Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Sam 5 Jan 2019 - 22:23


r o' o  |  





Rien ne s’était passé comme prévu, et Ro’o n’aimait pas ça. En début de journée, KalKass lui avait parlé d’un endroit merveilleux où il ferait bon vivre et les loups seraient accueillants et gentils. Le solstien n’avait aucune idée d’où il avait entendu pareilles rumeurs, et il ne lui accordait aucune confiance malgré son statut de meilleur ami. Car justement, cet endroit magique se tenait dans les terres de Four Seasons, et jamais Ro’o n’avait eu ne serait-ce que la moindre pensée à mettre un poil en cet Enfer. Pour lui, ce n’était qu’un lieu jonché de monstres cracheurs de feu avec toutes les catastrophes naturelles sans arrêt. Et à chaque fois qu’il s’en faisait l’idée, il avait la frousse et ne s’enterrait qu’un peu plus au fond de sa caverne.

Et pourtant, son ami était étrangement assoiffé de voir si cette légende était réelle. Ainsi, le soigneur solstien prit son mythique courage à deux pattes et avait traversé la frontière en retenant son souffle à en suffoquer. Il se disait qu’il ne risquerait rien si son ami était à ses côtés, et que si des loups monstrueux cannibales les capturaient, alors les chefs rappliqueraient et leur mettraient une bonne raclée ! Enfin, c’est ce que Ro’o aurait bien aimé croire…

Seulement, tout bascula lorsqu’il entra en ces terres dites magiques. Il eut comme un flash rapide et brusque, à en oublier comment il était parvenu jusqu’ici. A son éveil, sa tête tournait et il avait perdu de vue son ami. Mais celui-ci avait bel et bien disparu, puisque les traces de son tatouage fut introuvable sur son pelage à présent immaculé de tout encre. Un instant de réflexion plus tard, le jeune timide se rendu compte qu’il ne faisait plus la même taille et que si il avait perdu son tatouage c’était parce que…il était redevenu enfant !

Sauf qu’avant les misères de sa fin d’enfance, Ro’o avait vécu une vie merveilleuse. Ses parents l’aimaient fort, et KalKass était lui aussi présent, puis il était en sécurité chez le Solstice. Mais malheureusement, retomber en enfance présentement n’est que la réalisation du pire de ses cauchemars : seul, en un territoire inconnu où tout cherche sûrement à le manger tout cru. Personne ne pouvait imaginer pire, et c’est ainsi que les larmes se mirent à monter avant de dévaler sur ses joues.

Traînant dans la neige, il ne put même pas s’émerveiller devant la beauté du paysage ni même se questionner des phénomènes actuels, il se roula en boule au pied du sapin géant et continua à sangloter, tremblant de peur. Malgré sa fourrure fournie, il ne pue cesser de trembler de tout ses membres. Il ne s’était jamais senti aussi seul et dénue de défenses, si seulement tout cela n’était pas arrivé…

- Lean 2016
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Keid'il'An
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Dim 20 Jan 2019 - 19:29



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Ft. Ro'o

Hm. Intéressant.

Voilà le premier adjectif venu flotter dans l'esprit du Juste lorsqu'il avait clairement pris conscience de sa situation. Vu le brusque changement de taille, il lui avait fallu assez peu de temps pour réaliser que quelque chose clochait, mais il était incapable de se représenter précisément à quel moment c'était arrivé ; d'ailleurs, la plupart de ses pensées étaient pour le moment floues, mais en grand cartésien, il abordait cette situation nouvelle avec un grand calme et beaucoup de rationalité.

Keid'il'An était sûrement venu en ce lieu avec un objectif en tête, mais pour l'heure, il ne lui apparaissait plus aussi clairement ; était-ce par simple curiosité ? Voilà qui ne lui ressemblait pas, et le flegme avec lequel il accueillait ce constat était pour le moins surprenant également, avec un peu de recul. Mais après tout, cette période de l'année recelait toujours quelque magie pour la tribu, alors pourquoi ne pas accepter l'idée que sur Four Seasons, la magie était encore plus... intense, peut-être ?

De ce qu'il voyait, assis dans la neige, il ne souffrait d'aucune lésion, aucune douleur, aucun effet secondaire dérangeant si ce n'était cette légère amnésie et... cet état de béatitude inhabituel ? Le brun se sentait curieusement léger, serein, et en regardant les pattes courtes qu'il tendait devant lui, il comprit qu'il était redevenu enfant ; jeune et innocent, prêt à croquer la vie à pleins crocs !

Quelle drôle de magie... mais après tout, pourquoi pas ? Pour le retour, il n'aurait qu'à s'inquiéter de revenir par où il était venu, et sûrement que le sort s'évaporerait comme il était arrivé. Maintenant, autant mettre à profit les quelques heures de jour qui lui restaient pour explorer cet étrange endroit ! Le louveteau se remit en route, arborant un début de sourire, exotique parure sur son visage d'habitude si fermé. Eh bien, voilà qui lui permettrait de souffler et se reposer bien plus efficacement qu'une bonne nuit de repos ! Bon, il n'avait plus de tatouages pour assurer ses arrières si jamais, mais il pourrait toujours compter sur sa petite taille pour esquiver ou se dissimuler si besoin... Voir le positif et tirer parti des moindres choses dans chaque situation, c'était son rayon après tout.

Ce que n'avait pas prévu le Juste enfant, c'est que de courtes pattes portaient moins vite et moins loin le corps, surtout quand elles pataugeaient dans la neige... Une heure à peine et il avait déjà envie de faire une pause ! Il n'y avait pas que des bons côtés à cette soudaine transformation finalement, mais il ferait avec... Avisant un grand sapin au loin, le petit solstien y dirigea ses pas, espérant trouver à son pied un douillet nid d'aiguilles pour s'y reposer.

Au lieu de ça, c'est une petite boule à la fourrure aussi brune que la sienne qui l'accueillit, provoquant la surprise chez Keid - marrant comme son expressivité revenait bien plus facilement sous ses traits juvéniles. Interloqué, et en l'absence de réaction à son arrivée, le gamin s'approcha doucement, humant le locataire inattendu avec un drôle de sentiment de déjà-vu. Il ne lui fallut qu'un petit bout du faciès de l'autre pour finalement le reconnaître, malgré ses traits rajeunis : Ro'o ! Un membre de sa tribu, ici ! Mais lui, surtout, comment diable était-ce arrivé ??

« Par Mel, je n'aurais jamais cru ça possible. »

Marmonnant dans la barbe qu'il n'avait plus, le petit loup au poil gonflé par le froid s'assit à nouveau, penchant la tête sur le côté. Sa curiosité était bien trop grande pour qu'il passe son chemin, d'autant qu'il savait à qui il avait affaire : la créature la plus timide que le Solstice ait hébergé. C'était un miracle qu'il soit arrivé entier jusqu'ici, mais si le Juste ne supervisait pas son retour, ils allaient perdre un de leurs guérisseurs - et l'Honorable réussirait certainement à lui faire porter le chapeau... Se raclant la gorge, le chef interpella la boule de poils, sa voix d'enfant au ton impérieux produisant un drôle de contraste à ses petites oreilles.

« Ro'o ! Que fais-tu donc prostré sous ce sapin ? Il y a quand même mieux à voir ici ! »


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Lun 21 Jan 2019 - 21:04


r o' o  |  k e i d ' i l ' a n





Tremblant comme une feuille, la petite boule de poil n’avait pas bougé et s’était même presque enterré sous la neige. À l’abri des flocons grâce à son toit épineux, cela ne l’empêchait pas de grelotter de plus en plus. Ses sens s’était affaibli, tout comme l’entièreté de son être. Les yeux noyés dans de glaçantes larmes, sa vision était troublé et il n’arrivait point à voir quoi que ce soit, que ce ne soit des tâches de contrastes entre le sombre feuillage des arbres et leur manteau immaculé ou encore la figure qui s’était approché de lui.

Sans n’avoir perçu le moindre mouvement, ses oreilles étaient comme bouchées. Il ne percevait plus aucun bruit, à part un sourd bruissement de vent inexistant et son reniflement de pleurnichard permanent. Par sa fatigue mélancolique, il ne parvint même pas à se trouver pathétique et il pensa donc que tout était terminé pour lui.

Ses oreilles se dressèrent furtivement à la voix inconnue proche de lui. Avec tous ses caprices, Ro’o n’avait ni vu ni entendu l’enfant qui s’était approché de lui, et malgré tous ses efforts de concentration, il ne parvint même pas à se défaire du trouble de sa vue après avoir redressé la tête vers la source du son. Il ne vit qu’une tâche brune et sombre, découpée dans le blanc ancestral de la neige.

Le Solstien ne reconnu évidemment pas l’individu qui se trouvait assit à quelques pas de lui, et il n’en avait que faire. Car empli d’un élan de chagrin intense, il se leva et se rua pour se vautrer au sein de la grosse fourrure de l’enfant de la même hauteur que lui. Cela faisait depuis bien des années qu’il n’avait pas établi de contact physique avec quelqu’un, et la dernière fois devait sûrement être avec sa mère lorsqu’il était bébé. Mais son état avait été totalement amplifié par son manque de gérance des émotions du à sa vulnérabilité accentuée d’enfant dénué de repères.

Le brun éclata en sanglot contre le pelage de l’autre, avant qu’il ne reconnaisse l’odeur comme une grande gifle violente. Un Solstien ? Un autre ? L’avait-il suivit ? Était-il venu le sauver ? Ro’o se décida enfin de se retirer, après avoir bien trempé l’autre de ses larmes froides et perçu avec difficultés qui il avait donc embêté ainsi. Et la vision qu’il lui fit arboré une expression de terreur à son penchant le plus extrême.

Le Juste ! Un des chefs du Solstice ! Sans avoir le temps d’être touché par le fait que le mâle l’avait reconnu malgré ses traits d’enfant, il marmonna quelques mots d’excuses tremblantes et prit ses pattes à son cou, fuyant de l’autre côté du sapin avant de s’enterrer sous la neige, se cachant la tête le plus possible. C’étaient les yeux d’un bleu si étonnant qui avait trahit Keid’il’An, un mâle que Ro’o respectait le plus possible et dont il évitait toujours le chemin, trop intimidé par la grandeur de celui-ci. Malgré sa petitesse, sa voix d’enfant et son pelage immaculé de tout pouvoir, le jeune soigneur en était tout aussi effrayé et souhaita la fin de sa propre existence le plus possible.

Ça se trouve, il était venu le sauver...

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Lun 21 Jan 2019 - 23:37



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Ft. Ro'o

Pendant un instant, au cours duquel les sourcils de Keid'il'An se froncèrent un peu plus, il crut que Ro'o s'était évanoui, voire qu'il était mort de froid. Son manque de réaction après la prise de parole du Juste était anormale, et tandis qu'il s'apprêtait à le secouer un peu, le brusque mouvement du petit brun surprit le chef, qui esquissa un mouvement de recul.

Ce ne fut pas suffisant pour éviter le contact du guérisseur, qui vint littéralement se blottir contre lui, provoquant chez son sauveur un écarquillement occulaire pour le moins comique. Totalement pris au dépourvu par cette accolade plus qu' inhabituelle, Keid, ne sachant comment réagir, resta pétrifié, le cul dans la neige. Il sentit le corps de Ro'o s'agiter de sanglots, et son propre malaise s'accrut, verrouillant ses mâchoires dans une expression d'une gêne infinie. C'est à peine s'il osait baisser les yeux vers le malheureux qui se laissait aller à son chagrin contre lui - littéralement dans les poils de son ventre.

Le contact fut heureusement de courte durée, mais sentant le jeune solstien se raidir, le chef baissa prudemment le regard vers lui, s'attendant à une nouvelle surprise. Leur échange visuel fut bref, mais provoqua une réaction particulièrement mouvementée du côté de Ro'o ; s'échappant du giron du Juste, il partit à toute allure et disparut de son champ de vision de l'autre côté du sapin.

Le solstien en resta pantois. Il n'était pas ignorant de sa réputation au sein de la Tribu, mais de là à ce qu'on prenne la fuite sous son nez, c'était fort. Bien qu'au courant de la timidité quasi maladive de Ro'o - il se faisait un devoir et une petite fierté de connaître au moins un peu tous les membres de la tribu - il n'aurait jamais imaginé que celle-ci lui donnât suffisamment de vigueur pour détaler de la sorte. De mémoire, les rares fois où le soigneur apparaissait dans son champ de vision, il n'était jamais très agité. Nerveux, mais relativement lent.

Keid laissa échapper un petit soupir et se releva, s'ébrouant longuement pour chasser la sensation de froid qui remontait le long de son dos - et pour évacuer, hm... l'humidité qui attaquait par devant. Rassurer le protégé de l'Honorable ne serait pas une mince affaire, surtout pour lui qui n'avait pas la fibre très... relationnelle. Mais il ne pouvait décemment pas s'en aller en le laissant ici, alors à pas tranquilles, il contourna le sapin, cherchant le brun des yeux.

Il ne s'attendait pas vraiment à ce genre de vision ; empli de honte, le soigneur avait a priori voulu se soustraire à la vue du chef, mais une partie de son anatomie signalait encore assez efficacement sa présence. Ce qui n'aidait pas à réunir assez de sérieux et de confort pour aborder la situation, mais tant pis, le scrupuleux loupiot aux yeux bleus s'approcha tout de même.

Assis à côté de la tombe improvisée de Ro'o, Keid se mâchonna un instant la babine, ne sachant trop comment exposer les faits pour s'assurer du succès de son entreprise. Malgré son jeune âge retrouvé, de belles formules ampoulées s'entrechoquaient dans son esprit, aucune vraiment appropriée à la situation. Après quelques secondes de débat intérieur, le Juste tenta une approche plutôt centrée sur... le feeling.

« Désolé, j'ai voulu faire une blague, mais ça n'a pas très bien marché. Je t'ai surpris. »

Guère satisfait de ce début, le louveteau chercha de l'inspiration dans les environs immédiats, museau plissé dans sa réflexion. Qu'est-ce qui pourrait mettre Ro'o en confiance, et briser la glace entre eux ?

« Il neige. C'est joli, la manière dont ça tombe ici. Ça change de nos blizzards. »


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Jeu 24 Jan 2019 - 13:22


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Ro’o avait envie de s’enterrer, profondément, encore plus loin sous l’épaisse couche de glace. La sensation ce celle-ci était étrange contre son douillet petit corps à moitié enseveli sous elle. Le timide voulait perdre tous ses sens et ne plus être présent. Tentant de se boucher les oreilles, il avait arrêté de respirer pour ne plus faire de bruit et sans doute...essayer de se réveiller de ce cauchemar qui s’empirait à chaque seconde.

Keid’il’An l’avait suivi jusqu’à son tombeau, mais Ro’o ne voulait plus rien entendre ni voir. Empestant de honte, il n’aurait jamais pu le regarder en face un jour dans sa vie, et il espéra de tout cœur que tout ce qui se déroulait en ces lieux y resterait. Malgré son désir d’absence totale, il perçu que le chef continuait à lui parler, agissant comme si de rien n’était alors que la gêne était totalement perceptible cachée derrière son timbre de voix d’enfant.

Le timoré ne pouvait plus se permettre d’ignorer un des chefs de sa tribu. Et s’il allait tout dire à l’Honorable alors Ro’o ne deviendrait plus qu’un…paria. Il ne serait plus rien si cela arriverait et il sera certainement mort de faim à l’heure qu’il est. Le jeune sosltien comprit que l’autre enfant tentait une approche plus sympathique et ouverte, sûrement pour le mettre en confiance. Mais le timide ne se voulait pas stupide et refusait alors tout bêtement de tomber dans un quelconque piège, croyant dur comme fer que Keid’il’An cherchait en vain de le mener jusqu’à l’Honorable qui ira alors lui pincer les oreilles.

Mais les banalités des paroles du Juste parurent bien spéciales pour les oreilles du soigneur, qui ne comprit pas aux premiers abords pourquoi il persévérait ainsi, après ce que le jeune brun avait osé faire. Ce-dernier releva la tête de la neige, toute engourdie par l’intense fraîcheur de celle-ci. Sans jamais croiser l’aigue-marine, la citrine se fixa sur les pattes à moitié ensevelies sous le duvet immaculé. Les blizzards qu’évoquait Keid’il’An rappela alors le soigneur de ses terres natales, où il faisait bon vivre et où il se sentait en sécurité dans sa petite grotte. Rien là bas ne le cherchait à le tuer au moins. Un sentiment de chaleureuse nostalgie s’installa ainsi dans son être.

Devait-il poursuivre la conversation ? Qu’avait-il le droit de dire sans se faire sévèrement juger et réprimander ? Le cœur de Ro’o se mit à battre durement dans sa poitrine d’enfant, paniqué à l’idée de se retrouver dans une telle situation. Depuis que les loups de Four Seasons été entrés dans leurs vies, tout n’était que chute libre vers le déluge pour le soigneur qui trouvait sa petite vie tranquille toute chamboulée. Inquiet de laisser s’installer un silence interminable, il se mit à balbutier avant de marmonner quelques paroles mâchées, baissant la tête de plus en plus vers le sol.

-...jesuisdésolé...je...jenevoulaispas…excusezmoi...


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Keid'il'An
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Lun 28 Jan 2019 - 14:23



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Ft. Ro'o

Assis dans la neige, Keid frissonna sous un coup de vent glacé, qui souleva un peu de poudreuse jusqu'à son museau. Il ne se sentait guère plus avancé ou à l'aise depuis qu'il avait tenté une première approche, et commençait à s'inquiéter légèrement du manque d'options nouvelles pour aborder la situation. L'absence de mouvement et de réaction de Ro'o le laissèrent perplexe un bon moment, puis il réalisa avec stupeur que ce dernier était en réalité bien au-delà de la timidité, mais il ne trouvait pas de mot assez juste pour le définir.

Le chef s'en étonnait, se demandant, tout en regardant autour d'eux pour passer le temps, comment le jeune solstien vivait au quotidien avec pareille peur de l'inconnu. S'intéresser à la vie du soigneur lui permettait d'oublier la terreur qu'il semblait lui inspirer, et la légère blessure que cette situation infligeait à son amour-propre. Nerveux, le loupiot se mit à mâchonner sa babine, une manie qu'il avait étant enfant et qui lui revenait tout naturellement. Inspirait-il autant de crainte à son entourage ? Il n'avait rien contre le respect et ne cherchait pas la déférence à tout prix, mais ne s'était jamais vu comme une sorte de... monstre ? Était-il trop dur ? Trop froid ? Ces traits de caractère faisaient partie de lui, devait-il y travailler ?

Cette réalisation le mettait dans l'inconfort, lui qui ne s'était jamais vraiment préoccupé de son relationnel ; il n'avait rien contre le fait de travailler en solitaire, mais se sentit soudain désemparé d'être jugé inaccessible ou aussi terrifiant que le Terrible... qui, lui, avait tout de même l'approbation et la camaraderie de ses guerriers. Keid allait-il rester coincé dans une statue de glace toute sa vie ?

Curieux que ce genre de pensées le touchaient davantage maintenant, alors qu'il avait retrouvé son apparence d'enfant. Il semblait découvrir des vérités sous un angle tout neuf, mais il n'était pas trop sûr de vouloir continuer à gratter plus loin.

Avec tout ça, il en avait totalement oublié Ro'o sous sa couche de neige, et ce fut ce dernier qui se rappela à sa mémoire en marmonnant quelques mots inaudibles. Le brun jeta un rapide coup d’œil vers lui, mais n'osa pas maintenir un quelconque contact, de peur que l'autre s'enfouisse à nouveau. Il était content que le soigneur ait fini par surmonter sa peur pour lui bafouiller quelques excuses, peut-être qu'ils allaient arriver quelque part finalement...

« Il n'y a pas de mal, vraiment. »

Sa voix était aussi calme que possible, et il fit des efforts pour l'adoucir, même s'il n'était pas familier des tons veloutés. Il inspira comme pour ajouter quelque chose, puis referma la gueule. Ro'o avait enfin émergé, mais il avait peur qu'une parole maladroite ou trop précipité ne le fasse replonger, aussi s'accorda-t-il quelques minutes de réflexion, leur permettant de s'habituer à leurs présences respectives.

Comment gagner la confiance du brun rondouillard ? Keid aurait souhaité le rassurer, mais n'était pas sûr d'être le mieux placé pour ça... Peut-être s'il jouait sur le confort du chez-soi ? Aussi timide et apeuré de l'inconnu, un cocon familier devait être important pour Ro'o. Restait à le mettre suffisamment à l'aise pour qu'il accepte de sortir de son trou de neige... Le Juste ouvrit et ferma plusieurs fois la gueule avant de se lancer, son regard de ciel tourmenté porté sur les environs.

« C'est un bel endroit, ici. Mais il fait un peu froid, je trouve. » En espérant que dans son tunnel glacé, le jeune solstien ressente assez intensément le froid pour vouloir en sortir. « Il fait plus chaud dans nos tanières du Solstice. Tu... Ça te dit de rentrer ? »

Il avait l'impression que de parler de "on", associer le Juste et le soigneur, risquait de replonger ce dernier dans l'embarras, aussi espérait-il que ses tournures de phrase ne l'effraieraient pas trop... C'est qu'il commençait vraiment à sentir ses doigts s'engourdir, et son nez le picoter.


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Mar 29 Jan 2019 - 18:24


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Au final, Ro’o s’en voulait d’avoir agi ainsi. Conscient d’être totalement capable de perdre les moyens, la situation était devenue trop dramatique pour ce qui en était vraiment. Sans ses repères habituelles, c’est-à-dire son chez-lui et son ami, il était incapable d’affronter quelconque situation. Et faire face à un chef Solstien dans un territoire aussi inconnu était une épreuve pour laquelle il n’avait jamais été préparé.

Respirant fort et lentement, le jeune solstien avait fermé les yeux quelques secondes, réalisant une dernière fois que ceci était la réalité qu’il connaissait. Ceci est réel et ce n’est pas un cauchemar, je ne dois pas vouloir me réveiller. Se calmant durant cet instant de planitude bercé par la voix devenue presque mielleuse du Juste, Ro’o parvint à rouvrir les yeux, sans étonnement à s’apercevoir encore et toujours de ses courtes pattes enfoncées dans la neige.

Les paroles attentionnées de Keid’il’An fonctionnèrent, et le soigneur se senti quelques peu plus à l’aise. Enfin, à l’aise, c’est un bien grand mot. Toujours incapable de redresser la tête pour affronter le regard céleste de l’enfant brun, Ro’o gardait la tête baissée et la hocha finalement pour acquiescer les répliques de son interlocuteur. Il n’aurait pas voulu qu’il le voit comme ça, dénué de toute capacité et totalement tourné au ridicule.

-je...jeveuxbien...c’estgentilmerci…
Lança-t-il après son mutisme presque interminable.

Il leva son museau de quelques centimètres, presque pour s’assurer de la présence du Juste. Ce n’était pas la première fois qu’il le voyait, mais ses souvenirs étaient floutés et le regard pesant de l’habituel grand Solstien empêchait l’infime soigneur à réussir de l’observer. Ainsi, il n’avait que le souvenir d’une grande masse sombre, entièrement recouverte d’une multitude de tatouages. Désormais, il se retrouvait dans une malencontreuse situation, seul avec lui, et il ne pouvait toujours pas observer une de ses idoles de toujours puisque totalement réduit à l’âge d’enfant.

E
t puis, qu’est-ce qu’il avait honte...Ro’o était pertinemment conscient qu’il n’était pas un loup incroyable. Même physiquement, il n’était pas forcément bien bâti ni impressionnant. N’ayant aucune capacité ni qualité sortant de l’ordinaire, son unique tatouage n’avait de sens que pour lui. Ro’o était un loup modeste, et il n’avait aucun problème avec ça. Et il savait que personne ne lui causerait de problème pour ça, et sûrement pas le Juste. Mais voilà qu’il était réduit en un moins que rien, et que sa banalité et sa modestie ordinaires qui le rendait spécial étaient parties, laissant place à ses plus grands défauts.

Alors qu’ils se mirent en route, le soigneur, rasant presque le sol, n’avait pas envie de faire comme si de rien n’était et que tout irait mieux dans le meilleur des mondes une fois qu’ils se seraient de cet enfer. Voulant profiter de cet instant présent, il inspira un grand coup avant de se jeter à l’eau, tentant tant bien que mal à articuler le plus possible :

- Pardon-mais...comment vous...vous faites pour-pour...ne pas avoir p-peur...sansvostatouages…


S
a voix était descendue de plus en plus bas au fur et à mesure qu’il perdait toute sa force dans son courage surhumain. Après cet effort aussi titanesque, il avait de nouveau envie d’aller s’enterrer, mais ses pattes l’obligèrent à le traîner vers son but.

- Lean 2016
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Mar 29 Jan 2019 - 20:57



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Ft. Ro'o

Le temps passa, les flocons tombaient toujours plus nombreux, et Keid sentit un frisson lui remonter le long de l'échine. Il jeta un rapide coup d’œil vers Ro'o, et voyant que celui-ci tardait à réagir, se demanda s'il devait relancer ou le laisser réfléchir encore un peu - à moins qu'il ne se soit évanoui de froid ? Auquel cas il valait mieux s'assurer qu'il répondait rapidement...

Un éternuement surprise secoua entièrement le jeune loup, et il ouvrit de grands yeux déconcertés. Il n'avait aucune idée du temps passé à attendre une réponse du soigneur, mais estima qu'il valait mieux ne pas trop tarder avant qu'ils soient tous deux transformés en glaçons. Fort heureusement, au même instant, il aperçut du coin de l’œil la tête du petit brun s'agiter doucement, et souleva les sourcils. Son air si sérieux sur sa bouille d'enfant le rendait presque comique, mais l'autre ne risquait pas de s'en rendre compte, son regard restant rivé au sol.

-je...jeveuxbien...c’estgentilmerci…

Le Juste poussa un soupir imperceptible, soulagé que la situation finisse par progresser. Se remettant sur pattes, il s'ébroua pour chasser la sensation de froid collée à sa peau, de même que les flocons qui finissaient par s'accumuler dans ses poils ébouriffés. Il lui fallut patienter encore un peu avant que son acolyte ne s'extirpe de son tunnel de neige, et il occupa ce laps de temps à surveiller les environs, calme et serein. Il était préférable que rien ne vienne perturber le délicat équilibre qu'il essayait de mettre en place avec Ro'o.

Enfin, ce dernier émergea du sol, et après un bref regard du Juste dans sa direction - bref pour ne pas le mettre mal à l'aise, ce qui ne risquait pas au final puisque le soigneur avait toujours la tête baissée - ils reprirent le chemin de la maison. C'était assez étrange pour le chef de tout voir d'un point de vue aussi bas, lui qui était habitué à dominer en quelque sorte son environnement de sa haute stature. Redevenu enfant, il faisait sensiblement la même taille que son compagnon de route, si on oubliait que celui-ci avançait presque ventre à terre, laissant derrière lui un profond sillon dans la neige.

Les deux solstiens cheminèrent un petit instant en silence, Keid ne sachant trop quoi dire et craignant de replonger Ro'o dans l'embarras ; il n'avait pas l'habitude de maîtriser aussi mal la proximité d'un autre être pensant, et se résolut à en tirer au moins des leçons pour l'avenir. Occupé par ses réflexions, il fut prit de court lorsque le soigneur reprit la parole, et se tourna à demi vers lui, attentif.

« Pardon-mais...comment vous...vous faites pour-pour...ne pas avoir p-peur...sansvostatouages… »

Le chef médita en silence cette question sur quelques pas, percevant comme dans un autre monde le crissement de la neige sous ses pattes. Il n'avait jamais réfléchi à comment il contournait ses peurs, mais la question était digne d'intérêt, surtout elle pouvait aider à rasséréner le brun.

« Eh bien... » Il chercha ses mots et une réponse cohérente quelques instants. « Je pourrais te parler d'entraînement physique, mais au final  avec ce corps d'enfant il ne me serait pas d'une grande utilité. Je crois plutôt qu'en te voyant sous le sapin, j'ai compris que l'effet de "rajeunissement" de cet étrange lieu touchait tout le monde. Et que même si on semble amoindris, nos potentiels... hem, ennemis, ou fauteurs de trouble, le sont aussi. Nous sommes sur un pied d'égalité. »

Maintenant qu'il était lancé, il allait être dur de l'arrêter, car une idée en amenant une autre, il trouva cette réflexion sur leur situation plutôt intéressante, et désirait creuser le sujet. Le petit loup avançait dans la neige avec la tête bien redressée et proférait ses hypothèses avec un grand sérieux, ce qui ajoutait à la tendresse de la scène.

« Peut-être que je n'ai pas peur aussi parce qu'au final, les occasions où je dois me défendre grâce à mes tatouages sont assez rares ; pour avoir pas mal parcouru Four Seasons depuis sa découverte, je peux te dire que je n'ai jamais été confronté à une situation de danger. Je préfère parler pour résoudre un problème, et jusqu'ici ça m'a toujours réussi. »

Evidemment, le discours n'étant pas le fort de Ro'o, peut-être cette partie lui semblerait plus inaccessible, mais Keid espérait que dans tout son monologue, il avait pu retirer quelques éléments qui lui seraient utiles. Le jeune solstien avait déjà dut fournir un effort important pour poser sa question, et le chef était content de voir qu'il lui inspirait peut-être un peu moins de crainte qu'au début...


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Ven 8 Fév 2019 - 21:21


r o' o  |  k e i d ' i l ' a n

W i s h  Y o u  W e r e   H e r e  





Une conversation en entraînant une autre, Ro’o était même plutôt fière de lui pour avoir réussi à lancer un sujet assez intéressant pour que le Juste, oui le J u s t e, puisse formuler un monologue presque interminable. Happé dans ce flot de paroles continu, le soigneur l’écoutait sans le regarder, poursuivant sa route en fixant le sol enneigé. Mais cela ne signifiait pas un désintérêt total envers son interlocuteur, bien au contraire chaque mot s’imprégnait dans sa mémoire.

Ro’o tira beaucoup de leçons de ce que lui disait son modèle, et sa vision du monde dans lequel ils étaient changea quelque peu. Qu’est-ce qu’il était intelligent ! Le jeune solstien n’étais pas bête non plus, mais la perte de repères l’avait totalement désorienté dans son raisonnement, et maintenant que Keid’il’An fit part de ses remarques, il ne pu qu’approuver. C’est vrai qu’il n’avait pas tort, et que cela expliquait sûrement la raison pourquoi il n’avait aucun adulte aux alentours. Mais rien ne donne justification à cette sorcellerie peut-être machiavéliques…

Four Seasons ne serait donc pas l’Enfer de Lucifer mais même plutôt pacifique...Mais si le chef du Solstice n’avait pas eu à avoir recours à ses tatouages, c’était sûrement du à son impressionnante présence, et cela a pu en faire craindre plus d’un. Si Ro’o était lâché dans cette nature sauvage, tout ne ferait qu’une bouchée de lui ! Le chef n’avait pas besoin de ses tatouages pour se défendre, en dehors du pouvoir des mots. Mais ce qu’apprit ainsi le soigneur était définitivement source d’inspiration pour sa vie future, même s’il aura beaucoup de mal à l’appliquer et n’en sera sûrement jamais capable, mais voilà qu’un soupçon de regain de confiance en lui revint à la surface.

Ce qui fascina le plus le jeune timoré ce sont les nombreux voyages du brun en ces terres nouvelles.   Des questions lui traversèrent l’esprit, sans en partir, et l’envie d’en poser le démangea terriblement. Mais si il embêtait l’auguste meneur ? Ce-dernier avait l’air très apte à la conversation, et il avait l’air de vouloir mettre Ro’o plus en confiance avec lui...Ainsi, il se jeta de nouveau à l’eau, tenta tant bien que mal de clarifier ses propos :

-Vous...vous avez fait beaucoupdevoyages ici ? C’est...différent...de...cheznous ?

Ses yeux s’écarquillèrent, relevant quelque peu son visage d’enfant sage à force d’être perdu dans ses pensées. Sa curiosité s’amplifiait avec l’effet de la magie du lieu, prenant place à l’anxiété vis-à-vis de l’interlocuteur.

- Lean 2016
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Keid'il'An
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Sam 16 Fév 2019 - 23:51



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Ft. Ro'o

Bien qu'il espérât que son docte discours ait pu fournir à Ro'o quelques pistes pour son développement personnel, Keid craignit pendant un instant que son blabla incessant n'ait au contraire enseveli le jeune soigneur sous une montagne de préoccupations, le replongeant dans son mutisme. Une fois toutes ses idées épuisées, le brun jeta un discret coup d’œil vers son compagnon de route pour voir le résultat de son discours, déviant à peine la tête de son port altier.

« Vous...vous avez fait beaucoupdevoyages ici ? C’est...différent...de...cheznous ? »

Une expression de surprise agréable se peignit sur les traits du Juste, qui écarquilla légèrement son regard glacé, détaillant le jeune solstien quelques instants avant de regarder vers l'avant. Ça alors ! Non seulement il n'était pas découragé par tant de mots, mais en plus, il semblait plus éveillé, moins apeuré... Plus que de la fierté, le chef ressentit une sorte de contentement, qui fit fondre le masque imperturbable qui tirait d'ordinaire ses traits sévères. Un visage curieux et ouvert prit sa place, un sourire affleurant sur ses babines. Si en plus on le lançait sur ses sujets de discussion favoris, ce serait dur de l'arrêter !

« J'en fais de plus en plus régulièrement ; maintenant que nous sommes alliés avec les meutes printanières et automnales, je tâche de leur rendre visite assez régulièrement. Surtout dernièrement, où quelques soucis les ont empêchés de se rendre chez nous. » Une ombre voila brièvement le regard pétillant du meneur, mais elle disparut bien vite. « C'est... différent, oui. Chacun de leurs territoires est comme un petit monde à part entière tant ils sont diversifiés ! »

Le brun se perdit quelques instants dans ses souvenirs, tâchant de sélectionner quelques places qui pourraient se faire révélatrices de cette belle diversité existant sur Four Seasons.

« C'est d'ailleurs intéressant de voir comme les saisons affectent leur habitat. Ainsi, sur les terres du printemps, j'ai vu des jardins florissants, des plaines encore vivaces et des arbres forts au cœur même de l'hiver ! Et j'ai rarement apprécié la vue d'autant de couleurs différentes en automne, dans leurs forêts. On dirait que le temps y est arrêté. En fait, chez eux il y a beaucoup plus de végétation que par chez nous, au début c'est un peu... oppressant peut-être, dans un sens, mais on s'y fait vite. »

Il marcha en silence, méditant sur l'expérience qu'il avait pu accumuler grâce à sa position et à ses rondes sur Four Seasons. Il avait vu beaucoup de nouvelles choses, et son intérêt avait souvent été suscité, même s'il se sentait parfois ignorant sur bien des points. Après tout, c'était aussi le jeu de découvrir de nouvelles façons de vivre.

Tandis que les deux courtes silhouettes brunes cheminaient dans la neige, une sensation de fourmillement comme familière apparut dans les muscles du Juste, qui ralentit le pas pour regarder tout autour d'eux. Une étincelle brilla dans ses yeux lorsqu'il comprit où ils se trouvaient, et il ressentit une curieuse once de regret.

« Ah ! Je crois que nous approchons de la limite de ce territoire magique. »

Le brun devait plisser les yeux pour distinguer correctement les ombres des arbres au loin, aussi préféra-t-il baisser le museau pour regarder dans la neige. Malgré les flocons qui s'étaient mis à tomber, il ne tarda pas à retrouver la piste par laquelle il était arrivé ; et alors qu'il la suivait, il réalisa soudain que les traces s'étaient élargies et faites plus profondes... jusqu'à voir ses propres pattes, à nouveau hautes et veinées de noir. Un soupir de soulagement lui échappa et il cligna des yeux, un instant étourdi.

Une fois la désagréable sensation de vertige dissipée, le Juste remit ses idées en places, prêt à reprendre la route. Restait à savoir comment allait réagir le soigneur... Keid espéra que le retour à la normal ne perturberait pas cette mince relation de confiance que les deux loups avaient commencé à tisser. Se tournant à demi vers son compagnon, le brun esquissa un fin sourire, qui se voulait rassurant - si Ro'o daignait lever les yeux vers lui, en tout cas. Son visage avait conservé l'enfantine liesse qu'il venait de vivre au pied du sapin, dévoilant une facette jusque-là inconnue chez le haut loup.

« Eh bien, la route vers la maison n'est plus très longue à présent ! »

Il posa son regard au bleu tourmenté sur le brun au masque pâle, dans l'attente de sa réaction, mais ne laissant entrevoir aucune hâte ni impatience. Bêtement, il espérait un contact, même court, avec le jeune loup ; il était désireux de se rassurer, de se prouver qu'il n'était pas juste une terrifiante statue de glace et qu'il pouvait s'attirer simplement la sympathie des siens.


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