Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !
A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !
Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !
A très bientôt !
Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !
Identité du personnage Spécialité: Total des PNs: 0 PN
Mer 8 Avr 2020 - 12:48
Nachtgewalt
Prononciation : Nart-gé-valt (à l'allemande) Signification : Violence nocture Surnom : Le fléau de Four Seasons, le Félon, le Corbeau... Âge : Inconnu, probablement plusieurs décennies Sexe : Mâle Appartenance : Ermite Orientation sexuelle : Inconnue
Personnalité
Avant New Horizons
Vous connaissez la maxime "Mieux vaut être seul que mal accompagné " ? Eh bien jamais cette phrase n'a eu autant de sens qu'avec Nachtgewalt. Il est la mauvaise fréquentation par excellence : cruel, pernicieux, manipulateur, Nacht a tant de défauts que les énumérer semble difficile. Pourtant, le solitaire n'est pas mauvais en soi, mais il ne sert que ses intérêts et ne laisse personne s'interposer entre lui et ce qu'il souhaite. Si ses intérêts sont bons, alors n'ayez aucune inquiétude, il ira dans le sens du Bien. Mais si ses intérêts vous sont néfastes...Eh bien cela ne fait aucune différence pour lui ! Nachtgewalt est impitoyable et absolument égoïste.
Lorsqu'il s'exprime, Nacht pèse chacun de ses mots pour qu'il aille dans le sens qu'il souhaite. C'est un être éloquent et très perspicace, quoique possédant un léger accent et parlant parfois allemand. Naturellement arrogant, constamment sarcastique et narquois, Nachtgewalt fera tout pour vous montrer sa supériorité, que ce soit par ses pouvoirs ou par ses mots. Néanmoins, ne vous fiez pas à cette apparence : Nacht est un couard, qui fuira le moindre danger, ainsi que ses responsabilités. Il est également susceptible et irascible. Bref : un parfait petit ange !
Nachtgewalt ne tisse aucun lien d'amitié, n'est jamais affectueux, et ne peut pas tomber amoureux...Enfin, supposément ! Pour lui, les autres loups ne représentent qu'un moyen d'accéder à ses objectifs, ce ne sont que des outils. Froid, voire sadique, il passera des marchés avec quiconque peut lui être utile, mais attention : il y aura toujours un prix aux vœux que vous ferez. Nacht remplit toujours ses marchés, et tient également ses promesses, mais c'est un menteur patenté. On se demande comment il a pu être le mentor d'Asha...
Peut-être que malgré tous ses défauts, vous serez tenté de vous adresser au monstre qu'est Nachtgewalt...? Et peut-être même parviendrez-vous à faire ressurgir le loup qu'il était autrefois, si vous êtes suffisamment patient. Peu sont ceux capables de s'en vanter, et curieusement, ces quelques loups sont très souvent des jeunes : Nacht déteste passer des marchés avec les enfants ou les mêler à ses affaires. Aussi étrange cela peut sembler, le solitaire a été père autrefois, et il ne supporte pas ceux qui font souffrir les enfants. C'est plus fort que lui.
"Complexe, le bonhomme" me direz-vous ! Le pire est à venir, car tout ce qui est dit précédemment...Ne marche presque que pour la nuit ! Eh oui, puisque le jour Nacht n'a aucun pouvoir, alors il se cachera dans un coin, lâche et affaibli, perdant toute sa fermeté et son assurance. Si vous voulez l'attaquer, vous en prendre à lui, vous moquer, faites-le de jour, car vous n'aurez face à vous qu'un loup faible, maussade et démuni ! Mais méfiez vous de sa vengeance dès que la nuit viendra, car Nacht est excessivement rancunier. Il n'oublie jamais, il ne pardonne jamais.
Enfin, Nachtgewalt voue une haine sans nom aux LibreLunes. Il n'a qu'un seul objectif : les détruire. Il considère cette guilde comme "corrompue" et "décadente". Il fuira les LibreLunes, attendant son heure dans les ombres qui sont sa demeure...D'étranges desseins semblent agiter son esprit, et il cherche à recruter les âmes les plus noires ou les plus belliqueuses pour d'obscures raisons. Peut-être en saurez-vous plus quand il vous aura recruté ?
En somme, Nachtgewalt n'a rien d'un saint...Et il ne cherche pas à l'être !
Détail : Nachtgewalt adore les pommes. C'est sans doute dû au fait qu'il ne puisse pas tuer, ce qui le prive de viande rouge...En fait, il ne le sait pas lui-même.
Après New Horizons
Qu'est-ce qui a changé ? Tout ce qui est écrit ci dessus est encore valable. Nachtgewalt n'a pas beaucoup changé, quelques petits détails cependant ont évolué. Tout d'abord, il est beaucoup plus enclin à la folie qu'autrefois, et supporte bien moins la douleur et le mépris. Bien plus colérique la nuit, il est également bien plus las le jour. En un sens, il est encore plus imprévisible qu'autrefois, et il a mis de côté le reste d'émotions qui demeurait chez lui pour ne laisser parler que la Haine, sa raison de vivre. Malheureusement, avec la disparition des Libres-Lunes, Nacht se sent vide et est prompt à l'ennui et à la dépression, ce qui n'est pas de très bon augure pour ceux qu'il croise dans ces moments là.
Apparence
Nachtgewalt est laid. Il est difficile de la décrire autrement : ses antérieurs sont plus longs que ses postérieurs, ce qui lui donne une morphologie trapue, et se terminent par de longues griffes. Grand, quoique semblant plus petit par sa morphologie, Nacht est plus agile que son apparence ne le laisse penser, mais il est très peu endurant.
Son pelage est noir comme la nuit, piqué de quelques plumes au niveau des articulations et de la queue. Une excroissance sombre, semblable à un bec, dépasse de son museau, ce qui lui donne l'air d'avoir une gueule bien plus large que la normale, ornée d'une multitude de crocs acérés. Cette gueule déformée lui plaque également un perpétuel sourire sur le museau, qui ne disparait que lors de grandes contrariétés.
Pourtant, malgré son apparence de cauchemar, si vous regardez Nachtgewalt vous ne verrez pas sa laideur au premier abord, mais ses yeux : deux lunes blanches, dénuées de pupilles, et pleine d'une intensité intemporelle. Il est facile de se perdre dans ce regard tant il est extraordinaire, mais il est très difficile d'y déchiffrer des émotions. De plus, d'étranges crevasses noires semblent cerner ses yeux, traces de sa première malédiction.
Enfin, en dernier détail, Nacht porte une pierre blanche aux ombres noires en collier autour du cou. Cette pierre semble renfermer une symbolique inexpliquée, ainsi qu'une sombre aura...
Qu'est-ce qui a changé ?
Si physiquement Nacht est toujours aussi étrange, de larges cicatrices viennent couvrir sa peau. On en retrouve :
-sur sa joue gauche, remontant presque jusqu'à l'oeil
-sur son jarret droit, ce qui le fait boiter légèrement
-sur son bec
-et son oreille droite est presque entièrement déchiquetée.
A cette oreille, Nacht porte une boucle d'oreille en or, qui semble couronner cette plaie. Il s'avère que cet artefact provient d'un autre bijou ayant été fondu, mais à qui appartenait-il...?
Avant:
Après:
Histoire
WARNING : Peut choquer
Les Affres du Passé:
Certains vous diront que j'ai toujours été un monstre, et peut-être auront-ils raison. Ils vous parleront de mes origines, selon lesquelles je serais né d'une ancienne famille très puissante, ou encore que je serais affilié à des humains. Je ne déments aucune de ces histoires parce que je considère que ma vie, ma vraie vie, a commencé quand j'ai rencontré Hoffnung, et s'est embellie quand Wald est née. Avant cela, je n'étais qu'un simple LibreLune sans ambition. Après cela, je devins un membre du Haut-Conseil et un mentor, apprécié, admiré, respecté.
J'étais Sternenklarnacht, l'exauceur de souhaits. Nachtgewalt était un autre de mes noms, mais seuls quelques LibreLunes l'utilisaient.
On a du mal à m'imaginer en tant que loup normal, noir comme la nuit, calme comme le jour, et en y repensant, j'ai du mal à voir ce passé autrement que comme un songe. J'allais où bon me semblait, apportait gratuitement mon aide à ceux qui la nécessitait, usant de ma magie avec sagesse et bonté, sachant pertinemment qu'à mon retour de mes voyages, ma compagne et ma fille seraient là pour m'accueillir.
Mais je n'ai jamais été un loup profondément bon, et mon bonheur connut sa fin lorsque je rencontrai Stein.
C'était l'alpha d'une petite meute lointaine, possédant un grand pouvoir : il pouvait asservir qui bon lui semblait. Mais son pouvoir avait une immense contrepartie : tout ce qu'il goûtait, touchait, sentait, avait le goût, le toucher, et l'odeur des cendres.
Pour me convaincre de le délivrer de cette malédiction, malgré les lois que mon pouvoir m'obligeait à suivre, il fit de moi un membre prestigieux de sa meute, glorieux et vénéré, entouré de faux amis et d'une attention constante. Et cela me plut au point d'ignorer la guilde, malgré leurs avertissements et bientôt ma démission du poste d'Ancien. Mais le jour où Stein choisit de passer à la matière forte, ce jour-là marqua la fin de ma vie.
A partir de ce jour-là, on peut dire qu'un monstre est né. C'était il y a longtemps...
Il faisait froid. Le souffle du vent agrippait ma fourrure avec une violence monstrueuse, plantant ses griffes de glace dans ma chair, me poignardant avec haine.
Chacun de mes pas était une torture. Sur mon dos, se mêlant au souffle haineux du vent, je sentais le regard cruel du soleil qui me meurtrissait au plus profond de ma peau. Bien qu'aucune blessure ne soit visible, je sentais ma peau brûler de l'intérieur, tiraillant ma chair déjà à vif de mes blessures. La souffrance était si grande que je pouvais entendre mon corps me supplier de m'arrêter, de m'effondrer, de ne plus bouger. De mourir.
Mais j'étais libre, et cette sensation avait plus d'importance à mes yeux que n'importe quelle plaie, que n'importe quelle douleur. Peu m'importait la malédiction du soleil, peu m'importait la torture que j'avais subi. J'allais revoir ma compagne, ma tendre et douce Hoffnung, ainsi que ma fille, ma merveilleuse Wald dont la seule présence illuminait davantage ma journée que n'importe quel soleil. Les larmes aveuglèrent mon regard. Je ne rêvais que de les revoir. Je ne rêvais que d'oublier mes souffrances endurées.
Tandis que les arbres se succédaient sur mon chemin, se tordant pour observer mon corps tuméfié, une odeur âcre vint me titiller les naseaux. M'arrêtant à l'ombre d'un grand arbre pour fuir le contact du soleil, je reniflai, à bout de souffle. Cette odeur ne m'était pas inconnue. C'était une odeur de destruction et de mort.
C'était une odeur de fumée.
Mes yeux s'écarquillèrent et je me redressai d'un bond. Le froid et la souffrance disparurent pour laisser place à un effroi immense qui déchira mon cœur en deux. Bondissant dans les bois, je repris ma route, la gueule sèche. Mon postérieur droit, celui sur lequel une plaie immense déchirait le tendon, se déroba sous moi et je m'écroulai avec un gémissement. Mais sans attendre de sentir le sang gicler sur ma patte, je me remis à courir, ignorant la douleur qui vibra dans tout mon corps.
L'odeur était de plus en plus forte, de plus en plus omniprésente. Je ne sentais qu'elle, elle était partout dans les bois au fur et à mesure que je m'approchai de ma tanière.
Et alors, entre deux arbres noircis, je la vis.
Les cendres, partout. Les arbres, brûlés. Ma tanière, détruite.
Le sang, écarlate.
Mon cœur s'arrêta de battre et je crus mourir.
Il était partout. Rougissant le bois de ma tanière, abreuvant les herbes brûlées au sol, teignant les rochers près du cours d'eau. Le sang semblait être devenu la couleur maitresse des lieux, la seule touche de couleur des environs.
Ma tanière n'était plus que cendres et sang.
Un hurlement sortit de ma poitrine, comme un animal acculé hurle son désespoir. La terreur voila ma raison tandis que dément je me jetais sur ma tanière.
"Non..." murmurais-je. "Non !"
J'avais peur, j'avais mal. Mes griffes raclèrent les ruines de ma tanière, cherchant les traces de mon passé.
-Wald ! hurlai-je. Hoffnung !
L'odeur du sang faisait palpiter mes narines et poissait ma langue. Mes yeux embrumés par les larmes cherchaient parmi les décombres un visage familier, sachant pertinemment ce que cela signifiait si j'en trouvais un. Je ne voulais pas les trouver comme je souhaitais éperdument les revoir.
Et comme si mon maudit pouvoir obéissait à mes prières, je la vis.
Là, écrasée par un morceau de bois, plongée dans les cendres. Son poil était noirci et sa chair rongée par les flammes. Ses os, à nu, étincelaient sous la lumière du soleil, d'une blancheur fascinante, tandis que sa mâchoire dénudée dévoilait ses crocs, à jamais entrouverte. Si ses yeux n'étaient pas encore là, de ce bleu que j'avais autrefois aimé, je ne l'aurais pas reconnu. Non, ce cadavre brûlé, cet amas de chair décomposé, ce n'était pas Hoffnung. Hoffnung souriait toujours avec douceur, elle n'avait pas cette grimace morbide sur le visage. Hoffnung avait un beau poil beige, pas cet immonde pelage roussi. Hoffnung avait un corps svelte et sensuel, pas ces os dénudés couverts d'une chair putride.
Ma femme n'était pas morte.
-Hoff...Hoffnung...lâchai-je, les yeux écarquillé.
L'odeur de la mort vint frapper mon museau au point de me faire tituber. Un gémissement m'échappa et la salive emplit ma gueule.
-Hoffnung ! hurlai-je, les larmes coulant le long de mes joues.
Je me jetai sur elle, la serrant contre moi, les dents crispés par le chagrin. Pourquoi ? Pourquoi lui avait-on fait ça ? Pourquoi elle et pas moi ? L'agrippant dans une étreinte désespérée, un hurlement de douleur m'échappa, une douleur bien plus cruelle que n'importe quelle plaie. J'avais l'impression que mon cœur avait été réduit en lambeau, déchiré entre les serres d'un corbeau malavisé.
J'avais l'impression que mon monde s'arrêtait de tourner.
-Pa...Pa...
Cette voix. Je la connaissais.
Entre deux sanglots, mes yeux se rouvrirent et balayèrent le paysage de mort autour de moi. Quelque chose remuait, non loin d'Hoffnung.
Une petite silhouette noire.
-Pa...Pa...
-Wald...! lâchai-je d'une voix rauque d'avoir hurlé.
Lâchant le corps de ma défunte compagne, je me jetai vers le petit corps de ma fille, caché dans un recoin de la tanière. Je dus pousser le cadavre pour l'atteindre, Hoffnung l'ayant protégé dans la mort, ayant posé son corps en un ultime rempart. Là, le regard de Wald se posa sur moi. Ses deux yeux bleus étaient couvert d'un voile d'une extrême lassitude, d'une immense faiblesse. La tirant vers moi, je parvins à la sortir de sa cachette, mais ma consternation grandit.
Ses deux postérieurs étaient en sang. Les os avaient été brisés, sortant de la chair de manière malsaine.
-Non...Wald...soufflai-je, horrifié.
-Pa...Pa...Ai...Mal...sanglota la petite en un très léger murmure.
Les larmes m'aveuglèrent à nouveau.
-Je sais ma chérie...murmurai-je.
Je la serrai contre moi, posant sa tête contre mon cœur. Sa poitrine se soulevait de manière erratique, terrassée par la douleur. Je sentais ses larmes chaudes mouiller mon pelage, se mêlant aux miennes coulant sur son front.
-Ils ont...Maman...tenta-t-elle d'expliquer, la voix coupée par les sanglots.
Je secouai la tête, maintenant la sienne contre moi.
-Je sais chérie...murmurai-je. Je sais.
Mes yeux se levèrent vers l'astre solaire qui nous éclairait d'une indifférente lueur. Il me volait mes forces, il me brûlait de l'intérieur, et le simple fait de le regarder me faisait souffrir au point que je sois obligé de détourner le regard. J'avais l'impression une fois encore d'être prisonnier, soumis, esclave. Serrant ma fille mutilée contre moi, près du cadavre de ma femme, je sentis alors un sentiment brûlant emplir mon cœur, submergeant le chagrin et la culpabilité, de sorte qu'au bout de quelques secondes, il ne reste plus que lui.
La haine.
-Je vais m'occuper de toi Wald...dis-je alors d'une voix sombre. Je vais te soigner, et tu iras mieux. Mais surtout...
Mes yeux se plissèrent sous l'effet de la rage.
-...Je vais détruire ceux qui ont pris ma vie.
Je n'avais jamais été si en colère, je n'avais jamais ressenti autant de haine. Ces sentiments empoignaient mon cœur avec une force que je ne me connaissais pas. Pour eux, pour ce désir de vengeance, j'étais près à me damner une nouvelle fois.
Et cela ne sut tarder.
Je parvins à trouver une cachette pour ma fille où je pouvais la soigner sans que quiconque ne vienne s'en prendre à elle. Ses plaies allaient de mal en pis, en débit de mes pouvoirs profondément affaiblis. Chaque fois que je la soignais, une nouvelle blessure semblait se rouvrir, comme si son corps payait le prix de ma magie. Chaque jour, je pus observer avec impuissance Wald dépérir, avec l'impression qu'en tentant de la sauver, je faisais de sa vie une torture.
Et ce sentiment me rongeait de l'intérieur.
Désespéré, je fis appel à mes confrères LibreLunes. Longtemps auparavant, j'avais aidé cette guilde à s'élever, j'étais devenu l'un des membres du conseils...Mais mon absence avait durée longtemps, et nulle reconnaissance ne m'attendait.
-Je suis désolé, Sternenklarnacht...murmura Baroquo. Mais tu as failli à ton serment de LibreLune. Tu n'es plus un membre de la guilde désormais, et tu oublieras très bientôt même son existence.
-J'ai été enfermé pendant cinq ans ! sifflai-je, les yeux plissés. Comment osez-vous m'exclure ainsi ?
-Enfermé ? pesta Maarak avec colère. Tout le monde sait que tu as rejoints de ton plein gré la meute de Stein. Tu lui as offert tes services, tu nous a trahi !
Baroquo et Maarak me regardaient, l'un avec douceur, l'autre avec fureur. Tous deux étaient des membres du Conseil, mes anciens confrères, mais à présent, je ne retrouvais en eux que des ennemis.
-Je...lâchai-je, peiné.
"C'est faux !" hurla mon coeur. Je revis un court instant les griffes de Stein qui pénétraient ma chair encore et encore pour le plaisir, tandis que la Lune régénérait ma peau pour encore plus de souffrance. Cette pensée me fit frémir, mais ma haine, elle, en fut renforcée.
-...Je suis désolé pour ta femme, Nacht...me dit doucement Baroquo. Nous punirons les responsables de sa mort. Mais nous ne pouvons pas nous occuper de ta fille tandis que tu iras te venger de ses bourreaux. La vengeance n'est pas une fin en soi, nous ne pouvons pas la cautionner, surtout pour un ancien membre du Conseil comme toi. Je suis navré.
-...Si vous ne l'aidez pas, elle va mourir...grondai-je entre mes crocs.
La fureur m'aveugla.
-Elle mourra !! Et ce sera de VOTRE faute !
-Garde ton calme, Nacht ! ordonna Maarak d'un air menaçant.
-Silence ! rétorquai-je insolemment. Ne te crois pas supérieur à moi ! J'étais déjà LibreLune que tu n'étais qu'un louveteau ! Je sais ce que toi et le reste de la guilde pensez de moi. Vous pensez que j'ai déserté la Guilde pour rejoindre un clan, et que je m'invente des histoires pour justifier le massacre de ma famille pendant mon absence, mais c'est faux ! Vous, et tous les autres LibreLune, vous n'êtes que des lâches corrompus souhaitant rester dans leurs minables petits conforts ! OU ETIEZ VOUS QUAND MA FEMME A ETE TUEE ?
-Nacht...commença Baroquo en s'approchant de moi, attristé.
J'eus un mouvement de recul et le foudroyai du regard.
-J'ai tout donné à la guilde, depuis des années et des années ! Je vous ai même fourni une apprentie, ma petite Asha ! Vous m'avez tout pris, et à présent, il ne me reste que ma fille.
Ma voix tremblait sous la fureur et l'impuissance. La haine qui bouillonnait dans mon cœur n'avait pas de nom. Ce n'était qu'un monstre né du chagrin et du désarroi, un monstre qui gagnait en puissance tandis que dans mon esprit venait me hanter l'image du cadavre de Hoffnung.
-Si Wald meurt...grondai-je...Ce sera comme si vous l'aviez tué vous même. Son sang teintera vos pas, et je suivrais ces traces pour mieux vous détruire.
-Pauvre imbécile mythomane ! ricana Maarak. Tu n'as pas le pouvoir de nous détruire ! Tu ne peux même pas tuer !
-Maarak ! Ca suffit ! lui cria Baroquo, furieux.
Je ne l'entendis même pas. Je leur jetai un dernier regard haineux avant de faire volte face et de quitter le Puits de Lune d'un pas rageur, sentant derrière moi le chagrin de Baroquo, celui que j'avais autrefois considéré comme un ami, mais que je haïssais à présent.
-Mon châtiment à votre égard...sifflai-je avant de disparaitre dans les bois...Sera bien plus cruel que la mort.
Une semaine après cet incident, Wald mourrait de ses blessures.
J'étais à son chevet lorsque la mort survint. Son corps était brûlant de fièvre et son poil noir était brillant de sueur. Grelottant de froid, je la serrais contre moi avec l'énergie du désespoir, sentant son énergie s'évanouir de secondes en secondes. Ma magie était épuisée à force de la maintenir en vie, j'atteignais les limites de mon pouvoir avec une désinvolture que je ne me connaissais pas. Contre mon poitrail, je sentais les battements du cœur de mon enfant ralentir de secondes en secondes jusqu'à n'être plus qu'un souffle douloureux.
-Papa...murmura-t-elle près de mon oreille.
J'hochai silencieusement la tête, retenant mes larmes.
-Ca va aller ma chérie...dis-je. Papa est là.
Contre moi, je la sentis lâcher un profond soupir.
-Je...T'...
Et puis plus rien. Son souffle cessa.
Définitivement.
Mon cœur se brisa une nouvelle fois. Ce fut comme si j'étais perdu au sein d'un immense ouragan qui me glaçait jusqu'aux os et me projetait sur un rivage désertique avec une violence inouïe. Refusant d'affronter la réalité, je me mis à bercer le corps encore brûlant de mon enfant, murmurant dans ma langue natale une chanson d'antan :
"Guten Abend, gute Nacht, mit Rosen bedacht, mit Näglein besteckt, schlupf unter die Deck: Morgen früh, wenn Gott will, wirst du wieder geweckt, morgen früh, wenn Gott will, wirst du wieder geweckt."
Je restai près de son corps longtemps, des jours et des nuits, la retenant contre moi avec rage, pleurant sans un mot la mort de la dernière personne que j'eus sincèrement aimé. Je la serrai contre moi jusqu'à ce que son corps soit glacé, et que son poil autrefois doux soit rêche par le toucher de la mort. Je voulus mourir avec elle, et si j'avais écouté le chant du soleil, nos deux cadavres eurent pu être retrouvés, enlacés dans la cachette.
Mais la brûlure de la vengeance en mon cœur aveuglé me maintenait en vie.
Je ne crois pas avoir autant haï avant. Ce sentiment pulsait en moi et me brisait petit à petit. C'est alors que, coincé dans ma haine, perdu dans la tourmente de ma pensée, je le sentis.
Un oubli.
Quelque chose n'allait pas. J'étais en train d'oublier, mais je ne savais même plus quoi. Cet oubli, cette chose là, je la haïssais, mais j'ignorais ce qu'elle était. La haine se mélangea à la terreur et un cri silencieux franchit mes babines.
Je ne le savais pas à ce moment-là, mais j'étais en train d'oublier la Guilde des LibreLunes, à laquelle je ne faisais définitivement plus partie.
Mais ma haine était plus forte que cet oubli. Je refusais d'oublier ce que mon pouvoir même m'ordonnait de me rappeler. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas.
Pour Hoffnung.
Pour Wald.
Dans un dernier écho de souvenir, avant que la guilde ne disparaisse de ma mémoire, je plantais les griffes d'une de mes pattes dans l'autre.
"Je ne veux pas oublier."
La douleur jaillit, et le sang coula le long de ma patte. L'écarlate se mêla au sombre de mon pelage.
"Je ne veux pas oublier."
Mon pouvoir pulsa autour de moi, plus fort, toujours plus fort. La lune était haute dans le ciel. J'étais plus fort.
"JE NE VEUX PAS OUBLIER"
A cet instant précis, ma mémoire se brisa tandis que le souvenir aurait dû être annihilé. Mais il ne le fut pas, car mon souhait fut exaucé.
Mais à quel prix ?
En contrepartie, la magie des LibreLunes prit une autre partie de ma mémoire, une autre partie de mon âme.
En contrepartie, j'oubliais tous mes souvenirs d'émotions bienheureuses, j'oubliais le simple fait de savoir aimer.
Car pour exaucer mon vœu par la haine, mon pouvoir me prit mon amour.
Et ce vide en mon cœur se mua vite en folie.
Quelques nuits après avoir enterré ma fille, les pattes encore boueuses d'avoir remué la terre pendant des heures, je retournai pour la première fois depuis des semaines au lieu où mes malheurs avaient commencé : le territoire de Stein. La lune était haute et illuminait mes pas avec une intensité encourageante, mais je n'y faisais pas attention. Je ne sentais rien d'autre que le froid qui envahissait mon esprit depuis la mort de ma fille. Le clan de Stein était en train de festoyer. J'entendais les rires des enfants, les discussions des adultes, les murmures des vieillards. Du haut du promontoire, derrière les conifères qui voilaient ma vision et dissimulaient le ciel, je le vis.
Stein.
-Ta...Faute...grondai-je d'une voix déformée par la haine.
Mes yeux ne cessaient pas de le fixer. Il souriait, parlant avec l'une de ses compagnes, dévorant une proie juteuse dont le sang dégoulinait sur son menton. Il semblait heureux.
Pourquoi aurait-il le droit d'être heureux ?
Quand mes pas m'amenèrent mécaniquement à l'intérieur du clan, toutes les voix se turent et tous les membres me regardèrent. Stein arqua un sourcil et me fixa avec un étrange sourire sur les babines.
-Sternenklarnacht ! Je ne me souvenais pas t'avoir invité...
Je le dévisageai sans répondre et m'avançai vers lui, les muscle tendus. Un bêta s'interposa et je m'arrêtai pour l'observer. Il eut un léger sursaut devant la froideur de mon regard dénué de pupilles.
-Comment va ta famille depuis que tu nous as quitté, Nacht ? demanda cruellement Stein. Tu leur a passé le bonjour j'espère ?
-Tu les as fait tuer...grondai-je.
Stein me jeta un regard en biais.
-De quoi parles-tu ? susurra-t-il.
-Me torturer et me damner ne t'as pas suffi, petit alpha ? lâchai-je en réponse. Il fallait en plus que tu me prenne ma famille ?
Quelque chose de chaud poissa mon museau sans que je n'y prête attention. Un sifflement retentit à mes oreilles tandis que je le fixai avec fureur.
-Nacht...commença Stein, perdant son sourire complaisant.
-Ton festin te plait-il, Stein ? continuai-je sans m'arrêter. Je suis heureux que la malédiction qui pesait sur toi se doit dissipée. Grâce à moi, tu peux profiter de la vie...As-tu d'autres souhaits à me demander ?
-Tu devrais partir, Sternenklarnacht...dit-il avec un air inquiet.
Ma voix se teignait de sarcasme et prenait une intonation plus aigue. Quelque chose de chaud coulait le long de mon museau et tombait au sol avec un bruit sourd, tandis qu'une odeur métallique emplissait mon nez.
-Si tu le souhaites, je peux t'offrir la puissance, la gloire, le pouvoir. Veux-tu m'enfermer à nouveau pour être sûr que je suive tes ordres ? Oh ! Non ! J'ai une meilleure idée ! Et si nous inversions les rôles ?
Un loup se jeta sur moi, crocs découverts, mais j'esquivai avec une facilité déconcertante. La lune était haute dans le ciel, et ma haine était si grande que mes pouvoirs m'en semblaient mille fois décuplés.
-Je vais te faire subir exactement la même chose que tu m'as fait subir pendant cinq longues années.
-Tuez-le ! ordonna Stein à nouveau, les yeux écarquillés.
Le simple fait de voir sa peur était écœurant de satisfaction. Le sang gicla tandis qu'un nouveau loup se jetait sur moi et que je lui transperçai une patte de mes crocs. A ce moment précis, une immense douleur me déchira le museau et le sang fusa. Quelque chose de solide perçait ma chair et déchiquetait mes veines douloureusement. Sans y prêter attention, j'envoyai valdinguer un autre loup avec un petit rire, complètement dément. Leurs cris à mes oreilles sonnaient comme la plus douce des chansons. Furieusement, je bondis sur Stein et lui plaquai la tête contre le sol avec brutalité.
-Faisons en sorte de me maudire une nouvelle fois, mein lieber Freund ! susurrai-je à son oreille.
Au moment où je souhaitais apparaitre à un endroit différent, le noir nous cercla et nous apparûmes près d'un grand lac, seuls.
Paniqué, Stein trébucha en tentant de s'enfuir, encore sonné. Je l'observai en me tenant le museau où une sorte d'excroissance noire avait poussé dans un flot de sang. Ma peau me piquait par endroit, et mes antérieurs me faisaient affreusement souffrir. Mais la délectation que je ressentais n'avait pas de prix.
-Sternenklarnacht...balbutia l'alpha. Je n'ai pas tué ta famille. Pourquoi aurais-je fais cela ? Tu m'avais déjà libéré de ma malédiction !
-Des mensonges ! Toujours des mensonges ! sifflai-je avec un large sourire.
Du sang coulait dans ma gueule. Je me jetai sur lui et agrippai sa gorge, y plantant mes griffes soudainement plus grandes. Il gémit et je lui frappai avec force la tête contre le sol pour le contraindre au silence. Sa mâchoire craqua tandis qu'il poussait un hurlement. Remuant pour m'échapper, je le trainai près de l'eau et y enfouit sa tête.
-J'ai été torturé pendant cinq ans pour tes petits intérêts personnels.
Il hurla sous l'eau, des bulles d'air remontant à la surface, se débattant avec l'énergie du désespoir. Mes muscles se raidirent en ce réflexe qui m'empêchait de tuer.
- J'ai été maudit pour avoir finalement cédé à la torture et avoir enfreint les règles de mon pouvoir.
La lumière de la Lune me fit mal, s'ajoutant à la douleur de mon corps se métamorphosant, tandis que même mon pouvoir tentait de m'arrêter de commettre cette infraction aux lois sacrées de ma magie. Mais je n'avais plus de raison.
-J'ai trouvé le corps de ma compagne et ma fille mutilée.
Stein se débattit de plus en plus lentement sous l'eau, les bulles d'air se firent de plus en plus rares.
-Je l'ai veillée dans sa mort.
En une supplication muette, sa queue m'effleura une ultime fois avant que les bulles d'air ne cessent. Tandis que je souriais avec démence, les larmes roulèrent sur mes joues. De longues plumes noires couvraient à présent mes antérieurs et je sentais ma morphologie complètement changée.
-Et à présent, je me damnerais pour les venger.
Et tandis que Stein lâchait son dernier souffle, une puissante douleur me vrilla le cœur. Je lâchai le corps trempé de mon ancien bourreau, surpris, et y vit un tatouage rouge s'y inscrire. Je lâchai un sanglot de douleur et de chagrin tandis que dans l'eau, je vis mon reflet.
Et l'être que j'y vis avait pris l'apparence du monstre qu'il était devenu.
Deux fois maudit.
L'horreur me pétrifia tandis que l'ironie de la situation me fit rire aux éclats. Mon rire retentit dans la forêt comme les échos d'un dément.
Trébuchant, je sentis les larmes qui perlaient sur mes joues, se mêlant au sang.
Un éternel sourire était figé sur mon visage.
Mon regard dériva une dernière fois sur le cadavre de Stein sans que je n'éprouve le moindre remords, mais un immense sentiment de vide. C'était la première et la dernière fois que ma main prit celle d'un autre, mais je fus surpris du manque d'émotion que cela me procura.
-Tu as raison, Stein...lâchai-je alors. Tu n'as pas tué ma fille. Les responsables sont tout autre.
En repensant au dernier murmure de ma fille, le cœur serré, l'image des LibresLunes s'imposa à mon esprit avec une force douloureuse.
-...Mais je réserve un tout autre sort pour ses meurtriers.
Ce jour-là, Stertenklachnacht mourut.
Et Nachtgewalt seul subsista.
Quand j'ai commencé à déambuler sur Four Seasons, je n'avais qu'une idée en tête : réunir une troupe de traitres, de reclus, de renégats suffisamment puissants et belliqueux pour être guidés sur le chemin de ma vengeance. Je ne pense pas parler par vantardise en disant que j'y suis arrivé avec brio. Après tout, les loups les plus désespérés sont non seulement les plus facile à acheter, mais aussi les plus dangereux, car l'espoir est l'arme la plus dévastatrice de toutes - je l'ai appris à mes dépends. Jamais mes marchés ne furent aussi florissants, et mes recrutements me menèrent jusqu'à un loup alors insignifiant mais qui changea bien plus de chose que je ne m'y attendais : Viehrs. A l'époque, il était le conseiller et l'amant de Seira, alpha printanière. Contre toute attente, nous nous entendîmes à merveille. Il était certes capricieux, certes arrogant, mais il était mu par un amour de la discorde et par une ambition qui m'étaient absolument favorables. "C'est parce que mon prix n'est pas fixé que personne n'a encore jamais pu m'acheter." me dit-il, inconscient des évènements qui allaient alors nous lier d'une manière bien plus inextricable que je ne l'aurais souhaité. Il se trouve pourtant que je parvins à l'acheter, tout comme je suis parvenu à acheter chacune de mes cibles. Et en réussissant cela, je scellai la dernière porte de mon destin et de celui de ces chers Libres-Lunes que j'entendais bien détruire.
Et quel meilleur moyen de les détruire que de m'en prendre à la paix qu'ils chérissaient tant ?
Mes troupes furent ainsi ordonnées de se déchainer sur les clans, y semant le chaos sous couvert d'anonymat, permettant à la paranoïa d'insidieusement pénétrer les esprits des loups qui parcouraient Four Seasons. Malheureusement, quelques empêcheurs de tourner en rond se donnèrent comme mission de percer à jour chacun de mes NuitsTernes, comme j'aimais nommer avec ironie mes mercenaires. Deux, en particuliers, se révélèrent extrêmement perspicaces : Bushig et Metall, dont les véritables noms n'ont pas d'importance puisqu'elles ne sont que des nuisances à mes oreilles. Elles traquèrent et découvrirent l'identité de nombreux NuitsTernes, dont celle de Viehrs, ce qui brisa complètement cette imbécile de Seira. Malheureusement, l'étau des clans se refermait ainsi sur moi, et en désespoir de cause je dus prendre la décision d'attaquer l'antre des Libres-Lunes afin de les réduire à néant une bonne fois pour toute.
C'était une froide nuit d'hiver. Accompagné de mes NuitsTernes, un dur combat fut mené dans la neige et dans la glace, pris d'assauts par la Guilde mais également par les clans venus les soutenir. Evidemment, j'étais au centre des attaques, mais la nuit a toujours été mon élément, il était impossible de m'y vaincre. Je fis jaillir le feu des enfers et la morsure de la pierre sur leurs corps fragiles et disgracieux, ignorant mon propre sang qui venait teinter la neige de sa couleur. Je m'approchai au plus proche de la folie et je sentis mon esprit s'y confondre en une osmose parfaite, avant d'en être arraché par l'étreinte poisseuse de la mort. Mon corps était réduit à l'état de plaie vivante quand je parvins, au prix d'un ultime effort, à m'enfuir, emportant avec moi Viehrs et mon ancienne apprentie, Asha. Des jours qui succédèrent à cette bataille, je n'en garde que très peu de souvenirs. J'étais aux portes de la mort, et je ne dois ma survie qu'au printanier renégat et à sa Libre-Lune de cousine qui veillèrent sur moi. Bien sûr, ils n'avaient pas le choix : ils avaient tous deux une dette envers moi, et Viehrs en particuliers était à présent pourchassé par Seira et par sa vengeance. J'appris, lorsqu'enfin la fièvre quitta mon esprit, qu'aucun mort n'était à déplorer chez les Libres-Lunes, mais que par mes soins leur antre avait été anéantie. Ma défaite m'en sembla moins amère, mais une défaite reste une défaite évidemment.
Et j'avais perdu.
Par la suite, je laissai Asha derrière moi pour cheminer aux côtés de Viehrs, nous sachant traqués par les clans. Morose, je ne vivais que pour dormir, et mon corps me faisait affreusement souffrir, couvert de cicatrices épaisses que je me refusais à effacer complètement. Je voulais conserver chacune de ses plaies pour me rappeler d'où je venais et où j'allais. Et puis, soyons honnête : je n'avais plus l'énergie pour me soigner complètement.
Un beau jour, je décidai d'aller trouver abri dans une épave de bateau, Viehrs préférant passer la journée à l'extérieur par dégoût de l'endroit - et aussi je pense par désir de solitude. Loin de l'en blâmer, j'étais ravi de me retrouver seul avec moi-même, comme j'y étais habitué depuis des années. Malheureusement, ma cachette fut découverte par une vieille connaissance : Herrade, le chienchien de Seira envoyée pour traquer Viehrs. Il faisait jour quand elle me découvrit, si bien que je n'avais aucun pouvoir pour appuyer ma défense, et qu'elle me traina sous la lumière du soleil, souriant tandis que ma chair brûlait au contact de cette dernière. Elle me jeta aux pieds de Seira au prix d'un long trajet jusqu'au Printemps, et pour sauver ma vie, j'en vins à un compromis : je lui livrais un indice sur la localisation de Viehrs et en échange elle me laissait quelques jours de plus à vivre. Quelques jours, c'était plus que ce qu'il m'était nécessaire pour survivre.
"Je tiendrai ma parole, Oiseau de malheur." déclara la reine. "Tu auras quelques jours pour arranger les affaires qu’il te reste avant de mourir. Emmène-le, Herrade et arrache lui les vers du nez. Il n’aurait pas de pitié pour nous, alors n’en aillons pas pour lui."
Pour la seconde fois de ma vie, je fus donc torturé.
Mais cette fois là était différente. Mes bourreaux n'avaient aucune idée du pouvoir qui m'accompagnait la nuit, ce qui me permettait de récupérer de mes souffrances diurnes. En réalité, ma captivité me permit de récupérer l'énergie que j'avais perdu pendant le combat contre la Guilde, mais le prix à payer était lourd, car Herrade se dévoila bien moins empathique que je ne le pensais, et surtout bien intelligente que prévu. Si je n'avais pas été endurci par la torture de Stein, j'eûs probablement succombé à ses manigances de douleur. Si ce bougre n'avait pas été tué, je l'aurais presque remercié.
Mon emprisonnement dura plus longtemps que prévu, car une de mes manigances trouva succès malgré ma captivité : la mercenaire que j'avais commandité avant ma capture, Daenerys, manqua de peu de tuer Seira. Elle avoua un étrange mensonge avant de s'enfuir : "Daeron a bien tort de vous sous-estimer… Vous méritez amplement le titre d’alpha." A ma place, l'Automne fut donc accusé d'avoir commandité cet assassinat, ce qui ne pouvait qu'allonger ma vie. Mais dès que l'alpha du printemps eut récupéré de ses blessures, elle ordonna mon exécution, ignorant que j'avais récupéré toutes mes forces magiques malgré les blessures infligées par son bourreau. Je parvins, alors, à passer un marché avec elle : "Je te livrerais les derniers NuitsTernes, et ce que je sais de Viehrs. En contre-partie, je veux que mon exécution soit avancée à cette nuit, et que je puisse observer le ciel avant mes derniers instants."
Avide, elle accepta. Ce fut sa plus grande erreur.
Cette nuit-là, je parvint à m'échapper dans un dernier coup de théâtre, devant le Printemps tout entier venu admirer mon exécution. Je parvins même, à nouveau, à grièvement blesser Seira en échangeant ma place avec celle de Seira sous les griffes de son propre bourreau, ce qui était encore plus délectable. De nouvelles cicatrices me restent de cette nuit-là, mais ma satisfaction est toujours la même.
J'étais à nouveau libre, et j'avais à nouveau mis en échec l'alpha printanière. Néanmoins, quelque peu mal à point, je pris mon temps pour me remettre d'aplomb et je fis profil bas. Une guerre manqua d'éclater entre l'Automne et le Printemps, mais à ma grande déception elle n'eut pas lieu. Je ne sortis des ombres qu'à l'appel d'un curieux loup concernant un Archipel où se trouverait une créature de légende : la Chimère. Avide de ses pouvoirs et résolu à les récupérer avant qu'un imbécile alpha ne s'en charge, je partis donc en quête accompagné d'un loup qui ignorait tout de mon identité : V'hallys, le prince déchu du Printemps. Je me présentai à lui sous le nom de mon frère, Mealladh, ce qui me permit de discuter amplement avec ce jeunot durant toute la durée de notre trajet. Je souhaitais en apprendre d'avantage sur lui pour l'utiliser contre Seira dans un avenir proche, et je parvins même à gagner sa confiance : "Parfois, la voie de l'honneur est certes la plus prestigieuse, mais pas la plus fonctionnelle. Et dans la voie qui reste, nous avons des intérêts communs."
Malheureusement, une fois encore, tout ne se passa pas comme prévu.
Certes, je suis parvenu l'irréalisable : Seira croisa mon trajet et au terme d'un combat épique, je la vainquis. Grand mal m'en prit, car le meurtre ne m'est pas permis. Je fus maudit pour la troisième fois, récoltant d'un étrange et horrible cadeau : une enfant, offerte par la Lune, qui n'était autre que la réincarnation de Seira, et dont sa mort et ses souffrances signifieraient ma propre mort et mes propres souffrances. J'eus à peine le temps de me réjouir de ma victoire, je devais éloigner cette enfant pour la protéger, et je devais également regagner mon compagnon de route pour trouver la Chimère, ce que nous fîmes. Mais d'autres étaient déjà là : Herrade, inconsciente du meurtre de son alpha. De notre conflit naquit une catastrophe qui ravagea bien plus que je ne l'avais espérer. Les Libres-Lunes furent peut-être réduits à néant, mais les clans le furent également. Asha, Dyani...J'ignore ce qu'il est advenu d'eux. Je les soupçonne, pourtant, d'avoir survécu, mais rien ne m'en assure.
Désormais, j'erre sur Four Seasons parmi les Ermites, ne désirant aucunement faire partie des petits Survivants et de leurs vaines tentatives de reconquérir leurs terres. La survie, cependant, ne m'est pas aisé, car si la nuit demeure mon domaine, le jour est celui d'une dangereuse faction : les Insulaires. Et mes ennemis comme mes anciens alliés survivants sont toujours dehors..
Pouvoirs
Passons un marché...
Don : Nachtgewalt peut exaucer les souhaits. En général, ces derniers se manifestent sous forme de marchés : on demande clairement quelque chose à Nacht, quoique ce soit, et il l'accepte en échange de quelque chose de précis. La contrepartie dépend uniquement de la volonté de Nacht et peut être clairement disproportionnée.
Nachtgewalt peut exaucer à peu près n'importe quel souhait, tant que celui-ci n'est pas impossible (vous vous doutez bien que si on lui demande de détruire Four Seasons, il ne va pas en être capable...), et qu'il respecte les Lois Sacrées de Nachtgewalt (ci-contre). Si le souhait ne les respecte pas, Nacht n'aura aucun moyen de l'exaucer
Pour chaque voeux, le solitaire a besoin du constituant de ceux-ci. Si on lui demande un objet, il le matérialisera à partir d'un objet déjà existant. Par conséquent, il ne pourra jamais créer un objet trop volumineux ou trop onéreux, comme une construction, car cela lui demanderait trop de ressources. De même, il ne pourra jamais créer un véritable sentiment, ou un être vivant.
Enfin, si le voeux dépasse le pouvoir de Nacht ou est trop "puissant", alors la manifestation du voeux souhaité sera une illusion, ou sera temporaire. Mais ça, Nacht ne vous le précisera pas.
Malédiction : En plus des lois auxquelles Nacht est contraint d'obéir, le solitaire est également soumis à deux malédictions pour avoir par deux fois enfreints ces règles. Ces malédictions viennent tout droit de la Lune, de laquelle Nacht tire son pouvoir. La première est la plus douloureuse : Nachtgewalt ne peux utiliser son pouvoir que de nuit. Le jour, le soleil le brûle et l'affaiblit profondément, si bien qu'il doit fuir son contact.
La seconde est la plus cruelle : l'apparence de Nacht découle de cette dernière. Autrefois, Nacht était un loup physiquement lambda, mais en enfreignant l'une des lois, son apparence fut modifiée. L'oeil rouge tatoué à l'emplacement du cœur témoigne de cette malédiction.
La troisième est la plus surprenante : Nacht doit désormais prendre soin d'une enfant qui est l'incarnation même de sa faiblesse. Si elle est blessée, il est blessé aussi. Si elle meurt, il meurt aussi. Cette enfant, il l'a nommée Wünschen.
Il est à noter qu'enfreindre ces lois était quelque chose de très exceptionnel, que dans sa longue existence, Nacht ne fit que trois fois. Désormais, il est presque impossible qu'il le fasse à nouveau, puisque les seules personnes pour lesquelles le solitaire était prêt à se damner ne sont plus de ce monde...
Lois Sacrées
-Nacht ne peut pas tuer. S'il essaye, son corps se raidit, sa magie disparaît, jusqu'à ce qu'il oublie lui-même son désir meurtrier.
-Nacht ne peut pas ramener les morts à la vie, ni soigner une blessure ayant déjà condamnée sa victime, sauf ci-celle a encore la conviction et le désir de vivre nécessaire.
-Nacht ne peut pas jouer avec le temps. Il ne peut ni le ralentir, ni le remonter, ni quoique ce soit. C'est bien au-delà de ses pouvoirs.
-Nacht ne peut pas jouer avec les sentiments. Il peut vous donner l'illusion de ressentir quelque chose, mais cela ne sera que temporaire. Cela vaut de même pour tout ce qui touche à l'âme ou à l'esprit d'un loup.
-Nacht ne peut pas priver un loup d'un de ses pouvoirs, ou d'une malédiction. Il peut en apaiser les effets, il peut au contraire la rendre pire, mais cela sera temporaire et aura un très faible effet.
-Nacht ne peut utiliser son pouvoir que si quelqu'un le souhaite. Il faut que la personne le formule clairement. Nacht peut exaucer ses propres vœux, mais uniquement pour des souhaits bénins (faire apparaître une pomme, aller plus vite etc)
-Nacht ne peut pas utiliser ses pouvoirs le jour.
-Nacht ne peut pas exaucer plus de cinq souhaits par jour, y compris les siens.
Et la plus importante...
-Nacht ne peut pas enfreindre les lois sacrées. S'il le fait, ce qui revient à se détruire soi-même, il sera maudit par la Lune.
T'as un nom toi ? Toujours pas. Ou peut-être un PUF ? Appelez-moi Nacht ou Avy ! Âge : 21 balais Comment nous as-tu trouvé ? La porte était ouverte. Tu te plais ici ? :lol!: Autre(s) : Ce personnage est inspiré de Rumplestilskin dans OUAT.