Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

• La dernière fille de Léynéa se chargea de poser le plus doucement possible son petit à mèche blonde tout contre son ventre. A son contact, et malgré la douleur que la louve sentait en son intérieur, elle frémit. Et à peine trente secondes plus tard, une nouvelle contraction parcourut son corps. Ainsi il y aurait plus d'un rappel-malheur. Mais même si la situation familiale de la Bêta et de son compagnon se compliquerait, elle se devait de les aimer, envers et contre tout. Ou alors... Non, pas question. Quoique ce serait finalement une solution. Un plan B. L'idée qui venait de germer dans son esprit était tout sauf à encourager. Elle-même savait qu'elle risquait de s'en mordre les... Pattes (?) pourtant il lui semblait que ça pourrait fonctionner. Sa vie ne serait plus jamais la même mais au point où elle en était côté changements dans l'existence... Sans parler du fait qu'avec ça, Zayt continuerait à se détruire petit à petit intérieurement.

Spoiler:

• Sans presque s'en rendre compte, Léynéa vit une petite par terre. Dans les mêmes tons que son grand frère, elle possédait cependant la même marque que sa génitrice et la soeur de celle-ci. L'automnale vit ses deux petits yeux dorés s'ouvrir sur le monde, et elle dut reconnaître qu'elle était adorable. Mais elle voulait suivre son idée et décida de ne pas la regarder plus longtemps, pour ne pas se laisser avoir par son regard. Elle tourna la tête peut-être un peu vivement vers Ita et la fixa de cette manière, tâchant de lui faire comprendre que si elle avait des doutes, ils étaient justifiés, et que quelque chose ne tournait pas rond. Elle ouvrit la bouche, la referma, et finit par lui faire part de ses intentions.

Ita, je t'en prie, écoute ce que je vais te dire sans m'interrompre. Ne dis rien, ni maintenant, à moi, ni à personne. Prends-les. Donne-leur un nom de ton choix. Confie le petit à Ypso, je veux être certaine qu'il soit entre de bonnes mains. Pour la petite... Si tu ne crains pas d'aller en territoire estival, va la remettre à Bebop. Tu sais, Bebop, ta tante, ma soeur, celle dont je t'ai parlée quand tu étais... Petite.

• Elle soupira en se rappelant qu'elle était brouillée avec sa soeur. Tant pis, elle accepterait de la prendre. C'était ça ou la mort pour sa nièce. Léynéa se repassa en boucle dans la tête l'instant où la printanière lui avait donné Melda. On échangeait les rôles désormais... Afin d'être sûre que Bebop se plierait à sa volonté, et qu'Ypso ne se poserait pas de questions, elle décida de faire ce à quoi elle songeait précédemment. Certes peu plausible mais personne ne chercherait à contredire cette version des choses.

Dis à tous les médisants que je suis morte. Et répète ça pour ton papa. Ne doute pas mais raconte que tu nous a vu, que tu étais là. C'est faux, bien évidemment, ne t'inquiète pas de notre sort. Et si je dois te dire une dernière chose... Je t'aime. Je t'aime et je t'ai toujours aimé. Si ne devait persister qu'une seule image de toi dans mon coeur, ce serait que tu resteras à jamais le fruit d'un véritable amour. Au revoir ma chérie.

• Elle accompagna ses paroles d'un baiser sur le front, après s'être relevée. Maintenant elle allait partir, voir Zayt, lui expliquer. Il l'aimait et la suivrait où qu'elle aille, où qu'elle veuille aller. Elle se retrouverait libre de l'aimer, libre tout court. Et ils recommenceraient tout, pas depuis le début mais presque. Au moment où ils s'étaient dits "je t'aime". Les autres pourraient en parler, peu lui importait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'à partir de ce moment rien ne l'empêchait de faire ce qu'elle voulait. Pas même de pleurer. Et elle ne se ménagea pas. Les larmes coulaient le long de sa tête quand elle regarda dans les yeux sa fille adulte à présent pour lui montrer qu'elle était sereine. Les larmes coulèrent encore quand elle jeta un dernier regard aux louveteaux tapis dans l'ombre derrière elle. Les larmes encore ne se séchèrent pas mais s'accentuèrent lorsqu'elle tourna le dos pour de bon à Ita, aux petits indésirés, à son malheur et à son passé. Et qu'elle sortit du refuge en pierre pour tenter de refaire une vie entière.