Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le paysage ici était fort différent de celui de son territoire natal. Les grands arbres fruitiers avaient fait place aux feuillus dont les feuilles colorés jonchaient le sol par millier, formant un tapis fort joli pour l’œil qui sait apprécie les subtilités des autres saisons. L’air aussi était différent, chargé d’humidité il était lourd et collant, bien loin de l’air sec et chaud de la plage des estivaux. Mais tout cela ne dérangerait pas le moins du monde Orphée, il se devait de traverser ce territoire qui bordait le sien pour se rendre en zone neutre, là où il pourrait vérifier l’abondance de gibier. Le gibier se faisait plus rare sur le territoire estival, une chasse serait bientôt organisé en zone neutre pour palier au manque de nourriture et laisser le temps aux proies de l’été de se régénérer quelques temps. Le mâle s’était dit qu’aller vérifier l’état du territoire visé ne lui prendrait qu’une demi-journée et permettrait d’éviter une sortie inutile pour les chasseurs en cas d’absence de gibier.

Le mâle marchait d’un pas souple, avec un léger dédain pour les particules de feuilles mortes qui lui collaient aux pattes. C’était agaçant d’avoir ces bouts humides de collés sur les coussinets, mais bon rien ne pouvait égaler la douceur du sable fin de la plage aux coquillages. À cette pensée, le loup sourit, la chaleur de l’été était ce qu’il y avait de plus doux en ce monde, mais il devrait attendre pour la retrouver. Sa destination passait avant. Alors qu’il traversait la forêt automnal, il aperçu une silhouette penché sur ce qui semblait être un étang. Curieux de nature, Orphée s’approcha. Il ne souhaitait pas faire de mal à cet automnal, qui après tout était sur son territoire, mais il était bien curieux de savoir pourquoi le loup restait là à contempler l’étang. Tandis qu’il s’approchait pour saluer le loup, le mâle ne pensait même pas la possibilité que l’autre lui cherche des embrouilles. D’un coup d’œil, l’instructeur avait analyser les capacités purement physique de l’autre loup et se savait en mesure de le vaincre si besoin, bien qu’il n’en eut pas forcément l’intention.

- Qui a-t-il dans cet étang pour que tu le fixes de cette manière?

La question était posée de manière amicale et Orphée espérait une réponse sur le même ton, bien qu’il doutait que l’automnal soit ravi de son intrusion à la fois sur son territoire et dans sa vie privée. Le tutoiement avait prit de manière naturel, le digne estival n’allait certainement pas s’abaisser à montrer plus de respect que nécessaire à un potentiel ennemi en temps de conflit.

L'automnal se redressa dans un élan agressif, babines retroussées, dents à découvert, nul doute qu'il avait été surprit par l'arrivée d'Orphée. Ce dernier ne bougea pas d'un poil, démontrant ainsi à l'autre qu'il n'avait nulle intention déplacée. On pouvait voir l’automnal qui entrait ses griffes dans la terre, prêt à une attaque. Néanmoins, il finit par se calmer suffisamment pour saluer l’estival d’un mouvement de tête avant de relaxer son corps. Le changement d’attitude du loup se sentit dans l’air et Orphée se contenta de lui sourire gentiment.

- Cette étendue d'eau douce m'apaise et me soulage des moments difficiles. Pour moi, écouter les remous de l'eau est une sorte de douce mélodie.

Entendre cela fit chaud au cœur d’Orphée. Il ne se serait pas douter que les loups des autres clans pouvaient aussi être apaisés par le bruit de l’eau comme le sont les louveteaux qui écoutent le bruit de l’océan en territoire estival. Le mâle se demandait bien quel genre de moments difficiles l’automnal pouvait bien fuir de cette manière. Affronter ses soucis était toujours la meilleure des solutions, mais pas la plus facile néanmoins.

- Et toi, pourquoi un estival comme toi vient pénétrer dans le territoire des automnaux ?

L’automnal avait tout droit de poser cette question et Orphée se promit d’y répondre le plus honnêtement possible, sans pourtant trop en dévoiler sur son clan et leur difficulté passagère, bien que le manque de gibier en été ne soit pas criant, le clan avait choisi d’épargner son territoire en prévision de l’hiver qui viendrait bien trop vite s’abattre sur ce monde.

- Je ne suis que de passage, je me rendais en zone neutre. Mais je dois t’avouer que ta présence près de cet étant m’a intrigué.

Est-ce que cela serait suffisant pour répondre à l’automnal quant à sa présence en territoire automnal? Orphée ne pouvait en être sûr, à tout le moins, cela serait sa réponse pour le moment. Histoire de montrer qu’il n’était pas du tout agressif, il s’assit sur le sol humide, regrettant un peu son geste sans le démontrer. Avoir des feuilles collées aux fesses à cause de l’humidité ne plaisait pas vraiment au mâle. Il sourit toute fois pour ne rien laisser paraître avant de reprendre la parole.

- Je suis ravi de découvrir qu’il existe, en dehors du peuple estival, des loups qui savent apprécier le son de l’eau qui coule. Peut-être que le bruit de l’océan t’apaiserait de la même manière.