche. Mon corps se détendit lentement et un petit « Merci… » franchit mes lèvres dans un murmure. Je restais quand même nerveux. Ce que je venais de faire… jamais je ne l’aurais fait avant… c’était la première fois, et ça avait été très dur, mais… mais je me sentais si bien… J’étais très reconnaissant à Shaman d’avoir fait cela pour moi, et j’avais pu sentir dans sa voix qu’il était content aussi de l’avoir fait. Tout cela était… étrange… nouveau… Et j’espérais de tout cœur le revivre, plein de fois. C’était comme ça que les loups normaux faisaient. Je voulais être normal. Quand la voix de mon protecteur retentit de nouveau, ma nervosité s’envola. Pas de peur… c’était facile à dire… mais je savais bien qu’il comprenait que c’était dur, il voulait seulement m’encourager à continuer. Je hochai la tête, ne répondant pas à sa question. C’était une question sans réponse. Que pouvais-je répondre d’autre que « tu as raison »?


Je laissai le silence se prolonger un peu. Bon… il m’avait posé une autre question, un peu plus tôt. Une question à laquelle je n’étais pas certain de vouloir répondre. Y avait-il seulement une réponse que je pouvais donner? Je me senti de nouveau stupide. J’avais agi stupidement, j’avais dit des choses stupides… C’était derrière moi, maintenant, il avait attendu une réponse à cette question. Je m’apprêtais d’ailleurs à ramener le sujet, à contrecœur, dans la discussion, quand Shaman se remit à parler. Les bracelets porte-bonheur? Non, je n’en avais jamais entendu parler… Est-ce que ça fonctionnait réellement? Le concept était… étrange… intéressant. Et même si ça ne marchait pas, ce bracelet serait un rappel de lui, tout le temps avec moi, portant son odeur, me le rappelant… Je tendis doucement la patte, pour le laisser y installer son bracelet. Quand je sentit le cuir contre ma fourrure, mes pensées se formulèrent tout seul : *Je souhaite pouvoir un jour me blottir entre tes pattes, tout contre ton cœur, et que tu me tiennes contre toi comme un rempart qui me protège du monde…*


Me yeux s’ouvrirent légèrement plus largement, et mes joues s’empourprèrent alors que mes oreilles se baissaient un peu. En ce moment j’étais soulagé qu’il ne puisse pas le voir, déchiffré ma surprise et ma gêne. Je ne m’étais pas du tout attendu à penser cela, j’avais laissé mes pensées aller toutes seules et… Était-ce raisonnable…? D’avoir souhaité de l’affection…? Je ne lui en ferais pas part, oh non! Et j’espérais de tout cœur que Kyo ne pouvais pas lire dans mes pensées, car elles ne lui plairaient certainement pas! Ce n’était qu’un câlin, dans le fond… mais… non, pas qu’un câlin… Ce que j’avais perçut, souhaité, désiré de tout cœur… ce n’était pas qu’un câlin… C’était bien plus que cela, et ce n’était pas le genre de chose qu’on demandait à un étranger, et pas à n’importe quel ami non plus… Je mis de côté ces pensées et écoutai attentivement ce que le grand loup disait, parlant de nouveau. Il devait partir…? Déjà…? En même temps… j’en avais fait beaucoup, déjà… j’avais besoin d’une pause. Et puis après ce que je venais de penser… difficile de ne pas avoir envie de me presser contre lui… Ce n’était pas comme la fois dans le petit abri avec ce Bêta, non… mon corps était tout à fait normal dans le moment présent, seul mon esprit avait cet étrange besoin de ressentir de nouveau la chaleur de Shaman… Et je n’étais pas prêt à affirmer ce genre de besoin-là, non… Mieux valait qu’il parte… Je hochai lentement la tête.


« D’accord… Je te souhaite bonne chance pour aider ce peuple, Shaman, et j’espère te revoir bientôt. Je te remercie de tout cœur d’avoir pris le temps de t’arrêter et de m’aider, malgré l’urgence dans laquelle tu étais, et je suis désolé de t’avoir ainsi ralenti… La prochaine fois, je souhaite que la situation soit différente… Et… merci pour le bracelet… j’y ferai attention. »


Sans savoir pourquoi, mon corps prenant le contrôle sur mon esprit qui, pour une fois, ne le contrôla pas, je m’avançai de deux pas vers Shaman, sentant mon museau frôler le sien. Il était si grand… sa tête devait être baissée et pourtant sa truffe frôlait à peine le dessus de mon museau… Je me levai sur mes pattes postérieures, prenant appui sur ses épaules, puis, en pressant ma tête contre sa joue, je donnai un petit coup de langue sur son cou. Il était le premier à me venir en aide ainsi, à avoir pris le temps de mettre tout de côté pour s’intéresser à moi, alors qu’il ne me connaissait pas. Même Tsume n’avait pas fait cela, pas de la même façon. Shaman m’avait offert un tas de choses que personne d’autre avant ne m’avait offert. Il avait même partagé la chaleur de son corps avec moi, et j’avais l’impression… l’intuition, qu’un lien s’était formé entre nous. Il me comprenait mieux que quiconque, même moi-même, et moi j’avais eu accès à quelque chose dont il ne parlait à personne. Tsume avait été mon premier ami, et Shaman n’était pas le deuxième, ni le dernier, mais je savais déjà qu’il allait occuper une place spéciale dans mon cœur. Ce geste que j’avais effectué, étrangement sans aucune gêne, était ma façon de lui témoigner tout cela… Même s’il le savait. Je me demandais, seulement, si c’était réciproque… Avait-il partagé cela avec moi uniquement pour me mettre en confiance, ou me voyait-il aussi comme un loup sur qui il pouvait compter? Sans attendre, pour ne pas que ça devienne embarrassant, je m’écartai tout de suite après le petit coup de langue, reculant de quelques pas, timidement. C’était mon au-revoir, ainsi que mon cri du cœur de ne pas me laisser tomber et de revenir comme il l’avait promis.


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Sam 22 Aoû 2015 - 13:25

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« D’accord… Je te souhaite bonne chance pour aider ce peuple, Shaman, et j’espère te revoir bientôt. Je te remercie de tout cœur d’avoir pris le temps de t’arrêter et de m’aider, malgré l’urgence dans laquelle tu étais, et je suis désolé de t’avoir ainsi ralenti… La prochaine fois, je souhaite que la situation soit différente… Et… merci pour le bracelet… j’y ferai attention. »

Le grand loup gris fit un sourire et sursauta intérieurement en sentant le petit loup prendre appui sur lui. Il lui fit une lèche sur le museau et Shaman, su que c'était la réaction la plus spontanée et irréfléchie que le petit loup n'avait jamais faite. comme s'il n'avait jamais vécu ses horreurs, avança une énorme patte et le serra contre lui. C'était sa façon de dire au revoir.

- A très bientôt Sasayaki.

Après que les corps se soient séparés, Shaman avança dans les ombres des fourrés, sans se retourner. Il savait qu'ils se reverraient un jour, surtout qu'il s'était promis de l'aider. Il s'éloigna sans bruits, trottant parmi les arbres. Il s'était déjà éloigné de près d'un kilomètre, lorsqu'il ralenti l'allure. Il fallait qu'il fasse quelque chose.
Il se stoppa au bout de quelques mètres et se redressa. Il fallait qu'il fasse un signe, comme une promesse, pour que Sasayaki comprenne et se souvienne que Shaman reviendrait. Il serra son bandana et secoua les oreilles.

Il laissa un son monter de son thorax, laissant ses côtes faire caisse de résonance. Puis sa gorge racla et sa voix monta dans les airs, offrant un hurlement qui envahi le Printemps tout entier, parvenant aux bonnes oreilles. Il remua la queue d'un seul mouvement et stoppa son hurlement pour disparaître dans la brume, le silence et le néant.

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Lun 24 Aoû 2015 - 15:41



Cette fois, je vais accepter l'aide qu'on m'offre



Mon cœur battait la chamade alors que j’écoutais le bruit étrangement léger de ses pas qui s’éloignaient. Il m’avait fait un câlin… Pas un câlin comme je l’avais souhaité, bien sûr, il n’aurait pas pu, ni su, de toute façon… mais il m’avait fait un câlin… il avait pressé sa patte dans mon dos pour m’offrir un peu, brièvement, de la chaleur de son corps… Nerveusement, ma patte se posa sur le bracelet, bien entendu encore intacte, mais cela ne calma pas mon cœur. Je me sentais bien, presque joyeux, et nerveux. Ces émotions contradictoires tournaient en moi et me rendaient difficile de me concentrer. Il fallait que je me calme. Fermant les paupières, je pris quelques grandes inspirations. Je le reverrais, un jour, et il faudrait que je sois capable de ne pas avoir l’air trop heureux de cela. Ce serait peut-être trop bizarre pour lui… mais il était mon seul ami… n’avais-je pas le droit d’être content d’avoir un ami? Je secouai la tête. Il fallait que je me détende un peu… J’essayai donc de me concentrer sur le clapotis léger de l’eau calme, ou encore le vent qui faisait chanter les feuilles. C’est là que je l’entendis.


Mon cœur manqua un battement, mon corps entier eut un long frémissement, et mes oreilles se baissèrent. Ce hurlement était si puissant… si merveilleux… si fier… et il était pour moi… Je le savais, il était pour moi… Shaman n’avait pas honte de hurler pour moi du plus fort qu’il le pouvait… Oh, ce n’est pas comme si un autre que moi allait comprendre ce que ce hurlement signifiait, de toute façon, mais c’était ça le plus : moi je comprenais. Ma queue se mit à remuer, et mes joues de nouveau devinrent brûlantes. Un sourire étira mes babines et un petit fredonnement monta de ma gorge. J’avais déjà hâte de le revoir…


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