Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Histoire

« Léo … nard . Léo … nard … !! »

Il faisait noir. Les ténèbres enveloppaient tout. Les horizons n'étaient que pénombres. Et lui, pauvre enfant était là. Il ne savait dans quelle position il était. Il ne savait où il était. C'était le néant dans son esprit. Il n'arrivait à aligner la moindre penser. Tout semblait avoir déserté de son conscient, de son inconscient. Il était là, c'était la seule donnée que son cerveau daignait lui donner.

« Léo … nard . Léo … nard … !! »

C'était une voix rauque. Elle n'arrêtait pas de crier ce nom près de lui. Qui était ce Léonard ? Il ne savait pas mais il aurait voulu souhaiter que ce son se taise, que ces syllabes s'effacent de son ouïe. S'il avait pu, il aurait soupiré. S'il avait pu, il serait parti, loin très loin. Mais où que son regard se posait, il n'y avait que du noir. Le ciel ? S'il avait existé était sombre. La surface de la terre ? Si elle avait vu le jour, elle n'était plus qu'une mer noire. Un frisson réprimanda le petit être. Avait-il froid ? Non, il ne ressentait rien. Ni chaleur, ni froideur.

« Léo … nard . Léo … nard … !! »

Silence ... Tais toi ... Je t'en prie ... Tais toi ... Un frisson le parcouru de nouveau. La voix devint plus insistante, entêtante. S'il avait pu, il aurait attaqué mais ce n'était le cas. Pendant que son esprit se remplissait de l'envie d'égorger cette maudite voix, les ténèbres tombèrent. Elles se dispersèrent, laissant la lumière pénétrer dans ce monde noir. Il vit alors le ciel, bleu et parsemé de nuages. Il était magnifique. Le petit être bougea sa tête et il vit enfin la provenance de la voix. Un mâle était là, prêt de lui. Un loup au pelage gris. Ses yeux rouges luisaient tandis que l'inquiétude dansait dans ses pupilles.

« Léonard ... Léonard … !! »

Le petit être voulut l'attaquer pour lui faire comprendre que le silence était préférable mais il ne le put. Une ombre chancela derrière le loup gris. Spectre souriant, il fondit vers sa proie. Un couinement retentit. Des grognements l'accompagnèrent. Du peu de son champ de vision, il put les voir. Le mâle gris était à terre. Il donnait des coups de griffes à l'ectoplasme qui riait encore et encore. Le combat fit rage. Le loup aux yeux écarlates parvint à repousser son adversaire. Ce fut rude. Ce qui durait des secondes parurent des heures pour le spectateur. Puis, le soldat gris s'effondra. Une silhouette pâle s'approcha de lui en hurlant.

« Asta ... »

Puis le silence retomba. Le spectateur cligna des yeux et quand il les rouvrit, le spectre était là, souriant au-dessus de lui. Le voile noir s'abattit de nouveau sur sa conscience. Son esprit se vidait de nouveau. Les ténèbres dansaient dans ce vide conscient.



Un frisson parcourut l’inconscient. Doucement, ce dernier s'extirpa de son sommeil. Il regarda l'étendue blanche autour de lui. Où était-il ? Il l'ignorait. Il ne souvenait que du néant. Sa tête le faisait souffrir. Il frissonna et comme poussé par un instinct inconnu, il se mit en marche. La neige le mordait. Son pelage était trop fin pour lui permettre de survivre dans un tel environnement. Le canin priait de trouver un refuge ou un climat plus clément vers là où il allait.
Il avançait depuis des heures. La faim le tenaillait. Il était perdu dans l'immensité de ce désert froid. Il se voyait déjà perdre la vie parmi la blancheur de l'endroit. Il frissonna et il s'activa davantage. Le vent se levait, la tempête était proche. Pris d'un élan de fuite et de peur face aux cris des vents au loin, le perdu se mit à courir. Il trébuchait, il se rattrapait de justesse d'une chute ... Il filait vers là où sa conscience le menait.

Il parvint à traverser de nombreuses terres malgré son appétit glouton. Il n'osait chasser, ignorant les moeurs des autochtones de ces territoires. Il avait pu en apercevoir quelques uns. Il avait pu tomber sur des solitaires peu enclin à l'aider. Seul un l'avait retenu, lui indiquant une direction qu'il suivait alors. L'étranger était bizarre. Il ne ressemblait entièrement à un loup mais l'inconnu de ce monde n'aurait pu dire si cela était normal dans cet endroit qu'il ne connaissait pas.
Un doux fumet embauma l'air. Le canin se stoppa et renifla le sol, puis l'air. Il ignorait quel animal partait ce parfum, mais il le suivit. Son ventre grognait comme en réponse à cette odeur. Prenant la position du chasseur, il s'avança très lentement dans les fourrés. Il vit le bel animal. Elancé, magnifique et arborant des bois telle une couronne d'un roi. Le voyageur ne connaissait la bête, mais, il en ferait son repas. S'approchant davantage, il fut assez près pour lui bondir dessus. Ses muscles se bandèrent tel un arc et le voilà qui filait dans les airs telle une flèche. Il atterrit alors sur la croupe de l'animal qui se cambra. La bataille faisait rage. Le mâle se prit des coups de cornes mais d'un coup, sa proie se rigidifia puis tomba au sol, inerte. Il n'avait donné le coup de grâce ! Il posa son regard teinté de rose sur l'inconnu qui le fixait. C'était un roux au pelage magnifique. Ce dernier haussa un sourcil et entama la conversation.

« Un solitaire qui vole les proies des estivaux ... Intéressant mon cher ami. 

Il souriait tandis qu'il posait une patte sur l'encolure de l'animal au sol.

- Mais voyez vous, ce cerf est la propriété de mon clan. Enfin, actuellement, il est ma propriété.

Le voyageur était ébloui face à canin qui lui parlait sans qu'aucun mot ne rentrent dans son esprit vierge.

- Que diable fais tu ici ?
- Je ... Je suis confus.
- Face à ma beauté ? Je fais toujours cet effet là la première fois. Parlons plutôt de toi. Ta technique de chasse n'est pas au point. Tes pas sont lourds et tu te déplaces comme un cochon sauvage.
- Pardon.
- Quel est ton nom, petit ?

Un silence se fit, puis le rêve avec le spectre lui revint en tête.

- Léonard. Je me nomme Léonard ...
- Que fait un enfant sur les terres estivales ?
- Je ... Je ne sais pas ... J'ai marché, couru dans les plaines planches puis ... Puis je suis arrivé ici. J'avais faim et ...

Il lança un regard au cerf.

- Je suis désolé ...
- Es tu seul ?
- Oui.
- Suis moi. »

Le beau mâle attrapa le cervidé et le traînait tandis que le jeune loup le suivait.

A suivre.