Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Rubis entendit son ventre faire un gargouillis qui était tout sauf élégant. Voilà le problème Rubis avait faim, très faim même. « Si seulement je savais chasser » pensa-t-elle.
La petite avait passé toute la matinée à gambader ici et là. Laissant ses petites pattes la porter là où elles voulaient. Mais là la louvette était fatiguée de ne croiser personne. Son petit estomac poussa de nouveau une plainte qui ne fut pas discrète. La pensée de rentrer dans sa tanière la traversa. « Mais, c’est où, déjà ? » en un éclair elle comprit. La tricolore s’était perdue.
Elle aurait pu paniquer mais non, la petite continua sa route, ne sachant même pas où elle allait. Quand elle leva la tête, elle s’aperçut que le soleil était arrivé à la moitié de sa course. Il devait être midi, « l’heure à laquelle j’ai mon lait »  pensa la petite. Elle avait quitté sa douce et chaude tanière à l’aurore. Maintenant qu’elle y repensait la louvette remarqua que personne n’était au courant d’où elle était.
Quand elle allait se promener, elle prévenait toujours qu’elle partait et donnait une heure où elle était susceptible de rentrer à peu près. Pour éviter que l’on ne se fasse du souci pour elle. Rubis n’était pas comme ces louveteaux qui faisaient leur crise d’adolescence à moins d’un an d’existence. Ceux-là quittaient le camp sans prévenir et puis tout le monde s’inquiétait pour eux. Non, Rubis, elle voulait créer le moins de problèmes possible. « C’est bien, ma grande, tu t’es fait sauver deux fois d’une mort certaine par les loups qui sont des ennemis de ton propre clan. Et tu dis ne pas vouloir créer de problème ? » dit une faible voix dans la tête de la petite.
En parlant de voix, au fur et à mesure des jours cette voix sarcastique se faisait plus insistante. Mais pour l’instant la louvette n’y prêtait pas attention.
Elle perçut un léger craquement sur sa gauche. « Une proie » pensa-t-elle. La petite n’avait aucune idée comment on chassait, mais bon. Elle se rapprocha de la source du bruit à pas de loup, le corps assez près du sol.
Une tache assez grande, immobile. « Qu’est-ce que c’est » pensa la tricolore « je ne le saurais que quand j’aurais sauté dessus ». Elle se projeta dans les airs avec la force de ses pattes de louvette.
Elle retomba sur la chose qui émit un petit cri de surprise. Quand la fourrure brune se retourna, Rubis constat que c’était un loup, pas de doute là-dessus.
-Coucou moi c’est Rubis ! déclara-t-elle excitée. La louvette avait déjà oublié la faim qui la tenaillait quelques instants plus tôt.

Le mâle s’assis et la louvette fit de même. Il soupira puis baissa la tête et regarda la petite. Rubis vit mille questions se refléter dans les yeux orangé du loup brun.
- Bonjour Mademoiselle. Que faites-vous ici toute seule ? Les paroles du mâle étaient calme ainsi qu’autoritaire lui rappelant sa nourrice.
La petite se sentit un peu coupable vis-à-vis de Glycenne, filer comme ça n’était pas la meilleure idée qu’elle avait eu. Personne ne savait où elle était, sauf ce loup aux différentes de brun.
La petite ne comprit pas pourquoi il la vouvoyait. Normalement on accorde ses marques de respect aux loups adultes de haut rang. Rubis n’avait jamais été traitée avec autant d’égards. Ce qui est normale, elle est juste une louvette adoptée par les membres de l'hiver il y a peu de temps.
Le mâle en ne sembla pas souffrir du froid exactement comme elle. Elle en conclu donc que le mâle était un hivernal. « Est-ce que je dois moi aussi le vouvoyer ? Non, ce n’est pas mon genre de me prendre la tête ! »
-En fait je me baladai et je viens de remarquer que je me suis perdue. Moi je suis une hivernale et toi aussi non ? Et toi tu fais quoi ici ? Demanda-t-elle d’une voix  pleine d’entrain et de spontanée, propre aux petits de son âge. Tu t’appel comment ?
Elle ne remarqua pas qu'elle venait d'envoyer une vague de questions à l'inconnu.
La petite connaissait plus d’étrangers à son clan d’adoption que de membres de l’hiver. Mais cela lui avait permis de mémoriser leurs différentes odeurs.
Coupant net ses pensées, son ventre émit un nouveau grognement peu élégant. Rubis gênée regarda à l’horizon. La neige fondait paisiblement sous le soleil estival qui battait son plein.
« Quel lui paisible. » pensa la louvette « Il prend son temps ». Elle regarda le mâle en se demandant à quoi il pouvait bien penser. La petite fit de son mieux pour cacher son impatience, mais le loup semblai deviner ses pensées.