Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

 :: HORS-JEU :: Archives Neutre Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Une aube nouvelle pour un nouveau jour. [Maeya et Blailu]
Invité
Invité
avatar
Lun 18 Juil 2016 - 18:14



Une aube nouvelle
pour
un nouveau jour


Ses paupières étaient beaucoup trop lourdes pour se lever. Alors qu’il venait pourtant de dormir, la fatigue assaillait déjà son corps, le clouant au sol. Il sentait aussi quelque chose, contre son dos. Quelque chose de doux, de chaud : une épaisse fourrure. Cette sensation… il ne l’avait pas sentie depuis que sa mère était morte… morte… un mot qu’il n’arrivait pas à dire, d’habitude… Preuve non nécessaire de sa lucidité. Il détestait se réveiller lucide… Mais cette fois, il n’avait peut-être pas le choix. Il se souvenait de la veille : Blailu, le grand loup hivernal malade; le remède qu’il s’était efforcé de préparer; les discussions qu’ils avaient eu; la manie qu’avait le veilleur de toujours agir comme l’aurait fait sa mère… de toujours faire ce qu’il fallait… Son dernier souvenir, c’était de s’être résigné, bien trop fatigué, puis de s’être couché au pied de l’arbre pour dormir. Apparemment, le grand mâle s’était fait un devoir de le protéger dans son sommeil, s’allongeant contre le petit guérisseur pour le protéger de son corps. Un acte si altruiste pour un malade qui frôlait la mort…


D’un effort de volonté extrême, Maeya souleva ces fichus paupières qui s’obstinaient à peser des tonnes et il regarda. Il observa d’abord le corps massif de son protecteur, comme pour s’assurer que ce n’était pas sa mère revenue par miracle d’entre les morts. Non… ce n’était pas elle… c’était lui… Il fut soulager de constater que son poitrail se soulevait au rythme de la respiration lente d’un sommeil profond. Il était encore vivant… il n’avait pas abandonné son petit ami rayé… Ce dernier, en silence, força ses muscles bien trop faibles de ne pas s’être nourrit, trop occupé à soigner son patient, à soulever son poids bien léger et pourtant trop lourd en ce moment. Il se traîna vers l’endroit où la veille il avait préparé les remèdes, pour constater que tout était manquant. L’hivernal avait donc pris la dernière dose. Un autre soulagement.  


Le félin était sur sa route pour se cueillir de quoi se faire un petit énergisant pour bien se réveiller quand il comprit enfin ce qui clochait : le remède n’était pas vraiment un remède, en fait. Il ne faisait que traiter les symptômes pour préparer à prendre ledit remède. Merde… Bon, il avait le temps, avant que son patient ne se réveille. En réfléchissant, il cueillit donc plus de plantes que prévu au départ. Il croyait savoir ce qu’avait son ami et comment l’en débarrasser, mais il n’était pas certain. Il fallait tenter. Ça ne pouvait pas avoir de conséquence négative autre que d’échouer à le guérir… Bon, c’était très négatif, en effet, mais le petit pas-si-petit que ça faisait de son mieux. De toute façon, les guérisseurs de son clan pourraient prendre soin de lui si jamais ça ne marchait pas, le solitaire lui avait acheté assez de temps.


Quand il fut revenu, il regarda le grand loup endormit : il dormait encore. Maeya prit donc d’Abord le temps de se faire son remède à lui et de le boire, pour bien se stimuler les neurones. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi l’hivernal détestait tant les plantes, ce n’était pas si terrible. Après s’être occupé de lui, il prépara tout de suite le remède pour son patient, dans l’écorce-bol. Blailu serait content, car il aurait le droit de boire de l’eau ensuite, pour bien laver le goût! Un petit truc aussi simple devrait suffire à le mettre de bonne humeur. Par souci de conscience, d’ailleurs, le guérisseur s’approcha, posa la patte sur le front de son ami. Pas de fièvre. Bien! Le remède de la veille faisait encore effet. *Eh bien, mon gros, tu t’es pas sacrifié en vain! Tu te sentiras même normal, aujourd’hui! Ça devrait te faire du bien, après tout ce temps. Faudra quand même pas que j’oublie de te dire de te ménager. T’es pas encore guéri.*


Après avoir bâillé, le chaton s’assit. Pas de ronron. Pas de queue battante. Le silence et l’immobilité. Il fallait qu’ils parlent, tous les deux. De choses sérieuses. Et pour ça, Maeya devait rester lucide, et donc anormalement calme. Il ne savait pas vraiment par où commencer. Devait-il d’abord lui dire qu’il est immortel? Qu’il a tué sa mère…? Qu’il… n’est pas vraiment un mâle…? Il prit une grande inspiration, qui fut suivit d’un long, long soupire. Non, il commencerait par donner le remède à Blailu, par le remercier d’avoir été coopératif, par enfin accepter l’un de ses câlins, pour de vrai. Ensuite seulement il lui demanderait s’il avait des questions. Peut-être s’il se contentait de répondre aux questions de son ami, ce serait plus facile…


© Maeya Fleur de Neige

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mer 20 Juil 2016 - 11:30

Il ne s'était pas senti partir dans le sommeil, il n'avait pas non plus été réveillé par une douloureuse crampe. Seul les rayons du soleil finir par le tiré du voile obscure et de son assoupissement. Il avait fait un rêve des plus agréable et qui n'était pas une hallucination pour une fois. Il s'était vue à nouveau en train d'observer d'autre paysage, couché sur le sol plat au sommet d'une falaise à contempler des lieux qu'il n'avait pas revu depuis de nombreuses années. Dans ce rêva il était de nouveau un jeune loup tout juste sortie de l'enfance. Un jeune loup qui allait très bientôt intégrer une meute. Il l'avait revue à ses côtés, droite et fière malgré les tourments. Puis, avec le réveil les souvenir de la veille lui revinrent alors qu'il sentait l'herbe sous ses pattes. « C'est vrais, j'ai erré jusqu'au saule hier soir. » Ce rêve lui avait aussi rappelé à quel point ses attentes et ses espoirs étaient grands ; lui remémorant aussi à quel point la présence d'une meute lui avait manqué. Il osa ouvrir les yeux mais fut obligé de les plisser un peu sous l'éclat du jour qui, malgré le feuillage de l'arbre n'en restait pas moins aveuglant pour un convalescent. Avec un grognement résigné il se força à plisser les yeux et bientôt la lumière lui fut supportable tandis qu'un bâillement lui échappait et qu'il se sentait encore groggy de sommeil.

-Bien le bonjour guérisseur Maeya ; articula-t-il tant bien que mal, la bouche pâteuse. Ce fut une nuit bien reposante n'est-ce pas ?

Ne plus se sentir constamment flotter dans un voile de brume était agréable même s'il avait encore l'impression que son ventre crispé ne le laisserait pas vraiment en paix. « Au moins les crampes ne sont plus si douloureuses. » Le veilleur jeta un regard alentour, constatant que rien n'avait vraiment changé ; il aperçut même Maeya non loin qui semblait figé, pensif. Le veilleur comprit grâce à l'atmosphère de calme et de sérieux qui se dégageait que l'instant était sans doute venu de chercher réponses à certaines choses. Blailu se redressa sans bruit et vint se placé aux côté du chaton, son regard braqué sur le feuillage de l'arbre et sur le monde au dehors que l'étrange feuillage laissait voir en s'agitant au vent. Le monde s'éveillait lentement et il pouvait aussi voir la fine brume du matin se dissiper. Puis lui vint à l'esprit que, si lui n'avait pas faim, ce n'était surement pas le cas pour le solitaire ; quoi que, il avait légèrement faim en fin de compte.

-Et si j'allais pêcher notre déjeuné quand dis-tu ? Chasser n'étant pas pour tout de suite quelque chose de maigre et facile à digérer sera parfait.

Il ne pu s'empêcher un regard en coin vers le solitaire, un sourire affleurant ses babines. Intérieurement il fut soulagé de ne rien avoir oublié des événements de la veille et plus encore que tout ceci ne fut pas une illusion. Puis il repensa aux réactions et à l'attitude du guérisseur. Peut-être allait-il pouvoir l'aider à avoir la conscience plus tranquille ; tout en apprenant quel mystère pouvait bien cacher son jeune sauveur. « Jeune ? Il n'en a plus vraiment l'air. » et c'était bien vrai, il remarquait à nouveau cette sensation de maturité étrange qui se dégagé du corps ailé. enfin, il osa s'étirer et ne ressentit aucune douleur le submerger.

-Et tu sais, tes remède auront au moins eut l'avantage de calmer les douleurs de mon corps. Je n'ai plus dormis aussi bien depuis de nombreux jours.

Blailu se leva dans l'intention de partir vers l'étang, il se sentait plus vivant que la veille, plus solide sur ses pattes.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Dim 24 Juil 2016 - 17:58



Une aube nouvelle
pour
un nouveau jour


Le réveil de Blailu sembla tout aussi difficile que l’avait été celui du guérisseur. Son patient avait lui aussi veillé tard, plus que lui, même, en plus d’être affaiblit par la maladie : c’était donc à prévoir. Le félin préféra donc laisser au loup tout le temps qu’il lui était nécessaire pour bien s’éveiller. Dans le calme et le silence, il en profita pour diagnostiquer un peu son patient. Lourdeur musculaire dû à la fatigue, mais éveil constant et volonté présente. Yeux sensibles à la lumière, mouvements de la mâchoire comme englués : effet secondaire de toutes ces plantes ingurgitées la veille. Le loup semblait s’être plutôt bien rétablit. Cela faisait plaisir à son guérisseur, qui s’était tout de même inquiété un peu. Jamais il n’avait traité une telle maladie seul. Il était content de s’être assez bien souvenu des enseignements de sa mère pour pouvoir faire cela. L’évocation de sa génitrice lui fit d’ailleurs un petit coup dans le moral, et ses oreilles se baissèrent un peu.


« Bien le bonjour guérisseur Maeya. Ce fut une nuit bien reposante n'est-ce pas?

- En effet. J’avais bien besoin de ce repos. Je suis content de constater que tu as pu bénéficier d’une bonne nuit de sommeil, cela aidera à te remettre. »


Il ne fit pas attention au fait que sa réponse était trop élaborée, avec un vocabulaire trop recherché et sur un ton de voix trop sérieux pour un enfant. À voir d’ailleurs l’absence de surprise dans le regard de l’hivernal, ce dernier semblait déjà avoir compris. Devait-il s’en sentir choqué, ou rassuré que malgré qu’il ait compris que son ami lui avait menti tout ce temps, le veilleur continuait de le traiter aussi bien?


« Et si j'allais pêcher notre déjeuné quand dis-tu? Chasser n'étant pas pour tout de suite quelque chose de maigre et facile à digérer sera parfait. »


Cette fois, il ne répondit pas verbalement, hochant simplement la tête. Il avait eu une bonne idée, un poisson serait facile à digérer pour lui après toutes ces plantes et le félin était affamé, au point de ne pas en faire de cas, car en fait il n’aimait pas trop le poisson. De toute façon ils avaient déjà convenu la veille qu’ils feraient ça.


« Et tu sais, tes remèdes auront au moins eut l'avantage de calmer les douleurs de mon corps. Je n'ai plus dormis aussi bien depuis de nombreux jours.

- C’en était le but, rassure-toi. Ce n’était d’ailleurs pas le réel remède. Je n’ai traité hier que les symptômes, afin que ton corps puisse reprendre assez de forces pour absorber et bien répartir le vrai remède, que j’ai préparé en attendant que tu ne te réveilles. À ton retour, avant de commencer à manger le poisson, tu devras le prendre. Ne t’inquiètes pas, s’il a mauvais goût, celui-là au moins tu pourras te rincer la gueule après. Et en mangeant le poisson, ça aidera ton corps à l’absorber. »


Il hésita un peu. Il avait bien remarqué que Blailu n’était pas stupide au point de ne rien se douter, et le chaton savait très bien que son ami avait eu la confirmation de ses soupçons dans la façon de parler du guérisseur, mais… une part de lui semblait encore apeuré que son ami ne se sente trahit par tous ces mensonges… En fermant les yeux, sa voix prenant un ton un peu plus incertain, il ajouta enfin, avant que l’Hivernal ne parte à la pêche :


« Pendant que nous mangeons… je… il y a des choses dont nous devons parler… j’ai soigneusement évité de répondre à tes questions hier car ta vie était en jeu et plus importante que mon moral… mais… maintenant que le danger est écarté… je… je crois que je te dois des réponses… »


Il ne rouvrit pas les yeux, laissant Blailu partir vers le ruisseau pour aller chercher le poisson. De son côté, en attendant, il fit de son mieux pour faire redescendre son rythme cardiaque. Pourquoi s’affolait-il autant? Son ami ne lui avait-il pas déjà montré qu’il tenait à leur amitié plus  qu’à d’autres choses qui auraient dû passer d’abord, telle que la loyauté à son clan? Mais pouvaient-ils vraiment se dire amis si Blailu ne savait rien de son petit chaton de guérisseur miraculeux? En même temps, c’était la raison pour laquelle il allait lui parler, maintenant… il avait gardé ses secrets pour le bien de l’Hivernal! Sûrement ce dernier le comprenait… oui, il fallait qu’il le comprenne…


© Maeya Fleur de Neige

[/color]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Lun 25 Juil 2016 - 15:10

Au fond du lui, l'hivenal sentait renaître bien des choses, il avait l'impression toutefois que le monde en éveil restait quelque fois trop bruyant. Durant un instant il ferma les yeux et sonda son corps, ses muscles étaient quelque peu raidit ce qui ne l'étonna pas, son estomac lourd, comme encombré, le gênait un peu. Son cœur lui semblait battre avec plus de vigueur néanmoins et il s'arrêta avant de franchir le feuillage. Ses sens étaient empattés ça oui, mais il craignait fortement que quelque chose finisse par lui tomber sur le coin du museau. Ses muscles pouvaient le lâcher sans prévenir ou il pouvait de nouveau être paralysé par les douloureuses crampes qui lui avaient tant mené la vie dure. « Ne te réjouis pas trop vite mon grand. » L'inspiration suivante fut plus hésitante tandis qu'il cherchait à détecter le moindre signe anormal. Blailu se fit donc moins pressé et observa celui qui s'était démené comme un beau diable pour l'aider. Sa posture lui parut hésitante quand il reprit la parole :


« C’en était le but, rassure-toi. Ce n’était d’ailleurs pas le réel remède. Je n’ai traité hier que les symptômes, afin que ton corps puisse reprendre assez de forces pour absorber et bien répartir le vrai remède, que j’ai préparé en attendant que tu ne te réveilles. À ton retour, avant de commencer à manger le poisson, tu devras le prendre. Ne t’inquiètes pas, s’il a mauvais goût, celui-là au moins tu pourras te rincer la gueule après. Et en mangeant le poisson, ça aidera ton corps à l’absorber. »

Ses paroles même avaient plus de consistance, plus de forme. Tout tendait à confirmer qu'il n'était pas réellement celui qu'il semblait être. Pour l'hivernal cela ne fit pourtant pas de réelle différence, il ne se sentit pas outré à l'idée de savoir que son intuition était peut-être juste. Pour lui, seul les actes comptés et ce qu'il avait déjà pu voir lui suffisait à savoir que le solitaire face à lui n'avait rien de mauvais. « On est comme on est alors pourquoi paraître aussi inquiet Maeya ? » Cette interrogation, il la garda pour lui avant de déglutir difficilement, hochant simplement la tête aux paroles du guérisseur. Ainsi donc le remède n'était sans doute pas celui qui le débarrasserait entièrement de son mal. « Tu aurais dû t'en douter bougre d'âne que tu es ! Nul n'avait le remède adéquate sinon vous l'auriez déjà tous pris. » Ses épaules semblèrent s'affaisser un peu, la peur naquit en lui qu'il pourrait rechuter, replonger dans ce bourbier confus ; cet amalgame de cauchemars sans queue ni tête avec, pour seul espoir, que d'espérer se réveiller encore le jour suivant. Il avait le regard vide, en proie à une angoisse terrifiante. A quoi bon tout ses remèdes de la veille si c'était pour disparaître. Il ne voulait pas mourir, il ne... Se donnant une claque mental il se secoua brusquement. « Reprends toi mon vieux ! Tu vaux mieux que ça quand même ! » Depuis quand était-il victime de lui même ? Depuis quand accordait-il plus d'attention à cette chose qui l'avait saisis entre ses griffes qu'au fait de simplement apprécier ce qui l'entourait ? Il ne pouvait se permettre de réagir ainsi, pas alors que quelqu'un avait fournis tant d'effort pour lui venir en aide ; et tentait encore de l'aider après cette nuit sans fin. Ce dernier remède valait la peine qu'il le prenne, il valait bien toute les peines qu'ils s'étaient tout deux donnés. Advienne que pourra, le destin seul choisirait.

« Pendant que nous mangeons… je… il y a des choses dont nous devons parler… j’ai soigneusement évité de répondre à tes questions hier car ta vie était en jeu et plus importante que mon moral… mais… maintenant que le danger est écarté… je… je crois que je te dois des réponses… »

Étant parvenu à chasser ses sombres émotions, Blailu comprit qu'il lui fallait peut être laisser le jeune réfléchir à la façon dont il allait expliquer toutes ces choses. Ce qui était sûre pour lui, c'est qu'il ne risquait aucunement de se frustrer pour qu'il lui ai cacher tout cela. Même s'il était aussi vrai qu'il voulait connaître les-dîtes réponses pour comprendre ce qui rendait Maeya aussi mature alors qu'il avait un corps d'enfant. Il se sentait toutefois mal de partir, étant certain que le guérisseur avait dû remarquer sa lutte interne quand au fait que le remède ne le guérirait sans doute pas totalement. Alors qu'il se détournait et faisait face au feuillage, il se raclant la gorge, sa détermination et son assurance retrouvée.

-Peu importe qu'elles seront ces révélations mon jeune ami, elles ne changeront pas ce que j'ai pu voir de la bonté de tes actes. Et peu importe que le remède ne me guérisse pas totalement, au moins il m'a permit de moins souffrir.

Sur quoi, il traversa le voile vert pour diriger ses pas vers les eaux vaporeuses de l'étang que venait frôler les premiers rayons de soleil en de chatoyants reflets de lumières. L'endroit était calme et il n'y avait plus trace des cervidés qu'il avait vu la veille près du plan d'eau, seul le gazouillement des oiseaux venait bercer les lieux. Une atmosphère bien tranquille pour se concentrer à pêcher quelque chose de mangeable. En arrivant au bord de l'eau il sentit que son corps n'avait pas totalement récupéré et que ses membres étaient raides depuis la veille. Laissant de côté les grenouilles qui s'enfuirent, dérangées par sa présence, il se concentra sur la surface aqueuse à la recherche d'un mouvement. Ses pensées dérivèrent, tournant autour de diverses questions. Quelle pouvait donc être la raison de cette maturité étonnante ? Cela pouvait-il être lié à un choc, un dédoublement de personnalité chez le loup-félin ailé ? Ou étais-ce en lien avec le pouvoir de ce dernier ? Sur sa droite, le voile liquide fut agité durant d'infimes secondes. Et qu'avait-il bien pu arriver pour que cela affecte autant le jeune ? Les muscles raidis, sa détente fut quelque peu retardée et l'hivernal manqua presque sa proie. Il la sentit glisser entre ses pattes, de l'eau jusqu'au poitrail, avant que ses mâchoires ne se referment in-extremis sur un dos arrondit. Sa prise, une carpe de petite taille, atterrit derrière lui alors qu'il grimaçait en sentant les muscles de son cou protester sous son vif mouvement de tête. Un seul poisson ne suffirait pas pour deux estomacs même si l'un deux glougloutait sans cesse. Une dernière tentative et il regagnerait l'abri du saule. Pataugeant à nouveau il foula les roseaux, finissant par s'immobiliser, il quêta la surface. Ses pensées reprirent leur ronde. Plus important encore, où se trouvait les parents de Maeya ? Cette question était sans doute la plus sensible à laquelle il eut pensé depuis le début. Un mouvement sous l'eau attira son regard ainsi qu'un éclat écailleux ; d'un mouvement rapide, il plongea le museau dans l'eau avant de le ressortir, hoquetant un peu, une seconde carpe (bien que plus petite) entre les crocs.

Il revint après s'être débarrassé de l'eau gorgeant sa fourrure, remmenant un poisson à la fois et cédant la plus grosse des deux carpes au guérisseur, avant de s'installer sur le sol. La chair de ces étranges poissons avaient un goût étrangement vaseux mais elle remplirait au moins l'estomac.

-En cette période il n'y a pas grand poissons que l'on peut attraper aussi aisément. Il y a meilleur chair aussi je dois dire. Alors ; poursuivit-il en souriant tout de même, ce remède est-il vraiment si déplaisant à avaler ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Ven 19 Aoû 2016 - 18:23



Une aube nouvelle
pour
un nouveau jour


Son ami hivernal semblait en proie à une violente lutte interne. Il avait oublié que tous ces remèdes n’étaient que le début et il s’était cru hors de danger. Le guérisseur se sentait mal car c’était un peu de sa faute si le canidé s’était fait de faux espoirs. Et cela lui brisait le cœur que de voir ces espoirs éclater tout d’un coup. Il failli dire au loup qu’il était désolé, mais il se ravisa. Dans ces moments, il savait qu’il valait mieux laisser le patient cheminer seul dans ses pensées et ne pas trop le distraire, au risque de les empêcher d’accepter leur sort. Sort qui n’était pas si terrible pour l’hivernal. Il restait encore un remède, en effet, et s’il était possible qu’il ait du manger toutes ces plantes pour rien, il y avait aussi beaucoup de chances que ça lui sauve la vie, au final. Et puis dans le pire des cas, ça lui donnerait le temps de rentrer chez lui et de faire ses adieux.


« Peu importe qu'elles seront ces révélations mon jeune ami, elles ne changeront pas ce que j'ai pu voir de la bonté de tes actes. Et peu importe que le remède ne me guérisse pas totalement, au moins il m'a permis de moins souffrir. »


Le félin se força à sourire à son ami. Il lui était reconnaissant de lui ça, car son stress et son inquiétude en étaient diminués. Malgré tout, tandis qu’il le regardait disparaître sous le rideau de feuilles, il se sentit attristé. Tout ce qu’ils avaient vécu tous les deux, s’était peut-être pour rien. Il se faisait peut-être un ami pour le perdre aussitôt. Un soupire lui échappa. Comment faisaient les autres pour rester optimistes dans ces situations? Comment peut-on garder l’espoir et la joie quand on sait qu’il y a plus de chances que notre ami meurt dans les jours qui suivent que celles qu’il a de survivre à sa maladie? Parfois, être guérisseur, c’était une malédiction. Ne pas être capable de sauver ceux que l’on aime… c’était… destructeur… Le petit ne voulait plus vivre ça.


Il prit de grandes inspirations pour se calmer. Pour alimenter son petit brasier d’espoir. Blailu allait survivre. Au fond, ce qui était mortel, c’était plus le fait que la maladie affaiblissait grandement son hôte. Elle ne semblait pas directement mortelle en elle-même. Dans ce cas, alors, si jamais le remède ne fonctionnait pas, tout ce que le chaton avait à faire, c’était conserver les forces de son ami jusqu’à ce qu’il se débarrasse de la maladie de lui-même. Ce serait long et ardu, mais s’il fallait en arriver là, il le ferait. Il ne laisserait pas encore une fois un loup qu’il aime lui échapper. Et par-dessus tout, jamais plus il ne baisserait les bras.


Quand Blailu revint avec le premier poisson, le posant devant le petit guérisseur, Maeya lui fit encore un petit sourire timide. Sa résolution et sa détermination revenait, surtout de voir que l’hivernal avait réussi à pêcher du poisson sans trop de difficulté. Il attendit patiemment que le grand loup se soit assis avec son propre poisson avant de prendre une bouchée. C’était dégueulasse. Mais il avait si faim qu’il ne fit même pas la grimace.


« En cette période il n'y a pas grand poissons que l'on peut attraper aussi aisément. Il y a meilleur chair aussi je dois dire. Alors, ce remède est-il vraiment si déplaisant à avaler? »


En temps normal, le chaton ne se serait pas gêné pour répondre : « Oh, moins pire que ce poisson infecte, je t’en assure! » Cependant, il n’était pas d’humeur à plaisanter et il sentait que mieux valait offrir une réponse sérieuse et faire comme si de rien n’était pour le repas.


« Je ne saurais dire, car je ne l’ai pas goûté. Mais il sera sans doute aussi terrible que les remèdes que je t’ai fait boire hier. C’est pourquoi je t’ai ramené un peu d’eau aussi dans une autre écorce pour que tu puisses te rincer la gueule après. Je crois que tu serais mieux de le prendre avant, comme ça le goût du poisson chassera celui du remède. »


Il laisse donc son ami boire son remède, qui semblait avoir très mauvais goût, finalement. Sans doute aussi pire que le poisson, tout compte fait. Quand le remède fut pris, et après de longues secondes de « dégustation » des poissons, le guérisseur reprit la parole.


« Je dois t’avouer cependant que je ne sais pas trop par où commencer. Je sais que tu as dit que rien ne peut te faire changer d’avis à mon sujet, mais il est des choses dont tu ne peux pas te douter. C’est pourquoi… je… je crois que ce serait mieux si tu me poses tes questions. Comme ça au moins je saurai quoi dire. Et… je ne te cacherai rien, même si cela peut m’inquiéter. Mais… si jamais tu devais me détester… je t’en prie… ne me fais pas de mal… Tu… tu n’es pas assez remis, même pour me battre, de toute façon, et je… je ne veux pas devoir te faire du mal… »


Il savait bien que cela sonnait un peu étrange, mais il avait vraiment peur… Il attendit quand même la réponse de Blailu et la première question.


© Maeya Fleur de Neige


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Jeu 1 Sep 2016 - 23:13

Alors qu'il mordait à son tour dans le corps écailleux, une grimace se peignit sur son visage quand le goût vaseux lui emplit la gueule. Cela aussi était bon pour lui retourner l'estomac mais comme il devait impérativement ingérer quelque chose il se força à avaler sa bouchée, visqueuse et répugnante comme la vase au fond de l'étang dans lequel il avait pêché ses prises. Pourtant il ne fit pas la fine bouche bien longtemps, la nourriture ne se gâchait pas.

« Je ne saurais dire, car je ne l’ai pas goûté. Mais il sera sans doute aussi terrible que les remèdes que je t’ai fait boire hier. C’est pourquoi je t’ai ramené un peu d’eau aussi dans une autre écorce pour que tu puisses te rincer la gueule après. Je crois que tu serais mieux de le prendre avant, comme ça le goût du poisson chassera celui du remède. »

Blailu observa le-dit remède, le reniflant avec précaution. En effet celui-ci n'allait pas être un plaisir pour ses papilles, cela allait même les mettre encore plus à mal si tant est que ce fut possible. Mais après tout, il n'était plus à cela près aussi se plia-t-il aux exigences du guérisseur ; son entrain quelque peu retrouvé. Le goût était en effet peu agréable, voir presque aussi horrible que celui de la carpe. Durant l'opération, il tenta de ne pas respirer pour ne pas faire empirer les saveurs déjà peu ragoutantes qui l'auraient à coups sûr achevé. Il ne fit pas durer l'instant, sachant pertinemment qu'il aurait moins l'envie de le finir s'il s'y prenait à plusieurs reprises. Quand tout eu disparut, il finit par tremper le museau dans le bol d'eau que Maeya avait si judicieusement préparé. Cela chassa les dernières bribes du goût, lui permettant de retourner à son poisson gluant tout aussi peu appétissant mais au moins nourrissant alors qu'il écoutait les paroles du félin rayé.

« Je dois t’avouer cependant que je ne sais pas trop par où commencer. Je sais que tu as dit que rien ne peut te faire changer d’avis à mon sujet, mais il est des choses dont tu ne peux pas te douter. C’est pourquoi… je… je crois que ce serait mieux si tu me poses tes questions. Comme ça au moins je saurai quoi dire. Et… je ne te cacherai rien, même si cela peut m’inquiéter. Mais… si jamais tu devais me détester… je t’en prie… ne me fais pas de mal… Tu… tu n’es pas assez remis, même pour me battre, de toute façon, et je… je ne veux pas devoir te faire du mal… »

Blailu acquiesça doucement, conscient que révéler une partie de soit n'était jamais aisé. Il se mit donc à réfléchir à l'ordre dans lequel il allait poser ses questions ; cela ne devait pas être trop brusque et ne devait porter que sur un sujet à la fois, ainsi les réponses seraient plus précises et moins dispersées. L'hivernal avait déjà son début de questionnaire en tête. Il prit ensuite un air choqué car il n'avait pourtant pas l'air de quelqu'un qui ferait du mal à autrui. Si Maeya parlait ainsi, se dit-il, c'était qu'il avait peur, qu'il craignait une réaction brusque de sa part. La seule chose qu'il fit donc fut de croiser ses pattes antérieur.

-Ne t'en fais pas, je ne m'en prendrais pas à toi, et je ne te détesterais pas, peu importe les révélations que tu me feras. Ce n'est pas à moi de juger des actes d'un autre ; tout comme me jeter sur toi, je ne veux pas ruiner les soins que tu m'as prodigué ; de plus, je ne blesserais jamais l'un de ceux qui nous sont indispensable, car sans vos savoir nous serions bien mal.

Il prit ensuite le temps d'achever son propre repas, remettant ses idées et souvenirs en place. Quand il n'y eut plus rien du poisson, il se sentit un peu mieux l'estomac plein, le goût de vase se dissipant lentement. Le moment était venu, il le savait bien et prit soigneusement le temps de choisir ses mots.

-A plusieurs reprises, la veille et malgré mon triste état, j'ai trouvé tes connaissances étonnement développées pour ce qui concerne les remèdes. Tout autre jeune n'en aurait jamais appris autant ; le veilleur marqua une pose afin de trouver la bonne formulation pour ce qu'il allait dire ensuite. A cela, s'est ajouté une manière de parler qui ne ressemble guère à celle d'un jeune. Alors voilà ma première question, qu'elle est donc cette étrange maturité dont tu fais preuve ? Tu n'as que l'apparence d'un jeune mais il est tout autre chose derrière cela n'est-ce pas ? Et, comment est-ce possible ?

La réponse ne pouvait être qu'affirmative, et ce qui l'intriguait le plus c'était le comment de tout ceci ; un corps si jeune et si sage, un individu parfois plus mature que ne l'aurait laissé paraître ce jeune corps. Tout cela forçait le respect. Il ne le prenait pas pour une curiosité bien sûre, car cela aurait était mal placé de sa part ; il tentait seulement de comprendre ces changements de mentalité. Hier, il lui avait semblait entre deux phases mais aujourd'hui, le guérisseur était bien plus mature. Il ne jugeait pas celui qu'il avait en face de lui, il semblait seulement à son écoute, les oreilles droite et le corps immobile et détendu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Ven 2 Sep 2016 - 5:59



Une aube nouvelle
pour
un nouveau jour


HRP :

Maeya regarda son ami croiser les pattes avant, calmement. En prenant cette position, il semblait bel et bien faire la promesse de ne pas s’en prendre au félin. Sa posture, en tous cas, était tout sauf agressive. Mais le resterait-elle? Avec conviction, le chaton se dit mentalement que Blailu avait une peur bleu des félins et qu’il avait pourtant mis sa vie dans les pattes du guérisseur. Il était aussi sentinelle pour son clan mais n’avais pas tenté de le chasser. Il avait semblé comprendre absolument tout ce que le félin lui avait confié, même si c’était beaucoup trop peu. Il n’y avait pas de raison pour que ça change.


« Ne t'en fais pas, je ne m'en prendrais pas à toi, et je ne te détesterais pas, peu importe les révélations que tu me feras. Ce n'est pas à moi de juger des actes d'un autre ; tout comme me jeter sur toi, je ne veux pas ruiner les soins que tu m'as prodigué ; de plus, je ne blesserais jamais l'un de ceux qui nous sont indispensable, car sans vos savoirs nous serions bien mal. »


Le petit hocha la tête pour montrer qu’il comprenait ce que lui disait Blailu. L’hivernal avait fait confiance au solitaire jusqu’au bout, et c’était maintenant à ce dernier de mettre de côté sa peur et de faire confiance. Il ne pouvait plus reculer, de toute façon, il avait déjà avoué que quelque chose clochait chez lui. Et puis il n’avait pas envie de reculer. Il avait envie de se confier, pour une fois. Il avait envie qu’on le comprenne. Il avait envie qu’on s’occupe de lui. Car depuis la mort de sa mère, il se sentait vide. Il se sentait si seul, abandonné par tous. Y avait-il vraiment à se demander pourquoi il ne cherchait jamais à être lucide? Sa lucidité n’était que souffrance. Et pour une fois, il avait envie que sa souffrance cesse. Il ne voulait plus se punir…


Le félin prit le temps lui aussi de terminer son infecte petit-déjeuner. C’était le mieux qu’avait pu faire le lupin, alors il s’en contenterait. Lorsqu’il eut terminé, il adopta une posture d’écoute sérieuse, pour montrer qu’il comprenait l’importance et la gravité de la situation et que le veilleur avait toute son attention. Allongé sur le ventre, la queue le long de son corps, la tête et les oreilles hautes, un humain l’aurait comparé au mythique sphinx, dont la statue géante est dans cette position. Il fixa son regard soudain éclairer de sagesse et d’intelligence sans âge dans celui de Blailu et, restant calme, il le laissa formuler sa pensée et poser sa première question.


« A plusieurs reprises, la veille, et malgré mon triste état, j'ai trouvé tes connaissances étonnement développées pour ce qui concerne les remèdes. Tout autre jeune n'en aurait jamais appris autant. À cela s'est ajoutée une manière de parler qui ne ressemble guère à celle d'un jeune. Alors voilà ma première question, qu'elle est donc cette étrange maturité dont tu fais preuve? Tu n'as que l'apparence d'un jeune mais il est tout autre chose derrière cela n'est-ce pas? Et, comment est-ce possible? »


Le temps étant venu de répondre, le guérisseur prit une grande inspiration. Étrangement, il se sentait anormalement calme, alors qu’il s’apprêtait à confier ses secrets sur une base volontaire pour la première fois de sa vie. Il prit le temps de bien construire son discours avant de parler. Il savait que l’hivernal lui donnerait le temps qu’il lui fallait, sans le juger.


« Tes observations sont justes, Blailu. Aucun louveteau n’aurait eu assez de temps pour apprendre tout ce que j’ai appris dans ma vie. Hier, j’ai aussi en effet eu des comportements qui ne saillent pas à un enfant. Je suis d’abord et avant tout un professionnel et je prends mon rôle au sérieux. Je suis tout de même légèrement étonné. La plupart des gens ne s’en rendent pas vraiment compte. Un enfant est capable d’être sérieux lorsqu’il s’agit de vie ou de mort, et s’il grandit dans un environnement propice, il peut apprendre beaucoup de choses malgré son jeune âge. Pour le reste, ils mettent ça sur le fait que je ne suis pas un loup et que peut-être pour les félins c’est différent. Or… tu as réfléchit au-delà de ça… »


L’heure de répondre à la question était venu. Son coeur se mit à battre légèrement plus rapidement et il ferma les yeux quelques secondes. En les rouvrant, sa tête s’inclina légèrement vers le sol, son regard se délogeant de celui de son ami.


« Tu as raison… je ne suis pas un enfant… du moins en apparence seulement. Je ne saurais dire comment cela est possible, mon ami, mais… en réalité… je suis immortel… Depuis que j’ai atteint ce stade de mon développement, mon corps s’est figé. Il ne vieillit plus. Mais mon esprit a continué de vieillir, lui. J’ai… j’ai vu des loups naitre qui aujourd’hui ont ton âge… Je n’ai jamais compté quel âge j’avais, parce que je n’en ai jamais vu l’intérêt. À quoi bon compter si au final je ne change pas? Si je ne m’approche pas de la fin…? Je serai sans doute un jour si vieux que je ne me souviendrai même plus de toi, et je dois avouer que cela me fait peur… »


Une larme roula sur sa joue. Une larme qui exprimait son effort de confier ainsi un lourd secret, même à quelqu’un comme Blailu; sa peur que son ami ne le rejette à cause de son état, par jalousie ou pour lui épargner de vivre sa mort; la peur d’un jour ne même plus avoir connaissance que ceux qu’il a pourtant aimé si fort ait existé, tellement il a vécu vieux, de ne plus se rappeler sa mère; la peur de peut-être n’être au fond qu’une espèce de coquille vide condamnée à errer et souffrir dans un mode cruel.


Essayant de se ressaisir, Maeya leva une patte pour essuyer la larme, puis il braqua sur Blailu un regard qui, l’espace d’une seconde, brilla d’une profonde détresse. Mais il les referma et reprit une grande inspiration pour se calmer. Quand de nouveau il regarda son ami, son air était redevenu neutre.


« Pardonne-moi… c’est la première que je dis cela à quelqu’un… et cela provoque tant d’émotions en moi… Il émit un léger soupire. C’est dur, parfois, d’avoir l’intelligence d’un adulte, mais le contrôle émotionnel d’un enfant… Les émotions sont physiques… Donne-moi un petit moment pour les calmer et profites-en pour penser à ta prochaine question, je t’en prie. »


Il préférait dissuader l’hivernal de tenter de le consoler maintenant. Il en avait certes envie, mais s’ils commençaient, jamais le solitaire ne répondrait aux autres questions. Il prit donc le temps de se calmer, et seulement lorsque son souffle fut de nouveau régulier se permit-il de dire, sur un ton déterminé :


« Pose-moi la question suivante. »


© Maeya Fleur de Neige

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Ven 7 Oct 2016 - 11:39

Le veilleur savait que ce qu'il allait entendre était important, tout comme le regard plus éclairé que posait sur lui le guérisseur. Il y avait d’ailleurs eu une lueur tourmentée en lui durant un court instant, comme si quelque fantôme le pourchassait. « Nous avons tous nos fantôme mon vieux, et certaine fois, ils deviennent bien plus présent. » Son esprit était à l'écoute de ce qui allait être dis, ceci allait peut-être le rapprocher d'avantage de cet étrange petit être ; étrange mais attachant. Car ils étaient bien peu nombreux ceux avec qui il avait noué des liens, ils pouvaient même se compter sur les doigts d'une pattes.

« Tes observations sont justes, Blailu. Aucun louveteau n’aurait eu assez de temps pour apprendre tout ce que j’ai appris dans ma vie. Hier, j’ai aussi en effet eu des comportements qui ne saillent pas à un enfant. Je suis d’abord et avant tout un professionnel et je prends mon rôle au sérieux. Je suis tout de même légèrement étonné. La plupart des gens ne s’en rendent pas vraiment compte. Un enfant est capable d’être sérieux lorsqu’il s’agit de vie ou de mort, et s’il grandit dans un environnement propice, il peut apprendre beaucoup de choses malgré son jeune âge. Pour le reste, ils mettent ça sur le fait que je ne suis pas un loup et que peut-être pour les félins c’est différent. Or… tu as réfléchit au-delà de ça… »

Ce que Maeya ne pouvait savoir cependant c'est qu'avec son rôle de veilleur, il avait appris à observer. Pas uniquement les frontières de son clan mais aussi les siens, adultes comme enfant. Oui un enfant pouvait faire preuve d'un sérieux étonnant et apprendre rapidement mais pas autant de chose. Tout ce savoir que semblait avoir acquis le guérisseur était bien trop pour un jeune d'un age similaire. Les derniers mots lui mirent un peu plus la puce à l'oreille. Pas un loup ? Il est vrai qu'il n'en avait pas réellement l'aspect... bon d'accord, pas l'aspect du tout même. La tête penchée de côté, il continuait d'écouter tout en réfléchissant. Il laissa de côté ses cicatrices, il avait dépassé cela depuis leur rencontre qui l'avait confrontait à l'un de ses fantômes, mais un fantômes qu'il n'avait pas craints d'affronter aux portes de la mort. Mère nature pouvait se montrer des plus étranges mais tous ses enfants naissaient égaux. Et avec Maeya, quelque chose montrait clairement que cette sagesse, cette maturité n'avait rien à voir avec une espèce différente.

En perdant le contact visuel avec lui, Blailu sut que le plus gros des révélations allait venir et que cela allait être éprouvant pour son plus si jeune ami. Hochant silencieusement la tête il tenta ainsi d'apporter son soutient mué au solitaire.


« Tu as raison… je ne suis pas un enfant… du moins en apparence seulement. Je ne saurais dire comment cela est possible, mon ami, mais… en réalité… je suis immortel… Depuis que j’ai atteint ce stade de mon développement, mon corps s’est figé. Il ne vieillit plus. Mais mon esprit a continué de vieillir, lui. J’ai… j’ai vu des loups naitre qui aujourd’hui ont ton âge… Je n’ai jamais compté quel âge j’avais, parce que je n’en ai jamais vu l’intérêt. À quoi bon compter si au final je ne change pas? Si je ne m’approche pas de la fin…? Je serai sans doute un jour si vieux que je ne me souviendrai même plus de toi, et je dois avouer que cela me fait peur… »

Cet aveux, cette immortalité, le surprit quelque peu mais cela expliquait en même temps beaucoup de choses ; chaque réaction, chaque changement. Maeya ne vieillissait donc plus, voilà pourquoi il avait autant de connaissances alors que son corps avait l'air bien trop jeune pour un si grand savoir. Il en comprit aussi le contrecoups, ces changements de personnalité qui arrivaient de temps à autre, cette maturité déconcertante. Mais surtout, ce devait être un fardeau éprouvant car s'il lui disait avoir assisté à nombres de naissances, combien de morts avait-il dû voir ? Combien d'individus avait-il tenté d'aider avant de les voir s'éteindre ? Il fut pris d'un violant frisson et d'une compassion encore plus grande pour son ami et ce si lourd fardeau. Ce n'était pas un destin enviable, et il comprenait parfaitement cette peur d'oublier des êtres tout en ne pouvant vieillir comme eux. Le loup maigrelet se racla prudemment la gorge, quelque peu troublé par ses révélations mais aussi par les émotions qui lui dictaient de tenter de calmer Maeya, de le rassurer.

-Tout être censé aurait peur de cela, l'immortalité, mon ami, est un fardeau bien lourd pour tout être. Je ne t'envie pas, je suis seulement attristé de savoir que tu le portes sur tes épaules depuis si longtemps ; cela en ferait plier beaucoup tu sais. Les vivants que tu as vue naître t'ont sans doute apporté de la joie, quant à ceux que tu as vue s'éteindre, il ont placé leur empreintes sur toi. Chaque rencontre, chaque échange laisse sa marque et ainsi fait vivre ceux qui sont parti. Des événements anodin te les rappellerons chaque jours, parfois même quand tu ne t'y attendras pas ; alors non, tu ne les oublieras jamais vraiment.

Il n'avait pas pu ne pas remarquer le regard larmoyant de son ami, cependant il savait que l'instant n'était pas encore venu pour lui de réconforter le guérisseur. S'il faisait cela, il couperait se dernier dans ses éprouvantes explications. Aussi lui laissa-t-il le temps dont il avait besoin, trouvant pour sa part un nouveau fil conducteur à ses questions.


-Tu es tout pardonné ne t'en fais pas, on ne choisit malheureusement pas ce qui nous arrive. Tu m'as dis tout à l'heure que tu n'étais pas un loups, j'en déduit que l'un de tes parents doit être un félin. J'ai quelque peu de mal à me dire que ce mélange fut possible mais quelque part, Mère nature nous joue bien des tours alors je veux bien le accepter ce fait. Tu m'as aussi dis que ce n'est qu'à partir d'un certain age que tu as cessé de vieillir, il a dû se passer quelque chose à cet instant, quelque chose qui aurait causé cette immortalité dont tu es victime. Ce parent félin, est-ce lui qui t'a appris tout ce que tu sais ? Il devait être un excellent guérisseur, et il semble t'avoir très bien formé aussi. A moins que ce ne soit ton parent lupin qui ne t'ai enseigné cela ?

Il savait qu'il posait peut être là des questions qui pouvaient paraître trop personnelles, trop douloureuses peut-être aussi. Mais les changements de maturité du guérisseur lui laissaient à penser qu'une chose les avait provoqué et que cela n'était que l'une des nombreuses protections dont il s'était entouré. Il espérait pouvoir remettre en place les pièce de ce puzzle des plus complexe.
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: