Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
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Et si le corbeau était fait comme un rat ? [Nacht et Herrade]
Nachtgewalt
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Sam 12 Mai 2018 - 12:50


Fait comme un rat ?


Le vieux navire échoué avait une odeur de moisissure ainsi que d'algues sèches forte déplaisante. L'obscurité y était totale malgré le soleil qui l'encerclait à l'extérieur, mais l'humidité y était absolument omniprésente, poisseuse, horrible pour le plumage de Nachtgewalt. Ce dernier ne parvenait pas à dormir tant il détestait sentir les gouttes tomber sur son plumage, lui donnant de nombreux frissons. Il n'était pas guérisseur, mais il n'était pas certains que c'était bon pour ses blessures en train de cicatriser. Mais bon, Nacht n'était pas vraiment en état de se plaindre : trouver un abri aussi sombre sur une plage tenait du miracle, d'autant que la marée qui venait souvent envahir les cales du navire tenait à distance les loups les plus aventureux.

Soupirant, Nacht changea de position, éloignant de lui un coquillage spiralé. Sur le pont supérieur piaillaient de nombreux oiseaux, probablement peu enchantés de la présence d'un prédateur aussi proche. Mais le noiraud n'était pas capable de les chasser, même s'il avait faim. La proie que lui avait ramenée Viehrs récemment n'était pas très consistante, ce n'était qu'une simple mouette tuée sur le rivage. Nacht se demanda ce que faisait actuellement le printanier, étant donné qu'il avait refusé de l'accompagner dans un endroit aussi "sinistre que déplaisant", d'après ses mots. Cela avait donné lieu à une longue dispute où Nacht lui avait rappelé qu'il était la dernière chose qui le protégeait de Seira, avant que Viehrs lui rappelle à son tour que de jour, il n'était pas capable de se protéger lui-même. Une dispute ordinaire pour ce faux couple d'exilés.

Les bruits réguliers de la mer qui se rapprochait de plus en plus de la coque commencèrent à nouveau à bercer Nacht, qui se blottit en boule, repliant sa queue sur ses yeux. Sa cicatrice à l'épaule le tançait douloureusement, chose devenue habituelle depuis sa rencontre avec Daenarys. Le démon noir sourit, les yeux fermés, en imaginant la surprise de l'alpha printanière en voyant la dague de la mercenaire plantée entre ses deux côtes. Quel plaisir il aurait à y assister...Mais il avait d'autres chats à fouetter, le plus gros d'entre eux étant sa survie elle-même.

Le sommeil vint lentement s'emparer du noiraud, sous ces douces pensées venues égayer ces ennuis actuels, et il s'endormit enfin.


L'obscurité était si épaisse que je ne distinguais rien d'autre, à présent, que la silhouette de Ladh devant moi, éclairé par la lune seule. Je le sentais hésitant, tandis qu'il prenait parfois un embranchement qui ne me semblait en rien différent du précédent emprunté. Mais il ne ralentissait pas. Il savait qu'il ne pouvait pas se le permettre.

Ende ne reprenait pas la parole. Parfois, il se faisait si discret que je devais me retourner pour vérifier qu'il nous suivait bien. Dissimulé dans son pelage, je ne distinguais de lui que ses deux yeux au milieu de son visage, emplis de fatigue et de ressentiments. Pourtant, moi, je ne perdais pas confiance malgré le froid qui engourdissait mes pattes, ou l'extrême lassitude qui me faisait fermer les yeux parfois. C'était cette même confiance qui me maintenait éveillé, malgré l'heure tardive, et qui m'empêchait de ne pas penser à la raison ou aux conséquences de notre départ. Malgré tout, dès que je fermais les yeux, je voyais le visage de Mère, et je m'efforçais de les rouvrir immédiatement.

Fort heureusement, je n'eus pas à m'en préoccuper trop longtemps, et je ressentis un immense soulagement quand je vis Ladh s'immobiliser et déclarer simplement :

-On est arrivé.

Je relevai les yeux et aperçus une petite cabane devant nous, juste assez grande pour héberger un groupe de notre taille. Ende se porta à ma hauteur, observant les lieux sans rien dire, mais il ne perdit pas sa moue inquiète et méfiante.

J'entendis Mealladh glousser, et je me tournai vers lui. Il souriait, un sourire victorieux et fier.

-On est arrivé ! répéta-t-il avec plus d'entrain. Ah ! La vieille serait surprise, hein ?


Nacht ouvrit brusquement les yeux, se réveillant dans un sursaut. Il avait été tiré de son sommeil par un bruit dont il ne se rappelait pas, mais il restait aux aguets. Dans l'obscurité du pont inférieur où il se trouvait, seuls ses deux yeux blancs étaient distinguables.

Il entendit des bruits légers, venant du dessus, mais il se rendit compte que ce n'était pas cela qui l'avait réveillé. Ce n'était pas un bruit.

C'était le silence provoqué par le départ des oiseaux.

Nachtgewalt était à présent certain que quelqu'un était sur le navire, mais l'odeur de la mer et de la moisissure l'empêchait de déterminer son allégeance. En tout cas il était certain que ce n'était pas Viehrs. Et le nombre de ses alliés se comptaient sur les griffes d'une patte.

Nacht jura en allemand, et se recroquevilla dans l'obscurité, derrière les quelques tonneaux éventrés où il se trouvait. Le navire était grand et sombre ; avec un peu de chance, l'étranger ne le trouverait pas.

Il n'était pas en état d'affronter qui que ce soit.




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Mer 16 Mai 2018 - 14:57

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La chasse était rouverte. Ces derniers temps, le bourreau printanier se faisait discret, disparaissant plusieurs jours d'affilée, faussant compagnie aux rares loups croisés sur son chemin, mais ne restant pas sans rien faire pour autant... Non, la verte avait retrouvé la piste de sa cible, et tâchait de l'exploiter au mieux tout en restant discrète. Elle explorait plusieurs recoins du territoire estival, silencieuse, agissant de nuit et avec parcimonie, ne souhaitant pas gâcher la surprise en se dévoilant trop tôt... Ainsi, voilà où se terraient le noir corbeau et son chien fidèle. Peut-être le froid du printemps hivernal les avait chassés de leur repère, ou bien c'était un choix stratégique de se réfugier ici, où on ne les y attendrait pas après les derniers méfaits de Gauner...

Quoi qu'il en soit, elle se rapprochait d'eux, elle le sentait. Les traces se faisaient plus fraîches, leur présence plus palpable... Nul doute que d'ici quelques jours, elle pourrait enfin remettre la patte sur Viehrs, et appliquer la sentence comme il se devait. Enfin ! L'idée la démangeait depuis un moment, surtout après leur dernière entrevue. Elle en gardait encore une belle cicatrice, et malgré la convalescence, avait continué à s'entraîner pour gagner en force et compenser cette faiblesse passagère. Elle avait ainsi adapté sa technique de combat pour ne pas être gênée outre mesure... Bref, elle était totalement prête à en découdre une nouvelle fois.

Herrade avait passé la nuit planquée dans les broussailles du littoral, épiant les moindres mouvements. Elle se sentait proche du but, et cette idée l'avait maintenue éveillée quasiment toute la nuit. Mais rien n'était venu perturber sa paisible surveillance, aussi s'était-elle octroyé quelques heures de sommeil juste avant l'aube - et même un peu après. Elle avait passé le matin suivant à longer la plage, s'aventurant quelques fois sur le sable, mais restant hors de vue la plupart du temps - la couleur de son pelage était plutôt aidante, pour le coup. Le soleil de printemps était maintenant haut dans le ciel, et le voir rayonner ainsi mettait la jeune louve dans une forme éblouissante, en plus d'un moral d'acier, tel qu'en avait pas eu depuis longtemps - surtout après sa rencontre avec un vieux ronchon sorti de la poussière des ans.

Alors qu'elle parcourait les environs, la silhouette d'une grosse carcasse au loin attira l'attention de la printanière, qui se demandait comment un animal d'une telle taille avait pu s'échouer jusqu'ici. Curieuse, elle décida d'aller inspecter tout ça, restant à couvert le plus longtemps possible. De très nombreux oiseaux recouvraient le cadavre, qui en fait, n'en était pas vraiment un, réalisa-t-elle plus tard... Un vieux machin tout rouillé oui, voilà à quoi ça ressemblait. Un espiègle sourire aux babines, Herrade décida de le baptiser "L'Aveugle déchu", et cette idée lui plut beaucoup. A tel point qu'elle eut fortement envie d'aller l'explorer, histoire de voir tout ça de plus près. Qui sait, ça pouvait faire une cachette idéale en plus, déjà qu'il n'y avait pas beaucoup de passage...

Souple et silencieuse, le bourreau trotta jusqu'aux abords de l'épave, sans la quitter des yeux. Fascinant, c'était un gros morceau ! En deux bonds agiles, elle trouva un chemin jusqu'à une surface plane et en hauteur, d'où elle regarda les environs. Surpris par son arrivée, les piafs qui s'y trouvaient - maculant quasiment toute la surface de leurs déjections, berk - s'envolèrent à grands renforts de cris et battements d'ailes. Hm, pas très discret, mais tant pis. Côté discrétion, elle avait bien d'autres alliées...

Faisant quelques pas, la jeune regarda autour d'elle, attentive aux moindres détails. Elle s'arrêta et marmonna quelque chose d'incompréhensible, mirant et guettant au niveau du sol, l'oreille tendue. Rien... Pas étonnant, elle se trouvait sur une carcasse de fer au milieu du sable, normal qu'il n'y ait pas d'araignées. Les locaux devaient plutôt être de type crabes ou crustacés... Pour la forme plus qu'autre chose, Herrade réemploya la langue arachnide, invoquant quelques unes de ses amies les plus rapides et adroites. Surgissant de sa coiffure, trois spécimens se glissèrent jusqu'au sol, puis s'infiltrèrent dans les crevasses de la soute, partant en quête d'indices d'un passage quelconque - ou d'une présence, qui sait. Comme ça, il n'y avait pas à se creuser pour trouver un chemin vers les étages inférieurs, et la fière printanière pouvait explorer le pont tranquillement.

Ce qu'elle fit, posant ses pattes avec délicatesse sur les planchers usés pour ne pas risquer de passer au-travers, se promenant entre les mats et dans les cabines quasiment effondrées. Un peu sinistre, mais définitivement sympa, comme endroit.
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Sam 26 Mai 2018 - 16:29


Fait comme un rat ?


Nachtgewalt entendit finalement de légers bruits de bas, venant dans sa direction. L'ombre d'une silhouette se distingua alors, en contraste avec la fine lumière venant du pont supérieur. Nacht gronda en silence, mais resta immobile au fond de sa cale, conscient que tant qu'il ne bougeait pas, il ne pouvait pas être repéré. Il ignorait qui était cette silhouette, et si même elle était à sa recherche, mais il savait qu'il fallait une sacrée vision nocturne pour être capable de détecter un loup au pelage aussi noir que le sien dans les ténèbres. En revanche, conscient que ses yeux pouvaient capter quelques éclats de lumière, il ferma les paupières et se laissa aller à l'obscurité.

Les craquements du bois humide sous les pattes de l'étranger l'informaient sur sa position de manière assez peu précise, mais suffisante pour le maintenir en alerte. De toute manière, Nacht n'avait pas grand chose à faire : la seule entrée était bouchée par l'étranger, et il n'avait pas ses pouvoirs pour le protéger ; pire que tout, il était affaibli par la simple pensée du soleil qui brillait à l'extérieur.

Le démon noir était fait comme un rat.

Nacht remua légèrement, ses griffes pénétrant le bois gonflé par l'humidité, et il eut un imperceptible mouvement de recul. Quelque chose happa une partie de son pelage, et en tâtonnant en silence, il sentit une ouverture derrière lui. Par vraiment une sortie, plus une fissure élargie par le temps, mais suffisamment grande pour qu'en écartant légèrement le bois, Nacht puisse s'y engouffrer. Cette idée illumina l'esprit du noiraud, le remplissant d'un léger espoir tandis qu'il y voyait déjà une échappatoire. Alors, se mouvant dans les ténèbres, il entreprit de s'engouffrer dans la fissure, vers une autre partie du navire. Malheureusement, tandis qu'il tentant d'écarter le bois le plus délicatement possible de ses serres imposantes, les planches grincèrent à l'unisson, protestant contre ce traitement infâme. Nacht jura intérieurement, et renforça son effort, avant de finalement pénétrer la fissure et se retrouver dans une pièce, close, donc il ne distinguait pas grand chose à cause de l'humidité. Une lucarne, sur le côté, laissait entrer une lumière très pâle en une infime rayon, tant son carreau épais avait été grisé par la poussière et les algues. Nachtgewalt avança légèrement, sentant sous ses pattes un sol vaseux, que l'odeur de pourriture confirmait. Sachant pertinemment que le bruit de sa venue n'avait pas pu échapper à l'intrus, il s'avança vers le fond de la salle, manquant de rentrer dans un meuble renversé. Il n'y avait pas vraiment de cachette ici. Si l'intrus trouvait la fissure, il ne pouvait plus cette fois s'échapper.

Inquiet, Nacht contourna le meuble et vint se placer derrière. Il saisit un peu de vase, et entreprit de s'en recouvrir pour dissimuler son odeur. Puis, toujours aussi silencieusement, il se dissimula derrière le meuble.

Si il était trouvé, cette fois, il n'avait nulle part où aller. Cette pensée l'angoissait, mais en un sens, il se sentait résigné. Il était trop las pour faire preuve d'une quelconque combativité. Il envisagea d'appeler Viehrs à l'aide de son collier, mais il savait que de jour, la communication était défectueuse. Alors, cynique, le démon noir ricana, imaginant la stupéfaction de quiconque le trouverait, lui, l'ennemi public numéro 1.

"J'espère seulement qu'il me reconnaitra..." songea-t-il en s'affaissant, le regard dur. "Je n'ai pas provoqué une guerre pour ensuite ne même pas être reconnu !"

Il était fatigué de se caché. Il rêvait de sortir à nouveau au grand jour, avec de nouveaux plans plus terribles encore, de nouvelles promesses meurtrières. Mais figurativement comme littéralement, cela lui était actuellement impossible.


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Lun 28 Mai 2018 - 15:11

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Alors qu'elle revenait de sa courte exploration vers son point de départ, Herrade s'immobilisa, dardant ses prunelles bicolores vers le plancher pourri. Quelque chose venait de grincer en-dessous. Et ça ne ressemblait pas aux autres bruits que ce rafiot moisi provoquait, le bois dont il était constitué travaillant face à l'humidité de la mer et la chaleur du soleil, produisant des petits grincements à intervalles réguliers. Non, là c'était soudain, et plus fort...

Plusieurs possibilités s'offraient à elle. Elle avait peut-être affaire à un animal pris au piège et effrayé par sa venue... Mais en ce cas, s'il s'agissait de n'importe quel gibier ou bestiole stupide, il aurait fui dès son arrivée, en créant plus de raffut. Ce bruit-là était plus subtil... Comme si l'occupant de cette cachette de fortune, qu'elle avait dérangé, tentait subrepticement de fuir.

Le bourreau exigea un rapport immédiat de ses fidèles araignées, et l'une d'elle sortit peu de temps après d'entre deux planches, grimpant sur la jeune louve jusqu'à atteindre son oreille. Visuellement parlant, il ne fallait en général pas compter sur ces insectes pour des informations précises, mais cette fois-ci, il y avait quand même quelques détails intéressants ; quelque chose avait bougé en bas, s'était enfoncé plus loin dans le bateau. Voilà qui tentait fortement la printanière, et hochant la tête, elle se mit en quête d'une voie vers la cale.

Le passage ne fut pas difficile à débusquer, et rapidement, la verte se trouva dans le petit recoin précédemment occupé. Diable, qui pouvait donc se contenter d'un tel bouge ? Sûrement quelqu'un qui avait bien besoin d'une cachette tranquille et à l'abri des regards... Et en ce moment, Four Seasons ne manquait pas de suspects. Bien que la perspective de coffrer l'ennemi numéro un excitait le bourreau, nul sourire ne vint étirer ses babines : rien n'était fait, et avec le boulot, on ne plaisantait pas.

La belle avisa la fissure par laquelle avait filé son adversaire, et lorsqu'elle se glissa dedans, son museau fut d'abord agressé par la forte odeur de vase. Difficile de mettre un nom sur une pareille odeur, l'identification se ferait autrement. Les grandes oreilles de la verte s'orientèrent en tous sens, et ne détectant aucun danger immédiat, la printanière pénétra dans la nouvelle pièce.

- Je me permets d'entrer.

Le son de sa voix sonnait étrangement, dans les entrailles du bateau, comme étouffé par le bois et toutes ces algues qui devaient pulluler dans l'obscurité. D'ailleurs, celle-ci gênait la demoiselle, qui plissa les yeux en direction du plafond, puis vers ses pattes, où elle distinguait un magma de bouillasse verdâtre, à peine éclairé par un hublot.

- Ça manque un peu de lumière, par ici.

Avec une bonne dose de concentration pour pallier la faible visibilité, Herrade fit jaillir du sol vers le plafond un filet épais, qui vint se coller aux planches dans un clapotis sec et plutôt repoussant. Se saisissant de sa création, elle tira d'un bon coup pour faire céder le bois et ménager une ouverture, amenant un peu plus de clarté dans la pièce, mais elle n'était pas encore satisfaite. Avisant la zone autour d'elle, dans laquelle n'apparaissait pas l'ennemi, elle se permit de réitérer l'opération pour atteindre le pont supérieur, qui laissait déjà filtrer quelques rais de lumière. Avec plus de simplicité, le bourreau envoya son filet agripper les planches usées, tira à nouveau : plusieurs morceaux de bois dégringolèrent jusqu'en bas, laissant entrer un puits de lumière au cœur de la coque.

Cette fois, la luminosité était tout à fait confortable, la verte pouvait faire un examen précis des lieux. La pièce n'était pas bien grande et quelques vieux équipements s'y trouvaient toujours, livrés aux temps et aux éléments - des meubles, pour la plupart. Évidemment, pas de trace du fugitif, mais ce n'était qu'une question de temps. Droite sur ses pattes musclées, les yeux brillants dans la semi-pénombre, non loin de la source de lumière, Herrade attendait, patiente. De sa position, elle bloquait a priori toute issue de retraite, et son décalage avec le puits de jour lui permettait de voir sans qu'elle soit éblouie ou que sa vision soit faussée. Elle était prête.

- Je peux m'atteler à faire tomber toute la pièce, mais je préférerais que tu sortes de ta cachette avant.

Sur le qui-vive, le bourreau attendit ; qui aurait l'honneur de se voir captif du Printemps avant le soir ?
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Nachtgewalt
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Ven 8 Juin 2018 - 21:15


Fait comme un rat ?


Malgré toutes ses précautions, Nacht n'avait pu maintenir l'étranger éloigné de lui. Sa cachette fut vite découverte, et il entendit le grattement des griffes du loup sur le bois de la sortie qu'il s'était aménagé. Sa respiration se fit cisaillante.

- Je me permets d'entrer, lâcha l'intrus, dont la voix féminine étrangement familière à Nacht dévoila son sexe aussi bien que sa détermination.

Le démon noir retint de justesse un ricanement à la fois moqueur et nerveux. Cette fois, il n'y avait pas d'ambiguité : la louve savait qu'il était là.

"Mais entre donc, Insekt. Ce n'est pas comme si je pouvais te retenir..." songea-t-il avec une lueur indéchiffrable dans le regard. Il restait immobile dans l'obscurité, conscient que cette dernière consistait en son dernier rempart.

-Ça manque un peu de lumière, par ici, ajouta alors l'autre, comme en écho, tandis qu'elle pénétrait les lieux.

Avant que Nacht ne puisse réagir - et de toute façon, cela n'aurait servi à rien - il y eut un craquement, puis deux, puis trois, et de nombreuses planches s'écroulèrent lourdement au sol, remuant la vase en une odeur infecte. De minces rayons de soleil vinrent d'abord timidement éclairer la pièce, avant de briller d'un éclat vif éclairant la salle de manière plus que correct. Devant cette irruption solaire, Nacht ne put contenir un sifflement de douleur, et il se terra sous le meuble, sentant la morsure du soleil sur son pelage. Son regard lunaire cilla devant cette luminosité nouvelle, tandis qu'il cherchait une échappatoire. La brûlure familière du jour sur son échine le fit frissonner. S'il était à l'abri pour l'instant, il n'allait guère le rester longtemps : non seulement il était à deux doigts d'être découvert, mais il était également soumis à son vieil ennemi, le Soleil. Les jeux étaient faits.

L'étrangère continua posément :

- Je peux m'atteler à faire tomber toute la pièce, mais je préférerais que tu sortes de ta cachette avant.

-Inutile ! s'écria vivement Nacht, dissimulant mal la souffrance de sa voix criarde, dont le sarcasme coutumier n'était pas pleinement effacé.

S'efforçant à rester dans ce qu'il restait d'ombre de la pièce, il se releva, rampant hors de sa cachette. La vase collait encore à ses plumes, aussi s'ébroua-t-il vivement. Les deux miroirs qui lui servaient d'yeux se posèrent alors sur son interlocutrice, et il la reconnut sur le champs. Ce pelage verdatre, ces motifs arachnéens, ce regard perçant...

C'était la bourreau du Printemps, le fidèle chien-chien de Seira.

Merveilleux.

Les yeux de Nacht s'écarquillèrent quelques instants sous la consternation tandis qu'il s'accolait contre le mur, à l'abri de la lumière. Puis une expression indéchiffrable circula sur son vilain minois, mélange de résignation, d'agacement, et de cynisme.

-Ach so. Me voilà bien loti ! gloussa-t-il amèrement.

Il inclina la tête en la fixant. Il n'avait pas son habituel sourire sarcastique, trop en difficulté pour se le permettre, mais cela n'empêchait pas son regard de rayonner de son habituelle ironie. Le noiraud réfléchissait à toute allure. Après tout, s'il était extrêmement affaibli de jour, en plus de payer le contrecoup de ses blessures, ce cher bourreau n'en savait rien. Pour elle, il restait le monstre surpuissant qui avait brûlé son alpha d'un simple voeu.

Du moins c'était à espérer.

-Mes félicitations ! finit-il par s'exclamer avec plus d'entrain. Tu m'as trouvé, c'est bien. Maintenant, dis-moi : dois-je te tuer sur le champs ou dois-je d'abord écouter tes vaines paroles ?

Autant de mensonge dans une phrase, comme cela était charmant, même de la part de Nachtgewalt ! Mais ce dernier était aussi excellent manipulateur qu'il était un grand lâche. Et il jouait ici ses dernières cartes.

Et il était temps de faire tapis.




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Herrade
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Mer 13 Juin 2018 - 11:08

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Avant même que le fugitif ne s'extirpe de sa cachette ou ne parle, l'étrange sifflement de douleur qu'il poussa donna au bourreau la réponse attendue sur son identité. Elle avait donc touché le gros lot, bingo ! Mais il était bien trop tôt pour crier victoire, l'autre s'était certes dévoilé et se trouvait captif, mais il n'en restait pas moins dangereux. Herrade ignorait quel était son état de santé ou sa forme générale, et savait que cet esprit retors pouvait déceler bien des surprises... Des surprises désagréables, pour la grande majorité.

La printanière plissa les yeux en surveillant l'ennemi sortir de derrière son meuble ; il semblait souffrir au contact de la lumière du soleil, si elle en croyait sa réaction rapide et le ton de sa voix nasillarde - et c'était en quelque sorte confirmé par la distance qu'il tâchait de maintenir avec le puits de lumière, se rencognant contre la paroi vermoulue du bateau. Intéressant. Il allait sûrement adorer les prochaines heures en sa compagnie.

Le corbeau ne se départit pas de son manège, jouant l'assurance et les menaces, et tandis qu'il gloussait et sifflait à son encontre, Herrade le regardait, impassible. Elle détaillait ses grands yeux vides, son visage déformé par le bec, aux multiples expressions grimaçantes, son pelage souillé de vase... Il ne semblait pas menaçant à l'ancienne soldate, mais prétendait largement le contraire avec ses habituelles moqueries, bravache.

Un fin sourire releva les babines du bourreau, qui resta immobile, laissant planer un silence après la question effrontée du corbeau.

- Je ne suis pas venue parler. Un pas assuré en direction de l'ennemi, se rapprochant de la lumière sans la traverser. Je viens mettre fin à ton règne.

Elle avait déjà décidé de ne pas le tuer sur-le-champ, mais de le faire prisonnier ; cependant, elle appréciait le doute que pouvaient laisser planer ses paroles. Elle n'avait guère envie de jouer aux devinettes avec le corbeau, aussi décida-t-elle de passer à l'offensive sans attendre. Les mots du triste sire étaient sûrement son arme la plus terrible actuellement, elle avait donc grand-hâte de lui clouer le bec.

Profitant de sa vision rapprochée de l'ennemi, Herrade fixa vivement le sol, faisant surgir un filet épais et poisseux de vase ; elle ne pourrait guère obtenir quelque chose de solide de cette matière sans s'épuiser, mais pour immobiliser son adversaire, ça pourrait faire l'affaire momentanément. Les algues rendaient son ouvrage particulièrement collant...

Le tout fut réalisé promptement et envoyé tout aussi rapidement vers Nachtgewalt, dans le but de l'aveugler et sceller son bec maudit ; la surface importante du filet était également destinée à s'accrocher à ses pattes et ses plumes, rendant des mouvements rapides pénibles et possiblement douloureux lorsque le tout aurait séché et tirerait pelage et plumes de concert.

La verte ignorait quelles étaient les capacités d'esquive du corbeau, mais s'il était pleinement conscient de la problématique de sa situation, le plus intelligent pour lui était bien de ne pas lutter. Dans cette espace confiné et avec toute la matière première dont disposait le bourreau, il risquait bien de finir totalement englué avant même d'avoir fait deux pas vers la sortie...
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Outa-Ranos
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Le membre 'Herrade' a effectué l'action suivante : Lancé de dés


'Dé de Combats' :
Et si le corbeau était fait comme un rat ? [Nacht et Herrade] SwordAxe-icon
Résultat :
Et si le corbeau était fait comme un rat ? [Nacht et Herrade] Q33i
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Jeu 21 Juin 2018 - 19:31


Fait comme un rat ?


Herrade n'avait pas l'air impressionnée par la palabre du corbeau. Peut-être était-elle juste arrogante, ou peut-être un quelconque "spider-sens" lui murmurait la vérité sur la situation de Nachtgewalt, mais elle se contenta de quelques mots brefs avant d'attaquer le noiraud, sans autre forme de procès. Ce dernier, stupéfait, observa sans bouger la toile épaisse et poisseuse venir lui clouer le bec et lui entraver les membres. Pour une raison obscure, il ne chercha pas à esquiver. Peut-être était-ce la faiblesse procurée par le soleil, ou peut-être était-ce par simple bon sens, seul Outa-Ranos le savait. Mais Nacht ne bougea pas. Il eut juste la décence de se maintenir debout, malgré le poids du filet.

L'odeur de vase gicla à ses narines, tandis que la vase pestilentielle venait poisser sa gueule, encore figée dans un sourire dont il ne se départissait pas. Son arrogance était la seule chose qui le maintenait en vie, il le savait : une marque de faiblesse, et il risquait de tout perdre. De toute façon, sa lâcheté ne lui serait d'aucun secours dans la situation présente, sa réputation de monstre le précédant. Il était à la merci d'Herrade.

Nacht soupira très profondément. Il baissa les yeux vers ses pattes, puis les releva vers Herrade. Etre entravé le gênait moins que d'être forcé de se taire, lui qui aimait tant s'entendre parler. Sans sa magnifique voix, il ne pouvait ni menacer, ni parlementer, ni rien du tout. De toute façon, qu'aurait-il dit qui aurait convaincu la printanière ? Le seul atout de Nacht, dans ce jeu, était le fait que nul ne connaissait ses pouvoirs et comment ils fonctionnaient. Ils allaient vite apprendre sa faiblesse diurne, mais ils ignoraient que la nuit allait lui rendre ses pouvoirs. Peut-être penseraient-ils que la guerre avait juste affaiblie le corbeau ? C'était sur cela qu'il comptait : le bourreau pouvait le conduire jusqu'à Seira, cela ne faisait aucune différence tant qu'il survivait jusqu'à la nuit. Dès lors, il pourrait tous les empaler. Ou s'enfuir. Ou les deux. Ou n'importe quoi que ses pouvoirs diminués lui permettraient.

Mais il allait en réchapper, tant qu'il n'était pas tué pendant la journée.

C'est pourquoi il se contenta de fixer Herrade sans rien faire, son sourire se devinant légèrement sous la toile. Pourtant, il n'avait jamais été aussi tendu.

Pas depuis la mort de Wald.




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Herrade
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Herrade
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Ven 22 Juin 2018 - 12:18

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La chute fut bien plus rapide que prévu, mais Herrade n'aurait su dire si elle trouvait cette fin satisfaisante ou décevante. Une part d'elle - la fière combattante - aurait aimé se livrer à un combat étroit avec le corbeau, histoire de tester ses compétences sur l'ennemi numéro un de Four Seasons... Après tout le remue-ménage qu'il avait créé, les dégâts causés à Kérès ou Seira, le bourreau s'attendait à mieux.

Sa méfiance n'en fut que plus forte envers la noire créature. Etait-ce une feinte, une diversion ? Ou capitulait-il vraiment ? Après tant d'efforts pour se cacher, pourquoi cette décision ? Ou n'avait-il finalement pas les moyens de riposter, sa puissance n'étant qu'un vaste écran de fumée ? Non, elle avait bien vu les flammes attaquer son Alpha. Il y avait donc une embrouille là-dessous.

Mais elle se ferait un plaisir d'en apprendre plus sur son odieux captif une fois qu'ils seraient rentrés. Fixant le corbeau grimaçant d'un air sérieux, la verte s'approcha de lui à pas mesurés ; son regard bicolore ne se détourna qu'un court instant, le temps d'assécher la liane qui reliait le filet pour un confort optimisé en bouche. Saisissant sa toile entre ses crocs, elle intima d'un signe de tête au prisonnier de se mettre en route - vérifiant au passage que ses liens de vase lui permettaient de marcher sans trop lui laisser d'amplitude.

- Le Printemps sera ravi de ta visite, Nachtgewalt.

Une petite pique tandis qu'elle lui cédait le passage, ne quittant pas son invité des yeux. Elle commençait à peine à réaliser l'ampleur de sa capture, et les conséquences pour son clan ; elle sentait son cœur battre d'excitation et une folle envie de courir jusqu'aux terres printanières pour exposer son trophée de chasse, mais musela rapidement son enthousiasme. Elle devait garder la tête froide, et le silence qu'elle comptait instaurer entre eux tout le long du trajet l'y aiderait grandement.
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