Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Les yeux à demis clos, Ambre clopinait pour pouvoir marcher. Elle venait de trébucher comme une pauvre chausette dans un fossé et venait tout juste de s'en sortir. Ses yeux la brûlaient attrocement et c'était un suplice pour elle de les garder ouvert. Quant à sa patte arrière, elle la faisait souffrir comme ce n'était pas permis. Quel idée avait-elle eu en sortant de sa grotte pour aller courir ? Elle n'était plus aussi jeune. Avant, elle aurait pu courir des heures sans pouvoir s'arrêter. Ambre renifla et continua d'avancer. Il fallait qu'elle trouve un endroit à l'ombre. Le soleil lui brûlait vraiment les yeux. A ce rythme là, elle allait devoir appeler à l'aide.

Une douce odeur de fleur et de printemps s'éleva alors. Hmmm. Que c'était doux. Doux et chaleureux. Ambre avait toujours aimée le printemps. Cela lui rapellait les fleurs et le doux soleil. D'ailleurs, elle se sentait beaucoup mieux. Elle fit un effort pour venir se mettre sous un cerisier. Qu'ils étaient beaux. Leurs feuilles blanches et les cerises rouges étaient un délice pour les yeux de la louve doré. Elle ferma les yeux et se concentra pendant quelques secondes. Une grappe de cerise se décrocha de l'arbre et elle s'en approcha pour la déguster. Elles étaient bien mûres. Quel régal. Les fruits lui manquait vraiment... En hiver, il n'y avait que les fruits à pins et ce n'était franchement pas très bon. Elle grimaca rien qu'en y pensant.

Soudain, elle perçu un bruit. Hoho. Un printanier ? Elle se leva en vitesse et leva le nez. Oui. C'était bien ça. Prudemment, elle s'approcha du bruit. Ce qu'elle découvrit l'attendrit immédiatement et elle sourit niaisement. Une petite loupiote, les ailes grandes ouvertes, qui essayer de voler. Mais quel détermination, dites moi ! C'était qu'elle allait réussir à vraiment s'envoler ! Ambre allait s'approcher et l'encourager quand la petite s'écrasa au sol.

Mince. Ambre s'approcha et se mise à découvert. Elle se précipita vers la petite boule de poil bleu nuit et lui lécha tendrement le visage, l'air soucieuse.

« He, ma puce. Tu ne t'es pas fait trop mal ? »

Elle fronça les sourcils. C'était drôle de voir Ambre agir avec les enfants. Les enfants c'était vraiment tout ce qui lui restait, dans la vie. Elle ne pouvait pas s'empêcher de les prendre sous son aile et de les cajoler, même si ils n'étaient pas de son clan. Elle posa son museau sur celui de la petite et souffla dessus.

« Allons, relève-toi, ma chérie. Tu n'étais vraiment pas loin de t'envoler. »

Elle lui adressa un sourire attendrit et pencha la tête sur son épaule, faisant glisser sa longue mèche rousse sur le côté. Elle touchait presque le sol, maintenant et Ambre était plutôt fière de cela. Elle s'assit et demanda :

« Comment tu t'appelle, ma belle ? Moi je suis Ambre, je viens de l'hiver. Mais il ne faut pas le répéter, sinon j'aurais des ennuies. »

-Je ne dirai rien.

Ambre se renfrogna sur elle-même. Elle voulait être gentille et cette louve, toute petite, qu'elle avait voulue aider et soigner, le prenait ainsi. Pas de problème. Ambre était souvent de bonne humeur et attachante, mais il ne fallait pas aller chercher bien loin pour pouvoir la vexée. Elle montra les crocs pendant un instant jusqu'à ce que... La louve d'en face ce mette à pleurer. Ambre haussa un sourcil et son expression devint perplexe. Heu... Elle n'avait encore rien dit de blessant et elle se mettait à pleurer.

Ambre, surprise, resta tout de même à distance. Le coeur battant, elle se demanda si ce n'était pas une ruse de la petite louve bleu nuit. Elle plissa les yeux. Ambre aimait bien observer les gens et leurs réactions. Et là, elle sentait que ces larmes étaient sincères. Elle poussa un petit soupir de soulagement.

« C'est comme tu veux, j'te force pas à parler. »

Ambre détourna le regard une seconde. Cela devait être embarrassant de pleurer devant un inconnu. Surtout de territoire ennemie. Mais Ambre n'était pas du genre à se moquer. Tout le monde avait ses hauts et ses bas. Elle se rassit de nouveau sur le sol moelleux, sous un cerisier. Elle regarda la louve d'un regard et coin et dit sèchement :

« Je n'sais pas c'que tu as. Et je m'en fiche. Mais s'tu veux parler, j'peux juste t'écouter. »