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Chasseur, ou chassé? [TERMINÉ!]
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Lun 22 Déc 2014 - 17:00



Chasseur, ou chassé?



Lentement, le ventre au sol, je rampais silencieusement vers la source de cette odeur alléchante qui m’étais parvenue. Un lapin. J’aimais bien les lapins, ils étaient tendres et savoureux. Et j’aimais les chasser. Ils n’étaient pas si faciles que cela à attraper, et j’aimais bien les défis. Ce qui était une bonne chose parce que je devais souvent chasser par moi-même pour subvenir à mes besoins. Les loups du clan me laissaient rarement approcher de la réserve, et réussir à y voler un morceau était beaucoup plus difficile que de chasser et me fournir ma nourriture par moi-même. Car malgré mon manque, les odeurs, les sons, ça ne trompait pas. Les pistes, je les repérais et les suivait avec une facilité déconcertante. Et le vent était toujours mon allié. Me léchant les lèvres, je m’immobilisai. Il était là, tout près, je le savais, je l’entendais. À portée de bond. Juste un bond. Un bond que je n’eus jamais l’occasion de faire, car le petit gibier d’enfuit soudainement. Dans ma direction. Je n’essayai pas de l’attraper.


À la place, je me concentrai à déterminer qu’est-ce qui avait fait fuir ledit lapin. Je reniflai quelques fois l’air, et mes muscles se raidirent. Un automnal! Ici? Je pris quelques inspirations de plus. Un mâle, à n’en pas douter, mais il y avait quelque chose d’autre. Je me sentais mal à l’aise, en danger. Alors que j’étais sur mon propre territoire. Paralysé trop longtemps par mes doutes, il fut rapidement trop tard pour que je m’éclipse sans me faire repérer, et donc je me levai, tout simplement, m’exposant à la vue de l’intrus. Un grondement sourd s’éleva dans ma gorge. Ce loup n’avait pas à savoir que j’étais rejeté par mon clan, et aussi je n’avais pas l’intention de lui laisser savoir qu’il pouvait s’amuser impunément avec moi. J’espérais qu’une menace directe serait suffisante pour lui faire rebrousser chemin.


« C’est mon lapin que tu viens de faire fuir, Automnal. Tu n’es pas sur ton territoire, ici. Pars pendant que tu en as la chance. »


Il me fallut toute ma force pour ne pas me mettre à trembler comme une feuille. Mon cœur battait si vite, obstruant mon ouï en tambourinant dans mes tympans. Et malgré mes efforts, mon corps se mit à trembler légèrement. J’avais peur, oui. Il suffisait que le loup ennemi se décide à m’attaquer pour comprendre que je n’étais rien et que je n’opposais aucune résistance réelle.


© Maeya Fleur de Neige

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Lun 22 Déc 2014 - 17:48



L'aube s'était pointé il y a de ça quelques heures déjà. L'automnal s'était levé avec elle et l'avait admiré comme un amant admirant sa douce, bien qu'aucune expression ne naquit sur son visage. Ses yeux d'un rouge écarlate parcourait les terres qu'il pouvait contemplé depuis le promontoire de sa ridicule tanière qu'il avait trouvé pour passer la nuit. Il était un des nombreux gardiens des terres automnales et pourtant, même si elles venaient à être attaquées, il ne les défendrait que par un amour irrationnel pour le sang et la guerre. Démon, il était et en avait hérité d'une belliqueuse envie de se battre. Cependant, une sagesse brulait en lui, chaine de sa folie. S'ébrouant, il chassa les quelques perles de rosées qui s'étaient accrochées à son pelage puis, il sauta de son perchoir, se posant, avec une légèreté déconcertante pour son gabarit, sur le sol mouillé. La nuit avait été particulièrement fraiche mais, la rosée avait vite dissipé le gel qui avait tenté de s'imposer.
Le grand mâle lança un regard à sa piteuse tanière volé à un blaireau qui reposait près d'elle, mort et encerclé de son sang. Il s'ébroua de nouveau et reprit sa route, regardant droit devant lui. Il marchait encore et encore, parcourant les terres qu'il ne connaissait que trop bien. Il retrouvait sa marche quotidienne où seul le trajet changeant de temps en temps. Ash'Naï s'ennuyait, c'était un fait. Il fouetta l'air de sa queue, lui arrachant un sifflement aigüe. Lorsque l'ennui vous tenait, il en était bien rare de s'en extirper ...

La frontière automnale se dressait devant lui ou plutôt, se trouvait sous ses coussinets marrons âcres. Le prince démoniaque regardait le territoire qui s'étendait devant lui : le printemps. Ennemis et belliqueux par le règne d'Oxymore qui n'était plus de ce monde, le grand mâle se demandait si la folie de ce clan s'était envolée en même temps que le tyran rendait son dernier souffle. Fronçant doucement les sourcils à cette pensée, il décida de s'y aventurer. Le seul moyen de connaitre la vérité était de la construire avec ce que l'on voyait. Avec une discrétion impressionnante, il pénétra dans la forêt sans fin, la connaissant de par son nom et par sa réputation. Il regardait ce qui l'entourait, écoutait le moindre son qui venait à se faire entendre. L'espion devait être sur ses gardes, nul ne savait qui rôdait dans le coin.
Une odeur alléchante vint lui rappeler qu'il n'avait pas mangé depuis la veille. La suivant, il tomba sur un petit lapin qui prit la fuite sans demander son reste. Espion et non chasseur, le grand mâle avait du mal s'y prendre pour traquer cette proie ... A moins que ... Ash'Naï releva la tête tandis qu'une ombre apparue, lui faisant face. Il n'était pas le seul à avoir repéré cette proie qui était déjà loin. Se tournant complètement vers l'inconnu à l'odeur forte de printanier, il lui fit face, aussi imposant que sa fierté le lui imposait, sans qu'il ne se rende compte de l'aura qu'il dégageait.

« C’est mon lapin que tu viens de faire fuir, Automnal. Tu n’es pas sur ton territoire, ici. Pars pendant que tu en as la chance. »


Douce parole qui était sans doute là pour cacher les tremblements du " petit " loup qui s’efforçait à être menaçant par son ton et son grognement. Ce comportement eut le don d'énerver le grand cornu qui lâcha un grognement bien plus dissuasif que celui du printanier !
Silencieux, l'automnal s'avança vers la canin qui essayait de paraitre comme celui qu'il n'était pas. Plus il s'avançait, plus il voyait à quel point que son adversaire était petit, après tout, le géant n'avait pas conscience de sa taille imposante. Il lâcha de nouveau un grognement, se tenant que trop proche de l'idiot chasseur.

- Ton lapin ? Je n'ai pas souvenir d'avoir vu une quelconque marque indiquant qu'il était à toi.

Ses paroles sonnaient comme un orage lointain qui s'avançait dans des roulements de tambours. Le comportement du printanier l'énervait. Tout n'était qu'une question de temps avant qu'As'Naï ne l'attaque pour une raison des plus futiles.
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Lun 22 Déc 2014 - 18:25



Chasseur, ou chassé?



Quand il s’approcha… quand je compris que le son de ses pas ne concordait pas, mais alors pas du tout avec sa taille réelle, que je pus ressentir lorsqu’il fut assez près par le fait, entre autre, qu’il me bloquait le soleil… il me parut soudain imposant, très imposant, trop imposant… Mon corps se mit à trembler de plus belle alors que mon cœur s’affolait, ratant un battement au moment précis où il prenait la parole. Sa voix me fut tout de suite désagréable, mais pas que. Elle était… empreinte de haine… et ses grognements étaient tout sauf rassurant. Il n’avait bien entendu pas tombé dans le panneau. Quel loup muni du sens de la vue l’aurait fait? La vue… Si j’avais pu le voir… j’aurais su d’avance que c’était perdu. Je n’aurais pas essayé. Trop tard. Faisant un pas vers l’arrière, mes oreilles s’aplatirent sur mon crâne, mes paupières se fermèrent. C’était ridicule, ça ne faisait rien. Je ne pouvais même pas prétexter protéger mes appendices handicapés, si ce loup faisait mine de me croquer, c’était terminé. Le mieux que je pouvais faire c’était espérer pouvoir lui échapper. Et mon seul avantage c’était la connaissance du terrain, parce que n’importe quelle embuche qui me prendrait par surprise donnerait un avantage considérable au loup.


Et pourtant je ne fuyais pas. Mes pattes ne répondaient pas, mon corps restait obstinément en place, paralysé, englué dans l’aura du prédateur qui soudainement me frappait de plein fouet. Ma respiration se faisant un peu plus difficile, je passai en revu mes possibilités. Rien. Mes pouvoirs ne pouvaient pas m’aider et en combat je n’avais aucune chance. Et comme d’habitude j’étais seul. Je réussis néanmoins à me calmer, un peu. Assez pour reprendre le contrôle de mon corps, pour pouvoir parler. Provoquer l’Automnal ne servirait à rien, mais je n’allais pas non plus être son chien chien! Pas plus qu’il le fallait…


« Le lapin… le lapin n’est plus là… de toute façon… alors il… il n’est plus à personne… »


Ma voix était tremblant, hésitante, et je fis un pas de plus vers l’arrière. Pas pour fuir. Juste pour être moins proche. Juste pour ne pas avoir l’impression à tout moment qu’il allait me mettre un coup de patte magistral pour le simple plaisir de voir qui était le plus fort. Parce que ça c’était clair. C’était lui. J’avais pas besoin de faire un test pour le savoir.


© Maeya Fleur de Neige

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Sam 3 Jan 2015 - 11:25



L'imposant mâle ne bougeait de là où il s'était encré. Il regardait l'être, qui présentait un handicap qu'il peut facilement déceler à la couleur des yeux du printanier, s'éloigner d'un pas, puis d'un autre. L'automnal n'avait conscience de sa grandeur et de sa corpulence ainsi que de l'aura qu'il dégageait. Pour lui, il n'était rien d'autre qu'un canin des plus banals. Du moins, c'était l'opinion qu'il avait de lui ... Son frère était bien plus grand et fort que lui qui, face à cet ainé ne faisait nullement le poids.

« Le lapin… le lapin n’est plus là… de toute façon… alors il… il n’est plus à personne… »

En effet, le pauvre animal traqué par deux canins avait détalé aussi vite qu'il le pouvait, laissant les deux se faire face. Grognements avaient résonné dans cette forêt que trop silencieuse. Mais, le silence était redevenu le roi de ses terres et, aucun bruit ne vint offusquer le face à face des loups de clan différent.

- En effet, il n'est plus qu'un vaste souvenir.

Pourquoi parlait-il à un ennemi ? Sans doute était-ce l'ennui qui venait de poindre le bout de sa truffe ? C'était possible et, il venait de trouver une occupation : ce petit canin au pelage vert comme le feuillage d'un printemps âcre et doux ou encore, un été ensoleillé nullement troublé par la pluie.

- Pourquoi recules-tu ? Aurais-tu peur ?

Ces mots étaient susurrés dans un murmure qui n'envisageait rien de mauvais mais rien de bon. Le géant cornu avait envie de jouer avec le printanier, du moins, le démon qu'était cet être automnal dévorait l'envie de faire mumuse avec le chasseur qui allait devenir le chassé si Ash'Naï ne retenait pas ses pulsions obscènes.
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Lun 12 Jan 2015 - 13:19



Chasseur, ou chassé?



Même quand il avait un semblant de calme, sa voix n’augurait absolument rien de bon. Il avait une façon étrange et détachée de parler, comme si je n’étais qu’un insecte qu’il observait pour assouvir sa curiosité. Cela ne me plaisait pas, pas du tout. Parce que je savais qu’il lui suffisait de se lasser et de décider de m’écraser pour que s’en soit fini de moi. Je réussis tant bien que mal à maîtriser mes tremblements, et me retint de faire de nouveau un pas vers l’arrière. Je ne voulais surtout pas qu’il interprète cela comme de la fuite. Je dus aussi me forcer à parler, et encore plus pour ne pas que sa voix tremble et montre la peur qui m’animait, laquelle il ne manquait pas de toute façon…


« Ce… Ce n’est pas pour vous… vous insulter, mais… vous êtes... imposant… et c’est un peu… un peu intimidant, oui… Je vous… Je vous demande pardon pour vous avoir grogné dessus, je… je ne faisais que… que mon devoir envers mon clan… »


Au diable la dignité. La survie d’abord. Personne n’en voudrais à un Oméga d’avoir manqué à son devoir, cela faisait partie de la définition, non? Lâche… Bah oui, j’étais un lâche. Et mon handicap n’y aidait rien… Parlant de ça, j’évitai soigneusement de lever le regard vers son visage, me contentant de « fixer » ses pattes. S’il fallait qu’il voit à quel point j’étais à sa merci… pas que ça y changerait grand-chose, mais ce serait peut-être le petit détail de trop, celui qui ferait basculer son humeur de « ce petit loupiot apeuré est mignon, ce serait dommage de le tuer » à « tient tient et si on s’amusait un peu? » Un drôle de chose que l’instinct de survie, n’est-ce pas? Mon plus grand rêve était de montrer à ma meute que j’étais utile. Plusieurs fois même je m’étais dit que de mourir serait le meilleur moyen d’être utile, car je ne nuirais plus à mes semblables. Et maintenant que la mort se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir faire d’un pauvre petit loup sans défense et tremblant de peur à ses pieds, ma seule envie était qu’elle décide simplement d’arrêter de me considérer. Lâche… Oui, c’était ce que j’étais… Au point même de refuser de mourir pour ma meute.


© Maeya Fleur de Neige

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Dim 18 Jan 2015 - 15:15




Ombre cornue face à celle d'un agneau. Le loup regardait sa proie d'un regard bien alléchant. Il se ferait bien plaisir de jouer avec lui, de le torturer et bien d'autres choses ... Mais, les paroles de son " jouet " brisèrent son âme de démon. Il s'excusait de lui avoir grogné dessus. C'était ma meilleure celle-là ... Depuis quand on s'excusait ainsi de ses actes auprès de son ennemi ? C'était une logique qui échappait au canin cornu qui, eut le regard se perdant dans le vide, réfléchissant aux propos du printanier. Imposant ? Hmm, il ignorait qu'il était ainsi et, il fallait l'avouer, il ne s'était guère demander pourquoi tant de canins avaient le réflexe de reculer à son arrivée titanesque mais silencieuse. Son regard écarlate se reposa sur le petit mâle vert qui semblait vouloir déguerpir de là, sans doute poussé par son instinct de survie. Ses yeux se plissèrent, le démon en devint que plus menaçant.

- Ne t'excuses pas de faire ton devoir pour ta meute.

La réaction de l'oméga lui rappelait celle de la petite louve blanche, Venus lorsqu'il l'avait rencontré près du grand Saule Pleureur, en terres neutres. Ils se ressemblaient mais, l'ancienne hivernale avait davantage de caractère que lui et, elle avait montré à Ash'Naï bien plus de résistance que ce petit printanier qui ne semblait voir les couleurs de ce monde.

- Si tu t'excuses, c'est que tu ne dois guère te plaire sur les terres du Printemps, sinon, tu n'aurai dis cela ...

Il contourna le petit chasseur qui semblait craindre pour sa vie. Insecte sans doute, il n'était guère considéré comme cela pour le mâle qui, abandonnant son ascendance et son sang démon après les paroles de ce dernier, ne le voyait que plus comme un simple canin, un égal bien que des choses les différenciaient. Le cornu sentait son être démoniaque pleurnicher son infortune d'être tombé sur un tel loup qui avait redonner conscience à l'être sage qu'était Ash'Naï. Certes grognon, il n'avait plus de pensées obscènes, il s'intéressait seulement à Sasayaki, tournant autour de lui comme un fauve autour de sa proie mais, qu'il ne l'était plus.

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Dim 18 Jan 2015 - 16:37



Chasseur, ou chassé?



Ma première réaction fut d’ouvrir la gueule, prêt à supplier qu’il m’épargne, mais avant qu’un son ne sorte, mon cerveau m’envoya une information qui me déstabilisa. Il… il appuyait mon action antérieure? Lui qui avait été énervé, m’avait ouvertement menacé? Mais qu’est-ce qu’il faisait? Il cherchait à se battre? Il voulait briser les os d’un membre de son clan ennemi, et mon manque de résistance lui en coupait l’envie? Ce pouvait-il qu’il ait un minimum d’honneur? Non… sa voix avait changée… elle avait perdu quelque chose… Il n’avait plus envie de me faire du mal. Pourtant, sa façon de me tourner autour me mettait mal à l’aise. Je ne tremblais plus, désorienté plus qu’effrayé, et je pouvais sentir son regard parcourir les moindres recoins de mon corps. Et pourtant il ne semblait plus être un prédateur en chasse. Je ne comprenais pas… Encore une fois, il fallut un moment à mon cerveau confus pour analyser sa phrase.


Pas bien ici…? Comment est-ce que je pouvais être bien? Mon quotidien était de rester seul, à l’écart, et les rares fois où je croisais quelqu’un, à me faire humilier et maltraiter. Oh, oui, si j’avais de la chance, le loup était gentil avec moi, mais pas trop, juste poli. Ou alors si c’était un jeune, il arrivait qu’il ne se rende pas compte de ce que j’étais, et qu’il me parle comme si de rien était. Mais c’était rare… Non, je n’étais pas bien ici. Mais où le serais-je? J’étais aveugle! Peu importe où j’irais, même si je quittais mon clan, rien ne s’arrangerait pour moi… Mais où voulait-il en venir? Il me fallut plusieurs longues secondes avant de me rendre compte que je ne répondais pas, et pour formuler une phrase dans ma tête avant de la murmurer d’une voix hésitante et timide.


« Je… Je ne suis pas toujours heureux, c’est vrai… Mais il m’arrive tout de même d’avoir des bons moments… Je crois que de toute façon, pour un Oméga, c’est normal… C’est notre rôle, non…? Être malheureux pour que les autres soient plus heureux à notre place… C’est pas si mal… Au moins je ne suis pas malheureux pour rien… »


Mais pourquoi est-ce que je me confiais à lui? Oui, c’est vrai, il n’avait plus l’air… démoniaque… Mais il restait un ennemi! Est-ce qu’il essayait de m’amadouer? Se sentait-il insécure sur mon territoire? Voulait-il m’attirer sur son territoire à lui pour me massacrer sans craindre qu’une des sentinelles ne lui tombe dessus? Remis de ma confusion, je recommençai à me méfier. Il y avait bel et bien quelque chose qui avait changé en lui, je le sentais toujours. Mais qu’est-ce que ça impliquerait au juste? Je devais savoir. Les mots, cette fois, sortirent d’eux-même.


« Que se passe-t-il au juste? Tu étais sur le point de me sauter dessus pour me manger vivant, et puis là on dirait que tu veux être mon ami…? Je ne comprends pas… »


Un peu trop direct, sans doute… mais j’avais l’impression que ce n’était pas cela qui allait inverser de nouveau sa personnalité. Mon instinct de survie m’avait abandonné, remplacé par une sorte de curiosité sans doute malsaine, mais qui m’enjoignait de comprendre. Je détestait ne pas comprendre une chose, c’était frustrant.


© Maeya Fleur de Neige

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Mar 20 Jan 2015 - 18:47



Prédateur auparavant, voilà qu'il se contentait de tourner encore et encore autour de celui qui semblait s'abandonner à sa curiosité tandis que son instinct de survie s'en allait, s'envolait loin de ce petit être. L'imposant canin se stoppa en face du printanier, plongeant son regard écarlate dans celui grisé de l'aveugle. Ce dernier ne pouvait voir mais, il pouvait sentir bien des choses qui échappaient au grand cornu. Pour sa part, ce n'était pas son instinct de survie qui était parti mais son instinct démoniaque qui s'était complètement effacé à la mention d'un mot. Oméga. Ce simple nom commun fit frissonner le cornu. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il fallait qu'un membre du meute devienne objet de souffrance, bouc-émissaire portant une couronne pour son importance. Idiotie de politique qu'avaient les êtres de ce monde qui ne cessaient de mettre en déroute l'esprit habitué à la Mort et au sang, du canin.

- Oméga, cracha le loup comme si ce mot n'était qu'un poison. Pourquoi en avoir besoin ? Il y a bien des manières de se calmer que de se retourner contre les siens ! Tu parles d'un rôle ! Ce n'est même pas un rang honorifique, ce n'est rien qu'une appellation pour se donner bonne conscience d'un mal que l'on fait à l'un des nôtres !

Le démon se mettait en colère face à cette idée, il feulait face à ce rang des plus détestables à son gout. Il n'avait pas tord, pourquoi battre l'un des siens qui sera notre compagnon dans une guerre future ? Qui peut devenir un ami à tout moment ? D'ailleurs, en parlant de cela, l'Oméga mentionna ce mot.

- Etre ton ami ?

Cela sembla un peu calmer sa colère, comme un baume apaiserait une blessure. Le cornu pencha légèrement la tête, geste que ne put voir le jeune handicapé.

- J'ignore ce que signifie ce mot. Les seuls être se prétendants " amis " que j'ai pu observé, ont fini par s'entretuer dans une belle mare de sang, leur sang. Alors, qu'entends-tu par le mot ami ?

En effet, dans le monde du canin imposant, ce terme n'existait pas. ans doute que le terme frère d'arme aurait correspondu à la définition d'ami dans ce monde ? Il l'ignorait et attendait avec impatience la réponse du canin au pelage vert, tandis qu'il ruminait de sombres pensées face à son " rôle " dans la meute.

- Pourquoi être Oméga si cela ne t'apporte que malheur ? Tu parles de bons moments, mais, j'en doute. Vous sourirez, vous autres Omégas, pour la seconde suivante pleurer face aux coups d'un des vôtres. J'ignore la cause de votre sacrifice mais vous êtes bien sots. Si le clan a besoin de se défouler, qu'ils aillent se battre contre l'ennemi plutôt que contre l'un des leurs, qu'ils aillent chasser, qu'ils aillent repousser les solitaires !

L'imposant cornu passait d'une émotion à une autre. Se calmant, il repartait dans une sombre colère tandis qu'il s'apaiserait la seconde suivante.
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Jeu 22 Jan 2015 - 16:33



Chasseur, ou chassé?



Un long frisson parcourut mon échine. Je m’étais peut-être trompé, tout compte fait. Sa voix, pleine d’une colère un peu trop calme à mon gout, résonna dans mes oreilles comme l’annonce d’une tempête qui ne pourrait pas, mais alors certainement pas me plaire. Instinctivement, je fis un pas de plus vers l’arrière, mais étrangement je restai calme cette fois. À quoi bon m’énerver, sinon perdre mes moyens et avoir encore plus de chances de déclencher une situation de laquelle je ne sortirais pas vivant? Et puis j’avais l’impression, quelque part au fond de moi, qu’il ne dirigeait pas cet orage vers moi. Ses paroles, il n’était pas le premier à me les dire. Oui, il m’arrivait de trouver injuste le sort que l’on me réservait. Mais à quoi bon? Tenter de me rebeller signerait mon arrêt de mort. Et aussi stupide et vide de sens que puisse trouver n’importe qui à cette résignation qui m’assurait des souffrances, je préférais vivre dans l’humiliation que de ne pas vivre du tout. Peu importe toutes ces notions de courage… je n’étais pas courageux… je n’étais qu’un gamin, après tout…


Sa question me surpris. Il ignorait le sens du mot « ami »? Même moi qui n’en avait aucun et n’en aurait sans doute jamais je le savais! J’eus soudainement l’impression que mon interlocuteur n’était pas ce que je croyais, qu’il ne venait pas vraiment du même endroit. Son aura, plus tôt, était totalement différente, et il s’était calmé d’un coup, pour devenir curieux, comme s’il ne comprenait pas le monde dans lequel il était. Mais cela ne se pouvait pas… Oh, j’avais bien entendu déjà ouï des fables au sujet de démons, de dieux, d’anges et d’esprits qui venaient d’autres mondes, mais ce n’était que des fables. S’il avait été un démon, ou alors un esprit maléfique, il ne se serait pas calmé ainsi. Il ne ferait pas preuve de… de compassion… Parce qu’au-delà de la colère, il avait bel et bien une attitude adoucie, protectrice, comme s’il voulait m’aider, me sortir de ma situation. Comme le ferait un ami… ou un parfait inconnu qui est gentil… Je me décidai à lui expliquer, après une brève hésitation. Cela ne ferait pas de mal d’assouvir sa curiosité. Il ne me demandait quand même pas de trahir mon clan, juste de lui expliquer un mot!


Mais je n’en eus pas la possibilité. Pas tout de suite. La colère faisait déjà de nouveau place dans sa voix, et cette fois il m’attaquait. Indirectement, oui, mais il m’attaquait ouvertement. Ça non plus il ne le comprenait pas. Il ne comprenait pas ce que je vivais et pourquoi, et ça paraissait. Comme si j’avais choisi ça! Mais alors qu’il avait à peine effleuré la corde sensible, que mon sentiment de révolte commençait tout juste à grimper, déjà il changeait d’approche et s’en prenait à nouveau aux autres loups, en général. Il n’avait peut-être pas vraiment pensé ce qu’il disait, ou j’avais peut-être mal interprété. Mal à l’aise, incertain de comment lui répondre, de si je pouvais seulement me le permettre, je décidai d’attendre qu’il se calme de nouveau. Il changeait d’humeur facilement, et il faudrait que je porte attention à ce que je disais. M’assoyant, pour lui montrer que je n’avais pas l’intention de m’en aller, ce qui peut être l’aiderait à se calmer, soit en le rassurant sur mes intentions, soit en piquant sa curiosité, je décidai de commencer par le sujet le moins provoquant, histoire de vraiment bien lui faire oublier sa colère.


« Un ami… je ne sais pas très bien ce que c’est, parce que je n’en ai aucun… mais… mais je crois qu’il s’agit d’une personne qui veut notre bien… une personne qui s’intéresse à nous pour ce que nous somme. Un ami veut nous protéger, prendre soin de nous. Il n’aime pas quand on est triste, et ça le rend heureux de nous voir heureux. Il nous apprécie, se sent bien en notre présence, et s’inquiète pour nous si ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vu. Un ami est supposé nous supporter dans nos choix, mais aussi nous empêcher de faire des bêtises. C’est quelqu’un en qui on peut avoir confiance… »


Je n’étais pas vraiment certain de ce que je disais. Je n’en avais pas, après tout, d’ami… Mais il me semblait que ça résumait plutôt bien la chose.


« Il peut arriver parfois, et même souvent, que des amis ne soient pas d’accord sur un même sujet, qu’ils se disputent… mais des amis trouvent toujours un moyen de surmonter leurs différents… Ça… ça ne se fini pas en bain de sang, normalement… »


Soudainement attristé, pour une raison qui m’échappait entièrement, je baissai le regard vers le sol, et mes oreilles suivirent. Des amis… Comment pourrais-je m’en faire…? Il était hors de question de fraternisé avec un autre clan… ni avec un solitaire… et les membres de mon clan…? Ils étaient sûrement ceux qui me détestaient le plus… Étrangement, alors que ce tueur énorme de mon clan ennemi se tenait si près, et que j’étais entièrement à sa merci, je me sentais comme s’il était le seul à qui je pouvais me confier. Et je voulais qu’il comprenne aussi… qu’il comprenne pourquoi. Je relevai le regard vers lui, vers où je pensais qu’était le sien. Je ne savais pas si nos yeux se croisaient ou si je regardais dans le vide, il était immobile et je ne pouvais donc qu’à peine ressentir sa présence, qui me parvenait uniquement par son odeur, encore présente.


« Je n’ai jamais choisi la place que j’occupe, vous savez…? C’est facile pour vous de dire que je suis un idiot… Vous êtes grand, imposant, effrayant… et je parie que vous savez vous battre. Moi je suis mis à l’écart depuis que je suis né. Mon père voulait me tuer! Je n’ai jamais assisté à une classe qu’en me cachant, à l’écart, et en écoutant. Et quand on remarquait ma présence on s’assurait de me le faire regretter. Mes leçons de combat, c’était de me faire sauter dessus par au moins trois loups à la fois. Des loups plus vieux, des loups entraînés. Vous dites que je suis sot, et peut-être avez-vous raison, mais qu’y puis-je? Je survie. Je fais ce que je dois pour qu’on se contente de m’humilier, qu’on ne dépasse pas, dans le pire des cas, le stade de me casser un os ou deux. Je ne suis pas une menace, alors on me fiche la paix. Vous avez beau raconter à quel point ça ne vaut rien de vivre ainsi, et que je devrais me rebeller, mais je ne suis pas vous. J’accorde de la valeur à ma vie, aussi insignifiante soit-elle, et je la préserve. Oui, les autres sont méchants, cruels, et ils ont fort probablement oublié ce précepte qui dit qu’une meute doit se soutenir, peu importe les défis qui s’y dressent. Ils choisissent la voie de la simplicité en éliminant ces défis de la liste. Alors moi je fais ce qu’il faut pour ne pas être dans les priorités de cette liste. Mais je ressens bien que vous, vous avez tout ce qu’il faut à la bonne place. Vous me voyez. Tant mieux pour vous. Moi je ne vois pas. Alors comment revendiquer une place que je ne peux même pas voir? »


Je n’avais pas eu l’intention de parler autant, mais une fois lancé… une digue s’était rompue en moi, et tout avait coulé. Ma voix avait laissé transparaître ma souffrance, et j’étais au bord des larmes. Fini de jouer, de faire semblant d’être heureux. Bien sûr que non, je ne l’étais pas. Comment est-ce que je pourrais l’être? Mais je me souvins de son humeur changeante, je me souvins de son aura démoniaque, de la colère dans sa voix, de son ton si hautain. La faiblesse n’attendrissait pas ce genre de monstre, au contraire… Je ravalai mes larmes et fermai les yeux. Qu’avais-je donc fait? Je venais de me confier à un étranger, mais un Automnal en plus! Honte à moi… Honte… non ce n’était pas ça que je ressentais… ce n’était pas de la honte… c’était… du soulagement. Oui, j’étais soulagé d’avoir parlé, et effrayé… non, terrifié à l’idée que son humeur change de nouveau et qu’il s’en prenne à moi.


© Maeya Fleur de Neige

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Ven 23 Jan 2015 - 20:19



Idiot aurait un mot qui aurait pu qualifier le canin au pelage vert au regard du cornu, si ce dernier n'avait pris la peine de lui expliquer la signification du mot " ami ". Le regardant toujours, le géant réfléchissait. Un être que vous aimez, que vous aider et qu'il vous aide ... Vous empêche de faire bien des maux et des bêtises dans bien des situations. Tel était un ami ? Il en avait donc bien mais, il ne les qualifiait que comme frères d'armes, compagnons à la bataille qui l'aidaient et le défendaient. Mais au fond, étaient-ils réellement des amis ? Ne faisaient-ils pas tout cela juste pour protéger leur Prince démoniaque ? Oui, sans doute était ce cela, de peur de s'attirer les foudres d'une mère folle de rage envers les mâles, prête à bien des tueries pour avoir ce qu'elle désirait ... Ou bien, aussi la peur d'un frère ainé imprégné d'une folie des plus démences couplé d'un sadisme avec qui elle danse sous une pluie faite de sang de bien des couleurs du monde d'où le cornu venait. Oui, il était probable que ces soit disant amis n'avaient que pour lui éprouver qu'un devoir, une nécessité afin de garder la vie ou encore, de garder quelque chose de bien plus chère à leurs yeux : la raison. En effet, dans ce monde démoniaque, la Vie n'était que peu importante. Ils vivaient pour mourir, après tout, lorsque nous rendons notre dernier souffle, tout est fini alors que lorsque l'on perd la raison, on se sent partir dans la démence sans pouvoir revenir sur nos pas, attendant encore et encore l'achèvement de notre vie devenue pathétique ... La raison était tout, bien plus précieuse que la vie.

Sans doute que le cornu aurait répondu au jeune aveugle, lui demandant bien des choses pour découvrir la facette de ses compagnons d'armes, mais, ce dernier ne lui en laissa pas le temps. Assis, les oreilles basses, le printanier lâcha bien des explications sur sa place, sur son passé. Pitoyable destin qui lui semblait réserver, pourrait évoluer à un avenir des plus beaux. Du moins, c'était ce dont songeait le géant. N'aimant son regard, la colère le renvahit et, brusque, il sauta sur Sasayaki, le plaquant fermement au sol. Son museau proche du sien, sa gueule ne laissait sortir qu'une haleine pleine de l'odeur du sang. Hauts de coeur qui chavireraient bien des âmes. Plongeant ses yeux écarlates dans ceux gris, l'automnal lâcha un grognement, retroussant les babines. Sombre aura que voilà, elle venait étreindre le pauvre malheureux de ses bras décharnés. Dans cette position, l'espion semblait être prêt à abattre l'infortuné de printanier, mais il ne fit rien.

- Tu fus sans doute élevé sous les coups mais saches que le destin change. Tu dis de ne pas être moi, tu me vantes mais, ton père tenta de te tuer et ma mère fit de moi qu'une bête assoiffée de sang. Tu ignores bien des choses sur moi, alors, ne viens pas empester mon air de tes paroles d'éloges qui n'ont lieu d'être. On est pas ce que nos géniteurs veulent qu'on soit, on est ce que l'on décide de construire. Tu ne peux voir ta place ? Foutaise ! La vue n'est rien d'autre qu'un outil. Tu peux te battre dans les ténèbres, là où aucune lumière et couleurs ne se laissent voir ! Alors, regarder sa place ?

Ash'Naï parlait avec son coeur, puis, il lâcha un ricanement face à la fin de ses paroles, reprenant sérieusement.

- Que l'on voit ou non, qu'importe. Ce ne sont pas nos yeux qui nous guident, mais nos objectifs, nos buts. Tu n'es qu'un Oméga car tu refuses d'écouter la part de toi qui se dérobe à ce rôle pitoyable que les habitants de ce monde ont créé. Tu te refuses la vérité et tu refuses de suivre le véritable guide de notre destin : le coeur ! Tu crois que se faire battre pour soulager les autres les aides ?! Non, ils en deviennent que plus venimeux et abruptes de colère. Ils pensent pouvoir se défouler sur toi, l'un des leurs quand tout va mal. Tu dis les aider ?! Non, tu ne fais qu'aggraver leurs cas. Ils se refusent de faire face à leurs problèmes, préférant rester das leurs idioties en battant l'un des leurs plutôt que de se relever la tête haute et d'aller de lavant !

Doucement, l'automnal relâcha sa prise, reculant d'au-dessus de celui qu'il a mit à terre. Il reprit, plus calmement, sur un ton qui se voulait amical.

- Tu restes dans le passé. j'ignore des choses sur toi, mais, ne suis jamais ce qui fut autrefois. La passé n'apporte rien de bon, il faut se fier à l'avenir, qu'il soit bon ou mauvais dans le présent, qu'importe nos actes, il ne faut jamais fuir, toujours se relever avec la force d'avancer. Si tu n'en es pas capable, c'est que tu n'es qu'un imbécile qui se croit connaitre le bonheur dans le passé. Sans doute est ce pour cela que tu n'as pas d'amis ?

Le cornu se redressait, son aura dangereuse semblait valser avec une autre qui se voulait plus gentille. le Démon et le Protecteur s'accordaient d'une certaine façon. Le canin n'était pas tout à fait un démon bien qu'il était considéré ainsi sur ses terres. Il souffla doucement, puis, après avoir un peu fermé les yeux, il reposa ce regard assistant sur le printanier.

- Ne te bloques pas sur ton handicap. Tu es bien plus fort et courageux que le laisse prétendre ton enveloppe charnelle. On peut être grand et imposant, sans être pour autant quelqu'un allant de l'avant, près à se surpasser.

Comme regardant les alentours, le cornu lança un regard à la ronde.

- J'ignore bien des choses de ce Monde, mais, vous êtes des créatures bien étonnantes. Vous savez vous relevez plus que nous autres, Aragoniens. Vous avancez alors que nous, nous restons entravés dans notre passé, attendant notre funeste destin de périr dignement sur un champ de bataille, les entrailles à découvert ... Murmura l'espion, s'adressant davantage à lui qu'au canin au pelage vert.
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Lun 26 Jan 2015 - 14:41



Chasseur, ou chassé?



Le gémissement de douleur s’échappa de mes lèvres sans mon consentement. À la hauteur de l’imposante aura de son propriétaire, la patte du faire un gros effort pour ne pas me broyer sous sa puissance. Écrasant néanmoins mes poumons, l’air refusa sans négocier d’entrer de nouveau dans mes narines. Mais je n’avais pas besoin de son aide pour ressentir cette haleine, qui même alors que je ne la respirais pas, réussit à faire pleurer mes yeux. La haine de ses paroles pénétra mes oreilles tel un serpent qui s’enroula autour de mon cœur pour mordre directement dans mon âme. Pendant une fraction de seconde, mon être entier implora le canin de mettre fin à ma pitoyable existence. Heureusement pour moi, la souffrance et le manque d’air m’empêchèrent de formuler ma demande. Et même alors qu’il se calmait, les mots ne furent plus que des sons difformes qui tentaient de venir poser un baume sur les plaies suintantes laissées par les crocs venimeux de sa première tirade. Ce n’était pas grave, je les savais déjà, ces mots. Il n’était pas le premier à me tenir ce discours.


Mon corps commença à trembler quand il eut finalement la bonne idée de me relâcher, me permettant d’inspirer de nouveau. Et alors que j’étais incapable de me résoudre à ne pas le faire, chaque inspiration fut encore pire que la pression démesurée de sa patte sur mon flanc. Chaque éclair qui me traversait manquait de peu de me pousser au-delà de la limite de ma résistance pour me plonger dans les sanglots. Mais comme toute barrière, ma résistance dut se rendre à l’évidence : on ne peut pas éternellement contenir une chose ; il finit toujours pas y apparaître une fissure, et immanquablement cette fissure mène à l’écroulement de la structure, libérant ce que la barrière contenait. Incapable de rester de marbre face au flot d’insultes qui, pour ne pas aider, étaient plus que censées, mon corps fit la seule chose qu’il était capable de faire face à cet inondation : pleurer. Les compliments que fit cet être qui, par la suite de ses propos, venait très clairement d’un autre monde, ne purent rien pour m’aider à combattre le trop plein d’émotions qu’avait levé en moi mon interlocuteur. Il me fallut un moment et beaucoup de concentration pour me calmer, mais alors ce fut pire.


Car tandis que mes larmes séchaient bien à contrecœur, je senti une haine profonde monté en moi. Une haine destinée à une seule personne : moi-même. Mes côtes encore douloureuses, mes poumons en feu, chaque inspiration alimentant le brasier, je fus incapable de même seulement penser à me relever. Je préférai aussi garder les yeux fermés. De toute façon ils ne me servaient à rien. J’avais besoin d’être seul. J’avais besoin de me détester moi-même en paix. J’avais besoin de réfléchir… Mais qu’est-ce que ça pouvait bien changer? En ce moment je devais paraître aux yeux de l’Automnal comme la pire loque qu’il ait jamais vu, et il devait être en train de se questionner intérieurement à savoir si ça valait vraiment la peine de me tuer, ou si me garder en vie serait plus drôle… Au bout du compte, il en viendrait sans doute à la conclusion que mieux valait en profiter pour me manger maintenant, pendant que mes larmes donnaient un peu de saveur… Mais alors que j’allais lui dire, de ma voix la plus résigner, de m’achever maintenant pendant qu’il en avait la chance, ce sont de tout autres mots qui sortirent de ma gorge, et sur un ton las, vide.


« Laisses moi… Vas-t-en et abandonnes-moi derrière toi. Tu ne peux rien de plus pour moi… Je dois réfléchir… »


Est-ce que c’était vraiment moi qui avais parlé? Est-ce que je venais de lui ordonner de me laisser tranquille? Et pourquoi lui, membre de mon clan adverse, dominant sans contredit la situation, exaucerait-il ce souhait? Pourquoi est-ce qu’au fond j’avais l’impression qu’il ne me ferait pas plus de mal? Parce qu’il venait déjà de ravager mon âme, soit la chose la plus précieuse que je pouvais posséder? Ou parce qu’il me donnait l’impression depuis le début de se soucier de moi? Se soucier de moi… quelle perte de temps…


© Maeya Fleur de Neige

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Dim 1 Mar 2015 - 17:08



Le canin cornu s'éloigna encore un peu de sa proie qui mit un certain temps pour reprendre son souffle. Inconsciemment, le démon avait plus appuyé qu'il ne l'avait souhaité. Menaces, elles étaient désormais devenues une sorte de douleur mais, le canin savait que de ses mots et de son acte douloureux, c'était ses paroles qui avaient davantage blessées le printanier. Il n'y était pas aller de patte forte, il avait dit la vérité et son honnêteté provoqua une cascade de sanglots de la part de son congénère. Il s'attendait à bien des réactions ... Oui, sauf à celle là? ll pensait réveiller
le fauve qui se terrait dans l'âme de Sasayaki, il pensait libérer le loup de l'innocence et l'idiotie de l'agneau qui le retenait en chaine. Il pensait à bien des choses sauf à voir ces petites gouttes cristallines s'écrouler sur le sol, dans un petit fracas inaudible pour le cornu. Décidemment, remettre sur le droit chemin le loup vert semblait plus difficile et compromit pour le moment ... Démon, il était avant tout un Guide qui souhaitait voir des sourires plutôt que des sourires de façade derrière une existence mensongère. Combien de fois avait-il essayé de renverser le principe des Omégas ? Bien de nombreuses fois mais à chaque fois, il n'avait pu bénéficier du soutien des concerner et aujourd'hui, il voulait changer cela. Mais voilà qu'il mettait en pleur un de ses espoirs pour un monde dépourvu de ce grade péjoratif.

Soudainement, l'aura douloureuse du petit mâle disparu pour laisser place à l'éclosion d'une pleine de noirceur. Une haine naissait doucement ou se réveillait, le démon l'ignorait mais, cette simple nouvelle présence venait à refaire resurgir son être maléfique. Ses prunelles rouges se mirent à luire dans la pénombre que formait les arbres. Le mâle cornu recula de nouveau tendit qu'un fin sourire venait feindre son visage d'ordinaire si stoïque. De la haine ... Plein de haine qui intéressait le carnassier des Ombres. Endormi, voilà que sa soif de dévorer le petit agneau vert revenait plus forte que jamais. Idiotie de sang, c'est sans doute ce qui causera la perte du géant qui se débattait intérieurement avec cette folle envie de faire sien, de faire de Sasayaki un simple jouet, caprice de ses désirs obsolètes.

Cependant, cette envie, ce fou désir s'envola une nouvelle fois grâce aux propos quelques peu dépressifs du printanier. Ash'Naï ignorait pourquoi mais, juste de l'entendre dissipait ses péchés, les renfermant derrière les cages de sa raison et de sa sagesse froide.

- Réfléchir ? A quoi bon réfléchir ? Tu n'as qu'à suivre ce que te dictes ton coeur, tel est le chemin à prendre.

Il parlait sur un ton froid, dénudé d'affection ou autre s formes de sentiments. Tout n'était redevenu que froideur tandis qu'il se ravançait vers le jeune mâle, ignorant sa demande ou son ordre qui le renvoyait à être loin d'ici.

- En effet, je ne peux plus rien pour toi, mais, tu trouvera quelqu'un qui t'aimera à ta juste valeur. Oméga, tu as cependant un grande force ... Ne la gaspilles pas en te taisant à jamais. Ton agneau est très fort, mais, il faut parfois laisser ses péchés sortir ainsi que son loup ... Ou, tôt ou tard l'équilibre se brisera et tu ne pourra remonter l’abime dans lequel tu as chuté.

Il se stoppa, à quelques centimètres du corps au pelage vert qu'avait le printanier. Ash'Naï le toisait de toute sa hauteur, les yeux redevenus ternes mais ravivés par son désir de toujours avancer, sans jamais ne quitter du regard son avenir.

- Je ne te verrai sans doute plus que sur un champ de bataille mais, Printanier, deviens l'être que tu es réellement et non celui que les autres veulent que tu sois.
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Lun 2 Mar 2015 - 13:43



Chasseur, ou chassé?



Comme je m’y attendais, il ne fit rien de ce que je lui demandais. Comment pouvais-je m’y attendre, au fait? Parce que j’étais un Oméga? Non… Parce que j’espérais qu’il ne le fasse dès le début? Espérer que mon ennemi ne me laisse pas tranquille, vraiment? Ce monde était bien plus étrange et complexe qu’il ne m’avait semblé toute ma vie durant… Oh, bien sûr, je n’étais pas un adulte. Pas encore. Pas tout à fait… pourtant j’avais souvent l’impression de comprendre bien plus de choses que la plupart des adultes qui m’était donné de côtoyer… Mais non, je n’étais qu’un enfant après tout… Et alors que le démon s’approchait de nouveau dangereusement de moi, aucune peur ne vint me toucher. Peur de quoi, après tout le mal qu’il m’avait déjà fait? J’ouvris mes yeux aveugles et les tournai vers lui. Je n’en avais rien à faire qu’il voit le vide qui les animait, ou de ce que ça pourrait provoquer en lui.


Mon cœur… j’avais presque envie de rire. Mon cœur… Pourquoi devrais-je le suivre, mon cœur, si c’était pour avoir une vie encore plus misérable que celle que j’avais en ce moment? Mais… Tsume m’avait dit la même chose… Oui, ce loup calme que j’avais rencontré un peu plus tôt au Lac de Sherkaan, et qui m’avait tenu le même discours, avant de me questionner sur mon clan. Mais Tsume, quand je le lui avais demandé, avait arrêté. Il s’était tu et m’avait laissé tranquille. Et pourtant, une partie de moi avait espéré que non, je m’en souviens… Eh bien cette partie de moi pouvait se mettre ses espoirs bien au fond d’où je pensais, parce que voilà ce que ça donnait quand on n’arrêtait pas. De la douleur. De la souffrance autant physique que morale. Et de la confusion. Ou peut-être était-ce lui qui ne s’exprimait pas clairement. Tout ce passage sur l’agneau, c’était… étrange… et difficile à cerner. De quoi parlait-il exactement? Non, ça je le savais, il parlait de moi. Mais que voulait-il dire? Un agneau? Quel agneau? Peu importe…


Je fis un gros effort pour me remettre sur mes pattes. C’était… extrêmement… douloureux… Me retenant de gémir, je ne pus néanmoins m’empêcher de grogner. Et un coup debout, je me mis à haleter, épuisé par l’effort, et parce que mes pattes avaient de la difficulté à me porter, et que je devais beaucoup me concentrer pour ne pas retomber au sol. Mais quand mon état se fut un peu stabilisé, je plongeai mon regard… bah… vers lui. Je ne pouvais savoir si c’était dans ses yeux, s’il avait réussi à bouger sans que je m’en rende compte, mais je regardai vers où je croyais qu’il soit. Je dus aussi faire un effort relativement éprouvant pour parler, et tenter d’inclure une émotion dans mes paroles étaient bien trop difficile, alors je le laissai sortir comme ça venait.


« Je n’ai pas la moindre idée de ce que veut mon cœur. Tenter de l’écouter, c’est comme laisser deux forces agripper chacune une part de mon être et tirer pour savoir qui va être le plus fort et avoir le plus gros morceau quand mon corps se déchirera. »


Un soupire. Vraiment? J’en étais capable? C’était plutôt un réflexe, je crois. Peu importe. En fait je me sentais étonnamment détaché, comme si je n’étais plus là, que tout ça ne me concernait plus le moins du monde.


« Je ne comprends pas ce que tu veux dire avec cet agneau. Pas dans cet état. Mais je te promets d’y repenser plus tard, quand je serai calme, que je ne souffrirai plus, et que je serai seul. »


C’en était une bonne, ça! Une promesse! À un ennemi! Décidément, tous ces récits qu’on m’avait fait sur les automnaux et sur les autres clans manquaient cruellement de profondeur.


« Quant à te revoir… ne m’en veux pas, mais je souhaite de tout mon cœur que ce ne soit pas sur un champ de bataille, tout comme je souhaite ardemment que je n’aurai jamais à te combattre, ou même à combattre qui que ce soit. S’il y a une chose dont je sois certain, c’est qu’Oméga ou non, tout ça ce n’est pas pour moi… »


Et voilà que je m’abaissais à le supplier de ne pas m’en vouloir. Enfin, supplier… je ne l’avais pas formulé comme tel, mais… mais c’était bien cela.


« Je te demande pardon, mais… mais je crois que j’ai besoin d’un guérisseur… je ne vais pas… pas tenir debout encore très longtemps… Puis-je te demander de bien vouloir me laisser…? Mais avant… j’aimerais savoir une chose… Quel est ton nom, Automnal? Ne t’inquiètes pas, je ne parlerai de ta présence ici à personne… je n’en aurai pas vraiment l’occasion de toute façon… »


Pourquoi cela l’inquièterait, qui plus est? Que je dise ou non l’avoir vu ne changerait absolument rien pour lui… et pourtant… pourtant je ne le ferais pas, même si j’en avais la possibilité. Aller à l’encontre de mon devoir? Pour un Automnal. Un faible rire échappa à ma gorge. Eh bien, cette rencontre aurait été tout… absolument tout… sauf banale.


© Maeya Fleur de Neige

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Mer 4 Mar 2015 - 14:28


Chasseur, ou chassé?



Feat Sasayaki



L'imposant canin ne détachait son regard de l'être fébrile qui parvint à se relever, doucement, difficilement mais, il y parvint quand même. Ce simple geste arracha un fin sourire au cornu, cela signifiait que malgré ce que disait Sasayaki, une force le poussait à se relever malgré les coups. Il était bien plus fort moralement que physiquement mais ça, ce n'était pas à Ash'Naï de lui dire mais, il devra se le prouver à lui-même. Le loup parla encore et encore et pourtant, l'Automnal ne s'en lassa pas, plongeant son regard écarlate dans le terne aveugle du beau parleur, écoutant et inhibant son être de chaque mot du Printanier. Il devait les retenir, ils se faisaient comme un promesse de se revoir alors qu'ils étaient ennemis ... Ironique et pourtant, le Démon en était plutôt heureux de cette promesse.

- Si ton coeur est tiré par deux forces, fermes les yeux et écoutent chacune d'elles. Elles ne sont que le fruit de ce que tu désires et, selon ce qu'elles te diront, tu devras choisir la voix qui te correspondra la mieux.

Sur ces mots, le cornu leva la tête vers la petite percée dans les feuillages, qui laissaient les fins rayons timides du soleil baigné se lieu de cette douce chaleur. Il avait fréquenté les volcans et pourtant, il trouvait cette douceâtre chaleur plus agréable que le souffle aride d'un cracheur de feu.

- Peu comprenne la signification de l'agneau ... Dans cet état ou dans un autre, si tu ne comprends pas, viens donc en Terre Automnale, appelles moi et je viendrai comme un spectre répondant à ton appel. Je répondrai à cette question pour savoir ce que cela signifie, je répondrai à d'autres questions si cela te chante.

Le canin devait être atteint d'un maux pour être aussi bavard et accordé ce droit de question à une personne en plus que Raven. Sans doute que cela ne plaira pas à sa princesse mais, elle devra faire avec, Ash'Naï venait de donner sa parole et le Démon ne reviendrait dessus. Le printanier formula son envie de non le revoir sur un champ de bataille ... Qu'il en soit ainsi, après tout, le géant venait de lui accorder le droit de pénétrer sur ses terres d'errance, lui accordant comme une bénédiction pour de simples questions.

Comme un serviteur suppliant poliment son Seigneur, Sasayaki demanda pour la seconde fois que l'espion automnal s'en aille. Il souffrait, c'était sur et, non dissimulé. Baissant légèrement les oreilles, comme un signe d'excuse que le jeune aveugle ne pourrait voir, le canin cornu fit volte face et commença à s'éloigner tout en lui répondant.

- Très bien, je te laisse. Que tu parles de ma présence ou non, peu m'importe, je me fiche bien des autres mais, ne te mets pas inutilement dans l'embarras pour m'avoir tenu compagnie malgré la fugue de ton lapin.

Il se stoppa et tourna légèrement la tête vers l'Oméga.

- Je me nomme Ash'Naï et, la prochaine fois que nous nous recroiserons, tu me diras ton nom, petit Agneau.

Ce fut sur ces mots qu'il disparut dans l'ombre de cette forêt dite sans fin, ne laissant derrière lui comme un souffle ricaneur. Le Malin s'en était allé pour retourner dans ses terres.

Code & Photos by Funkimina

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