Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Il était revenu de mission. Encore. Il était fatigué mais bouillait d'une impatience qui faisait disparaître toute douleur dans ses pattes. Il l'attendait elle. Melda. La lumière de sa vie, celle qui faisait battre son cœur. Depuis combien de temps il n'aurait su le dire. Il avait l'impression de l'avoir attendue toute sa vie. Maintenant qu'elle était là il ne saurait la laisser s'en aller.
Ces pensées flottaient dans son esprit alors qu'il guettait, tendu, le moindre bruit annonçant que quelqu'un viendrait dans sa direction. Il ne pensait pas que quelqu'un d'autre connaisse cet endroit aussi il était presque certain que les premiers pas qu'il entendrait seraient les siens. Il sourit alors même qu'il était seul. Il souriait toujours lorsqu'il pensait à elle. Elle lui était devenue indispensable. Il était rentré et il l'attendait ici. Il ne savait pas vraiment quand est-ce qu'elle allait venir mais il savait qu'elle viendrait. C'était le plus important. C'était un accord tacite entre eux. Ils se retrouvaient soit ici soit près de la Salle du Conseil mais, petit à petit, ce dernier endroit n'était plus devenu un de leur lieu de rendez-vous. Ils venaient ici. Parce qu'ici ce n'était qu'à eux. Il finit par percevoir ce qu'il guettait si avidement. Des bruit de pas. Des pas légers comme un nuage mais qui semblaient pressés. Le LibreLune ne quittait pas l'entrée des yeux. Il l'attendait. Elle finit par apparaître. Toujours aussi belle dans les rayons obliques de la fin de journée avec sa fourrure crème aux reflets roses et bleus.
Tsume se redressa immédiatement, allant doucement vers elle. Leur relation ne s'était pas toujours déroulée sans heurts mais ils étaient maintenant de nouveau unis. Rien ne pourrait détruire leur amour. Oui, il se sentait parfois un peu niais mais cela lui importait peu. Il laissa son museau frôler celui de sa compagne.

- Bonjour ma belle, murmura-t-il doucement. Il parla ensuite plus fort, normalement. Alors, comment vas-tu depuis la dernière fois ? Je suis désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt. J'ai du rester en terres printanières plus longtemps que prévu.

Il se détacha un peu d'elle, ne se lassant pas de la regarder. Il sourit, simplement heureux d'être là en sa compagnie. Il se détourna, retournant près du bosquet qu'il venait de quitter. Il avait chasser avant de venir, ramenant un lièvre. Ce n'était pas le bout du monde et ce n'était certainement pas ce qui leur aurait rempli l'estomac s'ils avaient eu réellement faim mais bon. Désignant sa prise de la tête il sourit de nouveau à sa belle :

- J'ai pensé qu'un petit en cas te ferait du bien. Et puis, si ça ne suffit pas on pourra toujours y retourner. On a tout le temps que nous voulons.

Ferme les yeux petits ange, ne pense plus à rien, laisse tes peines derrière toi, elles ne sont qu'un frein à ton bonheur, tu y as droit au même titre que les autres. Je me repasse les paroles de ma mère juste avant de fermer les yeux, me laissant glisser dans les bras de Morphée, un grand sourire sur le visage. Il y avait longtemps que je n'avais pas été aussi heureuse, qui sait c'est probablement à cause des derniers évènements ou pour ceux à venir.

Mon coeur s'accélère. Ma respiration se fait courte et sifflante. Mes yeux se ferment. Ton souffle chaud dans mon cou. Le contact de tes pattes sur mes reins. La passion de l'acte. Mais surtout l'amour de l'union. Pourquoi? Alors que ça ne sert à rien. J'ai cédé à tes avances. Une fois de plus. Tu me rends folle. Allègrement amoureuse de toi. Cédé pour ton plaisir. Pour que tu sois heureux. Joue avec moi. Je serais ta marionnette. Jusqu'au levé du jour. Ou même jusqu'à la fin.

Je me réveille, le souffle agité par mon rêve qui fut aussi réel que ce jour là. Je sentais encore par moment le contact de Tsume contre mon corps. Je devais lui parler, lui annoncer. J'ignore comment il ca réagir, nous nous étions tant fait de mal à ce sujet, par ma faute. Étirant mes mes pattes en baillant à n'en plus finir, je me relève pour sortir de ma tanière de la dernière nuit, n'ayant pas de véritable demeure fixe sans lui. Il me manque. J'appréhende avec angoisse sa réaction alors que je lui annoncerai la joyeuse vérité.

Le vent soufflait doucement à travers la forêt, chassant la brume. Une course poursuite qui se finit étendu dans la poudreuse, provoquant une chute de flocon sur nos museaux. Mes lèvres trouvent les tiennes pour te voler un tendre baiser. Il y a quelque chose de différent en moi aujourd'hui, je ne veux que toi, tout entier. Comble moi comme jamais. Soit prisonnier de mon coeur et mon corps.

Les images me reviennent tout entières, c'était si doux. Il me tarde de me retrouver encore contre lui pour lui voler un baiser. Je me met en marche, délaissant la plaine pour entrer dans le labyrinthe, notre lieu de rendez-vous. Je sais qu'il sera là, il y est toujours. Je vagabonde un moment à travers le dédale de chemin, je ne peux retirer le sourire radieux de mon visage, n'y cesser d'imaginer le sien quand je lui annoncerai.

Prisonniers l'un de l'autre. Amants amoureux que la passion emporte. Deux êtres dont les coeurs battent à l'unisson. Un ultime acte charnel pour prouver son amour à l'autre, ou serait ce plutôt pour donner son âme à l'aimé... Prends mon âme, elle est tienne. Je garderai ton âme tout près de mon coeur.

Je tourne avant le dernier couloir, je sais que tu es là tout au bout. M'attendant certainement près du buisson que je t'ai montré la première fois que nous sommes venus ici ensemble. J’accélère le pas, mon coeur bat la chamade. Je l'aime tant, sans lui je n'ose pas imaginer ma vie. Comment ais-je pu croire qu'il allait m'abandonner pour un échec?

Embrasse moi. Prends possession de mon corps. Laisse aller la passion. Soit doux, ne me fait pas mal. Le plaisir inonde mon être à chacun de tes mouvements. Des vagues successives de bonheur qui font couler mes larmes. Des larmes de joie. La joie d'être tienne à part entière. Laisse moi profiter de toi toute la nuit durant.

L'impression d'être sur un nuage ne me quitte pas, c'est d'un pas aérien que je débouche au bout du chemin, t’apercevant enfin. Toujours aussi beau, assis juste à côté du fameux buisson. Tu te relèves à mon approche, venant frôler mon museau du tien une fraction de seconde.

- Bonjour ma belle. Alors, comment vas-tu depuis la dernière fois ? Je suis désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt. J'ai du rester en terres printanières plus longtemps que prévu.

Je n'ai même le temps de répondre que tu t'éloignes, allant cherchant un lièver fraîchement tué. Tu penses vraiment toujours à tout, prévoyant et attentif au moindre des besoins des autres, du moins des miens. Désignant ta proie tu me souris et je m'empresse de m'avancer vers toi en te souriant à mon tour.

- J'ai pensé qu'un petit en cas te ferait du bien. Et puis, si ça ne suffit pas on pourra toujours y retourner. On a tout le temps que nous voulons.

Plus par politesse que par réelle faim, je prend une bouchée du lièvre, il est goûtu à souhait. Je relève la tête pour capter ton regard gris, j'ai bien d'autres choses à l'esprit que celle de penser à me nourrir, même si dans ma situation je dois prioriser ma santé pour quelques temps. Le vent agite doucement les feuilles du petit arbre, les emportant avec lui. L'automne est ma saison préférée, non pas seulement parce qu'elle vu grandir, ni parce que mon père en est issu, c'est bien plus que cela, un sentiment que je ne peux expliquer.

- Tu m'as manqué

Je lui vole un rapide baiser avant de repousser la proie de la patte. Elle me lève un peu le coeur en fait, mais je masque mon trouble.

- Il faut que je t'avoues quelque chose.

Je pris un air quelque peu triste et renfermé, voyons voir s'il va deviner.

Tsume regarda sa compagne prendre un peu de ce qu'il avait apporté. Il savait que ce n'était pas grand chose mais aimait avoir de telles attentions pour elle. Elle était son rayons de soleil, il était de son devoir de faire en sorte qu'elle soit heureuse pour qu'elle continue de briller. Ils s'était disputés il y avait peu de temps au sujet des enfants qu'elle ne pensait ne plus jamais pouvoir avoir. Lui n'en était pas si sûr. Ce différent les avait séparé un certain temps.
La louve le tira de ces sombres pensées en lui disant combien il lui avait manqué et en lui volant un baiser. Un sourire bêtement heureux vint instantanément se plaquer sur son visage. C'était à se demander comment il avait bien pu faire sans elle tout ce temps. Il vit cependant le visage de Melda se faire plus sombre alors que lui souriait comme un idiot. Son sourire se fana à cette constatation. Qu'est-ce qu'il pouvait bien encore se passer ? Il repassa dans sa tête les images de l'arrivée de l'automnale ici, quelques instants plus tôt, sans trouver de problème apparent. Il fronça légèrement les sourcils d'autant plus inquiété par les mots qu'elle venait de prononcer :

- Il faut que je t'avoue quelque chose.

L'inquiétude monte d'un cran. Que veut-elle dire par là ? Qu'a-t-il bien pu faire cette fois ? Oui, il est resté longtemps en territoire printanier et devait sentir la fleur à pleine truffe mais il n'y pouvait rien si sa mission l'avait conduit là bas. Quoique, non, ça elle lui en aurait parlé directement, sans préambule. Et puis, elle savait très bien qu'il était lié de telle manière à la guilde qu'il ne pouvait désobéir. D'autant plus que cela ne lui effleurait même pas l'esprit. Il aimait ce qu'il faisait, il aimait faire régner l'ordre sur les quatre saisons. Elle le savait aussi. Le froncement de sourcils du loup gris s'accentua tandis qu'il formulait des hypothèses qu'il rejetait l'une après l'autre. Finalement, vaincu, il se décida à poser la question, certain que cela allait déplaire à sa compagne qui devait très probablement souhaiter qu'il devint télépathe. Tout du moins, c'était ce que la mine qu'elle arborait annonçait.

- De quoi est-ce que tu veux parler ? Il s'est passé quelque chose pendant mon absence ?

Son inquiétude perçait plus ou moins dans sa voix. Il aurait pu la masquer mais, avec elle, il ne jouait pas la comédie. Il se l'était interdit. S'il y avait bien un moment dans sa vie dans lequel il ne pouvait mentir c'était bien en amour, c'était bien auprès d'elle. Il se rendit compte que ses muscles s'étaient tendus dans l'attente d'une réponse plus claire. Il s'efforça de se relâcher. Ce n'était que Melda, elle n'allait tout de même pas lui sauter à la gorge parce qu'il n'avait pas deviné du premier coup ce qu'elle voulait dire.

- Si tu ne veux pas me le dire donne moi au moins des indices pour que je puisse deviner.

Il esquissa un petit sourire, espérant que cette feinte fonctionnerait.

- De quoi est-ce que tu veux parler ? Il s'est passé quelque chose pendant mon absence ?

Tsume était inquiet et cela transparaissait dans son ton de voix et son haussement de sourcil. Il était même tendu, je pouvais voir ses muscles puissant prêt pour l'effort. Il se détendit quelqu'un, réalisant surement que ce n'était que moi et non pas un horrible monstre sanguinaire. Je réfléchissais, j'ignorais si j'avais envie de jouer aux devinettes ou pas avec lui. Je n'aimais pas lui torturer l'esprit, mais en même temps le jeu était si tentant...

- Si tu ne veux pas me le dire donne moi au moins des indices pour que je puisse deviner.

Il avait choisi pour moi. J'avais du mal a choisir des indices qui n'allaient pas lui vendre trop facilement la mèche. Je lui souris avec amusement, cela allait encore plus l'embrouiller. Je me relevais et viens me coller tout contre lui en lui volant de nouveau un baiser. Il sentait fortement les fleurs, mais cela ne me dérangeais pas le moins du monde. Je suis une automnale qui aime les fleurs après tout. Ça me vient de ma mère, elle était printanière et amoureuse des fleurs jusqu'à sa mort et même au-delà. Je sens parfois sa présence autour de moi, je sais qu'elle veille sur moi, sur nous. Elle aurait surement aimé Tsume, du moins je l'espère.

- Des indices ? C'est quelque chose de bien dont tu es en partie responsable.

En effet, sans lui ça n'aurait pas été possible, sauf si j'étais allé voir un autre mâle ce que je serai bien incapable de faire. Je ne suis pas comme mon jeune frère, même si me doute qu'il fait cela pour oublier quelque chose ou pour cacher une vérité quelconque et non pas pour avoir 75 millions de louveteaux. Je le verrai mal en éduquer un seul. Contrairement à Tsume que j'imagine sans problème dans le rôle de père.

- Quelque chose qui te rendre à coup sûr heureux. Du moins je l'espère.

Le sourire que la louve lui adressa ne le rassura pas vraiment quant à ce qui avait bien pu se passer. Enfin, rien de grave apparemment. Elle ne sourirait pas sinon, n'est-ce pas ? Tout du moins le loup gris voulait y croire. Il ne voulait pas songer plus de quelques secondes qu'il avait pu arriver malheur à son aimée de quelque manière que ce soit. Elle posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Un baiser volé de plus. C'était comme un jeu entre eux. Un jeu qui ne prendrait probablement jamais fin.

- Des indices ? C'est quelque chose de bien dont tu es en partie responsable.

Tsume fronça légèrement les sourcils. De quoi voulait-elle diable parler ? Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire encore ?! Des fois qu'elle commence à l'accuser de ne pas avoir pris assez soin d'elle à cause de ses missions à travers Four Seasons... Non, ça ne pouvait pas être ça. C'était une situation qu'elle avait accepté depuis longtemps. Et heureusement parce que ce n'était pas quelque chose qui risquait de changer. La guilde faisait partie de sa vie au même titre qu'elle et il faudrait composer avec. La louve crème reprit bien vite. Peut-être avait-elle perçu le trouble de son compagnon. Ils étaient si proches l'un de l'autre maintenant qu'ils n'avaient plus vraiment besoin de mots pour se comprendre.

- Quelque chose qui te rendre à coup sûr heureux. Du moins je l'espère.

La lumière commença lentement à se faire dans l'esprit du LibreLune. Des petits indices se révélaient comme tant de petits cailloux que l'on jette dans une mare jusqu'à ce que les remouds atteignent la berge. Son sourire naquit doucement sur ses babines, illuminant ses yeux d'une joie sans borne. Père ! Il allait être père ! Il planta ses prunelles grises dans celle de sa compagne.

- Je crois que j'ai deviné.

Il s'approcha d'elle, collant son front contre le sien et il ferme doucement les yeux, laissant le bonheur de cette découverte l'envahir totalement. Il voulait profiter de cet instant. Ce n'était pas une annonce que l'on pouvait s'attendre à recevoir tous les jours. La vie leur souriait enfin. Melda allait retrouver le sourire. Elle comprendrait alors que tous les ennuis n'avaient été rien comparés au bonheur qu'ils ressentiraient. S'ils avaient surmonté des épreuves ensemble c'était pour pouvoir vivre ça. Pour montrer que leur amour était plus fort que les embuches que leur envoyait le destin.

- On va être parents Melda ... Parents ... Tu vois, je t'avais dit que ça serait nous un jour. Que le bonheur n'était pas réservé aux autres.

Il avait deviné, j'en étais certaine. La tension que je sentais chez lui c'était évaporée en une fraction de seconde, laissant place à un doux ressenti de bonheur. Mon Tsume tourna la tête vers moi, plongeant ses prunelles grises dans les miennes. J'allais me perdre à nouveau dans la profondeur de son regard.

- Je crois que j'ai deviné.

Il vint coller son froid tout contre le mien en fermant les yeux, je me laissais emporter par son bonheur. C'est une émotion avec laquelle j'ai dû mal depuis un bon moment, mais avec lui j'ai l'impression que les beaux jours sont à venir en quantité.

- On va être parents Melda ... Parents ... Tu vois, je t'avais dit que ça serait nous un jour. Que le bonheur n'était pas réservé aux autres.

Parents... ce mot résonnait drôlement dans mon esprit. Je pensais à mes deux mères et à ce qui leur étaient arrivée en donnant naissance, l'une en était décédée. Je chassais cette pensées aussi tôt qu'elle apparu, je n'avais pas envie d'assombrir notre journée. Je relevais lentement la tête pour croiser son regard, je l'observais en souriant bêtement. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un, s'agita dans mon ventre, me donnant un coup brusque dans les flancs. Je fis la grimace avant de remettre mon sourire en place.

- Je crois que ça ne devrait plus tarder, ils sont de plus en plus turbulents ceux là.

Il regarda Melda sourire, il avait bel et bien raison. Ils allaient être parents ! C'était tout simplement merveilleux. Il regarda sa belle grimacer un instant avant que le sourire lui revienne. L'explication ne tarda pas à venir.

- Je crois que ça ne devrait plus tarder, ils sont de plus en plus turbulents ceux là.

Le loup gris fronça légèrement les sourcils. Il ne voulait pas qu'il lui arrive quoique ce soit. Qu'elle souffre à cause de leurs enfants le mettait mal à l'aise. Il ne savait pas vraiment de quelle manière il devait se comporter. Elle semblait si frêle par moment qu'il avait peur que tout cela ne la brise. Mais il était heureux, tellement heureux qu'elle porte leurs enfants. Qu'il n'y en ai qu'un ou quatre ce serait la même chose pour lui. Ils les aimerait de la même manière. Il embrassa doucement sa compagne.

- J'espère qu'ils ne t'en font quand même pas trop voir. Et qu'ils seront un peu moins turbulents une fois parmi nous, plaisanta-t-il.

Il avait tellement hâte ! Mais quelques angoisses venaient tout de même s'ajouter dans ce merveilleux tableau. Il craignait de ne pas être à la hauteur, de ne pas être ce père assez présent. Il craignait aussi la réaction de la guilde. La guilde sait et voit tout. Il était certains que les Anciens savaient pour Melda et qu'ils étaient même au courant avant lui de sa grossesse. Il espérait qu'ils continueraient à regarder tout ça de loin sans chercher à intervenir. Tsume supposait qu'ils le laisseraient faire ce qu'il voulait tant que cela ne le menait pas à négliger ses devoirs. Il adressa un sourire plein de tendresse à sa belle.

- Crois-tu que certains suivront mes traces ? Je ne sais pas si je leur souhaite ou non d'appartenir un jour à la guilde. Cela complique bien des choses. Ce serait plus simple pour eux s'ils restaient simplement automnaux ne crois-tu pas ?

Oui, la venue de ces petits soulevait bien des interrogations dans la tête du loup gris toujours trop inquiet.

Un baiser papillon, de ceux qui vous élève le coeur et vous font tourner la tête. Je respirais calmement, calquant les battements de mon coeur sur ceux de Tsume. J'étais heureuse en cet instant précis et j'aurais voulu qu'il dure toujours.

- J'espère qu'ils ne t'en font quand même pas trop voir. Et qu'ils seront un peu moins turbulents une fois parmi nous.

La remarque de Tsume me fit sourire, ils étaient en effet de plus en plus turbulents, mais rien de trop dérangeant. Parfois il m'arrivait de me demander si les coups de pattes dans mon ventre n'était pas plutôt des demandes d'attention puisqu'ils se tenaient tout à fait tranquille quand je leur chantais des berceuses.

- Crois-tu que certains suivront mes traces ? Je ne sais pas si je leur souhaite ou non d'appartenir un jour à la guilde. Cela complique bien des choses. Ce serait plus simple pour eux s'ils restaient simplement automnaux ne crois-tu pas ?

Je le sentais soucieux et ses inquiétudes concernant les petits à naître me tracassais quelque peu aussi. Je souris tendrement à mon amoureux en retour de son sourire, cherchant à lui transmettre mon calme.

- Ne t'en fais pas, ils choisirons la voix qui leur semble la plus juste et nous les aimerons peu importe leur choix.

J'avais foi en mes paroles, nous les aimerions peu importe les circonstances et les évènements à venir. Comme mes deux mères m'avaient aimé à travers les épreuves durant toute ma vie. J'allais reprendre la parole quand une violente douleur me coupa le souffle, ce n'était pas les habituels coup de pattes de mes petits. J'avais assisté à quelques naissances et je savais plus ou moins à quoi m'attendre, mais c'était beaucoup plus douloureux que ce que j'avais pu imaginer. Je me reculais d'un pas, me décollant de Tsume, je devais m'étendre quelque part et le dessous de l'arbre serait parfait.

Je m’allongeais en douceur, veillant à ne pas bouger trop brusquement puisque les contractions qui se rapprochaient me donnait bien du mal. Je soufflais le plus calmement que je pouvais, mais les larmes sur mes joues trahissait mon état. Je tournais la tête vers Tsume, l'implorant du regard de venir à mes côtés, je ne voulais pas traverser cette épreuve seule. Il s'approcha doucement, j'ignorais ce qui se passait dans sa tête, mais dans la mienne je tentais de ne pas céder à la panique. Je fermais les yeux une fraction de seconde, juste le temps de sentir mes pattes arrières devenir humides et que les contractions ralentissent. Je pu enfin souffler un moment, dans l'attente angoissante des prochaines douleur à venir.

Je me retournais pour attraper la petite de manière délicate entre mes dents, la léchant pour la réchauffer et la nettoyer. Un pelage gris semblable à celui de Tsume avec une trace blanche sur le museau, ma fille était des plus magnifique. Je levais les yeux vers mon amoureux, trop heureuse pour être ne serait ce que capable de décider d'un nom.

Spoiler:

- Ne t'en fais pas, ils choisirons la voie qui leur semble la plus juste et nous les aimerons peu importe leur choix.

Tsume sourit à sa compagne. Elle avait raison. Il ne fallait pas se faire tant de soucis pour l'avenir de ces petits qui n'étaient même pas encore venus au monde. Il poussa un petit soupir. Ces enfants leurs donnaient déjà du soucis. C'était fou ... Il ne se souvenait pas avoir été une telle source d'interrogations pour Kaede. C'était sûrement qu'il ne le savait pas.
Soudain il vit le visage de Melda se crisper. Son sourire se dissipa instantanément. Que se passait-il ?! Il la regarda s'allonger sous leur arbre, incapable de faire le moindre geste. Dans son esprit c'était la panique la plus totale. Sa belle lui adressa un regard. Un simple regard qui voulait dire tant de choses. Un regard qui l'obligea à s'avancer. Il aurait préféré être au milieu d'un combat qu'ici. Il se sentait si inutile. Mais il s'avança tout de même. Il le fallait, il l'avait lu dans ses yeux. C'était ce qu'elle voulait. Elle avait besoin de son soutient. Il ne savait que lui dire aussi se contenta-t-il de se coucher auprès d'elle. Il lécha délicatement ses larmes, la soutenant de toute son âme. Il ne pouvait rien faire pour amoindrir sa douleur mais il pouvait être là. Il pouvait être présent. Une odeur de sang se répandis dans l'air alors que venait au monde le premier des petits. Le premier mais peut-être le dernier qui pouvait le dire ? Il s'écarta un peu, laissant à Melda le soin de s'occuper comme il convenait de la petite. Le gris de son pelage fit chaud au cœur du grand loup. Elle était comme lui. Comme lui ou presque. Une liste blanche et quelques arabesques roses pour rappeler que si elle avait bien un père, elle avait aussi une mère. Tsume murmura quelques mots à sa compagne :

- Elle est magnifique, la plus belle de toutes, belle comme un soleil. Et elle annonce notre nouvelle vie. Lyia, cela lui conviendrait bien n'est-ce pas ?

Ils n'avaient jamais eu le temps de réfléchir aux noms de leurs futurs enfants. Le LibreLune avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Il venait tout juste d'apprendre que Melda attendait des petits et voilà que ces derniers s'invitaient immédiatement après. Il tentait de calmer les battement anarchiques de son cœur. Elle ne devait pas percevoir son agitation. Il devait être fort pour elle. Alors il commença à chanter, la voix un peu altérée par l'émotion. Il chantait cette seule chanson qu'il connaissait. Cette chanson dont il n'avait jamais connu les paroles mais qui avaient bercée sa propre enfance.

- Elle est magnifique, la plus belle de toutes, belle comme un soleil. Et elle annonce notre nouvelle vie. Aurore, celle qui arrive juste avant le début du jour. Cela lui conviendrait bien n'est-ce pas ?

La voix de Tsume n'avait été qu'un murmure, mais j'approuvais ses paroles et donc son choix d'un simple mouvement de la tête. Ce nom lui allait à merveille. Notre fille. Elle était à mes yeux la plus belle de toute les loupiottes de Four Seasons et ce quoi quand dises les autres. La mélodie chantée par mon compagnon était réconfortante, me laissant emporter par les notes douces je fermais les yeux, oubliant jusqu'à la douleur pour me concentrer sur la chanson. Je sentais les contractions, des élans de douleur parcourant mon corps, mais je me laissais bercer par la mélodie de Tsume. Le second petit vient au monde plus rapidement que sa soeur. Je répétais avec lui le même procéder, l'attrapant avec douceur pour le nettoyer. Son pelage clair me réchauffa le coeur, trois des ses pattes arboraient un marron comme sur les miennes, son ventre gris foncé, le bout de son oreille argenté et le cercle marron autour de son oeil le rendait tout à fait magnifique. Mon fils. Je souris en levant les yeux vers Tsume, plaçant mon petit contre sa soeur.

- Elwyn, j'ignore pourquoi, mais j'ai l'impression que ce nom est fait pour lui.

Je posais ma tête contre le cou de Tsume, espérant que mes souffrances étaient finies.

Spoiler:

Un second petit vint au monde. Tsume de cessait sa mélopée. Il avait l'impression que son cœur allait éclater de bonheur et de stress. Il se sentait tellement impuissant. Il regarda d'un œil bienveillant la petite boule de poil prendre place aux côtés de sa sœur. Sur lui les couleurs de ses deux parents se mêlaient de manière encore plus évidente que chez la petite Aurore. Il portait même un peu de cette couleur argentée si particulière. Ses yeux rencontrèrent ceux de sa compagne lorsque celle-ci prononça le nom qu'elle avait choisi pour leur enfant.

- Elwyn, j'ignore pourquoi, mais j'ai l'impression que ce nom est fait pour lui.

Un nom assez particulier mais plutôt joli. Tsume pensait à un autre nom mais il ne prononça pas une seule parole. C'étaient leurs enfants à tous les deux. Ils devaient faire ces choix ensemble. Cependant, un autre nom flottait dans l'esprit du loup gris. Un nom qu'il avait toujours rêvé de voir porté par l'un de ses enfants. Un nom qui lui avait été transmis par Kaede. Par cette louve qui avait tout été pour lui. Mère et mentor tout à la fois. Elle n'existait plus que dans son cœur et dans l'esprit de certains LibreLunes. Il aurait voulu qu'elle continue de vivre encore après sa mort à lui. Que quelqu'un se souvienne d'elle. Elle vivrait un peu en eux s'il pouvait leur donner ce quelques syllabes qui lui plaisaient tant.

- C'est un nom parfait, je suis sûr et certain qu'il le portera bien.

Il donnait son assentiment, ne parlant pas de Kaede. Il ne voulait pas blesser Melda. Cela avait l'air d'être important pour elle. Il sourit et lécha doucement son front. Il l'aimait tant.

Tsume acquiesça, mais je sentais un soupçon de je-ne-sais-quoi dans sa voix. J'allais lui demander si tout allait bien quand les contractions reprirent. J'avais mal dans tout corps, les larmes tâchaient mes joues, mais il me suffisait de regarder mes deux petits, nos petits, pour que le courage et la force revienne. Mon calvaire allait bientôt finir, ça ne pouvait tout de même pas durer éternellement. Je cherchais le regard de Tsume, me raccrochant à lui telle une désespérée. J'avais besoin de lui maintenant, plus que jamais, il était la force qui me permettait de tenir le coup malgré la souffrance qui me vrillait le ventre.

Tout cessa spontanément alors que l'odeur du sang me montait une dernière fois au museau, me donnant un léger haut le coeur. En tournant la tête je pu l’apercevoir, mon second fils, couvert de matière biologique visqueuse. Je l'attrapais et le nettoyais à son tour. La teinte cuivré de son pelage provoqua un trouble chez moi, il avait la fourrure de mon père. Des larmes de joie coulaient désormais sur mes joues, l'épreuve était fini. Je plaçais mon dernier petit contre ses frères et soeurs, le regardant se blottir entre les deux autres d'un regard maternel.

Spoiler:

Tsume regarda sa compagne mettre au monde le dernier de leur petits. Il comprit que c'était là le dernier lorsqu'il vit Melda s'allonger au sol, cessant enfin de trembler et de gémir. Le loup gris cessa de lui fredonner sa douce mélodie pour venir lécher délicatement son front. Dans un sens tout était fini mais, dans un autre, tout ne faisait que commencer. Ils allaient avoir une nouvelle vie, une vie qu'il leur faudrait construire à cinq et non plus à deux. Tout serait plus compliqué. Mais tout serait plus beau aussi. Sa belle automnale ne disait rien alors il prit la parole. Une idée trottait dans son esprit depuis qu'il avait vu son premier fils. Une idée qu'il n'avait jamais pensé pouvoir mettre en pratique.

- Si tu n'es pas contre j'aimerai qu'il s'appelle Takeo.

Il laissa sa phrase en suspend quelques instants. Devait-il expliquer les raisons de ce choix à sa compagne. Peut-être. Il prit une légère inspiration, décidant de se lancer. Il ne voyait pas de raison pour qu'elle refuse mais on ne savait jamais. Il craignait toujours la réaction des autres. Tout du moins, la réaction de ceux qu'il aimait.

- Takeo en fait c'est un nom que Kaede aimait. Elle me disait souvent qu'elle m'avait donné mon nom parce que quelque chose le lui avait soufflé. Mais que, si elle avait eu le choix, elle m'aurait donné le nom de Takeo. Le nom qu'elle aurait rêvé donné à son propre fils. Mais tu sais comme moi à quel point la guilde est exigeante ... J'aimerai faire ça pour elle.

Il espérait que Melda ne se figurerait pas qu'il voulait voir son jeune fils rejoindre les rangs de la guilde. Il lui donnait ce nom pour honorer la mémoire de celle qui l'avait éduqué. Des parents de sa belle on pouvait retrouver quelques traces dans les pelages de leurs enfants. Aucun d'eux ne portait le blanc éclatant de Kaede et ne le porterait jamais. Il était certain qu'elle comprendrait. Elle comprenait toujours, surtout lorsqu'il s'agissait de sujets aussi sensibles que son passé. Ils avaient déjà parlé de son mentor à maints reprises.

- Si tu n'es pas contre j'aimerai qu'il s'appelle Takeo.

Je me répétais le nom choisi par Tsume en boucle dans ma tête, il avait une jolie consonance qui me faisait sourire. J'allais répondre à mon amoureux qu'il n'y avait aucun problème dans son choix, même que je l'aimais énormément, mais il prit la parole avant moi. Il avait visiblement besoin d'ajouter quelque chose, d'expliquer. Il est comme ça mon Tsume, toujours cette légère incertitude à savoir s'il va déplaire ou non.

- Takeo en fait c'est un nom que Kaede aimait. Elle me disait souvent qu'elle m'avait donné mon nom parce que quelque chose le lui avait soufflé. Mais que, si elle avait eu le choix, elle m'aurait donné le nom de Takeo. Le nom qu'elle aurait rêvé donné à son propre fils. Mais tu sais comme moi à quel point la guilde est exigeante ... J'aimerai faire ça pour elle.

J'eus un léger pincement au coeur. Chaque fois que mon compagnon parlait de celle qui fut en quelque sorte sa mère, je revoyais en songe mes deux mères à moi. Les deux louves qui avaient fait qui je suis. Je les chassais de mon esprit, elles veillaient sur moi, sur nous de là où elles se trouvaient et c'était bien parfait pour moi.

- Takeo, Liya, Elwyn. Nos amours, notre sang, notre vie.

Je souris à Tsume avant de lui quémander littéralement un baiser, il ne se fit pas prier bien longtemps. Je regardais un instant nos petits, tous les trois, Liya, Takeo, Elwyn, ils formaient avec Tsume ce que je possédais de plus précieux au monde.

- Je t'aime