Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

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Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Deep in the meadow, two blind and the world's beauty | PV l'Aveugle |
Arwen
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Jeu 10 Mar 2016 - 11:18

Musique ~ :





Tell me, who is the blind here ?

L’air frais balayait la prairie d’un souffle doux, faisant tinter les végétaux d’un son empli de magie. L’astre commençait doucement son ascension vers la voute céleste, ses premiers rayons  perçaient le champ et faisait briller la délicate rosée du matin. Quelques feuilles remuèrent tandis que les fleurs, fidèles à leur roi Soleil, se redressaient pour  recevoir sa bénédiction. La prairie se réveillait dans le plus grand calme, sous le regard bienveillant de Mère Nature, chef d’orchestre de cette symphonie silencieuse. Les clapotis des ruisseaux venaient  s’ajouter à cet opéra naturel, éveillant les premiers chants d’oiseaux de cette terre bénie. Au milieu de ce lieu enchanteur, un être observait de son regard doux ce petit monde dirigé par la fine baguette de ce qu’elle nommait Dieu. Recouverte d’une cape aussi bleue que ses prunelles, la louve affichait un léger sourire des plus sincères, tandis qu’elle acceptait avec la plus grande modestie sa place de spectatrice parmi ce monde qui n’était le sien.

Une certaine tristesse régnait en elle. Elle faisait vibrer son être entier,  et ne la quittait pas, telle une très chère amie. Son âme pure et translucide d’enfant était enveloppée dans une brume que l’on appelait  Mélancolie. Mais elle l’avait toujours acceptée, elle  aimait beaucoup trop le monde et leurs pêchés pour refuser les sentiments.  L’entité qu’elle incarnait n’était faite que d’un amour infini pour le monde qui l’entourait.  Elle était aveugle. Elle ne voyait les pêchés ni le mal. Dans chaque être elle distinguait la lumière  qui émanait de leur âme. Car ils étaient nés, car ils vivaient et que vivre, est un miracle, vivre est un don et leur présence dans  ce monde était bénie et voulue.  

Elle aimait, elle aimait peut être plus que n’importe quel être  ce monde cruel et lui vouait son âme et son corps . Son être entier s’inclinait devant les entités qui composaient cet univers. Arwen était pleine de reconnaissance et ne cessait de les remercier à chaque seconde pour ce qu’il lui offrait. Les rayons du soleil illuminaient doucement son visage immaculé  et ses grands yeux pâles ne perdaient pas une seconde de la beauté de cette nature dont elle ne faisait parti.  Les brins d’herbes perlés de gouttes de rosées produisaient un son féerique aux oreilles de l’enfant tandis que le soleil lui faisait désormais face, rayonnant dans toute sa splendeur. A ce moment là, la prairie fut l’incarnation de l’au-delà, manifestation des esprits et de Dieu lui-même. L’aurore était radieuse ce jour là et par sa beauté des plus renversantes, elle mit des larmes dans les yeux d’Arwen. Émue par tout ce qui constituait la Vie, elle se réjouissait silencieusement  de pouvoir être le témoin d’un pareil spectacle et laissait ses larmes couler en signe de profond respect.

Alors qu’un sourire des plus radieux éclairait son visage, sa solitude ne tarda pas à se briser lorsqu’elle entendit des pas derrière elle. Avec une douceur et une grâce qui lui était propre, elle fit demi tour, dos au à l’astre solaire. De son âme émanait un sentiment de calme et de tranquillité et d’un amour inconditionnel  envers son semblable qui s’était avancé vers elle. Le haut de son visage légèrement voilé à cause de son capuchon, elle eut un mouvement de tête qui fit tomber celui-ci. Ses cheveux plus blancs que la plus pure des colombes se dévoilèrent, ondulants sous la fine brise qui parcourait la prairie.
Bye Funkimina
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L'Aveugle
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Jeu 10 Mar 2016 - 19:45


Deep in the meadow...

PV Arwen




L'odeur des fleurs vint déranger l'Aveugle bien avant qu'il n'arrive au Paradis de Miluiel. Leur parfum entêtant faisait tourner la tête du chien-loup et embrasait son odorat qui lui semblait soudain presque inutile. L'Aveugle sentait les tendres pétales des plantes lui caresser les pattes tandis qu'il avançait en maugréant contre ces milles senteurs. Il se sentait sale et sans repère en cette praire fleurie, le pollen s'agrippant à son poil gris et pénétrant dans sa gueule entrouverte.

"Moi qui voulait revoir les terres neutres pour me rappeler de bon souvenirs..." songea-t-il en soupirant. "J'avais surtout oublié qu'il me fallait passer par des terres inappropriées à un Aveugle comme moi !"

Comme en écho, ses cicatrices lui firent mal, et il secoua la tête. L'Aveugle vivait avec ces plaies depuis si longtemps maintenant qu'il peinait à se rappeler sa vie sans, mais il lui arrivait de sentir encore le métal chauffé à blanc lui pénétrer la rétine.

Ce souvenir le fit frissonner. Le chien-loup tenta, pour se changer les idées, d'imaginer le champs de fleurs s'il pouvait le voir, mais une fois encore, les couleurs et les formes se dérobaient à lui au profit de visions étranges faites de sensations. L'Aveugle grogna. Il se souvenait du moment où Aydahven lui avait fait voir par ses yeux, et il retrouva le sourire.

"Un brave gamin..." se dit-il avec un peu plus d'entrain.

Plongé dans ses pensées, l'estival avait presque oublié les désagréments des lieux, et ce n'est qu'en entendant un léger froissement devant lui qu'il se reprit.

Reniflant, l'Aveugle se découvrit incapable d'identifier l'individu devant lui à cause des flagrances ambiantes, mais il sut qu'il y avait un loup, et décidément très proche au vue du bruit. Ses oreilles se rabattirent sur son crâne avec agacement, furieux de ne pas avoir surpris la présence plus tôt. Maugréant, il fit un détour pour esquiver le loup.

Se mettant malgré lui dans le vent, la brise porta alors à l'Aveugle une odeur très étrange qui fit s'arrêter le chien-loup. C'était une odeur très douce, très apaisante, comme une brise fraiche une nuit d'été. L'estival tourna la tête vers le loup, surpris, et renifla davantage, sa colère disparaissant. Il devina une jeune solitaire, plus jeune qu'Aydahven a priori, et porteuse d'une aura harmonieuse et calme.

Mais il y avait également quelque chose...Une discrète odeur derrière celle canine qui intriguait l'Aveugle. Il connaissait cette odeur, mais elle était si tenue qu'il ne parvenait as à se rappeler sa provenance. Humant, le chien-loup sentit son cœur se serrer de manière incompréhensible.

L'estival fronça les sourcils, puis sans s'annoncer s'approcha davantage de la louvette et renifla plus près d'elle. Même si l'odeur était plus forte, l'Aveugle ne parvint toujours pas à identifier l'origine de sa gêne. Il leva les yeux alors vers ce qui devait être le visage de la demoiselle et demanda :

-Tu portes une bien curieuse odeur. Tu n'es pas une simple solitaire, si ?

Sa voix était dénuée d'agressivité, juste chargée d'une curiosité profonde. En d'autres circonstances, le chien-loup se serait agacé de ne pas comprendre, mais la solitaire avait quelque chose de si apaisant qu'il n'y parvenait pas.

Perdu, l'Aveugle remua pensivement les oreilles.
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Arwen
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Ven 11 Mar 2016 - 18:32





Tell me, who is the blind here ?

L’empereur des astres illuminait l’être d’orage de ses rayons orangés, embrassant son visage couturé de cicatrices d’une lumière pleine de chaleur. Ses prunelles, aussi bleues que celles de l’enfant vinrent se porter au loin, ignorant de l’obstacle que son enveloppe charnelle était censée représenter. La louve cligna doucement des yeux, dans son esprit clair et propre s’annonçait tout naturellement la vérité à propos de cet individu. Il était Aveugle. Il n’avait suffit que d’un regard pour qu’elle puisse le deviner. Non pas parce qu’il ne la regardait pas, mais parce que son visage portait une expression familière, c’était celle d’un être à qui il manquait quelque chose. Les couleurs, plus que tout ainsi qu’une ignorance face à la forme que prenait la vie. Pour Arwen, ce n’était pas la même chose, elle n’avait jamais pu voir le Mal et était ignorante face à ces notions. Mais il ne fallait pas s’en plaindre, n’est-ce pas ? Entre perdre sa vision et ne jamais céder aux pêchés, n’importe quel être vivant choisirai cette deuxième proposition. Néanmoins,  si Arwen avait été Colère ou bien Envie, peut être aurait-elle pu alors emprunter le chemin du savoir et de la connaissance, afin de libérer son peuple, et de ne point finir sa vie sur un bûcher. Finalement, qu’auriez-vous choisi ? Entre être un Homme dans toute sa laideur ou être tout simplement différent ?

La douce brise s’échappait délicatement de la prairie, laissant retomber avec douceur les cheveux courts de l’enfant sur son capuchon. Ses yeux pâles se détachèrent quelques instants du mâle avant de se promener sur le champ et ses myriades de fleurs. Celui-ci était devenu stoïque, comme figé dans le temps après la tombée du vent. Elle tourna le visage vers le loup qui s’était approché d’elle et dont les sourcils s’étaient froncés en signe d’interrogation. Qu’est ce qui pouvait donc tracasser son esprit  tourmenté ? Le visage de l’enfant prit une expression plus douce tandis que son sourire s’effaçait légèrement. Le souffle chaud de l’aveugle en face d’elle ne la gênait point. L’idée même que cela puisse l’embarrasser ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Elle se contentait d’observer avec une grande tendresse les gestes qu’effectuait le loup au pelage anthracite.

Avec sa gentillesse habituelle, aucune lueur amusée ne vint troubler son regard de cristal, qui continuait de suivre les actions du mâle sans porter aucun jugement sur sa personne. L’innocence qui émanait de son petit corps fragile semblait avoir installé une certaine sérénité dans les mouvements de l’aveugle. Lorsqu’elle l’avait vu arriver, le pelage perlé de quelques gouttelettes d’eau accompagné des pétales, son esprit d’humain, habitué à subir le pire dans n’importe quel être, avait rapidement remarqué l’irritation qui émanait de l’individu. Elle n’avait ressentie nulle crainte à son approche, car elle avait vu, comme dans tous les Hommes et les Animaux qu’elle croisait, la lumière que produisait leurs âmes. Elle ne redoutait donc aucun acte de violence de la part du loup. Qu’il lui fasse du mal, s’il le souhaitait, elle ne lui en voudrait pas.

Les oreilles de l’enfant remuèrent légèrement lorsque l’aveugle releva son visage crispé,  ou une lueur emplie de curiosité venait de se loger au fond de ses prunelles.

- Tu portes une bien curieuse odeur. Tu n'es pas une simple solitaire, si ?

La jeune louve inclina doucement son visage sur le côté en chassant une mèche blanche de ses yeux. Toujours aussi calme, elle n’avait remué d’un pouce et continuait de dégager  une aura emplie de douceur et de sérénité, comme elle l’avait toujours fait sans s’en rendre compte. De sa voix enfantine et pleine de candeur, elle répondit au loup avec une sincérité propre aux enfants de son âge.

- Veuillez m’excuser Monsieur…Ce parfum qui émane de mon corps, j’ignore à quoi il correspond. Je n’arrive à me défaire de mon ignorance et j’essaye d’apprendre, c’est pourquoi je ne peux répondre à votre question… Le mot  « solitaire »….je..je ne sais ce qu’il peut bien pouvoir signifier.

Elle inclina la tête et baissa le regard vers ses pattes, honteuse de son ignorance. Hippolyte, son très cher Hippolyte….si il était parmi ce monde, peut être aurait-il pu lui apprendre…Malheureusement, son niveau de vocabulaire était encore très restreint, elle en était consciente et en en avait désormais honte.

Bye Funkimina
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Lun 14 Mar 2016 - 17:06


What a strange girl...

PV Arwen




L'Aveugle sentait l'irritation poindre le bout de son nez. Il détestait ne pas comprendre, et il sentait qu'il avait les réponses à ses questions juste là, accessibles et pourtant si lointaines. Il plissa les yeux, maugréant, mais la colère restait sourde en son âme. L'enfant était si apaisante qu'elle parvenait à éloigner d'elle les foudres du chien-loup, mais pour combien de temps encore ?

Soudain, la solitaire baissa la tête, ce qui fit froisser un tissu. L'Aveugle devina qu'elle portait quelque chose sur elle, peut-être une cape ou un quelconque couvre-chef. Quoiqu'il en soit, l'estival devina de la honte dans ce geste :

-Veuillez m’excuser Monsieur…Ce parfum qui émane de mon corps, j’ignore à quoi il correspond. Je n’arrive à me défaire de mon ignorance et j’essaye d’apprendre, c’est pourquoi je ne peux répondre à votre question… Le mot  « solitaire »….je..je ne sais ce qu’il peut bien pouvoir signifier.

L'Aveugle cilla avec stupéfaction tandis qu'il repassait les paroles de l'enfant dans sa tête. Comment ? Elle ignorait ce qu'était un solitaire ? Le chien-loup se reprit et grogna avec agacement.

"Se moque-t-elle de moi ?" songea-t-il avec méfiance.

Mais la solitaire - qui ignorait en être une - semblait être l'innocence incarnée. Peut-être était-elle réellement naïve, ou peut-être n'avait-elle pas été éduquée aux usages de Four Seasons - et des loups en général. L'Aveugle songea alors qu'il ignorait tout également en arrivant en ces terres, lorsqu'il n'était encore qu'un chien de combat. Cette pensées lui laissa un goût amer sur la langue.

Son regard aveugle balaya alors l'enfant et il répondit avec froideur :

-Comment peux-tu l'ignorer ? Tu n'es pas de Four Seasons, c'est cela ? Ou alors tes parents t'ont tout dissimulé de notre monde.

L'Aveugle espérait que cette seconde solution était fausse, car si elle était vraie, alors l'enfant était probablement une bâtarde de membres de clans différents. Si elle avait du sang estival, l'Aveugle serait alors contraint d'aller prévenir sa meute - ce qui l'ennuierait profondément. Heureusement, il ne sentait pas de traces de l'Eté en la solitaire, mais son nez lui jouait peut-être encore des tours.

La petite recelait un nouveau mystère aux yeux du chien-loup, ce qui l'agaçait davantage. Il renifla et l'odeur de la solitaire emplit son nez à nouveau. La discrète flagrance qui gantait l'Aveugle le fit frémir. Il ne l'aimait pas. Elle évoquait d'étranges choses en lui, des souvenirs enfouis.

Pendant un court instant, le chien-loup fut tenté d'arracher les secrets de l'enfant par la violence. Il fit rouler ses épaules pensivement, ce qui fit grincer ses muscles. Oui, le goût de la guerre était soudain étrangement doux à l'estival, mais les lieux et son interlocuteur étaient complètement opposés à cette idée : tout ici invitait à la paix et à la douceur.

"Si j'avais attaqué Aydahven..." pensa-t-il. "...Je me serais privé d'une grande amitié. Cette solitaire n'est qu'une enfant dans un monde qu'elle ne connaît probablement pas. En un sens, j'ai été comme elle."

L'Aveugle soupira, et la tension dans ses muscles disparut. Il s'adoucit et lâcha d'un ton las :

-Les solitaires sont des êtres sans meutes. Ils n'appartiennent à aucun clan, à aucune saison. Moi, par exemple, je suis un Estival : j'appartiens donc à la meute de l'Eté. Mais toi, tu es seule.

Ce dernier mot sonnait sèchement. L'Aveugle se racla la gorge puis pour se rattraper il continua :

-D'où viens-tu petite ?

Dans sa phrase se dissimulait une intense curiosité.
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Arwen
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Mer 16 Mar 2016 - 17:02





Tell me, who is the blind here ?

Ses grands yeux bleus étaient rivés sur une minuscule fleur entre ses pattes. Insignifiante, avec ses pétales blancs et son cœur d’or, elle tentait tant bien que mal, comme ses camarades d’absorber la divine lumière de l’Aurore. Malheureusement, ses aînées aux couleurs chatoyantes, par leur taille imposante lui faisait de l’ombre. Elle avait beau se grandir le plus possible, jamais elle n’arrivera jamais  à recevoir les rayons de son roi. Une bien piètre paysanne parmi les nobles, condamnée parce qu’elle n’appartenait pas aux espèces privilégiées. Quel bien triste sort pour cette petite fleur, si belle par sa simplicité, si charmante avec son allure chétive…

Arwen cligna doucement des yeux, le visage toujours baissé en signe de honte, elle n’osait le relever, car son interlocuteur ne lui avait pas permis. Elle gardait l’échine courbée, sans pour autant paraitre bossue. Il y avait une manière de se baisser, sans que cela soit disgracieux. On lui avait appris, il y a longtemps, à manifester ce genre de respect. Les rubans que formaient l’extrémité nouée de sa cape ondulaient doucement sous le vent, qui ne semblait vouloir quitter les deux individus. Repassant sans cesse  sur la prairie, tel une mère surveillant son enfant, il observait les deux lupins avec discrétion. Tantôt s’éloignant des deux êtres, tantôt revenant les frôler avec douceur.

Au bout d’un laps de temps, l’aveugle, dont les paroles de l’enfant semblaient avoir perturbé, finit par répondre à celle-ci. Sa voix, dénuée de chaleur fit frémir les oreilles d’Arwen, dont les paupières se baissèrent légèrement. Ce qui ressemblait fort à de la peine s’alluma au fond de ses prunelles et  à ce moment précis, plus que tous les autres, elle était la Mélancolie à elle toute seule. Après tout, cela ne changeait pas de l’habitude, bien rare étaient les gens dont la voix ne sonnait pas méprisante à son égard.  

- Comment peux-tu l'ignorer ? Tu n'es pas de Four Seasons, c'est cela ? Ou alors tes parents t'ont tout dissimulé de notre monde.

Un sourire triste se forma sur son visage. Des parents ? Mon Dieu, il n’y avait pas plus inconnu que cela aux yeux d’Arwen. Une image de femme et d’homme tenant un enfant par la main flotta quelques instants devant les yeux de la louve, avant de disparaitre de son esprit. Si des parents étaient des adultes qui l’aimaient, alors elle n’en avait jamais eu. Est-ce que c’était mal ? Devait-elle se sentir honteuse pour ne point en avoir ? La louve ne savait pas, elle n’avait jamais réellement songé à cela, en fait.

La deuxième proposition du mâle se répéta en boucle dans son esprit. Oui, elle ne venait pas  de…de cette terre appelée comment, déjà ? «  Four Sézon ? » ( Saisons était un mot qui lui parlait, néanmoins, l’autre partie du nom lui était inconnue ).  Elle était surprise de savoir que ce qui semblait être  le Paradis avait une appellation. Bien que celui-ci ait des consonances inconnues pour la petite fille, elle savait que jamais elle n’oublierait ce nom.  Elle était loin d’être voyante, Dieu ne lui avait point octroyé ce genre de pouvoir  .Mais elle était animée par cette étrange conviction que ici, elle allait faire des rencontres qui se révéleraient être toutes aussi marquantes que celle d’Hippolyte.

- Les solitaires sont des êtres sans meutes. Ils n'appartiennent à aucun clan, à aucune saison. Moi, par exemple, je suis un Estival : j'appartiens donc à la meute de l'Eté. Mais toi, tu es seule.

Avec stupéfaction, la louvette constata que sa voix s’était nettement radoucie. L’expression de peine dans ses yeux se dissipa, laissant place à de la reconnaissance et une grande tendresse envers ce mâle, qui l’avait pourtant méprisée il y a à peine quelques secondes.  Ainsi, elle apprenait la signification du mot « solitaire » mais aussi d’autres petites choses très intéressantes. Si bien que, dans un élan de grande curiosité, elle en oublia sa soumission face à son aîné et releva le menton. Des Clans, des Saisons ?
Comment pouvait-on appartenir à un événement naturel ? Mère Nature, les avaient-ils tous bénis ? Faisaient-ils partis de cette entité ? Les grands yeux bleus d’Arwen se posèrent sur le visage de l’aveugle. Toute pleine de candeur et d’innocence, elle laissa un petit sourire  émerveillé naitre sur son museau.

Néanmoins, elle se ravisa bien vite. Elle l’avait gêné…ce mâle, avait été embarrassé  par son ignorance et elle en avait toujours honte. Là encore, il s’était sûrement radouci par sa faute. En l’espace de même pas quelques minutes elle avait réussi à ennuyer ce pauvre individu qui n’avait rien demandé…quelle méchante petite fille elle faisait. Elle se mordit la langue. «  Pardonnez moi mon Dieu d’avoir été si insolente, je vous promet de tenir ma langue et ne plus afficher ma peine. Après tout, c’est de ma faute aussi, je m’attriste pour un rien. »

Elle se sera contre ses pattes avant et laissa une mèche de chevaux recouvrir ses yeux, tandis que le mâle se raclait la gorge.

- D'où viens-tu petite ?

Elle se figea sur place avant de se détendre, néanmoins sans bouger d’un pouce.  La brise, en bonne amie, décida de venir en aide à Arwen, faisait remuer ses cheveux blancs et désordonnés dans le but de lui dégager la vue. Pour répondre à cette question, elle se devait être la plus sincère possible. De toute façon, elle n’avait jamais eu l’intention de mentir à quoi que ce soit. Cette idée ne lui avait jamais traversé l’esprit de toute façon. Elle prit une légère inspiration, s’apprêtant à  prendre la parole après avoir respectueusement écouté  le mâle gris.  Sa voix claire et emprunte d’une jeunesse non dissimulée se fit entendre.

- Je suis désolée de vous avoir ennuyé,  Monsieur. Je possède de bien piètres connaissances et croyez moi, j’en ai sincèrement honte. Vous avez vu juste, je ne suis point originaire de ce monde. Vous risquez surement de ne pas me croire. Ce que je vais vous dire peut paraitre invraisemblable… mais c’est la vérité. Que j’aille en Enfer si la véracité de mes propos se trouvent être corrompus...

Enfin, je….je viens d’un endroit,  ou il y a une race qui domine le monde entier. Ce sont des êtes enclins aux pêchés et dont la nature peut se révéler être des plus immonde, néanmoins, ils sont tous habités de lumière et j’ai énormément foi en eux …
sur ces derniers mots, sa voix était devenue chevrotante, tant elle y croyait.

Ils portent un nom bien particulier, cela vous doit être sûrement inconnu, mais en général,  on les désigne sous ce mot
. Elle marqua une pause puis reprit : «  Les Homme ».  

Je suis née sur cette terre et à vrai dire, je n’ai pas grand-chose à dire sur mon Monde, car je n’ai pas eu l’occasion de le connaitre…Comment vous dire, Monsieur…je…je croyais à l’époque que le monde se résumait à ses murs qui faisaient le tour complet de mon village. Elle eut un petit rire triste.

J’étais bien sotte. Un jour, quelqu’un à brisé ce mur…sa voix prit un ton beaucoup plus doux, emplit de tendresse..c’était un garçon de mon âge…grâce à lui j’ai pu découvrir un petit peu mon monde…Néanmoins, un jour, alors que je lui avait conjuré de ne point se rendre dans mon village, s’inquiétant de mon état, il était venu me voir, et il m’a vu telle que j’étais considérée parmi mes camarades…Une Possédée, fille du Diable. Mes jambes ne marchaient plus, depuis ma  naissance, j’étais atteinte d’un mal qui m’empêchait d’être comme tous les enfants de mon âge. Mon corps convulsait parfois, c’était…horrible…j’étais horrible. Ils avaient raison, mon Dieu qu’ils avaient raison…j’étais vraiment un monstre…
Ses prunelles claire se plongèrent dans le vide, tandis qu’elle revoyait  la suite de son histoire défiler devant ses yeux.

Puis brusquement, elle lâcha.

- On me brûla sur le bûcher, en vile et terrible créature que j’étais…..et que je suis toujours….

Les mots, étaient sortis d’un coup de sa bouche, comme une bile amère. Ses grands yeux ouverts et terrifiés, elle revoyait les flammes venir lui lécher les pieds  et le bas de son corps ensanglanté, tandis qu’elle se consumait vivante.


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L'Aveugle
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Mer 16 Mar 2016 - 20:11



Là, dans la prairie, nos passés nous rapprochent...Mais ma haine m'éloigne.
Avec Arwen
L'Aveugle ne pouvait s'empêcher de noter la tristesse de la petite louve. Son odeur était mélancolique, et elle gardait la tête baissée en un geste de soumission et d'abattement. Le chien-loup s'en sentait plus confus qu'autre chose. D'ordinaire, rendre les gens malheureux ne l'inquiétait que très peu, mais dans le cas présent, il ignorait ce qu'il avait pu bien dire pour attrister l'enfant.

Une voix mauvaise susurra rageusement à son oreille :

"Tu te poses trop de questions. Pourquoi te soucies-tu de cette gamine naïve ?"

L'Aveugle remua, songeur. Il continua d'étudier l'enfant en réprimant ses sentiments négatifs comme il savait si mal le faire. La solitaire se tenait recroquevillée, et le léger sifflement lorsque la brise circulait au niveau de sa tête indiqua à l'Aveugle que ses cheveux tombaient sur son visage. Tout en elle indiquait commisération et soumission. L'estival était habitué à ces démonstrations sentimentales de la part d'un lâche ou d'un oméga, mais d'une enfant ? Cela le surprenait davantage. Quel étrange passé était donc tombé sur les épaules de la petite ?

Enfin, après un instant, celle-ci prit la parole d'un ton doux et triste à la fois. Sa voix était fluette, mais chargée de quelque chose de plus lourd et immémoriel.

-Je suis désolée de vous avoir ennuyé,  Monsieur. Je possède de bien piètres connaissances et croyez moi, j’en ai sincèrement honte. Vous avez vu juste, je ne suis point originaire de ce monde. Vous risquez surement de ne pas me croire. Ce que je vais vous dire peut paraitre invraisemblable… mais c’est la vérité. Que j’aille en Enfer si la véracité de mes propos se trouvent être corrompus...

"Enfer"...? Ce mot mit la puce à l'oreille de l'Aveugle. Il avait déjà entendu ce mot, autrefois...Il y a bien, bien longtemps. Son poil s'hérissa. Déjà, il se doutait de ce qui allait suivre.

-Enfin, je….je viens d’un endroit,  ou il y a une race qui domine le monde entier. Ce sont des êtes enclins aux pêchés et dont la nature peut se révéler être des plus immonde, néanmoins, ils sont tous habités de lumière et j’ai énormément foi en eux …Ils portent un nom bien particulier, cela vous doit être sûrement inconnu, mais en général,  on les désigne sous ce mot...

La voix de la solitaire était devenue légèrement tremblante. L'Aveugle remarqua qu'il retenait à présent sa respiration, attendant la suite. Il savait ce qu'elle allait dire, et il le redoutait. C'était comme si elle avait posé sa patte sur la porte de ses souvenirs et attendait pour l'ouvrir. La sensation était insupportable.

-Dis-le...lâcha-t-il entre ses crocs serrés par la tension.

"Les Hommes."

Le mot déferla à travers la brèche des souvenirs de l'Aveugle. Il le revit, lui, l'homme en blanc. Même si les couleurs avaient disparu de sa mémoire, même si les formes n'avait plus de sens pour le chien-loup, jamais il n'oublierait cet humain : c'était la dernière chose qu'il avait vu avant de perdre ses yeux. Il se souvenait le regard ardent de l'homme, il se souvenait de ses mots qui passaient dans son esprit encore et encore. Un frisson parcourut l'échine de l'Aveugle qui malgré lui laissa s'échapper un grognement.

L'enfant continua :

-Je suis née sur cette terre et à vrai dire, je n’ai pas grand-chose à dire sur mon Monde, car je n’ai pas eu l’occasion de le connaître…Comment vous dire, Monsieur…je…je croyais à l’époque que le monde se résumait à ses murs qui faisaient le tour complet de mon village.

L'Aveugle l'écoutait à peine et pourtant ses mots perçaient son âme avec une facilité déconcertante. Désormais, l'odeur de la solitaire n'avait plus aucun secret pour l'estival : c'était l'odeur des hommes qu'elle portait sur elle. Ainsi, la gamine avait été en contact, pire, emprisonnée par les bipèdes. Depuis combien de temps était-elle en Four Seasons ? Quelles horreurs avaient-elles subi par ces cinglés d'humains ?

"Ils méritent la mort..." songea hargneusement l'Aveugle. "Tous autant qu'ils sont. Je les égorgerais moi-même si je le pouvais."

Plus tendu que jamais, il continua d'écouter, tiquant toutefois sur le rire triste de l'enfant.

-J’étais bien sotte. Un jour, quelqu’un à brisé ce mur…sa voix prit un ton beaucoup plus doux, emplit de tendresse...c’était un garçon de mon âge…grâce à lui j’ai pu découvrir un petit peu mon monde…Néanmoins, un jour, alors que je lui avait conjuré de ne point se rendre dans mon village, s’inquiétant de mon état, il était venu me voir, et il m’a vu telle que j’étais considérée parmi mes camarades…Une Possédée, fille du Diable. Mes jambes ne marchaient plus, depuis ma  naissance, j’étais atteinte d’un mal qui m’empêchait d’être comme tous les enfants de mon âge. Mon corps convulsait parfois, c’était…horrible…j’étais horrible. Ils avaient raison, mon Dieu qu’ils avaient raison…j’étais vraiment un monstre…

L'Aveugle était de plus en plus horrifié par ce qu'il entendait. Il s'assit, pétrifié.

"En plus de l'enfermer, ces...Monstres d'humains la faisaient passer pour un démon ? Comment peut-elle avoir foi en eux ? ILS DEVRAIENT TOUS MOURIR."

La fureur et la pitié dégoulinaient de chaque spore de sa peau. Les crocs à découverts, l'Aveugle gronda sourdement. Il se souvint du goût du sang de son bourreau dans sa gueule, et la saveur métallique lui donna horriblement faim. Il rêvât de faire subir le même sort aux geoliers de l'enfant. Pauvre gamine...Son sort n'était en rien enviable à celui de l'Aveugle.

Et le pire restait à venir.

-On me brûla sur le bûcher, en vile et terrible créature que j’étais…..et que je suis toujours….

L'Aveugle hoqueta, écarquillant les yeux. Il ne comprenait pas. Le petite avait été...Brulée vive ? Etait-elle actuellement couverte de cicatrices, de brulures anciennes défigurant le corps encore jeune d'un louveteau. A cette pensée, l'Aveugle songea à ses propres cicatrices et la compassion dévala en son cœur de pierre. Celui-ci avait été fissuré par Aydhaven, et désormais, la pitié s'y engouffrait comme de l'eau dans une faille.

Sans prévenir, l'Aveugle s'avança et colla son corps à celui de l'enfant en une maladroite étreinte. Il la renifla, tentant d'y trouver des traces de brûlures, mais ne sentit aucune blessure. Peut-être qu'elle avait réussi à s'échapper à temps, ou que son pouvoir l'avait protégée ? Il l'ignorait, mais cette seconde hypothèse expliquerait pourquoi l'enfant pouvait désormais marcher. En tout cas, il était en rage. Une nouvelle fois, la cruauté des humains avaient blessé un loup.

-Tu n'es pas une vile créature, petite...siffla-t-il. Tu n'es que la victime de monstres dotées d'âmes plus noires que les ténèbres elles-mêmes.

L'Aveugle avait craché ces mots avec une haine profonde et ignoble. Il tourna son regard voilé vers l'enfant.

-Moi aussi j'ai rencontré les hommes, ils m'ont pris mon enfance et ma vue. N'écoute pas leurs vaines paroles. Tout ce qu'ils disent est mensonge, malveillance et fausseté.

Il faillit ajouter qu'il avait égorgé son bourreau, mais se retint. Il ne voulait pas choquer la petite qui semblait bien naïve et innocente. Le chien-loup s'adoucit brusquement et un sourire doux, inhabituel sur son museau, s'afficha.

-Tu es en Four Seasons maintenant. Ici, il n'y a pas d'humains. Tu as l'occasion de tout recommencer.

L'Aveugle lui donna un petit coup de museau affectueux, maladroitement.

-On me nomme l'Aveugle. Je te présenterais ces terres, si tu veux.

Il tenta d'ignorer ses propres actions en arrivant à Four Seasons. Il avait tué, attaqué, torturé sans distinctions, cédant à ses instincts bestiaux que les Hommes lui avaient enseignés. Il ne voulait pas que l'enfant cède aux pressions des humains, suivent leurs voies.

Il lui apprendrai à vivre à Four Seasons si il le faut.



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Tell me, who is the blind here ?

Le courroux des Hommes, aux yeux d’Arwen, prenait la forme d’une flamme. Emplie de haine, elle crépitait dans le vide, animée d’une volonté destructrice, celle de déchirer les esprits et d’apaiser le sien, pour le meilleur et pour le pire.  Mais il ne fallait point la toucher, une fois qu’elle trouvait une âme sur qui déchainer son agressivité, elle ne la lâchait plus, consumant chaque parcelle de cette entité, ne laissant plus qu’une odeur acre et un tas de cendres.  La colère, était un des pêché qu’elle avait toujours redouté de ses semblables, bien qu’elle les aimait  du plus profond de son cœur, il n’y avait pas eu un seul jour, ou elle s’était trouvée tranquille en leur présence. Parce que eu eux, subsistait toujours cette étincelle dangereuse, prête à s’allumer parce que le vent  l’avait décidé, et que c’était frustrant, de n’être que l’objet du hasard. Et pour milles raisons encore, cette étincelle  pouvait se transformer en flamme sur le flambeau, puis en feu sur le bûcher. L’enfant s’était détestée pour ne jamais avoir su guérir leurs esprits tourmentés, à tout ces gens, qui l’avaient détestée et craint, parce qu’elle était atteinte d’un mal  que Dieu avait accepté, puisqu’il l’avait laissé vivre dans ce monde. Pour ces âmes fragiles, pour ces villageois, c’était une énigme, une interrogation bien trop étrange pour qu’elle puisse être acceptée.   Elle s’en était toujours voulue pour avoir existé et être la cause du pêché de la colère, et d’avoir apporté la peur et le cauchemar dans le cœur de ces hommes.

Le souvenir de la flamme lui dévorant les membres, avec une lenteur destructrice, venait de lui rappeler à quel point  la colère était sans doute le pire des pêché, et que plus jamais elle n’en souhaitait être la source. C’est en sondant les prunelles aveugles du canidé, lors de son récit, qu’elle s’était rendu compte qu’elle venait de reproduire la même erreur qu’autrefois. Elle se sentie alors  encore plus pitoyable qu’elle ne l’était déjà. Elle n’avait jamais eu de la considération pour sa propre existence, mais là on pouvait clairement dire qu’elle touchait le fond. Quelle sottise elle avait fait, d’être si franche avec cet inconnu ! « Vérité, félonne, que tu es, tu entraines la confiance aussi bien que la colère.. ». L’enfant  détacha son regard de l’horizon orangé, nuancé de touche pourpre. Encore une fois, ses prunelles innocentes virent se poser sur la minuscule fleur entre ses pattes.
Les rayons de son Souverain ne l’avaient toujours pas atteint, elle se courbait vers la terre d’un air pitoyable, renonçant à tout espoir de faire partie de ce monde. Elle n’avait plus qu’à croupir dans  l’ombre et se désintégrer dans le plus grand des silences, pour enfin finir dans l’oubli. Cette scène ramena un peu plus de tristesse dans le cœur de la louve. Misérable et pitoyable, il n’y avait d’autres mots pour décrire l’état d’âme de l’enfant. Elle n’avait rien appris de sa première vie, son pauvre petit esprit songea quelques instants à Hippolyte, qui lui avait affirmé, il y a bien des siècles de cela, qu’elle n’était pas comme les humains. Mais il s’était toujours trompé, car elle aussi, répétait toujours, encore et inlassablement les mêmes erreurs. Comme les Hommes.

Elle aurait voulu s’excuser et fuir, à ce moment là, pour tout le mal qu’elle venait d’apporter à cet être innocent, mais elle n’eut pas le temps. Dans un élan de ce qui semblait être de la compassion, le mâle gris s’était mis contre-elle, sûrement pour la réconforter. Lorsqu’elle prit conscience de son geste, ses sourcils se froncèrent dans une expression  de pure mélancolie. Que lui avait-elle fait ? Elle lui avait fait susciter de la pitié, une pitié bienveillante pour la raclure d’humaine qu’elle était. Que faisait-elle ici, parmi ces animaux ? Elle n’avait pas le droit. Dieu n’aurait pas dû, elle était une méchante enfant et elle était détestable, pour la sottise qu’elle venait de commettre.    

-  Tu n'es pas une vile créature, petite...siffla-t-il. Tu n'es que la victime de monstres dotés d'âmes plus noires que les ténèbres elles-mêmes.


Elle se mordit la lèvre. Voilà donc comment elle venait de lui faire voir les Hommes. Voilà donc comment elle venait de se présenter. Il n’avait pas tort, à ses yeux d’espèce innocente,  ce qu’elle représentait ne pouvait être que des Monstres.

- Moi aussi j'ai rencontré les hommes, ils m'ont pris mon enfance et ma vue. N'écoute pas leurs vaines paroles. Tout ce qu'ils disent est mensonge, malveillance et fausseté.

Pire que cela, elle venait de lui rappeler un passé douloureux, elle avait réveillé une compassion qui ne devrait pas lui être destiné. S’il était incapable de pardonner à ses semblables et si elle-même était incapable de se pardonner, il fallait qu’elle s’éloigne à tout prix, que d’autres flammes viennent la brûler, parce qu’elle était  indéniablement humaine et qu’elle avait apporté la haine, encore une fois dans ce nouveau monde. Elle serra les crocs si forts que son corps se mettait à trembler. La rédemption, jamais elle ne l’atteindra. Encore une fois, elle était condamnée à vivre avec des remords. C’était sa punition, elle l’acceptait douloureusement mais ne  cessait pas d’aimer  le monde pour autant. Mais sa propre image restera toujours  une entité à ignorer. Elle ne s’accepterait jamais, peut importe sous quelle forme elle vivrait.

Cette réalité brisa un peu plus son cœur d’enfant, à un âge aussi jeune elle n’envisageait pas le bonheur pour elle-même, ni  même le pardon. Elle se sentait obligée à continuer de mener une existence pure et innocente, partageant tout l’amour qu’elle avait, sans jamais se considérer comme un être à part entier.  Des larmes de résignation vinrent  perler au fond de ses prunelles, toujours aussi silencieuse, elle ne pipait mot et se contentait de rester immobile, ne laissant rien paraitre sa profonde détresse aux yeux de l’individu.

-  Tu es en Four Seasons maintenant. Ici, il n'y a pas d'humains. Tu as l'occasion de tout recommencer.

Il s’était adressé à elle de manière si gentille, si douce, quelque chose dont elle était peu habituée. Elle ravala ses larmes, accepta sa vie comme elle allait se dérouler. Elle ne voulait offenser personne, ni même  Dieu. S’il avait décidé, alors jamais, o grand jamais elle ne se mettrait en travers de son chemin. Il n’y avait pas lieu de le faire, puisque de toute façon, la pensée de se rebeller contre tout cela ne lui avait jamais traversé l’esprit. Elle avait vu le Mal, tel que les autres le percevaient lorsqu’elle en était la cause. Heureusement, elle n’avait pas sombré dans cette hideuse notion. Elle resterait le Bien, bien que cela allait encore une fois la priver du bonheur.

Fermant les yeux, elle laissa ses pensées sombres se dissiper dans la lumière. Son cœur lourd ne se déchargea pas pour autant, mais son esprit était désormais plus clair. Comme elle lavait toujours fait, elle suivait son  chemin de lumière. Elle avait vu ses ténèbres, mais elle s’en était éloignée définitivement. Du moins, elle  l’espérait... Désormais, les rayons étaient encore plus resplendissants que jamais. Ils illuminaient son âme d’une chaleur apaisante. Son aura de tranquillité s’amplifia, ses yeux brillèrent plus intensément. La lueur bienveillante resterait désormais ancrée dans son regard de louve. Sans esquisser un seul mouvement, elle s’adressa au mâle de sa voix claire, sans pour autant sourire :


- La haine est un bien piètre sentiment, je suis sincèrement désolée de l’avoir appelée en vous. Cette flamme de colère ne mérite d’être  allumée. Les Hommes sont les maîtres de ce feu qu’ils ne savent maîtriser. Ils rapportent  cette torche dans le cœur des innocents, et même   la plus désespérée des âmes humaines, une âme qui  n’a jamais souhaité  souffler sur cette étincelle pour allumer ce feu, l’a déjà fait…Je vous promets que jamais cette âme ne se pardonnera…pour sûre elle se détestera jusqu’à la fin de ses jours.

Enfin, ce que je veux vous dire, Monsieur, c’est qu’à ces autres Hommes, je leur ai pardonné et je les aime. Je pourrai vous donner milles raisons personnelles pour lesquelles je suis incapable de détester le monde.  Mais je vais vous en donner une simple : Pourquoi haïr lorsque l’on peut aimer ?


Un petit sourire se dessina sur son museau. Cette phrase, c’était ce qui la représentait le mieux. Elle était sa définition. Après tout ce temps, elle n’avait cessé d’aimer son existence comme elle était.

-
Je ne souhaite vous imposer ma vision, en tout cas, je vous en prie, Monsieur, la colère est un sentiment d’homme, vous n’en êtes pas un, laissez cette chose hideuse de côté, vous ne méritez pas cela… En tout cas, je vous remercie pour votre proposition, je l’accepterai volontiers si cela ne vous dérange pas. Si vous trouvez ma compagnie dérangeante, je vous laisserai en paix et vous aurez toutes mes excuses.


Elle s’inclina respectueusement, fermant les yeux.

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Sam 30 Avr 2016 - 21:47



Là, dans la prairie, nos passés nous rapprochent...Mais ma haine m'éloigne.
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Si l'enfant était restée immobile, pressée contre l'Aveugle, ce dernier la sentit toutefois pleine de chagrin et de nostalgie. Il se sentait impuissant, et cela le frustrait. Pourquoi restait-elle triste alors qu'il cherchait à la réconforter ? Il pensait la rasséréner, mais au contraire, la petite semblait encore plus malheureuse qu'auparavant. L'Aveugle ne comprenait pas. Le chagrin n'était pas une émotion qu'il savait gérer. Demandez-lui de mettre un loup en colère, demandez-lui de le broyer psychologiquement, et l'esprit du chien-loup ne fera qu'une bouchée de sa proie ; mais demandez-lui de comprendre la tristesse, et le voilà plus démuni qu'un louveteau. La solitaire pleurait silencieusement, son corps secoué par de minuscules sanglots. L'Aveugle rechignait à s'écarter, mais tous ses sens lui ordonnaient de le faire : il voulait fuir cette émotion dont il ne comprenait pas le sens.

"Les Hommes n'engendrent que le malheur..." songea-t-il. "Je ne peux pas laisser une de leur victime dans la tristesse et les larmes qu'ils ont enfantés."

Cette pensée tournoyait en sa tête et noyait sa colère comme un flot de sang noie les eaux limpides. L'Aveugle eut un petit sourire où hésitait la détermination et la douceur.

La solitaire sembla alors s'apaiser et l'Aveugle s'écarta, surpris. Tandis que la chaleur du soleil réchauffait son épais pelage, il sentait l'enfant retrouver son attitude calme et confidente. Lorsqu'elle prit la parole, il se rendit compte qu'il avait attendu qu'elle lui réponde :

-La haine est un bien piètre sentiment, je suis sincèrement désolée de l’avoir appelée en vous. Cette flamme de colère ne mérite d’être  allumée. Les Hommes sont les maîtres de ce feu qu’ils ne savent maîtriser. Ils rapportent  cette torche dans le cœur des innocents, et même   la plus désespérée des âmes humaines, une âme qui  n’a jamais souhaité  souffler sur cette étincelle pour allumer ce feu, l’a déjà fait…Je vous promets que jamais cette âme ne se pardonnera…pour sûre elle se détestera jusqu’à la fin de ses jours.

Se détester ? Pour si peu ? L'estival fronça les sourcils, sans comprendre. L'enfant s'en voulait parce elle l'avait mis en colère ? Voilà qui était cocasse : l'Aveugle était toujours en colère. Il n'y avait pas une journée où il ne sentait la haine bouillonner en son cœur et éveiller de sombres instincts. Un sourire légèrement moqueur naquit sur ses babines, mais il le réprima tandis que la solitaire continuait :

-Enfin, ce que je veux vous dire, Monsieur, c’est qu’à ces autres Hommes, je leur ai pardonné et je les aime. Je pourrai vous donner milles raisons personnelles pour lesquelles je suis incapable de détester le monde.   Mais je vais vous en donner une simple : Pourquoi haïr lorsque l’on peut aimer ?

L'Aveugle ouvrit la gueule pour répliquer, puis la referma. Il ne voulait pas gâcher les illusions enfantines du louveteau. Il ne voulait pas lui répondre ce qu'il pensait surtout comme une vérité :

"Parce que haïr est plus simple qu'aimer." songea-t-il amèrement.

L'Aveugle ne savait pas aimer. C'était un sentiment qui lui était étranger, qu'on lui avait volé. Il n'avait jamais été aimé, et il n'aimerait jamais. Parfois, lorsqu'il songeait aux loups qu'il appréciait, comme Aydahven, il se demandait ce qu'était ce sentiment chaud en sa poitrine...Mais il ne pensait pas qu'il s'agisse de l'amour. L'amour est cruel, sadique, et manipulateur, pas chaud et réconfortant.
L'Aveugle peinait à s'imaginer comment l'on pouvait pardonner si facilement les souffrances passées. Lui, il n'avait ni oublié, ni pardonné, toujours haï. En un sens, l'enfant était bien plus forte que lui, car elle savait aimer sans rien attendre en retour, et pardonner sans espérer être remerciée. L'Aveugle en était incapable.

Car après tout, l'Aveugle se raccrochait à ses souvenirs de haine comme un naufragé se raccroche éperdument à un rocher en mer.

Un léger sourire dans la voix, la solitaire enchaina :

-Je ne souhaite vous imposer ma vision, en tout cas, je vous en prie, Monsieur, la colère est un sentiment d’homme, vous n’en êtes pas un, laissez cette chose hideuse de côté, vous ne méritez pas cela… En tout cas, je vous remercie pour votre proposition, je l’accepterai volontiers si cela ne vous dérange pas. Si vous trouvez ma compagnie dérangeante, je vous laisserai en paix et vous aurez toutes mes excuses.

Cette fois, la consternation fit naitre un rire étranglé dans la gorge de l'Aveugle. Pauvre gamine, si naïve...Un léger sourire sur les babines, le chien-loup répondit :

-La colère n'est pas humaine, petite, tous les êtres vivants l'éprouvent. En naissant, le nourrisson est en colère contre le monde douloureux qui l'arrache à son doux cocon, et en mourant, le vieillard est furieux de sentir sa vie s'éteindre. Il n'y a rien de plus naturel que la colère, et seuls les fous la fuiront, car elle maintient en vie.

Il haussa les épaules, ses paroles tombant de sa gueule sans qu'il ne les retienne :

-Et de la colère découle toujours la noirceur de la haine. Elle-seule maintient en vie, là où l'amour précipite dans la mort. La haine ne connaît pas le sacrifice, la pitié ou la joie, elle ne s'entretient pas, là où l'amour doit être dorloté. Si je suis en vie à présent, c'est bien grâce à la haine, car l'amour ne m'aurait que davantage plongé dans les ténèbres. Alors ne te morfonds pas sur mon sort, ne tire nulle culpabilité à mes tourments, ceux-ci sont bien plus anciens que toi, et ils perdureront longtemps après moi. Je ne saurais vivre sans haine, c'est ainsi.

Se rendant compte de ses sombres paroles, il eut un petit rire pour alléger l'atmosphère, mais son rire semblait grinçant.

-Enfin peu importe ! Nous ne sommes pas là pour parler de moi, mais pour t'aider toi. Dis-moi petite, quel est ton nom ? Si les humains ne t'en ont pas donné, tu peux t'en choisir un nouveau si tu veux. Les noms, ce n'est pas important.

L'Aveugle s'ébroua pour chasser de sa fourrure toute trace de colère ou de ressentiments. Il ne voulait pas davantage attrister l'enfant. Il s'assit et sourit.

-Ta compagnie ne me dérange pas, bien au contraire. Je vais t'expliquer ce qu'il te faudra savoir sur nos terres, mais avant toute chose, dis-moi, as-tu faim ? Je peux aller te chercher quelque chose pour te sustenter, si tu le souhaites. Ne te fie pas à mes cicatrices, je suis un bon chasseur.

Le chien-loup essayait discrètement de détourner l'attention de l'enfant. De toute manière, il n'existait aucun être vivant capable de chasser la haine du cœur de l'Aveugle, tout comme personne ne pourrait chasser l'amour du cœur de l'enfant.

Car celui qui oserait s'en prendre à ce dernier risquait d'affronter un être plus haineux que les ténèbres envers la lumière.


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Tell me, who is the blind here ?


La consternation prit place sur le visage du mâle au pelage anthracite. Avant même qu’il ne fasse l’esquisse d’un mot, la douce enfant venait de comprendre qu’il ne partagerait jamais son point de vue. Elle l’acceptait tout en sachant pertinemment que si  par un quelconque miracle elle arrivait à le faire changer d’avis, alors sans aucun doute il vivrait une vie détestable. Car  mener une existence semblable à celle d’Arwen, on pouvait le dire, c’était tout un art. C’était difficile, presque impossible, c’était inhumain et quand bien même cet être  là n’était pas un homme, il était doté d’une conscience semblable. Il ne supporterait jamais de suivre ce chemin dangereux, hérissé d’aiguilles et de douleur qu’avait emprunté l’enfant. Il promettait le Paradis au détriment d’une douleur que nul ne pourrait à jamais apaiser.

-La colère n'est pas humaine, petite, tous les êtres vivants l'éprouvent. En naissant, le nourrisson est en colère contre le monde douloureux qui l'arrache à son doux cocon, et en mourant, le vieillard est furieux de sentir sa vie s'éteindre. Il n'y a rien de plus naturel que la colère, et seuls les fous la fuiront, car elle maintient en vie.

Et de la colère découle toujours la noirceur de la haine. Elle-seule maintient en vie, là où l'amour précipite dans la mort. La haine ne connaît pas le sacrifice, la pitié ou la joie, elle ne s'entretient pas, là où l'amour doit être dorloté. Si je suis en vie à présent, c'est bien grâce à la haine, car l'amour ne m'aurait que davantage plongé dans les ténèbres. Alors ne te morfonds pas sur mon sort, ne tire nulle culpabilité à mes tourments, ceux-ci sont bien plus anciens que toi, et ils perdureront longtemps après moi. Je ne saurais vivre sans haine, c'est ainsi.


Il y avait de la vérité dans ses paroles, elle découlait lentement de la gueule de l’aveugle, venant se planter avec violence dans le cœur de la louve,  tel une machette transperçant le corps meurtri d’une petite fille. La haine maintient en vie. Aux oreilles d’Arwen, cela sonnait comme une mélodie dérangeante, terriblement effrayante, aux notes brisées, aux clés de sols jetées en désordre sur la  grande partition de la vie… Son visage était devenu blême, ses yeux vitreux, un rictus étrange sur ses babines. L’air était brusquement devenu insupportable, elle se décolla du mâle, tourna la tête et poussa un cri silencieux. La prairie se mourrait, laissant échapper dans sa décadence  quelques milliers de corbeaux noirs. Hurlants dans les oreilles de l’enfant, elle avait beau se couvrir les oreilles, elle ne pouvait se défaire de cette chanson sinistre qui brisait ses belles pensées à coup de hache.  Les fleurs pourrissaient, les bêtes rentraient en putréfaction tandis que de la terre suintait. Elle posa sa main sur sa bouche, elle se mordait les doigts, elle avait faim, elle avait peur… Elle était Homme et elle vivait encore. Entre sa main gauche, un lapin mort qu’elle pressait entre ses doigts sales. Ses bras étaient longs, maigres et lorsqu’elle loucha sur le reste de son corps, elle se découvrit un semblant de poitrine.  Elle n’avait donc pas rendue l’âme au bel âge de 10 ans ?

Elle était toujours en vie, épargnée par son village et elle avait vu le monde tel que le loup semblait le décrire. Elle s’était plongée dans les vices la tête la première et  avait vu la Haine devenir maître de ce monde. Elle avait vécu et grandi un court instant, mais jamais elle n’avait eu à subir une existence aussi  horrible que celle là.

A bout de souffle par la vision dont elle avait été victime, elle respirait rapidement, tentant tant bien que mal de se remettre les idées en place. Elle releva son visage tourmenté  vers l’aveugle et ne prononça un seul mot, néanmoins son mutisme semblait expliquer bien des choses qu’elle n’aurait pu traduire à haute voix. Si la haine ne l’avait pas tuée physiquement, elle l’avait achevée intérieurement comme nul d’autre ne l’avait jamais fait. Si elle maintenait en vie, elle faisait vivre un cauchemar perpétuel à celui qui continuait d’exister. Celui qui vivait dans la colère portait une véritable malédiction aux yeux de l’enfant. Elle ne put s’empêcher de véritablement pleurer, tout en prenant garde à ne pas forcement le laisser savoir à l’aveugle, qui devait déjà se demander pourquoi diable elle venait de le quitter ! Elle remit son capuchon sur et tant tant bien que mal d’essuyer ses yeux qui devenaient au fur et a mesure rouge. Peu importe, se disait-elle , il ne les verra pas…Cependant elle souhaitait chasser les larmes de sa voix, alors elle prit le soin de feindre une toux dans le but de faire apparaitre sa voix rauque comme étant due à de la maladie. Ah, quelle fourberie….Elle était tentée de lui dire ce qui se tramait réellement dans ses pensées, car l’enfant prônait la franchise  et exécrait le mensonge, il faisait parti des vices, bien qu’il pouvait empêcher la douleur, il y avait toujours un prix à payer avec cette chose là….

- Enfin peu importe ! Nous ne sommes pas là pour parler de moi, mais pour t'aider toi. Dis-moi petite, quel est ton nom ? Si les humains ne t'en ont pas donné, tu peux t'en choisir un nouveau si tu veux. Les noms, ce n'est pas important.

Elle se rapprocha de l’Aveugle, effleurant délicatement l’herbe empreinte de rosée. Quelques gouttelettes venaient se déposer sur ses poils immaculés, imprégnant ses pattes déjà humides de larmes. Elle reprit son petit sourire léger, néanmoins  bien plus emprunt de mélancolie qu’au départ de leur rencontre.  

- Je me prénomme Arwen, aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été nommée de la sorte,  à vrai dire je n’ai jamais songé à le changer…c’est juste..moi….P-puis-je me permettre de vous retourner la question ? lâcha t-elle tandis que le mâle s’ébroua.

- Ta compagnie ne me dérange pas, bien au contraire. Je vais t'expliquer ce qu'il te faudra savoir sur nos terres, mais avant toute chose, dis-moi, as-tu faim ? Je peux aller te chercher quelque chose pour te sustenter, si tu le souhaites. Ne te fie pas à mes cicatrices, je suis un bon chasseur.

Le visage d’Arwen prit une expression attendrie. Ce loup là avait beau ne vivre que dans la colère, il possédait tout de même une part de bonté que l’enfant ne pouvait négliger. Bien évidemment il possédait une lumière en lui mais il se refusait à l’exploiter. Si le loup souhaitait l’aider à comprendre ce monde, alors elle, elle tâcherait de l’aider à prendre conscience de sa part de  bonté.  

- Vous me voyez ravie, c’est la première fois que l’on accepte ma compagnie…Lâcha t-elle avec une note légèrement surexcitée. « Ne vous embêtez pas à aller chasser  pour moi, je ne me nourris point avec de la viande. Je ne peux tuer et je ne peux manger une bête qui vie au même titre que moi. Néanmoins…si… » Elle baissa la tête, faisant toucher ses deux pattes avant en affichant un air gêné : «  si vous connaissez un endroit ou je peux trouver des baies…des plantes comestibles…je, je veux bien de votre aide. Mes sens nouvellement acquis me font parfois défaut, voyez-vous… »

Elle releva la tête, extrêmement gênée, car premièrement elle avait osé refuser sa proposition de chasse, mais en plus de cela, elle se permettait de lui demander son aide pour quelque chose qu’il ne devait pas avoir l’habitude de consommer ! Quelle sotte elle était.

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Jeu 30 Juin 2016 - 17:43



Là, dans la prairie, nos passés nous rapprochent...Mais ma haine m'éloigne.
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La solitaire était restée silencieuse, soumise aux assauts de songes muets. Elle semblait encore tendue, ce qui rendait l'Aveugle encore bien impuissant, voire l'agaçait. Cette incapacité à réagir, à trouver les bons mots, lui était insupportable : il n'aimait pas se sentir faible.

"Laisse cette gamine naïve à son sort..." tonnait une voix mauvaise en lui. "Tôt ou tard, sa stupide bonté lui coutera la vie."

Mais l'estival ne pouvait se résoudre à laisser la pauvre hère à son sort, car elle lui ressemblait malgré tout. Le loup endurci qu'était l'Aveugle était capable de compassion devant un louveteau n'ayant connu que la souffrance dans sa propre vie. Ce n'était pas de la pitié, mais bel et bien de la sympathie, chose extrêmement rare que la solitaire devrait chérir, mais préférait visiblement se fustiger intérieurement.

"Quelle pauvre et jeune imbécile..." soupira intérieurement le chien-loup.

Enfin, la petite s'approcha de lui, se tirant de ses moroses pensées. L'estival se tendit un court instant, avant de se secouer pour chasser loin de lui ses colères et tensions précédentes pour mieux accueillir l'enfant.

-Je me prénomme Arwen, aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été nommée de la sorte,  à vrai dire je n’ai jamais songé à le changer…c’est juste..moi….P-puis-je me permettre de vous retourner la question ?

L'Aveugle sentit dans sa voix une pointe de tristesse, bien plus marquée qu'auparavant. Il songea qu'il avait dû parler trop crûment, et qu'un mensonge aurait été préférable à ces amères vérités, mais il ne culpabilisait pas : ce n'était pas son genre.

-Enchanté Arwen. Comme dit plus tôt, on me nomme l'Aveugle, c'est comme ça qu'on m'a appelé à mon arrivée à Four Seasons, pour des raisons évidentes...répondit-il après avoir achevé ses paroles précédentes, le sarcasme débordant de sa gueule sans qu'il ne puisse le retenir.

Arwen semblait soudain un peu plus détendue tandis qu'elle continuait innocemment, avec cependant une pointe d'excitation :

-Vous me voyez ravie, c’est la première fois que l’on accepte ma compagnie… Ne vous embêtez pas à aller chasser  pour moi, je ne me nourris point avec de la viande. Je ne peux tuer et je ne peux manger une bête qui vie au même titre que moi. Néanmoins…si…si vous connaissez un endroit ou je peux trouver des baies…des plantes comestibles…je, je veux bien de votre aide. Mes sens nouvellement acquis me font parfois défaut, voyez-vous…

Ses dernières paroles se ponctuèrent avec une note de gêne qui perça l'ouïe fine de l'Aveugle. Ce dernier écarquilla les yeux, stupéfaits. Un loup qui ne mange pas de viande ? Allons donc ! Cela le surprenait davantage que le fait que nul loup n'ait pris soin auparavant de l'innocente louvette devant lui. Quelle manie était-ce là ? Etaient-ce les hommes qui lui avaient enseigné de pareilles fadaises ? Ils étaient donc aussi stupides que cruels !

-Les baies ne remplissent pas le ventre, petite...gronda avec ironie le chien-loup. Si tu ne te nourris que d'elles, tu risques de ne pas profiter de la longue vie qui se profile devant toi...

Se rendant compte du tranchant de ses propos, pourtant incroyablement vrais, l'Aveugle haussa les épaules. Après tout, il ne pouvait pas changer cette pauvre âme torturée avec quelques mots et quelques morceaux de viandes...Quoique qu'une bonne épaule de daim, ou un flanc dodu de chevreuil, puisse changer la face du monde. Songer à cette viande saignante entre ses pattes puissantes mit l'eau à la bouche de l'estival. Il se retint pourtant et fit un signe de tête à Arwen tandis qu'il commençait à se déplacer. L'Aveugle se souvenait avoir senti une odeur de myrtilles non loin, et peut-être également quelques groseilles. Le chien-loup n'aimait pas leur goût acide, bien qu'il en ait déjà dégusté en désespoir de cause, mais si telle était la décision de sa protégée, alors il la guiderait vers les baies concernées.

-J'ai senti quelques fruits, par là-bas. Je vais t'y guider, et puis pendant que tu en mangeras quelques unes - rien que d'y penser j'ai mal à l'estomac pour toi - j'irais me chercher une proie dans les environs. On n'apprend pas au vieux loup à changer son régime alimentaire, après tout.

Il gloussa, entre le ricanement et le rire franc. Son regard voilé quitta la petite pour s'intéresser au paysage invisible devant lui où quelque part devaient se dresser les baies. Il renifla et retrouva sa propre odeur qu'il commença à suivre, le pollen lui collant au poil sur son chemin.


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Jeu 6 Sep 2018 - 23:26

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