Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

L'été était bien installée et la chaleur du soleil était par moment éprouvante, mais je refusais de me plaindre. Mon père m'avait enfin parlé de nos origines à Lance et moi, à tout le moins il avait accepté de parler des siennes. J'avais ainsi pu en découvrir un peu plus sur ma grand-mère paternel et celui qui était mon grand-père quoique je ne risques pas vraiment de le rencontrer un jour, il est disparu selon mon père. Ça me faisait drôle de penser que dans mes veines coulait le sang de tout les clans réuni, peut-être que ça expliquait pourquoi je déteste tant ce concept de clan et que je n'arrive pas à choisir quel saison je préfère parmi toute celle qu'on m'a décrit. Je suis très indécise sur bien des choses en fait, j'ai encore du mal à comprendre le pourquoi des choses. Lance lui il comprend bien mieux que moi, il est plus doué pour se genre de chose. Il est un peu comme papa, mais en moins sage, parce que papa lui il a l'expérience des vieux loups même s'il est pas très vieux.

Je suis partie de la tanière tôt ce matin, je n'avais pas vraiment envie de voir ma famille en fait, ils ont tendance à m'énerver sans véritable raison c'est temps ci. Je n'avais aucune idée où aller si bien que j'ai simplement avancé droit devant en suivant le soleil qui se levait dans le ciel. J'aime bien le soleil, lui aussi il veille sur moi, mais pas comme le fait la lune. La lune, elle est spécial pour moi, sans elle ma vie n'aurait aucun sens je crois. La texture du sol avait changé quelque peu au fil de mes pas, l'herbe courte du bord du lac avait fait place à une herbe plus haute et surtout plus douce. C'était très agréable comme sensation sous mes pattes et je m'arrêtais un instant pour penser à ce que j'allais faire maintenant. Le soleil tapait fort sur ma tête et la soif se faisait sentir de plus en plus, je devais trouver un point d'eau, voilà de quoi m'occuper pour un moment.

Je me remis en marche, laissant tout mes sens en alerte pour tenter de trouver de quoi étancher ma soif grandissante. Un bruit d'eau qui coule fini par se faire entendre, je levais la tête pour tenter d’apercevoir d'où venait ce son, mais je ne pouvais rien voir mis à part les collines verdoyantes à perte de vue. Sans attendre, je me mis à trottiner vers le sommet d'une de ces fameuses collines, de là-haut je pourrais surement voir l'étendue de la vallée et trouver la rivière que j'entends. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour arriver en haut, la vue était magnifique et je laissais mon être s'emplir de tout le calme que je ressentais en cet instant précis. La rivière se dessinait clairement sur le fond vert, elle était juste là tout en bas de la colline sur laquelle je me tenais. C'était plus facile de monter que de descendre, je m'en aperçu bien vite quand j'entrepris de rejoindre le cour d'eau.

Je finis néanmoins par y arriver en un seul morceau, un peu sale d'avoir trébucher à quelques reprises pour me retrouver le nez dans l'herbe, mais sans blessure c'était le plus important. Je secouais la tête pour faire tomber les brins d'herbes qui s'étaient logés dans mon pelage lors d'une de mes chutes. Quoi de mieux pour enlever toutes ses tâches d'herbes que de sauter dans l'eau claire de la rivière ? C'est ce que je fis en quelques secondes, l'eau était froide au premier coup, mais elle devint vite agréable et j'en profitais pour barboter un peu comme le cours d'eau était peu profond à cet endroit. Je me détendis complètement, oubliant l'endroit où je me trouvais, j'étais bien ici. Ma soif me revint finalement et j'entrepris de laper un peu d'eau pour l'étancher.

× En ce moment, j'évite de sortir du territoire. Ita m'a croisé un jour en terres neutres, les plus dangereuses selon elle. Parce que les ennemis peuvent être n'importe qui, et qu'aucune hiérarchie ne vaut là-bas. C'est la jungle. Je pense qu'elle a passé trop de temps à l'extérieur du monde de Four Seasons, elle est devenue un peu paranoïaque. Mais je préfère éviter le problème, alors je me contente de rester bien sagement en Automne en attendant d'être blanchi totalement à ses yeux. J'y allais juste pour voir Hope, j'ai du rentrer bredouille. Ca fait longtemps qu'on s'est vus elle et moi, j'en ai assez de pas pouvoir jouer, y'a pas d'autres louveteaux dans ce territoire ! Et mes deux seuls amis pour le moment sont neutres. D'ailleurs je voulais parler d'Auron à Hope, au cas où elle le croiserait. Puis je suis ado alors j'aimerai bien voir comment elle est devenue. Je me dirige vers une petite rivière, histoire de boire un peu avant de décider si oui ou non je prends le risque d'aller chez les solitaires. Là, dans l'eau, en m'approchant, je vois une forme qui s'y trouvent. Je m'avance encore, heureux dans mon malheur de trouver quelqu'un avec qui discuter, mais il ou elle n'a pas l'odeur automnale donc je reste sur mes gardes. C'est une louve je crois, quoique c'est sûr vu son apparence -de dos en tous cas-. Automatiquement j'accélère, je veux voir sa tête pour savoir si elle est belle. Elle a le pelage brun clair, du moins c'est ce qu'on pourrait imaginer, seulement on dirait qu'il est sale... Des petits brins d'herbe sont logés dans ses poils ici et là, il serait probable que la terre change légèrement le ton de sa couleur originelle. Quoi qu'il en soit, elle semble plutôt jolie. J'arrive juste au bord ; la "louve", qui doit avoir mon âge à peu près, tapote joyeusement ses pattes sur l'eau, et se baisse pour attraper un peu d'eau avec sa langue. Je passe la mienne sur mes babines, elle est vraiment mignonne. Penché au-dessus de l'eau, je tends la patte et époussette un peu sa nuque, qui ne trempe pas dans l'eau et a gardé quelques petites herbes. A mon avis, elle a essayé de descendre la colline. Je souris, en sachant malgré tout qu'elle ne me voit pas, et lance la conversation sur un air de joie et d'amusement :

- Tu barbotes bien ?

Un petit rire s'échappe de ma bouche, et j'envoie une de mes pattes dans l'eau pour envoyer quelques gouttes sur la louve inconnue. Louve qui doit être neutre, aucune odeur spécifique, mais la même que Hope, alors elles doivent être du même clan. Je lui demanderais si elle la connait, si je parviens à discuter avec elle. Puis j'en viens à me demander si cette ado s'est faite avoir par le pouvoir fourbe de mon ami Auron. Décidément je ne connais vraiment que des neutres.

Je tapais doucement l'eau avec mes pattes, la gauche puis la droite, toujours dans cette ordre, pourquoi, je l'ignores en fait. Je sais juste que j'aime pas faire l'inverse, ça peut paraître idiot, mais bon je suis comme ça. J'étais penché pour boire avec la tête tout près de l'eau quand une ombre c'est mise à grandir à côté de moi prenant peu à peu l'apparence d'un loup. Les battements de mon coeur s’accélèrent quand je vois son ombre lever une patte et la diriger vers ma tête, pas le fait même le loup effectue le même geste. Le silence se fait dans ma tête, j'ai peur de ce qu'il pourrait faire. Et s'il me voulait du mal? Je tentais de chasser les idées sombres de ma tête et de calmer mon coeur qui s'affole sous l'effet de l'adrénaline qui circule désormais dans mes veines. Ma surprise est telle quand je sens sa patte qui passe doucement sur ma nuque, je peux voir les brindilles tomber dans l'eau juste à côté de moi. Ainsi donc ce geste était anodin, je dois vraiment apprendre à me relaxer et à ne pas m'inquiéter pour tout, c'est de plus en plus flagrant comme trait de caractère chez moi et c'est assez embêtant.

- Tu barbotes bien ?

La question est banale, même amusante, mais ce n'est pas ça qui me fait sourire, c'est plutôt la voix de mon interlocuteur. Je me souviens de la première fois où j'ai entendu cette voix, c'était une nuit sous la lune. Cette nuit là avait été pleine de doutes et d'incertitudes jusqu'à ce que je le rencontre, il avait fait taire les questions en moi sans même savoir qu'elles existaient. Il avait apaisé mon esprit troublée de jeune louve et il avait calmé la jalousie maladive que j'avais envers mon frère. Je suis toujours aussi envieuse de mon frère qu'avant, mais le voir voler ne m'apporte plus aucune souffrance, maintenant, grâce à ce loup, je sais que je suis spéciale même si je n'ai pas d'aile comme Lance.

Le loup dont l'odeur me revient si clairement au nez, cette douce fragrance de terre humide et de feuilles mortes. Je me souviens encore de son air quand je lui ai dit qu'il sentait bon, c'était un agréable souvenir pour moi. Je me mis à sourire tandis que je l'entendis rire. Sa patte décrivit une courbe dans l'air avant de s'abattre sur l'eau en m'envoyant de fines gouttelettes au visage. Il ne semblait pas m'avoir reconnu, c'était dommage, mais très compréhensible après tout il ne m'avait vu que dans le noir. Moi de même, je ne l'avais encore jamais vu et j'appréhendais un peu ce moment. Je me remis à sourire et me retournais d'un mouvement souple pour lui faire face, plongeant par le fait même mon regard dans ses yeux verts.

Je crois que j'ai oublié de respirer pendant une fraction de seconde puisque je me suis soudain étouffer. Le manque d'air est horrible comme sensation, je détournais donc la tête le temps de reprendre le contrôle sur mon souffle. Je gardais la tête basse un instant, le temps d'analyser le loup que je venais de voir dans mon esprit. Il avait un beau pelage marron, je m'étais imaginé cette teinte de couleur après avoir vu les rayons de la lune se refléter sur lui. Un joli marquage bleuté de différents tons était étalé sur l'ensemble de son corps en un agréable motif. Cachant partiellement ses yeux, une longue franche dorée comme l'éclat du blé lui tombait devant le visage. Il avait toujours les mêmes yeux et c'était étrange de le voir comme ça, c'était moins perturbant dans le noir.

- Je suis déçue que tu ne te souviennes pas de moi, Mekki.

Je gardais la tête basse et un sourire en coin apparu sur mon visage pour cacher mon trouble. J'aimais beaucoup m'amuser avec lui et le taquiner n'allait certainement pas lui faire de mal. Je finis par relever la tête en un mouvement fluide pour lui sourire franchement et le regarder dans les yeux. J'aimais sa compagnie et j'avais envie qu'il se souvienne de moi.

- Laisse moi te rafraîchir la mémoire...

Je pris un court élan en effectuant un mouvement de balancier d'avant en arrière pour finalement détendre mes postérieurs et me propulser sur lui. Il tomba à la renverse dans l'eau et je me retrouvais étendue de tout mon long sur lui, c'était plus ou moins dérangeant comme position. Ça l'aurait vraiment été si nous avions été autre chose que des amis, mais je m'étais tellement amusé avec lui l'autre fois que je ne pouvais m'imaginer une autre manière de le revoir. Il m'avait manqué, j'avais été déçu pendant longtemps de ne pas le voir venir sur mon territoire et je m'étais dit que peut-être nous n'étions pas ami. C'est dans ce temps là que mon père m'a expliqué ce que ça implique d'être dans un clan, les responsabilités et tout, j'ai donc cessé d'en vouloir à Mekki et je me suis dit que je le reverrais le temps venu. Je lui souris et approchais ma tête de la sienne pour venir murmurer à son oreille.

- Banzaï

× La louve se tourne vers moi avec un grand sourire. Imaginez ma surprise en reconnaissant parfaitement les yeux de Hope se plantant dans les miens. Ses yeux bleus foncés toujours aussi malicieux comme si elle préparait quelque chose. J'écarquille les miens en me l'observant. Comme je l'avais imaginé la nuit où l'on s'est croisés, elle est très claire, une sorte de beige-crème. Ses bouts d'oreilles sont orange, et... Elle est belle. Je rougis en me disant que j'ai failli la prendre comme simple trouvaille. Aussi vite elle se retourne, semblant manquer d'air. Profitant de ce léger temps gagné, je chasse le rouge de mes joues. Je m'apprête à lui demander si elle a un problème, mais elle répond :

«- Je suis déçue que tu ne te souviennes pas de moi, Mekki. »

Un sourire en coin et la tête inclinée vers le bas, Hope semble à la fois se moquer et à la fois... Je ne sais pas, une sorte d'expression étrange, je ne sais pas à quoi m'attendre. Bien sûr que je me souviens de toi, mais j'ai parlé en premier donc tu as pu me reconnaître... Tout ça je pense qu'elle l'a compris, malgré tout j'aimerais lui assurer. Pas le temps, c'est elle qui mène la conversation... Elle relève soudainement la tête et me regarde droit dans les yeux.

« - Laisse moi te rafraîchir la mémoire... »

Je m'attends à des mots ; des phrases, des sensations, tout ce qu'on s'était dit la dernière fois. Je m'attends à tout, ou presque. Sauf à ce qu'elle s'apprête à faire. Je la vois se balancer, ça me rappelle... Et zut. J'ai à peine le temps de réaliser que, comme il y a quelques mois, elle bondit et se jette sur moi. J'atterris dans une eau peu profonde qui éclabousse tout autour. Je ris comme la nuit où on s'est rencontrés, l'eau est gelée mais tant pis, je m'amuse bien là. C'est lorsque j'arrête de rigoler que je me rends vraiment compte du fait que Hope est totalement allongée contre moi. J'essaie d'avaler ma salive, en vain, ma gorge est comme fermée. Et puis zut, on est amis, voilà tout. Elle sourit, mon souffle se bloque une nouvelle fois. Alors elle se penche, arrive à mon oreille et lui souffle :

« -Banzaï »

Je souris de la même manière, ce banzaï-ci ne me fait pas le même effet mais je me souviens de quand on s'est amusés à jouer au beau milieu de la nuit, à la belle étoile. Comme ce jour-là, j'inverse la situation ; je ne vais pas me laisser faire quand même ! Doucement pour ne pas lui faire mal contre le cailloux en -dessous, mais rapidement je retourne Hope sur le dos avec une exclamation de victoire. Au lieu de la chatouiller, je lui lance de l'eau au museau à l'aide de ma patte, pas trop, je ne veux pas la noyer non plus. Puis je m'écarte, j'ai grandis donc grossit forcit en muscles, il faut bien qu'elle respire. Sitôt que nos corps ne sont plus l'un contre l'autre je retrouve un rythme respiratoire à peu près normal. Je lui souris et passe derrière pour la relever -gentleman, attention. Je suis content de la revoir à un tel point ; va avec l'effet de surprise, je suis ravi ! Je m'ébroue une bonne fois, les poils du dos mouillés et le bout de la mèche tombant sur le museau. D'un souffle je remets les poils blonds en place, toujours à moitié riant. Enfin je m'assois, non loin de mon amie retrouvée. Retrouvée plus grande et élégante, aussi. J'espère qu'elle n'a pas -encore- croisé le chemin d'Auron...

- Hope

Me contentant de dire son nom, je lui fais un large sourire. Je me retiens de lui faire connaître ma réflexion intérieure sur son apparence physique, je ne veux pas qu'il y est de gêne entre nous comme la dernière fois... "Troisièmement". J'avais tellement envie de la revoir, maintenant je suis doublement content ; je l'ai revue, et sans sortir du territoire. Jackpot !

- Tu m'as manquée !

En disant ces simples mots je redeviens louveteau ; mon amie m'a réellement manquée, et j'étais très impatient de la rencontrer à nouveau jusqu'à aujourd'hui. Je ne suis pas déçu, elle n'a pas l'air changée côté caractère. Quoiqu'elle parait plus paisible, à présent. A elle de me dire si je suis différent de mon côté, mais je ne pense pas avoir beaucoup changé même en passant une étape de ma vie.

Un sourire illumine à présent le visage de Mekki, il est encore mieux quand il a cet air sympathique et bienveillant. Il ne doit pas sourire tout les jours avec la famille qu'il a, disons que vivre avec un alpha autoritaire et un tueuse impitoyable, même si Mekki m'a affirmé que sa soeur à un coeur j'en doute, ne dois pas donner constamment envie de montrer sa bonne humeur. Malgré tout son statut particulier doit certainement avoir de gros avantages, il n'a certainement pas à se soucier de ce qui va arriver s'il rate sa chasse ou s'il se perd, il y a surement toujours quelqu'un pour veiller sur lui à chaque instant. Mekki usa de ses muscles comme la fois d'avant pour me faire tourner sur le dos. Je me retrouvais dans l'eau tandis qu'il m'envoyait de l'eau au visage. Mon sourire était radieux. L'automnal se relava finalement, peut-être craignait-il me faire du mal. C'est vrai qu'il était plus grand que moi et assurément plus musclé, mais je n'en avais pas peur. Étrangement, j'étais sure et certaine que jamais il n'allait me faire du mal, ni même qu'il laisserait qui que se soit me faire du mal.

Il me contourna pour m'aider à me relever, je n'avais pas besoin de lui pour me remettre sur mes pattes, mais je décidais d'accepter tout de même son aide, un vrai gentleman si on peut dire cela comme ça. Mekki prit un instant pour arranger son pelage et j'entrepris de faire de même. Je n'avais plus d'herbes dans les poils, mais je me sentais lourde d'eau. Je me secouais avec vigueur pour chasser l'humidité de mon pelage. Souvent quand je faisais cela je prenais un air de nounours puisque mon poil commençait à avoir l'épaisseur de celui de ma mère, hivernale. Mekki sortit de l'eau pour s'asseoir sur la berge non loin d'où je me tenais. Sa voix brisa le silence quelque peu gêné qui avait pris place.

- Hope

Il avait simplement prononcé mon nom, mais c'était suffisant pour me confirmer qu'il ne m'avait pas oublié. De plus, à voir le large sourire qui illumine son visage, me revoir lui fait plaisir surement autant que j'en ai à le revoir de mon côté.

- Tu m'as manquée !

J'avais envie de lui crier qu'il m'avait manqué aussi, mais je me retins de le faire. Je finis néanmoins par sortir de l'eau à mon tour pour m'asseoir sur l'herbe près de lui. Je tournais la tête dans sa direction pour lui sourire. J'avais un million de chose au moins à lui raconter. J'avais envie de tout lui dire, mais je ne savais pas trop par où commencer. J'étais quand même quelques peu hésitante, mon père m'avait bien averti que je devais cessé de parler de ma vie à tout le monde, particulièrement aux étrangers. Sauf que Mekki n'est pas un étranger, il est vrai que beaucoup de temps à passé depuis notre rencontre dans la nuit, mais il me semble le même. Alors, je ne suis pas sure si les avertissements tiennent pour lui, même que Mekki c'est mon ami. Il a un statut particulier pour moi, il est important.

- Tu m'as manqué aussi, j'espérais que tu allais venir me voir en territoire neutre, mais tu dois surement avoir des responsabilités dans ton clan. En tout cas, c'est ce que mon père dit.

Voilà j'étais parti pour être très bavarde encore une fois, je ne peux vraiment pas m'en empêcher. Mekki me connait, il le sait bien que je vais finir par lui laisser la parole à un moment donné, du moins je pense qu'il le sait, sinon il va bien le comprendre à un moment. Je lui refais un nouveau sourire avant de prendre la parole encore une fois.

- Ça fait longtemps qu'on sait vu, j'espère que t'as pas trop fait de bêtises depuis la dernière fois, sinon j'imagine même pas les corrections de ta soeur Ita.

× Mon amie sort de l'eau et me rejoint sur la berge pour s'asseoir à mes côtés. Elle me regarde et fait un sourire, laissant un court silence entre nous, avant de répondre :

« Tu m'as manqué aussi, j'espérais que tu allais venir me voir en territoire neutre, mais tu dois surement avoir des responsabilités dans ton clan. En tout cas, c'est ce que mon père dit. »

Si elle savait comme j'ai pu essayer de la rejoindre sur les terres neutres. Soit je ne la trouvais pas, soit... Bah je n'en avais pas le temps. C'est dommage qu'elle ne soit pas venue ici, ça aurait été plus facile ; et puis elle est neutre. Ce n'est pas vraiment à cause des responsabilités, je n'en ai pas encore, tout ce que j'ai à faire dans le clan c'est m'entraîner et aider à la chasse quelques fois. C'est juste une histoire de... Prudence demandée par ma soeur. Une vraie maman poule à ses heures perdues. Evidemment je n'irai pas lui répéter... Hope me sourit encore.

« - Ça fait longtemps qu'on s'est vus, j'espère que t'as pas trop fait de bêtises depuis la dernière fois, sinon j'imagine même pas les corrections de ta soeur Ita. »

Un rire m'échappe, et je fais semblant de réfléchir. Non, je ne fais pas de bêtises... Je plaisante, bien sûr que je multiplie les petits coups, mais Ita n'est -presque- jamais au courant. Et quand elle l'est, elle ne m'inflige pas de "corrections" à proprement parler, elle se contente de me disputer. Car j'ai toujours un atout, ma petite bouille de champignon tout rond à faire fondre une guimauve sans feu. Et avec ma tueuse de grande soeur, ça marche mieux qu'avec n'importe qui. Hope n'a pas à s'inquiéter, avec Ita je suis vraiment tranquille, dans n'importe quel cas.

- J'ai fait un peu beaucoup de bêtises quand même, mais les "corrections" d'Ita ne me font pas peur du tout... C'est moi le chouchou dans la tanière avec elle.

J'adresse un petit sourire accompagné d'un clin d'oeil à mon amie, avant d'inspirer longuement. Je détourne la tête mais garde un regard en coin sur Hope, avant de reprendre la parole mi-riant :

- Et toi ? Je suis sûr que tu as fait pleins de bêtises pendant qu'on ne s'est pas vus.

Je lui tire la langue amicalement et me retourne vers elle rapidement pour lui faire une léchouille sur la joue. Je peux bien la taquiner de temps en temps non ? Surtout qu'elle n'a pas l'air d'être une louve à problèmes, au contraire, à part quand elle me saute dessus en criant "banzaï" elle donne l'impression d'être très calme et posée.

Mekki ne pu visiblement s'empêcher de rire suite à ma remarque, il est vrai que sa rouquine de soeur a toujours été un sujet de plaisanterie entre nous deux. Je ne connais que ce que j'ai pu entendre par les rumeurs sur elle, le reste m'est totalement inconnu. On l'a dit cruelle et dangereuse, alors comment pourrais-je imaginer qu'elle puisse être gentille, même s'il s'agit du cas de Mekki. Il m'avait assuré que je ne risquais rien, qu'elle avait au fond d'elle même un coeur de guimauve, mais j'avais du mal à le croire malgré tout. L'automnal devait aussi être plongé dans ses pensés, car il se mit un instant à faire une drôle de tête, un peu comme celle des louveteaux qui quémandent quelques choses aux plus vieux. C'était comme si son visage faisait écho à ses pensées, c'était amusant à voir. Il cessa son petit air aussi vite qu'il avait commencé, il ne s'était surement pas rendu compte de sa mimique faciale.

- J'ai fait un peu de bêtises quand même, mais les "corrections" d'Ita ne me font pas peur du tout... C'est moi le chouchou dans la tanière avec elle.

Un clin d'oeil accompagne les paroles de Mekki, je sais qui s'amuse un peu à mes dépends, mais cela ne me pose aucun problème. Moi aussi je peux jouer avec lui. Le chouchou dit-il? Je n'en doute pas un instant, je l'imagine bien avoir une espèce de vie de pacha. Du genre qui se repose toute la journée pendant que les autres chassent pour lui et lui ramène les proies les plus délicates et raffinées que l'on peut trouver en cette saison. Rien qu'à y penser j'en ai l'eau à la bouche, j'aimerais bien manger un petit lièvre, c'est tellement délicieux, mais j'ai pour le moment bien du mal à les attraper. En fait, peut-être que Mekki n'est pas si paresseux après tout, il est pas mal musclé et je crois pas qu'on peut se faire de tels muscles en restant étendu à rien faire toute la journée. L'automnal a détourné la tête, mais je sens toujours son regard posé sur moi comme s'il m'observait du coin de l'oeil.

- Et toi ? Je suis sûr que tu as fait pleins de bêtises pendant qu'on ne s'est pas vus.

C'est ça, bien sûr que j'ai fait des bêtises moi, je fais que ça voyons ! Non, sérieusement je suis plutôt du genre calme, je dois sortir courir une bonne demi-heure chaque matin pour évacuer mon surplus d'énergie, mais sinon je ne fais pas de conneries ou du moins très peu. J'aime bien m'amuser, c'est pas pour rien que j'adore sauter sur Mekki en criant Banzaï, c'est mon petit cri de guerre personnel. Ça fait toujours sursauter Lance, sauf qu'il commence à connaître le truc maintenant et j'ai plus de mal à le surprendre comme il le faut.

Je suis plongée dans mes pensées quand je sens un truc baveux sur ma joue. Un frisson de stupeur me traverse l'échine et mon sang se glace un instant, mais je réalise bien vite que ce n'est que Mekki qui me lèche une seconde la joue. Je lui souris en coin, il s'expose à de terrible représailles par son simple geste. Je n'aime pas avoir des moments d'effroi comme cela, même si ils sont vite passés. Je me dandine d'une patte à l'autre pour venir bousculer Mekki de l'épaule. Ça aurait été plus drôle qu'il tombe à l'eau, mais bon j'ai raté mon coup.

- Non, pas trop de bêtises, en fait une seule, mais bon je me suis faite gronder à cause de ça donc... je vais te raconter quand même, mais promets de le dire à personne. Sinon je vais encore plus me faire taquiner je crois.

Il me fit un signe de tête, je ne voulais pas vraiment m'attirer une nouvelle fois des ennuies à cause de ma bêtise. C'est vrai, j'ai fait une seule grosse bêtise et je l'ai bien regretté celle là!

- Bon voilà, mon père a commencé à m'apprendre à chasser. Je suis pas super douée, mais je me débrouille bien, c'est lui qui me l'a dit. Sauf qu'un matin je me suis levée plus tôt que lui, je voulais aller chasser seule pour lui montrer ce que je sais faire. Je suis partie sur la piste de ce que je croyais être un lièvre, mais je me suis carrément trompé, c'était plutôt la piste d'une moufette. Disons que je me suis fait pas mal asperger quand je lui ai sauté dessus. Je te dis pas la correction verbale que je me suis prise en rentrant à la maison, mais le pire c'est que j'ai dû passer une semaine à dormir dehors même s'il pleuvait parce que je sentais trop fort selon ma mère.

× Hope me donne un coup d'épaule, je chancelle une seconde mais retrouve très vite mon équilibre ; tu as raté ton coup, muhaha. Je lui souris en coin et attends plus sagement qu'elle me réponde.

« - Non, pas trop de bêtises, en fait une seule, mais bon je me suis faite gronder à cause de ça donc... je vais te raconter quand même, mais promets de le dire à personne. Sinon je vais encore plus me faire taquiner je crois. »

Je fronce les sourcils ; qu'est-ce qu'elle peut avoir fait d'aussi "grave" ? Pour qu'on puisse la charrier dessus encore aujourd'hui ? D'ailleurs habituellement quand on fait une bêtise on ne taquine pas à ce propos, une bêtise c'est mauvais normalement. Moi j'embête les autres, je vais voir les jolies louves sans me soucier du reste, je m'amuse à pomper l'énergie des êtres qui vivent dans le territoire, animaux ou végétaux, et encore, louveteau j'ai fait de nombreuses bourdes sûrement incomparables à celle unique de Hope. Je suis persuadé qu'elle exagère, mais que n'étant pas habituée à se faire disputer elle l'a pris comme une grave faute. Malgré ça je fais un signe de tête solennel, promis juré je ne répéterai pas. En espérant que ce soit une information juteuse à mes oreilles, quelque chose d'improbable et de très insolite.

« - Bon voilà, mon père a commencé à m'apprendre à chasser. Je suis pas super douée, mais je me débrouille bien, c'est lui qui me l'a dit. Sauf qu'un matin je me suis levée plus tôt que lui, je voulais aller chasser seule pour lui montrer ce que je sais faire. Je suis partie sur la piste de ce que je croyais être un lièvre, mais je me suis carrément trompé, c'était plutôt la piste d'une moufette. Disons que je me suis fait pas mal asperger quand je lui ai sauté dessus. Je te dis pas la correction verbale que je me suis prise en rentrant à la maison, mais le pire c'est que j'ai dû passer une semaine à dormir dehors même s'il pleuvait parce que je sentais trop fort selon ma mère. »

En entendant le mot "moufette", un sourire apparaît sur mon visage. Sourire qui s'agrandit à chaque phase suivant le mot, pour se terminer en petit rire étouffé. Pauvre Hope ! Se faire asperger par une moufette, je pense que ce serait mon pire cauchemar... Après de nombreuses autres mauvaises choses qui pourraient m'arriver dont j'ai fait mentalement la liste. Surtout que sa mère la mette dehors, non mais quelle maman ficherait son louveteau à la porte de la tanière à cause d'une sale odeur ! Qu'il vente ou qu'il pleuve ! J'imagine Hope devant se coucher à la belle étoile, le pelage trempé et j'émets une petite plainte de compassion. Remarque ; je suis mal placé pour juger les actes d'une maman, alors que je n'en ai même plus. Elles ont sûrement une manière bien à elles de rendre faire la justice vingt-quatre heures du vingt-quatre au sein de leur famille plus ou moins grande. Mais même si je m'en veux d'avoir eu une opinion trop rapide de la maman de Hope, je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'on puisse la laisser dormir seule, dehors, à découvert, peut-être à proximité d'un loup sanguinaire ou d'un autre du type Auron. Je fais un sourire embêté pour compatir à la jolie adolescente.

- La prochaine fois tu sais, tu n'auras qu'à venir à la tanière d'Ypso dormir avec nous. Ou alors je te rejoindrais dehors pour qu'on soit deux seuls face au monde, dans l'adversité...

Je finis en appuyant sur la terminaison de ma phrase, mi-sérieux mi-complètement-explosé-de-rire. Bien sûr que j'ai une petite envie de la taquiner dessus, cependant ce n'est pas réellement sa faute et puis ça partait d'une bonne intention. Sans oublier qu'elle a largement payé sa bêtise. La pauvre Hope. Je me retourne vers ses yeux bleu mer, et souris. Raah, je suis si joyeux de la revoir.

- Alors, tu t'es fait d'autres amis pendant ce temps-là ?

D'un certain côté, je l'espère de tout coeur pour elle. Puisque la nuit où on avait joué ensemble elle avait sous-entendu ne pas avoir croisé grand-monde avec qui elle aurait pu s'entendre jusqu'à maintenant dans sa vie. De l'autre côté, c'est un peu égoïste mais je l'assume, je pense que j'aurai préféré rester son seul ami pour avoir toute son attention. Tant pis, je contiendrais ma jalousie ; j'y serai bien obligé de toute manière.

J'ai bien vu le sourire amusé de Mekki, il a l'air amusé par mon histoire. Je conviens que cette mésaventure est plutôt drôle. En fait, ma famille m'a beaucoup taquinée sur le sujet pendant près de deux semaines, en tout cas tant que j'ai senti le jus de moufette à des kilomètres à la ronde j'ai eu droit à des commentaires sur le sujet. Au début, je trouvais ça agaçant sauf que j'ai fini par en rire à la fin, j'avoue que j'ai fait une mauvaise rencontre durant cette chasse, mais bon j'en suis sortie indemne malgré tout. Cette histoire a quand même eut du bon, parce qu'avant ça je ne m'étais jamais vraiment baigner dans le lac devant notre tanière, mais maintenant j'adore. C'était vraiment pas facile au début de réussir à flotter ou à tout de moins de ne pas caler au fond du lac, mais j'ai fini par y arriver et j'en suis assez fière.

J'ai entendu le petit rire étouffé de Mekki quand j'ai eu fini mon histoire. Je l'imaginais très bien se jouer la scène dans sa tête et je savais à quel point cela devait être dur de se retenir de rire ouvertement de moi. Je me souviens très bien de la tête de mon frère quand il m'a vu revenir, même mes parents n'ont pu s'empêcher de rire de moi. L'automnal m'a finalement fait un sourire embêté comme s'il me soutenait dans ma mésaventure.

- La prochaine fois tu sais, tu n'auras qu'à venir à la tanière d'Ypso dormir avec nous. Ou alors je te rejoindrais dehors pour qu'on soit deux seuls face au monde, dans l'adversité...

Bonne idée comme ça l'alpha automnal me chassera à grands coups de pieds aux fesses pendant que la soeur de Mekki me croquera. Charmante idée, mais ça me fait sourire comme image. Quoique j'ai moyen envie de rencontre la soeur de mon copain, même si je sais bien que je vais peut-être la croiser un jour à force de me balader en territoire automnale. J'étais hésitante sur le "deux seuls" de Mekki, il avait drôlement prononcé ces mots, mais bon je n'allais pas me formaliser sur le ton de voix employé par mon ami à chaque mot. D'ailleurs ce dernier tourna la tête vers moi et je pus me perdre à nouveau dans ses yeux verts.

- Alors, tu t'es fait d'autres amis pendant ce temps-là ?

D'autres amis ? Non pas vraiment en fait, je n'avais pas croisé grand monde sur les territoires neutres. Il y avait bien quelques vieux grincheux dont j'avais fait la connaissance de temps en temps, mais rien de vraiment intéressant pour mon âge. Surtout qu'entre les entraînements de chasse avec mon père, mes jeux avec mon frère et surtout les histoires de mon père sur la destinée de tout et chacun, j'ai pas eu beaucoup de temps pour me promener afin de rencontrer de nouveaux loups. Peut-être que c'est un peu de ma faute aussi, mon père ne me raconterait surement pas autant d'histoire si je ne lui demandais pas pratiquement à tout les jours.

- Je me suis pas vraiment fait de nouvelles connaissances, j'étais disons trop occupé à m'en prendre à des moufettes et à me chamailler avec mon frère pour vraiment chercher. Toi, tu t'es fait de nouveaux amis?

× La neutre prend le temps de réfléchir à la question, et j'ai peur que ce ne soit pour se remémorer TOUTES ses rencontres qui ont suivi la nôtre. Mais, avec d'un côté de la désolation pour cette révélation et de l'autre un certain relâchement de pression, elle répondit négativement.

« - Je me suis pas vraiment fait de nouvelles connaissances, j'étais disons trop occupé à m'en prendre à des moufettes et à me chamailler avec mon frère pour vraiment chercher. Toi, tu t'es fait de nouveaux amis? »

Je laisse vaguer un soulagement intérieur. Seulement maintenant qu'elle est devenue aussi belle et surtout qu'elle a grandi, beaucoup d'autres loups vont certainement se mettre à l'approcher. A commencer par le genre de roublards que peut être Auron, à se servir de son pouvoir pour faire exécuter des pirouettes aux louves qu'il souhaite avoir pour lui. Je secoue la tête subrepticement, un tressaillement me traverse de la tête aux bouts des pattes. Je sens qu'à partir de cet instant je vais devoir tout faire pour qu'ils ne se rencontrent jamais. Une sorte de mission intérieure. En entendant qu'elle se chamaille avec son frère, je bascule la tête vers la droite pour faire la bouille-de-Mekki-inimitable-depuis-1960 . Je me demande si elle se rend compte qu'elle ferait mieux de s'amuser avec son frère ailé dont elle m'a parlé, plutôt que de se chamailler. Moi qui suis tout le temps à m'ennuyer seul dans la tanière sans louveteau, j'aimerai bien avoir un frère ! Non, non, en fait une soeur ; deux mâles dans une fratrie ça le ferait pas.

- Un. Un seul que j'ai rencontré dans le territoire ; il est neutre comme toi. Il s'appelle Auron, et il porte pleins d'accessoires colorés !

Je souris, alors qu'au fond je voudrais lui crier de ne surtouuut pas l'approcher. Je ne veux pas qu'Hope se fasse avoir par mon dernier copain, je ne veux pas qu'elle le rencontre seulement. Alors je respire quelques secondes, puis je lance en un bloc :

- Mais ne va pas le voir, s'il te plait, il peut être dangereux parce qu'il est capable de contrôler les sentiments et les mouvements des louves qu'il rencontre, et comme il s'en prend en premier aux jolies louves...

J'ai envie de me taper la patte bien sèchement sur le crâne, et je l'aurai fait si la gravité et le désir de rentrer sous terre pour ne plus en sortir ne m'avaient pas immobilisé. Je lui souris, gêné comme pas deux mais tâchant d'éviter le dernier point énuméré sur Auron.

- Oh, en fait laisse tomber, de toute façon tu saurais bien te défendre... Sinon comment vont tes parents et ton frère ?

Ou comment passer du coq à l'âne en moins de 4 secondes et 3 millièmes. Excusez-moi, j'essaie juste de m'en tirer en fuyant mes propres dires, vous auriez fait quoi à ma place hein ? J'essaie de me rassurer en me disant que ce n'est qu'un simple compliment, même pas dit directement et presque involontaire, elle ne va sûrement pas m'en tenir compte. C'est mon amie, je ne veux pas qu'il y est de malentendu quand même.

Mekki me fit encore sa tête de louveteau mignon, il est adorable quand il fait cette tête et il doit certainement faire craquer sa tueuse de soeur quand il désire obtenir quelque chose. Je me contente de lui sourire en attendant de savoir si lui il a rencontré quelqu'un, j'ai pas trop envie de découvrir qu'il s'est fait une copine... Je suis un peu égocentrique sur mon ami, j'ai bien envie de le garder juste pour moi.

- Un. Un seul que j'ai rencontré dans le territoire ; il est neutre comme toi. Il s'appelle Auron, et il porte pleins d'accessoires colorés !

Pleins d'accessoires colorés, neutre, il faut que je rencontre ce loup. Il doit être d'une compagnie intéressante puisque c'est un ami de Mekki. En plus, je suis sure qu'il doit être beau lui aussi, surement moins que l'automnal qui se trouve juste à côté de moi assis dans l'herbe qui lui fait comme un coussin moelleux. Non, pas que Mekki soit le plus beau de tous, mais juste qu'il est vraiment beau. Je veux pas dire par là que je ressens quoique ce soit pour mon ami, mais bon il doit pas laisser les louves indifférentes. Je sais pas ce que ça me ferait de savoir que Mekki a une compagne, je suis pas sure si j'arriverais à avoir autant de compréhension envers lui s'il en venait à se trouver une louve à aimer. Mekki prit une bonne inspiration avant de se remettre à parler très vite.

- Mais ne va pas le voir, s'il te plait, il peut être dangereux parce qu'il est capable de contrôler les sentiments et les mouvements des louves qu'il rencontre, et comme il s'en prend en premier aux jolies louves...

C'était particulier comme demande et si Mekki voulait me garder juste pour lui... je crois que je suis sérieusement en train de me faire des idées moi là. C'est juste l'enthousiasme de le revoir qui me fait un peu tourner la tête et surtout le fait que maintenant que je suis plus vieille je vais avoir le droit de venir plus souvent, je vais pouvoir lui sauter dessus en criant Banzaï un million de fois. Je réfléchissais à ce Auron, je m'imaginais la terreur de la louve qui se réveille en réalisant ce qui s'est produit, ça doit être horrible. Au fond, le pouvoir de ce loup c'est un peu comme s'il appuyait sur l'interrupteur de notre conscience pour la mettre à off et ensuite profiter de nous, il est pas sympa. Je crois que j'ai envie de le rencontrer juste pour lui faire ravaler son envie de jouer avec les louves comme ça.

Mekki me regarde avec un sourire en coin, sa phrase me fait drôlement penser au troisièmement de l'autre fois. Je pensais avoir enterré ce troisième pour l'oublier à jamais, mais en fait je peux pas, je n'arrive pas à me sortir de la tête que dans un sens Mekki a dit que j'étais jolie. Un sourire s'affiche sur mon visage à l'évocation de ce souvenir et je remarque à peine quand Mekki reprend la parole.

- Oh, en fait laisse tomber, de toute façon tu saurais bien te défendre... Sinon comment vont tes parents et ton frère ?

La dernière fois c'est moi qui avait changé de sujet, maintenant c'était son tour de le faire. J'étais quelque peu plongé dans mes pensées, j'avais envie de lui demander pourquoi il ne voulait surtout pas que je tombe dans les pattes de son ami, mais il semblait vouloir éviter le sujet de tout coeur alors je respecterais son choix de sujet de conversation. Sauf qu'il a raison sur un point, je saurais me défendre contre ce Auron. Il n'y a surement que contre Mekki que je ne saurais pas vraiment me défendre.

- Bien, ils vont bien. Mon frère sort souvent, il a fait pas mal de rencontre. Mes parents et bien, ce sont mes parents et je t'assure qu'ils vont bien.

Je ne me tus quelques secondes, je ne pouvais pas lui répondre uniquement ça. De un, ce n'était pas dans mes habitudes de parler si peu et de deux je ne devais pas lui montrer que ses paroles me tracassaient. Pas tracasser dans le sens de déplaire, plutôt dans le sens de sérieusement me faire douter de pleins de choses.

- Sinon, j'ai découvert un truc vraiment chouette que j'arrive à faire. Tu veux voir?

× Hope semble pensive pendant quelques secondes, je prie pour qu'elle ne songe pas à ce que j'ai dit à propos d'Auron, mais je ne me voile pas la face, évidemment que c'est à ça qu'elle réfléchit. J'espère maintenant qu'elle ne restera pas sur ce sujet, même s'il serait normal qu'elle soit troublée après ce que je viens de lui raconter au sujet de cet artiste d'Auron.

« - Bien, ils vont bien. Mon frère sort souvent, il a fait pas mal de rencontre. Mes parents et bien, ce sont mes parents et je t'assure qu'ils vont bien. »

Un grand soulagement intérieur s'installe en moi, heureusement qu'elle n'a pas relevé ce que j'ai dit, ou en tous cas heureusement qu'elle n'en profite pas pour me taquiner. Sinon, attention, je ressors l'argument de la moufette ! Par contre, là... Il y a un silence. Je n'aime pas ce genre de silence, c'est de ceux qui brisent les ambitions et font comprendre des choses négatives. Surtout, Hope se tait. Habituellement elle parle un peu plus que ça, là trois phrases minuscules et elle s'arrête. Je sens bien que mes dires sur Auron lui occupent légèrement l'esprit -légèrement...-, mais je ne sais pas ce qui l'a le plus touchée dans ce que j'ai dit. Je reste immobile et hoche la tête avec un sourire. J'attends venir le moment, la question qui me tracasse ou une parole sous-entendue, mais à ma grande surprise mon amie change de sujet aussitôt :

« - Sinon, j'ai découvert un truc vraiment chouette que j'arrive à faire. Tu veux voir ? »

Je soupire, encore une fois soulagé, et en même temps impatient de savoir ce que la jolie neutre sait faire. Après je lui montrerais mon pouvoir influant sur l'énergie des êtres vivants, c'est cool ça aussi à faire. Mais là, vraiment chouette, j'ai VRAIMENT hâte d'en savoir plus ! J'agite de la tête de haut en bas pour accepter, oui je veux voir ce que tu peux faire Hope.. Et ensuite je te ferais voir ce dont moi je suis capable. Par contre peut-être pas mon pouvoir des pattes, ou alors sur le sol parce que sur elle ça lui ferait sans doute un peu mal. Faut pas faire mal à ses amis, quand même.

- Montre ! Et après je te fais voir ce que je peux faire.

Je lui offre un large sourire, content qu'elle accepte de me donner un aperçu de ce qu'elle peut faire et aussi de pouvoir lui donner un aperçu de ce que je sais faire également. Deux dons qui ne sont pas apparus il y a si longtemps que ça, c'est quand j'ai été fatigué pendant un entraînement d'Ita que j'ai découvert le premier, et un jour en brûlant des feuilles par inadvertance que j'ai pu constater que j'en avais un second. Second pouvoir qui étrangement pourrait se révéler être une capacité plus estivale qu'automnale.. Tout dépend du point de vue. Mais je préfère le penser automnal, pas question j'ai en moi la moindre petite caractéristique de ce clan de... Nuls, héhé.

Mekki commença par laisser échapper un soupir de soulager, il était visiblement contente que je ne ramène pas le sujet de son ami Auron. Je le comprends tout à fait, Mekki a disons le tour de mettre des sujets délicats dans nos conversations. Même quand nous étions louveteaux il l'avait fait et j'avais du user de stratégie pour me sortir de ce mauvais pas sans me couvrir de ridicule ou laisser paraître mon trouble. Mon ami me sourit gentiment avant d'hocher tranquillement la tête de haut en bas dans un signe affirmatif.

- Montre ! Et après je te fais voir ce que je peux faire.

Un autre large sourire illumine le visage de Mekki, s'il est heureux je le suis aussi. J'ai bien envie de voir ce que l'automnal peut faire, en fait on fait un genre de commerce de démonstration plutôt du troc en fait. Je réfléchis à ce que je vais lui montrer en premier et surtout comment je vais le faire. Je peux bien lui montrer mes fleurs, mais je ne dois pas faire souffler le parfum de deux d'entres elles sur mon ami, je n'ai pas envie qu'il serve de cobaye, le lapin que j'avais choisi pour ce rôle la première fois ne s'en étant jamais remis. Je me souviens encore de sa petite mine horrifié quand je lui est envoyé l'odeur de ma fleur rouge au visage, surtout mon frère Lance m'a détesté d'avoir fait souffrir un être vivant, même si c'était involontaire. Comment aurais-je pu savoir d'avance ce qui allait se produire? En effet, mon frère récent la vie et ses émotions autour de lui, ça le rend très sensible au douleur des animaux que l'on chasse. Du coup, mes parents doivent chasser loin de la tanière et moi aussi. Un jour j'ai demandé à papa si les proies changeais selon l'endroit où on se trouve, il m'a répondu que oui. Il m'a parlé des ours blancs comme neige dans les territoires hivernal, des poissons colorés de l'océan, des chameaux du désert, mais surtout du cerf que l'on trouve surtout des les forêts printanières dans lesquelles mon père a grandit.

Ça me fait drôle de penser que mes parents ont grandi sur des territoires totalement éloignés l'un de l'autre, mais qu'ils soient quand même tombés amoureux. Ma père m'a raconté que sans ma mère il serait surement mort gelé dans le désert glacé des terres hivernales, j'aime pas penser que mon père aurait pu mourir congelé lui qui peut glacer l'eau avec son souffle, c'est étrange comme réflexion en fait, c'est comme si l'élément de mon père se vengeait de lui.

Je ramène mon attention sur Mekki et le gratifie d'une large sourire. Je me lèves et m'éloigne un peu de lui pour aller me poster un peu plus loin, juste assez pour être à distance sécuritaire, mais assez près pour qu'il me voit bien faire. Je suis prête à commencer ma représentation du jour. Je me concentre un instant et fait pousser un beau lys bleu au toucher de ma patte dans l'herbe. La fleur est vraiment jolie, papa dit que c'était la préféré de ma grand-mère, c'est un signe dans notre famille. Je tourne la tête vers Mekki, je lui dois des explications.

- Le parfum de mes lys bleus endort les gens qui le respire, c'est pratique contre l'insomnie.

Je me contente de lui faire un dernier sourire avant de ramener mon attention sur ma tâche. Ma seconde fleur est la plus dangereuse, je ne veux vraiment pas prendre de risque. Je demande donc d'abord au vent de ne plus souffler vers mon ami, le vent accepte ma demande aujourd'hui, il connait les risques lui aussi pour m'avoir déjà aider par le passé. Au simple touché de ma patte une fleur rouge sang apparaît, elle est si belle, mais si dangereuse à la voix comme la veuve noire sur sa toile elle attire les gens pour les piéger. Je me tourne à nouveau vers Mekki et lui sourit, mon sourire est triste, car je repense au lapin qui est mort par ma faute à cause de cette fleur.

- Cette fleur rouge est dangereuse, belle, mais dangereuse. Son parfum est en fait un poison toxique qui aurait tôt fait de causer la mort de celui qui inspire sa si douce odeur.

Je me retourne un derrière fois, faisant face à Mekki cette fois. J'ai envie de m'amuser un peu à ces dépends, rien de grave je l'assure, mais amusant à coup sur. Je me concentre un court instant et d'un simple posé de patte sur le sol je fais poussé une belle rose blanche qui se découvre alors que je retire ma patte. Je laisse un instant à mon ami le temps de regarder ma fleur avant de souffler doucement dessus. Je demande au vent de bien vouloir m'aider à souffler le parfum vers mon ami. Le parfum agira bien vite, mais je veux lui expliquer d'abord. Je me rapproche un peu pour venir me placer tout juste à côté de lui et murmure à son oreille.

- Le parfum de mes roses provoquent l'hilarité incontrôlable de celui qui respire son parfum.

Je gratifie ensuite Mekki d'un petit coup de langue sur la joue, histoire de bien m'amuser. Quoique ce geste ne me semble plus si anodin désormais, surtout depuis ce qu'il m'a dit tout à l'heure. Je le plaque par la suite au sol avec un sourire amusé sur les babines. Mon visage est tout près du sien, nos museaux se frôlent presque, mais je me contente de lui sourire tandis que mon coeur se débat dans ma poitrine.

- Toi, tu es ma victime.

× La louve s'éloigne un peu, j'ai un petit temps d'hésitation. Si elle doit s'écarter pour utiliser son pouvoir, ça doit être assez puissant. J'ai vraiment hâte de voir de quoi il s'agit. J'observe la scène sans bouger ou presque, et vois une petite fleur commencer à sortir de la terre. C'est un lys, qui pousse étonnamment aussi vite qu'une flèche. C'est ça son don ? Faire pousser des fleurs ? Ce n'est pas pour me moquer -pas mon genre- mais je m'attendais à plus spectaculaire... D'autant que je ne comprends pas pourquoi elle s'est autant éloignée de moi, à part pour ne pas se laisser déconcentrer par les écureuils, peut-être. Elle se tourne vers moi, souriante.

« - Le parfum de mes lys bleus endort les gens qui le respire, c'est pratique contre l'insomnie. »

Tout de suite, je sens une petite vapeur rentrer dans mon museau et me titiller les narines, c'est doux, vraiment tout doux... Hola, réveille-toi Mekki, c'est pas le moment de somnoler. Je remarque alors que la température a changé, il fait plus chaud.. Ah, c'est le vent qui s'en est allé il me semble. Étrangement, il est parti bien vite ; et puis c'est rare que la brise ne souffle pas en automne. Je soupçonne mon amie d'y être pour quelque chose.. Elle ne voit pas mon regard suspicieux (mais amical) et continue de mener à bien la présentation de son pouvoir. Elle soulève sa patte, et sous ses coussinets se tient, majestueuse une splendide fleur rouge, dont je commence à m'approcher très lentement. Mais en voyant le petit sourire malheureux d'Hope, je freine ma progression. Qu'est-ce que cette fleur peut bien faire ?

« - Cette fleur rouge est dangereuse, belle, mais dangereuse. Son parfum est en fait un poison toxique qui aurait tôt fait de causer la mort de celui qui inspire sa si douce odeur. »

Je déglutis, et dire que j'ai failli venir directement renifler son odeur si attirante... La noirceur de son histoire donne tout de suite beaucoup moins envie, et je garde les sourcils froncés en regardant la fleur sublime, et pourtant mortelle. Pourquoi une si jolie pousse doit supporter de garder un parfum assassin ? C'est plutôt triste, quand on y pense, qu'elle ne possède pas une odeur inoffensive ET délicate. Je me demande si son énergie est aussi négative que son parfum, j'essaierai bien de lui absorber pour vérifier.. Non, ce serait prendre un risque inutile. Un gros risque. Je fais mieux de rester à ma place pour voir Hope en oeuvre. Elle se place face à moi et fait grandir sous mes yeux une rose blanche toute mignonne. Cependant cette fois je ne me laisse pas attendrir, et reste à la distance imposée par celle qui l'a faite pousser. Bien que je meurs d'envie de savoir l'effet que produit celle-ci, en ayant vu les autres.. Alors que je me tortille d'impatience, la neutre commence à souffler le parfum de sa fleur. Je suis d'abord étonné, puis je me mets à réfléchir à cent à l'heure en me demandant ce que cette rose peut faire. Elle s'avance vers, se met à côté et me dit à l'oreille tout bas :

« - Le parfum de mes roses provoquent l'hilarité incontrôlable de celui qui respire son parfum. »

Elle me rend le coup de langue sur la joue de tout à l'heure, léchouille qui me fait sourire, puis me plaque par terre sur le dos. Son visage juste en face du mien, j'ai une sorte d'étrange sensation qui se répand dans tout mon corps, mais je continue de sourire -un peu niais à mon avis. Elle continue également, puis reprend la parole pour lancer :

« - Toi, tu es ma victime. »

Une fine odeur vient me chatouiller le nez, au début elle accentue juste un peu mon sourire, avant de me faire pouffer.. Pour que ça se termine en grands éclats de rire. C'est incontrôlable, elle l'a merveilleusement bien décrit, impossible pour moi de faire autre chose que rigoler ; rigoler me fait rigoler, qui me fait rigoler, et ainsi de suite sans pouvoir m'arrêter. Pas même pour respirer. Pourtant je suis très content, c'est drôle de rire, ça met de bonne humeur. En plus, Hope rit avec moi, son pouvoir ne doit pas la rendre immunisée du parfum de ce qu'elle fait pousser. Ca continue, encore, on ne peut plus se stopper, c'est parti pour rire pendant de longues minutes, durant lesquelles je ne pense plus à rien ; impossible de penser avec un tel boucan venant de nos gorges ! Puis je commence à manquer d'air, se marrer c'est super mais après il faut songer à reprendre ses esprits. En ne respirant pas, ma tête commence à tourner lentement.. Alors je me dis que je peux en profiter pour montrer mon premier pouvoir. Je lève la tête derrière pour voir la rose blanche, et avec beaucoup de concentration me mets à aspirer son énergie. Les rires diminuent progressivement, l'effet s'estompe et de nouveau je peux inspirer et expirer. Visiblement avaler l'énergie d'une des fleurs ne me donne pas son effet, donc sans doute est-ce pareil pour la fatale fleur rougeâtre. Mais je ne m'y tenterais pas, assez de folies pour aujourd'hui... Je re-balance les deux corps pour pouvoir me remettre debout au-dessus de la louve au pouvoir plutôt singulier, et m'écarte pour la laisser se relever une nouvelle fois. Le sourire toujours aux lèvres, je prends à mon tour la parole :

- Voilà mon pouvoir, je peux utiliser l'énergie des animaux et végétaux comme bon me semble. C'est utile quand je suis fatigué, dis-je en levant les yeux au ciel. Ton don est intéressant aussi, il doit même être super bien à utiliser !

J'offre un franc sourire à Hope, j'avoue qu'un tel pouvoir doit être bien utile ! Le mien l'est un peu moins, enfin je crois... C'est pas comparable je pense. En tous cas je suis rassuré vis-à-vis d'Auron, grâce à ses fleurs aux propriétés diverses elle n'aurait aucun mal à se défendre seule. Je soupire, décidément il s'est passé des choses pendant qu'on ne se voyait pas, et j'aurai bien apprécié être là lorsqu'elle a découvert son pouvoir sur les fleurs. Tant pis, c'est passé, je n'ai plus qu'à espérer être là dans le futur. Et à me retrouver de nouveau victime, si je suis la sienne ça ne me dérange pas.. Je me demande comment réagirait Ita si elle me voyait me laisser faire pareillement par mon amie. De toute façon avec Ita, on est jamais sûrs de ses réactions. C'est Ita quoi. J'hésite à parler de mon deuxième pouvoir, mais je finis par le dire. Je peux lui faire confiance, non ?

- Je peux aussi rendre mes pattes brûlantes, jusqu'à ce qu'il y est des flammes au bout.. C'est plus drôle à utiliser.

Je souris, plus drôle mais plus dangereux si je n'y fais pas attention. C'est pour ça aussi que je ne m'en sers pas souvent, pas autant que l'autre. J'ai toujours peur de me laisser emporter et de ne pas réussir à gérer le feu qui se dégage des mes papattes.

L'effet de ma rose blanche se fait bientôt sentir, un sourire se dessine peu à peu sur les lèvres de l'automnal qui fini par éclater de rire. En temps normal, je veille à créer une zone venteuse autour de moi pour ne pas être atteinte par le parfum de mes propres créatures, mais cette fois je ne le fais pas, cette fois j'ai envie d'en profiter avec mon ami. Le jeu est bien plus amusant après toutes les privations que je me suis infligées pour éviter les erreurs et les débordements à cause de mes oeuvres végétales. Je ris toujours aux éclats et cela me fait du bien, je suis parfois trop sérieuse surement à cause de l'influence de mon père et il me fait plaisir de me laisser aller une fois de temps en temps, surtout en si agréable compagnie.

Un nouveau rire m'échappe tandis que je remarque que Mekki a lever la tête, il semble fixer un point derrière moi. Peu à peu les effets de ma fleur se dissipe alors que le vent souffle toujours, l'automnal est assurément à l'origine de ce soudain changement. Mon ami me fait rouler sur le côté et se relève en souplesse sur ses quatre pattes, il est là à se tenir tout juste au dessus de moi. Je ne peux m'empêcher de le fixer même si cela est impoli. En même, je n'aime pas vraiment me retrouver prisonnière ainsi étendu le dos dans l'herbe, je me sens ainsi vulnérable, malgré tout je me sens néanmoins en sécurité avec Mekki. Que de sentiments contradictoire quand je suis avec lui. Ma mère m'a un jour dit que c'est par manque de confiance en moi que j'ai une telle préférence à me sentir en contrôle et que je n'aime pas me retrouver dans des positions que je juge inconfortable. Mon ami se retire finalement pour me laisser me remettre debout à mon tour.

- Voilà mon pouvoir, je peux utiliser l'énergie des animaux et végétaux comme bon me semble. C'est utile quand je suis fatigué. Ton don est intéressant aussi, il doit même être super bien à utiliser !

Je ne m'étais donc pas trompé sur le don de Mekki, il pouvait ressentir l'énergie des êtres vivants et l'utiliser à sa guise. Son don me fait un peu penser à mon frère, à la différence que mon frère ne peut que ressentir l'énergie vitale qui circule en toute chose, la sentir pas s'en servir. Je rend son sourire à l'automnal, mais le coeur y est un peu moins. Je ne crois pas que je me servirai souvent de mon don, les risques sont trop grands, je préfère ne pas imaginer les conséquences désastreuses que pourrait avoir une utilisation non réfléchie de mes fleurs aussi fragiles et belles soient elles. Chaque fois, je me dis que je devrais me faire moins de tracas par rapport à mon don, il ne créé pas d’épouvantable chose quand je le contrôle et puis les dons sont là pour assurer notre survie et notre sécurité après tout. Ils sont des évolutions de notre espèces à des fins de conservation.

- Je peux aussi rendre mes pattes brûlantes, jusqu'à ce qu'il y est des flammes au bout.. C'est plus drôle à utiliser.

La seconde déclaration de Mekki me fait sourire, mais je trouve son don particulier. En tant qu'automnal je l'aurais imaginé avec un autre type de don disons plus et bien plus automnal voilà tout. Je me fais la drôle de réflexion que peut-être Mekki a du sang mêlé comme moi, mais comment en être sure, je ne veux pas le brusquer et risquer de le perdre. Je tourne la tête vers lui et lui rend un léger sourire, c'est le fait d'être en sa compagnie qui me rend si joyeuse je crois.

- J'espère que tu contrôles bien tes flammes, j'ai pas vraiment envie que tu fasses brûler l'herbe de cette vallée ou bien faire fondre la couverture de neige cette hiver ou bien pire que tu me mettes le feu au poils!

Un sourire amusé se dessine après ma dernière déclaration, je ne m'imagine pas avec le feu aux fesses en effet. Je serais obligé de sauter à l'eau précipitamment, quoique l'idée de retourner dans la rivière ne me déplaît pas du tout. J'aime l'eau. Je lève la tête pour fixer un moment l'horizon, la rivière est calme et je peux apercevoir un canard qui se laisse porter par le courant en aval de notre position. Le soleil a dépasser son zénith et il tape moins fort sur nos têtes désormais. Je me relève d'un bond et bouscule mon ami de l'épaule avant de sauter dans le cours d'eau. J'ai tant de chose à lui dire en fait que je ne sais par où commencer. L'eau qui m’éclabousse au visage me fait du bien et je sens ma température corporelle qui redescend un peu après toutes ses émotions. Je me permets de boire un peu avant de relever la tête pour fixer mon ami. Je laisse mon regard se perdre dans celui si vert de Mekki.

- Tu sais Mekki, je ne t'ai pas tout dit sur moi. Je suis bien neutre, mais je pourrais très bien me choisir un clan, mes origines sont si diverses après tout. Je pense que tu as le droit de savoir d'où je viens, je te fais confiance et je sais que mes origines sont mon bien le plus précieux, je veux le partager avec toi, je prends une courte pause pour penser à mes mots et les choisir avec justesse. Vois-tu Mekki, ma mère, Melinya, que tu ne connais peut-être pas de nom est la fille des alphas hivernaux, elle a renié son rang par amour pour mon père ou peut-être pour celle de la liberté, je sais que son père est un bon ami de ton alpha. Mon père, Calion, pour sa part est unique en lui même, il est né chez les printaniers sans en être tout à fait un, le sang de tout les clans coulent dans ses veines et par le fait même dans les miennes. Tout ce que je sais sur la famille de mon père concerne ma grand-mère, sinon je ne sais pas grand chose. Seulement qu'une certaine Léynéa, une automnale, aurait élevée ma tante comme si elle était sa propre fille.

× « - J'espère que tu contrôles bien tes flammes, j'ai pas vraiment envie que tu fasses brûler l'herbe de cette vallée ou bien faire fondre la couverture de neige cette hiver ou bien pire que tu me mettes le feu au poils ! »

Hope me fait un sourire amusé que je lui rends. Lui mettre le feu aux poils, ce serait original comme situation ! Elle regarde le fond du paysage un instant, et je me demande à quoi elle pense. Soudainement elle me passe à côté, me poussant un peu en même temps, et saute dans la rivière fraîchement découverte. Elle se laisse éclabousser avant de boire quelques gorgées d'eau, puis elle relève la tête vers moi et je peux plonger dans ses yeux tandis qu'elle fixe les miens. Elle me regarde ainsi comme pour se préparer, et commence :

« - Tu sais Mekki, je ne t'ai pas tout dit sur moi. Je suis bien neutre, mais je pourrais très bien me choisir un clan, mes origines sont si diverses après tout. Je pense que tu as le droit de savoir d'où je viens, je te fais confiance et je sais que mes origines sont mon bien le plus précieux, je veux le partager avec toi. »

Je me prépare à ce qu'elle peut bien me dire que je ne sache déjà ; quoique Hope trouve toujours à dire ou à rajouter quelque chose. Je suis content qu'elle me fasse autant confiance et qu'elle accepte de me confier une partie de sa vie aussi spontanément. Je lui souris comme pour lui signifier de continuer.

« Vois-tu Mekki, ma mère, Melinya, que tu ne connais peut-être pas de nom est la fille des alphas hivernaux, elle a renié son rang par amour pour mon père ou peut-être pour celle de la liberté, je sais que son père est un bon ami de ton alpha. Mon père, Calion, pour sa part est unique en lui même, il est né chez les printaniers sans en être tout à fait un, le sang de tout les clans coulent dans ses veines et par le fait même dans les miennes. Tout ce que je sais sur la famille de mon père concerne ma grand-mère, sinon je ne sais pas grand chose. Seulement qu'une certaine Léynéa, une automnale, aurait élevée ma tante comme si elle était sa propre fille. »

En entendant le dernier nom, je tressaillis. Cette histoire de reniement de rang et de clan aurait peut-être du monopoliser mon attention, mais rien à faire, je restais bloqué sur Léynéa. Léynéa, la louve qui m'a mis au monde et avant de le quitter. Elle a élevé la tante de mon amie ? Le mystère s'épaissit encore au sujet de ma mère, tout est mêlé dans mon crâne et je n'arrive pas à débrouiller tout ça. J'aimerai tellement en savoir plus, mais sûrement personne ne sera jamais capable de m'éclairer. Seuls ma mère et Zayt, mon père si j'en crois Ita, auraient pu me raconter toute l'histoire sans omettre de parties. Trop tard, je suis condamné à rester dans l'ignorance le reste de ma vie. Et surtout, je viens de comprendre que la tante d'Hope est.. Ma soeur par adoption. Melda. La guérisseuse avait été élevée par ma mère avant la naissance des autres. Au fond je pense qu'elle est restée sa préférée. Heureusement que ce n'est que par adoption, justement, mais ça frise l'étrange. Je regarde Hope avec des sentiments mitigés, je ne sais pas si je dois lui dire.. Oh et puis, elle m'a dit elle, je peux lui rendre la confiance qu'elle m'accorde.

- Hope, tu sais... Je connais Melda.

Maintenant qu'elle me l'a dit, on voit bien qu'elles se ressemblent toutes deux, comment j'ai pu ne pas faire le rapprochement ? Alors qu'il est si évident ? Je ne sais pas désormais si je dois voir Melda comme une soeur ou comme la tante de mon amie ; même si les liens du sang sont certainement plus forts que tout le reste, j'ai été habituée à la voir comme mon aînée. Je ne peux pas la considérer comme les deux à la fois pourtant, sinon ça fait vraiment trop trop bizarre. Mais bon, de toute manière on n'a pas le même sang, alors c'est pas non plus catastrophique.

- Léynéa est ma mère biologique, Zayt mon père. Ce sont eux qui sont morts après ma naissance, tués par un estival.

C'est étrange, de parler de cet évènement ne me procure pas -ou plus- de tristesse, je ne les ai jamais connus. Même si je suis un peu déçu de ne pas justement avoir été élevé par mes deux parents, c'est dur de regretter quelque chose qu'on a pas eu... Mais reste que je compte vouer une haine et un ressentiment profond envers les estivaux et surtout celui qui m'a privé de ma famille. Je ne sais pas pourquoi il les a tués, ce doit être un sans-coeur pour transformer un louveteau tout juste né en orphelin et ce sans aucune pitié. Je n'aime pas le clan de l'été en plus, ils ne savent rien, à part des louveteaux, je dois bien avouer que les petites louves sont bien mignonnes.. Enfin ça ça doit être un simple avis de mâle. Et Hope est plus jolie que les estivales en plus, la preuve qu'il y a pas besoin d'aller là-bas pour trouver de belles louves. Je dérive complètement, au secours. Je souris à Hope pour lui montrer que je fais quand même attention à elle.

- C'est bizarre. Et tu as le sang de tous les clans, c'est encore plus drôle ! Moi je suis que automnal, c'est moins original mais bon ça fait quand même mieux quand on fait partie.. de l'Automne.

Je ne voulais pas créer de froid entre Mekki et moi, mais c'était bien l'impression que l'expression de l'automnal me donnait. Il avait tressaillit quand j'ai prononcé le dernier nom, Léynéa, et j'ignorais complètement pourquoi. Je tente de capter son regard, mais il me faut un moment pour y arriver et je vois quelque chose d'étrange dans ses yeux. Je ne pourrais dire ce qu'il pense exactement, Lance saurait le dire lui. Je me contente de lui sourire gentiment en espérant qu'il m'explique.

- Hope, tu sais... Je connais Melda.

C'était donc ça, je n'étais pas tellement surprise en fait. Ma tante, Melda, ayant décidée de rester parmi les automnal elle avait forcément déjà rencontré mon ami. Je me demande tellement de chose sur ma tante, je voudrais savoir si elle ressemble à mon père ou plus à ma grand-mère, ben à moi en fait, si elle est gentille comme le dit mon père, je voudrais tout savoir sur elle. Je suis quelque peu plongé dans mes réflexions, mais je vois tout de même que quelque chose continue de tracasser mon copain de l'automne.

- Léynéa est ma mère biologique, Zayt mon père. Ce sont eux qui sont morts après ma naissance, tués par un estival.

La révélation de Mekki m'est étrange, c'est comme si soudainement nous avions un certain lien, non pas de sang, mais par la famille. Ce sentiment nouveau dans mon ventre et mon âme serait donc tout à fait à proscrire puisqu'il est de ma .... famille. Non, je me refuse de penser cela. Mekki ne fait pas vraiment parti de ma famille, du moins pas de sang, donc il n'y a rien de mal. C'est pas comme s'il était le fils de ma tante, là on serait cousin et ça serait vraiment dérangeant.

Je suis peinée pour Mekki, je savais que ses parents étaient morts, mais j'ignorais qu'ils avaient été tué par un estival. Mon ami devait surement en vouloir à mort à cet individu, je n'osais pas penser que mon Mekki si gentil puisse faire de mal à autrui. Il est vrai que sa soeur que l'on dit sanguinaire l’entraîne à devenir un assassin comme elle, mais je préfère fermer les yeux de ma conscience sur ce fait et conserver l'image de mon ami comme il est maintenant.

- C'est bizarre. Et tu as le sang de tous les clans, c'est encore plus drôle ! Moi je suis que automnal, c'est moins original mais bon ça fait quand même mieux quand on fait partie.. de l'Automne.

Drôle, drôle, c'est relatif. Je dirais plutôt que c'est une extravagance génétique de penser que je possède un peu de chaque saison en moi. Je suis fière de mes origines, mais maintenant que j'ai appris pour les parents de Mekki j'aurais envie de faire taire une partie de moi... celle estivale. Je ne voudrais pas que l'automnal déteste une part de qui je suis. Je ne veux pas qu'il me déteste... Je lui souris gentiment, oh non je veux tout sauf qu'il me déteste.

Je sors tranquillement de l'eau et m'avance vers Mekki tranquillement. Je suis trempée par l'eau de la rivière, mais je n'y porte pas attention réellement. Je viens me coller tout contre Mekki en me frottant dans son cou, mes parents font ça avec moi quand quelque chose me rend triste et ça me rend le moral. Sauf que cette fois avec l'automnal mon sentiment est plus étrange, un peu comme faire de la plongée en apnée ou me mettre la tête dans la neige, un doux sentiment de sauter dans le vide, mais à la fois celui de faire la planche sans savoir s'il y aura quelqu'un pour me rattraper avant que je ne touche le sol. Je n'ai plus envie de faire le clown l'instant, je pense plutôt à réconforter mon ami.

- Mekki... je... je suis désolé pour tes parents. Mekki... est-ce que tu crois que parce que Melda fait parti de notre famille à tout les deux c'est mal de se voir comme ça ? Je veux dire... de...

× Hope sort de l'eau avec un sourire, je sens qu'elle va me faire le coup de la compassion... Elle s'approche et se met contre moi pour me frotter dans le cou, j'aimerai lui dire qu'elle ne doit pas s'en faire et que je me suis vite fait à l'absence quotidienne de mes géniteurs, mais d'un autre côté je me sens bien, comme ça, traité comme une peluche à laquelle on tient. Surtout par elle. Du coup l'hésitation fait place à un sentiment de sûreté, ainsi je me sens à l'écart des problèmes, près de la louve. Elle n'a plus cet air malicieux qu'elle arbore si souvent, qui donne l'impression qu'elle s'apprête à vous taquiner gentiment. J'en serai presque à ronronner.

« - Mekki... je... je suis désolé pour tes parents. Mekki... est-ce que tu crois que parce que Melda fait parti de notre famille à tout les deux c'est mal de se voir comme ça ? Je veux dire... de... »

Saleté de famille dispatchée, elle a réussi à mettre un trouble dans l'esprit d'Hope. Je ne sais pas si c'est mal, pour moi ça ne l'est pas le moins du monde. Melda n'est pas vraiment de ma famille à moi, génétiquement parlant, et puis elle est adulte alors il n'y a pas de raison pour que ce soit gênant, on a pas vraiment grandi ensemble. On se connait juste, elle me reste ma soeur dans le sens où on a eu la "même mère", dans différentes conditions certes mais tout de même. Non, franchement, ce ne serait pas juste qu'on ne puisse pas se.. voir ? à cause d'une soeur adoptive. Je ne veux pas que notre relation soit malsaine sous ce prétexte, je ne veux pas qu'il me soit impossible de la trouver jolie et de la regarder juste pour ça. Pas question, on est pas de la même famille et ça restera comme ça, je continuerai de la regarder comme une amie sans lien de sang et rien ne changera. Ce serait injuste qu'à cause des secrets des adultes dont on ignore le sens et qu'on nous a cachés je ne puisse pas voir Hope comme... J'en ai envie. Injuste ! Je me décale et me mets face à elle avec un air sérieux, avant de rapprocher nos deux fronts jusqu'à ce qu'ils soient collés l'un contre l'autre.

- Jamais, Hope. Je te promets que de nous voir comme... Amis ne sera jamais mal.

Je veux pouvoir la rassurer, et la convaincre de ne pas me considérer comme de sa famille. Je ne veux pas être de sa famille. Je veux l'avoir comme autre chose que.. Cousine éloignée ou un autre titre tout aussi étrange. Je me rapproche lentement de son museau, à quelques centimètres à peine, millimètres maintenant.. Mon coeur cogne de toutes ses forces contre ma poitrine, on dirait presque qu'il veut sortir. Ce n'est pas loin d'être douloureux, mais d'une douleur agréable, rassurante, un petit mal qui réchauffe le poil à défaut de pouvoir s'en échapper.. Je m'arrête à ce moment d'avancer mon visage vers le sien, et ferme les yeux. C'est à ce niveau que je trouve que c'est le plus agréable. A cette fine barrière qui me sépare du museau d'Hope, là où mon coeur palpite encore mais s'apprête à s'arrêter comme s'il pouvait prévoir que quelque chose parviendrait à le calmer. Alors je reste immobile, front à front avec la belle louve, yeux clos. Je me ressaisie quelques secondes pour m'écarter, je souris comme si de rien n'était même si au fond je me sens beaucoup plus léger. Je reprends le sourire taquin en coin, et l'observe avec un regard du même type.

- Tu n'échapperas pas à mon amitié !

Aussitôt je me rapproche encore une fois, mais pour la prendre dans mes pattes afin de la serrer contre moi. Hope, tu vas devoir subir mon affection pendant encore bien longtemps.

Mekki s'est détacher de moi, j'ai l'impression qu'on me l'arrache, mais je ne comprends pas trop ce qui se passe dans mon esprit, dans mon coeur. Il est désormais juste devant moi à me fixer de ses beaux yeux verts, son front tout contre le mien. Je peux sentir son odeur de terres humides que je trouve étrangement si attirante.

- Jamais, Hope. Je te promets que de nous voir comme... Amis ne sera jamais mal.

Je l'écoute, mais je n'aime pas l'hésitation dans sa voix, elle sème si facilement le doute en moins. Le bel automnal approche doucement son museau du mien, je reste immobile à retenir ma respiration, et si c'était ça les noeuds au fond de l'estomac... et si c'était ça. Je sais que Mekki a fermé les yeux, je ne sens plus son regard sur moi, et j'ai fait de même. Je suis dans l'attente, mais l'attente de quoi au juste... je ne pourrais le dire avec exactitude. Mon coeur se débat dans ma poitrine, si seulement il y avait un moyen de le calmer peut-être que ma tête arrêterait de tourner par le fait même. Il n'y a plus rien, je ne sens plus le contact doux de Mekki contre mon front. Il s'est reculé en un mouvement rapide et j'ai ouvert les yeux pour le regarder faire comme spectatrice de la scène qui se joue juste sous mon nez. Un sourire se dessine sur les lèvres de Mekki, mais je suis incapable de faire de même, pas maintenant après ça... je ne saurais dire ce que c'était vraiment.

- Tu n'échapperas pas à mon amitié !

Mekki se rapproche pour serrer dans ses pattes. Ses mots me font mal, c'est un étrange sentiment de souffrance qui s'installe peu à peu dans mon coeur. Et si je n'étais que ça... une amie. J'ai tellement voulu l'être, mais maintenant je ne sais plus, j'hésite. Mekki a lentement tisser sa toile autour de mon coeur comme l'aurai fait une araignée, mais je ne me sens pas prisse au piège, ni en danger. Un seul danger me guette, celui de faire le mauvais choix. Je me détache en un mouvement souple de lui et je me recule de quelques pas.

- Je ne veux pas de ton amitié Mekki...

Je lève la tête pour croiser son regard et mon coeur se remet à battre à une vitesse folle. Lentement, trop lentement je me rapproche de lui, j'ai l'impression que ma tête va exploser tant les pensées se bousculent dans mon esprit et si tout ça n'était qu'une fantaisie de mon imagination ? Je m'arrête juste devant lui et je plonge dans ses yeux un moment. Doucement, avec la délicatesse de la brise qui caresse les feuilles des arbres, je pose mes lèvres sur les siennes. C'est doux, c'est bon, c'est magique. Mon coeur doit être devenu un oiseau, car je le sens qui s'envole. Ma tête reprend soudainement le contrôle de mon être et je me recules d'un geste brusque. Je baisse la tête pour fixer le sol devant moi, Mekki remarquera surement que je suis aussi rouge qu'une pivoine maintenant.

- Je... je suis désolé... je n'aurais pas du... pardonne moi...

Les larmes se sont doucement mise à couler sur mes joues et si je venais de tout briser entre Mekki et moi par ce simple geste. Je me recule vivement, je ne sais plus quoi faire. La seule chose que je trouve à faire c'est de me retourner pour lui faire dos, je ne veux pas voir son visage quand il m'annoncera qu'il ne veut plus me voir. Je ne veux pas voir sa haine, ni son dégoût. J'ai fermé les yeux et je pleure en silence, je ne veux pas qu'il me déteste. Je voudrais à la fois pouvoir retourner dans le temps pour effacer cet instant et éviter de prendre Mekki, mais d'un autre côté je ne peux pas... C'est trop dur de se battre avec soi même.

× « - Je ne veux pas de ton amitié Mekki... »

Me dit Hope en se détachant de mon étreinte. Je ne sais pas comment le prendre, j'ai peur de mal l'interpréter, une boîte entière de sentiments variés se déverse en moi. Je sens ma gorge se serrer, je ne comprends pas pourquoi elle me dit quelque chose d'aussi.. Dur à entendre, et surtout complexe à décrypter. Pourquoi ? La louve se rapproche alors de moi, je m'apprête à donner ma langue au chat sur la signification exacte de ses paroles et sur ce qu'elles veulent dire, j'ai envie déguerpir d'ici, de remonter le temps pour savoir ce que j'ai raté. Pas le temps, elle vient encore plus près de moi, très près tandis que le mécanisme de mon cerveau se met en marche pour comprendre ces mots, pour comprendre Hope. Malheureusement il ne fonctionnera pas longtemps, je reste immobile en la voyant réduire la distance entre nos deux museaux, mais toute pensée logique s'échappe de ma tête en sentant son souffle si proche du mien. Qu'est-ce q.. Ses lèvres viennent aux miennes d'une manière délicate et je n'ose pas bouger, j'ai même arrêté de respirer à un certain moment. Elles m'effleurent seulement, pourtant un million de flammes dansent dans mon coeur, c'est surprenant. Non, elle n'est pas la première que j'embrasse. Mais cette fois c'est plus compliqué, c'est aussi plus agréable et plus significatif pour moi. Je me laisse faire sans mouvement, c'est à l'intérieur que ça se passe.. J'ai encore du mal à assimiler. Je ne souhaite pas qu'elle m'aime comme ça. Moi qui ne peux m'empêcher d'observer toutes les jolies louves que je vois, ça ne peut pas être moi qu'elle choisisse d'aimer de cette façon si particulière. Je ne veux pas qu'elle m'aime, moi-même ne sais pas ce que je ressens, c'est peut-être juste une envie soudaine de placer tous mes sentiments sur quelqu'un. Je sais bien qu'au fond c'est bien plus, mais je ne suis pas à la hauteur dans ce genre de relation, je ne suis pas à la hauteur et j'ai peur de lui faire du mal. Peut-être qu'à ses côtés je pourrais devenir différent, mais m'aimera-t-elle si je change ? Et même, si ça se trouve je n'arriverais pas à changer. Elle ne s'en rend pas compte, parce qu'elle ne connait pas cette facette de mon être. Je ne peux pas la laisser ressentir ces choses envers moi. Même.. Si c'est aussi dur pour moi que pour elle... Elle se retire sèchement de mon visage, j'aurai voulu qu'elle continue encore.. Je suis troublé, c'est mon "amie", je l'aime, même si je n'ai pas encore bien déterminé de quelle façon, alors soit j'accepte de m'avouer que j'ai un faible pour elle et là je risque de la faire souffrir, soit je le dissimule et.. Elle risque de souffrir encore, mais au moins j'aurai mal avec elle. C'est injuste, ce dilemme me rend égoïste dans toutes ses solutions. Hope reste à regarder le sol, je reste bouche-bée et la dévisage, terriblement mal dans ma peau à cet instant.

« - Je... je suis désolé... je n'aurais pas du... pardonne moi... »

Je cherche son regard en vain, elle est gênée et je m'en veux. Je m'en veux de lui avoir fait ces compliments même s'ils étaient sincères, comment lui expliquer qu'avec moi l'amour est quelque chose de problématique. Comment lui dire que je l'aime, mais que j'ai peur de craquer et de ne pas résister à n'importe quelle bécasse qui serait à mon goût physiquement parlant ? J'ai peur de lui faire du mal, ce serait la pire des choses qui pourraient arriver. Si seulement elle était capable de lire mes pensées, elle comprendrait peut-être.. Ou peut-être pas. J'entrevois une larme, puis une autre. Non, ne pleure pas.. S'il te plait Hope, arrête, je te pardonne, je t'excuse, je me mets à genoux pour te dire que c'est de ma faute, je ferais ce que tu voudras mais arrête, je t'en supplie.. Stoppe les filets larmoyants qui descendent le long de tes joues, je ne veux plus les voir, c'est encore égoïste de ma part mais je ne veux pas que tu pleures à cause de moi, ça n'en vaut pas la peine, je n'en vaux pas la peine, arrête, arrête, arrête , par pitié, même si je ne la mérite même pas, ta pitié, c'est inutile. Et si tu n'avais pas fait ça, je l'aurai certainement fait à ta place, comme j'ai failli le faire avant.. C'est de la torture psychologique, je la veux pour moi mais sans la blesser, c'est impossible pourtant de la savoir avec un autre loup serait dur à supporter. Elle se tourne, ne laissant que son dos à ma vue, je ne vois plus ses larmes couler mais ça ne m'apporte pas plus de satisfaction.. Si seulement je pouvais la prendre dans mes pattes, lui assurer que ce n'est pas grave. Cependant elle a subitement arrêté son fin baiser, au final elle le peut regretter d'avoir fait ça, qui sait ? Je lui ai fait de la peine quand elle m'a vu sur le point de l'embrasser, et elle aura voulu me faire plaisir, par gentillesse. Je voudrais lui demander, savoir ce qu'elle ressent vraiment, mais ça s'annonce difficile vu ses pleurs, et je ne veux pas risquer de la rendre plus triste qu'elle ne l'est déjà. Mes yeux s'humidifient, je ne suis décidément pas fait pour les sentiments. D'habitude on ne veut de moi que parce que je suis assez bien au niveau apparence, Hope en sait bien plus de moi que tous (et toutes) les autres. Brouillé, je me balance d'une patte sur l'autre, je ne peux pas la laisser là mais rester derrière comme un perdu ne servira à rien non plus. Au lieu de m'éclipser comme un voleur et, comme j'aurai fait avec n'importe qui d'autre, je m'avance vers elle. Je tente un triste sourire, mais je pense que si je pouvais me voir, il ferait plus rictus de dépressif qu'autre chose. Je m'approche et m'assois, je reste un peu plus grand qu'elle même les fesses posées au sol. Je tourne la tête vers elle, ni trop lentement ni trop rapidement, j'essaie de faire figure neutre malgré mon envie de lui raconter les émotions imprécises qui viennent en moi une par une, chacune laissant une profonde trace. Hope, ne pleure pas, petit ange. Pas à cause de moi, ne regrette pas ton geste, je l'ai apprécié tu sais... Je lui fais une léchouille qui se veut douce sur la joue et goûte en même temps les petites perles d'eau salée qui traversent les fins poils de son visage. Ne pleure pas. Ma gorge serrée rend ma voix plus basse qu'elle ne l'est d'habitude, mais tant pis.

- Ne pleure pas pour ça, Hope. Je ne t'en veux absolument pas. Mes sentiments sont.. très confus. Je ne suis pas doué pour ça. Je suis désolé, désolé, mais je ne peux pas prendre ce que tu me donnes même si je le désire plus que tout. Me laisser ton coeur comme ça, c'est risqué, tu sais.

Je n'ai pas envie de perdre sa confiance ni même son amitié, je veux juste la protéger.. De moi. De mon caractère "de chien" et de cette fichue attirance pour toute la gente féminine. Si seulement je n'étais pas comme ça, mais c'est dur de changer de caractère et de manies, même si on a la plus belle des récompenses au bout du compte. Un jour qui sait, j'essaierai de changer cette partie de ma personnalité, mais tout de suite, à côté de Hope qui pleure parce qu'elle se désole de m'avoir volé un baiser, c'est un peu ardu d'effectuer un travail sur moi-même. Elle verra, une fois que j'aurai fait ça je serai à la hauteur.. En espérant qu'elle me garde la place auprès d'elle, ce qui est loin d'être garanti. Je doute qu'elle décide de rester seule "pour mes beaux yeux". Ou alors je peux décider de me priver à jamais d'elle. En tant que "plus qu'amie", car ce serait exagérer la situation de ne plus la côtoyer du tout. Je passe ma patte délicatement sur son oreille, mais craignant qu'elle ne la rejette je la retire vite, avant de me pencher vers elle pour lui murmurer :

- S'il te plait, ne m'en veux pas. Je ne souhaite pas te faire du mal.

Ma voix s'éteint sur la fin de ma phrase, je ne sais pas quoi dire d'autres, j'aimerai lui clamer des excuses et lui expliquer de mille et une façons le pourquoi du comment de cette réaction. Mais je me fais une promesse, celle de la garder toujours placée tout en haut dans mon coeur, qu'elle soit ma meilleure amie ou quoi que ce soit d'autre.

J'ai perdu le contrôle de la situation, mais surtout de moi-même. Les pensées se bousculent dans ma tête à une vitesse folle, aucune ne parvint à rester fixé dans mon esprit suffisamment longtemps pour que j'arrive à en saisir le moindre sens. Les émotions me submergent et l'impression grandissante d'étouffer monte en moi, je ne veux pas, la joie, la tristesse, la haine et même l'amour se chevauchent dans mon esprit sans que je puisse réellement les départager l'une de l'autre. Tout est si... compliqué. J'aurais préféré que Mekki reste en retrait, je ne veux pas qu'il me voit pleurer, ça me rend faible, faible et inutile. Que va-t-il penser de moi maintenant ? Je ne suis qu'une petite louve pleurnicharde incapable de comprendre ses propres émotions, alors comment pourrais-je un jour espérer connaître celle des autres. Après tout que puis-je prétendre à... l'amour, je n'en sais strictement rien. J'ai beau observer les autres faire, les regarder s'aimer et s'épanouir l'un avec l'autre je ne peux rien y comprendre tant les émotions sont une notion complexe pour moi. Si au moins il existait un code, une ligne de conduite, n'importe quoi de clair qui pourrait m'empêcher de commettre des erreurs possiblement terrifiantes.

L'odeur de terre humide c'est fait plus forte et je sens la présence, que je trouvai encore si rassurante il y a un instant, de l'automnal tout près de moi. J'ai envie d'hurler, de lui crier de partir, qu'il mérite mieux que moi, mais à la fois je veux le garder là tout près de mon coeur. La langue de mon...ami... vient doucement caresser mon visage, effaçant une partie de mes larmes, le geste se veut aussi doux qu'une plume, mais je ne peux empêcher mon coeur de se tordre de douleur. Mon âme est déchirée entre les deux parts de moi qui se battent inlassablement en essayant tour à tour d'avoir la bonne réponse, sauf que j'ignore complètement qu'elle pourrait être la solution à ma délicate position... amoureuse.

- Ne pleure pas pour ça, Hope. Je ne t'en veux absolument pas. Mes sentiments sont.. très confus. Je ne suis pas doué pour ça. Je suis désolé, désolé, mais je ne peux pas prendre ce que tu me donnes même si je le désire plus que tout. Me laisser ton coeur comme ça, c'est risqué, tu sais.

Oh Mekki, s'il te plait, ne dit plus rien, tu me rends la situation encore pire. J'aimerais tellement me réveiller en sursaut et réaliser que tout cela n'était qu'un cauchemar, un horrible, mais si désirable cauchemar, peut-être plutôt un rêve en fait. Sauf que je sais pertinemment que je ne suis pas simplement en train de dormir dans la tanière blottit contre ma mère, tout ceci est réel. Mes sentiments doivent être aussi confus que ceux de Mekki j'en ai bien peur, ma tête me fait mal à force de tenter de trouver la réponse, mais c'est mon coeur qui souffre le plus. Il est brisé en un million de petits morceaux que le vent pourrait si aisément emporter en un souffle. Qui aurait-il de risqué si je te confiais mon coeur Mekki... je ne te le laisse pas sans réflexion, je te le donne sans condition... voilà ce que j'aimerais dire à mon ... ami, mais aucuns sons ne peut franchir la barrière tendue de mes lèvres closes. D'un geste doux l'automnal frôle mon oreille, mais il retire vivement sa patte tandis que je ne bouge pas d'un poils.

- S'il te plait, ne m'en veux pas. Je ne souhaite pas te faire du mal.

En essayant de ne pas me faire de mal, tu me blesses encore plus sans t'en rendre compte Mekki. Oh Mekki, pourquoi tout est si compliqué. Il voudrait peut-être mieux retourner dans le passé, oublier cette journée et recommencer à zéro toi et moi. Je chasse cette pensée aussitôt qu'elle me vient, elle n'est qu'un moustique nuisible sur ma conscience déjà fragile. Je ne regrette pas, je ne le regretterai jamais. Seul le perdre pourrait me faire regretter, mais regretter quoi? De l'avoir embrassé ou bien d'avoir attendu si longtemps avant d'essayer de comprendre les sentiments confus de mon âme... Les sentiments se bousculent toujours dans ma tête, mais j'en suis sure deux prédominent : l'amour envers lui et la haine envers moi.

Je mets un instant ma tête dans les poils fins de son cou avant de m'avancer un peu. Je ne veux plus prendre de risque, je ne veux plus être blessée. Je me retourne un moment pour me laisser plonger dans ses doux yeux verts. Si seulement il pouvait lire en moi, comprendre ma douleur et ma peine, ressentir tout ce qui se déroule silencieusement dans mon âme, dans mon coeur. Je ne dirais rien, ma gorgée est nouée par les sentiments qui se font la fête dans mon esprit, je préfère garder le silence pour ne pas dégrader encore les choses entre lui et moi. Je détourne le regard pour le fixer devant moi sur l'horizon. Un pas à la fois je m'éloigne de Mekki en lui faisant dos, chaque pas m'arrache une larme de souffrance. Quand la distance entre lui et moi est raisonnable, je laisse court à mes émotions à travers mon don. À chacun de mes pas, une fleur d'un beau rouge écarlate sort de terre, je suis une artiste, une artiste dangereuse sous le coup d'émotions trop difficile à gérer. J'espère que tu comprendras Mekki, comprend que tu ne dois pas me suivre, car cela ne pourrait que brouiller encore plus les méandres de mon coeur, comprend que je ne t'en veux pas, comment le pourrais-je, mais surtout comprend que je t'aime malgré tout... un jour nous nous reverrons, mais avant je dois faire le point avec moi-même et te savoir tout près ne serait qu'une torture de plus qui finirait par achever la moindre partie de mon coeur qui n'est pas déjà brisée.

× Elle met sa tête dans mon cou, je ne m'écarte pas, je crois que c'est bon, qu'elle a compris, alors je reste parce que pour moi il n'y a plus de malentendu. Mais c'est elle qui part. Qui s'avance devant moi, je la vois partir, elle s'éloigne, je la perds. Je la perds et je ne fais rien, mon esprit est trop embrumé, mon coeur silencieusement chante sa plainte, et ils sont en conflit l'un contre l'autre sans que ma conscience ne puisse dire son avis. Je ne veux pas qu'elle s'en aille ainsi sans rien dire, pourquoi mes pattes m'empêchent de bouger, pourquoi ? Pourquoi je ne parviens pas à lui assurer que je l'aime d'une façon bien particulière, pourquoi j'ai aussi mal... ? Hope, petit ange beige, que fais-tu ? Tu m'abandonnes ? Tu me laisses égaré dans les méandres et les détours de mes pensées ? Hope, pourquoi on ne peut être uniquement amis, pourquoi décides-tu de me capituler face aux sentiments ? Je sais que c'est de ma faute, je peux endosser toute la culpabilité que tu voudras bien m'attribuer, je tente de comprendre, mais tu sais, je suis incapable de comprendre, ça va trop rapidement. Je te retrouve et tu t'envoles, une nouvelle fois, sauf que là j'ai peur, j'ai peur et j'ai mal parce que tu n'arrives pas à saisir mes paroles. M'y suis-je mal pris ? Est-ce que tu veux que je le redise différemment ? Pour que tu ne souffres pas ? Je tomberais bien plus bas, mais tu irais bien. Tu te contenterais de me délaisser, au moins tu ne pleurerais pas. Je t'ai dit de ne pas pleurer. Ecoute-moi, écoute-moi, à la fin, arrête, mon coeur s'effondre, il s'abandonne au serpent du tourment qui l'essore de sa force, ou plutôt de ce qui lui restait pour supporter cette situation. Non il ne brise pas, il ne s'écartèle pas en deux morceaux, ce serait trop simple et trop rapide, toi Hope tu me le retourne, le fais sombrer lentement dans le désespoir tandis que tu t'éloignes de moi après ce dernier regard. Ce regard que je te rends, ce regard qui te supplie et t'implores, ne t'en vas pas oh, non, ne t'en vas pas.. Permets moi de me rattraper, finalement j'accepte de t'aimer, reviens, rends-moi ton coeur, je consent à le garder, pourvu qu'il sauve le mien. Ce n'est pas si égoïste, je ne pense pas, sûrement le tien choie comme le mien à ce moment-même. Mes yeux t'implorent, ils te réclament mais tu ne les écoute pas. En un sens je ***çois, tu m'as assez écouté et je t'ai blessée, donc tu m'ignores. C'est comme ça alors, que ça se termine ? Ton départ met fin à tout ce qu'il y avait entre nous même à la plus belle de toutes mes rencontres ? Tu t'en vas et rends ton chemin impraticable, tu y laisses des roses, ces roses attirantes et pourtant coupantes si on s'en approche. C'est un signe ? Réponds, s'il te plait, j'ai assimilé, tu refuses que je te suive mais enfreindre ta décision doit-il me tuer ? Je t'ai donné toute l'amitié que je pouvais, j'aurai pu donner plus encore sauf une seule et sûrement la plus précieuse à tes yeux, l'amour. Je ne suis pas fait pour ça, et tu décides de me renier à cause de ça même en tant qu'ami ?

- Ne me laisse pas...

Ce n'est qu'un souffle, je ne peux pas faire mieux, je ne peux plus, je n'en suis plus capable désormais... Si le vent pouvait porter ce message, tu te retournais, non ? Toi qui es si gentille et compréhensive, si tu percevais ma détresse, tu m'aiderais non ? Tu viendrais vers moi porter un peu de ce poids sur ma conscience, tu ne laisserais pas tes pas se porter de plus en plus loin de ton... Ami ? Autre ? Je ne sais plus, Hope, tout ce que je voulais c'était te revoir pour qu'on s'amuse comme la première fois. Où tout ça nous a mené ? Je ne comprends pas, je me perds, ça va vite autour de moi, si je cours, je pourrais peut-être te rattraper ? Je mourrais, certainement, mais on pourra m'accorder l'honneur d'avoir tout essayé pour ne pas que tu disparaisses à l'horizon. Pas la peine, je ne la mérite même pas, cette considération. Peut-être que, finalement, je suis bien seul, peut-être que de tout perdre de mon petit monde me fera tilter que j'ai un sérieux problème. Ils pouvaient tout me prendre, ceux qui veillent sur Four Seasons, tout sauf toi, jolie neutre, et malheureusement ils t'emportent, ils t'emportent et ne t'épargnent pas non plus. Ne t'attristes pas par ma faute, fille des quatre saisons, continue de planer, ne deviens pas ange déchu, garde-toi de chuter des nuages de ton esprit, reste malicieuse et espiègle, ne te débarrasse pas si facilement de la légèreté de ton âme. Pas par ma faute, pas pour n'importe qui, ne cède pas ton enthousiasme et ta gratitude envers le monde. Pourquoi ce petit baiser angélique et si tendre te met dans cet état ? J'ai fait une erreur, j'aurai du t'aimer dès le départ, entre temps je ne me serai peut-être pas intéressé aux autres. Et même après que tu m'ai embrassé aussi délicatement qu'un papillon bat de ses ailes pour la première fois, j'aurai du comprendre, comprendre, mais c'est si dur de comprendre... Je pensais avant tout me sacrifier pour toi, en réalité je n'ai fait que me garder à l'écart de ce qui m'aurait blessé plus que toi. Maintenant je suis seul, abattu, la Terre tourne et je suis immobile, à me gratifier des pires fautes . Je veux qu'elle revienne, je veux retirer mes paroles et continuer de croire que je pourrais m'améliorer grâce à elle. Parce que je me sentais incapable je l'ai laissée s'évaporer. Le chagrin a fait qu'elle a choisit de ne pas s'opposer à mes dires, à cet instant j'aurai tellement préféré qu'elle assure le contraire, car je n'ai pas été capable de le faire. Pourquoi n'ai-je pas décidé de t'embrasser aussi, pour t'empêcher de douter ? A la place j'ai semer le trouble dans ton esprit et ce trouble nous a détruit nous, ainsi que ce qui se trouvait entre nous. Je te promets de t'aimer, petite louve. Petite louve aux yeux provenant du ciel étoilé, je t'en prie résiste à cette tristesse que j'ai causé, viens à côté de moi que je te dise à quel point je t'aime. Si tu disparais à l'horizon, est-ce qu'un jour je pourrais te le dire ? Te décrire correctement mes sentiments ? Je préfère me laisser attirer par le sol pour ne plus voir le reste chanceler, couché je ne vois plus qu'elle, ou à ce moment sa silhouette qui se découpe et dans l'ombre, j'espère qu'elle se rapproche. Mais je perds cet espoir, j'ai perdu cet ultime espoir, je l'ai perdue. Je nous ai perdus tous deux en même temps que nos bons sentiments respectifs. La tête posée sur les pattes, les yeux fermés et le coeur scarifié de l'intérieur, je ne sais pas si je pleure ou si des sueurs froides me traversent lentement le corps. J'ai mal. La personne la plus chère à mes yeux à présent humides s'échappe et je ne peux pas la rattraper, je lui ai assez fait de mal comme ça. Comment on fait pour se faire pardonner après une chose pareille ? Est-ce qu'on le peut seulement ? A mon avis, je ferai mieux de m'habituer à son absence. Si j'avais été elle, je pense que j'aurai réagi de la même manière... Mais j'ai si mal, et mon coeur bat si fort d'une manière si peu habituelle que le tintement grave se répercutent à mes tempes.. Hope...