Seule dans la nuit, elle l’était souvent. Cela lui rappelait ses voyages solitaires à la découverte du monde. Elle avait pourtant intégré le clan de l’hiver depuis quelques temps déjà. Mais son cœur avait gardé des traces de l’aventure et elle n’oubliait pas ces sensations et ces rencontres.
Avançant vers les territoires neutres, elle se rendait vers le saule pleureur pour récolter toujours plus d’herbes médicinales. Chaque sortie était une occasion de récolter et d’étudier les plantes et leur effet. Sa passion prenait le pas sur beaucoup de choses. Elle n’oubliait pas pourtant de se sociabiliser. Elle n’oubliait pas non plus les petits qu’on lui avait confiés. Ces enfants de la lune grandissaient si vite. Comme tous les enfants et la belle chamane était fière d’avoir été choisie pour les surveiller. Mais elle était surtout fière d’eux et de les voir évoluer.
Le grand arbre sacré apparut alors dans son champ de vision. Elle le contempla un instant, s’arrêtant. Le vent souffla dans sa chevelure, les perles les ornementant vibrèrent provoquant ce tintement singulier qui la suivait. Elle reprit sa balade nocturne souhaitant se ressourcer au pied du vieil arbre plus que centenaire. Mais en approchant une odeur de sang et de poussière lui pris vivement le museau. Cela n’augurait rien de bon. Plissant les yeux, et l’inquiétude la gagnant, elle s’approcha d’avantage en trottinant. Quelqu’un était il blessé ? Etait-ce plus grave encore ? Son instinct de guérisseuse en éveil quelqu’un avait besoin d’aide alors elle s’approcha.
Une silhouette blanche quoique grisonnante se dévoila enfin sous les yeux lunaire de la guérisseuse. Le corps était endormi, mais il s’emblait que son sommeil soit agité. Elle l’observa d’abord à distance, constatant les différentes blessures. Puis elle se pencha dessus et flaira l’odeur de sang et de mort autour de lui. Comment avait-il pu se mettre dans un tel état. Tant de question lui venait. C’est alors que l’estropié se réveilla soudainement en hurlant.
Mahuna sursauta, légèrement surprise, mais resta auprès du corps malmené. Il ne lui avait fallut qu’un regard pour être désireuse d’apporter son aide à cet être en souffrance. Tranquillement, immobile et sans rien brusquer elle s’adressa à lui. Elle posa un regard totalement neutre sur l’inconnu et lui dit simplement d’une voix douce.
—« Ce n’était qu’un cauchemar, rassure toi.»