Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Il était seul. Seul dans cette brume mensongère. Seul dans ce glacial univers. Et pourtant, il n'avait pas peur. Le désespoir qui hantait son coeur l'avait quitté un bref instant, lui laissant la joie d'une euphorie passagère. Peu lui importait les macabés qui l'encerclait. Peu lui importait ces âmes tourmentées par leurs sanglots perdus qui tentait de lui arracher ses propres soupirs.
Plus rien n'avait d'importance en ce moment si doux. Même pas ces horribles fantômes. Aujourd'hui, Akasan ne craignait pas de voir son frère apparaître et de tenter une énième fois de lui ôter la vie. Il n'avait pas peur du lendemain. Pas encore.
Les angoisses et les tourments de son âme l'avaient abandonné, le laissant respirer calmement. Il fit un pas dans la brume naissante, puis un autre, et encore un. Il ignorait ce qui le rendait si heureux. Son ange noir, peut-être ? Il ne savait que penser. Pourtant, sa vie ne lui avait pas offert de sort charmant. Chaque jour, chaque seconde de l'existence du neutre bleu était encombrée de soupir désesperé ou de peur profonde. Lui, perdu dans des ténèbres inconnues, dans des ténèbres sans nom. Que faisait-il ici ? Que cherchait-il ?
Il leva ses yeux saphirs vers le ciel, admirant la lune nacrée qui l'illuminait.
"Et toi, Lune Blanche ? T'arrives-t-il de te demander pourquoi tu es là haut, qui tu es vraiment ? T'arrives-t-il de vouloir disparaître là où personne ne te trouveras ?"
Akasan posait cette question avec tant de sincérité, sans larmes cette fois-ci. Il ne se sentait plus si seul, plus perdu. Etait-ce l'Ange hivernal qui l'avait ramené à cette vie qu'il croyait perdue ?
Son nom sonnait doux à ses oreilles. Il le connaissait, désormais. Chacune de ses lettres, chacune de ses accentuations. Mais ce simple mot signifiait tant pour lui. Glycenne, dame blanche vêtue de noir. il n'aurait su dire quelle était cette chaleur qui s'allumait en lui.
Mais même si une part de ce sentiment nouveau brûlait en lui se soir, il savait bien qu'il n'y avait pas que ça. Autre chose animait son être. La sensation de rennapitre de ses cendres, tel un flamboyant phénix s'éveillant à nouveau ? La vie avait reconqui ses veines, laissant l'espoir criculer à nouveau jusqu'à son coeur. Le lupin azuré semblait ne plus rien avoir à perdre. Il se sentait léger, si léger... Le brouillard encerclant ses pattes l'intriguait, et il craignait de tomber à l'eau. Pourtant, cette idée ne l'effrayait pas. Il ne craignait plus rien. Peut-être était-il fou ?
Mais il le savait, il découvrait le plaisir d'une vie que l'on recommence, sous un meilleur soleil qui ne saurait s'éteindre, sous un ciel sans orage. Akasan savait que Mère Nature tait sévère et qu'il ne pourrait connaître longtemps cette instense sensation de joie.
Mais il s'en fichait. Il vivait vraiment, aujourd'hui. Il s'assit sur un rocher, juste au dessus de l'eau, contemplant parfois son reflet, et souriant à la surface ridée de vent, comme si ce simple geste avait pu illuminer le monde, changeant les mauvais en bons, et les bons et ce qu'il y ait de meilleur. Il pouvait connaître cette puissante euphorie. Il voulait vivre comme l'univers qui l'entourait. Il ne voulait pas avoir à traverser toujours les mêmes orages, à subir toujours la même pluie.
Il était différent, mais ce n'est pas ce qui devait l'empêcher de rester à l'écart. Etre différent signifiait aussi pour lui être unique.
Il fit quelques pas, mais il s'arrêta lorsqu'un bruit brisa le silence monotone du lac hanté.
Il se retourna, dressant son museau vers l'inconnue face à lui. Akasan ne la connaissait pas, mais le bonheur qui l'animait serait profitable à l'étrangère. Le lupin bleu ne put cependant esquisser un sourire. Il avait perdu cette habitude depuis longtemps. Trop longtemps.
Il se contenta de lui demander sur un ton qu'il souhaitait chaleureux.
- Bonsoir... Qu'est ce qui vous amène ici ?
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Lorsqu'elle le bouscula, il ne frémit même pas. Ses pensées étaient ailleurs, depuis bien longtemps déjà. Il ne vivait plus que partièlement dans ce monde, occupé par d'autres sentiments qui le menait dans les étoiles. Akasan s'écarta doucement. Mais il ne la voyait plus, il ne l'entendait même pas. Rien n'aurait su attirer son attention. Il ne pensait qu'à Elle. Ce nom qui l'ébranlait jusque dans son âme, ce simple mot qui ravivait les cendres en son coeur. Il ne voulait penser à personne d'autre, mais la petite loupiote blanche ne pouvait apaiser sa romance.
Elle bredouilla une réponse à laquelle il n'accorda qu'une maigre attention. Le loup bleu se leva alors et s'étira longuement, les muscles crispés par la froideur de la nuit. Il sauta sur une pierre à ses côtés, frolant la surface de l'eau d'un doux mouvement des pattes. Sa lame luisait sur son dos, renvoyant la glaciale lumière de la lune à son frêle reflet. Akasan baissa alors les yeux vers l'onde devenue noire et toisa un instant l'image qui s'y affichait. Pendant un instant, il se demanda qui était celui qu'il voyait. Mais pourtant, il savait qu'il s'agissait de lui. Cependant, ce sourire éclatant qu'il affichait, il l'avait rarement vu.
Akasan était déconcerté, mais une joie intense le submergait. Il ne voulait plus verser de larmes, il voulait continuer de sourire quoi qu'il arrive, de sentir cette euphorie dans sa poitrine. Il voualait La revoir. Juste sentir son regard perdu jeté sur lui, juste entendre sa voix si tranchante et douce à la fois.
Le lupin battit de la queue, avant de se tourner vers le jeune louve.
- Il est rare de croiser vie lupine en ces recoins si sombres... Pardonnez mon impolitesse, mais je n'ai pas l'occasion de faire de nouvelles rencontres, vous savez... Solitaire, c'est toute une vie vouée au silence.
Il prononçait ces mots sans aucun scrupule, ce bonheur si puissant comme collé sur sa face. Le loup bleu jeta un oeil à la lune, comme si l'astre de lait pouvait lui répondre. Lentement, il ferma les yeux et laissa la brise carresser son être. Les murmures des morts tiraillaient son âme, mais il percevait simplement des éclats de rire perdus, des chuchots amoureux oubliés dans une boucle du temps qui, désormais, se répéterait à jamais dans ce lieu si sombre et si clair à la fois. Il voulait oublier ses tourments, juste se rappeler de ses souvenirs les plus doux, tels que la voix de l'Ange Noir.
Sur ses lèvres se formèrent un mot, presque inaudible, qu'il ne laissa pas s'échapper. Il voulait le garder pour lui, que personne ne l'apprenne, que personne ne puisse la rendre prisonnière. Il voulait marcher à ses côtés, pouvoir l'épauler dans sa marche silencieuse.
Akasan n'était pas différent. Il était juste unique, comme chaque être de ce monde. Mère Nature avait dicté ses lois, mais les renégats bafouent toujours les ordres établis. Certains ne le voyaient pas comme il était, mais Elle, si. Il lisait dans ses yeux ce même sentiment perdu que lorsqu'il errait, seul dans l'orage qu'il portait en son coeur.
La jeune loupiote le fixait, et, si un autre jour, ses yeux rouges voilés de deux croix légères lui auraient valu un sentiment d'angoisse, il ne pouvait s'empêcher de sourire aujourd'hui. Ses larmes s'étaient estompées, comme si son âme avait été lavée par une fine pluie, un orage printanier, fleur éclosant à nouveau, phénix renaissant de ses cendres.
"Oh, arrête un peu la poésie, mon vieux !"
Akasan sursauta lorsque sa bonne vieille épée prit la parole. Il se crispa, humilié par de tels propos. Il baissa les oreilles en arrière.
- Chhh, tais-toi !
Mais il ne pouvait l'empêcher de parler, et elle enchaîna bientôt sur un ton taquin.
"Roh, y a pas de quoi s'énerver. Et toi, ma p'tite, tu penses vraiment que les excuses dans ce genre ça suffit pour me duper ? Va falloir trouver mieux, tu peux me croire."
Akasan s'assit, abandonnant bien vite. Mais lui savait à quel point la lame pouvait être embêtante.
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