Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Les rumeurs courent, elles se répandent comme une traînée de poudre, amenant les uns et les autres à prendre position sur le sujet, comme si cela était d'une quelconque importance que tout est une opinion sur le sujet. Il vaut mieux aller vérifier aux sources, voir la véridicité de tout cela avant de faire un choix. Pas que l'idée même que tout cela pourrait possiblement avoir un fond de vérité m'était précieuse, mais disons que cette option m'excitait au plus haut point. Il ne se passait pas grand chose entre les clans et tout cela allait peut-être faire bouger les loups fainéants de ces terres.

Fainéants, trouillards et paresseux, voilà comment on peut qualifier les membres de mon clan, même mon jeune frère pour qui j'ai pourtant tout donné n'est qu'un gros incapable. Il pourrait même pas tuer un loup ennemi qui passerait à 2 mètres de lui, pitoyable. Je soupirai en finissant mon ascension de la butte enneigée, la neige avant tout recouvert et me glaçait les os par moment, mais je ne suis pas faible et mourra cela qui dira un commentaire sur ce sujet.

Je finis par apercevoir la clairière, la neige immaculée était tout compte fait assez jolie, mais je n'étais pas là pour admirer le paysage. Je marchais dans la neige, calant à chaque pas et me retrouvant avec de la neige collée partout sur mon corps, embêtant. Je me figeais subitement, un bruit de pas dans la neige derrière moi me fit d'abord tourner les oreilles puis le corps en entier. Je discernais mal les traits du printanier venant à ma rencontre avec l'éclat du soleil qui se reflète sur la neige, mais peu importe. J'attendais, tout à fait immobile, qu'il arrive jusqu'à moi.

Oxymore s'impatientait. Leur projet mettait trop de temps à s'articuler. Il ne voulait plus perdre son temps en palabres inutiles. Il voulait agir. L'action était toujours la meilleure solution. Il avait fini par quitter la réunion. Il l'avait quittée en plein milieu sous un regard noir de Moune. Il l'avait ignoré. Il ne voulait pas rester une seconde de plus enfermé en parlant de ce qu'il fallait faire sans rien entreprendre de concret. Cela le mettait de méchante humeur. Et lorsqu'il était de mauvaise humeur des scènes de mort et de sang se jouaient dans son esprit. Il n'était pas certain que Moune laisse passer la mort d'un autre de ses membres. Elle ne supportait pas vraiment ses excès. Il préférait donc prendre de la distance, laisser le Montre se rendormir un petit peu. Il parcourait au hasard les terres printanières. Il grondait, cherchait à attraper tout ce qui lui passait sous le museau. Il ne touchait cependant à aucunes de ces proies. Il ne voulait pas que sa compagne sache où il était parti. Laisser une piste de cadavres sanguinolents n'était pas vraiment la meilleure façon de se faire discret.

Une odeur étrangère vint chatouiller ses narines alors qu'il passait près de la frontière automnale. Une odeur d'Automne qui s'incrustait chez lui. Un automnal qui venait leur faire coucou ? Oh chouette ! Il allait pouvoir étriper quelqu'un. Un sourire mauvais s'étira sur ses babines. Il avait déjà hâte d'y être. Dans son esprit le Monstre commençait à s'agiter. Il ressentait l'appel du sang encore plus fort. Le Prince des Ténèbres en avait plus qu'assez de résister à ces envies de tueries qui le suivaient où qu'il aille. Il aurait voulu libérer le Monstre, le laisser baigner ces terres de sang. Il avançait, la truffe proche du sol. Il était temps de trouver celui ou celle qui avait décidé de violer ses frontières, de violer ces lois de clans dont il se fichait comme de son premier meurtre. Il ne les prenait en compte que lorsque ça l'arrangeait. Et, en l'occurrence, ça l'arrangeait pas mal. Il allait pouvoir maltraiter quelqu'un sans que personne ne vienne l'enguirlander. Il se lécha les babines. Tout cela promettait d'être fort réjouissant. Ses prunelles noires brûlaient d'un éclat mauvais.

Il parvint enfin dans la clairière d'azur. Si c'était le bon nom. Ça ne n'était pas sûr. Clans, territoires, tout cela était tellement futile pour le solitaire dans l'âme qu'il était toujours. Jamais il ne se sentirait printanier. Les loups des clans étaient faiblement attachés à des terres, à des croyances, si faciles à bousculer. Il vit une silhouette. Celle d'une louve apparemment. D'une louve au pelage de feu. Elle ne devait pas être mal. Mais il était trop loin pour en juger. Elle attendait visiblement quelque chose. Quelque chose ou peut-être même quelqu'un. Il s'avança, ne cherchant pas à dissimuler sa présence.

- Puis-je faire quelque chose pour toi ?

Pas de préambule. Il voulait savoir ce qu'elle faisait ici. Il voulait la tuer. Mais s'il commettait une erreur il savait qu'il aurait quelques petits problèmes. Problèmes qui seraient faciles à régler. Il tuerait ceux qui se mettraient en travers de son chemin. C'était aussi simple que ça.

- Attendrais-tu quelque chose ? Que le ciel te tombe sur la tête peut-être.

Il s’avança, un pas à la fois, tout semblant calculé avec une précision meurtrière chez l'inconnu. Voilà celui que j'étais venu voir. Je le détaillais durant sa marche, ses muscles étaient bien visible sous son pelage noir comme la mort et je pouvais affirmer ses aucuns doutes qu'il avait vu plus d'un combat, surement tous gagnés. Des motifs colorés couraient de manière plus ou moins ordonnée sur sa fourrure d’ébène. Il était impressionnant. Il était attirant par la puissance qu'il dégageait. Tout cela me confirmait dans mes projets du jour.

- Puis-je faire quelque chose pour toi ?

Je me contentais d'attendre encore un peu, je sentais qu'il n'avait pas fini sa tirade. Surtout qu'il avait l'air de mauvais poil ce matin. On s'est levé de la papatte gauche mon gros ? Je me retiens de rire à ma propre blague dite dans ma tête. Je devais garder une attitude plutôt neutre et faire profil bas.

- Attendrais-tu quelque chose ? Que le ciel te tombe sur la tête peut-être.

Manque de patience mon gros, faudrait qu'il apprenne à se détendre un peu. Un bon bain chaud avec de la mousse ça lui ferrait du bien, en plus d'enlever l'horrible odeur de pâquerette qui empestait de lui à 100 kilomètres à la ronde. Je lui souris en découvrant légèrement les canines avant de lui répondre.

- Je t'attendais mon gros.

Je me secouais pour me débarrasser de la foutu neige collée dans mon pelage de rouquine. J'aimais bien envoyer des piques à mes probablement futurs adversaires, ou alliés (?), comme ça histoire de savoir à qui m'attendre.

- J'ai entendu parler de tes projets et je trouve dommage que tu sois pour l'instant incapable de bouger ton gros derrière de dégonflé pour faire quoi que ce soit. Je pourrais t'être utile, histoire de relever un peu le niveau de ta pitoyable équipe.

- Je t'attendais mon gros.

Oxymore se retint de gronder, oscillant entre rage et amusement. Pour une fois qu'il trouvait quelqu'un qui lui tenait tête. Il n'allait pas la manger tout de suite. Enfin, peut-être. Sa mauvaise humeur était toujours aussi présente, exacerbée par l'excitation de cette courte traque. Il avait toujours envie de trouver une bonne raison de se défouler, de réduire cette jolie louve au pelage de feu en charpie. Il était certain qu'elle ferait une adversaire intéressante. En tout cas c'était ce qu'annonçait le muscles courant sous sa fourrure et sa mine farouche. Cependant, elle était automnale. Et une automnale en terres printanières ne plairaient pas à Moune. Entre son amour et son envie de sang bien peu de choses s'interposaient encore entre la mort et la louve rousse.

- J'ai entendu parler de tes projets et je trouve dommage que tu sois pour l'instant incapable de bouger ton gros derrière de dégonflé pour faire quoi que ce soit. Je pourrais t'être utile, histoire de relever un peu le niveau de ta pitoyable équipe.

Un grondement sourd sortit de sa gorge. Il laissa fuser son pouvoir, faisait éclater le tronc de l'arbre auprès duquel elle se tenait. En quelques foulées il se retrouva face à elle, la fureur dansant dans son regard. Tous ses muscles étaient tendus dans l'attente de l'attaque qui ne survint pourtant pas. Les dents serrées et la voix rauque il répondit à la provocation :

- Ce n'est pas une crevette rousse qui va m'apprendre à vivre. Ceci dit, je serai curieux de voir ce que tu sais faire. Je t'attends.

Il lui adressa un sourire ténébreux, il se tenait prêt. Qu'elle l'attaque, il l'attendait de patte ferme. Il avait tant envie de se divertir. La folie brillait au fond de ses prunelles. Le Monstre était proche, si proche. Elle pourrait l'atteindre en une parole. Une parole ou un geste qui signerait son arrêt de mort. Le Prince n'avait pas envie de prendre le dessus sur le Monstre, pas cette fois encore.

Pincer moi je rêve, ce gros fainéant sait gronder, que de découvre aujourd'hui. L'écorce de l'arbre situé près de moi éclata en milles morceaux alors que le printanier gambadait vers moi. Vraiment la tête pleine de pâquerette celui là. Je restais immobile, attendant la suite possible de ce qui allait ce passer. La manifestation du pouvoir du gros était impressionnante, mais attend donc de te faire électrocuter, on verra qui rira le dernier.

- Ce n'est pas une crevette rousse qui va m'apprendre à vivre. Ceci dit, je serai curieux de voir ce que tu sais faire. Je t'attends.

Une crevette rousse !?! Non, mais pour qui il se prend celui là, on me parle pas sur ce ton à moins de souhaiter une mort violente et brutale. Je baillais à m'en décrocher la mâchoire, montrant mon ennui grandissant. Je marchais vers lui, conservant mes yeux rivés aux siens, surveillant le moindre de ses mouvements, passant juste devant son museau je bifurquais vers la droite pour tourner autour de lui, le détaillant en lui passant ma queue sur le museau.

- Le gros printanier puant se serait-il par hasard levé de la patte gauche ce matin ?

Ma voix était mesquine, je me moquais ouvertement de lui, cherchant à le provoquer d'avantage. Un jeu dangereux, mais au combien amusant. Accélérant brusquement les battements de mon coeur, pas trop quand même faut pas crever ce matin, pour augmenter ma rapidité je bondis sur le dos de l'imposant loup noir. Plaquant toutes mes pattes dans son dos avant de décharger ma puissance électrique dans son corps. Je me tenais prête, il allait bientôt ramollir et je devrais sauter au sol pour le regarder faire la nouille trop cuite dans la neige.

Oxymore faisait de son mieux pour ne pas hurler de fureur. Il en avait assez du manège de l'automnale. Elle avait dit vouloir lui parler. Qu'attendait-elle pour lui faire part de sa requête. Le Prince ne tentait plus vraiment de retenir le Monstre. Il n'en avait pas envie. Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pu tuer. C'était tout ce qu'il attendait de la crevette. Qu'elle meurt. Qu'elle meurt son ses crocs. Il sentait presque le goût métallique de son sang sur sa langue. La sensation chaude du liquide vital coulant le long de sa gorge. Un frisson de plaisir anticipé le secoua. Il tentait encore de se maîtriser un tant soit peu, il voulait encore savoir ce qu'elle attendait le lui. La louve à l'atroce odeur de terre ne cessait sa ronde autour de lui. Le Monstre dans son esprit dansait, heureux d'être enfin libre. Heureux à l'approche de la mort. La rousse dit quelque chose. Quelque chose que le printanier n'entendit pas. Il n'entendait plus rien d'autre que les battements de son cœur et la douce mélodie haineuse emplissant maintenant son esprit. Le Monstre raclait le fond de sa boîte crânienne, laissant de profonds sillons. Plus rien d'autre que la louve n'avait d'importance. Même l'image de Moune n'était plus rien d'autre qu'un vague souvenir indistinct. Mais, alors qu'il la suivait des yeux elle accéléra, semblant disparaître. Il n'eut pas le temps de réagir qu'elle se trouvait déjà juché sur son dos. Le grand loup noir senti la douleur brûlante parcourir son corps. Ses pattes mollir en il se retrouva à genoux sous l’œil ricanant de la louve. Il ne pouvait la voir, sa vue brouillée par de multiples éclats colorés. Il reprit ses esprits, foudroyant l'automnale du regard. Toute émotion avait désertée son regard. Ne restait plus que la folie. La folle envie de tuer qui l'habitait tout entier. Il ne prononça pas un mot, n'émit pas un bruit, se contentant de lancer son pouvoir. Zoup, quelques poils sur l'épaule. Zip un brin d'oreille. Zap il se retint au dernier moment de faire imploser son cœur qu'il étreignait en une pensée sournoise.

Il serait temps de cesser de faire joujou avec plus fort que toi, crevette. Qu'attends-tu de moi ? Je pourrais sûrement te le donner.

Son sourire carnassier dévoilait ses crocs blancs. Ces crocs de tueur qui s'étaient déjà tant de fois teintés de rouge. Une fois de plus ou une fois de moins lui importait peu. Il musela le Monstre. Reprenant peu à peu le contrôle de ses pulsions. Cela lui devenait de plus en plus habituel. Il termina ce qu'il avait commencé. Enfin, il aurait préféré la tuer sur le champ mais, finalement, il fini simplement sa phrase. Il alla au bout de son idée.

Tu m'intéresses. Tu me plais. C'est tout ce qui se situe encore entre la mort et toi.

Il n'avait pas relâché la pression qu'il exerçait sur son cœur. Elle ne pouvait pas lui échapper. Il devrait bientôt cesser son petit jeu, lancer cette force ailleurs mais cela elle n'en savait rien.

Le printanier faiblit comme je l’avais prédit, il me faisait un effet pitoyable ainsi à ma merci. Je ne faisais plus rien, m’étant tout bonnement assis devant lui pour le regarder. Il releva la tête, une lueur sanguinaire dans le regard. Je découvris les dents pour lui faire un sourire « amical » jusqu’à ce qu’une touffe de poil sur mon épaule soit tranchée nette. Je fixais le gros loup, c’était à coup sûr de sa faute, sinon à qui donc? Il continua son petit jeu, tranchant un bout de mon oreille droite. C’était douloureux, il faut bien le reconnaître, mais je me contentais de crisper la mâchoire pour retenir un chouinement plaintif digne d’un louveteau.

- Tu m'intéresses. Tu me plais. C'est tout ce qui se situe encore entre la mort et toi.

Je ne retiens que cette partie de ses paroles. Alors je lui plaisais, au sens large du terme, comme une proie nous plaît ou bien un compagnon d’arme. Je devais dire qui me plaisait aussi, son air supérieur et autoritaire, sa force brute, de quoi plaire à une tueuse comme moi. J’avais renoncé à ma promesse de ne plus tuer de loup l’autre jour en achevant un jeune espion estival que j’avais surpris à traîner sur mes terres. Le goût métallique de son sang avait réveillé la fureur en moi et voilà où j’en étais désormais, prête à faire un pacte avec le démon.

- Prend moi avec toi. Je ne te demanderai rien en retour, juste le droit de tuer quelques loups quand l’envie m’en prend.

La réponse de l'automnale le prit au dépourvu, il faut bien l'avouer. Cependant, passé la seconde d'étonnement un sourire carnassier vint se dessiner sur ses lèvres. Alors elle le comprenait ? Elle aussi savait ce que pouvait représenter l'attrait du sang ? Bien, il avait vu juste, elle savait ce que représentait le plaisir de tuer, ce plaisir charnel qui poussait à vouloir voler plus de vies, toujours plus de vies. Il continua à lui sourire sans pour autant lui répondre. Il ne savait vraiment que dire. C'était assez subit comme demande. Mais il était content de l'avoir testée auparavant. Il relâcha l'étreinte autour de son corps, se contentant de provoquer une belle déflagration à côté d'une de ses oreilles. Il s'assit face à la louve, la guettant comme le chat guette la plus dodue des souris. Elle était une proie des plus intéressante. Le combat qui résulterait d'un affrontement entre eux serait très certainement des plus intéressants. Un peu comme celui qu'il avait pu avoir contre cet imbécile d'Alpha estival. Le grand loup noir se demandait bien ce qu'il était advenu de lui d'ailleurs. Cette pensée déserta bien vite son esprit, perdant bien rapidement tout intérêt. C'était encore un combat qu'il avait gagné, nul besoin de s'attarder dessus. Il garder ses yeux d'obsidienne posés sur la crevette, laissant un silence pesant prendre place entre eux.

- Et si, à tout hasard, je refusais. Et que je décidais que te tuer et porter ta carcasse à Moune me serait bien plus profitable ? Parce que je suis un profiteur bien entendu, que ferais-tu pauvre petite automnale ?

Il voulait voir sa réaction. Savait-elle danser avec la mort ? Savait-elle valser avec grâce tout contre la faucheuse ? Il voulait savoir. De sa réponse dépendrait son accord. Ou sa mort. Il n'avait que faire d'une bonne louve craignant la mort. Elle perdrait alors tout intérêt. Tout le monde a peur de la mort, c'est d'une affligeante banalité aux yeux du Prince des Ténèbres. Lui fréquente la mort tous les jours, il la vit, il la sème, il la côtoie au plus prêt dans des combats aussi dangereux qu'inutiles. Aime-t-elle cette sensation de danger ? Cette sensation unique que celle de la mort qui vous frôle de son aile pestilentielle ? Il veut savoir. Il veut savoir alors il attend.

- Le temps file, ne tarde pas trop à donner ta réponse ou alors je l'interpréterai à ma façon.

A ces mots il découvrit une belle rangée de dents, montrant de la manière la plus explicite qui fut quel serait le sort réservé à la louve rousse si sa réponse tardait trop ou si elle ne lui convenait pas. Oxymore savait qu'il jouait avec le feu en la provoquant ainsi. Mais il aimait ça. Jouer avec de tels personnages, aussi imprévisibles qu'il pouvait l'être, était ce qui le tenait réellement en vie.

Le printanier laissa aller son pouvoir, le tenait-il sur moi auparavant... je ne pouvais le dire. Il rasa de près les poils de mon oreille droite. Je ne bougeais point, hormis un léger mouvement d'oreille agacé. Par moment, l'envie de lui sauter dessus pour le décapiter me montait en tête, mais je devais tenir. Il ne fallait pas que je lui montre entièrement l'étendu de mes capacités sinon le jeu deviendrait inégal. Le printanier me fixait de ses yeux sombres. Je me gardais de faire un mouvement, attendant sa réaction à venir.

- Et si, à tout hasard, je refusais. Et que je décidais que te tuer et porter ta carcasse à Moune me serait bien plus profitable ? Parce que je suis un profiteur bien entendu, que ferais-tu pauvre petite automnale ?

Sa question m'amusait, mais je me retiens de me mettre à rire. Après tout, que pouvait bien représenter la mort pour moi. Un jeu. Une fatalité. Un passe-temps. Qui sait ce que mon cerveau pourrait bien inventer en réponse à cette question. Je laissais passer le temps, le silence reprenait peu à peu la place auquel il avait droit entre nous.

- Le temps file, ne tarde pas trop à donner ta réponse ou alors je l'interpréterai à ma façon.

Il découvrit les dents, me présentant une impressionnante rangée de dents étonnements blanches pour un individu de son âge. Je le regardais, impassible, alors qu'il tentait de faire quoi... m'intimider peut-être qui sait. Je n'en avais que faire. Il n'était pas près de m'effrayer ce gros là. J'avais maté du plus gros loup que lui, après tout, je ne suis pas la meilleure assassin automnale de la meute pour rien. Je me décidais finalement à répondre à sa question, j'avais pesé mes mots malgré tout. Évitons tout de même de l'irriter pour rien.

- Tout cela est hypothétique au fait que tu devrais d'abord me vaincre, ce qui ne risque pas d'arriver de si tôt. Puis, si par chance tu y arriverais je pourrai raconter à tout le monde là-haut la raclée que je t'aurai mis et je reviendrais te hanter juste pour le plaisir.

Je n'avais jamais pensé à cette possibilité avant, mais désormais l'idée de revenir hanter les vivants après ma mort m'amusait bien. Je souris à mon tour à mon interlocuteur, lui dévoilant l'étendu de ma dentier affûtée prête à le décapiter s'il osait le moindre geste agressif envers moi. Je m'assis sagement en baillant ouvertement à m'en décrocher la mâchoire, tout cela commençait à m'ennuyer.

- Tu te décides le gros? J'ai pas que ça à faire. Si tu veux pas de moi avec toi, j'irai voir ailleurs qui me fait une meilleure offre. J'ai rien à perdre moi, mais toi oui. Alors?

- Tout cela est hypothétique au fait que tu devrais d'abord me vaincre, ce qui ne risque pas d'arriver de si tôt. Puis, si par chance tu y arriverais je pourrai raconter à tout le monde là-haut la raclée que je t'aurai mis et je reviendrais te hanter juste pour le plaisir.



Oxymore lui jeta un regard blasé. Alors elle n'avait pas trouvé mieux ? N'avait-elle pas compris que s'il ne craignait pas les vivants il ne craignait pas plus les morts ? Elle le décevait. Profondément. Mais, dans le même temps, il se rendait compte qu'il avait trouvé quelqu'un de sa trempe. Quelqu'un à sa mesure. Il aurait tant aimé affronter en combat singulier la louve rousse. Ca aurait probablement été quelque chose d'aussi épique que sa bataille contre l'ancien Alpha Estival. Il avait entendu dire qu'il était mort. Si c'était bel et bien de son fait il en était ravi, cela voulait dire qu'il avait réussi à vaincre l'un des loups les plus puissants de Four Seasons. Il hésita à la dire à l'automnale. Il ne savait pas si cela l'avancerait à grand chose après tout. De toute manière son choix était désormais fait. Elle viendrait. Peut-être que Moune ne la trouverait pas trop à son goût mais qu'importe. Il faisait ce qu'il voulait. Il était le Prince des Ténèbres et elle n'était que sa compagne. Il l'aimait. Il l'aimait de cet amour fou qui était le sien mais il ne la laisserait pas se mettre en travers de son chemin.

- Tu te décides le gros ? J'ai pas que ça à faire. Si tu veux pas de moi avec toi, j'irai voir ailleurs qui me fait une meilleure offre. J'ai rien à perdre moi, mais toi oui. Alors ?

Un grondement sourd émana du loup noir. Elle n'était pas forcée de l'insulter. Il pouvait lui aussi jouer à ce petit jeu la crevette n'avait pas l'air de beaucoup apprécier son surnom improvisé. Et il pouvait la tuer en une seule pensée. Il était un fléau sans limites parce que son pouvoir était trop grand. Il finirait pas s’autodétruire, il en avait l'intime conviction. S'il n'en parlait pas c'était qu'il ne voulait pas que l'on sut que son don avait des limites mais il savait que la prochaine fois qu'il en abuserait il serait un loup mort. Mais cela ne l'effrayait pas. Pas plus que l'idée abstraite de peut-être rejoindre les âmes de ceux qu'il avait persécutés, tués, violés. Il ne les avait pas craint dans la vie il ne les craignait pas dans l’au-delà.

- Je te suggère de ne pas te montrer trop présomptueuse. Je peux te tuer en une pensée. Peut-être as-tu des dons puissants mais je puis t'assurer que, contre moi, tu ne peux pas grand chose. Tu ne peux pas me contrer. Tu ne peux pas savoir où je vais frapper. Tu n'imagines même pas à quel niveau je peux t'atteindre. Alors cesse ces sobriquets ou tu n'auras jamais l'occasion d'aller chercher de meilleures offres ailleurs.

D'autant plus qu'il doutait qu'elle put trouver de telles choses. Le Printemps serait bientôt au faîte de sa puissance. Rien ni personne ne serait capable de les surpasser. Elle n'en douterait bientôt plus. Tout Four Seasons serait au courant lorsqu'ils auraient éradiqué les autres clans. Seraient épargnés ceux qui voudraient bien les rejoindre mais sinon aucun quartier ne serait fait. Tous devaient mourir. Revenant à son problème présent le grand loup noir se releva lestement, faisant jouer avec aisance les muscles puissants de sa lourde carcasse.

- Il va falloir faire quelques présentations. Moune sera ravie de voir que nous recrutons même en dehors des neutres. Ceci dit peut-être pensera-t-elle que tu n'es qu'une espionne. Je ne peux pas prévoir sa réaction, à toi de faire bonne impression.

De nouveau son sourire plein de crocs fit son apparition. Qu'elle joue avec sa reine au même petit jeu qu'avec lui et elle mourrait. Il n'hésiterait pas une seule seconde à faire imploser son cœur ou, plus simplement et coûtant moins d'énergie, perforer l'artère aorte. Son sang emplirait doucement toutes les cavités de son corps avant qu'elle ne meure étouffée ou à cause du liquide vital perdu. Dans tous les cas la distraction serait la bienvenue en cette maussade journée. Comprenait-elle la signification de son regard ? Il n'en savait rien et il s'en fichait éperdument. Il tourna les talons, bien conscient qu'il faisait une proie facile ainsi. Ses sens étaient tendus vers la louve. Allait-elle le suivre sagement ou tenter une nouvelle épreuve de force ?

PS. : Pouvons nous considérer ce RP comme terminé? J'aimerais intervenir dans le RP de l'event avant qu'Oxymore ne le fasse ;)

[RP terminé]