Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Je suis allongée, planquée dans les broussailles. À essayer d’attraper un lièvre qui passe malencontreusement à mes pattes. En deux trois mouvements, il se tient dans ma gueule et je peux le déguster avec faim. Je peux enfin être rassasié ! Je mange pendant de longues minutes, avant d’essuyer le sang de ma proie. Délicieux ! C’était délicieux ! Actuellement, je suis au Pic du Soleil, la chaleur est présente et cela me fait bizarre. À mes yeux c’est l’hiver. À l’altitude où je me trouve, on dirait l’été. Bah… qu’importe ! J’oriente mon regard vers le magnifique paysage qui s’étend à mes pattes. La corniche où je suis allongée est verdoyante, idéale pour me cacher du regard des rares passants. De plus, mon pouvoir primaire est actuellement en action. Mon dos, mes pattes et mes yeux sont transparents. Reflétant les rayons solaires et la verdure qui me camoufle impeccablement. J’appuis ma tête sur mes pattes, m’endormant à moitié en ne pensant à rien d’autre que le succulent lièvre qui ravit encore mes papilles.

Un caillou roule en un bruit mat juste à côté de moi. Me réveillant soudainement de ma torpeur. Je redresse vivement la tête et mes yeux toujours aussi réfléchissants observent le loup bleu se rétamer à terre. Oui, un intrus qui ne m’a pas aperçu parmi les fourrés avoisinants à son trajet vient bien de tomber sur le sentier. Je dénigre sa présence et repose ma tête sur mes pattes. Enfin, ça, c’est ce que j’aurai aimé continuer à faire. Si je n’avais pas sentie… son odeur… étrangère à la mienne. Je n’ai pas encore retenu tous les noms des différents clans par rapport à leur odeur. Mais je sais que si elle est différente de la mienne, c’est un ennemi.

Un peu trop rapidement, je me relève et dévisage les dents à l’air l’intrus assis qui baille. Je me fiche de savoir si c’est un adulte ou pas. Je coure dans sa direction en faisant beaucoup trop de bruits. Mais qu’importe ? Il a peine le temps de se rendre compte que le danger ambulant que je suis lui saut dessus qu’il est déjà à terre.

Je le détaille rapidement d’un regard assassin puis, dans un grognement mauvais lui intime :

-Qui es-tu intrus ?! Ton odeur n’est pas celle des estivaux ! Alors que fais-tu sur nos terres ?!

Je fais une courte pause. La chaleur est bien importante aujourd’hui. Tant mieux. Mon tatouage bleu s’illumine en signe d’avertissement. J’ajoute donc, lugubre :

-Si j’estime que tu es un potentiel danger à mon clan et à ma personne, je n’hésiterai à m’embraser.

Qui que soit ce loup, je compte bien vite fait le chasser de nos terres où il n’a rien à y faire.