Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

J'entrais dans la grande bâtisse de pierre. J'espérai ne trouver personne. Aussi, avant d'avancer plus loin, j'écoutais attentivement tous les sons qui me parvenaient.
Personne...
Rassuré, je pénétrai plus profondément. Je ne pu retenir une exclamation de surprise, tout était génial ici. Il y avait de l'herbe fraîche sur le sol, quelques réserves de nourritures de ci de là et, mazette ! un grand bassin d'eau douce, peu profond, un mètre environ, doucement réchauffé par un rayon de soleil qui avait réussi à percer le toit. Je me glissais avec délice dedans. Une griffure à ma jambe me tirait une petite grimace, elle s'était infectée, je devrais trouver au plus vite quelqu'un pour la soigner, étant totalement nul en guérison. Je nageais longtemps dans le bassin, vraiment, cet endroit était parfait. Je me décidai enfin à sortit du bassin.
Je m'ébrouai doucement, mes longs poils jetant plein d'eau partout.
Zut, songeai-je. Va falloir que je trouve un endroit sec pour dormir... Fichus poils !
Je me mis en quête, dans la vaste salle, d'un endroit que mes poils avait épargné. C'était facile, le refuge était tellement grand que je parcourais à peine dix mètres, je trouvais déjà de l'herbe fraîche et nom mouillé !
Alléluia.
Je m'apprêtai à m'endormir, quand j'entendis un bruit de pas.
C'est pas vrai... on peut jamais être tranquille ici ?
J'étais de très mauvaise foi, depuis presque une heure que j'étais là personne n'étais venu me déranger. Et puis en même temps, cet endroit est tellement génial que c'est normal que d'autres que moi y viennent.
Avec un petit grognement réprobateur, je me remettait sur pattes et avançait à la rencontre de l' "intrus".

Blue était partie se faire sa piqure de rappel. Non, elle n'allait pas chercher une aiguille, chose inexistante sur Four Seasons. Mais elle allait voir le refuge, la construction humaine du territoire neutre. Elle en avait vu d'autres sur les territoires des clans mais c'était celui qui était encore le mieux conservé. Dans certaines pièces, le mobilier était encore en place bien que mangé par les mites et par l'humidité. La louve bleue tenait à ne pas oublier ce qu'avait été sa vie avant qu'elle n'échoue ici. Elle n'avait pas été heureuse et bien plus dure que celle qu'elle menait ici. C'était cela qu'elle ne voulait pas oublier. Et pourtant elle avait manqué l'oublier pendant le rude hiver que les loups avaient subis. Mais maintenant que le printemps était là tout allait rentrer dans l'ordre. Elle n'en doutait pas. Et elle s'en voulait d'avoir pu penser que cet hiver était moins pire que ce qu'elle avait vécu sur Terre. Parce que ce n'était pas vrai. La seule différence était que, sur Terre, elle avait vécu dans un hiver permanent sans savoir ce que la bonne saison était. Elle vivait donc mal constamment sans plus même s'en rendre compte.
Elle déambula dans les couloirs de la grand bâtisse. Elle n'avait jamais été aussi loin à l'intérieur mais il lui semblait sentir une odeur. Une odeur qui lui était inconnue. Elle voulait régler ce problème au plus vite. Enfin, régler. Voir de qui il s'agissait en tout cas. Parce que son odeur était plus qu'étrange. Elle ne venait pas de Four Seasons. C'était ce qu'il y avait de certain. Elle s'avança donc pas à pas, restant sur ses gardes comme toujours. Elle n'allait pas perdre ses bonnes habitudes parce qu'elle reliait quelques liens avec son passé.
La solitaire parvint à l'entrée d'une pièce au dessus de laquelle le toit s'était effondré laissant place à une grande marre au centre, la végétation s'était étendue. Un grognement retentit, le bruit venait de la droite de la pièce. Blue put apercevoir un loup aux reflets bruns qui la fixait. La louve fut immédiatemment sur la défensive elle gronda à son tour. Ce n'était qu'un avertissement, ses crocs n'étaient même pas découverts. Elle le prévenait que s'il voulait se battre il trouverait à qui répondre. Elle n'était peut-être pas la pire des adversaires mais pas non plus celle contre qui il voudrait se défendre. D'autant plus qu'il semblait blessé. L'odeur du pu lui venait au museau. Il était blessé et la plaie était même infecté.

- Bonjour.

La louve se montrait un minimum polie mais la sociabilité n'avait jamais été son fort. Elle n'avait jamais réussi à faire taire complètement son mauvais caractère ni sa paranoïa. Elle tentait de faire un effort mais ne voulait pas être la seule à le faire. Si l'autre se montrait un minimum conciliant elle pourrait peut-être même lui indiquer quelle plante mastiquer pour faire passer la douleur et frotter quelle herbe contre la plaie. Mais seulement s'il ne cherchait pas à lui sauter à la gorge. D'autant plus que la rudesse de l'hiver la laissait un tant soit peu amaigrie. Elle ne voulait pas prendre le moindre risque.

Je contemplais avec dérision la louve qui me faisait face. Un peu maigrichonne, un pelage que je croyais noir mais qui en vérité était bleu très foncé, des yeux comme l'océan et un collier avec des piquants autour du coup. Je me surpris à penser qu'elle était plutôt jolie, mais j'effaçais cette pensée de mon esprit. La louve émit un petit grognement en réponse à mon avertissement. Avec un petit sourire moqueur, je m'inclinait avec ironie devant elle. Elle me jeta un regard surpris, puis leva les yeux au ciel. Je me décidai enfin à parler. Pas que j'ai envie de dialoguer avec quelqu'un, non, mais si mon dialogue pourri pouvait faire fuir la louve, ce serait super. M'enfin, faut pas rêver, quand quelqu'un arrive dans un endroit à mes yeux parfait, il aurait du mal à décrocher. Mais on a rien sans rien, aussi essayais-je à tout pris de la lasser de moi en l'assommant de paroles.

– Bonjour, qui es-tu ? Que fais tu là ? Joli coin, hein ? Au fait tu sais où on est ? Pas que je sois perdu, à ça non, je sais parfaitement où je suis, mais juste histoire de vérifier tes connaissances, mais bon, je suis sûr que tu connais tout de ce monde, hein.

Je m'apprêtais à continuer mon monologue plat quand je m'arrêtais soudain : la louve venait de s'asseoir sur son arrière-train et se léchait consciencieusement la patte, en m'ignorant superbement. Je fronçais les sourcils, d'habitude, on se lassait vite de moi, mais là la louve s'en fichait. C'était une expérience nouvelle pour moi, aussi, ne sachant que faire, je restait immobile, en attendant de voir si la louve allait daigner lever les yeux vers moi pour me parler. Au fait, la louve, elle s'appelait comment ?

– Je, heu, je... Comment t'appelles tu ?

Gêné d'avoir bafouillé, je me tortillais sur mes patte, attendant sa réaction dans un silence quasi-religieux.

Heu... à quand la réponse ? =)

Quand j'aurai 40 secondes à moi. Je n'ai pas eu accès à internet le week-end dernier et j'ai du finir mes dossiers papiers pour mes écoles post-bac. Et j'ai grave du boulot. Donc je vais répondre dans ce week-end mais je pouvais pas faire plus vite désolée. J'édite grand max demain soir.

Ok, prends tout ton temps, désoléede te presser :oops:

Spoiler:

Blue fut étonnée de la courbette du loup. Elle leva un sourcil dédaigneux et leva brièvement les yeux au ciel. Elle sentait que ce loup allait lui taper sur le système. Finalement il n'allait probablement pas savoir quelle plante appliquer sur ses plaies. Pas s'il se comportait ainsi en tout cas. Elle ne supportait pas ces loups frimeurs et imbus de leur personne. Elle ne savait pas si son jugement était le bon mais, pour l'instant, c'était tout ce qu'elle voyait en lui. La solitaire commençait déjà à se désintéresser de lui. Elle ne voulait pas perdre son temps avec lui. D'autant plus qu'elle ne comptait pas s'attarder ici. Cet endroit de la grande bâtisse était trop déshumanisé pour convenir à ses plans. Elle voulait ne pas oublier ce qu'avait été sa vie chez les hommes. Pas se rendre compte que la nature pouvait reprendre facilement sur ce qu'étaient ces bipèdes. La louve bleue regarda en direction de l'eau. Elle avait soif. Elle hésitait cependant à se laisser aller à boire avec l'autre si proche. Elle ne lui faisait absolument pas confiance. Tandis qu'elle réfléchissait le loup se mit à parler.

– Bonjour, qui es-tu ? Que fais tu là ? Joli coin, hein ? Au fait tu sais où on est ? Pas que je sois perdu, à ça non, je sais parfaitement où je suis, mais juste histoire de vérifier tes connaissances, mais bon, je suis sûr que tu connais tout de ce monde, hein.

Blue bailla à s'en décrocher la mâchoire pour bien faire comprendre à l'inconnu qu'il l'ennuyait profondément et qu'elle se fichait éperdument de ses questions. Il pensait réellement qu'elle allait répondre ? Non mais, pour qui la prenait-il ? Pour une pie bavarde ? Pour bien lui montrer qu'elle se fichait de lui comme de sa première souris, Blue s'assit et se lécha consciencieusement une patte. Malgré tout, sa paranoïa était bien éveillée. Ses muscles restaient donc tendus à bloc. Elle était prête à se relever à tout moment. Elle se méfiait de ce loup qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Elle n'aimait pas les étrangers.
Ceci dit, son cinéma sembla assez bien fonctionner. Le loup se tut et commença à se tortiller, gêné. La louve bleue planta ses yeux dans ceux du loup. Ses prunelles étaient froides. Elle était énervée par ses actions. Elle ne voulait plus l'entendre. Mais il ne sembla pas comprendre l'avertissement et ouvrit de nouveau la gueule.

– Je, heu, je... Comment t'appelles tu ?

Blue se releva et se dirigea vers l'eau, ignorant toujours le loup qui semblait encore plus mal à l'aise. Elle le surveillait cependant du coin de l'oeil et ne lui tourna pas complètement le dos. On ne tournait pas le dos à un ennemi potentiel. C'était le meilleur moyen de se faire prendre en traitre. La louve finit par répondre au loup.

- Blue.

Elle ne voulait pas lui parler. Bien trop pénible. Son regard glissa de nouveau sur sa plaie. Oui, elle était vilaine. Il faudrait vraiment qu'il fasse quelque chose. Les plaies infectées étaient les pires. La solitaire laissa ses yeux posés dessus un petit moment avant de pousser un très léger soupir et de reprendre la parole.

- Peut-être me prends-tu pour une imbécile mais je suis une imbécile qui sait quoi mettre là dessus pour que ça guérisse plus vite et que l'infection recule.

La voix de la louve n'était pas particulièrement chaleureuse. Mais elle lui offrait déjà son aide. Elle trouvait que c'était bien suffisant.

Ma question raisonna deux fois dans la grotte aménagée. Je gardais les yeux fixés sur la sol, la queue basse et les oreilles plaquées en arrière : en position soumise. J'étais devant une aînée, je m'étais montrée impoli, pire, j'avais enfreint toutes les règles d'une rencontre avec un loup potentiellement ami. Je n'osais bouger, ni même lever les yeux, de peur de la provoquer de nouveau. C'était étrange, mais cette louve la arrivait à m'inciter le respect. Peut être par sa désinvolture, par le fait qu'elle ne soit pas partie, par le fait qu'elle soit une femelle ? Jusque là je ne m'étais frotté qu'à des mâle, et je connaissais leur réactions. Apparemment, je ne connaissais pas celles des femelles...

– Blue.

Je sursautais. La louve m'avait répondu, et tellement plongé dans mes pensées que j'étais, j'en était presque arrivé à oublier sa présence.
"Ne te laisse pas distraire, idiot !"
La louve était à présent en train de boire dans le petit étang sans fond. Elle éleva à nouveau la voix, mais cette fois, je demeurais immobile :

– Peut-être me prends-tu pour une imbécile mais je suis une imbécile qui sait quoi mettre là dessus pour que ça guérisse plus vite et que l'infection recule.

Je rougissait violemment. Elle me proposait son aide... Étrangement, je ne savais comment réagir. Devais-je accepter son aide, ou la refuser ? Si j'acceptais, elle restait là plus longtemps, mais si je refusais, c'était risquer que l'état de ma plaie n'empire. Je me mordis la lèvre, je ne savais que faire. Prenant sur moi, je bredouillais :

– Je, euuh... C'est avec, euh, plaisir que j'accepte votre aide, Dame. Merci.

"Mince alors, maintenant je la vouvoie... Oh lala. Faites que ça se finisse !"

Le loup rougi sous son pelage où se mêlait gris et marron. Blue haussa un sourcil. C'était elle qui le mettait dans un tel état ? Il fallait qu'il se calme celui-là. Elle lui proposait son aide, elle n'allait pas le manger. Si elle avait voulu s'en prendre physiquement à lui ce serait déjà chose faite. Vraiment, il était bien étrange. Elle ne comprenait pas ses réactions. Son agacement laissait petit à petit place à de l'étonnement et ... à de la suspicion comme toujours.

– Je, euuh... C'est avec, euh, plaisir que j'accepte votre aide, Dame. Merci.

Le loup bafouillait et la solitaire ne comprenait toujours pas vraiment la raison de sa gêne. Il était en position de soumission évidente, oreilles basses et queue entre les pattes. S'il était solitaire et qu'il comptait il faudrait qu'il se comporte un peu différemment. Enfin, ce n'était que son avis. Elle avait bien déjà rencontré de solitaires moins paranoïaques qu'elle et qui vivaient toujours plutôt en forme. Chacun sa technique comme on dit.

- Ne me vouvoie pas je te prie. Tu ne me dois pas cette marque de respect. Je ne te suis supérieure qu'en connaissances. Et encore, seulement parce que je dois être plus vieille et vivre seule depuis plus longtemps. Pas de rangs donc pas de respect particulier. Tu es bien solitaire non ?

Elle n'aimait pas son attitude soumise. Un solitaire ne se soumettait pas. Un solitaire se devait d'être fier, ils avaient une réputation à défendre. Elle ne voulait pas que tous les loups de Four Seasons accourent dans sa tanière pour lui demander de parler avec un proche simplement parce qu'ils auraient rencontrés un solitaire sympathique. Non mais, je vous jure ... La louve bleue laissa courir son regard dans la salle. Il lui semblait avoir vu un plant de cyprès qui n'était pas mort à cause de l'hiver. Ah, oui, elle avait vu juste. Blue désigna d'un coup de tête le jeune arbrisseau au solitaire avant d'expliciter un peu plus son geste.

- Ce que tu vois là est un jeune cyprès. Mâche les feuilles en évitant d'avaler le suc puis applique la patte comme tu peux sur la plaie. Ca va aider à combattre l'infection. Quoique, met de la verveine c'est un peu moins efficace mais meilleur au goût.

En disant cela elle indiqua une petite plante au ras du sol. Quand on se débrouillait seul depuis autant de temps qu'elle on apprenait quelques trucs utiles pour ce genre de situations.

Spoiler:

Blue haussa un sourcil quand je rougit. Apparemment, elle trouvait la réaction du jeune loup exagérée... Elle n'avait pas tort, d'ailleurs, mais cette expérience était nouvelle pour Orage : rares étaient les fois où il rencontrait des gens. Souvent, il se contentait de errer sans but, et seul, vivant de mulots chassés de ci de là ou de proie mortes. Cet abri, déniché par un heureux hasard, était le bienvenu dans le malheur du loup. La louve lui répondit :

– Ne me vouvoie pas je te prie. Tu ne me dois pas cette marque de respect. Je ne te suis supérieure qu'en connaissances. Et encore, seulement parce que je dois être plus vieille et vivre seule depuis plus longtemps. Pas de rangs donc pas de respect particulier. Tu es bien solitaire non ?

Sans attendre la réponse du jeune solitaire, la louve bleue enchaîna :

– Ce que tu vois là est un jeune cyprès. Mâche les feuilles en évitant d'avaler le suc puis applique la patte comme tu peux sur la plaie. Ca va aider à combattre l'infection. Quoique, met de la verveine c'est un peu moins efficace mais meilleur au goût.

Orage, pris au dépourvu par tant d'explication, resta pantois. Puis il se repris et se dirigea vers un plant d'arbre un peu à l'écart. Il ressemblait vaguement à un sapin, mais en plus petit et étroit. Il s'apprêtait à en cueillir une branche quand il fit volte-face et déclara :

– Merci Blue. Merci pour ton aide, et... désolé pour tout à l'heure. Je... Ce n'est pas souvent que je côtoie des loups, tu sais. Alors, j'ai un peu oublié la politesse. Ne m'en veut pas s'il te plait.

Puis, avec une certaine méfiance, Orage se retourna de nouveau et choisit deux belles petites branches bien vertes, dont il arracha avec délicatesse les feuilles qu'il mâcha en essayant au maximum de conserver le jus sans l'avaler. Puis il recracha les feuilles qui ressemblait à une vague bouillie verdâtre et les étala sur sa vilaine blessure. Il n'en ressentit aucun soulagement immédiat, mais se garda bien de le signaler à Blue. D'autant qu'il avait désormais confiance en les connaissances de la louve bleue, une réflexion quand à l'efficacité était plus qu'inutile. Blue n'ayant visiblement pas envie de parler, mais Orage estimant qu'il devait répondre à ses questions, il prit la parole :

– Encore merci pour ton aide. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'avais pas trouvé de remède contre cette plaie. Pour répondre à tes questions de tout à l'heure, je suis bien solitaire. Je m'appelle Orage.

Il s'assit sur son arrière train, mais cette fois, en attitude curieuse, se demandant si la louve allait donner des précision sur elle même. La queue d'Orage remuait doucement, frottant le sol et faisait s'élever un petit nuage de poussière.

Le jeune loup sembla préférer l'efficacité au bon goût. Il remonta un peu dans l'estime de la louve bleue qui le regarda lui tourner le dos. Elle se tenait sûrement assez loin pour qu'il ne se sente pas menacé directement. Vraiment, elle le trouvait bien imprudent de tourner le dos ainsi à une parfaite inconnue. Mais ce n'était pas ses affaires, il verrait bien lorsqu'il tomberait sur plus méchant qu'elle. A moins que ce ne soit encore sa paranoïa qui refaisait surface. Au choix. La deuxième solution était tout à fait acceptable. Elle savait qu'elle ne devrait pas se montrer si méfiante à l’égard de tout et de tous mais elle ne pouvait faire autrement. Le loup fit soudainement volte face, faisant se hérisser légèrement le poil de Blue qui se détendit en voyant qu'il voulait simplement parler. Encore parler devrait-elle dire.

– Merci Blue. Merci pour ton aide, et... désolé pour tout à l'heure. Je... Ce n'est pas souvent que je côtoie des loups, tu sais. Alors, j'ai un peu oublié la politesse. Ne m'en veut pas s'il te plait.

La louve resta impassible. Si elle lui en avait vraiment voulu elle ne l'aurait pas aidé. Alala vraiment, de plus en plus bizarre celui là. D'autant plus qu'il ne s'était toujours pas présenté et qu'elle ne savait donc toujours pas à qui elle avait affaire. L'autre prit la parole de nouveau, comme s'il venait de lire dans ses pensées.

– Encore merci pour ton aide. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'avais pas trouvé de remède contre cette plaie. Pour répondre à tes questions de tout à l'heure, je suis bien solitaire. Je m'appelle Orage.

Blue vit le solitaire se détourner de nouveau et attraper deux branches de cyprès. Il mâchonna soigneusement le tout avant de mettre la pâte verdâtre sur sa plaie avec un air dubitatif. Ben quoi elle était pas guérisseuse ça pouvait pas agir en un coup de patte ! Elle répondit posément au solitaire. Elle se montrait un peu moins froide mais ne faisait toujours pas pleinement confiance à Orage même s'il semblait plein de bonnes intentions.

- Il faudra que tu réitères l'opération pendant plusieurs jours pour que tu vois vraiment les effets. Je suis pas guérisseuse donc tu as pas frappé à la bonne porte si tu attendais un miracle. Le travail des plantes est lent. Mais si tu veux du rapide il faut aller trouver un guérisseur des clans.

Le louve couleur nuit ne savait pas quels clans comptaient dans leurs rangs des loups capables de tels prodiges. Si le jeune loup optait pour cette option il devrait se débrouiller seul. Trouvant qu'il n'était finalement pas si désagréable elle embraya sur un nouveau sujet.

- Est-ce que ça fait longtemps que tu as débarqué sur Four Seasons ?

Elle ne lui ferait pas l'affront de lui demander son Don. On ne demandait pas le don d'un inconnu ça ne se faisait pas.

Blue lui répondit d'une voix plus posée, moins froide.

– Il faudra que tu réitères l'opération pendant plusieurs jours pour que tu vois vraiment les effets. Je suis pas guérisseuse donc tu as pas frappé à la bonne porte si tu attendais un miracle. Le travail des plantes est lent. Mais si tu veux du rapide il faut aller trouver un guérisseur des clans.

Orage hocha la tête. Même si Blue n'étais pas guérisseuse, sa présence était la bienvenue, et il lui était pleinement reconnaissant. Il n'aurait pas aimé aller frapper à la porte d'un clan pour demander un guérisseur. D'autant qu'avec sa blessure, il n'aurait pas été de sûr de pouvoir faire le voyage en entier sans s'écrouler par terre tout les 3 mètres...
Blue reprit la parole, elle semblait désormais trouver la compagnie d'Orage plus agréable que lorsqu'il délibérait pendant trois heures sur un sujet tel que la pluie ou le beau temps.

– Est-ce que ça fait longtemps que tu as débarqué sur Four Seasons ?

La question pris Orage au dépourvu. Il s'attendait à ce qu'elle lui demande quelque chose comme ses pouvoirs, ses origines,... Apparemment, la louve avait plus de principes que lui. Lui, il aurait tout de suite demandé les pouvoirs de l'autre, pour savoir à qui il avait à faire. Encore qu'après réflexion, cette tactique était idiote car celui qui lui faisait face aurait tôt fait de se méfier. Orage rangea cette remarque dans un coin de sa mémoire et se ré intéressa à Blue qui attendait sa réponse.

– Je ne sais pas.

Blue lui jeta un regard surpris. Ah, il avait réussi à la déstabiliser... Mais elle se reprit et demanda :

– Comment ça ?

– Je me suis réveillé un jour dans un champs de coquelicots. C'était il y a 3 mois. J'étais totalement amnésique. Je ne me souvenais de rien. Je ne sais même pas si je suis né ici, ou autre part. Je ne connais pas ma famille. Je n'ai personne.

Sa voix avait vacillé sur le dernier mot. Parler de son passé était toujours quelque chose de difficile pour lui, mais il estimait qu'il devait parler de cela à la louve qui l'avait "sauvé". Et puis, il ne lui avait pas tout révélé. Comme ses pouvoirs. Il hésitait à en parler : on ne parlait pas de ses dons comme de la météo. Jugeant que si elle souhaitait savoir cela, elle lui poserait la question, il embraya sur un nouveau sujet :

– Et toi ? D'où viens-tu ?

Spoiler:

La louve bleue observe Orage qui ne semblait pas vraiment enclin à lui répondre. Elle ne savait pas vraiment pourquoi. Elle n'avait pourtant pas abordé un sujet très sensible. Quoique, pour certain leur arrivée était quelque chose de compliqué et pas un souvenir très agréable. Mais, dans ces cas là, rien n'empêchait le solitaire de mentir. Elle ne comprenait donc pas son hésitation. Elle n'irait pas chercher la vérité au milieu des mensonges. Tout le monde pouvait avoir ses secrets. La réponse d'Orage la déstabilisa :

- Je ne sais pas.

La solitaire fronça les sourcils. Comment ça il ne savait pas ? Comment pouvait-on ne pas savoir d'où on venait ? Cela lui semblait bien étrange à elle qui était toujours hantée par les souvenirs de sa vie d'avant. Elle demanda de plus amples explications à Orage. Sa réponse attisait sa curiosité. Habituellement elle n'insistait pas lorsqu'on ne lui répondait pas mais là elle voulait savoir. Peut-être parce qu'elle avait aidé ce loup et qu'elle voulait, de ce fait, en savoir plus sur lui. Elle ne se comprenait pas toujours elle même il fallait bien l'avouer.

– Je me suis réveillé un jour dans un champs de coquelicots. C'était il y a 3 mois. J'étais totalement amnésique. Je ne me souvenais de rien. Je ne sais même pas si je suis né ici, ou autre part. Je ne connais pas ma famille. Je n'ai personne.

La voix du solitaire vacilla sur les derniers mots. Comme cela la solitude n'était pas un choix pour lui ? Pourquoi ne cherchait-il donc pas à intégrer un clan dans ces cas là ? Certes, ce n'était pas toujours chose facile mais c'était possible. Il suffisait qu'il trouva le clan qui lui convienne. A moins qu'il ne cherche à s'habituer à cette vie seul et sans personne justement. Cette vie qui convenait si bien à Blue qui n'aimait rien tant que le silence. Il lui retourna sa question probablement pour que le solitaire cesse de s'intéresser à sa personne.

- Moi je suis arrivée depuis pas mal de temps. Presque un an maintenant il me semble mais je ne suis sûre de rien. Le temps semble s'écouler plus vite ici. Mais je viens d'ailleurs. D'un ailleurs mort. D'un ailleurs que les hommes ont tué. Je viens ici pour ne pas oublier d'où je viens et tout ce que cette terre m'a apportée.

La solitaire se livrait comme rarement elle s'était laissée à le faire. Mais elle ne voyait pas en quoi ce qu'elle révélait relevait du secret. Bien des loups venaient d'ailleurs. Pas tous du même ailleurs mais tout de même d'un endroit autre que Four Seasons. La louve s'était assise à quelque distance d'Orage. Si elle se sentait suffisamment en sécurité pour laisser un peu retomber son attitude défensive sa paranoïa l'empêchait de rester trop près d'un presque inconnu. Elle ajouta quelques mots d'un air un peu pensif, comme si elle parlait plus pour elle que pour son vis à vis.

- Toi tu as peut-être oublié mais moi je ne veux pas. Je ne veux pas oublier pour que je prenne conscience de ce que la vie m'a offert. Elle m'a offert une nouvelle chance.

Spoiler:

Blue me répondit d'une voix neutre :

– Moi je suis arrivée depuis pas mal de temps. Presque un an maintenant il me semble mais je ne suis sûre de rien. Le temps semble s'écouler plus vite ici. Mais je viens d'ailleurs. D'un ailleurs mort. D'un ailleurs que les hommes ont tué. Je viens ici pour ne pas oublier d'où je viens et tout ce que cette terre m'a apportée.

Orage fut surpris d'entendre cette réponse là. Il aurait plutôt pensé que Blue était née ici, elle semblait familière aux lieux. Puis il comprit que le "ailleurs" de Blue était peut être son passé... Ou alors, il était né ici, mais avait tout oublié. Ou encore, peut être était il né sur un tout autre monde, inconnu de Blue ? Les questions embrouillaient dans sa tête. Certaines avaient des réponses, il en était certain, mais une barrière se faisait dans son esprit et il n'arrivait pas à la franchir. Un jour ou l'autre, espérait-il, il y arriverait, mais pas tout de suite. Il savait qu'un certain temps devrait s'écouler avant que le barrage ne cède et que sa vie passée ne révèle tous ses secrets. Mais combien de temps encore ?
Blue ajouta :

– Toi tu as peut-être oublié mais moi je ne veux pas. Je ne veux pas oublier pour que je prenne conscience de ce que la vie m'a offert. Elle m'a offert une nouvelle chance.

Orage réfléchit un instant à ce que venait de dire la louve, puis il déclara :

– Je ne sais pas qui je suis. Je n'ai pas choisit d'oublier. Peut être ai-je été heureux avant d'être amnésique. Peut-être ai-je été aimé par ma famille. Peut-être que j'ai eu des amis, une compagne. J'ai tout perdu. Quand je me suis réveillé, la prise de conscience de mon amnésie a failli me détruire. Le fait d'être encore vivant est dû aux étoiles. Elles m'ont montré deux louv...

Je m'étais subitement arrêté. J'en avais trop dit, j'avais même révélé un de mes pouvoirs par inadvertance. Mais bon, au point où j'en était, finir n'aurait pas de grandes conséquences.
Je soupirais.

– Je lis dans les étoiles. Enfin, plutôt, je ne sais pas comment dire... Elles me parlent, on communique, elles me montre des choses... Je ne sais pas comment dire. Toujours est il que j'ai vu deux louves dans le ciel. Et je pense que je les connaissais.

Blue le regarda dans les yeux et Orage attendit qu'elle parle... ce qu'elle ne ferait peut être pas !

Spoiler:

– Je ne sais pas qui je suis. Je n'ai pas choisi d'oublier. Peut être ai-je été heureux avant d'être amnésique. Peut-être ai-je été aimé par ma famille. Peut-être que j'ai eu des amis, une compagne. J'ai tout perdu. Quand je me suis réveillé, la prise de conscience de mon amnésie a failli me détruire. Le fait d'être encore vivant est dû aux étoiles. Elles m'ont montré deux louv...

Orage s'interrompit brutalement dans son récit alors que Blue l'écoutait avec attention. Serait-ce à cause de sa réflexion sur les étoiles ? Probablement que cela faisait partie de ses dons. Ou de son don, la solitaire ne savait jamais si la norme était de posséder un ou deux pouvoir ici. Elle, elle se contentait d'un seul. Découvert tardivement qui plus est donc cela lui suffisait amplement. Elle faisait avec même si elle ne s'en servait pas beaucoup. Finalement, le solitaire reprit la parole sous l'oeil de la louve bleue. Il recommença à parler des étoiles.

– Je lis dans les étoiles. Enfin, plutôt, je ne sais pas comment dire... Elles me parlent, on communique, elles me montre des choses... Je ne sais pas comment dire. Toujours est il que j'ai vu deux louves dans le ciel. Et je pense que je les connaissais.

Lire dans les étoiles ? Elle ne comprenait pas vraiment ce que cela voulait dire. Le pouvoir du solitaire semblait aussi étrange que le sien. Dont elle n'était pas encline à parler. Peut-être l'évoquerait-elle plus tard. Ou peut-être pas. Elle pouvait parler avec les morts mais n'était pas devin pour autant.

- J'ai moi aussi perdu des parcelles de mon passé en chemin mais elles finissent par revenir. Par petit bout de temps en temps tu retrouves des images ou des senteurs qui te sont familières. Enfin, pour moi ça c'est passé comme ça après tout le monde est différent donc ça pourra peut-être prendre plus de temps pour toi. Qui sait de quoi demain sera fait.

Blue se fit pensive. Ce pouvoir devait bien exister. Tout du moins, cela ne l'aurait nullement étonnée. Elle avait vu tellement de manifestations étranges déclenchées par les loups de Four Seasons que plus rien, ou presque, ne devait pouvoir l'étonner.

- Quoique je suis certaine qu'un loup a déjà eu, ou a encore ceci dit, ce don. Nous sommes sur Four Seasons après tout.

– J'ai moi aussi perdu des parcelles de mon passé en chemin mais elles finissent par revenir. Par petit bout de temps en temps tu retrouves des images ou des senteurs qui te sont familières. Enfin, pour moi ça c'est passé comme ça après tout le monde est différent donc ça pourra peut-être prendre plus de temps pour toi. Qui sait de quoi demain sera fait, déclara la louve d'un ton énigmatique. Quoique, ajouta-t-elle, je suis certaine qu'un loup a déjà eu, ou a encore ceci dit, ce don. Nous sommes sur Four Seasons après tout.

Orage pris le temps de méditer ces sages paroles avant de prendre la parole à son tour. Ainsi, la louve avait retrouvé son passé avec le temps. Peut être Orage retrouverait-il la mémoire de cette façon ? "Non, je ne pense pas... Sinon j'aurais déjà eu quelques flashs... Mais alors comment vais-je retrouver la mémoire ? Devrais-je retrouver mes racines pour comprendre enfin mon passé ?"

Orage se dirigea vers le petit plan d'eau et commença à remuer sa patte dans l'eau. Il ne trouvait pas cela particulièrement amusant mais ça le détendait.
Plusieurs minutes de silence s'écoulèrent ainsi, uniquement troublées par de lointains chants d'oiseaux et le clapotit de l'eau. Quand il en eut assez de remuer ainsi la patte, Orage se tourna vers Blue et demanda :

– L'une des deux louves que j'ai vues dans mon rêve avait des ailes. Son pelage était entre le gris et le blanc. Est ce que tu connais une louve avec des ailes ?

Orage sembla pensif à la suite des paroles de la louve bleue. Cette dernière resta assise sans prononcer un mot. Le silence planait entre eux tandis que le solitaire jouait avec l'eau du bout de la patte. Non pas qu'il sembla y prendre beaucoup de plaisir, cela ressemblait plus à une sorte de tic. Peut-être songeait-il à ses souvenirs perdus ou peut-être était-ce autre chose. Blue ne savait pas et n'avait pas envie de lui poser la question. Elle se sentait un peu mal à l'aise ici. Cet endroit portait moins qu'ailleurs dans la bâtisse la marque de ses anciens habitants mais c'était déjà trop pour elle de voir d'anciennes fenêtres et de vieux bouts de plancher pourri. Cela lui faisait trop penser à son propre passé. Elle ne voulait pas l'oublier mais il lui faisait tout de même mal. Orage la sortit de ses sombres pensées en brisant le silence.

– L'une des deux louves que j'ai vu dans mon rêve avait des ailes. Son pelage était entre le gris et le blanc. Est ce que tu connais une louve avec des ailes ?

La louve couleur nuit réfléchit à son tour. Oui, elle connaissait des louves ailées. Elle en connaissait même plusieurs. Elle chercha dans sa mémoire si l'une d'elles ne convenait pas à la description donnée par le solitaire. Elle songea immédiatement à Herenya, la mère de la jeune Melinya. Plus jeune que ça d'ailleurs mais peu importe. Pour Blue, elle resterait toujours la petite louve qu'elle aurait sauvé à ses débuts ici.

- Ca pourrait correspondre à la description d'Herenya, l'Alpha hivernale. Je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois, un jour que j'ai sauvé une de ses filles qui avait manqué finir au fond du lac gelé. Elle ne m'a pas très très bien accueillie mais, en même temps, je lui ramenais un de ses enfants en mauvaise santé.

Cette rencontre avait assez marqué la solitaire pour qu'elle ne l'ait pas oubliée malgré le temps qui s'était écoulé. Elle ne savait pas ce qu'Orage avait eu comme relation avec cette louve. Mais si c'était pour qu'il recouvre la mémoire elle voulait bien tenter de l'aider ... Elle savait ce que ça faisait d'avoir des trous dans son passé. Ce n'était pas quelque chose d'agréable.

- Si tu as besoin de la rencontrer je peux appeler sa fille. Je la connais plutôt bien.

Blue pensait que ce solitaire était honnête, qu'elle n'avait pas à craindre de coup fourré de sa part. Mais elle le surveillerait bien s'ils venaient à aller rendre visite à Melinya. La louve bleue tenait trop à sa protégée pour qu'elle lui fasse courir quelque risque que ce soit.

– Ça pourrait correspondre à la description d'Herenya, l'Alpha hivernale. Je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois, un jour que j'ai sauvé une de ses filles qui avait manqué finir au fond du lac gelé. Elle ne m'a pas très très bien accueillie mais, en même temps, je lui ramenais un de ses enfants en mauvaise santé. Si tu as besoin de la rencontrer je peux appeler sa fille. Je la connais plutôt bien.

‹‹ Herenya ››. Ce nom, c'était celui de ... Trop tard. La pensée venait de m'échapper. Encore. "Zut." Comprenant que chercher à attraper mes brides de mémoires ne servirait en rien, je réfléchis à la proposition de Blue. Elle était intéressante, certes, mais avec ma blessure, j'aurais du mal à aller vite. D'autant que je ne savais pas si le cyprès était une plante courante et si on pouvait en trouver facilement. Le plant qui était dans le Refuge était le bienvenu, et j'avais besoin de feuilles de cyprès pour ma guérison. Mais après tout, j'avais besoin de connaître mes origines. Ça pourrait être important pour la suite.
J'inspirai profondément. La décision que j'allais prendre allait me mener loin, j'en était certain. Je souris à Blue. Décidément, heureusement qu'elle était venue. Grâce à elle j'allais peut être en fin savoir qui j'étais !

– D'accord. J'aimerais rencontrer Melinya ou sa mère. Mais peut être serait ce préférable d'aller la rencontrer, sans qu'elle doive venir ici...

Orage sourit à la nouvelle tandis que Blue restait parfaitement impassible, froide. Elle ne savait pas ce qui lui prenait d'aider ainsi ce loup. Habituellement elle ne le faisait pas. Mais bon, il était neutre tout comme elle et, tout comme elle, avait perdu la mémoire. Elle sentait qu'elle devait l'aider. Elle espérait ne pas avoir à le regretter. S'il s'en prenait à Melinya elle ne répondait plus de ses gestes. Elle ne doutait pas que l'hivernale savait maintenant se défendre seule mais il ne fallait pas qu'Orage tente le diable.

– D'accord. J'aimerais rencontrer Melinya ou sa mère. Mais peut être serait ce préférable d'aller la rencontrer, sans qu'elle doive venir ici...

La solitaire hocha brièvement la tête. Lui annonçant par ce simple geste qu'elle acceptait de le guider. Ils n'iraient peut-être pas très vite à cause de la blessure du solitaire mais ils trouveraient bien d'autres plantes aux propriétés similaires sur le chemin. Le territoire hivernal était séparé des terres neutres par les terres printanières, ils auraient de quoi faire. La louve couleur nuit se leva et ne prononça que deux mots.

- Suis-moi.

Dans ces quelques syllabes elle exprima plusieurs choses. D'une part, elle lui accordait son aide mais, par ailleurs, on sentait dans sa voix qu'elle ne laisserait pas passer la moindre incartade. Au moindre coup fourré de la part d'Orage elle le laissait, elle disparaitrait de sa vie aussi vite qu'elle y était entrée. Et ce, même s'ils se trouvaient en plein milieu du désert de glace. Elle voulait bien être gentille mais gare à ne pas la prendre pour une imbécile.

La louve partit d'un pas rapide et un peu raide. Elle détestait vraiment avoir un ennemi potentiel derrière elle. Elle ne savait pas si elle allait tenir ainsi jusqu'au territoire hivernal. Si Orage avait la bonne idée de monter à sa hauteur elle lui en serait très reconnaissante. Très reconnaissante mais elle ne s'abaisserait jamais à le lui demander directement.

[RP fini en ce qui me concerne]