Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Je restait à l'entrée de la tanière, profitant ainsi des grands espaces et du vent. Je me sentais bien, paisible. Les petits bougeaient de plus en plus, attestant de leur bonne santé. Ils n'allaient plus tarder à quitter le doux et chaud nid de mon ventre pour découvrir le monde. Je pouvais presque ressentir leur impatience, mais je souhaitais qu'ils prennent le temps, pour naitre dans les meilleurs conditions possibles.
Calion était parti en chasse. Blue était pas loin, elle avait promis de rester dans les environs pour que le vent la trouve vite en cas de besoin.

Cet instant de bonheur fut soudain interrompu par une lente douleur lancinante qui me traversa le ventre. J'eu un hocquet de surprise et de panique. Cela ne dura pas, la douleur disparu presque aussi vite qu'elle était venue. Je pris le temps de me calmer, de réguler ma respiration pour réfléchir. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu'ils arrivaient et que je ne pourrais plus les retenir.
Une seconde contraction me parcourut peu après que je sois retournée dans la chaleur protectrice de la tanière. Je m'écroulait presque sur le sol, le vent me rattrapa pour que je ne me fasse pas mal. Toute à ma douleur, j'emit un sifflement pour presser ce dernier à alerter Blue et Calion. Qu'il leur ébourrife les poils, les pousse, les soulève même s'il le faut, mais qu'il les ramène !
Je n'étais pas en état de parler, je me concentrais sur ma respiration, tachant de souffler sans pour autant y mettre trop d'inspiration, sans quoi je m'évanouirait. S'il y avait une chose que je maitrisait aussi bien que le vol, c'était respirer. Oui, il y a un savoir respirer, un controle sur la régulation de nos respirations, sur la puissance de l'inspiration, la longueur de l'expiration. Et cela calmait incroyablement bien.

Les contractions étaient de plus en plus longues, mais irrégulières. Le travail commençait et il serait long et pénible. Je me concentrais pour sur ma respiration pour oublier la douleur, mais cette dernière se faisait inviter toute seule, me coupant le souffle par moment. Sans que je m'en rende compte, mon visage s'étaient recouverts de sueurs et de larmes, tous les poils de mon corps dégoulinaient et se collaient. Le vent était parti chercher Calion et Blue, mais il pouvait être partout, il était partout et il joua tranquillement le rôle de ventilateur. Visant ma gueule, évitant de refroidir le reste de la tanière, il m'apporta un air rafraichissant qui me soulagea le temps d'une accalmie.

J'entendis alors des pas devant la tanière tandis qu'une autre contraction, je ne savais plus à combien j'en étais, me parcouru. Je n'arrivait pas à sentir mes ailes ni mes pattes, je ne savais pas trop dans quelle position je me trouvais. Je savais juste que j'étais sur le flanc. Sans doute une aile repliée sous moi, l'autre... Je ne savais pas. Tout mon corps se tendait à chaque douleur.

La matinée était magnifique si bien que j'avais décidé de partir chasser tôt. Aucun évènements particuliers n'étaient venu troubler les derniers jours, mais je sentais que la naissance ne devrait plus tarder. Il fallait que Melinya prenne des forces pour mettre au monde nos petits et compte tenu de son état, je suis le seul en mesure de chasser pour nous deux... nous quatre plutôt. Je tâchais de ne pas trop m'éloigner et surtout de ne pas trop tarder. Ce matin, c'était sur la piste de petit gibier près du lac quand le vent me souffla fortement aux oreilles. Le message était clair et il ne me fallut que quelques secondes pour abandonner ma traque et me mettre à courir vers la tanière. J'ignorais si le vent allait aussi trouver rapidement Blue, si bien que je lui envoyais un message télépathique pour faire sur.

Je m'arrêtais quelques instants sur le le bord de l'entrée, prenant le temps de me calmer un peu. Disons que mon coeur battant à tout rompre et cela n'était pas causé par ma courte course pour venir ici, loin de là. Je finis pas entrer pour trouver ma compagne étendu sur le flanc. Je m'approchais d'elle pour venir m'installer tout près de sa tête en soufflant doucement dans sa direction pour la rafraîchir. Les poils collés sur sa tête et la sueur qui perlait sur ses temps ne me laissait aucun doute sur la température élevée du corps de ma douce. Je ne savais pas trop quoi faire, ni quoi dire, si bien que je restais muet. J'avais certainement l'air d'un incompétent en ce moment même.

Blue était partie se mette un petit quelque chose sous la dent. Enfin, c'était ce qu'elle avait prétextait. Elle adorait Melinya mais restée enfermée avec deux loups plusieurs jours de suite relevait un peu de l'exploit pour elle. D'autant plus qu'elle était parvenue à rester d'humeur égale, sans s'agacer ou être de mauvaise humeur. Elle voulait être là pour aider sa petite protégée. Elle se promenait donc simplement autour du lac en direction de sa tanière au cas où quelqu'un s'y serait pointé en son absence. Elle trottinait doucement lorsqu'elle sentait une bourrasque de vent chatouiller ses oreilles. Elle les agita, légèrement agacée. La brise se fit plus insistante et en une fraction de seconde elle comprit. Ce n'était pas juste du vent c'était le vent de l'ancienne hivernale. La louve fit immédiatemment demi tour, ventre à terre. Cette fois ci, pas le temps de s'économiser et d'arriver dans une relative bonne forme. Elle n'avait pas le temps pour ce genre de simagrées. C'est donc toute essoufflée qu'elle parvint à la tanière du couple. Elle vit que Calion était déjà là et qu'il régnait une certaine fraîcheur dans l'antre. Tant mieux. Le loup était parfaitement silencieux tandis que Melinya gisait sur le sol, ses ailes étalées n'importe comment. Elle semblait souffrir si Blue en croyait ses poils déjà poissés de sueur. Elle s'approcha doucement de la future maman.

- Respire régulièrement et accompagne tes contractions. N'essaie pas de lutter contre elles mêmes si ça fait mal. Si tu accompagnes tes petits sortiront plus vite.

Il semblait que c'était bien ce qu'il fallait faire à la louve bleutée. Elle n'en était pas certaine mais il ne pouvait pas rester aussi inactive que Calion. Elle ne s'en sentait pas la force. Elle relia délicatement l'aile que la louve avait étendue sur tout son corps. Pas la peine qu'elle se rajoute une source de chaleur supplémentaire. Et puis, il fallait tout de même qu'ils puissent passer là dedans à trois et futuremment à cinq ... Blue espérait que la mise bas serait rapide même si cela ne s'annonçait pas vraiment sous les meilleurs auspices.

Calion s'approcha lentement, tendu et désemparé, mais présent. Je tachais de me détendre pour rassurer, mais j'avais conscience que mon état n'allait pas l'encourager.
Blue ne tarda pas non plus, le vent était éfficace. Alors que Calion se trouvait aussi démuni que n'importe quel mâle dans cette situation, Blue s'attela à me conseiller.

"Respire régulièrement et accompagne tes contractions. N'essaie pas de lutter contre elles mêmes si ça fait mal. Si tu accompagnes tes petits sortiront plus vite."

Respirer régulièrement, ok, pas de problème. J'avais déjà taché de ne pas me mettre en hyperventilation, cette directive là allait être facile à suivre. Par contre accompagner les contractions ne serait pas faciles, je n'était pas habituée à cette douleur qui me coupait le souffle, je ne savais pas vraiment comment accompagner les contractions.
Mais en même temps, j'avais envie que ça se termine le plus vite possible.

La prochaine contraction arriva plus vite que les précédentes, j'avais déjà eu le temps de suivre le premier conseil de Blue, restait à faire de mon mieux pour le second. Je ne su trop pourquoi, quand la douleur revint, je soufflais profondément, évacuant un peu de la douleur. Le reste de mon corps suivit tout seul et cela me parut éfficace. Je sentais comme une vague partir de mon diaphragme et descendre jusqu'à mon bassin.

A partir de ce moment, les contractions s'accélérèrent. Je sentis un liquide me bruler les cuisses et devinais que je perdais les eaux, comme on dit. C'était pour bientôt. A présent qu'ils n'avaient plus de "bain" dans lequel vivre, ils allaient chercher à sortir, je sentais la tête du premier se manifester et pousser.

Une ultime contraction me contracta, je me forçais à garder la gueule ouverte pour ne pas me mordre la langue. Je soufflais comme avant et une autre douleur me déchira. Je tachais de rester silencieuse, me concentrant sur la petite vie qui s'échapait de mon ventre et que je ne voulais pas éffrayer. Je transformais la douleur, la prenant comme un descriptif physique du petit que je sentais passer. Cela dura aussi vite que lentement.
Puis une accalmie. Les contractions avaient cessé le temps de préparer le dernier. J'en profitais pour tourner la tête.
Calion regardait le petit être avec un mélange de stupeur et de joie. C'est lui qui me l'apporta et le mis ... la mis contre moi où elle chercha du bout de museau une mamelle. Ses yeux étaient fermé, elle était plus trempée que moi et méritait une bonne toilette. Je savais qu'elle était recouverte d'un liquide vivifiant et j'entreprit de la lecher pour m'en nourrir.
Avec cette toilette, sa robe tint ses promesses et comme on l'avait tous deviné, elle arborait un doux pelage beige bordé de quelques motifs de couleur encore trop petit pour être correctement distingués. Ils se démarqueraient correctement quand elle aurait un peu grandi.

Je n'avais pas d'idée de nom et n'y accordait pas d'importance pour le moment. Surtout qu'une autre contraction me prit et je repris le travail où je l'avais laissé. Je reposais ma tête et reprenais mon exercice de respiration.

Blue arriva rapidement, à mon grand soulagement, et vint porter assistance à Melinya tandis que je restais toujours de marbre. Il faut dire que rien ne m'avait préparer à un évènement comme celui là. J'écoutais distraitement les conseils de la louve bleue, j'essayais tant bien que mal de suivre le court rapide des évènements pour ne pas perdre une seconde de la naissance de nos petits. Il ne fallut pas trop longtemps, mais au combien de douleur pour ma douce, pour que le premier petit naisse.

Je restais muet de surprise la petite, car c'était bien une femelle, était née et je n'arrivais pas à croire pendant un instant que j'étais véritablement père. La teinte de son pelage, quoique humide et poisseux, me rappelait la fourrure douce de ma mère. Je pris délicatement la petite par la peau du cou pour la poser tout près du ventre de Melinya qui entreprit de la nettoyer un peu révélant mieux la couleur de son pelage beige. Ma compagne reposa sa tête sur le sol en reprenant la contrôle de sa respiration, le second petit allait bientôt pointer le bout de son nez. Je restais tout près de ma belle avec un sourire idiot sur les lèvres, ce que je pouvais être heureux.

Le future maman sembla l'écouter malgré les douleurs de l'enfantement. Blue s'efforça de ne pas grimacer. Et on se demandait pourquoi est-ce qu'elle ne voulait pas de louveteaux ? De voir la douleur de Melinya souffrir ainsi ne faisait que renforcer sa détermination. Elle savait que ce choix ne serait peut-être pas approuvé par son futur compagnon. Enfin, si elle se trouvait un compagnon un jour ce qui n'était pas fait vu son caractère. Mais tant pis. Elle se reconcentra sur la louve ailée.
Elle ne tarda pas à voir apparaître une petite tête. Le louveteau ressemblait fort à une âme qu'elle avait rencontré. La solitaire garda cette réflexion pour elle. Elle pouvait fort bien avoir rencontré un membre de la famille de Calion ou de Melinya sans le savoir. Elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie si jamais la mort remontait à peu de temps.
Blue observa à distance à joie du couple. Elle ne se sentait pas vraiment à sa place dans ce magnifique tableau plein de joie. Elle aurait peut-être à donner un coup de patte quand les loups auraient besoin de faire garder leurs enfants mais, pour l'instant, elle n'aurait pas du être là. C'était bien parce que Melinya lui avait demandé d'être présente.

Spoiler:

Le second mis plus de temps à se décider à sortir. C'était pénible, atrocement long et douloureux. Quelque chose bloquait et je le sentais s'affaiblir au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient.
Angoissée, je perdis le fil de la respiration, oubliant la douleur. J'avais peur de perdre ce second petit qui peinait à venir au monde.
Je vis la joie de Calion retomber et le sentit se rapprocher avec inquiétude. Blue, qui s'était tenue en retrait s'approcha à son tour. J'essayais de leur dire que je n'y arrivais pas, de leur expliquer que je le sentais bloqué, immobile. Il s'étouffait. Je le sentais et le temps qui s'écoulait le tuait à petit feu.
Soudain, je retrouvais la douleur, mais pas là où elle était précédemment, je sentais que je manquait d'air, le vent m'empechait d'inspirer. Je finis par comprendre qu'il me forçait à ne prendre que l'oxygène nécéssaire, il me dirigeait vers la conduite à prendre. C'était douloureux, mais je m'y pliais lentement, des larmes de peur et de douleur sur mes joues.
Une ultime et salvatrice contraction laissa sortir sa tête. J'entendis un petit couinement qui traduisait que le petit avait repris vie. Je sentais que ça bloquais encore plus. Je croyais deviner. Des ailes. Des ailes qui avaient laissée l'ainée sortir en première car cela passerait plus vite. Des ailes qui rendait la tache plus difficile. Cette explication me rassura et je souris en laissant échapper un éclat de rire qui fit sursauter les autres.

Je parvins à articuler:

-Ce sont des ailes, expliquais-je.

J'étais contente que ce ne soit pas si grâve et surtout heureuse de découvrir que l'un des deux avait hérité d'un cadeau que j'avais moi même tenu de ma mère.

La dernière contraction me prit et cette fois, sachant ce qu'il me restait à faire, je poussais de toutes mes forces. La douleur me déchira, puis plus rien. Il était sortit finalement, enfin. Tout était fini.
Le placenta ferma la marche juste derrière mon petit ailé. Je laissais à Calion le privilège du premier contact pour qu'il me l'amène. J'en profitais pour sourire à Blue.

-On fera attention qu'il ne fasse pas de galipettes dangereuses au dessus du lac en hivers, plaisantais-je en faisait allusion à notre première rencontre.

Le temps me semblait s'étirer indéfiniment et la mine inquiète de Melinya confirma mes soupçons : quelque chose clochait. La joie qui m'avait habité un moment suite à la naissance de notre petite retomba en une fraction de seconde tandis que je m'approchais de ma compagne. Je perçu un mouvement de Blue qui s'approcha elle aussi. Je ne voulais perdre ni ma belle, ni mon petit aux mains du temps qui passait trop vite. Un faible couinement me vint aux oreilles, le petit vivait. J'étais tellement soulagé, mais je fus très surpris d'entendre un rire s'échapper de la gueule de Melinya.

- Ce sont des ailes

Des ailes? Il me fallut un moment pour comprendre les paroles de mon aimé, le petit avait des ailes comme elle. Un nouveau sourire illumina mon visage quand mon fils vint au monde ses petites ailes ouvertes de manière désordonnées. Je m'approchais doucement pour venir le placer près de sa soeur, tout contre le ventre de ma compagne. Je posais mon museau sur le tête de Melinya puis déposait un baiser sur son front humide du sueur.

- Ils sont si magnifiques

La louve bleu nuit commençait à s'inquiéter très sérieusement. Le second petit ne semblait pas vouloir naître aussi facilement que le premier. La solitaire se rapprocha un peu, quittant son recoin plus sombre. Elle ne voulait pas déranger ce moment privilégié pour les deux parents mais tout de même ... Elle ne pouvait pas rester ainsi en retrait alors que Melinya souffrait tant. Elle s'en voulait de ne pas pouvoir l'aider. Alors que Blue allait se décider à se rapprocher définitivement de sa petite protégée elle entendit cette dernière ... rire ? Oui, c'était bien un léger rire un peu tremblotant qui l'avait faite sursauter. La louve ailée ne tarda pas à s'expliquer.

-Ce sont des ailes.

Des ailes ? La solitaire sourit. Elle comprenait que Melinya soit heureuse que l'un de ses petits ait hérité de ce don. Elle lui apprendrait sûrement à voler. Dans un dernier effort la nouvelle maman libéra un autre nouveau né. Calion le saisit et le déposa aux côtés de l'autre. Blue allait de nouveau se mettre en retrait lorsque Melinya la regarda en souriant. Évoquant un souvenir auquel elle même n'avait pas pu s'empêcher de penser.

-On fera attention qu'il ne fasse pas de galipettes dangereuses au dessus du lac en hiver.

Blue sourit, signe qu'elle comprenait parfaitement ce que Melinya voulait dire par là. Leur première rencontre n'avait pas été des plus communes. La solitaire était certaine de se souvenir de ce jour là à tout jamais. Surtout si elle continuait de voir sa petite protégée aussi souvent.

- Oui, peut-être qu'il n'y aura pas de solitaire en vadrouille pour le récupérer. Mais ne t'en fait pas. Je veillerai au grain pour que ça n'arrive pas tant que je suis là.

La louve couleur nuit envoya un petit clin d’œil à la nouvelle maman, souriant comme il y avait longtemps. Elle adressa quelques paroles de félicitation aux deux parents puis elle sortit attendre devant la tanière. Ce moment, c'était le leur. Elle était venue soutenir Melinya mais ne voulait pas s'immiscer dans leur bonheur. Elle se coucha donc à l'entrée. Veillant à ce que le sang perdu par la louve n'attire pas un quelconque prédateur ou un loup malveillant.

Spoiler:

Calion m'embrassa sur le front, me murmurant son émerveillement.
Blue répondit à ma plaisanterie.

"Oui, peut-être qu'il n'y aura pas de solitaire en vadrouille pour le récupérer. Mais ne t'en fait pas. Je veillerai au grain pour que ça n'arrive pas tant que je suis là."

Je lui souris à nouveau. Elle s'écarta ensuite pour se mettre devant l'entrée, guettant la venue éventuelle d'intrus.
Le vent revint m'ébourrifer les poils et les plumes, me sechant un peu. Je sentais fort la sueur et mourait d'envie d'aller me laver dans le lac, mais mes petits avaient besoin de ma présence, besoin de ma chaleur et du lait que mes mamelles gonflées produisaient.
Je sentait leurs museaus chercher à l'aveuglette parmis mes poils collants. Une fois la mamelle en bouche, il ne la lachait plus. Je les regardait avec amour. Ils étaient si mignons.

-Comment allons-nous les appeller ? Demandais-je à mon compagnon.

Nous ne pouvions pas leur donner de noms de clan, vu que les gênes de tous ces clans se mêlaient dans leur sang. Ils étaient comme leur père, issus d'un mélange rare et précieu. Il me semblait au contraire, que ce mélange devait être à l'orgine de leurs noms, qu'ils devaient porter fièrement ce metissage qui était à nos yeux un symboles d'amour et d'espoir d'unification.

J'avais envie de nommer mon fils, celui qui portait mon héritage et dont le pelage était le mélange presque parfait des robes de chaque clan. Ses petites ailes, bien que maladroites, étaient précautioneusement repliées contre ses flancs. Il avait beau être encore aveugle, il prenait soin de ne pas heurter sa soeur de ses appendices encombrants.
Je prit le temps de mieux l'observer, le bousculant décilatement de mon museau pour soulever ses pattes et l'inciter à ouvrir un peu ses ailes. Un peu dérangé, il lacha ma mamelle pour tendre sa petite tête aux yeux fermés dans ma direction. Sa minuscule truffe entra en contact avec la mienne et je souris. Je glissais mon museau vers son corps, dans une caresse. A ma grande surprise, il réagit en ouvrant ses ailes et en se dressant sur ses petites pattes maladroites. Il fit quelque pas, les ailes étendues comme des balanciers et je le rattrapais pour le remettre contre moi. J'avais peur qu'il attrape froid. De nouveau contre moi, il replia plus ou moins adroitement ses ailes grises et bleues et se remit à fouiller mon pelage en quete de cette mamelle qui lui avait échappé.

-Lance, suggérais-je à Calion. Comme balance. Il a un bon équilibre. J'espère qu'il gardera cet equilibre au cours de sa vie pour devenir un loup aussi juste et attentioné que son papa ... et aussi adroit en vol que sa maman.

Blue se releva pour aller s'asseoir à l'entrée de la tanière veillant surement la venue d'éventuels visiteurs inopportuns. J'observais les petits qui cherchaient avec appétit la source du lait maternelle parmi les poils humides de sueurs de ma belle hivernale. De multiples questions me venaient en tête concernant les louveteaux nés en territoire glacial, mais je les gardais pour moi. J'aurais bien tout le temps de réfléchir à cela plus tard.

- Comment allons-nous les appeller ?

Melinya dérangea notre fils et le poussant doucement du museau, il se retourna vers l'origine du dérangement et son museau humide entra en contact avec celui de ma compagne qui ne pu s'empêcher de sourire. Le petit finit pas ouvrir ses petites ailes aux tons gris et bleus pour faire quelques pas en se stabilisant à l'aide de ses appendices qui un jour le porterai sur le vent. Melinya le ramena près d'elle et il se remit à sa principale occupation : boire du lait.

- Lance. Comme balance. Il a un bon équilibre. J'espère qu'il gardera cet equilibre au cours de sa vie pour devenir un loup aussi juste et attentioné que son papa ... et aussi adroit en vol que sa maman.

Le compliment de Melinya me fit sourire, d'habitude je n'aimais pas trop ce type de remarque à mon égard. Je ne cherche pas de reconnaissance auprès des autres, mais venait de ma compagne hivernale cela prenait un autre sens pour moi. Je m'imaginais déjà Lance voler avec sa mère dans le ciel bleu. J'aurais bien aimé pouvoir voler moi aussi et je me souvenais avec précision de la fois au Melinya m'avait soulevé dans les airs, c'était surprenait, mais loin d'être désagréable.

- Ce nom lui va à merveille, il sera excellent en vol avec un mentor tel que toi.

Je tournais la tête pour regarder notre fille. Elle ressemblait tant à ma mère, au souvenir que j'en avais à tout le moins. Le même pelage crème, quoique plus grisâtre à cause de la plus grande part d'origine hivernale en elle. Une tâche qui ressemblait vaguement à un pâle flocon ornait l'arrière de son oreille, le signe de ma lignée.

- Hope, parce que j'ai espoir qu'un jour les conflits entre les clans s'arrêtent et puis elle ressemble tellement à ma mère.

"Ce nom lui va à merveille, il sera excellent en vol avec un mentor tel que toi."

Je n'en était pas aussi convaincue, mais cela n'avait pas d'importance en cet instant. Nous verrions cela quand il aurait grandit. Je suivis le regard de Calion sur notre fille.

"Hope, parce que j'ai espoir qu'un jour les conflits entre les clans s'arrêtent et puis elle ressemble tellement à ma mère."

A sa mère ? Voilà donc d'où venait ce pelage clair teinté de beige. Cela ne risquait pas de venir de mon côté de la famille. Bien que ma mère soit d'origine printannière, elle n'en avait jamais abordé les couleurs.

L'épuisement me rattrapa. Les petits pouvaient tirer et mordiller sur mes mamelles que cela ne m'empecherait pas de m'endormir. Je finis par sombrer dans un sommeil réparateur et chaleureux.



[H RP: désolée pour la courtesse de cette réponse, pas d'idée --' on peut clore je pense]