➤ Pouvoirs : Myu est capable de voir l'aura des autres grâce à l'eau. Mais, cela ne fonctionne pas comme tous les autres. Les couleurs ne seront pas les mêmes pour tout le monde, du moins, pas à chaque fois. Il n'y aura pas du vert ou du jaune par exemple. Non, il y aura soi du rouge, soi du bleu. Attendez avant de me dire que vous ne comprenez rien, je vous explique.
Dans l'esprit de Myu, il y a deux couleurs pour les auras ; rouge et bleu. Exclusivement ses deux couleurs, rien d'autres. En fait, ses deux couleurs représentent le bien et le mal. La louve peut percevoir les intentions des loups -qu'elle ne connaît pas- envers elle et sa meute. Par exemple, si un loup de l'été vient à sa rencontre et qu'il a une aura rouge, ses intentions seront mauvaises envers Myu. En revanche, si il s'agit d'un loup de sa meute, l'aura sera bleue. Comment il se déclenche ? N'allez pas trop vite, j'en viens !
La louve brune doit être en contact avec de l'eau pour pouvoir utiliser son don. En particulier, ses pattes. Si elles sont en contact avec une quelconque source d'eau, elle pourra activer son pouvoir. Mais attention, elle doit tout d'abord fixer le loup en question, avant de fermer les yeux pour se représenter la nature et déchiffrer l'aura. Le fait qu'elle ferme les yeux lui permet de s'imaginer un monde irréel, là où les loups et êtres vivants ne seraient que des formes rouges ou bleues. Cependant, elle ne pourra voir l'aura que d'une personne à la fois, et ce « monde irréel » n’apparaîtra que pendant quelques secondes. Certes, elle a largement le temps de voir l'aura, mais le loup ennemi peut très bien riposter lors de ces quelques secondes, car elle ne doit en aucun cas ouvrir les yeux. Malheureusement, elle ne peut utiliser son pouvoir que trois par jours. C'est déjà pas mal me direz-vous. Ce qui est plutôt vrai.
Voir les auras grâce à l'eau n'a aucun but offensif. Elle s'en sert plus pour se défendre et pour son rang d'espionne, à vrai dire. Le fait d'utiliser l'eau dans son pouvoir représente l'automne; les flaques d'eaux, la pluie qui tombe sans s'arrêter...
Quant à son deuxième pouvoir, elle le tient de son père. La louve brune peut se déplacer à la vitesse de la lumière. Et rien n'est exagéré; si on essaye de la voir en pleine course, on ne verra qu'une forme floue. Et encore, parfois, on ne peut rien voir tellement elle est rapide.
Comment se déclenche ce pouvoir ? Tout simplement par la pensée, il suffit de quelque seconde à Myu pour penser et réfléchir à où elle veut aller, et la voilà partie. Mais attention, si un ennemi vient l'attaquer pendant qu'elle pense à sa destination, elle devra attendre dix minutes avant de pouvoir, une nouvelle fois, utiliser son don.
➤ Physique : Myu est une louve assez petite et discrète. Tout son corps est assez fin, surtout ses pattes. Mais ne vous fiez pas aux apparences, Myu est très résistante et elle a assez de force pour combattre un mâle plus grand qu'elle. De tout son corps, ses cuisses sont les plus musclées.
Son pelage a une texture assez cotonneuse. Il forme des espèces de petites boucles qui courent tout le long de son corps. Elle ne sait pas réellement pourquoi son pelage est ainsi. En vérité, elle n'a jamais cherché à comprendre. Sa queue est plutôt grande et épaisse, avec toujours, ses petits poils en forme de boucles. Son pelage est très doux au toucher, n'importe qui pourrait s'endormir dans sa fourrure tellement elle est douce.
A présent, la couleur de pelage. De base, Myu est brune foncée, sans aucun autre reflet pour venir donner un effet de dégradé ou autre. Une démarcation qui passe en dessous des yeux, puis sur le poitrail, une partie du ventre et enfin le bas de la queue permet de laisser apparaitre une couleur crème assez claire. Ensuite, sur le haut de la queue, le dos et les oreilles se trouve une couleur rousse plutôt foncée. On peut dire que ceci s'accorde très bien avec l'automne. Sous ses yeux se trouvent deux petites marques de la même couleur que la "raie" du dos. Des petits points roux clairs se situent sur les deux épaules de la louve. Tout ceci fait très automne n'est-ce pas ? Eh bien ce n'est pas fini, croyez moi ! Des marques étranges nichent sur les cuisses et les pattes arrières de Myu. Sur les cuisses, on peut clairement distinguer un éclair rouge foncé, mais le reste est impossible à lire. On sait juste que les dernières marques sont également rouges foncées.
Passons maintenant aux yeux. A première vue, on peut les qualifier de "vairons". C'est parfaitement vrai. L’œil gauche de Myu est mi-ambré, mi-doré, et son œil droit et d'un bleu électrique splendide. Lorsqu'on plonge son regard dans celui de la louve brune, on a du mal à s'en détacher immédiatement, on dirait qu'il nous... hypnotise ?
Et enfin, les accessoires ! Myu en a pas mal. Elle les a soi trouvé lors de voyages, soi elle les a hérité de ses parents.
Déjà, son écharpe rouge foncée. Elle est un peu différente des autres écharpes puisqu'elle ne "vole" pas dans le vent, elle reste serrée au cou de Myu -sans pour autant la serrer totalement-; et il n'y aucune partie qui s'envole. Ensuite, sa plume. Elle est rouge très pâle, et une petite boucle d'oreille avec une ficelle noire lui permet de rester accrochée à son oreille gauche. Cette plume, elle la tient de sa mère. Et pour finir; ces deux bandages. Ils sont attachés à ses deux pattes avants et sont enroulés de façon à faire quatre tours chacun. Ils sont bruns foncés. La louve les a trouvé en voyage, alors qu'elle s'était blessée aux pattes, et depuis, elle ne les a plus jamais quitté.
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➤ Caractère : Myu est une louve pour le moins spéciale de part son caractère sociable... et à la fois pas du tout.
A première vue, la louve brune est une personne sûre de ce qu'elle fait, et qui a confiance en elle. Mais en vérité, ce n'est pas vraiment le cas. Myu a deux grandes parties dans son caractère qui sont très différentes.
En fait, Myu peut très bien se comporter dans une meute. Elle se débrouille très bien au combat, elle est très discrète et elle sait analyser une situation à la perfection pour pouvoir s'en sortir le mieux possible. Communiquer avec ses camarades lors de mission n'est pas un problème non plus. Malheureusement, elle est assez froide et distante. Certes, elle pourra vous parler, mais sans aucune joie de vivre est d'entrain. Si jamais il s'agit d'un de ses supérieurs, elle sera sans confiance, et timide. Et enfin, si un loup du printemps ou de l'été vient lui adresser la parole, même en étant amical, croyez-moi qu'elle va vite le dégager. D'abord par la parole, mais si ses crocs sont nécessaires, elle les utilisera sans aucuns remords. Attendez ! N'allez pas croire que Myu est une louve sanguinaire ! Non, de manière générale, elle essayera toujours d'éviter un combat. Cependant, si le loup adverse la pousse à bout, croyez-moi, sa fourrure va voler…
Une louve forte, un peu froide, mais très bonne combattante et agile lors des combats. Voilà ce que vous pouvez dire de Myu jusqu'à maintenant. Néanmoins, vous ne connaissez pas tout d'elle. Alors laissez-moi vous expliquer la dernière partie de son caractère…
La petite louve manque cruellement de confiance en elle devant les autres. Sauf lors de missions, où elle s'exprime et communique parfaitement avec les autres. Mais sinon… les discussions ne sont pas très riches avec elle. Jamais elle ne posera de questions, de peur d'offenser quelqu'un ou de le gêner. Elle fuit le regard des autre sans arrêt. Pouvoir la fixer droit dans les yeux, sans qu'elle se détourne au bout de trois secondes, est assez rare. Myu n'ira jamais aborder les autres la première, alors ça peut paraître un peu égoïste, mais c'est les autres qui viennent à elle, et non l'inverse.
Un jour, un loup pourra peut-être libérer Myu de sa timidité et de son manque de confiance en elle pour qu'elle puisse retrouver le sourire mais en attendant… elle restera reclus dans son coin, pour ne déranger personne. Au final, elle n'est qu'une simple ombre sans vraiment d'importance.
➤ Histoire : Myu était née dans un petit coin de forêt, plutôt loin du territoire des quatre meutes. Là-bas, personne ne risquait de venir les déranger, sachant que le coin était vraiment bien caché...
Première inspiration, le goût de l'air frais dans ses poumons, la sensation de vivre. De vivre dans un monde de chaleur. Le contact avec la fourrure chaude de sa mère et de son frère. Comment savait-elle qu'il s'agissait bel et bien d'eux ? Par l'instinct tout simplement. Elle espérait pouvoir continuer à vivre dans ce monde de chaleur, de tranquillité, avec son ignorance de loupiote. Cependant, le cycle de la vie tournait à l'infini et malheureusement pour elle, la petite loupiote allait grandir vite.
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Quelques mois furent passés ; Myu avait grandi à la vitesse de la lumière, si bien que maintenant, elle pouvait partir explorer les alentours de la tanière avec son frère. D'ailleurs, son frère se nommait Damon. Il était plus grand qu'elle, et son pelage était d'un noir de jais splendide. Des marques brunes traînaient ici et là. D'un seul coup d’œil, on put voir qu'il était la réplique exacte de son père. Grand, musclé avec une large carrure. Quant à la petite loupiote, elle ressemblait plus à sa mère. Cette dernière n'était pas une louve, mais une chienne. Une berger allemande de race ancienne, plus précisément. Elle était grise et noire, toute simple, mais efficace. Efficace car elle avait réussi à séduire le père de Myu et de Damon. La loupiote était certaine qu'ils formaient tous les deux le couple parfait. Elle était heureuse plus que tout. Ses parents s'entendaient à merveille, et son frère était très sympa et protecteur avec elle. Cependant, la relation père-fille ne fonctionnait pas. Myu avait vite fait de remarquer que son père l'ignorait totalement, ou alors, il la rabaissait sans arrêt. La première question qui lui vint à l'esprit dans ce cas là fut : pourquoi ? Elle n'avait rien fait de mal ! Tout paraissait si simple au début… mais non, la vie était-elle si dure que cela ? Le pire, c'était que sa mère ne réagissait pas. Elle se contentait de baisser la tête ou de fuir le regard implorant de sa fille. Un regard qui suppliait de l'aide. Sauf que rien ne revint en retour, comme à chaque fois. Enfin bon, elle se dit qu'avec le temps, son père s'y ferait et qu'il lui accorderait plus d'importance.
Cet après-midi là, les deux louveteaux étaient partis dehors pour jouer. Le soleil brillait à travers les arbres, ce qui donnait un effet magique à ce moment. Les deux louveteaux se rendirent sur un petit rocher et Damon piailla de joie en montant dessus. Plus petite, Myu eut plus de mal mais elle parvint tout de même à monter à la même hauteur que son frère. Sauf que ce dernier était toujours plus grand. Ce qui posa un petit problème à Myu, qui cherchait tant bien que mal à être plus grande que son frère. La raison ? Peut-être pour attirer l'attention de son père, ou au moins le faire rire.
« Je suis plus grand que toi Myu ! » Ricana son frère, et lui donnant une tape amicale.
« Pff.. tais toi cervelle de souris. Un jour, je serais si grande que je pourrais t'écraser avec mes grosses pattes ! » Jappa t-elle en sautant sur son frère.
Ainsi, ils roulèrent tous les deux dans la poussière en poussant des cris de joies. Myu était plus que ravie d'avoir pu pousser son frère dans la terre, il était tout sale à présent ! Oh attendez, elle ne voulait pas que son frère se fasse gronder par sa mère mais… Elle aimait le taquiner ; entre frère et sœur, c'était normal. De toute manière, Myu était couvert de terre elle aussi alors bon, ils se feraient gronder tous les deux ! Elle espérait juste que ça ne se ferait pas par leur père. Comme d'habitude, il ferait de la préférence.
Mais soudain, un grondement sévère retentit. Voilà leur père. La loupiote soupira, il allait gâcher leur jeu, une nouvelle fois. Et en plus, il avait l'air de prendre du plaisir à faire cela ! Parfois, elle avait l'impression qu'il était à moitié sadique. Ce n'était certainement pas une hallucination… Quoique non, il avait tout de même un peu de pitié.
Leur père s'avança vers eux, avec un air sévère sur le visage. Dans son regard, on n'y voyait que de la colère. Contrairement à leur mère, qui parfois, rigolait lorsque ses deux louveteaux se retrouvaient sales. Là, ce n'était pas du tout la même chose. C'était même l'exacte opposé, le cliché parfait du père tyrannique.
« Arrêtez immédiatement ! Myu, tu seras privé de sortie pendant trois jours pour avoir poussé ton frère. » Gronda -t-il.
« Mais ce n'était pas méchant Papa ! » S'indigna t-elle, en se relevant.
« Il n'y a pas de mais qui tienne ! Tu es punie un point c'est tout. » Répondit-il, avec un regard remplit de colère.
Puis, il tourna les talons et s'en alla, sa queue fouettant l'air frais. Damon fixa sa sœur avec un regard de pitié, puis il suivit la marche en se dirigeant lui aussi dans la tanière. Ainsi, Myu se retrouva seule. Et croyiez-moi, elle était indignée et déboussolée devant tant d'injustice. Son frère n'avait pu rien dire ! Même pas pour la défendre. Décidément, Myu était condamnée à se faire haïr par son père pour le reste de sa vie…
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Jours, semaines, mois… Ils avaient défilé très vite. Mais quelle importance lorsqu’on ne trouvait plus vraiment de signification à sa vie ? Depuis quelques temps, Myu se sentait très mal, elle avait des maux de têtes fréquents. Et en plus de cela, elle crachait du sang fréquemment. Ses parents ne trouvaient pas ce qu’il lui arrivait. En vérité, c’était surtout sa mère qui se préoccupait d’elle. Et le plus étrange, c’était que lorsqu’elle courrait, elle avait l’impression de courir toujours plus vite lorsqu’elle fixait un point précis. Il faut dire qu’après une course, la loupiote était toute déboussolée. Pourquoi tant de vitesse ? Myu était jeune tout de même, elle ne pouvait pas courir aussi vite. Bien évidemment, tous loups adultes avaient largement les capacités requises pour galoper plus vite. Sauf que pour une loupiote, c’était beaucoup trop rapide. Bizarrement, elle avait remarqué la même chose chez son père ; serait-ce un don spécial ? Ou même un pouvoir ? Ou encore, une capacité physique qui se transmettait de génération en génération ? Ce qui était étrange, c’était que Damon n’avait pas l’air d’avoir ce genre de capacité à courir plus vite. Ce qui ne déplait pas forcément à Myu. Non pas qu’elle voulait paraitre plus forte que son frère, mais au moins, son père n’aurait pas une raison de plus pour favoriser son frère et rabaisser toujours plus Myu. Peut-être qu’il pourrait même l’aider à comprendre ce qu’il se passait. Ce n’était pas sûr, elle avait du mal à le croire elle-même mais… il ne fallait jamais perdre espoir. Jamais.
En plus, depuis quelques semaines, les parents de Myu se querellaient souvent. Ils n’en venaient pas aux crocs, mais parfois, la loupiote croyait que c’était à la limite. Elle ne comprenait pas la raison de leurs disputes fréquentes. Etait-ce à cause d’elle ? Ou d’une chose qu’il lui était totalement inconnue ? Impossible de savoir, elle ne pouvait pas aller demander à sa mère, elle ne lui répondrait pas, de toute manière. La vie continuait… pourtant Myu se demandait chaque jour si elle n’aurait pas mieux fait de ne jamais naitre…
La nuit était tombée déjà ; les rayons clairs de la lune s’introduisaient dans la tanière, ce qui ne manquait pas de réveiller Myu. La petite s’était retrouvée pile en face des rayons de la lune. Au départ, il y avait sa mère mais maintenant elle était… Elle était passée où d’ailleurs ? La loupiote tournait la tête de tous les côtés, sans pour autant distinguer la silhouette grise de sa mère. Alors, elle s’étira et sortit de la tanière. Habituellement, elle n’avait pas le droit de sortir la nuit –ce qui était compréhensible-, mais là, c’était un cas d’extrême urgence pour elle. De plus, elle nota que son père n’était pas dans la tanière non plus. Elle craignait le pire. Soi ses parents s’étaient juste donnés rendez-vous pour avoir un moment entre eux, soi, ils étaient partis pour régler leurs comptes… Dans ce cas-là, elle devait aller voir, pour savoir le pourquoi du comment ils se prenaient le bec sans arrêt.
Des bruits de pleures et de hurlements de colère s’élevaient dans l’air pur de la nuit. Ils venaient du petit ruisseau, non loin de la tanière. Un point positif pour Myu, qui n’avait pas vraiment envie de partir à la recherche des deux amoureux en crise dans la nuit. Elle bondit sur un rocher, contourna un buisson et galopa à toute vitesse, en essayant cependant de ne pas faire trop de bruit quand même. Espionner, voici son but ce soir. De toute manière, cela ne devrait pas être trop dur ; ils devaient être bien trop concentrés sur leur dispute.
Une fois arrivée, elle se glissa dans un buisson et écouta. Au début, elle ne comprenait pas trop leur charabia et puis, au fil des minutes, elle réussit à cerner deux trois mots pourtant très clairs. « Myu », « Ignorée » et « Pouvoir » étaient les trois mots principaux de leur dispute. Pour faire simple, ils se disputaient à cause d’elle. Soudainement, elle sentit toute la honte du monde lui monter aux oreilles. Tout louveteau rêvait de pouvoir rendre heureux ses parents, rien qu’en naissant. Mais là, Myu avait donné l’enfer à ses parents.
« Tu ne pourrais pas faire un effort ?! Je te signale tout de même que ta fille recherche des marques d’affections de ta part, un peu d’intention. Mais elle ne reçoit rien en échange. Je te le dis, Fin, un jour, ta fille va totalement t’oublier, et ce jour-là, il sera trop tard pour rattraper le temps perdu. » Dit la mère de Myu, aux bords des larmes.
« Et bien non, figure-toi que je ne peux rien faire avec elle. Nous n’avons rien en commun ! De toute la famille, Myu est celle qui nous ressemble le moins. Même Damon a des airs de ressemblances avec toi, Blun. Je ne me sens pas à l’aise avec elle. Pour moi, elle n’est et ne sera jamais ma fille ! » Répondit-il, en hurlant à moitié de colère.
Le choc. C’était comme plonger d’un coup dans une rivière glacée. C’était exactement pareil. D’abord, elle apprenait les prénoms de ses parents. C’était la première fois qu’elle les entendait. Ne soyez pas choqué ! Et puis ensuite, elle avait entendu de la propre bouche de son père, les mots qu’elle ne souhaitait jamais entendre. Il la reniait totalement. Sous prétexte qu’elle n’avait pas les mêmes opinions et qu’elle ne lui ressemblait pas. Il est vrai que souvent, les idées des deux canidés s’opposaient beaucoup lors de débat. Mais était-ce une raison valable pour renier sa fille ? Myu n’en croyait pas ses oreilles. Elle était à la fois dans une phase de rage incontrôlable, et aussi plongée dans une tristesse profonde. Un peu comme un caillou ravagé par les flots d’une rivière. Et le caillou, c’était elle. Elle savait que, si elle montrait qu’elle avait faibli envers son père, il s’acharnerait encore plus. Alors autant ravaler ses sanglots, avoir de la fierté et ne pas pleurer. Néanmoins, malgré toutes ces belles paroles, Myu ne parvenait pas à se contenir, alors, quelques larmes couleurs le long de sa joue. Brillants comme des cristaux. Et après cela, elle se retourna et partit en courant dans la forêt pour se défouler. Peu importe si elle se perdait ou si elle mourrait tué par un renard. Après tout, elle ne manquerait à personne.
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Le temps avait vite défilé, une nouvelle fois. Cependant, la vie de Myu ne c’était pas pour autant arrangée. Certes, elle avait grandi, donc son pouvoir avait augmenté en force, et elle avait commencé à le maitriser de plus en plus. Même sans son père pour lui donner des conseils. De toute façon, pourquoi il lui donnerait des conseils, alors qu’il ne lui en avait jamais donné. Pourquoi il lui en donnerait maintenant ? De toute façon, elle n’en voulait pas de ses conseils, elle ne voulait plus le voir. Depuis la fameuse dispute entre ses parents et les révélations de son père, elle ne souhaitait qu’une chose : qu’il partait loin d’ici. Etrange pour une jeune louve qui devrait aimer et admirer son père, non ? Sauf qu’elle n’y pouvait rien, à chaque fois qu’elle voyait son père, des sentiments de haine et de tristesse remontaient, et ils étaient horribles à supporter. Alors la seule solution était d’éviter son père tous les jours. Solution pourtant assez difficile, car ces temps-ci, la famille entière chassait souvent ensembles. Enfin bon, elle s’arrangeait pour être le plus loin possible de lui.
De plus, depuis beaucoup de temps, les engueulades entre ses deux parents augmentaient de plus en plus, il n’y avait pas un jour sans qu’ils se disputaient. Le pire, c’était que Myu connaissait la raison ; et la raison, c’était elle. Elle et rien qu’elle. La culpabilité la rongeait chaque jour. En plus de cela, ses parents se parlaient de plus en plus violement entre eux ; une fois, Fin avait même failli mordre sa mère par le cou. Mais grâce à Damon, Blun avait sorti indemne de cette situation. La jeune adolescente n’avait pas osé intervenir, de peur de se faire rejeter ou attaquer par son père. Honnêtement, elle ne comprenait strictement rien à son comportement. De base, Blun était tout ce qu’il avait de plus précieux, avec Damon. Alors pourquoi vouloir la blesser ainsi ? Parce qu’elle défendait Myu ? L’adolescente ne souhaitait pas que sa mère se « sacrifiait » pour elle. Mais l’instinct de mère prenait souvent le dessus… alors quoique qu’il se passait, Myu ne pourrait rien faire…
La pluie battante, les gouttelettes qui se fracassaient contre les branches des arbres, les feuilles, les buissons… contre tout. Les gouttes d’eaux ruisselaient le long de son pelage, elle était trempée. Pourtant, elle n’avait pas froid, elle aimait la pluie. Le fait de se sentir mouillée l’aidait à oublier sa triste vie. Oh bien évidement, elle était bien consciente qu’elle n’avait pas la pire vie du monde, et elle ne se plaignait pas. Mais… l’adolescente aurait tout de même voulu avoir un peu plus de chance. Une chance de pouvoir avoir une famille soudée et unie. Cette chance ne s’était malheureusement pas posée sur elle le jour de sa naissance. C’était ainsi, que voulez-vous. Ses pensées sur sa vie défilaient tranquillement dans sa tête, et à chaque passage, elle réfléchissait à si elle aurait pu faire mieux ceci ou non…
Soudain, un hurlement de douleur déchira en deux parties ses pensées. D’une, était-ce encore une engueulade entre ses parents ? Et de deux, devait-elle y aller ? Encore un fois, elle ne devrait pas se mêler des affaires de ses deux géniteurs. Sauf que la petite adolescente était un peu butée et curieuse. Alors, la voilà qui s’en allait en galopant dans les flaques d’eau. Dans sa tête, elle se répétait en boucle qu’il n’y avait rien de grave, que tout allait bien. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de fixer l’endroit d’où ce hurlement provenait ; et donc, elle triplait sa vitesse.
Haletante, pouls qui battait vite, voir même des maux de têtes. Malgré la douleur, elle avait toujours cette envie de savoir ce qu’il se passait. Et si elle faisait un pas, elle pouvait voir tout ce qu’il se passait. Sauf que… elle ne voulait pas voir. L’adolescente entendait les cris qui suppliaient à une certaine personne de ne rien lui faire. Oui, elle reconnaissait les hurlements de sa mère et les répliques sadiques de son père.
« Pourquoi Fin ?! Pourquoi ?! Tu ne m’aimes donc pas assez pour me laisser en vie ? » Hurla Blun, les larmes aux yeux.
« Je suis désolée Blun. Je t’aimais. Mais je ne peux te laisser en vie. Adieu. » Répondit-il, en la regardant droit dans les yeux.
Myu ne pouvait résister, elle s’avança dans un buisson et fixa la scène avec une colère, mélangée à de la tristesse, de la haine, de la douleur. Ses yeux restaient rivés sur sa mère, car l’adolescente savait que c’était la dernière fois qu’elle la voyait. Elle n’était pas dans son meilleur état pour intervenir, et de plus, si son père savait qu’elle avait assisté à cela, il la tuerait sans remords. Parce qu’il ne l’aimait pas.
Elle vit son père approcher de sa mère. Il lui sauta dessus, la plaqua au sol et attendit. Il ne la quittait pas des yeux, puis, il lui lécha doucement la joue avant de pencher sa tête dans son cou. D’un côté, Myu admirait sa mère, car elle ne hurla même pas, elle se contenta de fermer les yeux et d’être condamnée à son triste sort. Myu labourait la terre, elle se retenait à chaque mouvement de son père pour ne pas lui sauter dessus et lui balancer ses quatre vérités. Ce qu’elle pensait de lui et tout le reste. Sauf que, elle savait que si elle sautait à la rescousse de sa mère, elle mourrait.
Fin planta violement ses crocs dans la fourrure de Blun. Le sang gicla, les larmes de Myu coulèrent sans s’arrêter. Elle voulait hurler sa colère et sa haine dans toute la forêt, crier à quel point elle détestait son père. Ses larmes redoublèrent lorsqu’elle vit sa mère retomber sur le sol, inerte. La voilà morte. Myu gémit et se détourna pour s’enfuir dans la forêt à pleine vitesse. Elle devait fuir à présent, fuir ailleurs. Sans personne pour venir avec elle. Si son frère l’accompagnait, il mourrait lui aussi, car Fin ne supporterait pas l’idée qu’il pouvait s’allier avec Myu. Quoique, si il ne venait pas avec elle, il risquait de finir tué par son père un jour ou l’autre alors bon… Cependant, l’adolescente était presque certaine que Damon serait plus en sécurité avec Fin. Pour sa survie, il devait rester avec lui.
Alors, Myu prit la direction du nord et galopa à toute vitesse. Jamais elle n’oubliera sa vie ici, son enfance restera gravée dans sa mémoire à jamais. Comment pourrait-on oublier l’une des meilleures périodes de sa vie ? Car oui, même si elle avait vécu des étapes difficiles, les moments avec Damon et Blun ne seraient jamais effacés. Et surtout, la haine envers son père restera intacte. Si un jour, elle le retrouvait, elle se vengerait.
Après de nombreuses semaines d'errance, Myu avait finalement trouvé une meute, par hasard. Apparemment, il y en avait quatre sur ce territoire. Sachant que Myu n'était jamais vraiment sortie de son petit coin de naissance, elle n'en connaissait rien du tout. Alors, elle choisit la meute qu'il lui semblait la mieux pour son nouveau mode de vie. Celle de l'automne. Elle choisit le rang d'espionne, car au final, c'était ce qu'elle savait faire de mieux. Et enfin, elle espérait trouver une vie meilleure dans cette nouvelle meute...
Fin
➤ RP d'exemple (pour connaître ton niveau) : Ce matin, le soleil se fait absent, il n’y a quasiment rien pour réchauffer les êtres vivants de cette île. Où est passé le soleil ? Serait-il définitivement mort dans le ciel ? Reviendra-t-il un jour ? Ça serait bien, car malgré le fait qu’un peu de fraicheur fasse du bien à tout le monde, il nous faut aussi de la chaleur, du soleil. Du soleil pour dégeler les rivières réduites en glace à cause de ce froid. Parfois, je me demande si la nature va bien, car ce froid n’est pas habituel, il n’y en a jamais eu autant. Oh, moi je n’ai pas froid, car ma fourrure épaisse me protège, mais les autres…
Bref, je me lève tranquillement de ma couchette et me dirige vers la Rivière Azur. Il me semble qu’elle n’est pas gelée, et je prie pour non de toute manière. J’aimerai bien me baigner ! Voilà une éternité que je n’ai pas trempé mes pattes dans une bonne eau fraîche, que je n’ai pas capturé de poissons. Espérons que je puisse revivre ces expériences aujourd’hui.
Je jette un coup d’œil dehors, la neige a tout recouvert, on dirait que les plantes sont mortes. Il n’y a plus rien. Je soupire, vivement l’été, pour une fois. Enfin, si l’été reviendra un jour, parce que là, c’est mal partis pour. Avec discrétion, je trottine en direction de la rivière. Pourquoi autant de discrétion ? Tout simplement parce qu’il y a d’autres solitaires dans ce territoire, et je n’ai pas du tout envie d’en croiser un. Car oui, depuis que je suis arrivée ici, je fais bien attention à ne croiser personne, même pas un pauvre petit louveteau qui pourrait signaler ma présence à des adultes. Vraiment, je ne veux être vue par personne, parler à personne. Juste rester tranquille. Honnêtement, je dois bien vous avouer que j’ai hésité à mon arrivée ici à intégrer une meute, ou à rester avec le groupe avec lequel j’étais arrivée. Mais au final, je me suis dit que ça aurait été une grave erreur d’intégrer une meute, alors que j’avais vécu une très mauvaise expérience dans une réserve. Rien qu’en y pensant, je soupire. Pourquoi moi ? Qu’avais-je fait de si mal à l’époque ? Au final, rien. A part m’être faite capturer par des hommes dans ma meute natale. Ces hommes les ont tous massacré, sans aucune pitié pour eux… Ils ont juste épargné mes deux frères et moi. Et ils nous ont conduits dans cette réserve, que je déteste et détesterais toujours. Enfin bref, on ne va pas parler de ça toute la journée.
Après une longue et dure marche, je suis enfin arrivée à la Rivière Azur. Le lieu est magnifique, il faut bien le dire. L’eau est d’un bleu azur si magnifique que je ne peux détourner le regard de l’eau. Sur la rive d’en face, je remarque qu’il y a beaucoup d’arbres, de buissons, sauf que ces derniers sont tous dégarnis, ils n’ont que très peu de feuilles sur leurs branches. Ce lieu devait être un très bon endroit pour la chasse, mais aujourd’hui, ça ne doit plus être le cas. A mes yeux, ceci est plutôt dommage, car après une petite baignade, j’aurai bien aimé me remplir l’estomac. Enfin bon, on ne peut tout avoir.
Je m’avance doucement vers la rive, en prenant bien soin de ne pas glisser sur la glace et la neige. Au pire, si je tombe, ce n’est que de la poudreuse, je ne risque de pas me faire bien mal. Je trempe ma petite patte dans l’eau et… la ressort aussitôt. L’eau est glacée ! Je veux bien admettre que je me suis déjà baignée dans de l’eau froide mais là… C’est pire que froid. Bon tant pis, pas de baignade pour aujourd’hui. Cependant, j’ai le droit de me reposer dans la neige. Oui, j’aime me reposer dans la neige. Le contact froid avec mon pelage me fait du bien. Sauf que quelque chose à l’air de vouloir perturber ma tranquillité. Un bruit parvient à mes oreilles, un craquement de brindille. Une odeur très prononcée de loup. Oh non, tout ce que je ne voulais pas se réalise à ce moment même. Il y a un loup dans le coin !
Paniquée, je me précipite derrière un rocher, pour me cacher de ce loup. Je n’ai pas la possibilité de m’enfuir tout de suite, le loup me verrait. J’inspire un bon pour me calmer, mon cœur bat aussi vite que la vitesse de la lumière. Est-ce que le cauchemar que j’ai vécu autrefois va se reproduire ce matin ?
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