Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
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M'entends-tu ? Me vois-tu ? Y es-tu ? [Quetzalcoatl, puis Daeron]
Asha
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Sam 28 Avr 2018 - 18:37





Quetzou











Dae

M'entends-tu ?
Me vois-tu ?
Y es-tu ?








Asha avait longtemps attendu que Nachtgewalt se rétablisse et lui fournisse des réponses. Pendant trois jours, elle l'avait veillé durant sa fièvre, elle avait été cherché les quelques herbes que Viehrs connaissait et dont il nécessitait pour empêcher les multiples plaies du noiraud de s'infecter. Mais Nacht restait peu lucide, incohérent durant ses moments d'éveil. Ses paroles étaient dénuées de sens, quelques noms en réchappant parfois, teintés d'anciens souvenirs que ni Asha, ni Viehrs ne connaissaient. Deux noms en échappaient parfois : Hoffnung et Mealladh. La dame blanche n'avait pu que remarquer l'intérêt que Viehrs portait à chaque information, chaque bribe de passé du mystérieux Nachtgewalt, et elle même s'était montrée intriguée. Mais elle ne voulait pas ces informations de cette manière.
Quand Nachtgewalt, au bout d'une semaine, avait fini par revenir à lui, Asha s'était empressée d'aller à son chevet, de lui parler. Mais le noir solitaire avait semblé distant.

"Je n'ai rien à te dire, Asha..." avait-il dit.

"Je veux comprendre, Nacht..." avait assené Asha sur le même ton. "Ce n'est qu'en comprenant que je pourrais t'aider."

Nacht l'avait regardé et avait souri, un sourire horrifiant.

"Tu as changé, petite LibreLune. Je ne te savais pas si altruiste."

"Ce n'est pas de l'altruisme, Nachtgewalt. Mais, contrairement à ce que tu sembles penser, je ne te hais point. Tu as tout perdu, même ton esprit. Et malgré l'horreur que tu sèmes dans ton sillage, je pense que tu mérites d'être écouté, puis d'être jugé en conséquence. Tout le monde le mérite."

Comme à l'accoutumée, elle n'avait pas menti. Mais Nacht n'avait pas semblé sensible à ce genre d'arguments, et l'avait observé sans aucune douceur dans le regard.

"Je suis donc un excellent mentor !" avait-il froidement lâché. "Tu es devenue une excellente LibreLune, contrairement à ce que je pensais, Asha. Quel gâchis.  Depuis quand ton amour de la vérité ne se suffit plus à lui-même ? Bah. Armselig."

Ces mots avaient dûment frappé Asha, qui s'était sentie atteinte au coeur même de ce qu'elle était, de ce que Nachtgewalt avait fait d'elle, et de ce qu'elle était ensuite devenue. La belle dame blanche avait écarquillé les yeux, derrière son voile, privée de ses mots qu'elle maniait pourtant avec tant de soin et de déférence. Puis, devant le manque d'attention du noiraud à son égard, elle avait repris son ordinaire attitude aristocratique, replacé l'armure qui habillait son coeur, et le masque qui habillait son jolis minois.

En un réflexe de protection.

"Je n'ai plus de leçons à recevoir d'un loup qui a choisi d'ignorer tout ce qu'il était et tout ce qu'il avait été au profit de la vengeance. Je doute que celles pour qui tu fais couler le sang soient ravies de ce que tu es devenu, Nacht."

Nachtgewalt avait hérissé son poil et ses plumes tandis qu'il retroussait les babines, découvrant une dentition cauchemardesque.

"Les morts. N'éprouvent. Aucun. Regrets." avait-il articulé, semblant retenir une furieuse envie de se déchainer, que ses blessures réprouvaient. "Hors de ma vue."

Asha avait hoché la tête. Tout comme Nacht connaissait ses faiblesses, elle connaissait les siennes. Cela les rendait très dangereux l'un envers l'autre.

"Je reviendrais, Nachtgewalt." avait-elle déclaré avec une certaine douceur. "Je n'abandonne jamais les réponses que je quête et la vérité en laquelle j'ai foi."

Et alors qu'elle s'était éloignée, consciente de ne rien obtenir de plus ce jour-là, il lui sembla entendre quelques mots, soufflés derrière elle avec une extrême lassitude.

"C'est bien là ta plus grande vérité."

Asha s'était alors éloignée, se sentant étouffée par l'ambigüité qui régnait dans la grotte aux côtés de Viehrs et de Nachtgewalt. Immédiatement, sa pensée avait été attirée vers Daeron, puis Quetzalcoatl, puis vers ses amis LibresLunes. Elle se doutait que tous étaient inquiets pour elle, enlevée par le démon noir. Mais elle-même était inquiète pour eux, et pour un en particuliers. Daeron...Penser à lui lui serrait le cœur. A quel moment sa relation avec l'alpha avait-elle évolué vers une telle proximité entre les deux êtres ? A quel moment Asha avait-elle laissé son cœur s'ouvrir, ne serait-ce que quelques instants, à de tels sentiments ? Comme cela était indigne d'une grande dame.

Mais comme cela était à la fois douloureux et agréable.

Si Asha était d'abord allée rejoindre les LibresLunes - et Kuma en particuliers -, s'informer de leur bien-être et donner de ses nouvelles sans pour autant dénoncer Nachtgewalt - qui n'aurait su survivre un nouvel assaut -, elle était bien vite retournée vers l'automne, non sans un dernier regard douloureux vers l'antre des LibresLunes détruites. L'automne...Cette saison où tout avait commencé et où tout semblait conduire pour Asha. Elle aimait ses couleurs rouges et mordorées, qui n'étaient pas sans rappeler celles de Daeron, elle aimait son odeur d'humur, elle aimait la chaleur qui y régnait malgré l'humidité qui la caractérisait. Lorsqu'après une longue pérégrination elle y était arrivée, ce n'avait pas été sans un pincement au cœur mêlé de soulagement. Une brise légère passait dans ses cheveux, balayant quelques boucles blanches en une valse guillerette où son voile noir aimait se mêler. Fine silhouette blanche au milieu des feuilles mortes, elle avait attendue patiemment, dissimulée à la frontière, le changement des veilleurs, pour qu'à un grand veilleur aux couleurs changeantes succède un autre géant qu'elle connaissait bien et qu'elle affectionnait.

Quetzalcoatl.

Le grand loup ailé et cornu, aux couleurs chatoyantes, respirait la douceur, comme à son habitude. Le voir fut comme apercevoir un rayon de soleil après une longue obscurité. La dame blanche l'avait appelé, de sa voix mélodieuse, et son regard avait croisé le sien.

Et voilà où elle en était.


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Quetzalcoatl
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Mar 26 Juin 2018 - 13:03

M’entends-tu ? Me vois-tu ? Y es-tu ?
Pv Asha <3 -et Dae jtm-


Le temps lui paraissait ne plus s’écouler. Ce n’était plus là quelque chose dont il se souciait. Au lendemain de la bataille, au surlendemain, et tous les jours qui suivirent, le grand Quetzal ne fut plus poussé que par une quête aussi vaine qu’unique. Alors que les rayons d’un soleil timide pointaient au-dessus des arbres parés d’écarlate, qu’ils ravivaient en lui les souvenirs d’un couvre-chef tant regretté, il se levait inlassablement. Il quittait l’Automne, quittait tout ce qu’il possédait encore pour rejoindre les falaises de Sérégon. C’était là le lieu de la première rencontre, du premier souffle d’affection, et c’était de ces hauteurs vertigineuses qu’il prenait jour après jour le risque de se jeter au pied des rochers afin de gagner les cieux. Et alors, porté par un air qui ne lui semblait plus aussi doux, par une brise qui gonflait son cœur lourd autant que ses ailes, il entamait ses recherches. Il n’avait pas abandonné l’idée de retrouver celle pour laquelle il avait échoué sur toute la ligne.
Disparue. Envolée, aussi bien que ses plumes colorées qui se perdaient dans les airs un peu plus chaque heure. Le soleil déclinait bien trop vite, et forcé de rentrer au bercail, il chutait sans une quelconque douceur pour se laisser tomber dans le camp, parmi ses camarades, le cœur plus lourd encore que la veille. Il n’abandonnait pas. Il avait échoué une fois, pas deux. Cela lui pesait sur l’âme et le moral. Il n’osait plus croiser le regard de son Alpha, n’avait plus même l’envie de sourire, bien qu’un sourire vestigial flânât sur ses lèvres.

Non, le géant des cieux n’allait pas bien.

Tout avait le même goût, celui de la déception. Il commença à désespérer bien vite. Il n’était pas dans sa nature de rester de marbre. Ses escapades journalières commencèrent à s’espacer le jour où il fut forcé de retourner à ses fonctions. Pas par Daeron, ou une quelconque autorité, mais bien par sa propre initiative. Il ne supportait l’idée de faillir à son devoir en plus de perdre une amie chère. Ses ailes commençaient à fatiguer, de toute manière, malgré le fait qu’elles soient taillées pour les vols longs, et stationnaires. Tout prince connait ses limites, et le royaume des cieux était impitoyable.
Lui, en revanche, se trouvait pitoyable, aux frontières. Des journées entières à survoler les territoires, à rechercher jusqu’au plus petit signe de vie, un petit coquelicot rouge, quelque part. Il avait poussé jusqu’à des lieux qu’il ignorait, jusqu’à se perdre dans un ciel dont l’infinité ne l’effrayait plus, et pourtant son cœur demeurait vide de cette présence amie à laquelle il tenait tant.

Asha. Asha, à laquelle il pensait sans cesse. Asha, qu’il avait protégée en vain. Asha, si forte et si fragile, qu’il n’était parvenu à préserver quand bien même il le voulut de toutes ses forces. Sa disparition avait fait tourner le monde entier autour de son couvre-chef. Chaque tâche écarlate faisait s’emballer puis se glacer ses espoirs, et bientôt, il ne fut plus que l’ombre d’un Veilleur aux frontières, le regard bas, les épaules lasses et les plumes trainant au sol.

Il prit la place du dernier gardien de leurs frontières avec une mine bien esseulée, les yeux doux et tristes, et sa truffe remuait faiblement, comme si le chagrin imprégnait chaque part de son être. Il n’avait pas fallu deux pas avant que le Quetzal ne récupérât quelques petits cailloux dispersés, sûrement vestiges d’anciens petits tas, et il se mit à les empiler sans même les regarder. Même ce petit geste ne parût pas le réconforter, lui qui y appliquait normalement tant de soin. La saveur du monde était fade. Sa vie était fade. Les couleurs s’estompaient, et il se retrouvait bien gauche, fautif et penaud dans un malheur qui n’était pas censé être le sien.

Et soudain, ses poumons se remplirent d’air comme s’il avait été en apnée durant tout ce temps. Ses oreilles duveteuses se redressèrent sur son crâne, et il releva la tête de son œuvre avec tant d’empressement que les pierres roulèrent mollement, et rien n’importait aussi peu que la sculpture de pierre à ce moment. Cette voix mélodieuse à ses oreilles lui arracha un sanglot qu’il ne chercha pas à contenir, et des étoiles s’illuminèrent dans ses prunelles si étranges lorsqu’elles croisèrent ce regard vairon qu’il avait si longtemps traqué sans succès.

-Asha !

Sa voix était sortie de façon enrouée, empressée, avec le ton d’un chiot, l’intonation de la plus profonde des joies. Il oublia tout ce qu’il pouvait être en train de faire pour bondir en avant, les ailes à demi déployées, les plumes hérissées, et en deux bonds de géant il fut aux côtés de cette apparition qu’il craignait de voir disparaître.

Si délicat, si pudique, il s’empressa pourtant de l’enlacer, sa tête de colosse posée sur le dos de la Dame. Son corps entier tremblait, tressaillait, et le bonheur qui fusait dans ses veines pouvait bien transpercer sa peau. C’était la candeur d’un jeune, la douceur d’une brise pour la force d’un ouragan.

-Asha… Asha, mon Amie, j’ai cru devenir fou de votre absence…

Et le voilà qui se reculait un peu pour la contempler avec toute l’affection du monde, des pattes à la tête, avec une inquiétude qui n’avait que trop duré. Elle ne lui semblait pas en bien mauvais état, ce qui acheva de soulager sa conscience. Il dansait d’une patte à l’autre, geignait presque, irradiant d’une félicité qu’il avait oubliée. Ce qu’elle faisait à la frontière lui importait bien peu. Elle était , alors qu’elle n’y était plus, et c’était tout ce qui comptait à ses yeux. Comme si le traumatisme de l’avoir vue disparaître allait le hanter à jamais, il demeurait près d’Elle, un sourire merveilleux aux lèvres, ému aux larmes.

-Vous êtes revenue… Où étiez-vous ? J’ai bien pensé vous avoir vu disparaître à jamais. Ou peut-être est-ce mal venu ? Je ne vous poserai plus de questions, tout ce qui m’importe est de vous voir en bonne santé, ma Dame, je vous ai cherchée si longtemps…

Il se tut, l’air désolé pour son flot incessant de paroles, si décousues, si précipitées. Son air timide refaisait surface, alors qu’il laissait l’enthousiasme le submerger.

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Asha
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Lun 9 Juil 2018 - 16:45





Quetzou











Dae

M'entends-tu ?
Me vois-tu ?
Y es-tu ?








Asha n'était pas tactile mais elle ne pouvait pas refuser à Quetzalcoatl cette étreinte puissante et pourtant si tendre. Malgré son importante masse, le grand automnal était aussi doux qu'une plume tandis qu'il serrait la dame blanche contre lui dans un élan d'une affection génuine et absolument pure. Ce cœur de pure sincérité que possédait Quetzalcoatl ne pouvait que s'attirer toute la bienveillance d'Asha, pourtant si indifférente au demeurant. Cette dernière se laissa aller à l'étreinte, ravie de revoir le géant coloré que le Monde Rouge semblait épargner. Elle posa délicatement son menton sur ses plumes vives en un mouvement élégant mais affectueux, dont peu pouvait se vanter. Elle le sentit trembler, et son cœur se serra de culpabilité, consciente qu'elle était responsable de ce trouble.

-Asha… Asha, mon Amie, j’ai cru devenir fou de votre absence…déclara le veilleur de la voix frémissante de l'enfant désorienté devant l'absence d'un de ses proches.

La belle Libre-Lune eut un délicat sourire, éloigné de son sourire de façade qu'elle affectionnait tant, tandis que Quetzalcoatl se reculait précautionneusement. Il la fixait de ses yeux bicolores, figé dans une expression d'extrême soulagement, agité par quelques mouvements de nervosité. Asha eut de la peine pour ce grand dadais au cœur d'or. Elle n'ignorait pas l'intense admiration et affection qu'il lui portait, et se sentit égoïste de ne pas lui voir porté de ses nouvelles tandis qu'elle se trouvait au chevet de Nachtgewalt, qui lui, était loin d'être aussi tendre à son égard.

-Je suis mortifiée de vous voir dans cet état, Quetzalcoatl, lui murmura-t-elle de sa voix mélodieuse. Puissiez-vous me pardonner mon absence...Je n'ai point d'excuses à vous fournir à ce sujet.

Elle disait la vérité, comme toujours, pour toujours. Mais cela ne rendait pas cette dernière moins crue ou moins dérangeante. Néanmoins, Quetzalcoatl poursuivait déjà, emporté dans son élan d'inquiétude et de soulagement :

-Vous êtes revenue… Où étiez-vous ? J’ai bien pensé vous avoir vu disparaître à jamais. Ou peut-être est-ce mal venu ? Je ne vous poserai plus de questions, tout ce qui m’importe est de vous voir en bonne santé, ma Dame, je vous ai cherchée si longtemps…

Asha eut un petit rire, comme à l'accoutumée, un rire élégant et doux. Elle fixa l'automnal derrière son voile, croisant son regard sans qu'il ne puisse en capter l'intensité.

-Votre inquiétude et votre politesse vous honore. Je suis certes une dame de bonne famille, mais votre courtoisie vous hisse à l'échelle des seigneurs, alors je vous en prie, ne cherchez pas à interrompre de si justes revendications de votre part. Mon absence était aussi sibylline qu'incongrue, je puis appréhender votre confusion.

Elle soupira, remettant en place son vif couvre-chef à l'aide de sa longue queue.

-Je ne puis m'attarder sur les détails, mais sachez que je me porte bien, bien que je souffre encore de douloureuses contusions aux côtes. Je dois encore aller consulter un guérisseur, mais là n'est pas le problème. Il se trouve que j'ai passé quelques temps aux côtés de...Mon ancien mentor.

Même si Asha ne mentait pas, elle ne put s'empêcher de marquer une hésitation, se demandant si mentionner Nachtgewalt était une bonne idée. Après tout, ce dernier risquait d'agiter davantage le géant automnal, et la Libre-Lune ne souhaitait pas le troubler plus qu'il ne l'était déjà. Elle choisit donc de rester évasive, comme elle en avait l'habitude, bien que cela lui coûte.

-Le corbeau était gravement blessé, et ne me voulait donc guère de mal, continua-t-elle. A vrai dire, puisque vous connaissez à présent l'existence de la Guilde, sachez juste que j'ai eu quelques affaires à régler la concernant. Je suis vraiment navrée des inquiétudes que cela a pu vous causer.

Elle hésita, puis posa une patte délicate sur l'aile du grand loup. La dame blanche trouvait sa situation très égoïste devant un être aussi dévoué et touchant que Quetzalcoatl, mais elle savait qu'elle ne pouvait s'attarder trop longtemps. Se languir sur ses torts ne l'aiderait en rien, et elle avait toujours su qu'elle n'était pas aussi altruiste qu'elle aurait aimé l'être.

-Vous avez grand coeur, mon bon. Je m'en veux de vous demander cela, mais je ne puis m'attarder à cette frontière trop longtemps. Pourriez-vous me conduire jusqu'à Daeron ? Nous pourrons continuer à discuter en chemin.



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Quetzalcoatl
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Jeu 19 Juil 2018 - 19:48

M’entends-tu ? Me vois-tu ? Y es-tu ?
Pv Asha <3 -et Dae jtm-


La voir vivante, en bonne santé, était en soi comme une bouffée d’air pur qui remplirait les poumons du Quetzal après des années passées à ne plus pouvoir les gonfler. Plus doux que la sensation du vent dans les plumes, plus doux que la chute des falaises de Sérégon, le bonheur simple d’avoir retrouvé la Dame blanche balayait toutes ses questions ; dès lors il ne s’offensa pas de l’absence de réponse concise. Il ne chercha pas même à forcer une quelconque bribe de confession de ces lèvres qu’il avait pensées inanimées depuis bien longtemps durant ses jours les plus sombres. Qu’importât qu’elle fût détentrice de secrets et de pans voilés de son histoire, tout ce que désirât le géant à cet instant était de la retrouver, elle et sa prestance, sa présence et son amitié. Le colosse ne l’interrompit pas, tout en respect et en retenue désormais. La surprise, l’euphorie étaient encore bien présentes, mais il ne désirait pas couper sa parole, pas même alors qu’elle abordait un sujet bien plus piquant à ses yeux.

-Si vous souffrez, ma Dame, voir un guérisseur devrait être la première des choses à faire. Il me serait douloureux de vous savoir nageant dans l’inconfort alors même qu’il est possible de le soulager !

C’était là tout ce sur quoi il avait reporté son attention. Si elle jugeait que rejoindre son mentor, le fameux, était ce qu’elle se devait de faire, dans ce cas il n’avait rien à y opposer. Il ne souhaitait pas s’attarder sur un passé fumeux, mais plutôt s’assurer que plus jamais pareil accident ne puisse trouver sa place avec son amie. A quoi bon être un géant, un aigle parmi les autres, s’il ne pouvait pas défendre un cygne ? Aucun intérêt et une plaie à vif dans sa poitrine. Il trépigna un instant, face au corbeau évoqué, cette garce emplumée qui n’avait semé que désolation et tristesse dans le cœur de tous. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’avait rejoint. Non, il avait beau chercher, il ne voyait pas en quoi un être si abject pouvait mériter la présence de si noble créature. Pourtant, il se contenta d’un sourire doux, et haussa les épaules lorsqu’une patte délicate effleura son aile.

Elle pouvait faire ce qu’elle voulait, réalisa-t-il avec un léger sursaut. La confiance du doux oiseau était acquise, et toute sa dévotion ne pouvait revenir qu’à une seule et unique personne qui ne soit pas son Alpha. Son Alpha… Daeron. Daeron et sa tristesse, ces voyages sans retour qu’il faisait à sa manière depuis qu’Asha avait disparu. Daeron, et sa panique lorsqu’elle s’était effacée à leurs yeux durant la bataille. Daeron, et Asha. Et Quetzal avait eu tellement de questions à poser, mais elles s’effaçaient une à une face au regard caché derrière le voile. Ce n’était plus de son ressort, mais son expression se fit si douloureusement affectueuse qu’il était évident que la clairvoyance n’était pas un manquement de son être.

-Il est évident, Asha, que je serais votre fidèle escorte au travers des Terres de notre Automne. Sachez que Daeron sera sûrement… Gratifié par votre présence,
et sur ces mots il se détourna, commençant à marcher, le pas étrangement léger pour une bête de sa taille : Je ne pouvais espérer meilleure nouvelle que votre retour, et j’ai le sentiment que nous serons amenés à rester ainsi, mon Amie, deux âmes jumelles voyageant ensemble.


Rien ne lui fit plus plaisir que de pouvoir lui parler, mais il ne chercha pas à prolonger le moment outre mesure. Il avait cet instinct, cette profonde impression que quelque chose de plus important attendait ailleurs. Il n’était que le messager, le passeur. Le navire réunissant des naufragés, et le pont reliant bien des mondes. Cela le contentait. L’enchantait même alors qu’il la regardait marcher, souple et gracieuse, près de son corps trop massif. Ils discutaient, un peu ; réfléchissaient beaucoup. La traversée du Monde ne serait pas bien longue, aussi étendit-il une aile tendre sur le chemin de sa Dame, et les plumes laissèrent filer une brise légère qui caressa les longues boucles claires de la louve.

-En réalité, Asha, j’ai espoir que nous en viendrons à cela. Le voyage et le partage, voyez-vous ? Je suis vraiment navré, cela doit sonner tellement égoïste. Mais alors que je vous pensais disparue, vous voilà de retour, il semblait pensif, fébrile à en voir la façon dont tressaillaient ses pattes : La Guilde, tout ce que vous défendiez, tout cela a disparu comme vous avez pu le faire. Affaiblie, perdue, désormais connue mais pourtant proche du carrefour qui décidera de son destin. En cela, ma Dame…

Il se tourna, avec précaution, et ses yeux encore humides se rivèrent dans ceux tout aussi vairons de la blanche, alors qu’il inclinait légèrement la tête, comme une montagne qui ployait, un chêne qui se serait fait abattre. De ses griffes, il creusait le sol, nerveux, craintif, mais jamais la lueur dans ses belles prunelles ne faiblit. La détermination. Et autre chose, de plus pur, de plus incandescent.

-Je n’aurais qu’une unique requête à vous soumettre. Partagez avec moi vos soucis, vos problèmes. Laissez-moi participer au retour que tous attendent. Permettez-moi d’être vos épaules et les pattes qui vous aideront à reconstruire tout un empire perdu. Je n’aimerais rien plus que d’être votre ami, votre soutien et votre fidèle. Asha, ma Dame, pourrais-je avoir l’honneur de vous demander d’être votre apprenti ? Peut-être n’en ai-je pas l’âge, mais mon cœur bat pour servir le vôtre, et votre cause a su trouver un écho en moi qui ne peut être dû au hasard. La voie des LibreLunes ne saurait disparaître, et j’aimerais pouvoir en arpenter les sentiers à vos côtés…

Et le grand oiseau resta par la suite silencieux, repliant son aile pour lui laisser le passage, lui cédant tout droit à la fuite, tout droit au refus, patient et espérant. Dans sa poitrine, son cœur battait fort, et il émanait de son être tout un mélange complexe de crainte et de volonté. Tout son futur reposait sur la Belle, mais jamais il ne fit pression sur elle. Jamais il ne chercha à la convaincre davantage, à lui forcer la patte. C’était là sa façon de fonctionner. La pureté de l’âme et du cœur quand bien même il désirât cela du fond de l’âme.

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Asha
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Jeu 21 Fév 2019 - 20:55





Quetzou











Dae

M'entends-tu ?
Me vois-tu ?
Y es-tu ?








Il était évident que Quetzalcoatl faisait passer la santé d'Asha avant ses propres préoccupations, ce qui attendrit cette dernière, bien qu'elle préférât balayer les protestations du grand veilleur d'un geste de la queue. La dame blanche n'avait pas de temps à perdre, elle ne souhaitait rester plus longtemps de celui que son cœur  réclamait avec si peu de discrétion, et dont elle s'évertuait pourtant à taire les cris. De plus, si Quetzalcoatl témoignait déjà d'une si forte inquiétude quant à l'absence d'Asha, alors il était fort à parier qu'il en était de même pour Daeron. Il était certes bien moins sentimentaliste en apparence, cela ne l'empêchait pas d'être tout aussi tendre que son veilleur, et peut-être même plus impulsif encore. Cela dit, Asha avait bien vu l'ardeur dont Quetzalcoatl était capable lorsque la vie de sa blanche amie était en danger, et elle ne pouvait - non, ne voulait - pas imaginer tout ce dont il pourrait s'affranchir pour elle.

"Il est bien difficile," songea-t-elle, "de porter sur ses épaules la dévotion d'un être à la si grande âme. Mais il doit être encore plus ardu d'espérer porter sur son dos la vie de l'être à qui l'on accorde une si grande estime. J'espère être à la hauteur d'une telle foi, car ni la noblesse de ma famille, ni l'élégance de Vérité qui porte mes pas, n'arrivent à la cheville d'un coeur empreint d'un si noble et si élégant sentiment."

Pendant que ces pensées barraient son front d'un trait soucieux, les deux amis avaient commencé à avancer. Quetzalcoatl avait témoigné d'une certaine hésitation, mais il n'avait rien perdu de son enthousiasme et de son soulagement, qui teintaient ses yeux vairons d'une flamme flamboyante aux couleurs de l'amitié. Même Asha, pourtant peu expressive, ne pouvait s'empêcher d'être ragaillardie par cette lumière tendre et pure qui illuminaient leur avancée, et un sourire sincère ornait ses babines d'ordinaire si froides.

- Il est évident, Asha,  s'était exclamé l'immense veilleur, que je serais votre fidèle escorte au travers des Terres de notre Automne. Sachez que Daeron sera sûrement… Gratifié par votre présence. Je ne pouvais espérer meilleure nouvelle que votre retour, et j’ai le sentiment que nous serons amenés à rester ainsi, mon Amie, deux âmes jumelles voyageant ensemble.

En entendant le nom de son bel éphèbe, Asha sentit une étrange sensation cerner sa poitrine, mais son pas resta sûr, ne trahissant nullement ce trouble si impur à une dame. Badinant quelques mots à son compagnon tandis qu'elle avançait, elle ne put empêcher son esprit de vagabonder, effleurant le roc qu'était son affection pour le colosse ailé, étreignant la pensée de revoir l'alpha aux yeux d'or, jetant des regards obliques à l'ombre décharnée qu'était Nachtgewalt. Trois loups qui portaient son existence en ces heures troubles, d'une manière pourtant très différente. Demain serait-il moins incertain qu'était Aujourd'hui ? Même si Daeron éprouvait ce que la belle dame blanche éprouvait elle-même, il restait un alpha, et elle une Libre-Lune, membre d'une Guilde s'attirant désormais la méfiance et l'espoir de tous les claniques. Non, demain serait décidément bien plus incertain. Mais pourtant, alors qu'Asha avançait de son pas gracile, elle se sentit déterminée, comme si le regard de pur confiance dont Quetzalcoatl la couvait prenait forme en son esprit.

Le colosse ailé semblait également pensif. Quand il prit la parole, une certaine appréhension teintait ses mots :

- En réalité, Asha, j’ai espoir que nous en viendrons à cela. Le voyage et le partage, voyez-vous ? Je suis vraiment navré, cela doit sonner tellement égoïste. Mais alors que je vous pensais disparue, vous voilà de retour. La Guilde, tout ce que vous défendiez, tout cela a disparu comme vous avez pu le faire. Affaiblie, perdue, désormais connue mais pourtant proche du carrefour qui décidera de son destin. En cela, ma Dame…

La justesse avec laquelle Quetzalcoatl éclairait les dernières pensées d'Asha la prit complètement de court. Elle se tourna vers lui dans une danse de boucle blanche, son voile noir dissimulant sa surprise. La lumière perçait l'épais feuillage des arbres mordorés pour venir parsemer le doux visage du titan automnal, donnant quelques éclats de douceur supplémentaire à ses grands yeux bleus et rouges.

- Je n’aurais qu’une unique requête à vous soumettre, continua-t-il d'un ton fébrile. Partagez avec moi vos soucis, vos problèmes. Laissez-moi participer au retour que tous attendent. Permettez-moi d’être vos épaules et les pattes qui vous aideront à reconstruire tout un empire perdu. Je n’aimerais rien plus que d’être votre ami, votre soutien et votre fidèle. Asha, ma Dame, pourrais-je avoir l’honneur de vous demander d’être votre apprenti ? Peut-être n’en ai-je pas l’âge, mais mon cœur bat pour servir le vôtre, et votre cause a su trouver un écho en moi qui ne peut être dû au hasard. La voie des LibreLunes ne saurait disparaître, et j’aimerais pouvoir en arpenter les sentiers à vos côtés…

Asha marqua un temps, s'arrêtant sur le sentier que l'aile de son ami découvrait pourtant pour elle dans une caresse de plumes colorées. Cette demande impromptue la stupéfiait. Être son apprenti ? Comment avait-elle pu ne pas y penser plus tôt ? Cela lui semblait, à présent, d'une telle évidence, comme si une trainée d'indices se rejoignaient enfin. Quetzalcoatl avait combattu pour elle, aux côtés de la Guilde. Il l'avait soutenu, il avait guerroyé, sans même qu'une once de haine ne vienne le saisir. Toujours dans l'altruisme, toujours dans la dévotion. Un être d'une telle candeur n'était pas fait pour la guerre, il était fait pour la paix, et maintenant que Nachtgewalt était vaincu, n'était-ce pas le retour au but premier de la Guilde ? N'était-ce pas venu le temps de recréer un monde où l'unité primerait ? Asha détourna le regard de son ami pour soustraire à sa vue ses babines soudainement serrées.

Quetzalcoatl. Libre-Lune. C'était d'une évidence si navrante qu'Asha se blâmait de ne pas y avoir songé plus tôt. Etait-elle égoïste au point de ne plus voir la Vérité là où elle trônait ? Il semblait pourtant qu'elle n'avait de cesse de s'entourer de loups aux esprits plus aimables que le sien : Neith et maintenant Quetzalcoatl...Mais le trouble de la dame blanche venait d'une toute autre pensée : si Quetzalcoatl devenait son apprenti, n'était-ce pas le soustraire aux soins de Daeron, le priver de la chaleur de l'Automne ?

-...Je vois, dit-elle finalement après une longue minute qui sembla durer une éternité.

Elle ramena son regard vers le colosse ailé qui attendait sa réponse. Se rendant compte que son changement d'expression et que son mutisme soudain devait profondément inquiéter une âme aussi innocente que celle du grand loup, elle retrouva son habituel sourire d'élégance et de courtoisie.

-Ne vous méprenez pas sur mon silence, reprit-elle d'un ton d'excuse. Je suis surprise par votre demande, mais je ne la trouve nullement illégitime. Au contraire, c'est son exactitude qui jette l'opprobre sur mon cœur. Je me couvre du voile de la vérité, mais je semble bien incapable de le percer.

Elle eut un petit rire suave.

-La Guilde ne peut qu'être grandie par l'arrivée d'un membre tel que vous, Quetzalcoatl. Et je ne peux qu'être flattée que vous m'offriez les flammes de votre vaillance et de votre dévotion avec une telle ferveur. Mais maintenant que la Guilde est révélée, je peux vous mettre en garde de suite sur l'étendu à laquelle vos mots vous engage. Autrefois, une amie à moi m'a soumis la même demande et il me semble juste que je vous répète ce que je lui avais alors exprimé.

La dame blanche s'approcha. Son ton et son expression était rassérénée, bien loin de son trouble précédent. Comment rester de marbre face à un concentré de lumière comme l'était l'immense veilleur ? Asha n'avait peut-être pas son altruisme, elle n'en restait pas moins fidèle à son amitié et à sa vérité.

-Vous êtes mon ami, Quetzalcoatl. Cela signifie donc que vous n'avez rien à me prouver et nulle raison de vous enchainer à moi. Nous savons tous les deux que votre affection à mon égard, réciproque à bien des égards, ne connait ni frontière ni obstacle. Aussi laissez-moi vous poser cette simple question : pouvez-vous me faire le serment, avec toute l'honnêteté qui vous sied si bien, que vous accepteriez de faire passer la Guilde avant moi ? La paix avant l'amour ? Etes-vous prêt  à quitter l'Automne pour une vie d'errance à mes côtés ?

Asha posa une patte douce sur celle de son grand ami, l'observant à travers son fin voile. Ce simple geste révélait une affection sincère pour un être aussi peu démonstratif que la dame l'était.

-Je ne puis vous mentir, vous le savez, alors je vous dirai ceci : moi-même n'ait jamais sincèrement consenti à ces sacrifices. Mais je ne suis pas une aussi haute âme que vous l'êtes, et si vous devenez mon apprenti, ce serait avec un honneur princier que je vous rendrai meilleur que je n'ai jamais été. En cette période de trouble, votre présence pour la Guilde et à mes côtés ne peut qu'être bénéfique pour effacer l'aura dévastatrice de Nachtgewalt...

Du bout des lèvres, elle ajouta alors :

-...Qui ne s'était lui-même jamais rendu compte à quel point ces sacrifices étaient exigeants.


(c) Mychat/Ondolindë sur Four Seasons
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