Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Certaines choses ne devraient pas être oubliées... [One-Shot]
Faïryna
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Faïryna
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Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

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Ven 20 Avr 2018 - 15:09

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Le Lac des Murmures. Toujours cet endroit-là quand je dois réfléchir.
Enfin là ce n'est pas tellement de la réflexion dont j'ai besoin. Juste.... du calme. Pour absorber. Pour accepter.
Je fis quelques pas encore et m'arrêtai à quelques centimètres de l'eau. Il est temps que j'assimile complètement ces souvenirs. Je soupirai longuement, une légère lueur d'appréhension dans le regard. Mais j'étais déterminée. Je pris une inspiration. Et je m'ouvris à ma mémoire.

------------ One Shot partie 1
Tout commence par un couple de deux loups, qui ont chacun leur propre histoire. Eldrille, la femelle, est une automnale dévouée à son Clan, où elle y est instructrice. Spraïder, dont les origines ne sont connues de personne, et à peine de sa compagne, est un Solitaire assez renfermé bien que très affectueux avec la belle instructrice. Ils s'aiment profondément.
Ils eurent des enfants, deux enfants, un garçon et une fille. Le premier se nomme Elric et le deuxième Faïryna. Quel moment de joie pour les deux parents d'avoir des enfants à chérir, quand bien même qu'ils soient séparés l'un de l'autre par leur différence de milieu.
Mais- et oui, il y a toujours un mais-  Spraïder a des ennemis, et pas des ennemis de petite envergure. Des loups très puissants. Ou plutôt qui l'étaient immensément avant qu'il ne les envoie ad patres là où ils ne causeraient pas de tort au monde. Blackwolf pour le premier, mais surtout Gaïordos, le maître de ce premier au nom pas très original. Bon, seul Gaïordos a été tué. Malheureusement. Car son acolyte, Blackwolf, est aussi rancunier qu'il est dévoué, tel un démon damné, et il trouva de « l'aide » pour ramener son maître à la vie.
Il faut savoir que Spraïder était particulièrement lié d'amitié à une louve croisée renard, mais qui avait la particularité d'être une démone aux pouvoirs très puissants. Elle avait un fils un peu plus âgé que ses enfants par ailleurs ; Dari Saya. C'est elle qui aida Blackwolf. Mais pourquoi ? Elle était jalouse. Terriblement jalouse. Jalouse que Spraïder lui accorde moins d'attention avec ses enfants et sa compagne. Elle avait peur que leur amitié soit oubliée. Elle avait peur, et le refusa catégoriquement. Ainsi fut-ce non pas Dari Saya, qui donna la formule et les choses à accomplir pour faire revenir Gaïordos, mais sa mère, Enkitsu.
Pour cela, il fallait le corps d'un des descendants de Spraïder, qui serait alors le corps d'accueil pour l'esprit du loup démoniaque, et prononcer certaines paroles d'un langage étrange et oublié, certainement runique, dans un lieu bien précis ; au centre d'un rond de pierres. Et pas n'importe quand : lors d'une nuit plus noire que le vide le plus profond, où la lune serait comme disparue.
Ce jour advint peu après la naissance des enfants d'Eldrille et de Spraïder, quelque chose comme un jour ou deux. Blackwolf subtilisa l'un des deux louveteaux, au hasard, et ce fut Faïryna qui fut embarquée.
Le rituel eut lieu, mais super-Spraïder y mit fin avant qu'il ne soit trop tard, tuant Blackwolf, réduisant à néant le retour de Gaïordos. Il ne savait pas que c'était Enkitsu qui les avait aidé, et ramena sa fille auprès de sa mère. Quelques jours plus tard se dévoilèrent son pouvoir personnel ainsi que celui de son frère. Spraïder, en mémoire de ses origines, leur fit des tatouages à partir du jus violet indélébile d'une plante. Faïryna eut ses tatouages là où son pelage s'était illuminé lors de l'activation de son pouvoir. Elric, eut aussi ses marques.

Le temps passa, et rapidement les deux petits loups furent en âge de marcher et de faire des bêtises avec leurs congénères. Spraïder emmenant parfois ses enfants en-dehors du camp, leur fit rencontrer Enkitsu et son enfant Dari Saya. Les trois loups devinrent rapidement très amis, se voyant régulièrement.
… un amour naquit entre Faïryna et Dari Saya, leurs cœurs tendres et innocents touchés l'un par l'autre. Cela n'embêtait d'apparence pas Elric même s'il était un peu jaloux que sa sœur et son meilleur ami aient un lien quelque peu... privilégié ? Mais les voir heureux ensemble le comblait. Enkitsu avait refoulé un peu de sa rancune en voyant que Spraïder ne l'oubliait pas comme elle l'avait craigné, et peut-être ravie que son fils se trouve des compagnons de jeu. Et ce même si elle était stricte avec la formation de celui-ci. Maîtriser ses pouvoirs ne vient pas comme cela, il faut toute une préparation, et il faut avoir en connaissance toute la culture de sa race de démon.
Elle se proposa pour aider Elric et Faïryna à apprivoiser leurs propres pouvoirs, car même sans être des pouvoirs de démon, ça reste des pouvoirs. Spraïder accepta, car il était d'accord sur le fait qu'il faut bien savoir les maîtriser.
Pour Faïryna, c'était un peu plus compliqué car son pouvoir touche énormément au hasard, à l'aléatoire, mais au moins apprit-elle à l'activer que lorsqu'elle en a envie.
Mais cela fut trop tard, bien trop tard. Car une catastrophe arriva, chamboulant leurs existences paisibles et douces, à tous.

Oh oui je m'en souviens de ce jour. Oh oui. Ce jour.

Faïryna était depuis quelques temps apprentie guérisseuse, car elle aspirait à pouvoir soigner tous les maux des autres, avide de paix et d'un monde sans douleur. Son frère était apprenti guerrier, car il aimait l'idée de pouvoir défendre les siens à l'aide de sa force.
Quoi qu'il en soit, vint un jour, le jour terrible. Ce jour-là, Eldrille et Elric étaient partis se promener du côté d'un massif caillouteux, où des risques d'avalanche sont existants. Mais ils étaient prudents.

Oh non, je ne voulais pas, bon sang, je ne voulais pas ! Pourquoi est-ce que ça a dû arriver ? POURQUOI ?

Faïryna était partie pas trop loin de ce lieu, à la recherche de remèdes dont elle venait d'apprendre le nom et les particularités. Elle tomba malencontreusement sur un ours qui se mit à la poursuivre, ivre de rage et d'envies meurtrières. Elle détala, en totale panique. Elle arriva bientôt là où se trouvaient son frère et sa mère, la frousse au ventre, tendue, angoissée, terrifiée, nauséeuse. Mais elle ne devait pas s'arrêter de courir car sinon c'en était fini d'elle. Elle poussa un cri épouvanté en voyant son poursuivant à seulement deux mètres d'elle.
Elle maîtrisait mal son pouvoir météorologique.

Non.... non.... non.... je refuse.... ce n'est pas possible.... je ne peux pas accepter d'avoir fait ça.... NON !

Ses marques s'allumèrent, et le ciel devint tout de suite orageux, et l'atmosphère électrique. Les nuages d'un gris sombre grondèrent, féroces. Les yeux écarquillés, elle vit même l'ours faire un pas en arrière, les oreilles baissées, sentant un danger.
Il avait raison.
La foudre tomba, fille du tonnerre. Elle tomba certes près de l'ours, le faisant détaler loin, très loin de cette folie. Mais elle frappa, de nouveau, terrible dans sa puissance.
Elle toucha malencontreusement...

NON !!!

Un amas de pierres et de rochers juste au-dessus d'Elric et d'Eldrille.

Ce n'est pas possible, stop, c'est un cauchemar....

Il s'écroula et tomba dans une chute rapide, effrénée. Mortelle.

Pardon...

… Ecrasant impitoyablement son frère et sa mère.

Arrêtez.... je ne veux plus.... Je ne veux pas me rappeler... stop...
---|
Je m'écroulai au sol, tremblante de larmes, suffocante de culpabilité. C'est pas possible... non.... NON....
Je gémis, souffrante, me tordant au sol, certaines de mes mèches trempant dans l'eau claire du lac. A l'aide... Je ne peux pas..... Je me retrouvais comme dans la grotte, plus tôt, faible, pitoyable de douleur.
Je me repris. Je dois. Je le dois. Il le faut. Sinon je n'ai qu'à aller me noyer dans l'eau tiens. Je n'ai pas le droit de faillir.
Le visage crispé de souffrance, une très forte envie de vomir, je me relevai lentement, le souffle ras et court. Les yeux fermés, je me laissai quelques instants supplémentaires.
Je pris une grande inspiration. Je replongeai dans mes souvenirs.
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Faïryna
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Faïryna
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Ven 20 Avr 2018 - 23:33

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------------ One Shot partie 2

- « Maman ? Elric ? »

Faïryna s'avança lentement vers le tas de pierres inerte, prudente dans ses pas pour ne pas tomber et se faire mal. Une angoisse terrible lui serrait les entrailles, et c'était les yeux écarquillés de peur qu'elle allait droit vers le crime qu'elle avait commis. L'orage s'était dispersé, et chose ironique, le ciel était de nouveau bleu, sans nuages, avec un soleil éclatant ; un temps superbe quoi. Les oiseaux chantaient à l'ode du jour.

- « … Maman ? »  , fit-elle, s'arrêtant net.

Une patte ensanglantée dépassait du massif caillouteux, une patte noire et jaune, celle de sa mère. Ce fut comme un coup au cœur. Faïryna resta ainsi, tremblante, les larmes aux yeux.

- « Maman ! »

Elle dévala le peu de terrain qu'il y avait entre elle et cette patte, tout comme ses larmes ses joues. Elle poussa du bout du museau ce membre morne et mou, dépourvu de vie, se tachant du rouge qui s'écoulait tout autour.
Une exclamation d'effroi sortit de sa gorge, provenant du fond de ses entrailles.

- « Maman, ne meurs pas ! Ne meurs pas ! Je vais te sauver ! Laisse-moi juste le temps de me rappeler ce qu'il faut faire en cas d'hémorragie ! Pitié.... Je vais te sortir de là, VOUS sortir de là, ne mourrez pas, je vous en supplie, pitié !... »

Elle poussait comme sa petite taille le lui permettait les rochers qui l'empêchaient de communiquer avec sa mère et son frère, frénétiquement, désespérément.
C'était peine perdue. Les rochers étaient trop gros, trop lourds, et elle était trop petite, trop frêle encore.

- « S'il-vous-plaît.... »  , gémit-elle. « A l'aide..... à l'aide.... pitié....aidez-moi.... »
- « Faïryna !! »

Elle se retourna en sursaut vers la personne qui l'avait apostrophée, les joues mouillées et le regard brouillé de douleur.

- « Dari Saya ? »  , fit-elle, la voix faible, une expression d'extrême souffrance sur la face. Elle reprit espoir en voyant le roux arriver, car à deux ils auraient plus de chances de dégager toutes ces roches !! « Dari Saya !! » , cria-t-elle pour qu'il vienne plus vite.
- « Que fais-tu là ? Que s'est-il passé ? 
- Vite, aide-moi à dégager ces cailloux !
 , vibra sa voix dans une grande détresse.
- Qu'est-ce que...

Il put constater les dégâts de la scène. Ses yeux s'arrondirent tandis qu'une expression de plus en plus choquée et horrifiée se manifestait sur son visage.

- C'est ?...
- Pitié... il faut... il faut... »

Elle tremblait terriblement, sanglotant. Il se tourna vers elle, et impulsivement sauta à ses côtés, se collant à elle. Elle mit sa tête dans le creux de son cou, ses larmes n'arrêtant pas de couler. Dari Saya aussi semblait souffrir, et voir celle qu'il aime dans cet état rajoutait de l'ampleur à cet état d'esprit.

- « Que s'est-il passé ? Raconte-moi.   , dit-il avec autant de sang-froid dont il pouvait faire preuve.
- C-c'est... trop vite.... Tout s-s'est passé t-trop vite....

Il s'appuya avec plus de force contre elle, voulant la soutenir et la rassurer de son mieux dans cette terrible situation. Son museau se balada dans ses mèches folles, cherchant à l'apaiser doucement.

- Shhh, tout va bien, calme-toi, asseyons-nous.
- M-m-mais...
- Shht ne dis rien. C'est bon. Je comprends. Je devine.  
Il fit une pause, et s'assombrit. Je sens.
- D-Dari Saya...
, sanglota-t-elle de nouveau, prise de spasmes violents. Tout ça c'est de m-ma faute... mon pouvoir... l'ours.... j... je..... je suis un monstre !........

Le roux sembla s'énerver, et la reprit sèchement, mais embrassant son front avec ardeur.

- Ne dis pas n'importe quoi ! Tu n'es pas un monstre ! Ce n'est pas de ta faute ! C'est juste un mauvais tour du hasard! Il la scruta et soupira avant de reposer son museau entre ses oreilles.  Abrutie. »  , souffla-t-il.

Elle ne dit alors plus rien, pleurant, pleurant, pleurant et pleurant contre son épaule, se détruisant petit à petit, toute seule, se maltraitant intérieurement, se rabaissant, explosant son esprit pacifiste. Et lui ne savait pas quoi faire à part rester là, à absorber ses larmes par le pelage. Il connaissait certes bien un moyen pour la soulager, mais il n'était pas encore assez expérimenté pour oser s'aventurer dans ces eaux-là. Sauf en cas de grande extrémité.
Faîryna, entre deux sanglots, parvint à chuchoter :

- « I-il faut p-prévenir le Clan... sortir leurs corps de là... tout ça c'est de ma faute... il faut que je sois punie.... il faut...
- Ca c'est totalement hors de question, tu m'entends ?!
, tonna-t-il. Hors de question que tu te fasses sanctionner pour quelque chose que tu n'as pas voulu.
- M-mais même quand ce n'est pas volontaire o-on se fait punir !


Il la scruta intensément, et un sourire malin voir vicieux étira le coin de ses babines. N'est-elle point innocente et adorable, hein ?

- Et qui t'oblige à dire toute la vérité ?....  , persifla-t-il.  Tu vois.... il n'y a pas de témoins à part moi... je tiendrais bien évidemment ma langue.
-T-tu veux dire... enfin... mais...  
, rétorqua-t-elle, perdue, la vision floue. Soudain, elle s'écarta, secouant la tête. ...Non ! Je ne peux pas.... pas faire ça.... Je dois assumer les conséquences d-de........ de......
-Conséquences de rien du tout ! Tu ne l'as pas décidé ! Tu n'as rien à assumer. Ou dans ce cas-là, si tu vas dans l'idée de te dénoncer bêtement à ton Clan, crois-moi que je me ferai passer pour le vrai coupable ! Et tu ne m'empêcheras pas !
- Dari Saya.....
, gémit-elle.
- Non !
- Mais il le faut ! Comment pourrais-je regarder en face mon Clan s'il en est autrement ?!


Des larmes de rage se mélangèrent à celles de douleur dans son pauvre joli visage. Dari Saya resta mutique. Il devint de plus en plus ténébreux.
Faïryna ne vit tout d'abord pas ce changement d'état, la vision trouble. Mais bientôt elle comprit que quelque chose d'anormal se passait du côté de celui qu'elle aime.

- Dari Sa... ?
- Dans ce cas j'ai une autre solution. Il est hors de question que tu te mettes en péril. Je le refuse. Tu m'entends ? Je le refuse !
- Tu ne peux pas décider à ma place ! Laisse-moi faire... C'est ça ou je me ferai poursuivre éternellement par ma culpabilité ! Je t'en supplie...


Elle se recroquevilla sur le sol, à bout de forces.
Il la plaqua sur le sol, furieux.

- NON !!! , rugit-il. Et si c'est comme ça, je ne te laisserai pas repartir dans ton Clan tant que tu ne m'auras pas promis, juré et craché que tu ne feras pas ça ! C'est clair ?!!

Un éclair de culpabilité passa subrepticement dans son regard, mais la flamme de sa passion l'engloutit. Elle le regardait, interloquée d'autant de brutalité, d'autant plus que ce n'était pas tellement la façon habituelle de Dari Saya d'agir avec elle. Elle baissa à moitié les yeux, et les oreilles, et tourna la tête sur le côté, soupirant, et si les larmes avaient calmé leurs ardeurs, elles continuaient néanmoins de couler de ses émeraudes. Elle ne voulait pas parler. Elle ne voulait pas répondre. Car ç'eut été rendre grâce à la volonté de Dari Saya. Ainsi s'installa le silence.

- D'accord ?   , reprit plus doucement Dari Saya, plus calme, attentionné.
- …. hmpf...... o-okay......  , répondit-elle, la voix faible et écrasée.

Il eut un sourire tranquille, compatissant. Il posa sa truffe sur la sienne, se détendant.

- C'est bien. Vas-y maintenant. Dis-leur que tu cherchais des herbes et que dans ta marche tu es tombée sur ça. Un accident de terrain.
- … okay …..  
 , aquiesca-t-elle, la voix vide.
- Je t'aime.  , soupira-t-il langoureusement. Elle tourna la tête vers lui, plongeant ses yeux dans les siens.
- Moi aussi.  , dit-elle, sincère, mais très triste.

Elle se releva doucement, Dari Saya s'écartant, et se dirigea d'un pas hésitant et vacillant vers chez elle. Il la regarda s'en aller doucement, tendrement, même si triste lui aussi. Il savait que ça n'était pas facile pour elle. Et ça ne l'était pas non plus pour lui. Mais il était hors de question pour lui, catégoriquement, que Faïryna s'expose à des risques qu'elle pourrait éviter en quelques petits mensonges. Ca lui paraissait logique de mentir pour s'en sortir. « Mentir pour s'en sortir, ce n'est pas mentir, souviens-toi de cela mon cher fils »  lui disait sa mère depuis toujours. Et on peut dire qu'il se l'appropriait bien. Il partit, quelques volutes de fumée orange l'accompagnant doucement.

Faïryna arriva au camp, encore toute ébranlée. Son mentor se dirigea directement vers elle, car il attendait son retour pour faire un bilan avec elle de ce qu'elle avait retenu et de ce qu'elle devait apprendre de ses recherches. Si elle avait été adulte à ce moment-là, nul doute est qu'elle serait allée voir l'Alpha, éloignant les questions de son mentor. Mais elle raconta « ce qu'il s'était passé » , et rapidement un petit groupe de loups se forma autour d'eux, ceux qui étaient au camp à ce moment-là. Pâle, elle faillit perdre connaissance sous la violence des événements, avec le recul. Elle se contint, vaillante.

Et les jours passèrent...

Ouais, deux ou trois, quelque chose du goût quoi. Jours inlassables où Faïryna n'arrêta pas de se remémorer avec effroi les horreurs qu'elle avait vues. Elle perdait petit à petit la joie de vie qui la caractérise tant. Elle s'en voulait, et plus que cela, elle commençait à penser qu'elle n'était pas digne de penser pouvoir sauver des vies si elle n'a même pas été fichue de sauver celles de son frère et de sa mère. A quoi bon être guérisseuse si c'est pour tuer des gens ?
...Tuer des gens. Tuer des gens ?
Elle écarquilla les yeux, et roula sur elle-même pour se mettre ventre à sa couchette, la tête légèrement relevée. Tuer des gens. Elle s'assombrit. Voilà. A quoi je sers. A tuer des gens. Ca n'a pas un nom cela ? Son regard se vida sur le sol de la tanière, le souffle court, songeuse, fiévreuse. Elle n'avait pas voulu des somnifères que lui avait proposés son mentor.
Tueur. Tueuse. Voilà ce qu'elle était réellement. Et tout ce temps-là elle parlait de sauver des vies, d'instaurer la paix dans un monde sans douleur ? Alors qu'elle n'est juste qu'une arracheuse de vies. Celle qui a volé celles d'Elric et d'Eldrille. Elle se rembrunit encore plus. Spraïder ne devrait pas tarder à passer au camp, n'ayant pas de nouvelles d'eux. Comment réagirait-il ? Verrait-il son mensonge ? Une larme coula de ses yeux embrumés de détresse, et elle reposa sa tête sur ses pattes, perdue. Qu'allait-il se passer ?
Tueuse.
Cette voix n'arrêtait pas de lui souffler ce mot, pernicieuse et sifflante.
Tueuse.
La louve renifla un coup, ensommeillée.
Tueuse.
Elle ferma lentement les paupières, le sommeil l'attaquant en pleine face.
Tueuse.

Tueuse.

Elle savait ce qu'elle allait faire au réveil. Et cela marquera toute sa vie et ce qu'il se passera dedans.
Tueuse.

Au réveil, elle hésita à parler de sa décision à son mentor en premier, ou à l'Alpha. Non. Son mentor essayerait peut-être de lui faire renoncer à cette idée ? Non non non. Mais il faudra bien qu'il le sache à un moment ou un autre ? Ce serait assez gênant qu'il vienne dans l'idée de lui faire le cours du jour et ah ben non en fait déso adios apprentie guérisseuse. Non. Elle devait d'abord lui en parler, avant qui que ce soit.
Et elle le fit. Il ne s'opposa pas à son choix, ce qui la rassura et fit grimper l'affection qu'elle avait pour le loup. Il semblait déçu, mais comprenait que suite à la perte de sa mère et de son frère, qu'il y a eu un changement qui s'était opéré en elle.
Après cela, elle alla voir l'Alpha, pour voir si son projet était possible. Il l'était, et le fut.
Elle devint apprentie tueuse.
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Faïryna
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Sam 21 Avr 2018 - 12:18

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------------ One Shot partie 3
Vous comprenez, Faïryna était hantée par l'idée qu'elle n'était qu'une horrible arracheuse d'âme. Son père n'était toujours pas passé au camp, il semblait comme avoir disparu de la circulation soudainement.
Ca lui permit de se converger et d'accentuer sa capacité de concentration, de devenir apprentie tueuse. Lors des entraînements, elle parvenait à oublier quelques instants ce qu'elle avait fait. Elle se sentait bien quand sa mentor la félicitait ; sans effluves car ce n'est pas du genre à tout exagérer, et il est souvent difficile de lui arracher des compliments. Un genre d'adepte à la litote, voyez-vous. « C'est pas mal, continue comme ça » et autres. Et ça convenait à Faïryna, qui en tant que quelqu'un de très déterminé, s'accrochait ; c'est ce qui plaisait le plus à sa mentor je pense. Qu'elle ait la chique.
Mais, étant très affûtée et observatrice, elle sentait que quelque chose n'allait pas chez sa disciple. Que ça l'empêchait parfois de bien accomplir les exercices qu'elle lui attribuait. Et elle ne pouvait rien faire à part rester près de son élève pour bien lui inculquer les bases du métier.
La première leçon est celle-ci : « Avant de tuer quel loup que ce soit, tu ne dois être dérangée dans ta tâche par aucun sentiment perturbateur. Dans ta mission, tu dois être un parfait bloc de vide émotionnel. Pense que tu es un rocher ; un rocher ça ne pense pas quand ça écrase et tue quelqu'un. » Cette phrase avait énormément marqué la louve colorée, si on se rappelle les circonstances de la mort de son frère et de sa mère. Et nul doute est que sa professeure eut fait exprès de mettre cet exemple-là, pour lui donner quelque chose de familier et de proche à la mort afin qu'elle perçoive mieux le rôle et les devoirs d'un tueur.
Il n'empêche que le jour où elle lui dit ça, elle se sentit très mal toute la journée, et ce même si elle faisait tout pour refouler ses souvenirs au plus profond de son être ; et ce depuis le jour fatidique où tout changea. Elle était épuisée de batailler contre elle. Elle n'en pouvait plus.
Elle s'isola le reste de la journée du côté de l'Etang aux feuilles d'Automne, lieu qui l'apaise autant que le Lac aux Murmures. Dari Saya apparut à ses côtés, soucieux quant à ce qu'elle pouvait ressentir. Elle s'ouvrit à lui, lui confiant de nouveau tout ce qui l'étouffait intérieurement. Qu'elle était fatiguée de devoir se battre contre sa mémoire qui tous les jours la tient en tenaille, impitoyable, qui à chaque battement de cils lui remet ces images terribles, ces images qui s'étaient imprimées sur sa rétine semblait-il pour l'éternité pensait-elle à force.
Dari Saya souffrait de la voir ainsi, et même ses caresses ne pouvaient rien changer à l'état de celle qui l'aime. Il dût bien se rendre à l'évidence que la solution qu'il avait envisagée dès les premiers instants revenait de vigueur. Dès lors, il avait analysé sa situation, sachant que c'était la mémoire de l'adolescente qui la faisait souffrir ainsi, lui rappelant incessamment ces événements traumatisants. La solution s'imposait directement. Pour que Faïryna aille mieux, il faut lui enlever ces souvenirs-là.
Mais Dari Saya avait beau être un démon quasiment entièrement formé à ses pouvoirs, il ne s'était jamais exploré dans ces zones là de ses pouvoirs.
Il le savait qu'il y avait des risques. Mais il fit ce qu'il ne fallait jamais faire. Laisser ses émotions prendre le dessus.

- « Si tu avais le choix, garderais-tu ces souvenirs ?  , demanda-t-il d'un air ingénu, fixant l'eau limpide.

Faïryna, qui était côte contre côte avec lui, le zieuta, étonnée de cette question, le regard éternellement brouillé quand il était question de ce qu'il s'était passé.

-... Pourquoi ?  , fit-elle, ne comprenant pas le but de sa question.

Elle détourna le regard et se recroquevilla un peu. Dari Saya resta mutique de longs instants, ne lâchant pas du regard la surface claire et à peine dérangée de l'Etang. Enfin, il répondit, la voix quelque peu sombre.

-Répond-moi d'abord.
-... je....ne sais pas.  
 , dit-elle, confuse et gênée. Peut-être que oui ? Peut-être que non. Mais si je perds ces souvenirs, que restera-t-il ? Un vide ? Ca me ferait peur.
-Et si c'était des souvenirs factices à la place ?


Il tourna ses yeux et les planta dans les siens, sérieux. Faïryna dressa les oreilles intriguée. Que veut-il dire ? Elle soupira, et frotta sa joue contre son cou, perdue, pensive.

-Vivre dans un mensonge ? Je ne sais pas si...
-Mentir pour s'en sortir, ce n'est pas mentir Faïryna. Ces souvenirs te hantent, pires que des fantômes. Et dans ce cas-là, il suffit de les arracher, comme pour la mauvaise herbe, par la racine, pour qu'ils ne te fassent plus de tort.
- Mais ce n'est pas aussi facile Dari Saya ! Comment veux-tu arracher les souvenirs de quelqu'un ?

Elle s'écarta doucement de lui, triste.

-Et puis après tout je ne l'ai que mérité. Tout ce qui est arrivé est de ma faute. J'en subis juste les conséquences.
-TU VAS ARRETER DE DIRE CETTE CONNERIE ?
-C'est la vérité Dari Saya.


Elle plongea ses doux yeux verts dans les siens de braise, un sourire peiné sur la face, le regard à la fois vide et brillant. Une larme coula.

-Faïryna.... , soupira-t-il, désolé. Il la saisit entre ses pattes, délicatement. Ils restèrent ainsi quelques minutes, profitant avec plaisir de leur étreinte, soupirant. Si ce câlin vida un peu la tête de Faïryna pour un court instant, elle ne fit qu'augmenter les ténèbres dans l'esprit de Dari Saya. Plus le temps passait, les laissant ainsi pelage contre pelage, plus il se convainquait de tous les sacrifices possibles.
Mais peu importait après tout. Si Faïryna se sent mieux après, et retrouve sa joie de vivre, au diable les sacrifices !
Il s'écarta délicatement, scrutant profondément le visage de la louve bariolée.

-Ecoute. On va essayer quelque chose. Fais-moi confiance, et laisse-moi faire, d'accord ?
-Tu vas faire quoi ?  
, demanda-t-elle, légèrement plus détendue, la curiosité attisée.
-Une séance de relaxation. Tu vas rester assise sur ton fessier, et fermer les yeux ; surtout ne les rouvre pas ! Ca te dit ?
-Et bien écoute, pourquoi pas ?
 , pouffa-t-elle doucement. Tu ne m'avais pas dit que tu t'y connaissais en yoga ou autre.
-C'est quelque chose que je ne réserve qu'aux personnes qui comptent beaucoup pour moi.
, souffla-t-il, le regard brillant. Allez, met-toi comme je t'ai dit.

Elle s'assit, et le regarda approcher lentement ses pattes de sa tête. Plus elle le voyait faire, plus un déclic se faisait en elle. Quand elles arrivèrent à la hauteur de ses yeux, une lumière de compréhension jaillit en eux.
Elle n'eut pas la force de réagir. Enfin sur le moment. Mais elle s'écarta brusquement, les oreilles et la tête baissées.

-Dari Saya.... , souffla-t-elle, l'air réprobateur. Ses yeux s'écarquillèrent quand elle vit l'obscurité de son regard fondre furieusement sur elle.
-Alors c'est ainsi ? Tu veux rester à souffrir ? Hein ?! Moi je le refuse. Tu m'entends ?!

Il s'approcha dans une attitude dangereuse d'elle, et elle recula d'un pas, les yeux arrondis devant le changement de caractère du roux.
-Q-que... , balbutia-t-elle.
-Que tu le veuilles ou non je le ferai ! Je t'enlèverai ces fichus souvenirs ! Tu seras de nouveau heureuse !

Il bondit. Terrifiée, elle détala un peu plus loin, l'observant avec de plus en plus d'effroi. Il continuait de s'approcher d'elle, menaçant, les yeux fous de désespoir.

-Arrête... , pleura doucement l'adolescente. Il ne répondit pas, trop concentré à ajuster son saut, le pelage gonflé de détermination. Il lui arrachera ces maudits souvenirs. Et ils seront heureux, comme avant. C'est ce qu'il se répétait en boucle. Elle ne voulait pas le blesser involontairement avec les réflexes qu'elle avait acquis il y a peu grâce à ses entraînements. Elle ne voulait plus faire de mal à ceux qu'elle aime. Elle baissa les oreilles, grondant doucement. Cela ne fit qu'accroître la flamme qui habitait le regard du métisse. Il bondit, et elle voulut s'écarter pour lui échapper mais il avait anticipé son geste. Il la plaqua au sol.
-Juste laisse-toi faire. Ca ne fera pas mal. Comme si tu dormais. Comme un rêve, un songe lointain.

Elle pleurait silencieusement. Mais pourquoi se rattacher à des souvenirs aussi horribles ? Pourquoi batailler contre cette gracieuse proposition du destin qui lui permettrait de dormir tranquillement sans les avoir en boucle ? Faut-il être sot ou naïf pour se révolter contre cela ? Mais elle ne voulait pas ! Elle ne voulait pas perdre ces souvenirs-là. Elle appréhendait ce qui les remplacerait. Qu'est-ce qu'il y aurait à la place ? Un mensonge ?! Elle hait les mensonges. Et elle se hait pour avoir menti aussi lâchement à son Clan alors qu'elle aurait déjà dû être exilée ou bannie ou que sais-je.
Mais elle n'avait plus le choix de toute façon, elle n'était pas en position de force. Et les pattes avant de Dari Saya s'approchaient lentement de ses tempes ; elle pouvait sentir l'énergie qui s'en dégageait. Elle se tendit d'angoisse.

-Shhh détend-toi.

La voix mielleuse vibra en elle si doucettement que son corps obtempéra.

-Tu es brave, c'est bien. Maintenant, pense très fort à la mort de ton frère et de ta mère, remémore toi la scène de bout en comble.
-M-mais...
-Shh fais ce que je te dis.


C'était comme un énergie qui filtrait à travers sa voix, ses mots, qui passait dans son corps de façon anormalement puissante. Serait-il donc en train d'utiliser ses pouvoirs pour l'obliger à lui obéir ? Elle ne put réfléchir plus longtemps, car elle sombra de nouveau dans les terribles événements qui les avaient amenés à cette extrémité malaisante.



Dari Saya contrôlait la situation, il était fier. Il arrivait à extirper ces souvenirs comme un pro pensait-il. Il était rassuré au fur et à mesure qu'il les extorquait, comme un pêcheur ses filets. Tant et si bien qu'il baissa sa garde. Et ses pouvoirs commencèrent à faire comme bon leur semblait. Ils prenaient d'autres scènes de la mémoire de Faïryna, tourbillon sans maître, ravageur et stupide. Dari Saya, sous le coup de la panique, rattrapa tant bien que mal la situation, mais tout allait si vite !! Un grondement de rage sortit de sa gorge arrogante. Ses pattes étaient attirées comme des aimants par les tempes de l'automnale, cherchant à absorber encore et toujours plus, comme une terre aride l'eau d'une bouteille. Il essayait de faire une concordance entre les événements qui s'étaient passés dans la vie de la louve.
Avec toute la conviction et la force qu'il put, il arriva à s'arracher à cette sphère magnétique, et tomba brutalement en arrière. Entre ses pattes, une boule colorée. Les souvenirs de Faïryna. Mais quels souvenirs ? Qu'avait-il donc foutu cette fois-ci ? Il se releva, paniqué, cherchant à travers eux qui ils étaient. Il pâlit violemment. C-c'était....
Faïryna se tordit légèrement sur le sol, soupirant, comme si elle venait de se réveiller. Il lui jeta un regard angoissé. Elle ouvrit les yeux et cligna des paupières quelques fois, sa respiration devenant plus régulière, sortant peu à peu de sa transe. Elle se redressa un peu et se secoua doucement la tête.

-Hmpf... , fit-elle, reprenant ses esprits.
-Faïryna ?  , tenta de sourire calmement Dari Saya, qui avait rangé la sphère dans la galerie de ses pouvoirs.

Elle sursauta et se tourna vivement vers lui, surprise. Elle fronça les sourcils et gonfla le poil.

-Qui es-tu ?  Elle renifla les effluves de l'air. Tu n'es pas de l'Automne. Que fais-tu sur les territoires de mon Clan ?

Ces souvenirs qu'il avait arraché, c'était.... son enfance. Mais quel abruti !!!
Il recula de quelques pas, le visage rempli de culpabilité, de rage et de douleur. Donc elle l'avait oublié lui aussi! Quel idiot ! De quel droit avait-il cru pouvoir utiliser des techniques aussi complexes à son âge ?! Comment avait-il pu faire ça sur celle qu'il aime ? Comment ?!
Au final, c'était peut-être lui le monstre.
La mine sombre et impassible, il jeta un regard à la jeune louve qui attendait une réponse, dans une position défensive. Son cœur se déchira quelque peu. Il ferma les yeux. Il disparut en volutes.

-HÉ ! , fit-elle en le voyant disparaître. Trop tard. Elle ne saura pas qui il était et ce qu'elle faisait là.

En attendant, elle sursauta. Ah mince ! Sa mentor l'attend pour un entraînement spécial nocturne ! Il ne faudrait pas être en retard. Elle commença à partir au trot mais s'arrêta brutalement, prise d'une migraine atroce qui la cloua au sol quelques instants. Elle respirait difficilement, se tenant les tempes du bout des pattes, fermant les yeux. Que... que s'est-il passé ?
Elle se rendit compte qu'il manquait quelque chose. Mais que pouvait-il bien manquer ? Aaah si seulement cette saleté de migraine pouvait déguerpir !! Elle le fit. Faïryna se releva précautionneusement. Bon, elle y réfléchira plus tard, après l'entraînement. Elle reprit sa course et le fil de sa vie prochaine.

---|
Ainsi était-ce comme cela que j'avais perdu mes souvenirs ?
J'avais le souffle court, je haletais, pantelante. J'avais mal crâne bon sang...
Je gémis silencieusement, et m'allongeai au sol, la tête sur mes pattes, les paupières à moitié baissées. Voilà tout ce que j'avais oublié. Tout ce qu'on m'avait arraché. Contre mon gré. « Pour mon bien. »
Est-ce pour ça que papa ne passait jamais ? Il m'en veut ? Pff qui ne m'en voudrait pas ? Ce que j'ai fait... ha.... pardon.... pardon....

- Je suis désolée..... pardon.... pardon...... maman..... frérot...... papa......

Les larmes coulèrent de mes joues, et je fermai les yeux. J'avais tout foutu en l'air. Tout. Tout ça à cause d'une erreur du hasard.
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Faïryna
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Faïryna
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Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

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Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Sam 21 Avr 2018 - 18:19

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------------ Epilogue
Je restai là, allongée, près de l'eau qui bordait le bout de mes pattes, douce, tiède et agréable par son clapotement régulier. Quelques larmes se mélangeaient à cette eau pure, la diluant de tristesse. Le silence me paraissait comme une douce mélopée à mes oreilles qui ne demandaient que du calme.
Bientôt, une sorte de brise se leva, et avec elle une légère brume. Je ne m'en rendis tout d'abord pas, fixant l'eau de ma vision floue. Puis, je relevai la tête, dressant les oreilles. Un son... un sifflement... non.... un chuchotement ? Une voix ?!
Je me redressai, me postant sur mes pattes, appréhensive. Qu'est-ce donc ? Je reniflai l'air embrumé. J'eus la surprise de constater qu'il avait une odeur. Et pas n'importe quelle odeur. Cette effluve.... non... d'où me vient-elle ? Où l'ai-je déjà respirée ?
Je fermai les yeux, me concentrant intensément. Ce n'est pas celle d'une personne méchante. Non. Ni celle d'une personne neutre. Quelqu'un... que j'aime ? Enormément ?
Et en un flash je reconnus cette odeur de terre mouillée et de lavande qui m'apaisait autrefois tant.

-M... maman ? , dis-je d'une voix tremblante d'émotion, cherchant sa forme dans le brouillard si peu dense.

Une forme légère se forma dans la brume, une forme sombre aux reflets qui semblaient presque dorés à cause de leur apparence vaporeuse. Des amandes vertes pareilles aux miennes brillaient au milieu de cette douce obscurité, yeux de l'âme.
Mes yeux se remplirent de larmes de joie à la voir, et je souris niaisement, oubliant un court instant pourquoi elle était sous cette forme. Je ne manquai pas de m'en souvenir, et mon visage se tourna dans une expression coupable et triste.

-Je suis tellement, mais tellement désolée..... C'est à cause de moi que vous êtes morts. Je m'en veux tellement. , fis-je, la gorge serrée.

La forme sembla sourire doucement, et disparut quelques instants, avant que je ne sente comme une sorte de contact léger contre mon pelage. La forme qui s'était collée à moi souffla à mon oreille de sa agréable voix spectrale :

-Ne culpabilise plus... C'est fini... Je ne t'en ai jamais voulu... Ma fille chérie.... Que je vous aime toi, Elric et ton père...
-J'ai ruiné notre famille et notre bonheur...
-C'est que ça devait arriver...
-Ca n'aurait pas dû arriver. Je suis si désolée.
-Tout va bien.
-Maman.... , sanglotai-je. J'avais tellement envie de l'enserrer entre mes pattes, tellement envie de sentir son pelage contre mon corps.
-J'aurais tellement voulu te dire que tu n'as pas à t'en vouloir, tant de fois je l'ai désiré si ardemment. Mais tu n'étais pas dans un lieu où je pouvais communiquer avec toi, et quand après tu le fus, tu ne te souvenais plus de rien et ne pouvais pas me reconnaître. Rend-moi heureuse, et cesse tes tourments.
-Maman...
-C'est fini... , murmura plus faiblement la voix.
-Ne pars pas... Je t'aime si fort ! Pardonne-moi...
-Je t'ai pardonnée dès les premiers instants...
-Et Elric ?
-... Elric...
-Maman ?
-... je dois y aller... l'aube arrive... cueille-la...
-Attend ! On pourra se reparler ? Hein ? Je ne veux pas te perdre une deuxième fois

J'essayais de saisir la brume entre mes pattes, fébrile et maladroite comme une loupiote. Je ressentais le besoin d'être près de ma mère, encore plus fort que n'importe quel autre jour.

-... e t'aim...

Les premières lueurs de l'aurore commencèrent à percer la fumée, la dissipant doucement dans des reflets roses, argentés et dorés la surface du Lac.
Pour la première fois depuis que j'avais récupéré mes souvenirs, un sourire étira mes babines, tendre, affectionné, apaisé. Je sentais une calme plénitude baigner mon esprit, dans une sensation de lévitation.

-Moi aussi.

Un violent mais délicat vent fit s'envoler les dernières volutes spectrales, soulevant mon pelage et mes cheveux, me faisant agréablement fermer les yeux. Je pouvais sentir la timide lumière du début de journée traverser mes paupières. Un délicat sourire relevait mes babines, et je respirai profondément. Le vent retomba, et je restai quelques instants ainsi, absorbant avec délectation la lueur matinale. Une nouvelle aube s'offrait au monde, une nouvelle aube s'ouvrait dans ma vie. Une aube en paix.

-Je vous aime. , murmurai-je.

Le soleil matinal éclaira mon visage en tant que réponse. Tout était fini. Et tout continuait.
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