Des ecchy-
moses et
des Bleus
Zeirop gravit un gravas de roches blanches qui, comme si pulvérisées par le géant Atlas, semblaient en mille miettes. Evitant de s'en planter une dans les coussinets (ce serait bête de rentrer en traînant la patte alors qu'il n'est pas censé sortir du camp comme ça!), parce qu'il sentait que ça ne serait pas une expérience très agréable, il faisait très attention à ses pas lors de ce petit obstacle. Il s'était déjà planté une épine dans la patte, et ouillouillouille! Heureusement on avait réussi à la lui enlever, mais ce fut franchement douloureux.
Le fraîchement adolescent respira l'air de la mer, appréciant cette saveur salée se coller à son visage et son pelage, découvrant pour la première fois ce qu'était l'iode. Faut dire qu'il n'y a pas vraiment de plages en Automne, et pas vraiment de falaises.
C'était d'ailleurs bien en hauteur qu'il se trouvait, parmi les mouettes et les coups de vent, arpentant les roches blanches du lieu.
Ca faisait depuis un moment qu'il souhaitait découvrir le Territoire Neutre. Se laissant guider par ses pattes, son odorat, et surtout, son instinct, il s'était retrouvé ici.
Sa mère ne lui ayant pas encore tout dit de son père, Lathraios, il ne savait pas à ce moment que c'était dans cet endroit même qu'elle l'avait soigné et qu'ils étaient restés ensemble, lorsque la lune éclaire la terre tout en abritant les loups en mission, pendant quelques mois.
Enfin le voilà en terrain un peu moins périlleux! Plus de petits cailloux pour se faufiler entre les orteils, ça fait du bien! Alors, il leva la tête vers le ciel et ces mouettes aussi criardes en bruit que l'est en couleur le pelage de l'automnal.
Grave erreur.
Alors que cet endroit n'est absolument pas censé en avoir (on est en pleine falaise bon sang de bois, près de la mer!), Zeirop se prit la patte dans une.... racine. Alors qu'il se mettait à dévaler la légère pente, il songea que franchement, il en avait marre de cette malédiction familiale. Comment ça ne pourrait pas être une malédiction?! Ou alors une forte chance de tomber sur une racine vicieuse quel que soit le lieu?! La poisse!
Quoi qu'il en soit, il fit un petit parcours (heureusement c'était à peu près lisse ici) et finit par percuter une masse avec laquelle ils continuèrent de faire des galipettes pendant quelques mètres.
Heureusement que le bord de la falaise était loin.
Encore sonné, Zeirop grommela, la tête bourdonnante un peu, et l'estomac sens dessus-dessous, avachi sur l'autre tas de fourrure qu'il avait percuté. Puis, il se leva, reprenant vite ses esprits, libérant de son poids qui se faisait de plus en plus conséquent au fur et à mesure qu'il grandissait, l'autre loupiot. A la senteur, c'était un hivernal! A la gueule, euh...
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