Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le soleil se couchait lentement, le vent soufflait légèrement, mais Aralion restait assit, impassible, face à l'étang immense qui lui faisait face. Il n'avait pas la tête à rire. Il avait fermé les yeux pour repenser à sa grande soeur, puis à son grand frère. Il lui manquait énormément, terriblement. Même s'il n'était pas démonstratif, Aralion éprouvait un énorme manque. Il était venu en automne juste pour épargner à sa famille ses terribles crises de colères incontrôlables, mais maintenant, il se demandait si c'était la meilleure solution. Certes cela faisait un moment qu'il n'avait plus fait ses crises (normal, il se retrouvait toujours seul), mais sa famille lui manquait. Sa mère surtout. Ses câlins, ses histoires, ses bisous. Aralion s'était toujours débattu quand elle lui faisait la toilette, mais ses coups de langues lui manquait. Tout lui manquait. Son odeur de fruit, ses magnifiques yeux bien veillant, son pelage doux et soyeux, doré comme le soleil. Elle lui manquait tout entière. En quelques secondes seulement, les yeux du loup beige se remplir de larme. C'était trop dur. Trop dur de rester séparer des siens. Ici, il n'avait personne, pas même un ami. Alors que là-bas, il avait tout. Le loup soupira et se leva. Il avait besoin de marcher.

Aralion se mit alors à marcher autour de l'étang, l'atmosphère ne changeant pas. Le vent soufflait sur son toupet tombant. Il inspira longuement l'air terreux. Oui, décidément, l'odeur de soleil et de fruit de sa mère lui manquait. Ses pattes foulaient le sol sans qu'il ne contrôle leur direction. Il s'arrêta, leva la tête vers le ciel. Le soleil tombait doucement. Peut-être avait-il le temps pour une petite baignade... Il se dirigea vers l'étang qui venait de prendre une teinte orangée. Il mit une patte dedans et frissonna. Elle était quelque peu fraîche, mais cela ne l'empêcha pas de mettre une deuxième patte. Aralion ferma les yeux et se plongea dans l'eau d'un bond souple et gracieux. Il resta quelques secondes sous l'eau avant de remonter à la surface et secouer sa tête. Il se sentait tellement mieux, maintenant. Il ferma les yeux et se concentra. Il fit sortir de sa gueule deux crochets pointu et les planta dans l'eau. Celle-çi se glaça instantanément. Seul une petite partie c'était congelé, mais c'était mieux que rien. Et puis s'il utilisait trop son pouvoir, il se fatiguerais. Il soupira et sortit de l'eau, faisant quelques longueurs.

Quand il se retrouva sur la berge, le vent lui souffla sur les poils et il frissonna. Brrr. Il n'aurait peut-être pas du se baigner. Il s'ébroua vivement, éclaboussent les petits écureuils qui le regarder bizarrement. L'un d'eux se mit à couiner. Aralion se concentra et fit ressortir ses crocs, qu'il planta dans le corps du petit rongeur. Le petit animal s’effondra, raide mort. Ce n'était pas difficile de tuer des petits trucs comme-ça. Le loup olivâtre soupira. Il avait perturber sa douce baignade. Il allait se mettre en marche pour retourner à la tanière quand un craquement se fit entendre derrière lui. Sans attendre, Aralion se retourna vivement et sauta dans les feuillages (là d'où venait le bruit). Il tomba lourdement sur un loup sombre. Il le fit rouler avant de plaquer ses pattes sur le sol et de sortir ses crochets de serpent. Puis son regard se troubla. Il se releva vivement de sur le loup et se recula. Answer. Ses pattes tremblèrent comme des feuilles et son regard s'assombrit. Il rentra ses crochets. Il faisait face à son pire ennemi, son frère. A lui qu'il avait fait croire la mort pour mieux partir. A lui qu'il avait menti. Son coeur battait la chamade. Que faire ? Fuir ? Il ne savait pas. Il ne pouvait pas rester là, en tout cas. Il prit une voix froide et murmura :

« Tu n'a rien à faire là. Pars. »

Et comme s'il savait que son frère ne bougerait pas, il sortit ses crochets, menaçant. Il se mit en position d'attaque et murmura, plus fragilement que tout à l'heure, sa voix tremblant :

« Tu ne peux pas rester là. Va t'en ! »

- Maman et Aÿka vont... bien. Elles sont bien sûr attristées de ta prétendue mort.

Aralion soupira. Answer enfonce le couteau, il le savait. Bien sûr que ça leur avait fait du mal. Mais c'était pour leur bien. Il ne voulait pas revenir avant de contrôler à la perfection son horrible pouvoir. Le jeune loup à la couleur surprenante regarda son frère longuement quand celui-çi reprit, l'air tranquille :

- Personnellement, je fais face. Il faut bien que quelqu'un s'occupe des filles à présent que papa et toi êtes partis.

C'était vrai... Il avait presque faillis oublier que leur lâche de père les avaient abandonner. Aralion baissa les oreilles et la tête. Quel frère indigne et quel fils, aussi. Il les avaient laissés alors que les filles avaient besoin de lui. Il se mordit violemment les babines. Ce n'était pas le moment de se mettre en colère contre lui-même. Pas du tout le moment. Il ferma les yeux et détourna de nouveau la tête. Answer était là, il ne pouvait pas se mettre en colère. Il sentit alors son frère se retourner vers lui.

- Pourquoi es-tu parti Aralion ? De quoi veux-tu nous protéger ? Nous avons été élevés ensembles et tout allais très bien alors je ne vois pas pourquoi cela changerait.

La respiration du loup olivâtre se fit plus rapide. Il sentait déjà des gouttes de sueur lui coulait sur le front. Mais pourquoi avait-il fallut que se soit sur lui que Answer tombe ? Pourquoi ? Avec toutes ses questions, il ne faisait que raviver la plaie déjà béante et en plus, il mettait Aralion en colère. Aralion se leva subitement sans regarder son frère et se mit à marcher pour le fuir. Quand soudainement, sa colère explosa et Aralion se sentit grossir. Il se tourna vivement vers son frère et lui grogna dessus. Difficilement, il articula :

« Pars, je... je... Je t'en supplie. »

Mais à peine eu-t-il le temps de dire cela que le loup olivâtre se jeta sur son frère, grognant méchamment.
Il lui asséna un violant coup de patte à la figure tout en continuant de grogner. Le loup était lâché...