Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

× La louve hivernale traînait son mince corps plus qu'elle ne marchait ; et le soleil lui collait les poils dessus. C'était pour elle très inhabituel, puisque le froid les rendaient presque imaginaires. Inhabituel et fort désagréable, pour la louve partisane totale de la saison froide. Elle fit une moue discrète, même censée être seule elle se méfiait des apparences. Et si on la voyait grimacer, elle ne donnait pas cher de sa peau. Le fait qu'elle soit soldat serait plus que futile en territoire estival. Territoire estivale, dans lequel elle venait de rentrer, et dont elle comptait chercher la sortie très rapidement. A vrais dires, il lui suffisait de tourner le dos et de s'éloigner de ce soleil insupportable et tapant pour retourner dans ses chères terres gelées et neigeuses, dans le blanc fade et neutre qui lui convenait parfaitement. Seule, cachée près d'un rocher ou dans une grotte, à attendre, guetter, observer le paysage geler, les stalactites goutter... Peut-être stopper quelque espion venu en quête d'informations. Ce genre de numéros arrivait de plus en plus souvent. La mort d'Herenya avait eu des répercussions, et bon nombre de loups étrangers en avaient eu connaissance. Alors ils venaient, cherchaient, fouillaient, attendaient, de même, qu'on les croise pour les informer un peu des dernières nouvelles de clan. D'un côté, on ne pouvait leur en vouloir, n'importe quel hivernal dans le cas contraire aurait réagi de la même manière... Vraiment, personne n'était de confiance dans ce monde. Dire que certains trouvaient à redire sur la méfiance perpétuelle de Sadness... Ceux-là ne devaient pas sortir très régulièrement ; ou ils ne se tenaient au courant de rien. La louve frissonna un bref instant et s'immobilisa devant le lieu, ce lieu qui la faisait suer -dans les deux sens du terme, soit dit en passant. Elle allait se retourner mais un élan de doute l'empêcha de faire le moindre mouvement. Un regard, peut-être ? Une présence éloignée ; ou peut-être derrière. Peut-être, que même, elle sentirait bientôt un souffle dans son cou, puis des crocs aux pointes à faire pâlir un lion s'enfonceraient dans sa nuque, deux crocs froids comme des pointes de métal toucheraient à son sang au goût métallique, son sang refroidi par l'hiver où elle passait le plus clair de son temps. Les frissons se transformèrent alors en frémissements, et elle se prépara à se retourner, légèrement anxieuse à l'idée de ce qu'elle verrait. Un... Deux... Trois. Le mouvement sec de la tête qu'elle effectua tandis qu'elle restait assise, non seulement lui donna un violent pique de douleur dans le haut du dos, mais lui permit d'entrevoir une ombre à courte distance. La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que le vent n'apporta pas de cette ombre une odeur estivale ; restait qu'elle ignorait son identité. Elle se tourna, encore assise, vers la frontière et tenta de s'éclaircir la voix avant d'énoncer sans grande conviction :

-Je sais qu'il y a quelqu'un. Je vous entends. Qui êtes-vous ?

Elle avait opté pour le vouvoiement. Nulle envie n'émanait d'elle d'hérisser le poil d'un loup d'une autre saison, ou de le mettre sur la défensive. En se concentrant malgré le sang tambourinant à ses tempes, surtout à la droite, remarqua-t-elle, elle perçut distinctement une respiration. Elle sentit d'un coup le poil collant, les pattes engourdies et salies de minuscules grains de sable. Elle sentit le poids du soleil sur sa tête. Mais Sadness ne voulut pas s'avouer qu'elle s'inquiétait ; il serait improbable qu'elle se fasse attaquer alors qu'elle sortait si rarement de son cher Hiver... Du moins c'était ce qu'elle espérait.

× Une louve bleutée s'avança alors et vint s'asseoir juste en face. Sadness ne broncha pas et se contenta de détailler son apparence intérieurement. Hormis son élégant poil aux teintes bleu foncé, le bout de ses pattes se dégradait en rouge, ainsi que sur sa queue. Ses oreilles étaient de la même couleur de sang. Dans l'ensemble, cette inconnue était plutôt jolie, dut s'avouer l'hivernale. Seuls, ses yeux semblaient peu rassurants. On distinguait en eux une sorte d'étincelle qui aurait pu paraître... Malfaisante. Mais elle ne devait pas s'inquiéter, visiblement elles étaient du même clan. La louve bicolore laissa l'autre hivernale la dévisager de la tête au bout des pattes sans montrer le moindre signe d'agacement. Elle se sentait déjà mieux en sachant qu'elle ne risquait rien, du moins avec cette louve. Le regard de l'hivernale se planta dans le sien, et d'une voix claire et haute qui correspondait parfaitement à son physique elle annonça :

"-Je m’appelle Ness, je suis une tueuse hivernale et toi, qui es tu ? "

Le soleil montait encore. La soldate tenta de se donner de petits frissons pour se refroidir la peau, en vain ; l'astre lui tombait en plein dessus. Avec un peu de chance, il passerait derrière un arbre dans peu de temps et elle aurait un peu de répit en matière de chaleur. Il lui sembla avoir déjà entendu ce nom. Ness. Ou peut-être bien qu'elle l'avait vue, un jour qu'elle se dissimulait derrière un quelconque abri de glace. Sans doute les deux. Elle ne lui avait pas paru du genre calme et posé ; bien au contraire elle devait déborder d'énergie. Les loups rentrant dans la catégorie des énergiques ne restaient pas longtemps en compagnie de la triste hivernale. Et elle ne se voilait pas la face, elle comprenait même complètement tous ceux-là. Elle-même se surprenait à soupirer de sa propre personnalité maussade et... Coincée. Elle toussota une nouvelle fois pour se nettoyer la gorge, et, l'air toujours aussi impassible, répondit :

-Sad'. Sadness.

Cette dernière esquissa un très léger sourire en songeant à son nom ; une version triste de Ness, la louve qui se tenait juste en face. Ce "sourire", si on peut l'appeler ainsi tant il était faible, disparut aussi vite qu'il était venu et l'hivernale retrouva sa mine sérieuse.

-Et je suis soldat. Hivernal, comme tu l'as certainement déjà remarqué...

Sadness laissa échapper un bref soupir las, le soleil au lieu de se cacher s'exposait de plus en plus et ses poils recommençaient à la gratter. Son bandeau donnait l'impression de se resserrer autour de son cou tel un serpent, et elle dut s'armer de beaucoup de self-control pour ne pas céder à la tentation de l'étirer. Pourquoi ? Même elle n'aurait pas su le dire. C'était ainsi, elle n'aimait pas montrer ses habitudes, ses manies. Elle en avait presque peur, de ces tics qui pourraient apparaître sans qu'elle ne s'en rendre compte. Alors elle déviait la conversation. Comme à ce moment. Où au lieu de faire un simple geste, elle lança à l'hivernale :

-Je n'aime pas ce territoire.

D'une seule voix, sans interruption ni même un changement dans le ton qu'elle employait. Juste une remarque, comme si elle venait de dire qu'elle avait faim ou qu'elle comptait manger un lapin, ce soir. Rien qui puisse la trahir. ° Rien qui ne puisse me trahir ... °

× La belle tueuse se mit à rire des paroles simples de Sadness.

« -Je ne l’aime pas moi non plus, c’est pour ça que de temps en temps je me déplace jusqu’ici et que je prends un malin plaisir à détruire ce que j’ai sous la patte. »

La soldate eut un sourire amusé mais retenu, visiblement elle avait eu raison, l'hivernale qu'elle avait en face d'elle devait vraiment être une pile électrique sur pattes. Dans cette situation, sa présence ne la dérangeait pas plus que ça, d'autant plus qu'elle venait semer le trouble dans ce clan d'incapables.. Ce qui la réjouissait plus que ce ne l'attristait concernant l'énergie trop importante de Ness.

« -Je n’aime pas non plus les habitants de ce territoire. Les loups du clan estival n’ont rien dans la cervelle et leur odeur est insupportable tout comme celle de printanier d’ailleurs, je ne les aime pas eux non plus mais ils tout de même moins pires que les estivaux. Ce sont des trouillards qui ne font que de se prélasser au soleil. Ils ne surveillent même pas leur territoire correctement, nous sommes là depuis plusieurs minutes, j’ai déjà gelé plusieurs arbres et personnes… aucun estival pour venir m’empêcher de franchir la frontière, ce ne sont que des incapables. »

Sadness approuvait complètement les dires de l'autre hivernale. Peut-être était-ce parce qu'elle trouvait cela juste, ou alors peut-être que le fait qu'elle déteste ce territoire la poussait à croire toutes ces choses. Sans se l'avouer. Dans un sens, c'était vrai, Ness avait réussi à faire pas mal de grabuge sans que personne ne s'interpose ou ne la chasse du territoire. Par rapport aux terres estivales, l'Hiver était comme une forteresse imprenable et impénétrable. La moindre sentinelle comptait dans le clan hivernal et avait intérêt à accomplir sa tâche comme il se devait ; sinon gare aux représailles avec Kiba. Pas de tête à nourrir qui ne fasse rien, car elle pourrait se retrouver très vite dehors. L'été au contraire, faisait portes ouvertes chaque jour. Un clan de dernier recours, voilà ce que c'était. La louve bicolore était très contente d'avoir sa place au sein d'un clan fermé, sûr et protégé. Elle suivait donc l'avis de Ness ; les estivaux étaient un groupe d'incapables. Des pachas passant la journée à se prélasser au soleil, même les Alpha ne fichaient rien pour sécuriser un peu leur clan. La louve leva les yeux au ciel et lâcha un soupir dans le but de montrer sa compréhension et la crédibilité qu'elle accordait à la version de Ness sur la vie des estivaux. Même si la tueuse semblait représenter son contraire total, cet avis commun lui laissait à penser qu'elle pourrait éventuellement l'apprécier. Quand elle en saurait davantage sur elle.

- Tu n'as pas tort. Nous sommes bien loin de notre abri hivernal.

L'abri dans l'esprit de Sadness se dessinait plus comme un château, des remparts hors de portée de n'importe quel danger ou clan ennemi. Mais ce point de vue pouvait paraître insensé, infondé voire absurde. Au fond, quel clan était invincible ? Aucun, la soldate avait beau se permettre d'y croire, l'Hiver possédait, comme tous ses rivaux, des failles, des points faibles qui pourrait conduire à sa perte si un jour l'ennemi parvenait à les creuser. Seulement cela la rassurait de s'imaginer à l'écart de tout risque extérieur. Tant que l'illusion qu'elle se faisait ne chancelait pas, tout allait bien dans sa tête.

- J'ai entendu que le calme règne autour des conflits inter-clans.. Ne t'ennuie-tu pas en n'ayant pas de mission ?

La louve au bandeau avait entendu de bien des tueurs qu'ils accomplissaient leur rôle notamment par besoin d'assouvir des pulsions et par envie que par tâche. Ainsi les assassins désiraient en être pour avoir l'occasion de fournir du sang à leurs crocs, plus que pour servir leur très cher Alpha. Parfois même au détour d'un chemin, entendait-elle deux tueurs se dire qu'au fond ils se fichaient de leur chef et à de rares occasions qu'ils ne l'aimaient pas du tout. Ness peut-être faisait partie de cette catégorie ; à moins que son plaisir réside uniquement dans le fait d'obéir à Kiba...

× « -Je m’ennuie à un point fou, personne ne peux me comprendre. Kiba est souvent absent en ce moment et à cause de la paix il n’y a plus rien à faire. J’espère que bientôt, tout recommencera comme avant pour que je reprenne mes missions. Des fois je me dis que je devrais partir moi-même à la recherche d’une proie ennemis à me mettre sous le croc mais je me dis que mn rôle est d’écouter mon Alpha. Mais bon, si il ne revient pas dans les temps qui suivent, je partirai toute seule en quête d’une mission à accomplir, il y aura surement quelques petit intrus qui vont vouloir semer la pagaille sur nos terres. »

Sadness hocha brièvement la tête comme signe d'écoute. Il était vrai qu'en temps de "guerre", les loups pouvaient exercer leur tâche en bon ordre et le clan marchait comme une usine au fonctionnement interminable, dont chaque rouage aidait l'autre dans une suite logique à l'image de l'hiver. La paix si convoitée se révélait en fin de compte néfaste pour l'activité des territoires, et les habitants de ceux-ci se retrouvaient sans rien à faire de leurs journées. La soldate se demanda si, finalement, le conflit inter-clans n'était pas mieux que le calme entre eux. De toute façon, elle s'en fichait, même avec la plus pacifique des relations entre Alpha, aucun intrus n'était autorisé à pénétrer sur son territoire. En fait, son rang était le plus touché, nul besoin de soldats sans guerre, si ce n'est que pour intimider d'éventuels attaquants.

« -Et puis même si je m’ennuie, je ne suis jamais seule….. Et toi ? tu ne t’ennuie pas trop ? »

Jamais seule ? L'hivernale hésita quelques secondes sur le sens de la phrase que sa compatriote venait de prononcer. Elle se demanda si elle n'avait pas un genre de seconde personnalité ou autre particularité qu'il était possible de rencontrer chez certains loups. Non, elle se faisait certainement des idées. Rarement elle laissait à son imagination libre cours, et pourtant elle venait de le faire avec une étonnante facilité. L'énergie de Ness devait refléter sur la sienne. La louve au visage impassible s'en voulut un petit temps d'avoir cru une hypothèse pareille. Et puis si la tueuse avait une telle singularité, elle lui aurait révélé, non ...? Voilà, l'étrange louve inépuisable parlait sans doute de ses multiples rencontres. Sadness eut un frisson et leva la tête vers le soleil en plissant les yeux.

- Pas vraiment. Je trouve très occupant d'observer les membres du clan sans qu'eux n'y fassent attention. J'en apprends plus sur leurs manies et leur vie.

Dit comme ça le passe-temps favori de la louve lui paraissait un tantinet singulier. Elle eut un sourire et baissa les yeux avant d'avouer :

- Cette manière de faire remplace le dialogue. A vrais dires, il est assez rare que j'aille discuter naturellement avec un autre loup...

Assez rare, en réalité, valait pour un "au grand jamais". Sadness n'allait pas voir les autres, pas même les hivernaux. Sans cesse elle avait l'impression de déranger, ou une petite angoisse logée dans sa gorge quand elle s'imaginait être face à quelqu'un de dangereux... Elle préférait largement se préserver et ne prendre aucun risque. Si la soldate voulait savoir en détail l'histoire de quelqu'un, elle le regarderait sans mot dire de sa place, guettant les visites d'autres loups etc.

- Tu as l'air bien différente.

Ajouta-t-elle, un petit sourire aux lèvres. Une pile énergique nécessitait sûrement un bon nombre de rencontres pour satisfaire sa curiosité, et son besoin de se dépenser.

× Ness rendit son fin sourire à la timide louve, qui s'en trouva très enthousiaste. Rares étaient les preuves d'attention qu'on pouvait lui porter. De ce simple mouvement du visage, la tueuse monta un peu dans son estime. Malgré sa détonante personnalité, elle l'appréciait assez.

« -Oui, je suis assez différente des autres, mais ça ne plait pas à tout le monde. Je me fiche pas mal de ce que peuvent penser les autres, l’important c’est ce que je pense moi. Même si j’ai l’air d’une pile électrique, il m’arrive des fois d’être épuisée…. »

Sadness s'étonna de cette dernière phrase. Elle voyait mal l'énergique louve en face d'elle à cet instant manquant de force et d'entrain. Mais bon, elle restait un loup comme les autres et tout le monde peut être fatigué à un moment donné. La louve bleutée sembla songeuse après ses dires, et lorsqu'elle continua à parler la soldate fut étonnée du changement complet de sujet.

« -Tu vis seule ? je veux dire, tu as de la famille ? »

Instinctivement, les oreilles de l'hivernale se baissèrent et son sourire commença à s'évaporer de son visage tout doucement. Les branches des arbres autour se mirent à chanceler et un vent froid passa au travers de la chaleur étouffante. Elle songea à tenter de camoufler sa peine, puis se souvint que son interlocutrice était également du clan du froid et que cette brise gelée ne devrait pas la déranger tant que ça. Sad' fit de son mieux pour l'ignorer et feindre une légère surprise. Sa gorge se serra et un toussotement retenu réussit à s'en échapper. Comme unique échappatoire trouvé pour se détendre, elle gela le plus discrètement possible une touffe d'herbe qui poussait au milieu d'un rond de sable.

- Oui, et... Non. C'est compliqué.

"Expliqua-t-elle", en grande difficulté. Même si à première vue Ness était de confiance et lui paraissait empathique, elle ne se sentait pas prête à lui confier la sombre histoire de sa famille. Au contraire cette question la faisait se renfermer inévitablement, et elle recommença à mesurer sa respiration nerveusement. Elle n'osa pas continuer de parler, pourtant retourner l'interrogation à la tueuse aurait été un moyen de fuir cette question dure à supporter pour l'hivernale orpheline de mère. Au lieu de ça elle se mot à se tortiller, se balancer d'une patte sur l'autre. Ne pas se montrer calme comme habituellement l'agaça envers elle-même et elle cessa de bouger. Les loups cherchant à en savoir plus sur sa famille la troublaient.

× Ness partit dans ses pensées ; pensées qui parurent semer en elle un grand trouble. Par miracle, ces sans nul doute bien tristes préoccupations firent que l'hivernale aux yeux dansant de rouge n'insista pas pour en savoir plus sur l'origine de la soldate. Celle-ci afin de se préparer à une éventuelle question, venait de geler un fruit, un fruit étiré et jaune comme le soleil. Elle apprendrait plus tard qu'il s'agissait d'une "banane", fruit typiquement estival. Bien fait, dans ces cas-là. La tueuse eut un long soupir assez mélancolique, dramatique même, et sa nouvelle amie se demanda un instant si ça n'avait pas été une erreur de souhaiter qu'elle reste perdue dans ces sombres songeries. Peut-être même était-ce égoïste, en fin de compte.

« -Les histoires de famille sont toujours compliquées... Je me demande s’il y a vraiment des êtres sur ses terres qui ont un passé normal, sans tristesse, ni colère… »

Un jour, Sadness méditerait sur la question. Est-ce qu'un jour elle avait rencontré un loup dont l'histoire se révélait être complètement impeccable et sans aucune bavure ? Un jour, elle y penserait. A cette interrogation que l'hivernale venait de lui lancer après avoir été sortie du labyrinthe de son esprit par un oiseau bavard. Hivernale qui se leva subitement, s'étira et lâcha un bâillement mémorable, qui fit sourire son interlocutrice. Avec une voix totalement normale, elle annonça :

« -Je vais te laisser. J’espère qu’on se reverra un des ces jours. On pourra continuer notre conversation. »

Sadness hocha la tête avec un sourire destiné à rendre celui que lui faisait Ness. Une seconde elle se rendit compte que quelqu'un espérait la revoir "un de ces jours", et étrangement elle trouva que ces mots dans la bouche de la tueuse sonnaient sincèrement. Elle leva la tête, le visage presque illuminé à l'idée de pouvoir reparler à la même louve un jour à l'autre, afin de "continuer leur conversation", même si justement cette dernière s'était arrêté sur un point sensible, et pour les deux hivernales apparemment.

« - Tu ferais mieux de retourner sur nos terres, mieux vaux ne pas rester seule ici. Quant à moi je continue ma « ballade » sur ce territoire minable. Je n’ai rien d’autre à faire. »

La louve bicolore approuva ces dires, et se prépara à repartir vers le royaume du froid. Elle eut, même, un petit rire en entendant Ness sous-entendre qu'elle s'apprêtait à recommencer ses petits dégâts dans l'été. Elle finit par se retourner et repartir en direction de son cher territoire.