Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le petit groupe qui avait affronté le monstre fait d'eau avait prit quelques jours de repos sur les terres neutres. Après que chacun ai retrouvé des forces sous l'oeil de la tueuse printannière, cette dernière avait décidé de faire appel à son pouvoir pour trouver le monstre suivant, celui fait d'air. Puisqu'il se déplaçait sans cesse, ce n'était pas évident de le trouver et comme il était fait de vent, il était quasi invisible.
La louve bicolore ne mit pas longtemps à détecter son aura, elle était si forte et rayonnait comme un soleil noir aveuglant.
Elle guida la petite troupe au pas vers la falaise de Seregon où la créature "prenait son bain" dans l'air iodé du bord de mer.
Le monstre volait assez haut et ne semblait pas les avoir repéré, mais Canaan ne pouvait pas désactiver son regard. Aerin avait décidé de les rejoindre plus tard, elle était la seule sur les trois présents à pouvoir voir la chose distinctement.

-Il ne nous as pas encore vu, commenta-t-elle. Reste à savoir comment vous fairez pour le voir.

Elle appuya sur le vous, leur faisant comprendre par là que sa concentration pour garder la vue lui sappait toute capacité de réflexion. L'aura destructrice lui voilait déjà légèrement les yeux.

Toboe s'était réveillé assez rapidement. Ils avaient réussi. Ils avaient vaincu le monstre de l'eau. Il se demandait où en étaient les autres équipes. D'autres avaient-ils déjà fait une part du travail ? Il ne pouvait pas savoir. Il pourrait peut-être demander à Calion de contacter les autres par télépathie. Il écarta rapidement cette idée de son esprit. Il ne pouvait pas risquer de déconcentrer les autres au cas où ils soient justement en position délicate. Il valait mieux rester silencieux et aller au devant de leur prochain ennemi.

Cannan put les guider jusqu'au monstre. Il était partout et nulle part à la fois mais la printanière avait réussi à le trouver grâce à sa vision des auras. Toboe savait que c'était dangereux pour ses yeux, elle le leur avait dit la dernière fois contre le monstre de l'eau. Il fallait trouver au plus vite une solution pour qu'elle puisse arrêter d'activer ses yeux et ne finisse par perdre totalement la vue. Après quelques heures de marche ils finirent par parvenir aux falaises de Sérégon. Ils n'étaient plus que trois. Cannan, Calion et lui. Aerin était resté auprès de Moune pour veiller sur elle. Peut-être les rejoindraient-ils plus tard. L'estival espérait que oui. Déjà qu'à cinq le dernier combat avait été rude alors à seulement trois ... Ca allait être encore plus délicat il le savait, il le sentait dans toutes les fibres de son corps. La tueuse ne tarda pas à parler.

-Il ne nous as pas encore vu. Reste à savoir comment vous ferez pour le voir.

Toboe se mit à réfléchir. Le pouvoir de Calion leur serait peut-être utile mais la glace ne serait pas beaucoup plus visible que l'air. C'était à lui de commencer à agir. Il pensait pouvoir faire quelque chose avec son don si Cannan l'aidait un peu à voir où se trouvait le monstre. Il fallait qu'il se dépêche. Tandis qu'il réfléchissait il ferma les yeux et emmagasina de l'énergie. Il devrait probablement en puiser parmi les espèces marines plus tard, il n'y en aurait pas assez dans l'herbe rase de la falaise. A moins qu'il ne fasse frire toutes l'herbe qui se trouvait ici. Mais il n'aimait pas pomper tant d'énergie qu'il en venait à tuer sa source ... Ca y était, il savait quelle forme et quelle consistance il devait donner à son aura pour qu'ils puissent tous le voir. Ceci dit, il ne savait pas si Cannan allait pouvoir lui prêter ses yeux.

- Je dois pouvoir jeter un filet collant d'énergie. Ce n'est pas quelque chose de difficile à créer ça tiendra longtemps sans que j'ai besoin de trop me fatiguer. Par contre, je ne sais pas comment tu vas faire pour me montrer directement le monstre Cannan...

L'estival se tourna vers Calion. Peut-être que lui pourrait faire quelque chose avec son pouvoir pour parler dans l'esprit des gens. Il ne pourrait pas lier leur pensées pour qu'il puisse voir à travers les yeux de la printanière ? Le loup écarlate lui posa directement la question puis il attendit la réponse des deux loups pour savoir si son premier plan était accepté.

Quelques jours de repos furent sufissant à notre petit groupe pour reprendre des forces. Nous partâmes ensuite à la chasse de notre seconde bête attitré : le vent. Comment attraper le vent? Difficilement en tout cas, nous devions nous fier à Canaan qui utilisait beaucoup trop ron regard rouge à mon goût pour retrouver le monstre. Elle nous mena jusqu'à la falaise, ce n'était pas un lieu idéal pour un combat : au moindre faux pas nous risquions d'aller nous écraser sur les rochers en contre-bas.

"Il ne nous as pas encore vu. Reste à savoir comment vous ferez pour le voir. "

Bonne question, Toboe et moi ne pouvions voir le monstre et le combattre à l'aveugle ne serait pas la meilleure des idées. Je réfléchissais à vive allure, mais j'étais incapable de trouver une solution cette fois.

"Je dois pouvoir jeter un filet collant d'énergie. Ce n'est pas quelque chose de difficile à créer ça tiendra longtemps sans que j'ai besoin de trop me fatiguer. Par contre, je ne sais pas comment tu vas faire pour me montrer directement le monstre Cannan..."

L'idée de Toboe avait de bonne chance de fonctionner, restait à savoir comment il allait faire pour viser juste avec son filet. Il se tourna vers moi pour me demander une solution à cette impasse. L'Estival me demanda si je pouvais lier son esprit à celui de Canaan pour lui permette de voir à travers ses yeux. Je restais muet un moment. J'arrivais à lier mon esprit à celui d'un autre de manière naturelle, mais lier ceux de deux autres individus... À moins de me servir du mien comme passerelle...

- Je vais le faire. Canaan, Toboe. Arrêter de réfléchir un moment se sera plus facile et cacher les pensées de surface que vous préférez cacher aux autres.

Je fermais les yeux et me concentrais. Je tâchais d'abord de lier l'esprit de Canaan, je m'étais déjà entrainer à lier son esprit au mien par le passé si bien que cette fois ce fut assez facile. Ne manquait plus qu'à ajouter l'Estival à notre pensée commune. L'effort à fournir fut cent fois plus grand, mais je finis par y arriver. Je devais rester concentré pour conserver la stabilité fragile de notre lien. Ainsi lié, nous n'avions plus qu'à penser les paroles pour que les autes les captes.

- Je ne pourrai pas maintenir le lien très longtemps... il faut faire vite.

Canaan écouta d'une oreille distraite les suggestions de Toboe. Peu importe ce qu'ils comptaient faire, mais qu'ils le fassent vite.
Elle sentit la présence de Calion s'inssérer avec facilité dans son esprit, elle le laissa faire sans resistance. Puis, elle sentit doucement Toboe les rejoindre. Elle se demanda furtivement qu'elle impression ils auraient en voyant le monde à travers ses yeux rouges. Quel effet cela leur ferait-il de découvrir un monde sur fond noir recouvert de tâches de couleur ocillantes comme de pâles soleils ? Ressentiraient-ils sa douleur qui montait crescendo le long de ses nerfs optiques tout en brouillant lentement sa vue ? Et le monstre, arriveraient-ils à percevoir le concentré de haine bestiale dont dégageait son aura aux nuances sombres des ténèbres ?
La louve se concentra, elle devait maintenir son pouvoir le plus longtemps possible. Evitant de fixer le monstre, elle maintint son regard non loin de lui. Mais comme elle n'était pas sure de permettre à Toboe de viser dans ses conditions, elle finit par se résigner et plongea son regard dans les ténèbres. La douleur se rapprochait de son cerveau. Si elle ne désactivait pas son pouvoir dans les trentes seconde à venir, elle le perdrait définitivement. Elle le fit savoir par la pensée aux deux autres, gardant malgré la situation son sang froid et un "ton" posé.

- Je vais le faire. Canaan, Toboe. Arrêtez de réfléchir un moment ce sera plus facile et cachez les pensées de surface que vous préférez cacher aux autres.

Toboe ne savait pas ce qu'il pouvait bien vouloir cacher aux autres. Alors il cessa simplement de penser à trop de choses en même temps. Si cela pouvait aider ne serait-ce qu'un peu Calion alors il devait faire un effort. Il fit le vide et sentit l'esprit du neutre entrer peu à peu en contact avec le sien. Après, il sentit aussi celui de Cannan. Dedans, il sentait beaucoup de choses mais, surtout, de la souffrance. Ses yeux lui faisaient mal. Elle appuya ce fait par quelques paroles pensées. Toboe passa dans les yeux de la printanière et ressentit encore d'avantage sa douleur. Cela le déconcentra. Il devait faire vite. C'est cette certitude qui le poussa à en faire abstraction. Il se focalisa sur le monstre. le monde par les yeux rouges de la tueuse ressemblait assez à celui des énergies. Il pensait que les auras et les énergies étaient intimement liées. Il ne savait pas vraiment d'où lui venait cette pensée. Elle lui était venue voilà tout. Il cessa de penser et agit. Il lança l'aura verte de l'herbe sur le monstre aérien. Le filet qu'il avait fabriqué possédait des mailles très serrées qui recouvraient presque entièrement le monstre.
Il sentit les deux autres esprits se déconnecter du sien. Ils allaient maintenant tous pouvoir le voir sans que Cannan ne maltraite encore d'avantage ses yeux. Le loup écarlate garda un lien constant avec son filet. On ne savait jamais, des fois qu'il ait besoin d'y apporter quelques modifications. Qu'il doive le resserrer ou le rendre plus lourd tout était bon à prendre. Alors il ne se déconnecta pas de sa création alors même qu'il sentait toute l'horreur du monstre à travers ce lien. Il sentait toute sa méchanceté à travers ce lien. S'il était d'air et d’airain son âme était loin d'être aussi pure que son corps. Ils virent la masse verte qu'était devenu le monstre pivoter vers eux. Toboe déglutit avec difficulté, ses pattes tremblant un peu.

- Là je crois qu'il nous a vu par contre ... On fait quoi maintenant ?

Sa voix tremblotait il avait peur. Cela suintait par tous les pores de son être. Oui, il avait peur et puis alors ?! Qui pourrait ne pas avoir peur face à ça ? Pas lui en tout cas. Il faudrait qu'il s'endurcisse rudement pour devenir insensible à ce point. Il ne pensait pas y arriver un jour ceci dit. Il avait un peu des tendances cœur d'artichaut il fallait bien l'avouer.

- Je sais pas si ça peut aider mais je devrais pouvoir modifier le filet à volonté. J'ai pas coupé le lien.

L'histoire du lien ne les avançait probablement pas beaucoup mais ils comprendraient bien l'essentiel.

Je voyais le monde pour une première fois à travers les yeux de ma nourrice, mais je ressentais surtout sa douleur quand elle fixait son regard sur le monstre à l'aura noire. Je tâchais de me dissocier de l'esprit de Canaan sans pour autant rompre le lien, je n'arrivais pas bien à supporter sa douleur. Je me demandais se que ressentait l'estival puisqu'il n'avait pas naturellement ce lien par l'esprit. Toboe lança son filet énergétique sur le monstre et je rompis aussitôt nos liens mentaux. C'était bien plus pénible de conserver un lien dans de telles conditions.

Je pouvais maintenant voir le monstre malgré son invisibilité dû à la matière le composant. Le filet verdâtre de Toboe brillant drôlement sur cette bête à l'aura haineux. La dite créature se tourna vers nous et je pouvais voir l'estival trembler légèrement.

- Là je crois qu'il nous a vu par contre ... On fait quoi maintenant ?

Il fallait mettre un terme à ce règne de terreur des démons élémentaux au plus vite, je n'avais plus envie de voir mes compagnons de combat souffrir.

- Je sais pas si ça peut aider mais je devrais pouvoir modifier le filet à volonté. J'ai pas coupé le lien.

L'estival apporta sans le savoir la touche finale au plan qui germait dans ma tête depuis un instant. Je me tournais vers Canaan pour voir son état, mais m'avait l'air pas trop mal. J'espérais que se combat ne vienne pas à bout de ses forces. Je pris une profonde inspiration avant de dévoiler mon plan aux autres.

- Il faut l'amener près de la falaise et le faire tomber en bas où il se fracassera en million de morceaux. Canaan attire le tout près du bord la falaise, Toboe tu l'immobiliseras avec ton filet énergique et je me chargerai de l'envelopper d'une coquille de glace pour qui nous le poussions ensuite dans le vide.

La tueuse sentit le lien se rompre dès que Toboe en eu terminé. Mais c'était trop tard, elle avait beau avoir désactivé son don, ses yeux continuaient de se voiler à chaque seconde.

"Là je crois qu'il nous a vu par contre ... On fait quoi maintenant ?"

Toboe n'était plus qu'une forme floue rougoyante.
Canaan tacha de rester camper sur ses quatres pattes sans rien laisser paraitre de son handicap grandissant.

"Je sais pas si ça peut aider mais je devrais pouvoir modifier le filet à volonté. J'ai pas coupé le lien."

La louve blanche et rouge tacha de se concentrer sur ses autres sens, elle devait s'adapter et vite. Il n'en faudrait pas longtemps à Calion pour élaborer un plan, c'était leur deuxième monstre après tout. Ils savaient comment chacun d'eux fonctionnaient et avaient gagné l'experience nécéssaire après leur combat contre le monstre de l'eau pour affronter un second monstre élémentaire. Et contre les éléments, ils avaient compris que le mieux étaient d'user d'autres éléments.

"Il faut l'amener près de la falaise et le faire tomber en bas où il se fracassera en million de morceaux. Canaan attire le tout près du bord la falaise, Toboe tu l'immobiliseras avec ton filet énergique et je me chargerai de l'envelopper d'une coquille de glace pour qui nous le poussions ensuite dans le vide."

Canaan n'en demandait pas plus. Les rôles avaient été réparti et le monstre semblait bien plus facile à battre que le précédents. L'attirer en bas, très bien. Mais pour ça, il fallait qu'il oublie les deux autres donc ...

La tueuse plissa les yeux pour appercevoir la forme verdatre du monstre. Elle commença par s'avancer dans sa direction afin d'attirer l'attention sur elle. Puis elle décrivit un arc de cercle sans ralentir le rythme en se dirigeant vers la pente la plus abrupte. Elle prenait des risques en choisissant cette descente, mais il fallait abréger le plus vite possible ce combat et pour ça, prendre le chemin le plus rapide.

Elle sentait le souffle du vent dans ses poils qui faisait opposition à sa course éffrenée. Il tentait de l'aspirer, mais elle tiendrait bon. Elle bondit par l'étroit chemin escarpé, évitant une attaque de justesse. Pour descendre, elle se laissait tomber, se rattrapant à chaque angle afin de ralentir sa chute. Ses bonds se faisaient plus courts à chaque seconde, pendant que ses yeux perdaient peu à peu la lumière.
Heureusement, la plage de sable se présenta avant qu'elle n'ai totalement perdu la vue. Elle s'avança aussi rapidement que possible sur le sable qui la ralentissait. Ses pas s'enfonçant en soulevant des grains. Elle entrevit une dernière fois le bleu de la mer avant que le noir ne l'entoure. C'est par là que le sable est imbibé d'eau et dur, par là qu'elle courait plus vite.

Elle bifurqua... trop tôt. Le monstre était trop pret derrière elle, elle le sentit la froler et un bec tranchant lui effleurer le dos. Ce simple effleurement suffit à lui creuser une entaille profonde dans le lond de la colonne vertébrale. La douleur brouilla quelques secondes ses perceptions, mais elle sentait toujours le sol sous ses pattes et elle continua de courir en direction de la mer. Elle donnait toute son énergie dans cette course de l'enfer, sachant pertinemment qu'elle devait en profiter avant que son sang s'échappe en emportant avec lui ses dernières forces. Elle entendait le bruit des vagues, percevait toujours ce vent qui lui soufflait dans les poils.

Elle sentit le sable se durcir, accéléra, entra en contact avec l'eau salée et s'enfonça dans l'eau pour l'y attirer ne serait-ce que quelques centimètres de plus dans le liquide dont Calion allait se servir pour le geler. Elle plongea même, cherchant à l'emmener avec elle sous l'eau. L'oiseau, piqué au vif, releva le défis et y plongea la tête, il en ressortit bien vite cependant et se mit à plâner au dessus d'elle, à quelques centimètres au dessus de l'eau pour l'attraper dès qu'elle chercherait à ressortir respirer. Canaan du se résoudre à ressortir, elle se doutait qu'en restant si proche de l'eau, Calion n'oserait pas la geler. Elle prit appui sur ses pattes arrières, se retourna dans le sens des vagues et se propulsa de nouveau sur la plage.

Ca y était, elle était de nouveau sur le sable, c'était maintenant ou jamais. Ne sentant pas le vent, elle se douta que Toboe avait commencé à immobiliser le monstre. Son rôle était rempli.

Canaan se laissa tomber sur le flanc, épuisée. La douleur dans son dos la piquait atrocement avec le sel de la mer, son sang devait couler plus que jamais, mais elle ne le sentait pas tant la douleur était forte. Elle se reposait juste, guettant le moindre de son derrière elle. Elle devait se tenir prete, si jamais le monstre n'était pas vaincu, elle devrait retourner vers lui. Peut-être que son cadavre l'occuperait assez longtemps pour permettre aux autres de trouver un second plan ou de s'enfuir.

- Il faut l'amener près de la falaise et le faire tomber en bas où il se fracassera en million de morceaux. Canaan attire le tout près du bord la falaise, Toboe tu l'immobiliseras avec ton filet énergique et je me chargerai de l'envelopper d'une coquille de glace pour qui nous le poussions ensuite dans le vide.

La voix de Calion semblait assez lointaine à l'estival, tétanisé par la peur. Il ne voulait plus se battre. Il n'était pas un guerrier et se demandait pour le énième fois ce qui lui avait pris d'aller ainsi au devant du danger. Il espérait que Sheen s'en sortait aussi bien que lui. Enfin, aussi bien ... Le loup écarlate avait mal partout. Tous ses muscles étaient endoloris et son Don devenait de plus en plus faible. Il allait devoir faire appel au reste des énergies s'il voulait mener à bien la mission que Calion lui avait confié. Il était facile de garder le filet ainsi, simplement comme une veste collante sur le monstre. Mais l'alourdir pour immobiliser le vent lui même ... Ce serait dur. Trop dur pour qu'il le fasse seul. Il aurait besoin de Leur aide. Les énergies devraient venir l'aider. Il n'avait fait appel à elles de la sorte qu'une seule fois et aurai préféré ne jamais recommencer. Mais, pour la survie de Four Seasons, pour son monde, il le fallait.
Suite à cet élan de lyrisme mélodramatique intérieur, Toboe vit la Tueuse qui partait en direction de la falaise à la vitesse de l'éclair. Juste avant qu'elle ne démarre il crut voir quelque chose dans ses yeux. Ou, tout du moins, quelque chose sur ses yeux. Était-elle en train de perdre la vue ? Il fallait espérer que non.

Il ne lui semblait pas qu'elle ne voyait plus lorsqu'il la regarda bondir d'une excroissance pierreuse à l'autre. La louve était une sorte d'éclair blanc qui se précipitait vers la plage. Un éclair poursuivi par le vent ... C'était affolant de voir la masse verte filer à toute vitesse vers Cannan.
°Elle n'a aucune chance° pensa fugitivement l'estival avant de chasser cette pensée de son esprit. Il n'avait pas le droit d'être aussi défaitiste ! Elle allait y arriver ! Elle ne pouvait pas tomber. La printanière leur avait déjà prouvé sa valeur et elle recommencerait. Il y croyait. Il y croyait réellement. Jusqu'à ce que la louve fasse volte face et se retrouve bien trop près du monstre. Attaque fulgurante. Son sang gicla, éclaboussant le sable blanc. Elle reprit sa course, comme si de rien n'était, le fluide vital s'échappant chaque seconde un peu plus de sa blessure. Et partit dans l'eau et en ressortit. Devinant qu'ils n'attaqueraient pas si elle se trouvait dans l'eau. Toboe vit le monstre aérien remonter vers le ciel. Il avait vu les rapaces chasser de la même manière. Remonter avant de plonger vers leur proie. C'était le moment. C'était maintenant qu'il fallait attaquer.

En proie à d'anciens réflexes l'estival ferma les yeux. Les mailles vertes s’épaissir puis prirent la consistance du plomb. Mais ce n'était pas suffisant. Le monstre s'échappait par le moindre espace laissé dans la coquille. Le loup écarlate prononça simplement quelques paroles d'une voix enrouée. Il avait peur. Peur des conséquences de ses actes, mais il le fallait.

- Votre Maître vous enjoint de l'aider.

Aussitôt toutes les énergies présentes autour de lui s'élevèrent des corps. De l'énergie bleue des poissons monta de la mer tandis que du plateau s'élevaient des énergies vertes pour la végétation striées de rouge pour les mammifères. La voix qui n'était pas une mais multiple s'éleva. Celle des énergies. Celle qu'il aimait mais appréhendait tant.

- Maître vous voici dans une bien fâcheuse posture. Nous allons vous aider. Nous allons faire ce que vous voulez.

La voix enflait à mesure que les énergies s'élevait tout autour de lui. La voix se fit vengeresse quelques secondes plus tard lorsqu'elle s'adressa à l'oiseau de vent.

- Nous allons t'anéantir !

Le filet fut d'un coup d'un seul suffisamment fort. Suffisamment lourd. Le monstre s'agitait à l'intérieur. Il était haut dans le ciel, juste au dessus des écueils. Il allait mourir. Le loup écarlate souffla quelques paroles à Calion afin qu'il comprenne que c'était maintenant à son tour.

- C'est notre dernière chance. Ne le loupe pas ...

Je fis Canaan partir d'un bond et je fus soudainement prit d'un horrible pressentiment. Je le regardais descendre la pente abrupte de manière agile, sautant avec souplesse pour échapper chaque fois au monstre. Elle m'impressionnant réellement, je n'avais jamais vraiment eu la chance de la voir comme ça. Je gardais toujours l'image de la louve patiente qui nous avait élevé mes frères et moi. La louve blanche courait désormais sur la plage, mais sans que je ne comprennes pourquoi elle fit un faux mouvement. Une seule seconde fut suffisante au monstre pour venir lui entaillé le dos de son bec acéré. J'avais conservé mon esprit trop près de celui de Canaan et c'est avec une force que je n'aurai pas vu venir que l'élan de douleur me frappa et je rompis immédiatement le lien. Je la regardais foncer tout droit vers la mer pour y entraîner le monstre ce qui me faciliterai la tâche pour le transformer en glaçon.

La louve sortit de l'eau tandis que la bête aérienne commençait à s'élever vers le ciel, mais les liens de Toboe étaient là pour le retenir. Je n'entendais pas vraiment ce que disait l'estival, mais peu importe son intervention fonctionnait. Je pouvais voir le monstre descendre vers la mer. J'étais inquiet pour Canaan, si ce n'avait été de la menace qui planait sur nous et que nous avions presque anéantit j'aurai foncé à son secours, mais je devais m'en tenir au plan.

- C'est notre dernière chance. Ne le loupe pas ...

Encourageant celui là, mais il avait raison. Je me devais d'agir vite, je voyais l'effort fourni par Toboe et il ne pourrait pas tenir éternellement. J'étais moins rapide que Canaan, mais le temps pressait il me fallait descendre cette pente au plus vite. Je cherchais la meilleure manière pour le faire et c'est l'image de Melinya glissant sur la neige qui me donna une idée. Je m’élançais vers la pente, si mes pattes n'étaient pas suffisamment rapide pour me porter mes fesses le seraient. Je ne devais pas raté mon coup sinon je risquais de débouler la pente et je préférais arriver en bas en état pour me charger de cette affreuse chose que retenait Toboe.

Plus le temps d'hésiter, je gelais une partie de la pente devant moi avant de me donner un élan pour m'asseoir sur la surface froide et glisser vers le bas. Je prenais garde de toujours avoir une bonne partie de gelé devant moi, pas question de me faire mal aussi près du but. Il me fallut peu de temps pour arriver en bas de cette manière, j'avais sauvé de précieuses secondes que je devais mettre en contribution. J'observais la taille du monstre tout en courant dans le sable qui me rentrait de manière désagréable entre les coussinets, il était trop gros pour que je le fige d'un seul souffle.

Je devais entrer dans l'eau pour être suffisamment près si je voulais que ça soit efficace. L'eau était froide et agitée par le vent que provoquait l'oiseau élémentaire. J'étais maintenant tout près de la seule partie de lui qui touchait l'eau et je me mis à souffler pour le congeler et le fixer à la mer. La glace se répandait lentement à la surface du monstre, trop lentement à mon goût, mais je voyais le changement d'état de la matière qui composait la bête et je ne pus m'empêcher de sourire. Je reculais pour ne pas être pris dans mon propre piège. Je laissais un court appel télépathique aux hivernaux, ils devaient déplacer le gros glaçon dans la désert c'était la seule manière de le neutraliser.

Une ombre apparu rapidement au sommet de la falaise opposé à l'endroit où se tenait toujours Toboe. Lentement la masse glacée s'éleva dans les airs pour partir là où serait sa demeure pour l'éternité. Dès que la bête congelée disparu de mon champ de vision je me détournais pour courir vers Canaan qui se vidait rapidement de son sang sur la plage. Je m'arrêtais à ses côtés, j'étais impuissant pour elle, incapable de faire quoique se soit. Je ne voulais pas la perdre, elle était ma mère à toute fin pratique et émotionnelle, celle qui m'avait élevé, celle qui m'avait encouragée à suivre ma voix et grâce à qui je suis devenu qui je suis maintenant.

- Canaan...

J'étais muet de douleur, mais je devais être fort dû moins j'essayais tant bien que mal de l'être. La perdre c'était perdre une partie de ma vie, le seul lien vivant qui me rattachait à ma défunte mère. Seule Canaan avait connue ma mère, bien entendu il y avait aussi mon père, mais je préférais ne pas y penser.

Canaan entendit les cris de Toboe portés par le vent. Elle perçut des mouvements dans l'eau et le tintement de la glace. Elle perçut même les brides de message que Calion envoyait en direction des hivernaux. Elle était suffisemment proche pour ressentir cet appel mental que Calion avait sans doute mentalement "crié" dans le feu de l'action.
Quand les bruits se furent calmé, la louve blanche entendit des pas se précipiter et la voix angoissée de son protégé.
Elle regretta soudain ne pas pouvoir entendre aussi Aerin. La dernière conversation qu'elle avait eu avec ce dernier n'avait pas été très sympathique. Jamais plus elle ne lui parlerait, son temps était révolu.
Des regrets ? Elle n'en avait pas, elle assumait, comme elle l'avait toujours fait, chacun de ses actes. Mais elle avait de la peine pour Aerin qui lui s'en voudrait s'en doute.
De la tristesse ? Pourquoi en aurait-elle ? Son rôle avait porté ses fruits. Trois jeunes loups vigoureux qui avaient choisis leurs voix, deux monstres vaincu pour le futur des loups de Four Season.

La louve avait trouvé la paix de l'esprit en assumant son rôle de nourrice auprès des louveteaux de Sheyla. Grâce à eux, elle avait mis la patte sur ses convictions et dépassé ses limittes. Elle n'était plus toute jeune non plus, elle avait vécu assez longtemps pour avoir de longues choses à raconter... Mais il restait un trou qu'elle n'avait pas eu le temps de combler. Sa mémoire perdue. Qui étaient ses parents ? De quel clan, de quel monde était-elle originaire ? Pourquoi avait-elle oublié ?

La douleur s'estompait peu à peu. Il n'y avait certainement pas de guerrisseur derrière ce phénomène. Si Canaan ne ressentait plus rien, c'était qu'elle mourait.
Elle parvenait toujours à entendre et sentait ses poumons se remplir et se vider avec un certain bien être. Quel miracle qu'ils n'aient pas été atteints, elle pouvait profiter de l'air marin. Elle sentait le sel du sable, du vent, de Calion tout pret et ... une autre odeur qui se rapprochait. L'abscence de la vu avait accru quelque peu ses autres sens. Une odeur ... de fruit sucré, de chaleur... familière ?

Des bruits de pas et de l'agitation. Un autre loup se tenait là. Canaan ne savait expliquer pourquoi, elle savait que c'était une louve, une estivale même et elle ne fut même pas surprise d'entendre le son clair d'une voix étonnée, à la fois heureuse et desepérée.

"Ca ... Naan."

Bien qu'aveugle, la louve rouge écarquilla les yeux. En un éclair tout lui était revenu. Sa mère était une louve bleue claire, presque blanche, son père arborait des nuances rougoyantes. Elle était la seule de la portée. Souvent d'autres loups venaient à la tanière et dans ses moments là, sa mère la cachait. Une nuit, ces loups étaient revenus, ils avaient tout saccagés en un instant, sa mère avait à peine eu le temps de la cacher. De son trou, Canaan avait tout vu. Comment cette bande de loups qui, dans son souvenir, étaient des centaines avaient sauvagement assassiné ses parents. Comment un mysterieux loup inconnu avait surgit accompagné de deux autres loups pour combattre les assassins et étaient parvenus, à seulement eux trois, à les décimer tous. Comment le dit mysterieux loup l'avait receuillit. C'était son vieux maitre. Et puis il y avait d'autres souvenirs, moins sombres, emprunt de cette odeur sucrée et chaleureuse, de ses grands yeux dorés qui pétillaient de joie de vivre. Une petite louve de son âge avec qui elle jouait.

Etait-ce possible ? C'était cette louve qui se trouvait à ses côtés avec Calion en ce moment ? Canaan avait l'impression de délirer. Ce n'était pas possible, l'approche de la mort lui donnait des hallucinations olfactives et auditives !
Malgré tout, la louve bicolore mis un nom sur ce souvenir qui refaisait mysterieusement surface.

-Malia.

Passé la surprise et l'incrédulité, la tueuse finit par se résigner et sourit avec un nouveau bien être. Celui d'être entière avec tout ce qu'elle avait été et était. Louveteau, orpheline, assassine, amie, marraine .... et peut-être même héroïne.

Ses forces la quittaient de plus en plus vite, il ne lui restait plus de temps. Quel dernier message pouvait-elle laisser à ses filleuls ? Rien de plus que ce qu'elle leur laissait déjà. Une éducation, de l'amour et un avenir. Que pouvait-elle faire de plus ? Ils savaient qu'elle était fière d'eux. Elle n'avait pas besoin de le leur dire.
Et à Malia ? Après tant d'années, elles se retrouvaient, mais n'avaient pas de temps. Aucun mot ne pourraient remplacer ce temps qui leur manquait. Canaan comptait sur Calion pour raconter l'histoire de sa vie à son amie d'enfance. De même qu'elle comptait sur cette dernière pour completer cette histoire en apprenant à Calion comment elle avait commencée.

-Les chapitres sont rassemblés, l'histoire peut se terminer, conclut la louve dans un murmure de soulagement.

Puis, elle inspira une dernière fois, expira une dernière fois et son coeur émis un dernier battement. Son corps resta là, inerte et sans vie. Couvert de sable, de sel et de sang. Plus aucune conscience ne l'habitait, ni plus aucun sentiment, bon comme mauvais. Il ne restait plus que ce dernier sourire un peu pâle sur ses babines et ses yeux grands ouverts recouvert d'un voile qui rendait leur argenté pur et brillant comme un diamant.

Malia avait été visiter un peu le territoire neutre. Sa curiosité l'y avait poussé sans remords ni inquiétudes.
Avec le printemps, les couleurs étaient aussi diverses et chatoyantes que sur les terres estivales. Malia était ravie d'avoir su choisir son moment pour faire cette balade.
Elle perçut soudain quelque chose qui interrompit sa bonne humeur et ses découvertes. Un frisson dans sa tête avec des mots à peine chuchottés, comme des échos d'une conversation qui ne lui était pas destiné.
Intriguée, la louve crème changea de direction vers cet appel étrange. Et tomba sur un spectacle incroyable.
Non pas la mer, ça elle y était habituée, mais dans la mer, sur cette plage au bord de cette grande falaise, un loup cuivré s'évertuait à geler un immense oiseau recouverts d'espèces d'algues forforescentes.
Malia resta téthanisée devant ce spectacle et ne cilla pas jusqu'à ce que l'oiseau soit completement congelé et qu'un groupe de loup, visiblement hivernaux ne viennent décrocher et emporter la statue de glace qui avait résulté de ce combat hors norme.

Malia s'avança en trotinant avec entrain pour aller féliciter le loup cuivré de son exploit. Mais ce dernier n'avait pas l'air si fier de lui, au contraire, même de loin on voyait à sa démarche qu'il était profondément perdu et désespéré. Il s'avançait vers quelque chose que Malia n'avait jusqu'alors pas remarqué. En se rapprochant elle vit un corps rouge.
L'estivale s'arrêta. Ils avaient été plusieurs à combattre cette chose et apparement, l'un d'eux était en train de mourir. La louve crème se retourna, préférant ne pas déranger ce loup cuivré. Elle savait très bien ce que cela représentait que de perdre un être cher, elle avait perdu sa mère très jeune.

"Canaan"

Le coeur de Malia fit un bond dans sa poitrine. Avait-elle bien entendu ? Figée comme si ses pattes étaient collée au sable, elle sentait sa poitrine la serrer et son estomac la torturer. Non. Ce n'était pas possible !
L'estival tourna la tête, mais elle n'était pas un hibou et ses vertèbres craquèrent un peu. Le corps était couvert de sang sur le dos, c'était pour cela qu'elle l'avait cru rouge. Mais à présent, elle voyait les poils blancs et ... le ventre rouge et ... ces yeux argentés.
Malia se retourna completement, les yeux écarquillé et le souffle court. Elle l'avait retrouvée ! Elle avait retrouvée son amie d'enfance, la meilleure amie qu'elle avait jamais eu.

Sans prendre le temps de réfléchir, Malia bondit et en quelques foulées fut en face du corps. Elle se laissa tomber à plat ventre en dévisageant la louve qu'elle avait cru ne jamais pouvoir retrouver un jour.

-Ca ... Naan.

Sa gorge se serra tandis qu'elle réalisait. Ce jour aurait du être heureux, un jour de joie et de retrouvailles tellement attendues. Mais au lieu de cela, alors qu'elle venait tout juste de la retrouver, son amie était en train de mourir.
Ses yeux étaient si clairs, elle ne la voyait pas. Elle était aveugle. Comment cela s'était-il produit ? Pourtant les traits de son visage se tendirent comme si elle avait reconnu la voix de l'estivale.

"Malia."

Des larmes de joie et de tristesse se perlaient de ses yeux dorés. Elle était tellement soulagée qu'elle l'ai reconnu, mais si désemparée et si triste de la perdre à nouveau, définitivement.

"Les chapitres sont rassemblés, l'histoire peut se terminer."

Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Malia n'osa pas le lui demander, elle voyait ses forces la quitter, reconnaissant les symptômes de l'imminence de sa mort. L'estivale revoyait sa mère en train de mourir.

Après un dernier soupir, la louve blanche et rouge s'éteint.

Malia se perdit en sanglots bruyants et incontrôlés. Un poid s'était envolé, elle avait retrouvé son amie, elle ne s'inquièterait plus pour elle. Plus jamais. Et cela la désespérait tellement. Plus jamais. Plus jamais !

Toboe était un peu désorienté. Les énergies emplissait son esprit de bruits. Un multitude de petites voix s'agitaient sous son crâne. Il ne savait pas s'il aimait les entendre ou si elles ne faisaient que l'assourdir. Il sentait son emprise sur elles qui s'envolait, qui s'effilochait petit à petit. Il aurait bien hurlé de dépit s'il en avait été capable. Entre les brumes qui envahissaient son esprit, tandis que les énergies commençaient à se retirer, Toboe put voir la masse glacée qu'était devenu le Monstre de Vent s'éloigner comme par magie. Tel un automate il s'approcha du bord de la falaise. Les énergies se saisirent de lui. Il ne savait pas vraiment comment elles avaient fait mais elles l'avait fait tout de même. Elles s'éclipsèrent après l'avoir déposé sur la plage avec quelques mots à son intention.

- Nous serons toujours là pour vous Maître. Mais pour l'instant c'est de vous qu'on a besoin. Il faut soutenir ses amis et ses alliés dans la peine.

La voix multiple s'éteignit alors que le loup écarlate comprenait de manière brutale ce qu'elles venaient de dire. Il comprit lorsqu'il vit le corps ensanglanté de la tueuse. Elle se vidait de son sang. Coulée carmin qui courait tout autour de son corps brisé. Quelques larmes coulèrent le long de sa fourrure rouge. Rouge comme le sang. Il s'approcha doucement, lentement. Comme si des pas trop rapides allaient faire venir la mort plus vite. Une nouvelle venue était là. Elle portait sur elle la même odeur que lui. Une estivale qu'il n'avait jamais rencontré. Calion semblait touché. Il ne disait plus rien.
En cet instant leur victoire n'avait aucune importance. Ils avaient vaincu mais à quel prix ... Au prix de la vie d'une amie. C'était un prix à payer bien trop grand. Toboe aurait presque prié pour qu'ils échouent. Il savait que la vie d'une seule louve passait après la survie de toute une terre mais tout de même... La tristesse lui enserrait le cœur et les entrailles. Les larmes ne cessaient de couler. Il n'avait pas eu assez de temps pour connaître la tueuse. Il aurait aimé pouvoir passer plus de temps à ses côtés. Apprendre d'elle des choses qu'il n'aurait pu connaître autrement. Avec elle mourrait un savoir particulier et une louve d'exception. Un dernier souffle lui échappa. Pleurs déchirants de l'estivale. Calion et Toboe, eux, pleuraient en silence. Le loup écarlate aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour elle. Il sentit que les énergies ne l'avaient pas encore totalement quitté. Elles étaient encore là, toutes proches, prêtes à s'en aller.

- Aidez moi une toute dernière fois, murmura-t-il.

Les dernière bribes d'énergies soulevèrent le corps de la louve dans les airs, réparant son corps des outrages du monstre. Ses yeux recouvrirent la vue même s'ils commençaient à être voilés par la mort. Les énergies refermèrent ses chaires. Elles ne pouvaient lui redonner la vie mais elles lui avaient au moins rendu sa dignité. Les énergies filèrent, épuisées. Toboe tenta en vain de les rappeler dans son esprit. Son pouvoir s'en était allé pour une durée indéterminée. Mais il ne regrettait pas ce qu'il venait de faire.

- Pour que même dans la mort tu restes la fière guerrière que tu as été. Je regrette de ne pas t'avoir plus connue Cannan.

Ces mots avaient été prononcés d'une voix étranglée par l'émotion. Il savait que son cadeau n'avait pas grande valeur mais il ne pouvait faire mieux. Il n'était que lui, pas un loup surpuissant. Il se tourna vers Calion, les yeux toujours baignés de larmes.

- Il faut qu'elle rentre chez elle.

C'est sur ces paroles que tout s'acheva. Il ne manquait plus que de ramener le corps de la défunte dans son clan. C'était là bas qu'était sa place. Auprès de ceux qu'elle avait aimé. Pas ici, perdue dans le territoire neutre. Dans ce territoire qui n'appartenait à tout le monde et à personne en même temps. Il fallait que Four Seasons soit au courant de son sacrifice. Elle avait donné sa vie pour qu'eux continuent leur chemin.

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