Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le LibreLune était inquiet. Les printaniers continuaient leurs préparatifs de guerre et les autres clans s'alliaient entre eux pour résister à l’oppresseur. Tout cela ne lui annonçait rien qui vaille et il fallait qu'il prévienne Melda et qu'il mette les siens à l'abri, loin des combats. Ses enfants étaient considérés comme des membres de l'Automne, comme sa compagne, mais il restait leur père et se devait de les protéger. Il avait réussi à négocier leur mise en sécurité au sein de la Salle du Conseil s'ils risquaient vraiment quelque chose. Son ventre se tordit à cette pensée. Il ne voulait pas croire que quelque chose puisse leur arriver. Il aurait voulu se persuader qu'il parviendrait à les protéger de tout et en toutes situations mais il se rendait compte que ce n'étaient plus de jeunes louveteaux à qui il pouvait ordonner de rester cachés. S'ils voulaient prendre part aux combats il ne pourrait les en empêcher à moins d'user de la force qu'il avait encore de son côté. Cette solution lui répugnait et il savait qu'il n'en ferait rien. Et puis, de toute manière, il doutait que la Guilde accepte d'avoir en son sein des jeunes adultes prêts à tout casser parce qu'ils étaient retenus contre leur grès. Il soupira alors qu'il entrait dans le labyrinthe. Tout cela ne lui plaisait pas, vraiment pas. La réunion qui avait réuni tous les membres de la Guilde ne l'avait pas vraiment rassuré. Ils allaient devoir agir, sortir de l'ombre. Ses faire oublier demanderait bien des efforts et jetterait un voile de suspicion sur les neutres pendant un bon moment. Aneska pourrait certainement effacer leur intervention d'un paquet de mémoire mais pas de toutes malheureusement. La point fort de la Guilde était justement son anonymat. Mais s'il fallait faire tomber le voile pour préserver l'équilibre entre les saisons alors ils le feraient sans la moindre hésitation.

Le loup gris faisait route depuis le matin mais se trouvait maintenant en des lieux bien connus. Il connaissait maintenant pas cœur chaque allée du labyrinthe et il ne se perdait plus depuis longtemps. Il ne devait pas être le seul dans ce cas mais ils ne devaient pas non plus être si nombreux que ça à ne jamais se perdre dans ce dédale. Alors qu'il parvenait auprès de leur endroit préféré à Melda et à lui un sourire s'étira sur ses babines. Il avait hâte de revoir sa belle compagne. Cependant ce n'était pas son odeur à elle qui flottait dans l'air en cet instant. C'en était une autre tout aussi familière et agréable mais pas la sienne tout de même. Il put constater qu'il ne s'était pas trompé lorsque ses prunelles acier se posèrent sur le pelage gris de sa fille. Lyia. Son sourire s'accentua, remontant jusqu'à ses yeux. Un vrai beau sourire comme seule sa famille pouvait obtenir. Tous les autres n'avaient qu'un sourire un peu faux, parfois même forcé, mais pas eux. Ils étaient ce qui faisait sa joie au quotidien, ce qui le poussait à avancer chaque jour.

- Bonjour ma belle, comment vas-tu ?

La question était banale à pleurer mais l'on sentait la joie et l'affection vibrer dans sa voix. Cela la rendait belle et vraie. Ce n'était pas une forme de politesse, il attendait réellement une réponse. Il continua de s'avancer dans sa direction et lui lécha délicatement la joue, laissant un court instant son museau dans son cou pour lui montrer son affection. Il se coucha sur le sol tandis qu'elle lui répondait. La course depuis les terres hivernales l'avait fatigué. Ses pattes étaient engourdies et il rêvait de pouvoir s'accorder un petit somme. La présence de sa fille le lui interdisait mais ce n'était pas une contrainte. Il l'aimait tant. La peur revint griffer ses entrailles sans qu'il n'en montre rien. Il serait bien temps d'aborder des sujets aussi sérieux un peu plus tard. Pour l'instant il voulait seulement profiter de leurs retrouvailles.

Droite. Gauche. Encore gauche. Tout droit. À droit à nouveau. Le chemin se dessinait de lui-même sans que que le réflexion soit réellement nécessaire. Après tout, il avait été mainte et mainte fois répété, à un tel point que l'on pouvait voir par endroit la terre qui s'était tassée sous notre passage. Un passage qui créait en quelque sorte une carte de nos déplacements dans le labyrinthe qui n'avait désormais plus aucun secret, ses dédales n'arrivant plus à embrouiller mon esprit vagabond. Esprit qui divaguait encore et toujours, imaginant des plans tordus avec leurs subtilités pour divertir mes frères. Bien entendu, je ne faisais jamais une bêtise qui n'avait pour pas pour objectif de divertir l'un ou l'autre de mes frères, surtout Takeo. Il serait donc logique qu'on ne me gronde pas, ce qui n'était pas le cas néanmoins, pour avoir voulu divertir un autre. Mes parents n'avaient jamais vu la chose sous cet angle. Cela n'avait plus d'importance désormais puisque je m'étais assagie avec l'âge. Certains disaient que je ressemblais de plus en plus à ma mère, mais avec la fougue, l'audace et le courage de mon père. Non pas que ma mère n'avait pas de courage, mais il n'était pas de la même étoffe. J'étais fière de ressembler à mon père, même si je ne le voyais pas aussi souvent que je l'aurai voulu, je l'aimais profondément. Mais n'est ce pas toujours ainsi de la part des jeunes envers leurs géniteurs, je ne pouvais le dire.

J'arrivais au terme du chemin. Un dernier tournant à droit. Puis deux à gauche. Voilà l'arbre familier avec son petit étang. Un endroit tout à fait charmant, qui j'osais l'espérer, appartenait en quelque sorte à notre famille. Après tout, nous étions les seuls à vivre ici. Lieu quelque peu sordide pour installer sa tanière, mais si beau. Ma mère disait qu'ici on trouvait un peu de toutes les saisons réunis en un seul lieu. Tout ça me semblait un peu obscur et je ne comprenais pas toujours très bien ce dont elle parlait quand il s'agissait des saisons. Il va s'en dire que tout cela me dépassait et ne me concernait pas encore vraiment. Je n'avais pas de choix à faire, du moi je ne crois pas que j'avais le droit de faire un tel choix. J'étais née en automne, ma place était donc d'y rester, cela me semblait aller de soi. Mais dernièrement, avec toutes les rumeurs étranges que j'avais entendu à propos d'un conflit chez les printaniers, je n'étais plus certaine que tous ses histoires de clan et d'allégeance à une seule saison aient véritable un fondement. Plongée dans mes réflexions, je remarquais à peine l'arrivée de mon père. Il s'avait se faire discret après. Je tournais la tête pour croiser son regard et mon coeur se remplit de joie quand il m'offrit un sourire en s'avançant vers moi.

- Bonjour ma belle, comment vas-tu ?

Le compliment me faisait chaud au coeur. J'étais contente de savoir que mon père me trouvait belle. On dit toujours que l'avis le plus important pour une fille louve est celui de son père après tout. J'avais la chance d'avoir un père merveilleux qui ne disait jamais vraiment de points négatifs sur moi, hormis peut-être de me traiter d'indisciplinée quand je n'étais point les directives, notamment celles qui indiquaient que je devais rester à la tanière après le couché du soleil. Mais bon, les règles sont la pour être enfreinte. Mon père s'approcha de moi pour me lécher délicatement la joue, cela chatouillait à chaque fois, avant d'enfouir sa tête dans mon cou une fraction de seconde. J'appréciai toujours autant ses moments d'affection avec mon père. Il me semblait fatigué alors qu'il s'étendait près de moi, il avait dû faire un long voyage comme à l'habitude. Je ne savais jamais où il allait, mais je savais qu'il revenait toujours. Même si cela prenait parfois du temps. Je m'assis pour ma part, enroulant ma longue queue soyeuse autour de mes pattes avant, comme ma mère, un tic de famille il paraît selon les dires.

- Très bien! Je suis heureuse de te revoir, même si je sais que tu ne voudras encore pas me dire où tu étais!

J'aimais bien taquiner mon père à ce sujet. Il ne voulait jamais rien me dire, mais il finirait bien par devoir dire quelque chose devant mon instance. Le succès vient à qui sait attendre. Alors, j'étais patiente et j'attendais qu'il se lasse que je lui pose toujours la question sur un ton de rigolade. Un jour, il finira par me dire qu'il va visiter des endroits merveilleux pour faire des quêtes fantastiques, mon père est digne d'être le héro d'une histoire de conte de fée et je suis certaine qu'il vit des aventures extraordinaires même s'il ne veut rien me dire.

Tsume vit Melda dans sa fille lorsque la petite qui ne l'était plus tant que ça enroula sa queue autour de ses pattes. Son pelage n'avait pas grand chose à voir avec celui de sa mère. C'était le geste qui lui faisait tant penser à sa compagne. Elle lui avait beaucoup manqué et il avait hâte de la revoir. Mais pour l'instant il allait profiter de ce moment qu'il pouvait avoir seul à seule avec sa fille. Elle avait été un peu sa petite préférée. Non pas qu'il n'aimât pas ses fils mais ils étaient ses fils et elle sa seule fille. Celle dont il prenait le plus soin bien qu'il dut la punir à d'assez nombreuses reprises.

- Très bien ! Je suis heureuse de te revoir, même si je sais que tu ne voudras encore pas me dire où tu étais !

Le LibreLune lui adressa un sourire mystérieux. Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle lui posait la question. La différence étant qu'elle risquait maintenant d'avoir une réponse cette fois-ci. Certainement pas celle qu'elle attendrait mais ça aurait le mérite d'être une réponse. Lorsqu'il la regardait en cet instant il se rendait compte que jamais elle n'accepterait de rentrer bien sagement se mettre à l'abri dans la Salle du Conseil. A moins qu'il ne lui explique ce qu'était la Guilde. Et encore ... Elle s'était peut-être assagie mais elle n'en restait pas moins une tête brûlée. Et l'âge ne l'aidait pas à écouter son père. Il eut un petit sourire mystérieux. Avant de révéler ses secrets de changer le regard qu'elle portait sur lui il voulait profiter encore de sa petite fille. De sa seule et unique petite fille.

- Peut-être qu'un jour tu sauras. A moins que tu ne sois capable de le deviner ? Tu as l'esprit vif et les devinettes ne t'ont jamais posé bien de problème.

Une légère lueur enfantine s'était allumée dans le regard d'acier. Il ne se laisser que rarement aller à de tels moments de détente. Seulement avec ses enfants et sa compagne en fait. Pour les autres il n'était qu'un autre ou un membre de la Guilde parmi tant d'autres. Leurs effectifs s'amenuisaient avec les années mais ils étaient encore assez nombreux pour subsister et veiller sur l'équilibre entre les saisons. Puisque tel était leur rôle, il ne fallait pas qu'ils l'oublient ne serait-ce qu'un instant.

- Alors, est-ce que tu veux jouer ? Si tu gagnes tu m'offres une confidence, petite ou grande, ou un câlin. Si tu perds je répondrai à une de tes questions, n'importe laquelle.

Il jouait avec le feu mais temps qu'à faire des révélations autant ne pas les lui asséner trop durement. Ce jeu permettrait peut-être de les atténuer. Et peut-être lui parlerait-il de Kaede, la louve qui fut sa mère et mentor jusqu'à ce que la vieillesse ne l'emporte. Et puis, il espérait bien gagner un peu pour gagner un peu de temps. Il avait si peur de perdre la complicité qui était la leur.

Mon père m'adressa un sourire en coin. L'un de ceux qui veulent tout dire, mais ne rien dire à la fois. Ceux qui sont la pour vous agacer l'esprit à vouloir deviner ce que l'autre penser. J'offrais souvent de tels sourires à mes frères quand ils me questionnaient un peu trop avant de me suivre pour une nouvelle aventure qui allait à l'encontre des règles de notre mère. Mon père me cachait quelque chose, c'était tellement évident. Ce que j'aurai aimé savoir!

- Peut-être qu'un jour tu sauras. A moins que tu ne sois capable de le deviner ? Tu as l'esprit vif et les devinettes ne t'ont jamais posé bien de problème.

Un large sourire se dessina sur mes babines. J'adorais les devinettes et je ne pouvais jamais résister à leurs attraits. Ma devinette préféré restant : comment échapper à la vigilance de maman aujourd'hui. C'était ma favorite parce que je finissais toujours par trouver la réponse, mais souvent je me faisais punir aussi. Sauf qu'avec ma mère, les punitions se terminaient toujours en câlin. Agréable, ça donnait presque envie de recommencer mes bêtises. Sauf que le regard déçu de ma mère, ça c'était efficace parce que ça chamboulait mon petit cœur de gamine à chaque fois. Sans pour autant que cela m'empêche de recommencer, juste que parfois je restais sage un peu plus longtemps pour faire plaisir à ma mère. J'ai jamais vraiment compris pourquoi s'était si important que ma mère puisse toujours me voir. Qui sait, peut-être que mon père pourrait répondre à cette interrogation.

- Alors, est-ce que tu veux jouer ? Si tu gagnes tu m'offres une confidence, petite ou grande, ou un câlin. Si tu perds je répondrai à une de tes questions, n'importe laquelle.

Répondre à n'importe laquelle de mes questions! Alors là, le jeu était très intéressant. Je trépignais sur place, j'avais envie de jouer avec mon père. J'avais bien l'intention de trouver toutes les solutions aux énigmes histoire de pouvoir tout savoir. Je regardais le ciel en m'imaginant tous les secrets de l'Univers que je pourrai apprendre grâce à mon père et ce jeu. Je ne réfléchis pas bien longtemps, reportant mon attention sur mon père.

- Oh oui! Je veux jouer! J'adore les devinettes!

Je disais cela plus pour la forme qu'autre chose. Il savait très bien que j'allais accepter, il me connaissait trop bien pour en douter. Depuis toujours, mon père veillait sur moi alors il savait tout. Du moins, tout ce qu'il avait vu ou entendu, certaines choses restaient secrètes. Mais peut-être que je pourrai lui en parler si jamais je ne trouvai pas la réponse à l'une de ses questions... je pourrai surement lui parler de la lune... et de mon pelage qui devient tout blanc. Jamais il ne m'avait vu prendre cette allure. Je m’éclipsais toujours les soirs de pleines lunes, même Takeo ignorait cette particularité. À vrai dire, j'avais un peu peur que ce soit quelque chose de mauvais et je ne voulais pas faire de mal aux autres. Seul Naviel avait peu me voir comme cela. Au pire, je lui ferrai un câlin si je n'avais pas envie de parler des mes confidences à tous les coups.

- Je vais trouver toutes les réponses et tu me diras tout!

Je rigolais, j'avais envie de m'amuser. Derrière moi toutes les pensées rabat-joie et les réflexions à n'en plus finir. Mon cœur de gamine était bel et bien présent et il voulait jouer avec mon père. Je fixais mon père un instant, reprenant mon calme. Je devais me montrer bien élevé et sage. Pas parce que c'était un devoir, mais bien parce que si je gigotais sans arrêt j'allais mal entendre les questions et que cela allait me nuire dans mon projet de remporter la partie.

- Je suis prête!

Spoiler:

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Tsume sourit face à l'enthousiasme de sa fille. Il savait très bien qu'il ne risquait pas vraiment d'essuyer un refus avec ce genre de proposition mais il était plaisant de l'entendre de sa bouche. Il vit qu'elle se faisait plus songeuse, réfléchissant certainement à ce qu'elle pourrait lui demander. Mais il ne se faisait pas de soucis pour ça. Elle lui en avait déjà tellement posé qu'elle les retrouverait bien. Elle avait bonne mémoire Liya, il ne devait pas l'oublier.

- Je vais trouver toutes les réponses et tu me diras tout !

Le sourire du LibreLune s'élargit. Elle n'allait pas gagner à tous les coups. Elle était intelligente, c'était sûr, mais il était nettement plus vieux et connaissait plus de devinettes que sa très chère fille. Certains dirons que c'est de la triche mais pour lui ça n'en était pas. Il allait lui apprendre des choses n'est-ce pas ? Il est toujours utile d'avoir de quoi faire tourner en bourrique les autres. Et, pour ça, rien de mieux que quelques jeux de mots bien trouvés.

- Je pense que c'est plutôt toi qui va me révéler des secrets.

Le goût de ce jeu lui était venu à cause de Kaede. Elle excellait dans ce domaine et il finissait toujours par se faire avoir lorsqu'ils négociaient quelques choses par ce biais. Son regard s'assombrit un court instant. Elle lui manquait si cruellement en ces temps troublés. Elle aurait su quoi faire et aurait pu donner son avis éclairé au Conseil. Ces vieux loups n'écoutaient pas toujours ce que disaient les jeunes. Jugeant qu'ils n'étaient pas encore aptes à comprendre tout ce que leur rang impliquait. C'était faux, bien évidemment, mais ça n'empêchait rien. Il se retint de soupirer et focalisa son attention sur la louve grise qui riait. Son rire ne se joint pas au sien mais on pouvait lire l'amusement dans les yeux acier. Il attendit sagement que sa fille ne se calme et lance la partie. Il réfléchit donc à ce qu'il pouvait lui demander. Rien de trop compliqué pour commencer. Ils avaient toute la journée devant eux.

- Dit moi, quelle est la meilleure amie des loups qui est mangée et qui repousse sans cesse ?

En fait, peut-être pas si facile que ça. Mais quand on connaissait la réponse ça nous paraissait plutôt évident. Il avait les yeux posés sur Liya, ses prunelles ne trahissait aucune réaction particulière. Il attendait qu'elle donne sa réponse, tout simplement. Il en profita pour s'étirer, tirant sur ses pattes et son dos qui émit quelques craquements. Peut-être que les combats l'avaient rendu prématurément vieux. Non, il ne pensait pas. Simplement de la fatigue, simplement de la fatigue.

Tsume sourit en voyant sa fille s'asseoir à l'énonciation de la petite devinette qu'il lui avait concocté. Il ne se faisait cependant pas trop de soucis pour elle. Elle allait trouver, ce n'était qu'une question de temps. Elle était intelligente cette petite, il ne fallait pas en douter, ce serait là une grossière erreur. Le LibreLune conservait un sourire énigmatique tandis que Liya tournait la tête en tous sens, cherchant visiblement un indice. Alors que ses yeux si bleus se levaient vers le ciel la réponse fusa :

- C'est la lune ! Le soleil la mange tous les matins, mais chaque soir elle repousse dans le ciel nocturne !

Le sourire de Tsume s'élargit tandis qu'il lui assurait qu'elle avait trouvé la bonne réponse. Il avait eu raison de penser qu'elle trouverait. Elle ne l'avait pas déçu. Elle ne l'avait jamais déçu et ne le ferait certainement jamais. Comme tout père qui se respecte il était fier de ses enfants et ne craignait pas de l'afficher. Enfin, lorsqu'il pouvait aller à leurs côtés ce qui n'était que trop rare à son goût. Il n'avait pas pu être aussi présent pour eux qu'il le voulait. Il cacha ses regrets derrière son sourire et c'est la voix de sa fille qui le ramena totalement à la réalité. Il n'était pas assez souvent là alors il avait au moins le devoir de profiter pleinement de chaque moment volé à la Guilde.

- C'est qui ta maman ? Pourquoi je ne l'ai jamais rencontré ? Elle est gentille ? Oups, c'est trois questions !

Le loup gris rit de bon cœur devant la mine déconfite de la loupiote. Loupiote qui grandissait il s'en rendait bien compte mais il espérait malgré tout ne jamais perdre cette complicité qui les liait. C'était important pour lui. Plus important même que la relation qu'il avait eu avec Kaede parce que c'était maintenant lui le parent. Une sorte de mentor. Un mentor bienveillant comme elle avait su l'être. Le LibreLune se fit mélancolique tandis que ses pensées le ramenaient des années en arrière. A un temps passé à s'exercer dans la joie et la bonne humeur même si la louve au pelage neige savait faire preuve de beaucoup d'autorité et que tous les jours n'avaient pas été faciles pour eux. Il se racla la gorge, tentant d'en enlever le nœud qui venait toujours s'y loger lorsqu'il était question de celle qui avait été sa seule famille avant sa rencontre avec Melda et la naissance de ses trois merveilleux louveteaux.

- Je n'ai jamais connu ma mère biologique, je ne sais pas qui c'est et, à vrai dire, personne ne le sais. Celle que j'ai toujours considéré comme telle s'appelait Kaede. Elle était belle, tu l'aurais vu avec son pelage d'un blanc éclatant et ses yeux souligné d'un noir charbonneux. Le même qui se trouvait sur ses deux pattes arrière. Elle est morte il y a bien longtemps mais je pense que tu l'aurais aimée. Elle était douce et protégeait toujours les faibles. J'ose croire qu'elle veille encore sur moi, sur nous maintenant, depuis le ciel.

Un léger sourire orna ses babines à ses mots. Un sourire empli de douceur bien qu'avec une pointe de tristesse. Penser à sa mère adoptive lui laissait toujours une saveur douce-amère dans la bouche. Il laissa échapper un léger soupir. Il ne devait pas se montrer si morose alors qu'il avait du temps à passer avec Liya. C'était des moments à ne pas gaspiller, il n'en avait que trop conscience. Il s'efforça donc de sourire avec plus d'entrain tout en cherchant une nouvelle devinette à poser à son enfant.

- A mon tour, tu me manges mais ne peut m'attraper. Je peux être vive comme l'éclair mais aussi plate qu'un galet. Je peux provenir du ciel et de la terre. Qui suis-je ?

Les yeux aciers brillaient de nouveau de bonheur. Et cette fois, allait-elle trouver ou devrait-il lui donner quelques indices pour la mettre sur la voie ?

Je souriais, observant la réaction de mon père à ma question. Son regard sembla disparaître un instant derrière un nuage de souvenir. Je pouvais voir l'aura de la mélancolie qui se dessinait dans le regard de fer de mon père. Il chassa bien vite cette ombre et repris un air souriant. Je ne pouvais comprendre pour l'instant, mais j'en avais envie. J'aurais tout voulu savoir, comprendre pourquoi il partait si souvent, pourquoi les autres du clan ne devait pas savoir son identité, pourquoi tout.

- Je n'ai jamais connu ma mère biologique, je ne sais pas qui c'est et, à vrai dire, personne ne le sais. Celle que j'ai toujours considéré comme telle s'appelait Kaede. Elle était belle, tu l'aurais vu avec son pelage d'un blanc éclatant et ses yeux souligné d'un noir charbonneux. Le même qui se trouvait sur ses deux pattes arrière. Elle est morte il y a bien longtemps mais je pense que tu l'aurais aimée. Elle était douce et protégeait toujours les faibles. J'ose croire qu'elle veille encore sur moi, sur nous maintenant, depuis le ciel.

Les paroles de mon père étaient teintées de tristesse. Je pouvais sentir l'amour qu'il portant à sa défunte mère, à celle qui aurait été ma grand-mère. C'était doux et beau. Il était rare que j'entende mon père être si... je ne trouvais pas de mot pour décrire ce moment. Je souris quand il parla du pelage blanc de Kaede, si seulement il avait su que mon pelage prenait la même couleur éclatante sous l'éclat de la lune. Peut-être que cela lui aurait fait penser à sa mère. Peut-être que je lui dirai mon secret s'il voulait savoir qu'est-ce que je sortais faire toutes les nuits. J'aurai aimé rencontré Kaede, elle devait être gentille et douce pour avoir fait de mon père qui il est.

- A mon tour, tu me manges mais ne peut m'attraper. Je peux être vive comme l'éclair mais aussi plate qu'un galet. Je peux provenir du ciel et de la terre. Qui suis-je ?

Mon père me posa sa seconde énigme. La réponse me vint facilement, c'était simple en fait quand on connaissait les métaphores de mon père. Mais j'hésitais à lui donner la réponse, je penchais entre mon désir d'en savoir plus sur lui et mon désir de partager mes secrets avec mon père. Je regardais mon père en prenant un air interrogatif. Je ne voulais pas qu'il sache que j'avais la réponse.

- Serait ce l'air?

C'était certain qu'il saurait que je venais de lui mentir, il savait toujours tout. La réponse était l'eau, un autre des quatre éléments. Mais je voulais partager un peu de moi avec mon père pour une fois. Je restais assise, attendant de voir la réaction de mon père. Je me promis de lui dire la vérité dès qu'il aurait posé sa question.

HRP : Je sais c'est riquiqui et tout moche. Je ferai mieux la prochaine fois promis o/

Tsume gardait ses yeux posés sur sa fille. Il l'aimait ça c'était sûr et certain. Après tout elle était la chaire de sa chaire, le sang de son sang. Il vit dans les prunelles bleues que la réponse n'avait par tardé à être trouvée. Il laissa un sourire en coin naître sur ses babines malgré sa surprise lorsqu'il entendit une réponse fausse. C'était bien l'un des quatre éléments qu'il avait voulu faire découvrir à son enfant mais pas celui-ci. Et il ne doutait pas qu'elle eut découvert la bonne réponse alors à quoi jouait-elle ? Peut-être avait-elle elle même des secrets qu'elle voulait partager. Il fit comme s'il n'avait pas vu son doute ni le temps qu'elle avait pris avant de lui donner cette réponse. Il pouvait très bien faire semblant de ne rien avoir vu, il le faisait bien assez souvent lorsqu'il se trouvait là où il n'aurait pas dû.

- Et bien non. Enfin, je ne te donnerai pas une réponse que tu connais déjà, les yeux acier brillaient de malice, il n'avait pas résisté à lui faire remarque que sa supercherie n'était pas passée aussi inaperçue qu'elle le pensait. Donc, comme on a dit au début de la partie, tu dois un secret ou un câlin à ton vieux père. Je me demande ce que je vais bien pouvoir choisir.

Il prit un air pensif, faisant durer le suspens. S'il avait bien compris qu'elle voulait à son tour lui offrir quelque chose il avait peur de se montrer trop intrusif. Une question ouverte serait certainement la bienvenue. Rentrer dans des détails trop personnels quand on était papa ça ne se faisait pas vraiment. Même si la curiosité le brûlait la langue et qu'il lui aurait bien demandé si un mâle quelconque ne lui faisait pas des avances. Parce que si quelqu'un se permettait d'importuner sa fille LibreLune ou pas il irait lui botter le derrière et plus vite que ça.

- Aurais-tu un secret à me révéler ? N'importe lequel. Un don que je ne connaîtrai pas, un amoureux secret, ce que tu veux.

On ne pouvait pas faire plus vague il en était bien conscient mais comme ça la belle Liya avait tout loisir de choisir le sujet qu'elle voulait aborder avec lui.

Mon père continuait de me fixer, je pouvais voir dans ses yeux que ma supercherie n’était pas passée inaperçue. Mon père devinait toujours presque tout, il me connaissait assez bien il faut dire alors il avait quand même une longueur d’avance pour deviner ce qui se passait dans mon esprit. Je restais assisse sagement, j’attendais de voir ce qu’il pourrait bien me répondre. Comme prévu, il ne fut pas dupe et il me le fit même remarquer.

- Et bien non. Enfin, je ne te donnerai pas une réponse que tu connais déjà,

Je fis la grimace à mon père, lui tirant la langue du mieux que je pouvais. Il se moquait un peu de moi, comme si je n’avais pas deviné qu’il était plus rusé que je pouvais l’être!  Il me renvoyait un regard plein de malice, j’aimais taquiner mon père et lui aimait faire de même avec moi.

- Donc, comme on a dit au début de la partie, tu dois un secret ou un câlin à ton vieux père. Je me demande ce que je vais bien pouvoir choisir.

J’espérais qu’il ne choisirait pas un câlin! Quoique je pourrai bien lui en donner un en prime. Mon sérieux de père avait prit son air pensif, dans ce temps là, je n’arrivais pas du tout à savoir ce qui pouvait bien ce passer dans sa tête. Il était bien trop doué pour masquer ses émotions et ses pensées.  Mon père était comme une statue, alors j’attendais sagement… enfin aussi sagement qu’une feuille prise dans la brise. Je me dandinais d’une patte à l’autre, attendant le verdict qui ne tarderait pas à tomber.

- Aurais-tu un secret à me révéler ? N'importe lequel. Un don que je ne connaîtrai pas, un amoureux secret, ce que tu veux.

Enfin! Mon père avait choisi, et la bonne option en plus! Je me rassis sur le sol, sentant l’humidité de l’herbe fraîche à travers mon court pelage. Un pelage d’automnale comme disait ma mère : court, mais efficace. Je souris à cette pensée, ma mère me faisait toujours rire quand elle me sortait ce genre de réflexion amusante et inusité. Je pris à mon tour un air pensif, je réfléchissais réellement à ce que j’allais bien pouvoir lui révéler. Il y avait beaucoup de choses que mon père ignorait sur moi, mais je ne voulais qu’il sache tout. Je fronçais le nez pour montrer ma réflexion attentive. Je me devais de trouver le premier secret que j’allais lui dire. Je finis par sourire, fière d’avoir trouvé ma première révélation.

- J’ai déjà volé dans le ciel.

Je laissais la fin de ma révélation en suspend. Je voulais laisser planer le mystère quelques instants avant de finir mon « aveux » sur mes aventures aériennes.

- C’était avec Espoir, une guerrière estivale. Je l’avais rencontré sur le bord de la rivière et elle m’avait amené faire un tour dans les airs jusqu’au territoire neutre, là où le clan va souvent chasser. C’était fantastique!

J’affichais désormais un énorme sourire. Le souvenir de ces moments passés dans les airs me mettait de bonne humeur. Ce que j’avais pu avoir du plaisir à voler avec Espoir! Je ne voulais toutefois pas raconter à mon père ma rencontre avec Niagara qui m’avait promis de m’amener un jour dans les airs. Je n’avais pas encore tout compris par rapport à la jeune estivale et je ne voulais pas sauter d’étape à son sujet. Néanmoins, j’espérais bien voler à nouveau quand l’occasion se présenterait. J’en savais désormais beaucoup sur l’art de voler grâce à Espoir qui m’avait tout expliqué pour assouvir ma curiosité.

Tsume garda le silence tandis que se fille fronçait le museau. Elle cherchait apparemment quelque chose de vraiment exceptionnel à lui révéler. Quelque chose d'étonnant, ça il n'en doutait pas un seul instant. Liya avait toujours été turbulente et il n'avait pas constaté la moindre amélioration au cours de son adolescence. Elle continuait de prendre des risques inutiles, inquiétant toujours ses parents. Surtout Melda en fait. Un doux sourire s'épanouissait sur le loup gris. De telles démonstrations de sentiments n'étaient pas bien vues au sein de la Guilde aussi c'était toujours presque étrange pour lui lorsqu'il pouvait se laisser aller en présence des siens. L'habitude avait d'ailleurs était un peu longue à prendre. Lorsque sa fille lui annonça qu'elle avait déjà caresser les nuages il faillit mourir d'une attaque. Voler ?! Comment ça voler ?!

- C’était avec Espoir, une guerrière estivale. Je l’avais rencontré sur le bord de la rivière et elle m’avait amené faire un tour dans les airs jusqu’au territoire neutre, là où le clan va souvent chasser. C’était fantastique!

Tsume ferma les yeux un court instant, se demander s'il devait la fâcher ou laisser couler. Elle ne se rendait pas compte des dangers que pouvait receler ce monde. Elle était encore jeune et insouciante. Il opta dont pour une solution intermédiaire. Lui expliquer pourquoi il n'avait pas l'air aussi enthousiaste qu'elle. La louve grise était maintenant bien assez grande pour qu'on lui expliquât dans les grandes lignes ce qui se passait entre les clans.

- Je suis content que tu aies pu voir le monde d'en haut mais il faut te méfier des loups des autres clans. Ils ne seront pas tous aussi gentils que cette louve que tu as pu rencontrer. Les saisons se battent depuis très longtemps pour asseoir leur dominance sur les autres. Je sais bien que tu aimerais tout découvrir mais, fais plaisir à ton vieux père, sois un peu plus prudente à l'avenir.

Il avait un ton peut-être un peu trop sentencieux mais on pouvait voir une réelle inquiétude pour la sécurité de son unique fille briller dans le regard acier. Il avait tant craint pour elle et l'avait tant gardé de la Guilde qu'il ne pouvait imaginer qu'elle ne continue pas de vivre maintenant. Il ne pouvait lui arriver quelque chose de tragique. Il ne le supporterait pas. Dissimulant ces sombres pensées il sourit de nouveau à la louvette avant de se lever pour lui voler un câlin. Il inspira longuement, le parfum de l'Automne embaumait sa fille. Elle était belle. Il était fier d'elle. Et ce même s'il ne savait pas toujours comment le lui montrer ou comment le lui exprimer. S'écartant il fit mine de regarder en l'air, comme si rien ne s'était passé. Ce n'était pas dans le marché ça.

- Je suis en chaque être et, au sens figuré comme au sens propre, on ne peut vivre sans moi. Qui suis-je ?

De nouveau ce petit sourire mystérieux. Qui ferait une révélation au tour prochain ? Ca seul l'avenir et l'esprit affûté de sa fille pouvaient le dire.

J'avais conservé mon sourire, jusqu'à ce que mon père prenne la parole pour me réprimander. Je n'aimais pas les réprimandes, mais je restais là en silence à l'écouter.

- Je suis content que tu aies pu voir le monde d'en haut mais il faut te méfier des loups des autres clans. Ils ne seront pas tous aussi gentils que cette louve que tu as pu rencontrer. Les saisons se battent depuis très longtemps pour asseoir leur dominance sur les autres. Je sais bien que tu aimerais tout découvrir mais, fais plaisir à ton vieux père, sois un peu plus prudente à l'avenir.

Je me retiens de répondre à mon père. Il ne comprenait pas, il ne pouvait comprendre. Lui, il pouvait tout faire et il se permettait tout. Moi, on m'interdisait tout. C'était comme si on aurait voulu m'enfermer sous une cloche de verre pour me protéger. Mais je n'avais pas envie qu'on me garde sous cette cloche! Je voulais pouvoir explorer le monde à ma guise et parler à tout ceux que je voulais. Je ne voulais pas qu'on me reproche sans cesse d'être gentille avec ceux qui sont étrangers au clan, ils ne sont pas méchants, juste différents. Mon père dû sentir ma frustration puisqu'il s'avança pour m'offrir une étreinte. C'était toujours spécial quand mon père me serrait dans ses pattes, il avait toujours l'air maladroit. Cette réflexion me fit sourire.

- Je suis en chaque être et, au sens figuré comme au sens propre, on ne peut vivre sans moi. Qui suis-je ?

Je continuais à sourire en réfléchissant. Je désirais trouver la réponse, j'avais tant de questions à poser à mon père et une me brûlait les lèvres. Je devais lui demander. Je regardais un peu partout autour de moi, cherchant l'inspiration dans les végétaux. L'énigme était plus difficile que les précédentes, sans pour autant être impossible. Je finis par sourire en montrant légèrement les dents, j'avais trouvé.

- Le coeur

C'était ma réponse. C'était simple au final. Mon père sourit discrètement, je savais que j'avais trouver alors je n'attendis même pas sa confirmation avant de me lancer dans ma question. Je voulais savoir.

- Où vas-tu? Tout le temps, quand tu n'es pas avec nous. Tu sens l'hiver quand tu reviens, mais aussi des fois l'été ou le printemps. Je veux savoir. Où vas-tu?

J'attendais la réponse de mon père. Je voulais tellement savoir où il allait et pourquoi, et tous pleins d'autres choses aussi. Il me regarda avec un air énigmatique en souriant. Mon père semblait vouloir garder un peu de mystère et me faire patienter encore un instant.

- Ahaha je vais me promener chez les autres Clans. Tu n’es pas sans savoir que je ne suis pas automnal comme ta mère. Cependant je ne suis pas neutre non plus.

Chez les autres clans? Et il m'interdisait de voir une estivale? Ce n'était pas juste du tout, non de non, j'avais envie de crier à l'injustice. Un détail attira mon attention, s'il n'était pas neutre, ni automnal et qu'il se promenait partout, il était quoi alors? Parce que ça ça me semblait en dehors du canevas pré-conçu des clans et des solitaires que l'on m'avait expliqué, mais dont je me fichais royalement. Mon père était donc un mystère. Je voulais savoir, tout savoir!

- Je fais partie d’une guilde un peu particulière. Nous sommes un groupe de loups qui luttent pour la sauvegarde de l’équilibre entre les saisons. Seuls les Alphas et quelques autres loups sont au courant de notre existence. Nous nous faisons généralement passer pour des neutres.

Une guilde!? Il m'intriguait de plus en plus. L'équilibre entre les saisons, un concept intéressant et inusité. Je croyais que les clans étaient là pour se faire la guerre en quelque sorte. Je fis un sourire en coin à mon père. Je voulais d'abord poser une question simple.

- Maman, elle était au courant de tout ça? Elle était au courant de cette guilde? Et de tes activités?

Je pris un instant pour respirer et mettre mes idées en ordre, je devais rester calme. J'avais un peu peur que mon père se referme et ne me dise pas ce que je voulais savoir.

- La paix que vous voulez, c'est vraiment possible? Tout le monde me dit que non, que les clans sont nés pour se battre, mais je n'y crois pas, je ne veux pas y croire. On peut pas être né pour se battre les uns contre les autres.

Les paroles de mon père se firent attendre, me laissant un instant seule avec mes pensées. Je voulais savoir si tout ça n'était qu'une utopie ou pas. Peut-être que la paix ça existait ailleurs que dans les clans, que l'on pouvait devenir amie avec les autres sans risque. Je repensais à Espoir, elle était si gentille et douce, je ne pouvais pas croire que nous soyons en conflit l'une et l'autre, ça n'avait pas de sens.

- Bien des loups pensent que cette paix que nous appelons de nos vœux n'est qu'une chimère mais certains signes nous montre qu'elle pourrait advenir. L'Hiver et l'Automne sont alliés pour lutter contre le Printemps. Cela prouve bien que les saisons peuvent laisser leurs différents de côté lorsqu'il s'agit de protéger les terres de Four Seasons. Cependant le chemin est encore long et la trahison de Moune et d'Oxymore n'arrange en rien la situation. La route vers la paix est encore longue.

Mon père avait une voix que je ne lui connaissais pas, une voix de grand sage. Il me fascinait. Je l'écoutait avec attention pour ne rien manquer d'important. J'étais surprise d'entendre que nous étions alliés avec l'hiver, je ne savais pas. C'est vrai que l'on tenait peu les jeunes au courant, il paraît que l'on a la langue trop facile pour tout révéler aux autres, mais je voulais tout savoir. Ma curiosité l'emportait bien souvent sur la raison. J'étais heureuse de découvrir qu'il existait des loups qui croyait à ce rêve, cette utopie comme je pouvais le faire.

- Et oui, ta mère est au courant. Je l'ai emmenée une fois voir la Salle du Conseil en terres hivernales. Lorsque nous nous sommes rencontrés je lui ai offert une fleur de cristal.

Une fleur de cristal. Ça devait être si beau. Si romantique. Je sourirai béatement, j'aurai aimé voir cette fameuse fleur, mais je ne sais pas si maman apprécierait que je sache tant de chose, valait mieux ne pas demander et rester dans le mystère un peu. Je me relevais d'un bon en sautillant sur place, trépignant d'excitation.

- Tu m'amènerais voir cette salle moi aussi?

Je n'étais pas certaine que mon père accepte, mais je voulais en savoir plus sur cette guilde, sur ses membres. J'avais, au fond de moi, envie depuis toujours d'en faire partie, il suffisait que je découvre leur existence. Mon père avait semé en moi la graine de l'espoir en même temps que l'idée de la paix, c'était son combat que je voulais continuer. Parce que j'y croyais en cette paix moi.

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