Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

J'étais revenue. Après plusieurs mois d'éloignement de mes terres natales, j'avais décidé de revenir. Je marchais tranquillement sur les berges du fjord laissant les vagues s'écraser sur mes frêles pattes. Je fis jouer mes griffes acérées sur les pierres blanche bordant l'eau plutôt froide et le grincement aigu me fit froid dans le dos, sensation que je ne détestais pas du tout. La tête haute et la nez au vent se me laissais transporter par les odeurs alléchantes qui couraient dans l'air. Le vent jouait dans mes longues mèches rebelles, ma mère ne m'aurait pas reconnu en cet instant tant j'ai changé. Fini la petite Ita fragile et délicate, fini la douceur et la compassion, tout ça est du passé après ce que j'ai enduré là-bas.

L'odeur alléchante d'une proie me vint au nez, un lièvre je dirai, mais comment être sure. Il y a longtemps que je n'ai pas chassé de telle proie. Mes sens se réveillent rapidement et je me met en chasse. Chasser est devenu ma seconde nature, je suis une tueuse maintenant avec tout ce que cela implique. Le fumet devenait de plus en plus alléchant à mesure que j'approchais de mon futur repas. Il était là, tout bonnement en train de grignoter une herbe. Je m’apprêtais à bondir pour lui régler son compte quand un autre loup lui sauta dessus mettant brutalement fait à la traque.

Je restais là un instant à le guetter puis mes babines se retroussèrent d'elles-mêmes pour découvrir mes dents et un grognement s'échappa de ma gorge. En un bond agile je fus sur le loup, le planquant le dos au sol. Ma patte se posa instinctivement sur sa gorge et je fis jouer mes griffes meurtrières sur la peau de son cou sans tout de fois lui faire une seule égratignure. Mon visage s'approcha du sien et mes mèches colorés sur lui tombèrent sur le museau et c'est dans un grognement sourd que je m'adressais au loup.

- C'était ma proie

Orage se promenait sur le fjord, il avait besoin de prendre l'air. Et puis, surtout, il avait faim ! L'air frais ne le ferai pas de mal. Il leva le museau, aspirant toutes les odeurs qu'il pouvait. Il adorait la mer. L'océan était ce qu'il y a de plus beau à ses yeux. Les vagues allaient s'échouer doucement sur les rives du lac, et quelques fleurs de sel se dessinaient de ci, de là. "C'est joli", songea Orage. "Mais pas assez pour me faire prendre un bain par un temps pareil", grogna-t-il en fronçant le museau. Orage détestait les bain froid. Il aimait quand l'eau était chaude, fait rare sur Four Seasons quand on était ailleurs que dans le territoire printanier...
Soudain, il s'immobilisa. Une odeur délicieuse lui chatouillait les narines. Une proie, et à portée de griffe ! Mais avec le vent, pas facile de savoir où elle se trouvait et Orage 'était pas un grand chasseur, il mit plusieurs minutes à se décider dans quelle direction aller. Il opta finalement pour un chemin en berge de mer. Il prit aisément le trot et arriva dans un endroit clos, avec un ou deux arbres morts sur le côté. Une louve orange s'approchait à pas de... loup, pour attraper le lièvre qui grignotait tranquillement. "Mince" songea Orage.
Il s'apprêtait à rebrousser chemin quand une idée germa dans son esprit. Il se dirigea donc, parallèle à la louve, en direction du petit animal, mais veillant à rester invisible aux yeux de sa compatriote. Soudain, il prit son élan, et, d'un bond, fut sur le lièvre dont il cassa la nuque. Il roula sur le côté, car la louve orange lui avait sauté dessus.
"Faut qu'elle se calme elle". Mais il devait quand même reconnaître que ce n'était pas très gentil de lui piquer sa proie. Il trouvait cela amusant que la louve aie réagit ainsi. La louve orange sortit ses griffes et les plaqua sur le coup du jeune loup. "Ça, c'est déjà moins amusant...". Il essaya de se dégager mais comme mourir égorgé par une adolescente en crise et qui avait un peu trop d'hormone de croissance n'était pas la fin qu'il envisageait, il évitait de faire des mouvements brusque qui auraient pu décider la louve à vraiment enfoncer ses griffes dans sa gorge. Soudain, elle poussa un petit grognement qui ne présageait rien de bon et déclara :

– C'était ma proie.

Orage dégluti. Oui, ça, il avait fini par percuter...

– Je, heu, oui, je sais. Mais je n'avais pas, euh, l'intention de te la voler. Je ne suis pas un voleur...

La louve haussa un sourcil, qu'Orage ne parvenait pas à classer dans la catégorie 'moqueur' ou 'sadique'.

– Alors rends moi mon lièvre.

Orage déglutit et murmura :

– Dans ce cas là, enlève tes griffe, s'il te plait.

Il trouvait la situation vraiment délicate : il se faisait plaquer au sol par une louve super canon, qui pourtant lui enfonçait ses griffes super pointues dans la gorge. Il y avait de quoi rire et pourtant Orage trouvait pas ça drôle. En plus, la louve avait pas l'air de vouloir le libérer de sitôt. Elle recula, mais garda les griffes cotre la gorge d'Orage, comme un avertissement : au moindre mouvement, t'es mort, mon gars.

– Comment tu t'appelles ? demanda Orage, essayant de ne pas paniquer.

Le loup emprisonné sous mes griffes était nerveux, je le sentais facilement. Cette sensation de pouvoir, de dominance me grisais.

"Je, heu, oui, je sais. Mais je n'avais pas, euh, l'intention de te la voler. Je ne suis pas un voleur... "

Je me détendis quelque peu, voilà qui devenait intéressant. J'haussais un sourcil moquer et à la fois sadique, j'aimais bien faire peur aux inconnus.

- Alors rends moi mon lièvre.

C'était un ordre et non pas une demande. C'était formel, il me rendait mon lièvre ou je l’égorgeais.

"Dans ce cas là, enlève tes griffe, s'il te plait."

Bonne décision mon cher. Je me reculais tout en gardant mes griffes contre sa gorge, des fois qu'il déciderait de filer avec mon repas. Le loup relâcha le lièvre et s'adressa à nouveau à moi.

"Comment tu t'appelles ?"

En voilà une question intéressante. Je me reculais encore un peu et libérais le loup. Il sembla se détendre à l'instant où mes griffes quittèrent la chaleur de son cou. Je secouais la tête pour envoyer mes mèches sur le côté histoire de bien voir l'étranger. Je souris en découvrant les dents tout en lui adressant un regard bien clair : si tu fais un mouvement t'es mort.

- Ita

Réponse claire, rapide et efficace. Le reste il n'avait pas besoin de savoir du moins pas pour le moment.

- Toi?

– Ita.

La réponse était claire et audible. Typique des tueurs en série qui n'avaient que faire des vaines paroles. Pour eux c'était du temps perdu. Orage aurait pu s'inquiéter de cette situation, mais il s'en moquait. Le fait de courir le risque de mourir ne l'inquiétait pas plus que cela.
À noter que Ita avait rentré ses griffes. Orage s'était détendu dès qu'elles avaient quitté son coup. Il ne mourrait donc pas tout de suite... Hum, quelle délicate attention de la part de la louve d'avoir songé qu'il n'apprécierait pas de pouvoir mourir d'un instant à l'autre pendant 10 minutes !!

– Toi ?

Aussi rapide et efficace que si elle avait bondit. Orage ne doutait pas des capacités de la louve, ce devait être une tueuse dans son clan. Mais comme Orage avait envie de s'amuser, au lieu de répondre immédiatement par son prénom il déclara :

– Si tu as vraiment envie de le savoir, je te proposes de faire un jeu pour savoir si je peux te donner mon nom. Les règles sont simples : je te poses une question -une énigme- et tu dois me donner la réponse. Je te poserai une seule question. D'accord ?

Orage avait conscience de jouer avec le feu en proposant ce marché à Ita mais il avait très envie de voir jusqu'à quelles limites allait la patience de la jolie louve. Il recula de quelques pas quand même, au cas où, si vraiment elle n'avait pas de patience, elle décidait de l'attaquer : ainsi, il n'aurait pas 1 millième de seconde pour échapper aux griffes de la tueuse mais 2. Mieux, déjà. Deux millièmes de secondes pour un loup qui n'avait jamais combattu et qui mourrait de faim pour échapper à une tueuse surentrainée. Parfait, c'était largement suffisant...
Mais en attendant de mourir, il attendait la réponse d'Ita et il était certain qu'elle allait accepter, simplement pour voir à qui elle avait à faire. Mais la jolie louve pouvait toujours changer d'avis...

"Si tu as vraiment envie de le savoir, je te proposes de faire un jeu pour savoir si je peux te donner mon nom. Les règles sont simples : je te poses une question -une énigme- et tu dois me donner la réponse. Je te poserai une seule question. D'accord ?"

Je vis le loup reculer de quelques pas, décidément je lui fessais peur et cela m'amusais bien. Sauf que c'est légèrement agaçant quand les autres reculent sans cesse devant vous, j'ai jamais tué personne voyons! Mensonge, je devrais plutôt dire, j'ai jamais tué personne sur ces terres, mais là-bas oui comme ça s'a serait plus exacte. Un jeu hein, il voulait jouer. Attention, un jeu ça se joue à deux. Pour faire exprès, j'aime jouer avec la peur, je me rapprochais du loup pour venir accoter ma tête contre la sienne et le fixer froidement du regard, tout en le poussant vers l'arrière avec le poids de mon corps.

- J'accepte de jouer avec toi, mais à une condition... arrêtes de reculer devant moi, je vais pas te manger tout cru, en tout cas pas avant d'avoir les réponses que je veux.

Effet réussi, ca donnait l'impression que j'allais jouer avec lui puis le manger ensuite. Quoique... l'idée m'avait soudainement l'air intéressante, surtout qu'il était plus dodu que le lièvre...

– J'accepte de jouer avec toi, mais à une condition... arrêtes de reculer devant moi, je vais pas te manger tout cru, en tout cas pas avant d'avoir les réponses que je veux.

Un éclair de malice passa dans mes yeux quand la louve s'approcha de moi pour me faire basculer en arrière. Allons bon, qu'est ce qui lui prenait ? On ne s'approchait jamais d'un ennemi comme ça, tss, jamais...
Qui a dit que j'étais un ennemi ?
Je secouais la tête malicieusement et répondais :

– Tu veux jouer, hein ? Tu aimes le risque... Mais pour rajouter du piment à l'affaire, si jamais tu ne trouves pas la réponse à mon énigme, j'ai le droit de t'embrasser. C'est d'accord ?

Oulaaah, j'étais dingue de jouer comme ça moi. Je jouais avec la vie, mais là, la situation était trop amusante, je n'allais pas me rétracter. Ita plissa les yeux, méfiante, et un petit sourire moqueur s'étira sur ses lèvres fines.

– Entendu. Ton nom si je gagne, un baiser si je perd.

Je n'en croyais pas mes oreilles. Elle avait accepté ! J'étais déconcerté... Mais Ita attendait l'énigme, et je ne voulais pas la faire attendre.

– Voici mon énigme : "Il n’y en a qu’un seul dans une minute, et il y en deux dans une heure. Mais il n’y en a aucun dans un jour. Qu’est-ce ?"

Ita s'assit et ferma les yeux. Elle paraissait en grande réflexion.

"Tu veux jouer, hein ? Tu aimes le risque... Mais pour rajouter du piment à l'affaire, si jamais tu ne trouves pas la réponse à mon énigme, j'ai le droit de t'embrasser. C'est d'accord ?"

Du piment tu dis, intéressant. Je réfléchis un moment en plissant les yeux puis un sourire moqueur se dessina finalement sur mon visage. Nous allions jouer et bien entendu j'allais gagner.

- Entendu. Ton nom si je gagne, un baiser si je perd.

J'attendais l’énigme en me disant qu'il pouvait toujours courir pour le baiser parce que j'allais réussir c'était bien évident.

"Voici mon énigme : "Il n’y en a qu’un seul dans une minute, et il y en deux dans une heure. Mais il n’y en a aucun dans un jour. Qu’est-ce ?" "

Je m'assis et fermais les yeux pour réfléchir. Je revoyais le vieux loup aux vertes que j'avais rencontré là-bas et qui parlait toujours en énigme. Je le revoyais me poser la même et son sourire niais quand je m'étais trompé ce qui avait aussitôt déclenché une pluie de rire dans le groupe... là-bas. Tout cela me sembla un instant si proche, mais je rouvris les yeux pour apercevoir l'inconnu et je revins dans la réalité, dans le moment présent.

- E, la réponse est e. J'ai mériter le droit de savoir ton nom.

Je lui souris, assez fière de mon coup et mes mèches me tombèrent devant les yeux. Je secouais la tête pour les tasser et ne laissais pas le temps à l'autre de répondre.

- Continuons le jeu, tu veux bien. Une réponse de ta part si je gagne, un baiser si je perd.

- E, la réponse est e. J'ai mériter le droit de savoir ton nom. Continuons le jeu, tu veux bien. Une réponse de ta part si je gagne, un baiser si je perd.

Je lui jetais un regard légèrement admiratif. Non pas que l'énigme sois difficile, au contraire, mais elle voulait continuer ! Décidément elle aimait jouer, cette louve...
Ita souris et ses mèche tombèrent devant ses yeux violets, et elle secoua la tête pour s'éclaircir le regard.
"Elle est si jolie..." souffla une voix dans ma tête. Je refoulait cette pensée. Si je voulais un baiser, j'allais devoir faire une énigme plus dure...

– D'accord. Mais laisse moi le temps d'en trouver une plus...difficile.

Elle hocha la tête en signe d'accord. Quant à moi, je fermais les yeux pour me concentrer. La surprendre...La surprendre... Je sursautais, une pensée venait de s'insuffler dans mon esprit. Puis 'eus un petit sourire. Alors là si elle trouvait...

– C'est bon. Voilà mon énigme...

Je me rapprochait un petit peu d'elle.

– Elle est si jolie que j'en suis tombé amoureux. Qui est-ce ?

Ita écarquilla les yeux. Puis fronça les sourcils. Visiblement elle ne pensait pas à elle. "J'aurais droit à mon baiser !" songeais-je, heureux. J'attendis tout de même sa réponse.

"D'accord. Mais laisse moi le temps d'en trouver une plus...difficile."

J'hochais la tête pour montrer mon accord, attendant toute fois de savoir son nom. Un sourire se dessina sur le visage de l'étranger avant qu'il m'adresse à nouveau la parole.

"C'est bon. Voilà mon énigme..."

Le loup se rapprocha de moi tranquillement. Non, mais il tient pas à la vie celui là sérieusement. De un, il m'a même pas dit son nom. De deux, on évite de contrarié une tueuse.

"Elle est si jolie que j'en suis tombé amoureux. Qui est-ce ?"

Euh... comment il veut que je saches ca moi, je sais même pas son nom et je devrais connaître toute les louves qu'il connait, il fait fort là. Grrrr, je n'allais jmais pouvoir trouver la réponse à cette énigme, décidement il y tenait à son baiser. Attendez, mais la voilà la solution! Je m'approchais vivement de lui pour le planque sur le sol en posant ma patte sur son poitrail pour l'immobiliser avant de mettre ma tête devant la sienne et te planter mes yeux dans les siens. Je découvris les dents.

- Tu ne m'as même pas dit ton nom sale tricheur...

Je pris soudainement une attitude plus douce et calme, rangant les dents. Dans cette attitude, j'avais plus l'air de l'autre Ita, de l'autre part de moi. Celle qui est douce et gentille, celle qui ne ferai pas de mal à une mouche.

- Moi, voilà la réponse à ton énigme... mais tu auras tout de même droit à ton baiser.

Je devais le faire, voir si je pouvais toujours éprouver des sentiments pour un autre. Mon visage s'approcha encore plus du sien et en une seconde mes lèvres trouvèrent les siennes. C'était comment dire... délicieux... Ma surprise face à la re-découverte de sentiments que je croyais perdu pour toujours me vint détendre les muscles, je devais être tellement "molle" que même un louveteau aurait le dessus sur moi en cet instant.

La louve se rapprocha de moi pour me plaquer au sol et m'immobiliser. Je ne réagis, je commençais à avoir l'habitude... Elle découvrit les dents et grogna :

- Tu ne m'as même pas dit ton nom sale tricheur...

Elle prit soudain une attitude douce et calme, une attitude tendre que je ne lui connaissait pas. Elle souffla :

- Moi, voilà la réponse à ton énigme... mais tu auras tout de même droit à ton baiser.

Elle se rapprocha de moi et nos lèvres se trouvèrent. C'était doux, c'était tendre. Cela me transporta au paradis. Avant, j'étais perdu. Maintenant, je me sentais le loup le plus heureux du monde. Je priais pour que cet instant dure le plus longtemps possible. Mais nos lèvres s'éloignèrent et Ita se releva. Elle me regardais bizarrement. Moi, un sourire extasique se dessinait sur mon visage. Je ne savais plus quoi faire, maintenant que nous nous étions embrassés. Mais je devais mon nom à Ita et je tins parole. Je me rapprochais d'elle, comme si je voulais l'embrasser. Mais au lieu de ça, je lui chuchotais :

– Orage...

Ita me regarda. Puis un doux sourire s'étira sur ses lèvres. Je me demandais qui prendrait la parole en premier. Je décidais que ça serait moi.

– Je t'aime.

C'était étrange de dire cela alors que je l'avais rencontrée il y avait 10 minutes. Était-ce cela un coup de foudre ? Pouvoir dire, avec une certitude absolue, que celui qu'on aime, on vient à peine de le rencontrer ?...

Le loup se rapprocha de moi en se redressant, je restais immobile, incertaine de la marche à suivre.

"Orage..."

Il me fallut quelques secondes pour comprendre qu'il s'agissait de son nom. Je le repassais dans en boucle dans ma tête pour bien l'enregistrer. Je fixais Orage un moment avant de lui sourire.

" Je t'aime."

Non, non, non, il n'avait pas le droit de dire ca. Je ne pouvais pas ressentir un quelconque sentiment comme celui là. Jamais, je n'avais pas le droit d'aime, les assassins n'aiment personne, ils n'ont pas de coeur, pas de sentiments. Je devais me contrôler. Je me reculais vivement d'Orage, tout allait trop vite avec lui, je n'étais pas prête, pas encore... tout était si compliqué...

Je m'apprêtais à prendre mes pattes à mon cou quand une petite voix dans ma tête me retient. J'y avais droit...non, interdit. Je rageais interieurement contre les deux côtés de moi : la Ita d'avant, celle qui avait droit de connaître l'amour et celle de maintenant. Je revins vers Orage avec la vitesse du tueur en le fixant dans les yeux. Je penchais la tête vers lui et lui redonnais un second baiser. Un baiser court et rapide avant de me retourner encore une fois.

Que faire, je ne pouvais pas choisir, je ne pouvais pas l'aimer... Je fis quelques pas pour m'éloigner de lui, mais les deux voix dans ma tête s'affrontaient toujours. J'aurais voulu les faire taire. Je rebroussais finalement chemin pour foncer directement dans Orage et l'embrasser passionnément. Il me rendit mon baiser et je restais un instant le regard plonger dans ses yeux.

En un mouvement brusque je fus de nouveau sur patte et je pris la fuite. Je courai droit devant moi sans penser à rien. Je grognais contre moi même tandis que les larmes coulaient sur mes joues. Comment choisir...

Après ma déclaration, Ita recula. Mon sang se glaça. Je ne comprenais pas. Pourquoi fuyait-elle ? Je fermais les yeux, j'avais peur, c'était étrange... Peur d'affronter la vérité : Ita ne m'aimait pas. Je m'apprêtais à lui tourner le dos, quand elle revins avec la vitesse d'un tueuse. Elle me fixa dans les yeux. Puis m'embrassa. C'était un baiser sec. Pas vraiment un baiser d'amour, plutôt un baiser d'au revoir. Ou d'adieu. Cela me déchira le cœur.
Ita se détourna. Puis revins vers moi en courrant. Elle m'embrassa passionnément. Je me laissais aller. Puis soudain je compris : elle m'aimait ! Cela me rendit fou de bonheur. Je lui rendis son baiser passionné. Nous nous regardions dans les yeux. Les siens étaient violets, d'un violet profond, d'une couleur que je n'avais jamais vu auparavant. "On peut se perdre dans ses yeux là à jamais..." songeais-je.
Puis Ita se détourna encore une fois. Cette fois, mon cerveau était paralysé. Je ne comprenais pas : elle venait de m'embrasser. Elle devrait m'aimer, rester à côté de moi... Voilà qu'elle fuyait. Je réalisais soudain ce que cela signifiait. J'allais la perdre si je ne la rattrapais pas. Et cela, je ne le voulais à aucun prix.
Alors, je m'élançais. Je couru à en perdre haleine. Ita allait vite, ah ça oui... Mais moi, l'amour, et, surtout, surtout, la peur de la perdre me donnait des ailes. Je retrouvais rapidement sa trace et je m'arrêtais devant elle. Elle paraissait surprise que j'ai réussi à la rattraper. Elle fit un mouvement pour me contourner, mais je l'en empêchait du regard. Je compris que je devrais parler si je voulais avoir une chance de la garder. Je ne savais pas quoi dire. Alors, je laissais les mots couler de mon cœur.

– Ita... Écoute moi je t'en supplies. Je t'ai rencontré il y a dix minutes. À ce moment là, je ne voyais que la tueuse en toi. Puis, j'ai ouvert les yeux et je t'ai regardé. Nos regards se sont croisés. Ton regard était d'une couleur que je n'avait jamais rencontrée. Un violet si beau... La louve que j'ai vue m'a ensorcelée. Elle était si belle que la décrire revenait à l'impossible. Cette louve c'était toi, Ita. Ita que j'aime de tout mon coeur. Que tu me fuis me détruis, je ne peux pas vivre sans toi. Sans toi, la vie n'as pas de sens. Tu es belle et tu m'as envoutée. Et je ne savais pas que ton regard... pouvait contenir un univers de beauté tout entier.

Mon regard était suppliant. Jamais je ne m'étais comporté ainsi, jamais je n'avais parlé avec mon cœur comme je venais de le faire pour Ita. Je ne savais pas quelle serait sa réaction. Alors j'attendais, torturé, qu'elle daigne me répondre.

Je courais droit devant moi alors que les larmes inondaient mon visage. Pourquoi tout était si compliqué? Orage apparu soudain devant moi pour me bloquer le chemin, j'étais surprise qu'il m'ait rattrapé et surtout qu'il ait voulu le faire après ce que je venais de lui faire... Je tentais en vain de le contourner, mais il me fit comprendre qu'il avait quelque chose à me dire.

"Ita... Écoute moi je t'en supplies. Je t'ai rencontré il y a dix minutes. À ce moment là, je ne voyais que la tueuse en toi. Puis, j'ai ouvert les yeux et je t'ai regardé. Nos regards se sont croisés. Ton regard était d'une couleur que je n'avait jamais rencontrée. Un violet si beau... La louve que j'ai vue m'a ensorcelée. Elle était si belle que la décrire revenait à l'impossible. Cette louve c'était toi, Ita. Ita que j'aime de tout mon coeur. Que tu me fuis me détruis, je ne peux pas vivre sans toi. Sans toi, la vie n'as pas de sens. Tu es belle et tu m'as envoutée. Et je ne savais pas que ton regard... pouvait contenir un univers de beauté tout entier."

Mon coeur s'arrêta, alors c'était vrai... ce n'était pas que des paroles laisser en l'air pour me faire du mal. Moi, jolie, je ne le croyais pas, j'étais loin d'être ce que l'on peut qualifier de jolie, loin de ce que j'aurai pu devenir. J'étais maigre à faire peur avec des mèches rebelles devant les yeux, comment pouvait-il dire que j'étais belle. Je levais la tête pour croiser le regard d'Orage, j'avais les yeux pleins d'eau.

- J'ai peur que tu me mentes et qu'après avoir eu ce que tu veux de moi tu partes en m'abandonnant. Je... je ne veux pas te perdre....

Ita leva les yeux vers moi. Ses yeux pleins de larmes me firent mal.

– J'ai peur que tu me mentes et qu'après avoir eu ce que tu veux de moi tu partes en m'abandonnant. Je... je ne veux pas te perdre....

Ses paroles me touchèrent et à la fois me révoltèrent. Comment pouvait-elle penser ça ? Je tentais de me résonner : bien des loups mâles devaient avoir ce comportement, d'où la méfiance d'Ita. Je tentais de calmer les battement désordonnés de mon cœur. Je voulais convaincre Ita, la convaincre que je n'étais pas ce genre de loup. Que mon cœur entier lui était dévoué. Qu'elle pourrait toujours compter sur moi. Mais comment, comment lui dire tout ça, tout ce que je ressentais ? J'avais du mal à exprimer mes sentiments. À lui ouvrir mon cœur. Pourtant, je venais de le faire...
Je relevais les yeux vers elle. Elle paraissait si fragile, en attendant ainsi ma réponse, fragile comme une feuille d'automne qui s'apprête à tomber de la branche...
Soudain j'eus un flash. Comme une feuille d'automne qui s'apprête à tomber de la branche... Je m'effondrais. Ainsi, j'avais appartenu à l'automne. J'étais un automnal !
Je me relevais avec lenteur. J'étais bouleversé. Je regardais Ita, elle était désorientée. J'inspirai profondément. Je ne pouvais pas lui expliquer ce que venait de m'arriver. Je devais d'abord lui répondre.

– Ita... Je t'aime de tout mon cœur. Si je te perdais, je mourrais. Jamais je ne t'abandonnerais. Tu es tout pour moi, tu es le seul lien qui me rattache à un passé que j'ai perdu.

Orage me regardait avec surprise comme s'il ne comprenait pas mes inquiétudes, mais son visage changea rapidement. Ses yeux croisèrent les miens à nouveaux, mais quelques secondes plus tard voilà qu'Orage s'effondrait sur le sol. Je ne comprenais rien et je le regardais inquiète pendant qu'il se relevait lentement.

"Ita... Je t'aime de tout mon cœur. Si je te perdais, je mourrais. Jamais je ne t'abandonnerais. Tu es tout pour moi, tu es le seul lien qui me rattache à un passé que j'ai perdu."

Je ne comprenais pas de quel passé il parlait, comment pouvait ton perdre son passé... Peu importe, il était là avec moi à me faire la plus belle des déclarations du monde. Il m'aimait et j'étais près à le prendre avec tout ce qui venait avec, des passés perdu ou futur incertain, tout tant qu'il restait avec moi. Je m'approchais de lui pour l'embrasser tendrement, je n'avais rien à fuir, rien à cacher avec lui.

RP fini, je lock ~