Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le froid avait pris le dessus depuis déjà plusieurs semaines et les proies étaient rares. L’hiver. Quelle saison inutile, on se caillait le cul, le ciel était gris, la nature était morte et une substance blanche et gelé se déposait où bon lui semblait. Heureusement, le printemps sera bientôt là. Bien belle était cette saison. La nature vivait et était colorée, le ciel était bleu, le soleil offrait une douce chaleur, le gibier était abondant. Il fallait juste attendre, en espérant que l’hiver e dure pas plus longtemps que ce qu’il ne fallait.

Kaïne était sorti faire un tour en quête d’une proie, en cette « belle » matinée, avec un peu de chance il tomberait sur un lapin égaré dans le froid de l’hiver. Il s’était engagé dans la forêt sans fin, forêt qui était très dangereuse pour quiconque qui ne venait pas du printemps, lui il l’a connaissait par cœur, ou presque… Son sens de l’orientation le trompait parfois et mettait souvent du temps à retrouver son chemin, mais ce n’était qu’un détail.

L’espion printanier –oui oui il était bien espion– slalomait entre les magnifique conifères qui constituaient cette belle forêt. Son pelage épais lui donnant l’air d’une peluche le protégeait du froid, ce qui était plutôt pratique. On pouvait entendre chacun de ses pas, ses pattes s’écrasant contre le sol, et sa longue queue trainait parterre, il n’était pas vraiment discret comme loup, allait savoir pourquoi il avait choisi d’être espion.

Après quelques heures, il put enfin attraper ce qui lui semblait être un lapereau, ce n’était pas grand-chose mais au moins il pouvait se rassasier un minimum. Il alla s’installer dans un coin tranquille et dévora en peu de temps sa petite proie sans se faire une tâche de sang eheh… Après ça, il se roula dans la boue et se leva en se secouant dans tous les sens, ébouriffant son doux pelage. Il regarda à droite, puis à gauche, par où devait-il passer pour rentrer ? Hum… il alla tout droit espérant pouvoir sortir de là. Un vent froid vint lui chatouiller le museau, il éternua et son pouvoir s’activa. Il ne lui fallut que quelques minutes pour que sa licorne aux crins roses apparaisse. Il finit par suivre cette dernière, s’amusant à faire pousser des fleurs autour de lui, sans remarquer qu’il était lui-même suivi par un être bien réel.

Kaïne, roi de la forêt, suivait sa belle licorne –qu’il avait prénommé Hippie– les yeux remplis d’étoiles. Qu’elle était belle. Ses crins roses avaient l’air tout doux et flottaient gracieusement dans le ciel. Sa robe blanche étincelait de mille feux. La langue pendue sur le côté, le loup marchait tordu, il prononcé des mots, comme s’il parlait tout seul. Soudain, Hippie se mit à courir, le printanier engagea un pas plus rapide mais fut stoppé par l’apparition soudaine d’une chose poilue bleutée qui bredouille quelques mots.

« Pardon de vous dérangez... Je... m'appelle Adèle »

Le loup grimaça et fit trois tour sur lui-même. Où était-elle ? Sa licorne ! Elle avait disparue ? Nooon ! Sans trop prêter attention à la louve inodore couchée devant lui, il tourna en rond, un air dégouté sur le visage. Elle était partie, sa belle colombe d’amour, celle qu’il rêvait de capturer ! Tout ça à cause de cette chose… Adèle ?

Ma licorne ! Qu’as-tu fais ?! Elle est partie à cause de toi !

Il se planta devant la femelle dont la corpulence lui paraissait étrange sous l’effet de la drogue, elle était grande puis petite, tordue, bleue puis verte, quelle louve bizarre ! L’espion s’assit face à l’inconnue, les oreilles en arrière pour lui montrer son mécontentement, les sourcils froncés, et la langue pendue sur le côté avec un petit filet de bave qui s’en écoulait. Cela faisait des jours qu’il essayait de capturer la licorne aux crins rose et voilà qu’une femelle venait l’en empêchait, c’était un coup monté, il en était sûr ! Il respira profondément avant de répondre.

Je suis Kaïne le roi de la forêt et tu viens de me faire perdre ma proie ! Espèce de boule de poil !

Le printanier examina le canidé qui lui faisait face, elle avait l’air toute minuscule. Ses esprit redevenaient peu à peu clair, et la silhouette de la louve lui apparue plus nette. Elle était effectivement bleutée, ce n’était pas un rêve, elle avait une grande partie de son pelage gris foncé. Ses yeux étaient couleur or, jolis à regarder mais ce n’était pas comparable à ceux du beau gosse qu’elle avait en face d’elle. Sa truffe était violette ce qui n’était pas commun, tout comme la truffe blanche de notre louloup.

Que fais-tu sur mes terres ?

Les sourcils froncés, un semblant de colère dans le regard et son échine redressée, Kaïne observait la louve de la tête au pied. Elle avait l’air apeurée. Elle prononça quelques mots, toute tremblante, son regarde était presque larmoyant. Haha. Kaïne faisait-il si peur que ça ? Il le cru. Il se mit à marcher autour de la femelle, qui venait de le supplier de ne pas lui faire de mal, sans dire un mot. Allait-il la laisser partir tranquillement ou allait-il l’utiliser ? ….

Un énorme gargouillement parcouru le ventre du printanier, ça n’avait rien de sexy mais il n’était pas là pour faire le loup élégant. Il avait la dalle comme on disait chez nous. Il revint se poser devant la petite louve sans odeur très précise, et s’assit. La langue pendue sur le côté, il regarda autour de lui, des arbres, de la neige, de la neige des arbres arf … pas de traces de gibier à l’horizon. Il reposa ses yeux vairons sur la louve, fit un sourire et rompit le silence pesant.

Adèle c’est ça ? Si tu ne veux pas subir mon courroux terrifiant tu vas devoir m’aider à trouver de quoi me mettre sous le croc.

Il se leva sans même regarder la réaction de la louve. Elle n’avait pas le choix, elle devait le suivre. Avec un peu de chance elle ferait tout le boulot pour lui et il pourrait manger sans faire aucun effort. Il prit une direction au hasard. Il était printanier, il était censé connaître cette forêt comme son pelage ! Il ne craignait pas de se perdre.

En route !

De nouveaux gargouillements se firent entendre. Il se mit à marcher assez rapidement en espérant que la louve le suivait bien, il avait tellement faim. Sa longue queue touffue trainait sur le sol et emmenait des bouts de branches avec elle. Il tourna légèrement sa tête et s’écria :

Tu ne m’as pas dit de quel clan tu venais ! Ton odeur est bizarre… tu n’es pas automnale j’espère !