Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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| I could do about anything, i could even learn how to....| PV Asha
Daeron
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Ven 13 Juil 2018 - 20:41

Hors rp:




I Always thought, i might be bad, now, i'm sure that it's true
Praise the Daesha


Figure d’acajou parmi les parois cuivrées de la caverne, il se mêlait au décor, un caméléon malgré lui. Reculé au fin fond des entrailles de la tanière, il demeurait tapi sur la surface rocailleuse, ne prêtant aucune attention aux stalagmites qui effleuraient timidement sa peau. Ses prunelles cernées s’étaient portées sur les imposantes chimères sombres qui ornaient les murs de la salle, les fixant sans réellement les voir. Dissimulé sous une masse imposante de cheveux gris, son visage blême n’exprimait aucune émotions, tandis qu’il se contentait de temps à autre de bailler pour chasser l’engourdissement de sa mâchoire.
Les crépitements continus des flammes, inextinguibles entre leur barrière de roche, éclairaient la pièce d’une douce lumière bleutée, embrassant tendrement la figure creusée et éreintée du roi de l’automne. Seul entre ces quatre murs, il subsistait, survivait et se battait contre les assauts incessants de ses songes. Ils ne lui accordaient pas une minute de répit, profitant de chaque secondes pour détruire le peu de raison qu’il lui restait. Une guerre mentale sans fin lui tambourinait les tempes, et les vaillants petit soldats de lucidité rendaient leur dernier souffle, fléchissant de façon irréversible sous ses canons de détresse. Noyé dans cette atmosphère bleuâtre, Daeron paraissait nager entre mélancolie et indifférence, s’éloignant de la surface un peu plus chaque jour. Au dessus de lui se dressait une nuit profonde, et sous ses pattes, un gouffre de misère aux nuances des plus obscures. Ainsi, il ne voyait littéralement même plus le fond de ses tourments.

L’automnal avait toujours perçu la paix comme une rivière agitée contenue par un barrage, par un amas de pierres en tout genre qui les représentaient. Ainsi, certaines polissent et, malmenées par la force du courant, se dérobent. D’autres, qui n’ont rien demandé, se font happer à la suite, puis se laissent entraîner vers le fond. Exactement comme certains individus qui, en temps de trêve, déclinent vers le mauvais chemin, emportant dans leur chute “les rochers” les plus fragiles à leurs côtés. Ce qui amène de façon inéluctable à la rupture du barrage, qui, sans ses pierres, n’a lieu d’exister. Et donc le flot se déverse, projetant violemment ceux qui étaient restés, puis atteignant au bout d’un certain laps de temps, ceux qui s’étaient dérobés pour leur réserver au final le même jugement.

“ La guerre est juste ;  elle n’épargne aucun camp et entraîne le monde dans sa furie. Peu importe le gradient social, peu importe le sexe, civils et soldats en pâtissent sans qu’ils n’aient rien demandé. L’idée de distinction n’existe que dans les yeux des civilisés. Le Bien, le Mal, la Vie, la Mort..ces notions s’abandonnent à tous les êtres, sans exception, car ils n’ont pas de prunelles, ni d’âmes pour être capable de différencier. Cependant, la paix, elle, s’est toujours distribuée injustement entre les personnes. Mais un jour tu comprendras qu’elle peut devenir équitable que si, et seulement si, le monde s’accorde à la maintenir.

Après tout, ce n’est qu’une simple question de volonté.”

Daeron n’avait pas su maintenir son barrage, Nachtgewalt lui avait projeté un flot de trahisons au visage, des pierres pointues pour taillader son être, avant d'apercevoir, un peu plus tard dans ce tumulte, le passage bref d’une rose, noyée par le poids des révélations. Dans le chaos le plus total, l’Alpha avait assisté à la chute d’un empire, s’efforçant d’avancer à contre courant. Fissuré, rendu fou et désespéré par la force du mouvement, il avait finit par recevoir le coup fatal, en conclusion ultime de cette bataille. Disparu et broyé par le poids des remords, ne laissant que de lui un tas sanguinolent, suintant de frustration et d’humiliation.  

On l’avait ramené à ses terres, une tache pourpre et penaude parmi les siens, trop blessé pour parler, trop amer pour fêter une victoire qu’il ne considérait pas comme telle. Pendant une semaine, il n’avait pas esquissé le moindre mouvement, se pliant à la volonté de Sansa qui, dans le fond, avait eu raison. Ainsi, son corps, était resté en automne. Son esprit, lui, avait quitté les murs de la caverne et tournait à toute vitesse. Ou était-Elle passée ? Pourquoi Nachtgewalt l’avait kidnappée ? Qu’allait t-il lui faire ? Et surtout, que vais-je faire ?

Les possibilités lui filaient à travers les pattes, sa lucidité, semblable à un flotteur, plongeait puis revenait à la surface de temps à autre. Force était de constater que la vie près du volcan ne lui réussissait guère, son esprit malmené confondant parfois le souffle âcre du souffre et celui de la paranoïa. Durant ces quelques jours, il n’avait été plus qu’un esprit bouillonnant dans une statue de bronze, une victime d’une acathésie décuplée, dérangée par une immobilité imposée. Il ne songeait plus qu’à Elle. Il se repassait la scène, inlassablement, comme pour ne jamais l’oublier. Chaque mots, chaque regard, chaque détails, il remontait dans le temps en simple spectateur, connaissant le passé, disparaissant de son présent et ignorant son futur.

S’il avait su, il se serait fait kidnapper à sa place. S’il avait su, il se serait fait volontiers écrasé sous un deuxième rocher, si cela avait pu la sauver. Mais à la place, il s’était précipité sur les premiers venus, entraîné par une pulsion juvénile, par un soi-disant altruisme factice, qui lui avait coûté beaucoup trop cher. Et désormais il se l’avouait, recroquevillé dans sa honte : il regrettait son geste.

Il avait peut-être sauvé deux vies, mais ces dernières ne valaient pas un tiers de ce que représentait celle de la Libre-Lune.

Son existence lui apparaissait comme complémentaire à la sienne. Il ne savait pas d’où lui était venu ce constat, d’où il s’était mis à éprouver de tels sentiments à son égard. Jamais, il ne s’était senti aussi proche mais à la fois si éloigné de quelqu’un. Avec humilité, elle prônait ses idéaux, fière des valeurs sur lesquelles elle s’appuyait, tout en se frayant une place dans le monde avec modestie. Honnête, elle extirpait la vérité d’un coup de patte habile, plongeant sans aucune crainte dans le vécu tumultueux de ses comparses, quitte à y laisser sa peau. Elle semblait porter en elle une soif de connaissance insatiable, qui animait son être d’une énergie et d’une détermination infinie. D’apparence si simple, mais d’une complexité intérieure inégalable. Asha voyait ce qu’il ne pouvait voir, guidait l’aveugle qu’il était dans sa réalité. Elle le faisait descendre de son piédestal avec une facilité déconcertante, éraflait son ego de ses épines pointues, le titillant sans cesse dans sa réflexion, et ce, dans une optique on ne peut plus vertueuse.

La Libre-Lune l’avait fait évoluer et changer de manière irréversible, et Daeron ressentait comme un lien indéfectible entre son âme et la sienne. En l’espace de quelques conversations, elle avait su dompter le lion, apprécier la Bête, alors que d’autres se seraient contenté de la réprimer. Asha lui avait apporté clairvoyance et justesse. Il l’admirait, il l’appréciait, et quand bien même ses épines avaient parfois tendance à s’enfoncer trop profondément dans sa chair, pour rien au monde il ne se serait dispensé de cette douleur. Sa disparition soudaine l’avait plongé dans une peine qu’il ne parvenait pas à expliquer, et plus qu’une compagnie, il avait perdu toute volonté d’exister. Maintenant qu’elle était entrée dans sa vie, il ne se voyait pas faire le reste du chemin sans elle. Longtemps il avait erré en fauve incertain et orgueilleux, empruntant plusieurs sentiers à la fois, sans trouver celui qui lui convenait. Zigzaguant entre des perspectives plus floues les unes que les autres, il avançait, changeant de chemins à chaque nouvelles rencontres, pour au final, ne se fier qu’à son instinct. Petit loup trapu dans la cour des grands, il s’était imaginé des piliers, des valeurs, des morales factices, pour se fondre dans la masse, pour rentrer dans le moule que son rang lui imposait.

Jusqu’à ce qu’il décide de suivre un certain sentier, jonché de pétales rouges et parsemé de ronces épineuses. Jamais alors, il ne lui avait semblé apercevoir aussi distinctement l’horizon. Ainsi, entraîné par une impulsion nouvelle, il s’était résolu à emprunter ce chemin qui n’était pas le sien. Peu importait combien l’adaptation serait difficile, peu importait à quel point ces épines pouvaient être douloureuses et irritantes. Tel une Bête devenu dépendant de la Rose, il ne désirait rien de plus que de collecter ses pétales, car il en avait besoin et car surtout, à la moindre épreuve qui se dressait devant Elle, il voulait être là pour la soutenir. Si le vent était trop fort, si la pluie était froide, si le soleil était trop brûlant ; il serait là, en petit fauve agreste pour la protéger des intempéries. Il lui restituerait ses pétales et l’aiderait à s’épanouir parmi les fleurs, comme elle l’avait toujours fait.


Mais à quoi bon réfléchir à tout cela, à quoi bon remuer le couteau dans la plaie ? Deux longues et interminables semaines s’étaient écoulées depuis la disparition de la louve. Viehrs était miraculeusement apparu, une diva blanche sortant de nulle part, un grand sourire aux lèvres, quoique légèrement dévié par l’immonde cicatrice qui lui barrait le visage. Il était revenu, en innocent blanchon accompagné de la diablesse bariolée, Fairyna. Il lui avait demandé asile, craignant probablement de trop abîmer son minois délicat en s’engageant dans une vie de solitaire. Le jeune Alpha, avait bien eu du mal à se décider. Fatigué, tourmenté, il ne s’était pas attendu à voir surgir the drama-queen sur ses frontières. Lâche, manipulateur et recherché très activement par une furie sur le point de disjoncter... un sympathique curriculum vitæ en perspective. Toutefois, un prisonnier de tel qualité n’était pas négligeable aux yeux du rouquin. A défaut de mentir sans vergogne, connaissant sa situation, Viehrs avait plutôt intérêt à se montrer honnête avec lui s’il ne voulait pas repartir directement au bercail. Ainsi Daeron l’avait pris sous son aile, déterminé à connaître en premier lieu la position de Nachtgewalt et l’état de santé d’Asha. Bien évidemment, il était conscient du nombre d’informations intéressantes que le traître devait posséder sur Seira, or cette dernière n’était pas pour le moment sa priorité. D’autant plus qu’il savait pertinemment que cette dernière ne tarderait pas à surgir sur ses terres pour venir lui réclamer le blanchon.

Daeron espérait pouvoir trouver un arrangement, après tout, aucune loi ne stipulait qu’il était interdit de donner asile à des anciens traîtres. La preuve même avec un certain “Aveugle”, désormais estival qui, d’après ce que lui avaient rapporté ses espions, avait été réintégré au sein de son Clan d’origine. Si Seira refusait de récupérer son ex-conseiller, alors il n’y avait pas de raison pour que quelqu’un d’autre ne le fasse pas. Bien évidemment, Daeron pouvait parfaitement comprendre les raisons pour lesquelles elle ne souhaitait pas sa réhabilitation. Cependant, ce n’était pas à elle de fixer les règles, tout comme lui n’avait pas été capable de contrôler son barrage, elle n’avait pas été capable de garder Viehrs à ses côtés. Point barre. L’Automne avait également eu le droit à son lot de traîtres, et si ces derniers venaient à intégrer un Clan ennemi, alors que grand bien leur fasse ; l’automnal estimait qu’il n’avait plus à rien faire avec ces individus. Il ne pouvait pas les tuer, et les garder captifs au sein du Clan serait inutile. L’Automne n’allait pas gaspiller ses forces en sollicitant toute son attention sur deux misérables parias qui n’avaient plus rien à leur apporter. Ils devaient se reconstruire et passer à autre chose.

Ses prunelles, fixées sur les arabesques de jais, dérivèrent pour venir se poser sur ses propres pattes. Cela faisait à peine une heure qu’il était rentré dans son antre et une nouvelle journée allait démarrer. Il allait devoir se lever, organiser les patrouilles et s’occuper de son Clan, et ce, jusqu’à la nuit tombée où, dans le plus grand des silences, il quitterait ses terres, désireux de retrouver une certaine fleur. Il rentrerait, quelques minutes avant le lever du soleil et recommencerait la même routine.Jusqu’à quand cela allait-il durer ? L’Alpha ne voulait même pas y penser. Tant qu’il n’avait pas la preuve tangible qu’elle n’était plus, tant qu’il ne l’avait pas constaté de ses propres yeux, alors rien ne l’empêchera de continuer son petit manège. Il avait la conviction qu’elle était là, quelque part, usant de ses ressources pour renverser la situation. Et elle reviendrait, peut-être pas pour lui et peut-être pour personne. Mais peu lui importait ses motivations. Pour le moment, il voulait juste la revoir, sentir ses iris bicolores lui transpercer l’âme sous son voile de jais, entendre le son de sa voix. Ne serait-ce, que pour récupérer un peu de lucidité, de contenance, et surtout, de retrouver un quelconque sens à sa vie.

Après quelques instants d’hésitation, Daeron se releva, les pattes chargées de plombs et la tête lourde, pour se diriger vers la deuxième galerie. Il s’étira sur le chemin, non sans esquisser une légère grimace, tandis douleur aiguë venait lui transpercer la colonne vertébrale. Il avait certes retrouvé sa mobilité d’antan, toutefois on lui avait assez répété de se ménager et l’Alpha comprenait désormais pourquoi. Il laissa échapper un long soupire, alors qu’il convergeait vers la deuxième galerie pour aller se désaltérer. D’un air las, il lapa la surface froide sans réelle conviction, évitant tout contact visuel avec son reflet. Insomnie, paranoïa et amertume ne devaient sûrement pas faire bon ménage, et il n’avait pas besoin de le constater par lui même, étant donné la tête qu’affichaient certains de ses camarades lorsqu’ils le voyaient. Lui qui avait toujours mis un point d’honneur à conserver une apparence de roi…

De toute façon, sans sa véritable Reine, il ne voyait plus l’intérêt de prétendre à un tel grade.

Il se rinça tout de même le visage, en prenant soin de libérer son épaisse frange grise de son front. Pour l’Automne, il se devait d’être un minimum présentable. Il s’ébroua, chassant les dernières gouttelettes qui lui pendaient au menton avant d’entamer ce qui pouvait grossièrement s’apparenter à une tentative de brossage. Armé d’un vieux peigne que Meldy lui avait confectionné, il se tordait la nuque dans tous les sens pour lisser les nombreuses mèches rebelles qui constituaient sa crinière.

Après deux minutes de bataille et de crampes, le jeune mâle abandonna l’idée et se dirigea vers l’extérieur de la caverne, comme à son habitude, lorsque des voix familières le stoppèrent sur place. Ses sourcils se froncèrent alors qu’une moue crontariée venait de prendre forme sur son visage. Qui venait le déranger de si bon matin ? Il tendit l’oreille, curieux et à la fois agacé. Il discernait clairement une voix féminine, étouffée par un son grave et guttural qui ne lui était pas inconnu. Quetzal ? Quetzal en compagnie d’une louve ? Il ne l’avait vu qu’une seule fois en compagnie d’une femelle et c’était...

Le sang de l’alpha ne fit qu’un tour dans ses veines. Il chancela, en proie à une violente montée d’adrénaline. Ses griffes mordorées crissèrent sur le sol rocailleux, tandis qu’il se mettait à avancer mécaniquement vers la sortie. Chaque pas qu’il faisait lui paraissait de plus en plus lourd, comme s’il était tiré par une force invisible. N’y va pas, ne te précipite pas, ne te fais pas d’idées. Se retrouver penaud, à l’orée de sa tanière à toiser les deux individus comme un enfant déçu par le Père Noël était une vision qui était loin de l’emballer. Il avait assez été humilié et même s’il lui en restait peu, il tenait tout de même à conserver le peu de fierté qu’il lui restait. Ne serait-ce que pour faire face à son Clan.

Toutefois, malgré les nombreux avertissements il continua son ascension, les yeux brillants et le cœur battant à la chamade. Car quitte à être désappointé, autant que cela se fasse rapidement, n’est-ce pas ? Il se trouvait des excuses, en fauve insolent et farouche, alors qu’il traversait l’unique boyau de roche qui le séparait de la vérité. Dépassant la raison, dépassant la sagesse, il y avait en lui une soif insatiable, une affection démesurément grande, qui, à chaque secondes qui passait, paraissait s’intensifier. Si bien qu’en l’espace de quelques instants, il était passé d’un état végétatif à un état d’euphorie totale. Enfin, après de longues minutes qui lui avait paru interminables, il pointa le museau hors de la tanière.

Ebloui par la clarté matinale, il plissa d’abord ses yeux cernés en espérant distinguer quelque chose. Comme pour le sortir de sa torpeur, une brise fraîche vint à son tour lui caresser délicatement le visage, chassant les quelques mèches rebelles placées devant ses yeux. La fragrance fraîche de l’aurore et la légère humidité de l’air lui firent esquisser un sourire, tandis que sous ses yeux désormais adaptés se dressait la plus belle composition florale qu’il avait vu.

Divine, suprême et resplendissante parmi la rare flore qui parsemait ses terres, elle se tenait là, debout, la seule et véritable lumière de sa vie. Coiffée de son éternel couvre chef, elle ne faisait plus tache, car sans le savoir, elle se frayait une place définitive dans le champ de vision de la Bête. Daeron la contempla, éprouvé, éreinté, mais avec toute l’affection du monde, sans qu’aucun mot ne puisse sortir de sa bouche. Dans ses yeux si expressifs se déversait une multitude de sentiments, sauvages et impétueux, ils s’exprimaient avec fougue à travers ses iris. Soulagement, reconnaissance, frustration et tendresse, ils s’entrechoquaient,fidèles reflets de leur porteur. Asha était saine et sauve. Elle s’était sortie de son cauchemar et venait à son tour le sortir du sien. Ils étaient comme deux âmes ignorantes de ce que la présence de l’un conférait à l’autre, naïfs dans leurs sentiments, timides dans leur approche. Daeron, encore pétrifié par la force de ses sentiments, avait l’impression qu’on lui avait arraché une épine du cœur, désormais saignant d’un trop plein d’émotions qu’il ne parvenait à arrêter.

Puisant au fond de lui même, il s’efforça d’effectuer un mouvement vers Asha, tel lionceau incertain et fébrile qui faisait ses premiers pas. Il s’approcha, hésitant à conserver une distance respectable entre elle et lui. Il ne voulait pas la rendre mal à l’aise, il ne souhaitait en aucun cas lui imposer sa présence. Elle paraissait si sage et si fragile dans son manteau de verre, en aucun cas il ne voulait briser cette image, bien que son esprit de sauvageon lui hurlait de faire le contraire.

Asha, je…..” sa voix semblait s’être coincée dans sa gorge, en même temps depuis la disparition il n’avait ouvert la gueule que très rarement…” Je suis heureux, si heureux de vous revoir. Vous voir apparaître, en rose épanouie et indemne, fleurissant dans la rosée du matin… c’est comme atteindre le jardin d’Eden après avoir passé l’éternité en Enfer.“ Ses sourcils se froncèrent dans une expression peinée, qui semblait résumer pendant quelques secondes ce qu’il avait vécu les deux dernières semaines, avant d’ajouter, dans un souffle transpirant de sincérité  “Vraiment.

Ce soir là, en vous voyant disparaître, blessée, avec ces deux monstres, vous allez peut-être trouver cela étrange mais...j’ai eu la sensation de perdre une partie de moi-même.“ Il remercia intérieurement son père de lui avoir octroyé une fourrure cuivrée, car exprimer des sentiments si intimes n’était pas dans son habitude et il était fort probable qu’il soit en train de rougir. C’était absolument pathétique. Heureusement que cela ne se voyait pas.
Comme..une misérable Bête ensevelie sous un tas de remords, punie et forcée d’assister à la disparition de sa raison de vivre, contraint d’observer la dispersion des dernières pétales, sans qu’il n’y puisse faire quoi que ce soit. “ Il marqua une pause, avant de reprendre : “À minuit, vous étiez devenue mon ombre et à l’aurore, je n’étais plus qu’un fantôme.” asséna t-il d’une voix presque éteinte, avant de repartir, cette fois-ci d’un ton plus déterminé :

Aujourd’hui, vous êtes ma lumière, alors, je vous en prie Asha, permettez moi à l’avenir, de devenir votre ombre, aussi bestiale et fière soit-elle…” Il laissa échapper un léger rire, son visage se détendit doucement et il lui sembla retrouver le vieux Daeron qu’il avait abandonné quelques semaines auparavant. “ J’ignore bien des choses à votre sujet, j’ignore tout de ce que vous avez vécu durant ces derniers jours, mais si l’envie vous vient de confier vos tourments , et si cette quête de la vérité vous paraît trop lourde à porter (“ Il n’y a pas meilleur expert que moi sur ce niveau, après s’être pris un rocher en pleine poire, je peux vous l’assurer”), sachez que je serai toujours là pour vous. Après tout, la Rose et la Bête, la Bête et la Rose ne font sens que s’ils sont ensembles, ainsi l’un sans l’autre, l’image serait disgracieuse, n’est-ce pas ?” Acheva t-il en lui souriant tendrement, faisant alors un doux et ultime clin d’œil aux dernières paroles qu’elle lui avait adressées avant qu’ils ne se retrouvent.

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Asha
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Jeu 19 Juil 2018 - 13:51





avec











Daeron

Cause I think
You're so good
And I'm nothing
Like you








Quetzalcoatl avait conduit Asha à travers l'Automne jusqu'à la tanière de Daeron, au fil de leurs conversations. La dame blanche avait senti le poids des regards des automnaux à travers son mince voile noir, elle qui pourtant avait tout autant de sang automnal qu'eux, bien que le sien soit bien plus impur. Elle n'était pas du genre à s'inquiéter de l'attention qu'elle pouvait soulever, habituée par son apparence mystique à attirer les regards, qu'ils soient surpris, admiratifs, ou méfiants. Néanmoins, elle sentait une once d'appréhension la saisir à proximité des lieux où demeurait Daeron, troublant les vagues de calme qui l'inondaient quand elle se trouvait en compagnie de Quetzalcoatl. De son allure princière, elle s'avança doucement, ses pattes si légères qu'elles semblaient à peine effleurer le sol.

L'odeur des feuilles mortes, de l'humus humide, et de la sève ambrée flottait dans le camp, comme une réminiscence d'encens, une flagrance familière et pourtant toujours renouvelée. Mais la grotte de Daeron, elle, n'avait pas la même atmosphère que les lieux environnants. Elle sentait le chaud, les braises incandescentes, l'amertume des cendres et la douceur de l'eau cristalline sur la roche. C'était une odeur qui teintait celle de l'alpha, à l'accoutumée, si bien que la sentir d'une si forte manière surprit Asha, qui interrompit son avancée. Elle observa l'entrée de la tanière, toujours pleine d'une incompréhensible et agaçante appréhension. Pourtant, jamais la Libre-Lune n'avait témoigné d'une telle assurance et d'une telle prestance. Il y avait quelque chose en elle qui flamboyait, maintenant qu'elle pouvait se rassurer quant à la présence du presque-lion, quelque chose d'innommé. Asha se demanda comment elle pouvait éprouver un sentiment dont elle ne connaissait ni origine ni nom. C'était un mystère dont elle se délectait, elle qui était si friande de secrets, de vérités, de chimères à peine murmurées. Elle sentait circuler entre ses membres, ses boucles blanches, son fin couvre chef, un chuchotement du Monde Rouge, qui se faisait si discret ces derniers temps, et il se mêlait à la voix du géant veilleur en un chant étrange et mystique.

Le Monde Rouge avait toujours été aux côtés d'Asha, aussi loin qu'elle se souvienne. Il lui avait révélé les exactions de son oncle avant même qu'il ne les lui avoue, il lui avait dévoilé les secrets de lieux que les loups ignoraient, et murmuré des vérités que certains auraient préférée tues. Il était en perpétuel changement, et pourtant, il semblait immuable, constant dans son osmose entre glauque et merveilleux. Et en ce jour, les ronces noires qui cerclaient la tanière de Daeron, où circulaient de discrets spectres blancs aux regards sans âges, étaient couvertes de boutons de roses rouges, comme si le Monde Rouge s'apprêtait à éclore. Cela fit sourire légèrement Asha, qui se remémora une des premières discussions qu'elle avait eu avec l'alpha, sur les "épines" dont Asha témoignait en s'adressant à lui. Il s'était alors comparé à une Bête, témoignant d'une faible estime de soi dissimulé derrière un semblant d'égo qui avait surpris, voire agacé Asha. Daeron était un loup d'une rare force mentale, mais pourtant, il semblait vivre dans une ombre constante, une obscurité dont il ne cherchait pas à sortir. La dame blanche n'avait pas cherché à arracher ce secret là, car certaines fois, les ténèbres sont moins douloureuses qu'une trop éclatante lumière. Le Monde Rouge semblait vouloir le lui rappeler, peut-être même la mettre en garde ? Il était vrai qu'Asha n'était pas de celles qui se laissaient d'ordinaire aller à leurs futiles émotions, et les rares fois où elle l'avait fait, elle l'avait regretté. Cela avait été le cas avec Darksky, par exemple, un loup qui s'était tant réfugié dans ses ténèbres qu'il en avait perdu le chemin vers la lumière, et avait fui le début d'affection qu'Asha lui portait. Mais Neith, Arcknologuia, Kuma, et Quetzalcoatl avaient quant à eux démontré que l'affection était une douceur trop rare pour être rejetée au profit des ombres rassurantes de son "moi", ou de celles écarlates du Monde Rouge dans le cas d'Asha. Peut-être était-il venu le temps de la confiance. Le temps de cesser une errance qui avait perdu de son éclat. Le temps d'accepter la force que les autres peuvent donner. Et qu'un loup, en particuliers, semblait posséder.

Asha se sentit étourdie. Ces pensées ne lui ressemblaient guère. Elle mit cela sur le compte de la fatigue engendrée par ces derniers jours : son "enlèvement" par Nachtgewalt et la tension qu'il établissait, la présence de Viehrs et de ses lointains liens familiaux avec Asha, la destruction de l'antre des LibresLunes, ou même les blessures encore peu guéries que la bataille des NuitsTernes avait laissé sur le pelage immaculé de la dame blanche...Y penser rendit sa respiration douloureuse, comme à l'accoutumée, mais elle s'efforça de l'ignorer pour ne pas inquiéter Quetzalcoatl à ses côtés. Elle se sentait encore coupable de l'avoir tant inquiéter, ces dernières semaines. Daeron avait-il ressenti un trouble semblable ? Comment pouvait-elle faire preuve d'un tel égoïsme, elle qui prônait la vérité, tout en s'attirant la bonté de ses pairs ? Etaient-ils trompés par son apparence féerique ? Ou au contraire, la dame blanche se méprenait-elle sur elle-même ? Il était plus simple de débusquer les mensonges des autres que de déterrer les siens, mais curieusement, les deux étaient tout aussi jouissifs.

Cette introspection ne menait à rien, ce n'était qu'une valse où il manquait un des danseurs du duo. A quoi bon rechercher une réponse en soi, quand il manque des pièces que l'on ne possède pas ? Asha n'était pas égoïste. Elle était incomplète.

Cette constatation frappa la dame blanche si fort qu'elle ressentit un léger frisson. Pourtant, cela la rasséréna profondément, et tandis qu'elle se laissait aller à écouter la douce voix de Quetzalcoatl, qui n'avait cessé de lui parler, elle sourit doucement, et lui répondit sur le même ton, en une discussion attendrie de deux amis qui se soutenaient l'un l'autre.

Et alors qu'elle avait repris la constance qui la rendait Dame, cette aura de mystère et d'élégance qui la caractérisait, elle le vit.

Daeron venait de sortir de sa taverne, se dressant à l'extérieur de celle-ci comme un fauve que l'on aurait sorti de son sommeil, un sommeil profond, douloureux, et peu reposant. Le Monde Rouge glissait sur lui, lui donnant davantage une allure de lion, entouré de quelques chimères du passé qu'Asha n'identifiait pas. Jamais la dame blanche n'avait vu l'alpha aussi fragilisé. Peut-être que les autres ne le voyaient pas, peut-être ne voyaient-ils que cette force contenue dans les muscles du loup, cette prestance dans son buste encadré par une crinière rebelle et par quelques bijoux richement sertis, ou par cette ardeur dans le regard d'or liquide du grand mâle. Mais la dame blanche, elle, pouvait voir cette incrédulité mêlée d'espoir dans ces yeux incandescents. Elle pouvait lire la tension accumulée dans cette fourrure acajou, dans cette mâchoire crispée. Daeron lui semblait être un livre ouvert. Il n'avait pas de filtre, pas de retenue si ce n'était une courtoisie sans borgne en sa présence, en cela il était si différent de la LibreLune que cela en était médusant. Pourtant, pour cette dernière, ces sentiments n'étaient que le reflet lisse de sa propre âme dans une eau troublée, défigurée par un courant éternel, si bien qu'elle ne retrouverait jamais sa forme initiale.

Elle interrompit les mots qu'elle s'apprêtait à répondre à Quetzalcoatl et jeta un regard à l'alpha, dissimulée derrière son voile. Elle pouvait lire en lui, mais il ne pouvait pas lire en elle. Elle pouvait voir son hésitation, mais il ne pouvait déceler l'intensité des yeux vairons que dissimulaient le voile noir accroché à l'écarlate couvre-chef.

-Asha, je...commença-t-il d'une voix rauque. Je suis heureux, si heureux de vous revoir. Vous voir apparaître, en rose épanouie et indemne, fleurissant dans la rosée du matin… c’est comme atteindre le jardin d’Eden après avoir passé l’éternité en Enfer. Vraiment.

Il avait une expression perplexe, peinée. Asha ne répondit pas. Elle le fixait simplement.
-Ce soir là, en vous voyant disparaître, blessée, avec ces deux monstres, vous allez peut-être trouver cela étrange mais...j’ai eu la sensation de perdre une partie de moi-même.

Incomplet.

-Comme..une misérable Bête ensevelie sous un tas de remords, punie et forcée d’assister à la disparition de sa raison de vivre, contraint d’observer la dispersion des dernières pétales, sans qu’il n’y puisse faire quoi que ce soit.  À minuit, vous étiez devenue mon ombre et à l’aurore, je n’étais plus qu’un fantôme.

Errance.

-Aujourd’hui, vous êtes ma lumière, alors, je vous en prie Asha, permettez moi à l’avenir, de devenir votre ombre, aussi bestiale et fière soit-elle...J’ignore bien des choses à votre sujet, j’ignore tout de ce que vous avez vécu durant ces derniers jours, mais si l’envie vous vient de confier vos tourments , et si cette quête de la vérité vous paraît trop lourde à porter, sachez que je serai toujours là pour vous. Après tout, la Rose et la Bête, la Bête et la Rose ne font sens que s’ils sont ensembles, ainsi l’un sans l’autre, l’image serait disgracieuse, n’est-ce pas ?

Ombre.

Ces mots faisaient si bien écho à l'introspection d'Asha qu'elle ne sut quoi dire en premier lieu. Ses dernières paroles, en particuliers, et le fait qu'il se les soient remémorées, l'empoignaient particulièrement. Pendant quelques instants, elle le fixa sans rien dire, sans réagir à son tendre sourire.
Et puis les roses du Monde Rouge, dans une explosion de pétales rouges, s'ouvrirent de concert.

Et Asha se mit à rire.

C'était un rire sincère, dénué de moquerie, doux, tendre, un rire qui dissipait une tension accumulée dont elle n'avait pas conscience. Elle s'était tellement concentrée sur son prétendu égoïsme, sur ses inquiétudes, et sur son statut, qu'elle en avait oublié que la vie n'est pas un Monde Rouge, elle ne s'analyse pas. Elle se ressent. Et ce rire extériorisait tout cela. Asha avait rarement eu ce rire, elle riait rarement. Mais cela lui fit du bien. Elle se sentit bien.

-Oh Daeron...finit-elle par répondre, abordant un sourire sincère serti de délicieuses fossettes qu'elle ne réservait qu'à ses proches. Toujours aussi théâtral, n'est-ce pas ? Ombre et Lumière, Bête et Rose...Nous aimons les images, vous et moi, n'est-ce pas ? Peut-être parce que nous en sommes nous mêmes. Nous aimons nous complaire dans de belles peintures où nous trônons en maitres. Il faut un artiste pour comprendre un artiste. Comme j'aime vous comprendre, Daeron.

Elle s'approcha élégamment de lui.

-Mais Daeron, l'art et les rêves de sont qu'abstraction. Je ne veux pas être votre Ombre.

Ces mots sonnèrent durs.

-Je ne veux pas être votre Rose.

Ces mots sonnèrent froids.

-Je veux être à vos côtés, tout simplement. Et, je vous le promets, je ne partirais plus.

Elle se tint en face de lui, et d'un mouvement de sa longue queue soyeuse, elle retira son écarlate couvre-chef, révélant son délicat minois, et ses yeux vairons. Elle laissa alors le Monde Rouge empoigner Daeron, tout comme ses mots l'avaient empoignée elle. Elle laissa les roses, les ronces, les spectres, pénétrer la rétine du loup tandis que pour la première fois elle le regardait droit dans les yeux, sans filtre ni voile.

-Nous avons encore beaucoup à apprendre l'un sur l'autre Daeron. Mais nous avons le temps, avant d'apprendre à être...

Elle se pencha et murmura :

-...Complets.

Et ces mots sonnaient tendres.

Amoureux.


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