Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Azamie ouvrit les yeux. Devant elle se tenaient plusieurs loups automnaux. Certains étaient déjà levés, d'autres dormaient encore. Elle se leva prestement, et s'étira. Ses muscles étaient endoloris, elle avait trop forcé lors de sa course, hier, pour suivre un sanglier. Au final, c'était elle qui avait gagné, et elle avait pu ramener sa proie dans la tanière commune. Mais la fierté procurée par le fait d'avoir chassé ce sanglier seule n'avait pas compensé les douleurs : elle ressentait cruellement chaque tiraillement dans ses membres, au moindre mouvement. Elle aurait aussi bien pu passer sa journée sous forme de gastéropode, eux qui ressentaient moins la douleur, mais Ypso avait bien dit qu'elle devait veiller sur le territoire. Alors elle se mit en route, de mauvaise grâce, certes, mais elle se mit en route. L'air était frais, mais sans doute moins frais qu'en hiver ; les feuilles, sous ses pattes, grinçaient parfois, quand elle n'y prenait pas garde. Elle s'était habituée, depuis les quelques semaines de routine, à être silencieuse et discrète... Enfin, tant qu'elle le pouvait. Car, pour des oreilles fines, ses pas légers étaient, certes, discrets, mais détectables...Il était aux environs de 11 heures, d'après la position du soleil - en tout cas, ce fut ce qu'Azamie en déduit. Elle marchait donc depuis 2 heures. Elle sillonnait, gravissait, courait, sautait, longeait, trottait, bref, tous les termes désignant un déplacement possible. Et chaque jour c'était pareil : la routine, encore et toujours. Azamie ne se plaignait jamais, mais ne se satisfaisait jamais vraiment de son travail. Elle n'avait pas l'impression d'être utile, en fait. À quoi bon sillonner un territoire qui n'est jamais visité ?

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Autour d'elle, quelques oiseaux piaillaient. Certes, on était au début du printemps, mais le temps en Automne était moins clément que sur le territoire de Moune, Alpha printanière, ou sur celui d'Akisa, Alpha estivale. Azamie n'avait jamais rencontré d'Alphas autre que Ypso, aussi les imaginait-elle d'une façon parfois très proche, et parfois très éloignée de la vérité. Par exemple, elle imaginait Moune comme une louve méchante, hautaine et orgueilleuse, mais aussi triste, car, disait-on, sa sœur l'avait trahie pour rejoindre l'Hiver. Mais Azamie ne pouvait vérifier si ces dires étaient véridiques ou non. Quand on était veilleuse automnale, on n'était pas la personne à qui tout le monde confiait ses secrets. En fait, si Azamie était au courant de quelques rumeurs, c'était uniquement car elle laissait involontairement traîner ses oreilles de ci, de là - et volontairement aussi parfois, mais elle ne l'aurait avoué pour rien au monde.

Elle était arrivée dans la forêt orientale. C'était l'un de ses endroits préférés, car les couleurs chatoyantes étaient comme un baume à son cœur. Sous ses pattes s'étalaient des millions de feuilles, aux formes et aux couleurs différentes. Autour d'elle flottaient des centaines d'odeurs différentes, qu'elle appréciait parfois, et parfois non. Elle marchait donc tranquillement, se faufilant entre les arbres, quand une odeur inhabituelle vint troubler son esprit calme, et quelque peu déconcentré je dois dire. C'était une odeur fraiche, presque sans nuances, une odeur de froid. Azamie n'en avait que rarement senti de pareilles mais elle reconnu sans mal l'odeur hivernale. Tous ses sens en alertes, elle dressa la tête, en quête de la provenance de l'odeur. Très clairement, elle venait du temple de Bandï. À pas de loup - ah ah ah - Azamie se dirigea donc vers le Temple. Elle n'aimait pas cet endroit. A travers ces vestiges, elle voyait quelque chose d'étrange, d'inhabituel ; quelque chose qui ne s'expliquait pas. Une étrange impression de stress l'envahissait à chaque fois qu'elle passait par là, aussi faisait-elle son maximum pour l'éviter. C'est pourquoi elle n'avait pas détecté l'odeur plus tôt...

Lorsque le Temple fut en vue, Azamie se tapit derrière un buisson. Ce n'était peut-être pas très malin, mais elle était dévorée par la curiosité et voulait à tout prix voir le loup à l'origine de l'odeur. Et puis, de toute façon, le vent était clément : il était face à elle, aussi ne risquait-elle pas de se faire découvrir. Elle regarda discrètement entre les feuilles du buisson. Elle faillait glapir de surprise quand elle vit non pas un, mais deux loups, marchant dans les ruines ! Elle se reprit, consciente que sa position n'était pas tout à fait adéquate. L'un des loups était d'une couleur gris sombre, avec des nuances de blanc ; il sautait sur les pierres avec agilité, comme pour éviter les feuilles. L'autre loup était plus inquiétant : avec son air sec et son pelage noir, Azamie pouvait facilement imaginer qu'elle avait un tueur hivernal en face d'elle. Elle déglutit. "C'est pas ma veine" songea-t-elle.
Le loup gris-blanc prit soudain la parole, mais si discrètement que Azamie dût mettre toute sa volonté pour saisir ce qu'il disait.

— Tu ne sens pas une odeur spéciale ?

Spéciale ?!?! Azamie faillit bondir. Spécial pouvait certes être un terme péjoratif mais pouvait aussi être appréciatif. Pourtant, Azamie n'apprécia pas. Elle, elle avait une odeur spéciale ?! Elle dut faire un effort pour réprimer un grognement, et empêcher ses jambes de foncer sur l’intrus. Ce faisant, et malgré son attention, elle écrasa involontairement une petite branche. C'était un bruit infime et pourtant, cela suffit à faire dresser les oreilles des deux loups. "Et merde", songea-t-elle.
Elle n'avait plus le temps de fuir. Elle n'était pas bonne en course, les deux l'aurait rattrapée en moins de deux. En revanche... Elle pouvait toujours essayer de les charmer... Avec une petite mise en scène... Ce serait plus dur avec le noir qu'avec le gris, mais c'était la seule issue possible. Elle aurait aussi pu utiliser son don pour s'enfuir, mais elle était tellement tétanisée qu'elle n'y songea même pas. Au lieu de ça, elle sortit de son buisson, d'un pas incertain. Elle n'eut même pas besoin de faire semblant : elle était réellement terrorisée. Aussi fut-ce d'une voix tremblante qu'elle prit la parole :

— Je... je... pardonnez-moi, Seigneurs Loups ! Je n'ai pas... Ce n'est pas ma faute !

Elle gémit. Elle avait peur, elle était terrorisée, et tout ce qu'elle trouvait à faire, c'était de s'offrir sur un plateau d'argent à l'ennemi. "T'es vraiment pas maligne..."

De près, les deux loups étaient encore plus impressionnants. Enfin, surtout le loup noir. Le loup gris donnait l'impression que sont congénère le saoulait, et qu'il aurait voulu se barrer de la, tellement il s'ennuyait. Quant au loup noir, eh bien, si c'était un tueur, il devait bien s'amuser... Azamie se sentait stupide, elle aurait aussi bien pu hurler pour donner l'alerte, mais elle avait eu tellement peur ! En plus, si elle avait hurlé, les deux l'auraient probablement attaquée... Ainsi, Ypso aurait eu une bonne raison pour leur faire subir une correction. Alors que là, elle s'était livrée d'elle même. Elle était stupide et elle allait payer le prix de sa stupidité. Un goût amer lui vint en bouche. Si elle mourrait, ce serait bien fait pour elle. Elle regrettait tellement ! Et puis.. Elle aurait pu se servir de ses...
Avant qu'elle n'ait pu finir sa pensée, le loup noir, qui s'était placé derrière elle, prit la parole d'une voix grave, irritée :

- Qui es-tu ? N'essaye même pas de fuir sinon tes ailes en payerons ton audace. Réponds sagement à nos questions et tu repartiras sans blessures.

Ses ailes. Voilà. Elle aurait pu se servir de ses ailes. Certes, les branches hautes l'auraient sans doute gênée, elle aurait été éraflée, tout au plus, mais elle aurait été sauve. Elle avait envie de pleurer. On ne pouvait pas faire plus bête qu'elle sur terre. Elle aurait tout donné pour remonter le temps de quelques secondes... Une minute tout au plus !
Maintenant, elle ne pouvait que obéir. Elle ne pouvait pas se métamorphoser: de un, cela prendrait trop de temps, elle serait en pièces détachées en moins de temps qu'il n'est faut pour le dire, et de deux, elle ne tiendrait pas longtemps sous cette forme... A vrai dire, elle ne s'exerçait pas beaucoup a la pratique de ses pouvoirs, aussi n'était-elle pas très douée pour les utiliser au mieux. Donc, la seule issue, c'était : obéir.
Oui, mais obéir a quoi ? Il avait dit : répondre aux questions. D'accord, d'accord... Mais qu'elles questions ? Il n'en avait même pas posées ! Elle reprit du poil de la bête. Elle n'allait pas se laisser faire. Elle avait déjà merdé une fois, mais pas deux. Si elle devait se battre, elle de battrait... Même si à une contre deux, ce n'était pas égal, elle se battrait. Tout pour échapper à deux répugnants hivernaux ! D'une voix hargneuse, très différente de celle qu'elle avait prise pour quémander leur pardon, elle cracha, en tournant la tête pour regarder le loup noir dans les yeux :

– Je répondrai bien à tes questions, hivernal, si seulement tu m'en posais ! C'est trop te demander que de faire preuve d'intelligence un instant ?!

Elle était peut être allée un peu loin. "Quand le noir s'énervera, ça fera mal", songea-t-elle. Elle ajouta, à l'intention de l'autre, resté plus ou moins en retrait :

– Pourrais-tu lui dire qu'on ne parle de toutes façons pas comme ça à une dame ? Tu as l'air plus poli que lui, j'imagine qu'il t'écouterait mieux...

Là, elle avait mis beaucoup d'argent dans son tiquet pour la loterie. Si le gris ne s'énervait pas, et qu'au contraire il ralentissait l'autre, elle aurait une chance de rester en vie plus longtemps. Et rester en vie plus longtemps signifiait plus de chances pour s'en sortir...

Le loup gris leva les yeux au ciel, à la manière de quelqu'un que son voisin exaspère plus que tout. L'autre ne parut pas s'en rendre compte - ou, plutôt, s'il s'en rendait compte, il s'en fichait éperdument. Le loup noir, qui paraissait être un tueur au vu de son allure terrifiante, gronda :

- Pose lui donc nos questions, puis-que cette demoiselle semble plus apte à parler avec toi qu'avec moi... de toute façon si elle m'aurait parler ainsi, cela aurait mal finit...

L'air de plus en plus agacé, le loup gris se tourna vers Azamie. Il avait l'air d'en avoir plus que ras-le-bol de cette visite. Comme si perdre son temps à interroger une louve pour le compte d'un plus haut gradé que lui était une perte de temps. Azamie avait entendu dire que, parmi les Hivernaux, beaucoup était plus que fidèles à leur Alpha. Comment se pouvait-il que l'un d'eux préfère faire autre chose qu’exécuter les ordres donnés ?
Le loup gris la regarda dans les yeux, et ne lâcha pas son regard. Il y avait quelque chose de terrifiant dans ce regard d'acier, et qui, pourtant, était moins froid que celui de l'autre Tueur. C'était un regard indéchiffrable, et Azamie aurait été bien en peine de trouver le moindre indice sur ce loup dans le métal profond de ces yeux.

- Comme vous voudrez, monseigneur... Bien, mademoiselle, puisque vous avez l'air d'être dans de bonnes dispositions pour répondre à notre petit questionnaire, nous aimerions savoir quelle est présentement la situation de l'Automne.

Il fit une petite pose, sembla hésiter à s'asseoir, mais préféra rester debout. Il reprit :

- S'il vous faut une question plus précise : quelle est la position d'Ypso vis-à-vis du Printemps ?

Cette question glaça Azamie. Elle ne faisait pas partie des confidents d'Ypso, mais elle avait bien entendu quelques rumeurs ; mais ce n'étaient que des rumeurs. Comment réagiraient les Hivernaux en apprenant qu'elle ne savait pratiquement rien ? Elle pourrait toujours leur lâcher quelques "indices", mais cela ne vaudrait jamais l'authenticité des paroles d'un haut-gradé. Azamie faisait partie de la partie moins haute du clan, celle qui se servait en gibier en dernier ; autant car elle était sentinelle et autant car elle était "nouvelle".
Elle laissa ses interrogations de côté. Elle devait faire un choix. Les loups ne paraissaient pas plus agressifs que cela, sans quoi ils l'auraient déjà blessée, mais c'étaient quand même une menace. Devait-elle risquer sa place au sein de l'Automne en trahissant les siens ? Ou devait-elle jouer la carpe, au risque de se faire menacer, et blesser ?
Ses épaules se voutèrent. Elle était fidèle à son clan, certes... Non, en fait, elle ne lui était pas si fidèle que ça. Elle était automnale parce qu'on avait voulu faire d'elle une Automnale. Avant, elle aurait trouvé ça inimaginable de trahir son clan, car elle aurait trahit quelqu'un qu'elle avait aimé. Mais si elle l'avait aimé, elle ne l'aimait plus. Il était parti à tout jamais, et maintenant, une page était tournée. Mais elle était reconnaissante à Ypso de l'avoir accueillie sans autre condition qu'un rôle de sentinelle. Elle fit un choix. Ce n'était peut-être pas le meilleur, mais c'était le sien.
Elle releva la tête et regarda les deux loups tour à tour dans leurs yeux. Sans ciller. Preuve de courage ? De folie ? Elle ne les provoquait pas, elle leur montrait qu'elle était leur égale, et non pas une créature soumise et peureuse.
Elle prit la parole d'une voix claire et haute, dénuée de peur et de tremblotements qui auraient pu traduire une certaine anxiété.

- Je répondrais à votre question si vous promettez de ne pas dire à votre Alpha que c'est moi qui vous ait répondu. Mes révélations ne seront pas très compromettantes pour moi, mais je ne veux pas passer pour une... balance, si vous voyez ce que je veux dire. Je vous dirais tout ce que je sais, mais en échange, vous m'assurez une protection en ne me trahissant pas.

Elle attendit quelques instants. Les loups paraissaient réfléchir, mais aucun ne prit la parole. Aussi continua-t-elle :

- Ypso n'aime pas les printaniers. A vrai dire, il les déteste, il les hais. Mais j'imagine que ça, vous le saviez déjà ? Quoi qu'il en soit, il traite leur Alpha... Moune... de vieille folle, il dit qu'elle timbrée et qu'elle va bien avec son clown de concubin. Ypso... Ypso dit qu'on ferait bien de leur mettre une raclée.

Maintenant, elle tremblait. Pas à cause des révélations qu'elle venait de faire, mais car elle comprenait enfin l'ampleur du phénomène. Quand on parlait du couple démoniaque dans le clan, on était ensemble, on en riait, on ne prenait pas vraiment la chose très au sérieux. Pas devant tout le monde, en tout cas. La nuit peut-être, dans les cauchemars, mais pas en communauté.
Elle inspira une grande bouffée d'air frais et marmonna :

- Ce ne sont que des rumeurs. Je n'ai jamais entendu Ypso le dire à haute voix, pas devant moi en tout cas. Mais... à vrai dire... Je ne fais pas partie des confidents d'Ypso.

Une légère amertume tintait sa voix. Elle n'avait jamais obtenu entièrement la confiance de l'Alpha. En partie bien sûr, sans quoi il l'aurait chassée, mais jamais totalement. D'ailleurs, Ypso avait-il jamais fait confiance à quiconque ?

Le loup noir répondit froidement :

- Je suis d'avis à te croire. Adagio lui jeta un coup d'oeil et fut presque surpris de croiser le regard glacé du loup noir. Si mon compagnon ne semble pas de cet avis et bien nous irons trouver un autre automnal.

Azamie esquissa un sourire. Apparemment, les deux hivernaux ne s'entendaient pas à merveille. C'était étonnant, normalement, la bonne entente était requise lorsque l'on partait en mission en territoire ennemi. Et pourtant ces deux là auraient donné cher pour se retrouver l'un sans l'autre... Meneldil aurait du se douter, pourtant, qu'un "couple" pareil allait faire des dégâts. Mais elle les avait quand même envoyés en mission ensemble... C'était une stratégie bizarre, si stratégie il y avait. Azamie n'aurait pas fait ce choix, mais là, ça l'arrangeait bien ; les loups étaient tellement occupés à se chicaner qu'ils ne pensaient plus à elle...
Le loup gris la toisa de haut en bas. Il ne devait pas avoir beaucoup d'estime pour elle, vu le regard méprisant... non, plutôt hautain, qu'il avait. Azamie s'en fichait. Si elle restait en vie, c'était le principal ; que lui importait l'estime d'un loup qu'elle ne reverrait jamais ?
Le tueur bougea et se positionna derrière elle. Malgré elle, elle frissonna, ce léger contact la rendait nerveuse. Après tout, c'était un tueur hivernal qui la touchait, elle savait qu'il n'aurait pas de pitié si elle jamais elle s'avisait de s'enfuir. Tachant de rester immobile et de respirer calmement, elle écouta ses paroles :

- En ce qui concerne ta peur de trahison, ne t'inquiète pas pour cela, nous savons garder les secrets. Enfin moi je le suis, mais ce n'est peux être pas le cas du chasseur qui m'accompagne.

Deuxième petit sourire. Jamais encore elle n'avait rencontré des loups ne pouvant vraiment pas se voir. Maintenant c'était chose faite. Le tueur venait de lui accorder une protection, mais il doutait visiblement de l'autre. Etait-ce car il le détestait, où ses soupçons étaient-ils fondés ? Azamie espérait que la première solution s'avérait être la bonne, sans quoi la situation deviendrait des plus problématiques. Elle n'eut pas le loisir de s'épancher plus sur la question, car le loup gris et blanc mit un terme à ses doutes d'une simple phrase.

- Je me moque bien de savoir qui tu es, et ce n'est pas moi qui irait te dénoncer à notre Alpha. Alors inutile de t'inquiéter à ce sujet. A la place du devrais t'investir d'avantage dans ton boulot.

Il lui adressa un petit signe de tête. Ainsi, il la saluait, signifiant explicitement que l' "entretient" était terminé. Il fit volte-face, et suivit le tueur qui s'était déjà mis en route. Azamie lâcha un petit "D'accord..." du bout des lèvres, se demandant s'ils l'avaient entendue.
Elle s'autorisa enfin à bouger, et s'ébroua doucement, consciente que les loups l'entendraient encore si jamais elle courait. Elle n'était pas vraiment sûre que le tueur soit capable de rester "zen" si jamais il comprenait qu'elle allait faire un rapport à l'Alpha. Mais elle n'était pas vraiment sûre qu'elle devait en faire un, quel serait la réaction d'Ypso s'il apprenait que deux hivernaux s'étaient introduits sur son territoire ?
Indécise, elle se mit en route. Elle ne suivait pas de chemin en particulier, s'accordant de longues pauses pour réfléchir. La suite de son aventure allait être compliquée.

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