Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Les recherches avec les volontaires de mon Clan ayant bien avancé et nos estomacs étant bien affamés, nous eûmes chacun l'autorisation d'aller chasser à manger.
Je débusquai la piste d'un lièvre assez fraîche - il serait d'après moi passé il y a quelques minutes à peu près. Je le suis à la trace au sens propre et figuré, silencieuse comme une chouette en plein vol. Seul les gargouillements de mon estomac à certains moments risquaient de me trahir.

Lorsque enfin j'aperçus le bout de la queue touffue de la proie, je me mis en position de chasse. J'avançais tout doucement et retenais mon souffle. Mes yeux brillaient d'un éclat farouche de faim et une lueur dangereuse venait mettre son grain de sel dans mon aura de chasseuse ultra puissante de la mort qui tue de l'Automne.
Et soudain, ma patte rencontra une brindille fine qui ne trouva pas mieux que de craquer. CRAC!!!!
Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi un truc si petit fait autant de bruit franchement? Mince faut que je fasse gaffe! Le lièvre s'est redressé, les oreilles tendues et bougeant dans toutes les directions. Sa poitrine se levait rapidement, et sa truffe s'agitait ridiculement.
Je crois bien que je suis repérée.

Je n'hésitai pas une seconde et bondit. Le lièvre détala, et ainsi débuta une course poursuite entre les arbres et les buissons d'une pente trop raide à mon goût.
Le lapin sauvage filait, filait et filait et moi je le poursuivais, poursuivais et poursuivais. Telles sont les lois de la nature. Qui chasse mange. Qui chasse pas se fait manger.

Et bien sûr, au moment où mes croc auraient pu attraper mon repas à tendance fugitive, celui-ci même disparut dans un trou que je n'avais pas remarqué. Surprise, je me déconcentrai, et ma patte rencontra ce même trou, me faisant trébucher aussi efficacement qu'une racine. Zut.
Je fis un petit vol plané et atterris......... sur une masse blanche et poilue d'à peu près mon gabarit.
Ah, vous pensez que ça s'arrête là? Vous rigolez, mme Poisse est trop contente de s'amuser avec moi franchement!
Car s'ensuivit un roulé-boulé de deux boules de poils jusqu'en bas d'une autre pente qui suivait la même ligne que la première. Faut dire aussi que le sentier était étroit.
Je vous cite les différentes onomatopées de cet instant:

OUTCH AÏE BOUM BAM BIM SDASH VRRRLAN BOUNG GANG et PAF!!!!!!!!!!

Heureusement pour moi, j'atterris sur le loup que j'avais percuté, ce qui amortit ma chute. Malheureusement pour lui, et bien c'est que je pèse pas aussi léger qu'un louveteau.
Sonnée, je restais un moment écrasée sur lui.
Puis, je crus reconnaître une odeur familière... Tiens ça me rappelle....
Je bougeai la tête pour regarder le visage de mon coussin amortisseur.
AH BEN MERDE MERDE MERDE DE PUTAIN DE MERDE!
Je m'écartai aussi vite que je le pus, mais je retombai au sol, mes pattes ayant décidé qu'elles en avaient marre de me porter après la course poursuite et la descente un peu brutale de la pente.
Je me relevai derechef, la tête légèrement bourdonnante mais c'est passager diagnostiquais-je.
Ah ben oui, c'est bien lui. C'est Lathraios. Putain.
Dis m'dame la Poisse tu peux arrêter de t'acharner sur ma pauvre personne? Ce serait sympa, j'apprécierais, merci d'avance.

- C'est accidentel! , soufflai-je, les pommettes me brûlant fugacement de gêne et certainement... d'autre chose. Va pas croire je sais pas quoi hein. Je poursuivais un lièvre et j'ai trébuché. C'est tout. Compris?

Et puis au bout d'un moment j'ajoutai, me balançant d'une patte à l'autre, mal à l'aise car hésitant à lui témoigner mon inquiétude quant à lui:

- Hum..... Ca va? Tu es okay?

Vite, file Faïryna, sinon il risque gros avec mister Dada le démon. Tiens, ça rime avec bouffon, démon.

- On ne peut mieux  , marmonna-t-il péniblement.
Il se redressa douloureusement et se positionna face à moi.

- Je commence à croire que je me dresse toujours sur votre chemin; quel dommage pour vous qu'il ne s'agisse guère d'un beau guerrier automnal mais d'un vulgaire aveugle solitaire.

Je reculai un peu, comme si je m'étais prise un coup de griffe sur le museau. Museau que je baissai, gênée et honteuse pour quelques obscures raisons. J'avais aussi noté le repassage au vouvoiement du loup ailé.
Bon, je suis un peu rassurée, il semble se porter comme un charme malgré tout ce que je lui ai dit. Quelqu'un peut me rappeler pourquoi j'ai pleuré pour lui? J'ai pas les idées claires moi... Et j'entend presque le ricanement moqueur de Dari Saya.

- L'esprit de conquête dépasse votre aversion pour moi à ce que je vois.

Je relevai brutalement la tête, les oreilles tendues, ne croyant pas ce qu'elles venaient d'entendre, et les yeux écarquillés de stupeur.
Je te demande pardon mon gars?!!!
J'allais répliquer mais sa tirade suivante coupa mon élan outré.
J'imagine sans peine Dari Saya rire aux éclats à présent. C'est ça marre-toi sale...

- D'ailleurs, votre ami invisible est plutôt bavard. J'aimais autant quand il me traînait dans les fourrés et tentait de m'étrangler.

Alors là, le père Dada est en train de s'étouffer tellement il est mort de rire!
Je plissai les yeux. Il cherche à me faire sortir de mes gonds ce type aux chevilles gonflées ou il veut de la castagne?
Je bous intérieurement. Je fronce les sourcils. Je suis censée répondre quoi à ça?
Et depuis quand Dari Saya cause aux autres?
Que lui a-t-il dit? Grr.
J'avançai doucement et me positionnai bien en face devant lui, les muscles tendus.
Mais... lui sauter dessus ne risquerait-il pas de lui donner un argument pour ses conneries à propos de mon côté "conquêtrice"?
Je me calmai un peu. Ca sert à rien de répondre à ses piques. Je m'assis et regardais avec effronterie Lathraios; bien qu'il ne puisse le voir. Mais le sentir, sûrement.

- C'est pas mon ami. Et j'avais cru comprendre que t'avais enregistré dans ton boîtier que c'était pas le tien non plus après votre petit câlin sanglant dans les fourrés.  , fus tout ce que je trouvai à lui envoyer avec du répondant.

N'empêche, il ne se laisse pas abattre et ne semble pas avoir peur de l'inconnu. Ni d'adversaires invisibles étrangleurs.
Je sentis quelques papillons pétiller dans mon coeur, mais je tentai de les refouler de mon mieux. Etouffe tes sentiments, ça vaudra mieux pour vous deux...

-Effectivement. , aquiesca-t-il avec un calme détonant de mon air un poil furibond.

J'écarquillai les yeux, un peu étonnée. Quoi que, je ne vois pas pourquoi ça m'étonne qu'il ne s'énerve pas, il a bien démontré à quel point il était calme et flegmatique pourtant.

-Sur ce, je vous augure une bonne chasse.

Et en deux temps trois mouvements, il s'éloigna avec la tête tellement rentrée dans les épaules qu'on croirait qu'il n'a pas de cou. Mais...
Mais...
Mais attend!...
Avant que je dise quoi que ce soit, je me rendis bien vite compte qu'il avait disparu et qu'il était trop tard. Je pris conscience que j'avais la bouche légèrement entrouverte et la refermai pour ne pas avoir une tête trop niaise.
Je fis un peu la moue. Est-ce de la déception que je sens monter en moi? Je devrais être contente pourtant bon sang... Mais je pense que notre proximité de notre première rencontre me manque énormément. Mais il ne faut surtout pas que je m'approche de lui.
Je soupirai, et pris la direction inverse à celle choisie par le solitaire. C'est quoi mon problème avec lui bon sang?...

[Côté Dari Saya]

-Comme on se retrouve. , siffla le mâle blanc.

Dari Saya ricana, amusé et le regard sombre mais moqueur, tout en adoptant une attitude naturellement et résolument tranquille.

- Ha, ha, ha, re-bonjour cher rival. Que me vaut le plaisir de cette étreinte? Finalement, voyant que tu n'as aucune chance du côté de Faïryna, tu te rabats sur le beau mâle que je suis?

Le loup-renard s'évapora et réapparut aux côtés du loup ailé, se frottant à son flanc afin d'atteindre son oreille pour lui murmurer:

- Je te trouve bien impétueux petit loupiot. Déjà que tu as le toupet de faire la cour à la belle, mais en plus tu te permets de me sauter dessus.

Il lui fit un croche-patte, et le plaqua au sol.

- Ecoute-moi bien, gamin. Si ça ne tenait qu'à moi j'aurai déjà annihilé toute trace de ton existence. Fait juste un seul faux pas et je n'hésite pas; ta prochaine blessure risque bien de t'être fatale. , lui souffla-t-il en rapprochant son museau du sien, les crocs dévoilés, et ses yeux ressemblant encore plus à de la braise tellement ils flamboyaient.

Sa voix mielleuse et doucereuse du début était devenue peu à peu ténébreuse et menaçante sous l'influence de ses paroles. L'air s'était comme refroidi autour d'eux.

- Sur ce, au revoir mon petiot. , fit Dari Saya en se relevant, libérant de son poids Lathraios. Il fit quelques pas sur la terre meuble et disparut en volutes orangées.

[Côté Faïryna]
En un coup de dent je tuai ma proie, un écureuil. Je contemplai  mon butin. Pas aussi dodu que le lapin hein... Mais c'est mieux que rien et je crois que je vais m'en contenter pour l'instant.
J'arrachai avec mes crocs la peau de l'animal et la déposai à côté. Puis, je commençai à mâcher mon repas méticuleusement pour qu'il me tienne plus longtemps au corps.
Une fois fini, étant un peu mieux repue, je soupirai malgré moi encore une fois. Okay, c'est bon, j'en ai marre de soupirer. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Et je sais même pas pourquoi. A moins que je ne veuille pas le savoir.
Je m'étirai et reprit la marche tranquillement. Je ne pense pas que ça pose problème d'aller fouiller dans le coin seule un petit instant? 'pas envie de causer avec des gens.

Au bout d'un moment, je repérai une odeur connue voir trop bien connue. J'y vais? J'y vais pas? J'y v... AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh!
Et je re-dégringolai la pente. Merci les racines! Bon, au moins ça a eut le mérite de me décider... ou plutôt de décider mon corps à y aller.
POUf! Cette fois-ci je retombai à côté, sur le sol.

- Outchoutchouille.... , gémis-je.

HRP:

Je sentais un tiraillement au niveau du cuir chevelu. Je tournai la tête pour voir mais ça ne fit qu'accentuer la douleur. Je pus néanmoins voir la branche coupable de ma souffrance capillaire. Je tentais de l'atteindre avec ma patte, mais du mouvement chez Lathraios m'arrêta dans mon action.
Je le vis se baisser sur moi. Je clignai des yeux, interdite. Que fait-il?
Et finalement, il termina mon geste précédent et m'enleva la branche tortureuse de là où elle s'était si plaisamment perchée. Le solitaire gris recula et déposa la branche par terre.

- Comment s’appelle-t’il ? , dit-il tandis que je me relevai, percluse de petits bleus comme j'étais.

Je penchai la tête sur le côté, ne comprenant pas le sens de sa question. Qui ça, "il"?
La suite de ses paroles m'informa plus précisément.

- Comment s’appelle ce vulgaire goupil qui vous oppresse.

Sa voix qui d'habitude était plutôt chaleureuse, était froide, non, glaciale même, pleine d'autorité et... sévère?
Je contemplai quelques secondes Lathraios, un peu éberluée. Que s'est-il passé? Je me suis pourtant mise d'accord avec Dari Saya pour qu'il ne vienne pas importuner le solitaire tant que....... que je ne m'approcherai pas de lui?! Mais c'était un accident tout à l'heure! Et là aussi! Il est sérieux l'autre?
Tout de suite, je me mis à ausculter mon interlocuteur du regard, à la recherche d'une quelconque blessure infligée par mon tourmenteur. N'en voyant pas, je soupirai imperceptiblement de soulagement.

- Que s'est-il passé?  , demandais-je aussi neutralement que je le pouvais. En cette unique question étaient condensées bien d'autres: T'a-t-il fait du mal? Quand ça? Tu vas bien?

Je fixai intensément le bandeau noir du regard, cherchant à le percer et à voir les yeux gris du loup. C'est perturbant de ne pas pouvoir deviner ce qu'il pense par ses yeux.
J'étais tellement concentrée à ma tâche qu'un craquement de branche dans les fourrés me fit littéralement bondir en l'air. Ma foi que j'aurai pu toucher le ciel si je n'avais pas été aussi surprise.
Je tournai la tête en direction du bruit, les poils de ma nuque se dressant peu à peu. Je plissai les yeux, et sniffai l'air. Cette odeur........ Mais oui, c'est..........

- AAAAAH JE TE TIENS SALOPERIE DE REPAS BONDISSANT ET FUYANT! , fis-je en bondissant sur le lièvre qui m'avait causé tant de tracas auparavant. Je lui brisai la nuque. Enfin, j'allais pouvoir être complétement rassasiée! Et en plus j'ai ma revanche!
Je revins auprès de Lathraios.

- Excuse-moi, affaire très personnelle de la plus haute importance; tu disais?  , prononçais-je en déposant mon butin à mes pattes.

- Parlant d'affaire personnelle... je veux retrouver ce sale type. Auriez-vous... ne serait-ce qu'un nom à me fournir? Je ne permettrai pas qu'il n'importune qui que ce soit.  , me dit-il.

Hmm. Je fronçais les sourcils tellement j'étais concentrée à réfléchir. Qu'est-ce que qui le mettrait le moins en danger bon sang?
Au bout d'un moment, je lui répondis, en soupirant:

- Dari Saya... c'est son nom. Mais ne te mêle pas de ça je t'en prie, il n'importune personne. Rentre dans tes terres et ne pense plus à lui.

" Et à moi si c'est le cas " , sous-entendu. Je mis un peu de supplique dans la fin de ma phrase, une supplique silencieuse mais perceptible. J'espérais qu'avoir un nom lui suffirait et qu'il arrêterait de chercher les embrouilles. Avec Dari Sya, on ne rigole pas. D'autant plus que, comme je l'ai si bien compris, cette fois-ci, il l'a menacé oralement, en face à face, ce qui veut dire qu'il s'est montré au solitaire ailé. Mais le pire, c'est que je ne comprend pas trop pourquoi c'est à moi qu'il s'en prend et pas à quelqu'un d'autre. C'est quoi le délire? J'en ai marre, ça me saoule au plus haut point cette histoire.
Je baissai les yeux et soupirai une nouvelle fois, lasse ou triste, je ne saurais le dire. Je baissai à demi les yeux, plongée dans mes pensées. Ah, si seulement ce démon me laissait en paix, je serais moins tourmentée par la peur qu'il le tue. Nouveau soupir. Mes pouvoirs ne me sont d'aucune utilité dans ce genre de situations hmpf...
Je me secouai la tête vigoureusement. Arrête de déprimer espèce d'idiote! Tu ferais mieux de manger ton repas pendant qu'il est encore chaud!
C'est ce que je m'apprêtais dès lors à faire, quand je me rendis compte que ce ne serait pas très poli de me goinfrer toute seule. Je coupai équitablement le lièvre en deux, et poussai en direction de l'aveugle une de ses moitiés, en pensée aussi à notre première rencontre...

- Hum... Tiens, tu.... tu en veux? Ca te fais une trotte jusqu'à chez toi, il faut que tu prennes des forces.    , lui proposai-je, hésitante, ne sachant pas trop quels mots dire, les yeux baissés sur ma propre part et ne voulant pas se détacher d'elle.

Arf, je ne me sens pas très à l'aise avec tout ça...
Surtout, ne pas voir une partie du visage de Lathraios m'empêche de bien déchiffrer ce qu'il est en train de penser. Mon visage prit une expression un peu triste malgré moi, et je me forçai à manger pour l'étouffer. Miam, il est délicieux ce lièvre, il valait la peine de se donner autant de mal.
Cependant, je ne parvenais pas à en profiter pleinement.

- Il est très bon, tu devrais goûter.  , fis-je, toujours hésitante.

Ne suis-je pas un peu chiante à insister comme ça? Et s'il s'énervait? Soit, ce serait un peu surprenant étant donné que je ne l'ai jamais vu adopter cet état d'âme, mais quand même.
Je baissai la tête, la gorge un peu nouée. Pourquoi. Faut-il. Qu'à chaque fois. Que je me sens. Mal à l'aise. Avec lui. JE ME METS A PARLER DE BOUFFE? Bon sang mais quelle gourde! Je me cognerais volontiers la tête contre un mur jusqu'à en crever.

Lathraios me sourit avec une bienveillance rayonnante et me répondit:

- Ne vous inquiétez pas pour moi, j'insiste.

Puis il s'éloigna et me lança "Adieu!" avant de s'élancer au galop vers la forêt, tellement vite que je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit. Enfin, qu'est-ce que je lui aurais dit après?
Attend. "Ne vous inquiétez pas pour moi, j'insiste."? Il est sérieux là? Comment veut-il que je ne m'inquiète pas pour lui ce crétin de dandy galant galeux?
Si ça se trouve, il a raison, en fait. Je devrais arrêter de m'inquiéter. C'est vrai quoi, faut que j'arrête de m'empoisonner l'existence à cause d'un rustre imbécile de solitaire sans cervelle!
Je restai un moment plongée dans mes pensées en fronçant les sourcils, fixant le sol.
Pourquoi je n'arrive pas à le sortir de mon crâne?

- Ma foi, il a l'air appétissant ce lièvre! Si l'autre morveux n'en veut pas, je vais me permettre de faire honneur à cette proie en la mangeant!

Je sursautai et levai vivement la tête vers l'interlocuteur bien connu, le propriétaire de la voix. Dari Sya, bien sûr. Il arrive toujours au bon moment çuilà, c'est-à-dire le pire.
Je levai les yeux au ciel.

- J'imagine que de toute façon je ne pourrai pas t'en empêcher, si? , rétorquais-je laconiquement.
- Oh, que tu es perspicace! Après tout, tu n'es pas ma future compagne pour rien!  , répondit-il joyeusement avec son sourire moqueur et son regard brillant d'amusement, tous deux extrêmement énervants.
Attend, qui ça ta future compagne, quoi?! Dans tes rêves!
Grr. Je le regardais envoyer en deux boucher le repas puis se lécher les babines avec satisfaction tout en observant l'endroit où avait disparu Lathraios. Cette expression sur son visage me mis alors hors de moi. Le poil gonflé d'animostié et d'un intime sentiment de révolte, je sifflai:

- Pourquoi tu... tu m'empoisonnes l'existence?!  , lui criais-je dessus, le souffle coupé par la colère, tandis que je sentais monter à mon visage une vague rouge de fureur.

Moi-même j'étais étonnée par un éclat aussi soudain. Je me calmai. Oui c'est ça, faut que je me calme. C'est juste que je suis sur les nerfs et que cette face de renard a le don de m'exaspérer, et encore plus ces derniers temps. Touuuuuut va bien sinon. En fait, non, rien ne va, mais on va faire comme si ça allait. J'ai comme une sensation de mal-être depuis des jours et elle ne veut pas partir.
Dari Saya s'approcha et se plaça en face de moi, les sourcils légèrement froncés.

- Tu t'éloignes de moi, Faïryna, et je n'aime pas du tout cela.   , dit-il d'une voix dure.
- Je n'ai jamais été franchement proche de toi à vrai dire.  , assénai-je avec une pointe de haine rescapée de ma subite colère précédente, mais le toute était surtout délicieusement ironique.

Il plissa ses yeux grenats.

- Que tu crois.

Il se mit à tourner autour de moi comme un requin autour de sa proie.

- Dis-moi ma chère, as-tu des souvenirs d'enfance?  , demanda-t-il d'un air innocent mais avec un ton sarcastique.
- Je n'ai pas eu d'enfance, alors non. Après la tentative de résurrection de Gaïordos, mon corps a gardé une forme plus âgée.

Je baissai les yeux, dépitée, tout en maudissant ma voix qui s'était cassée à la fin de ma phrase. J'ai beaucoup souffert de cette "perte". Je n'ai jamais pu jouer avec les louveteaux de mon Clan me sembla-t-il et puis, ces sentiments de solitude et d'être perdue en ne sachant où aller... Ca m'a fait très mal, et j'en souffre encore aujourd'hui rien que d'y repenser.
Je respirais difficilement.
Que cherche Dari Saya en me posant une telle question? Ca s'est senti dans son ton et ses manières qu'il connait la réponse à celle-ci.
Hé mais d'ailleurs, comment il peut le savoir?
Je relevai la tête et remarquai qu'il s'était assis, et il me dit:

- Intéressant... très intéressante cette version de l'histoire. C'est intéressant les machinations de l'esprit pour rattraper des vides. Et si je te dévoilais la vraie version, qu'en dis-tu?

J'ouvris la bouche, les yeux grands ouverts, décontenancée.

- Plus rien ne m'empêche de te rendre tes souvenirs aujourd'hui, j'ai tenu mon engagement avec ton père assez longtemps, et maintenant, il est temps que tu te rappelles combien nous étions proches, étant petits...    , continua-t-il, l'air sombre.

Il sursauta et ouvrit grand les yeux, comme si un insecte l'avait violemment piqué. Il plissa les yeux et un mécontentement visible s'afficha sur son visage.

- Hmm... désolé, ce sera pour une autre fois, là j'ai une affaire importante à régler.

Je sautai sur mes quatre pattes et tendis la patte vers lui.

- Att...

Trop tard, il a déjà disparut en volutes rousses, laissant le doute germer dans mon esprit. Mais... Mais... IL DIT VRAI LA? SERIEUSEMENT? J'AI EU UNE ENFANCE?!

Je restai comme paralysée devant le choc d'une telle révélation. Et s'il mentait? Ca ne m'étonnerait guère vu le personnage.... Mais j'ai envie de croire qu'il dit vrai, pour une fois.
Je décidai de rejoindre mon clan afin de continuer les recherches. Mais aussi pour en profiter pour poser des question.
Je repérai un peu à la traîne une louve d'à peu près mon âge, et lui lançai discrètement après m'être mise à côté d'elle:

- Dis... On a bien joué ensemble quand on était gosses?

Elle me lança un drôle de regard, une expression dubitative face à une question qu'elle devait certainement juger comme ridicule et étant étrange dans une patrouille d'exploration à un tel moment.

- Ben...... oui. Tu ne te souviens pas?   , me répondit-elle.
Je restai un instant, l'air hagard, puis me repris, et avisant que la louve m'observait, je lui souris amicalement:

- Si si, t'inquiètes, tout va bien, je gère.   , lui dis-je afin qu'elle arrête de se poser des questions.

Elle me lança un deuxième drôle de regard et je me dépêchai de lui échapper en allant plus près de la tête de groupe.
Oh mon dieu...

[Côté Dari Saya]

- Qu'est-ce qu'il y a Sprider? J'étais très occupé là!  , dit Dari Saya, TRES mécontent.
- Tu ne rendras pas sa mémoire à ma fille. Elle n'est pas encore prête à subir ça, Dari Saya! Ca la briserait de nouveau d'avoir en tête ce qu'il s'est passé. Il en va peut-être de sa santé mentale.
- J'en ai cure des peut-êtres, et en attendant, y'a l'autre con de solitaire qui est en train de me la prendre. Super. Nickel. Génial, Sprider. Et puis tu ne comptes tout de même pas lui rendre sa mémoire que lorsque ce sera une vieille mamie? Elle est assez grande pour encaisser et assumer ses actes. Et je la soutiendrai et l'empêcherai de sombrer dans des abîmes sordides.
- S'il-te-plaît, attend encore un peu. D'autant plus que rien ne serait arrivé si tu l'avais bien prévenue des dangers de son pouvoir si elle ne fait pas gaffe!
- Hé ho ho ho, tu te calmes tout de suite le vieux. J'étais un asticot à l'époque, c'était ma mère qui était censée la former, ce qu'elle a fait un premier temps, mais ensuite cette idiote est décédée bêtement en tombant d'une falaise. Alors viens pas me coller la faute. Moi au moins j'étais là pour chercher des solutions afin de la soulager.
- Peut-être, mais c'est MA fille.
- Et moi, c'est moi, c'est MON amour et j'ai SES souvenirs. Tu ne veux pas te l'avouer, mais on s'aimait!
- Un amour d'enfance, ça ne compte pas.
- Ah?..... Et le tien avec sa mère, il compte pour du beurre aussi?  , répliqua Dari Saya, en mimant de se limer les ongles.
- En tout cas, ma fille ne t'aime plus, et tu vas attendre encore un bon moment avant de lui rendre sa mémoire, sinon je...
- Oui oui je sais, tu utilises cet artefact de merde pour me rétrograder à l'état de simple loup-renard et gnagnagna et gnagnagna. C'est tout ce que tu avais à me dire? Dans ce cas, j'y vais. A plus le vioque.

Et il se volatilisa, closant ainsi cette discussion... jusqu'à la prochaine portant le même sujet, concernant la même personne et avec le même interlocuteur.
"Shit. Tout ça à cause de cet incident tout bête.... S'il n'avait pas eu lieu, on serait heureux, et tous les deux ensemble sans qu'elle me déteste et que je sois obligé de la tourmenter afin d'attirer son attention. Bon d'accord, j'avoue, c'est marrant aussi de la voir se retourner la cervelle à cause de petites choses." , pensa Dari Saya."Heureusement qu'elle sait maîtriser se maîtriser à peu près maintenant." " Je vais la préparer petit à petit à pouvoir recevoir la vérité sur son passé."  , se promit-il.

Fin de mon côté!

HRP:

A archiver! 8D