Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Arwen, Colombe de ce monde
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Sam 20 Fév 2016 - 11:09

Étant donné que l'histoire d'Arwen est très longue, si longue que Forumactif m'a tout planté hier, je vais poster celle-ci dans un second poste à la suite de la fiche ^^




Personnalité
Arwen est quelqu’un de relativement calme. Contrairement aux enfants de son âge, elle est très posée et ne cède que très rarement à l’euphorie. Elle est très introvertie et aborde les choses avec une douceur qui lui est propre. Elle est pleine d’innocence et de candeur, elle s’intéresse à tout mais n’ose pas forcement poser les questions. Elle ne désire importuner personne, en fait, elle se soucie beaucoup du bien être des gens qu’elle croise. Cependant, il ne faut pas croire, l’enfant est loin d’être insistante. Si tel est la volonté de la personne qu’elle croise, alors elle ne cherchera pas à creuser dans son passé ou ses problèmes.  

Elle se fait aussi une idée qui peut sembler très naïve de l'univers qui l’entoure. En effet, Arwen, à la particularité d’aimer le monde, de chérir chaque instant de sa vie. Peu importe à quel point sa première existence fut des plus cruelles. Arwen a décidé de pardonner. A tous ceux qui lui ont brisés le cœur, à celui qui l’a tué, elle les aime, et elle leur a accordé sa clémence. Pourquoi haïr lorsque l’on peut aimer ?

Arwen  possède aussi  énormément de compassion. Si bien  qu’elle en pleurera pour vous. Enfin, ne devrait-elle pas pleurer pour elle-même, me diriez-vous ? Pour la vie si brève, si pathétique qu’elle a eu ? Sûrement. Mais elle est le genre de personne que l’on ne trouve plus de nos jours, qui ne se sont jamais intéressés à leur propre bonheur. Pour elle, la joie des autres lui suffit.


Physique
Arwen, elle est adorable loupiote, qui promet d’être fort belle lorsqu’elle atteindra l’âge adulte. Son pelage est immaculé, avec un blanc aussi pur que son âme. Elle a le poil très long et duveteux qu’elle conservera toute sa vie. Des marques dorées viennent s’ajouter à son poil couleur ivoire. Son ventre est recouvert de ce fin duvet ocre qui se marie parfaitement avec ses yeux d’un beau bleu lavande.

A cette pureté viennent s’ajouter des cheveux plus blancs que son pelage lui-même. Malheureusement, ceux-ci ne bénéficièrent pas d’une coupe ordonnée. En effet, les marques de son ancienne vie sont encore présentes. Avant d’être brûlée, ou lui coupa les cheveux très courts, comme le veut la tradition. C’est ainsi qu’elle hérita  de cheveux courts et désordonnés. Plus tard, lorsqu’elle en aura l’occasion, elle se les ordonnera…

Elle est aussi de petite taille, elle est assez chétive et plutôt maigre, car elle ne tue pas d’animaux et elle s’y refuse. Cependant, elle à l’habitude des longues marches  donc on va dire, qu’elle est quelque peu musclée, mais rien d’incroyable. Enfin, le seul accessoire que l’on peut noter chez cette loupiote, c’est  son imposante cape bleue. Constituée de laine, elle est très résistante et apporte de la chaleur à l’enfant. Cependant, elle peut parfois se révéler comme étant un handicap, étant donné que celle-ci est plutôt épaisse et donc par conséquent, lourde. Mais pour rien au monde Arwen ne s’en déferait. Un voile beaucoup plus souple et léger est aussi accroché à l’anneau de sa cape. Celle-ci lui sert de capuchon.

Image :

Image:

Forme humaine :

Elle a l’apparence d’une enfant de 10 ans. Ses cheveux sont bien évidemment moins blancs, ils tirent une sur un blond très pâle. Néanmoins, ils ne sont pas coupés et apparaissent comme ils étaient avant : longs, arrivant aux reins de la fillette.  Elle porte son éternelle cape bleue  et comme vêtement, une robe longue avec des manches dorées, rappelant celles du Moyen Age.  Elle apparait toujours aussi chétive et fait environ 1m45 pour 32 kilos.




Arwen

Âge : 8 mois.
Sexe : Femelle.
Race : Louve.
Appartenance : Solitaire, elle deviendra LL par la suite, lorsqu'elle rencontrera son mentor.
Statut : Célibataire et le restera. Son amour n'est destiné qu'à une seule personne, malheureusement celui-ci ne fait plus parti de ce monde.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle, mais peu importe, puisqu'elle est stérile. En effet, à cause de la blessure qu'elle a reçu au bas ventre dans sa première vie, elle ne peut enfanter.






Derrière l'écran

T'as un nom toi ? Oui ^^
Ou peut-être un PUF ? Huggy et les cafards ?
Âge : 15 ans.
Comment nous as-tu trouvé ? Alors, tout à commencé lorsque je me suis épilée le sourcil. Ensuite, j'ai tapé " confrérie des monosourcils " sur google et je suis tombée sur Four Seasons... et oui, incroyable n'est-ce pas ? e_è
Tu te plais ici ? : Mon monosourcil se lève face à cette question .
Autre(s) : Pardonnez moi admins, d'avoir été beaucoup trop inspirée pour l'histoire d'Arwen xD

Codes : Validé par Lay' ewe

Pouvoirs
« Jamais négliger son humanité » Lorsqu’elle maitrisera mieux sa forme canine sur ce monde, elle pourra gouter à la possibilité de retrouver son apparence humaine qu’elle pensait avoir perdue. En fait, ce pouvoir consiste juste à pouvoir redevenir l’humaine de 10 ans qu’elle était pendant 10 minutes maximum. Rien de plus !  Aucuns accessoires particuliers, elle sera juste en robe avec sa cape bleue. Son corps grandira en fonction des années, comme un Homme normal. C'est-à-dire, imaginions qu’Arwen arrive à l’âge de 8 ans en louve, sous sa forme humaine elle sera alors âgée de 18 ans et aura le corps d’une femme adulte. Mais cela ne la rend pas immortel. Elle mourra forcement sous sa forme de louve. Si jamais elle arrive à 15  ans en tant que lupin alors elle se fera indéniablement entrainer par la mort à cause de sa vieillesse. Bien que son corps humain restera relativement jeune ( 25 ans ), cela ne l’empêchera pas de mourir comme tout loup de ce monde.  

Future greffe de LL :

« Née de la Volonté du Monde » L’enfant n’est pas née d’une louve, comme certain pourraient le penser. Elle est née d’une entité immatérielle dont nous ignorons le nom et l’existence. Je ne vais pas vous détailler sa naissance – d’ailleurs c’est plus une apparition qu’un enfantement – car cela appartient à son histoire qui se situe plus bas. Mais je me devais de le préciser, car une grande partie de ce pouvoir est basé sur le fait qu’elle ne fasse pas partie de cette grande famille qu’est la nature. Arwen a la capacité de se dissoudre, de se rendre volatile et de réapparaitre à partir de rien. Lorsqu’elle se retrouve sous cette forme..astrale ?.. ( On peut dire ça comme ça ) elle ne voit plus son corps et utilise ses pensées pour se guider et naviguer dans l’espace. Lorsqu’elle décide de réapparaitre et de devenir matérielle,  son arrivée est généralement accompagnée de poussières d’étoiles et les marques dorées sur son corps se mettent à luire pendant quelques secondes. C’est le même processus lorsqu’elle effectue l’inverse, c'est-à-dire, lorsqu’elle décide de prendre sa forme volatile. Cependant, il ne faut pas croire que cela laisse l’enfant indemne. En effet, plus elle utilise ce pouvoir en journée, plus elle prend le risque de ne jamais pouvoir réapparaitre. Car cette capacité à se dissoudre marche relativement bien lorsqu’il fait nuit et que les étoiles sont visibles. Il fallait s’en douter, ce n’est pas pour rien que son retour au matériel est  toujours accompagné de poussière astrale ! Lorsque la voie lactée est discernable elle peut facilement régénérer son corps et vice-versa. Cependant, lors qu’il fait jour, ça ne lui est pas impossible car après tout le Soleil est une étoile. Mais c’est un astre relativement puissant et qui ne marche pas forcement comme celles de la voute céleste.   Pour Arwen, il lui sera relativement aisé de dissoudre son corps, par contre pour revenir, c’est une autre affaire ! La puissance du Soleil est tel qu’il lui faudrait au moins un an pour se matérialiser, à supposer que d’ici là sa volonté et sa force physique soient la même qu’au début…

Bye Funkimina
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Hurricane
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Sam 20 Fév 2016 - 11:35

Je dois encore couper mon histoire...je suis désolée, je vais devoir poster un 3éme message  à la suite :')





Autrefois ...

L’hiver drapait Damenestris de sa voile blanche et glaciale. De sa main cruelle, elle insufflait la maladie et tuait les innocents. Elle était la terreur du peuple. Si petits étaient-ils face à la saison que plus personne n’osait sortir.. Sauf Les orphelins du Village Oublié, qui  courraient pieds nus dans la neige glaciale, à la recherche d’un arbi . Leurs pieds rougeoyants menaçants de les faire chuter à tout instant. Les habitants  observaient silencieusement par leurs fenêtres les gamins sans famille qui s’écroulaient en vain devant chaque habitation, quémandant de l’aide. Il n’y avait plus de pitié, lorsque la froid et la famine s’emparaient de ces terres. Voyez-vous, ici il n’y avait aucune richesse, aucune éducation, aucune loi. Ce village était tellement pitoyable que la Reine avait dédaignée à s’en occuper. Il était sans digne d’intérêt, bien trop minuscule et aucune terre n’était fertile. Aucune église ne fut construite, absolument rien. Ils en valaient  rien ils n’existaient pas. Alors, pour que  cette honte du royaume soit oubliée à jamais, la Reine fit construire un mur en ivoire. Un mur riche, un mur qui brillait par sa splendeur. Pour que de l’extérieur, on puisse admirer sa grandeur et sa beauté. Pour que personne ne se pose cette question un jour «  Mais quelle est la chose qui se cache derrière le mur ? » .
Cependant, en 904 , il y eut une faille. Une minuscule, si infime que personne ne s’en aperçut. Pourquoi était-elle arrivée ? On ne sut jamais ce qui entraina ce mur surnommé l’indestructible à se briser de la sorte. Surement l’œuvre de Dieu…. Pendant de longues années, personne ne le remarqua. Jusqu’au jour ou pas pur hasard, deux enfants se rencontrèrent. Les deux opposés même ce sont fait face, l’un appartenant aux terres damnées, l’autre venant du peuple. Elle avait les yeux bleus, il avait les yeux noirs.
Elle s’appelait  Arwen, il se nommait Hippolyte.

* * *

 Le garçon fixait de ses yeux noirs l’ange qui venait d’apparaitre en face de lui. Elle possédait ces grands yeux innocents qu’on attribuait  aux nourrissons.  Elle avait la peau pâle, mais elle ne semblait pas malade. Ses frêles petits bras étaient repliés contre sa poitrine dans un signe de timidité. Elle portait une longue cape bleue ;  l’image d’une Sainte vacilla devant les yeux du garçon quelques instants. N’était-ce pas le manteau de Marie ? On ne voyait pas les cheveux de l’enfant. Elle portait un capuchon plus clair qui dissimulait sa chevelure, cependant, quelques mèches extrêmement pâles tombaient de chaque côté du visage de la demoiselle.  Les yeux de la fillette ne lâchaient pas le regard sombre d’Hippolyte.  Elle avait les yeux bleus qui se raccordaient parfaitement avec son ensemble. Elle respirait la pureté et l’innocence. Elle était semblable à Eve, avant qu’elle ne croque dans le fruit interdit…Dans ses yeux on pouvait y voir l’ignorance, mais pas l’ignorance qui rend bête, non, c’était l’ignorance du mal, c’était la candeur. Elle était magnifique par sa pureté. Hippolyte en restait bouche-bée. Jamais il n’avait connu un être semblable.
Le garçon ne quitta pas la créature du regard. Elle venait brusquement d’apparaitre, alors qu’il avait posé sa main sur la partie effritée du Mur…. Leurs mains s’étaient frôlées quelques secondes, juste avant que dans leurs surprises, ils l’a retirent en même temps. Ainsi donc….ce mur cachait cette petite fille. Et elle devait se dire «  Ainsi ce mur cachait donc un  peuple » . Hippolyte s’en était toujours douté, il ne pouvait pas y avoir le néant derrière ce mur magnifique. Maintenant, il en était sûr, depuis des années, derrière cette Honte d’ivoire, on dissimulait une enfant, ou bien peut être plusieurs, il n’en savait rien.

La fille semblait s’être changée en statue de pierre. Bien que le clignement de ses yeux n’échappa pas au jeune garçon, elle restait silencieuse, une expression de surprise sur son visage. Lui aussi, n’osait rien dire pour l’instant. Il n’arrivait pas à croire que depuis des siècles,  on avait caché au monde l’existence de ces humains. Cependant, Hippolyte n’eut pas le temps de se remettre de son étonnement, car un autre vint l’accompagner. La jeune fille s’avança doucement, et  dans un mouvement incertain ou se mêlait la détermination et la douceur, elle arracha brutalement une partie de sa propre robe, qui ne devait pas être bien résistante. Puis alors elle s’avança dans un bruit de battement d’aile et prit la main du garçon dans lequel elle enveloppa le tissu. Le visage à quelques centimètres d’Hippolyte, une voix  qui semblait venir de l’Au-delà lui parla.

« Vous saignez. »

Elle referma le tissu qui s’imbibait d’une couleur pourpre. Le garçon  baissa la tête vers sa main blessée et mit un temps avant de sentir la douleur arriver. Bien sûr, lorsque le mur s’était brisé, des éclats de verres étaient venus s’enfoncer  à travers la chair tendre de sa main. Il avait été si absorbé par la jeune fille qui était apparue qu’il en avait délaissé sa douleur. D’un geste vif, comme s’il avait touché les flammes, il retira sa main tout en tenant le tissu. Tel un oiseau fragile, la fille eut un mouvement de recul, mais ne semblait pas apeurée.  Au contraire, un sourire des plus tendres se dessinait sur son visage. Elle semblait tellement habituée à ce genre de réaction.
_

Elle s’appelait Arwen et elle ignorait le monde. Enfermée dans ces murs depuis sa naissance, elle n’avait jamais connu les autres époques.  On avait enfermé ses ancêtres il y a 300 années de cela,  leur village n’avait jamais évolué, il était resté bloqué à cette époque. Ainsi, l’enfant   portait une robe fragile, à la mode des années 600. Elle ne savait pas lire, ni même écrire. Elle ignorait l’existence d’un peuple. Elle ne connaissait pas le chocolat, le sucre, toute ces choses douces et délicieuses qui embellissaient un peu plus la vie des enfants de leurs âges. Hippolyte ne savait que penser de cet être. Il l’avait d’abord cru stupide, car elle ne connaissait rien de ce que lui il connaissait. Il s’était montré orgueilleux et l’avais prise de haut. Mais il avait finit par avoir des regrets, et prit l’enfant en pitié. Elle était misérable, avec son ossature fragile, sa peau d’ivoire  et ses connaissances vides.  Elle s’interrogeait sur chaque chose qu’elle apercevait derrière le garçon. Mais elle ne se lassait jamais de rien, elle était si heureuse de tout, que cela  suscitait l’émerveillement du garçon. Avec ses grands yeux émerveillés et empreint de curiosité, sa voix cristalline, ses gestes maladroits mais d’une délicatesse absolue…Grand  Dieu pourquoi, avait-on caché au monde une créature pareil ?  Il marchait à côté d’elle, silencieusement tandis qu’elle s’exclamait.

- Oh regarde donc Hippolyte ! L’hiver est si beau, il purifie la terre, il déshabille les arbres ! Le monde est endormi, c’est bientôt la naissance du Christ ! J’espère qu’il ne m’emmènera jamais au paradis, je voudrais encore continuer à pouvoir aimer de tout mon cœur ! Elle marqua une pause,  et continua son discours emplit de naïveté d’enfant de 10 ans. « Du moins, s’il insiste vraiment, je souhaiterai pouvoir partager tout mon amour au monde entier. »  Je veux le bonheur des gens, tu sais Hippolyte. Il n’y a que ça qui me suffit.

Puis elle se retourna, toujours souriante.

- Ton écriture, la lecture, ta nourriture, je n’en veux pas. A quoi  bon connaitre toutes ses choses là, elles ne sont là que pour réveiller la cupidité des hommes.  

Hippolyte continuait de sourire béatement. Ah, ses paroles étaient si justes, mais elle en parlait avec une innocence ! …Intérieurement, cela le troublait, il ne  comprenait pas comment un être aussi dépourvu de connaissances pouvait affirmer des choses aussi vraies, avec cette candeur qu’il appréciait tant…. Cette fille  était si pure !  Elle ….elle….elle aimait trop. Elle ignorait tout de la vie réelle. Elle ignorait la colère, la haine, l’envie…Tout ce qui faisait d’un être un Homme. Elle ne connaissait pas le Mal, avait-elle déjà songé ne serait-ce qu’une fois dans sa vie à faire quelque chose de mauvais ? Il n’en avait pas la moindre idée, mais quelque part, il connaissait déjà la réponse. En vérité, il l’enviait tellement. Ils avaient tous les deux le même âge,  il était le fils de la Reine, il mangeait à sa faim, il avait déjà volé, menti, comme tous les enfants…et elle vivait dans l’Oubli du monde et elle trouvait encore un moyen de chérir sa vie et d’aimer les autres. Elle était maigre, elle ne connaissait rien, elle donnait tout ce qu’elle avait et elle était si heureuse. Cela troublait énormément Hippolyte. Il ne pouvait concevoir que quelqu’un puisse se satisfaire  que de ça.. C’était impossible, tellement au dessus de lui, c’était une chose qu’il n’arrivait pas à comprendre et qu’elle pouvait atteindre, alors qu’elle était la plus pauvre des deux.
_
Il lui avait promis qu’ils allaient se revoir. Pourquoi avait-il fait ça ? Après tout, qu’en avait-il à faire, de cette petite fille au manteau bleu ?  Il était obligé de se forcer à l’oublier. Il devait vivre comme le bon petit jeune prince qu’il était et ne jamais penser, ni mentionner ce mur. D’ailleurs, lui seul semblait avoir trouvé la faille. De leur temps, les gens trouvaient ça tellement ridicule d’aller se balader en forêt. Le peuple avait mieux à faire, voyons. Mais Hippolyte avait toujours été différent. En vérité, il ne se comportait pas vraiment comme l’enfant riche qu’il devrait être. Il était encore un innocent, les pensées tordues n’effleuraient pas encore son esprit de garçon. Il était sage, ne parlait pas beaucoup et se contentait d’écouter. Il se fichait bien sa classe sociale, mais il prenait plaisir à profiter de l’avantage que lui apportait son statut de prince pour s’instruire le plus possible. Le Mur érigé par ses ancêtres l’avait beaucoup intrigué, mais il avait vite compris que c’était un sujet tabou dans la famille. Alors il étudia dans on coin, se promenant tout autour de l’énorme mur, puis avait finit par arriver dans cette forêt ou personne ne daignait à mettre les pieds. Puis il avait remarqué la faille, d’abord toute petite. Il avait alors attrapé un gros bâton avant de frapper dessus. Il voulait tellement savoir ce qui se cachait derrière ! Chaque jour, vers le soir il venait et ramenait plusieurs ustensiles qu’il avait volés au château. Ainsi, le gamin frappait, casser ce mur, agrandissait la faille .

Puis un jour, alors qu’il neigeait, on ne sut si c’était l’humidité qui s’était infiltré dans la fissure du mur, il ne suffit que d’un contact de la main et la proie s’effrita.  Et la suite, vous la connaissez.
Il  était sorti de bonne heure, alors que son père travaillait dans son bureau et que sa petite sœur se faisait dorloter par les bonnes. Il s’était évadé de sa chambre avec la traditionnelle technique de la corde faite avec des draps. Ceux-ci étant d’excellente qualité, ils ne risquaient jamais de se déchirer, comme l’avait fait la robe d’Arwen. Il balançait sa corde par-dessus sa fenêtre.
Heureusement, ce n’était pas si haut que ça. En à peine quelques secondes il était déjà en bas. Habillé et coiffé rapidement, il portait une sacoche en bandoulière remplie de livres qu’il n’avait pas ouverts depuis ses 6 ans. Il portait un simple  capuchon en coton brun, une tunique blanche avec un col lacé, un pantalon noir et des poulaines de taille moyenne. Le jeune garçon détestait afficher sa richesse devant tout le monde. Il préférait s’habiller normalement, pour passer inaperçu.  Ainsi, une fois sorti du château il se dirigea vers la Forêt en marchant d’un pas rapide. Il était pressé de voir la jeune fille, elle suscitait son attention, elle l’intéressait vraiment et puis, sa compagnie était des plus plaisantes.  Hippolyte n’était pas le genre de gamin à être sociable et aller parler à tout le monde. Son rang l’obligeait parfois à sympathiser avec des jeunes enfants d’autres royaumes, mais il n’éprouvait aucun sentiment d’amitié envers eux. Il savait que leurs sourires et leurs compliments étaient plus destinés à son statut qu’à lui-même.

Il apercevait enfin l’énorme bâtisse blanche  ainsi que la fissure.  L’enfant, se sentant en sécurité laissa tomber son capuchon pour dévoiler son visage. Il avait le teint légèrement foncé. C’était un gamin qui aimait passer sa vie dehors, comme les paysans. Ses cheveux bruns en bataille volaient dans le vent. Quelques mèches rebelles tombaient devant ses yeux noirs d’encre. Ceux-ci cherchant d’ailleurs du regard la belle jeune fille. Il était assez nerveux à vrai dire, il savait qu’il était dans le tort et se sentait un peu gêné d’avoir donné rendez vous à une fille, pour se retrouver en tête à tête…Si quelqu’un les voyais, il se ferait surement punir très sévèrement. Cependant, il lui avait promis. Et un vrai homme  doit toujours tenir ses promesses.  Il se dirigea d’un pas déterminé  vers la faille qui réunissait leurs deux mondes. Il crut d’abord qu’il s’était  fait dupé par l’enfant, mais en clignant des yeux il aperçut la fillette, bien présente, drapée dans son manteau bleu. Une joie muette envahie alors Hippolyte, qui se dirigea sans plus tarder vers  Arwen.

Elle souriait toujours, plongeant ses grands yeux bleus dans ceux d’Hippolyte. Mais ils ne tardèrent pas à se poser sur la sacoche qu’il portait. Le visage de la jeune fille s’illumina d’un plus grand sourire. Elle se mit à battre des mains de manière enfantine, avec toujours cette même pureté et innocence.  Le garçon lâcha un sourire, puis dit alors :

« Viens, je t’ai amené mes livres avec l’alphabet. Et j’ai ramené une plume et de l’encre aussi, pour que je puisse t’apprendre à écrire !  La jeune fille releva la tête vers Hippolyte dans un éclat de rire.

- Bien, bien, cela promet d’être divertissant ! J’ai hâte de voir à quoi ressemblent donc des livres. »

Le garçon ne lui répondit pas, l’entrainant dans un petit coin épargné par la neige. Il y avait là des vielles planches de bois humide et fissurée. Mais  ce n’était pas un problème, le garçon avait tout prévu. Il posa sa sacoche dans l’herbe humide et en sortit une couverture brune et déjà usée. Mais peut leur importait ce détail, tant que qu’ils pouvaient poser leurs livres et parchemins sans que l’eau ne les transpercent !  Tandis qu’Hippolyte sortait les plumes et l’encrier, Arwen, sage enfant qu’elle était, attendait patiemment son jeune ami, les jambes en tailleur et enveloppée de sa pelisse bleue.  

Ainsi pendant plusieurs heures, ils restèrent là, assis, en train d’essayer d’écrire ou bien de réciter l’alphabet à haute voix. Le jeune garçon s’émerveillait de  la vitesse d’apprentissage de la petite fille.  Elle connaissait désormais toutes les lettres et les règles de sons. Il tentait maintenant de lui faire lire quelques phrases simples. Mais l’enfant avait encore quelques difficultés et le garçon soupçonnait Arwen de ne pas être si motivée que ça. Après tout, elle avait bien dit que l’écriture et tout ce genre de choses lui étaient inutiles et qu’elle n’en avait pas besoin pour être heureuse. Mais, gentille comme un agneau, la belle enfant ne se plaignait pas, elle voulait faire plaisir avant tout  à son ami. Au bout d’un moment, alors qu’elle essayait d’écrire, il lui dit, tout en l’observant :

- Dis moi, Arwen, maintenant que tu as découvert le reste du monde, pourquoi ne quittes-tu donc pas ton village pour venir apprendre auprès de moi ? Je pourrai dire à mon père que tu viens d’un Royaume étranger et que tu as fugué….que tu as du sang royal, comme ça, il me laissera te fréquenter. Il serait aisé de lui mentir, de toute façon, il ne s’intéresse qu’à moi  que pour me présenter des potentielles femmes. Si je te ramène avec moi. Eh bien…. Puis, se rendant compte de ce que cela signifiait, il sentit le feu  lui monter aux joues et se mit à balbutier. «  Enfin, je veux dire, je pourrai lui faire croire que..je suis intéressé. Comme ça il te laissera rester avec moi. Au château. Ce serait bien, non ?

Arwen s’était arrêtée d’écrire. Elle regardait attentivement Hippolyte d’un air malheureux, puis parla doucement.

- C’est impossible. Disait-elle d’une voix tremblante. Je me dois de demeurer dans  ce village jusqu’à la fin de mes jours. C’est ma pénitence.

- Mais…le coupa Hippolyte, mais la jeune fille répliqua d’une voix plus ferme mais toujours aussi douce.

- N’essaye pas, Hippolyte, je ne céderais pas.  Et ne t’avise surtout pas d’entrer dans mon village. Il pourrait t’arriver malheur…et je ne veux pas que l’on te blesse. Ca me ferait vraiment beaucoup de peine s’Ils te faisaient mal. Elle baissa la tête, les yeux humides. Le jeune garçon surpris et  à la fois très déçu sans qu’il ne sache pourquoi, reprit la plume dans sa main.

-  Allons bon, oublions ce passage, reprenons notre plume.

Ainsi s’acheva leur conversation, dans le silence le plus complet. Ils continuèrent encore de s’entrainer jusqu’à midi, puis ils se souhaitèrent une bonne journée. Il avait encore promis à Arwen qu’il reviendrait demain. Il avait aimé lui apprendre tout ce qu’il avait appris et la regarder faire avec ses gestes maladroits et ses rires pleins d’innocence. Cependant, il était loin d’avoir oublié ce fameux passage, ou la pauvre enfant lui avait dit qu’elle avait une punition. Quel genre de sanction était-ce ? Pourquoi ne pouvait-elle pas sortir de ces murs ? Hippolyte tenait  absolument à aborder le sujet avec elle. Il était clair qu’elle lui cachait quelque chose.
_

Le malheur semblait avoir trouvé refuge au royaume de Damenestris. L’hiver, froid et impitoyable continuait d’arracher les vies. Elle était la plaie suintante du pays dont la croute daignait à se former. Elle ne cessait de couler, vidant un peu plus chaque jour ce qui faisait la vie de la contrée. Et ce ne furent pas les petits bourgeois, emmitouflé sous leurs couvertures dorées, qui furent épargnés. Les hommes avaient  appris  à leurs dépens que la mort était un individu non capricieux, qui se contentait de prendre ce qu’elle voulait sans faire de préférence. Elle était tout simplement aveugle face à l’argent, aux richesses. Tout ce qu’elle pouvait discerner à travers sa capuche noire, c’était votre vie encore palpitante qui ne réclamait qu’à s’éteindre.

Hyppolyte était un garçon intelligent, il l’avait déjà compris, des son plus jeune âge, cependant, comme il le savait très bien, cela n’empêcha pas la Faucheuse de s’emparer doucement de sa vie. Son père, le roi, aussi sot qu’un âne  ne daignait à accepter la vérité. Que l’on fût un digne héritier descendant d’une famille noble, la mort n’en avait que faire. Elle était la plus grande forme d’égalité qui puisse exister sur terre, car en effet, il fallait savoir que jamais personne ne lui avait échappée. Le pauvre enfant aux yeux noirs, qui peinait à respirer comme il le faut s’épuisait de jour en jour face aux sottises de son père. Il faisait venir des médecins de toutes les contrées, en attente d’un remède utopique qui pourrait contrer la Faucheuse. Hippolyte s’affaiblissait de jour en jour, tandis qu’il désespérait, il pensait à Arwen, cela faisait déjà  une semaine qu’il n’avait pas pu se déplacer… Il se remémorait sa petite robe fine, non couvrante  et ses souliers troués. Avait-elle  survécu ? Elle était si pâle de peau et d’une maigreur à rendre jaloux quelques squelettes…Quelque fois, lorsque la fièvre le prenait il se mettait à délirer, il la voyait, recoquillée près du mur, drapée dans son manteau bleue et pâle comme la mort.  Cette image de l’enfant inexpressive et silencieuse terrifiait le jeune garçon. Il se tournait parfois vers son bon médecin qui le veillait. Il l’implorait de l’autoriser à sortir, en prétendant que l’air frais lui ferait du bien.  Cet homme qui le soignait  nuit et jour s’était pris d’affection pour le fils du roi. Il essayait tant bien que mal de faire passer le message à son père, mais il craignait trop que celui-ci ne décide de révéler à son enfant de quoi il souffrait réellement. Si il s’avérait que Hippolyte soit au courant, ce serait tellement mauvais… Le garçon était instruit, il avait eu le malheur d’étudier un peu de médecine pendant quelques temps. Cependant, chaque jour qui passait laissait au jeune garçon  la possibilité de deviner lui-même ce dont il souffrait actuellement. Un jour, il finirait bien par l’apprendre, et le médecin pouvait bien tenter de reculer l’annonce, mais jamais l’enfant  n’y sera totalement  préparé. Il ne le sera donc jamais.

2 semaines. La tête d’Hippolyte menaçait d’exploser, tandis qu’il régurgitait lamentablement dans une bassine déjà remplie le peu qu’il avait pu avaler. Le pauvre enfant se pliait en deux, tenu par le médecin qui semblait s’être habillé pour partir en expédition. Sincèrement,  l’homme portait un masque, une tunique qu’il était dans l’impossibilité de décrire car les mots ne lui venaient pas, et des gants immaculés.  L’esprit embrouillé par la douleur empêchait le jeune garçon se réfléchir normalement, cependant, il  finit par enfin oser demander avec une once de plaisanterie si il s’était transformé en monstre. L’expression que prit son guérisseur le fit chanceler. Non….pourquoi ce regard ? Il l’avait regardé avec tant de pitié qu’il en avait été assommé. Délirant, le garçon aux yeux d’encre trottinait le plus vite possible vers le grand miroir du salon.

Il crut mourir en croisant son reflet. Qui était cet être ? Ca n’était pas humain, oh non, ça ne pouvait l’être…Ces tâches rosées qui grimpaient sur son bras, remontant jusqu’à ses épaules, elles noirciraient, elles pourrissaient, son corps entier semblait s’être transformé en celui d’un cadavre…alors qu’il n’était pas mort ! Du moins, pas encore…  Sidéré, l’enfant tomba à genoux, fixant son reflet avec horreur…Tout doucement, la vérité cruelle se dressait un chemin dans son esprit dérangé, puis lorsqu’elle vint au bout,  Hippolyte hurla, se releva, puisant dans cette force inconnue, celle prodiguée par la future mort. Ou dans un élan de colère, ou le corps tente de se rebeller, refusant d’admettre sa perte, ses jambes se mirent miraculeusement à effectuer le mouvement  pour courir. Ses bras tachetés attrapèrent  vivement une pelisse posée à l’entrée du château. Il ne cessait de courir, le médecin à ses trousses. Néanmoins, c’était à lui d’apprendre cette fois-ci, que plus rien ne pouvait arrêter un corps pris par la mort. Ce cadavre vivant s’élançait furieusement, pieds nus dans la neige froide. Dans cette révolution corporelle, plus aucune douleur –sauf celle du cœur- ne l’atteignait. Il marchait sur des gravillons, s’éraflait les jambes, mais il ne le sentait plus.  Hippolyte regardait droit devant lui et n’avait même pas besoin de réfléchir. Son corps empruntait automatiquement le même sentier qu’il avait tant chéri depuis quelques mois déjà. Il s’enfonçait dans la forêt sombre et silencieuse. L’air frais qui s’engouffrait dans ses narines lui brûlait la cage thoracique. Puis il approchait de son objectif, plus la flamme rebelle qui brûlait en lui s’éteignait. Il commençait doucement à ressentir les effets de sa course, le froid mordant, les plaies piquantes ne tardèrent pas à apparaitre à leur tour. Hippolyte ralentit sa course, lorsqu’il arriva enfin au mur. Et c’est là qu’il la vit, comme dans ses délires.

Elle était assise, tremblante dans son manteau bleue, la capuche relevée comme à son habitude. A l’arrivée du garçon, il ne lui fallut pas deux secondes pour le reconnaitre. Il avait le visage blafard, creusé, les yeux brillants mais il avait ces yeux d’encres. Ces yeux profonds qu’Arwen aurait pu reconnaitre entre milles. Il était le seul être qui l’aimait. Elle se releva brusquement et le pris dans ses bras. Celui-ci la repoussa tant bien que mal, puis ses jambes finirent pas se dérober sous son poids. La fillette avait passé ses bras en dessous de ceux du garçon pour le soutenir. Ses yeux clairs brillaient d’inquiétude et de fatigue…Le garçon croisa son regard et s’en fut trop pour le pauvre petit être qu’il était. Il gémit pitoyablement et se mit à trembler si fort qu’il lui fut bien difficile de prononcer quelques mots. Arwen qui s’était assise à côté de lui retira pour la première fois son capuchon bleu qu’elle passa autour du garçon, qui portait déjà une pelisse.

Le garçon se sentit revivre lorsque il  put enfin voir le visage entier de sa camarde. Ses cheveux blonds étaient aussi blancs que la neige. Ils étaient longs, lisses et soyeux. Hippolyte ne put résister à la tentation de les toucher. Sa maladie semblait s’être momentanément effacée pendant ses quelques secondes. Il attrapa doucement une mèche de cheveux d’Arwen  puis se mit à la fixer avec de grands yeux de nourrissons émerveillés. Muette, la douce enfant  ne le quitta pas du regard, osant le regarder comme personne ne l’avait jamais fait depuis ces deux semaines. Elle ne semblait pas voir à quel point il était mort, laid et terrifiant. Elle le couvait juste d’un regard doux et aimant. Comme le premier jour. Le garçon laissa brusquement tomber sa main, l’insupportable vérité venait de le frapper. En voyant ce visage aimant, il eut encore plus de peine qu’il n’en avait déjà. Son cœur sembla exploser sous cette tristesse qu’il avait tenté de contenir depuis qu’il avait appris. Il allait bientôt mourir, il ne pourra plus jamais la revoir, ni même penser à elle. Dans très peu de temps, il ne sera qu’un mort parmi tous les autres, un corps inerte et dénué de vie qui se fera engloutir par les insectes.

Ses yeux ne cessaient  de brûler, tandis qu’il voyait dégringoler à une vitesse impressionnante ses larmes qui semblaient partir en même tant que sa vie. Qu’avait-il fait pour mériter cela, pourquoi maintenant, ô, Mort, non capricieuse sois-tu, tu es un être bien injuste…  

Ses larmes coulaient, semblable à l’averse qui avait inondé notre Terre il y a quelques mois de cela. Ce jour là, je me souviens,  Dieu avait eu beaucoup de peine. Ses sanglots résonnaient à coup de tonnerre, sa tristesse devait être si grande et j’ai pleuré avec lui, pour ne point qu’il se sente seul. Mais peu importe, aujourd’hui, ce n’est pas le Père qui est malheureux, c’est mon Hippolyte. Il a l’air si malade, encore plus que moi et il souffre. J’ignore comment le soulager, peut être que, si je lui disais la vérité à mon sujet, il se sentirait  mieux ? Nous serrions deux à mourir.

Je me mords fort la langue. Comment ai-je pu penser cela ? Quelle sotte, je fais, pardonnez-moi mon bon Dieu…Il lève ses yeux larmoyants vers moi. J’ai tellement mal. J’ai envie de ne rien lui cacher, il ne mérite pas mes mensonges et je ne le mérite pas .Si jamais il venait à l’apprendre, on ne se reverrait plus jamais. Ce serait mieux que je disparaisse de sa vie, elle compte plus que la mienne .Je veux juste qu’il soit heureux.

Il m’attrape la manche, il suffoque, il me demande de ne jamais le quitter. Et je sens mon cœur se briser un peu plus. Non, je ne peux définitivement pas lui avouer. Je ne veux pas qu’il reste seul et malheureux. Je resterai avec lui, même si je risque d’attraper sa maladie. Je ne peux laisser Hippolyte endurer cette épreuve seul. Je me hais tellement. Hippolyte, je ne  te quitterai pas. Mais pitié, ne cherche pas à savoir ce que je cache. A mort, j’aimerai que tu me haïsses. Mais pour l’instant, je  prierai Dieu pour que la Faucheuse attende un peu avant de se montrer sur moi.
_

Je n’ai pas pu le raccompagner chez lui. Je n’ai pas le droit de sortir de ce village, à cause de ce que je suis. De toute façon, mon corps  n’aurait pas supporté quelques minutes de plus .Alors je reste là, à espérer très fort qu’il puisse rentrer au château sans se faire mal .Je lui ai promis qu’on se reverrait bientôt.

Je commence doucement à revenir dans le village .J’ai très froid aux pieds et j’ai de plus en plus de peine à marcher. Je sens que mes jambes vont bientôt me lâcher. Je commence à suffoquer et à avoir très peur. Pitié, je vous en prie…D’habitude ça n’arrive pas si tôt….Je sens que mes mains sont moites, ma gorge se noue, j’ai du mal à respirer. Mes yeux deviennent humides. J’ai tellement peur mon Dieu, tellement…Je suis en train de mourir doucement à mon tour et pourtant je veux être la pour Hippolyte. Je voudrai être là pour lui jusqu’à sa mort. J’attendrai toujours à ce mur pour lui. C’est mon souhait, mon seul souhait c’est de pouvoir exaucer les siens, de manière à ce qu’il puisse être heureux. Et j’ai tellement peur de mourir maintenant et de plus pouvoir lui apporter de joie dans sa vie.

Mes jambes lâchent, je ne les sens plus. Je tombe à genoux dans la neige froide. Il me reste encore du chemin, avant de me rendre dans le cabanon ou je vis. J’entends  des hommes et des femmes, pas loin. Je me mets à trembler très fort. Pitié, Pitié qu’ils ne me voient pas comme cela. Ils ne voudront plus me laisser vivre. Ils verront que ma maladie est en train de m’emporter. Ils voudront me brûler. Je mets mon capuchon bleu, j’essaie de  cacher mon visage pâle et luisant de sueur comme je le peux. Je les entends arriver, les adultes. Je suis terrifiée, dans un élan désespéré, je tape sur mes jambes  en criant à moitié « Levez vous, levez vous, je vous en supplie, vous êtes mes jambes, allez….allez ! » Je commence à pleurer. Je n’ai jamais été aussi terrifiée de toute ma vie. Mon bon Dieu, moi qui ai pêchée en existant, permet moi de vivre encore un peu, juste un peu, j’aime la vie, et j’ai si peur ….s’il vous plait… Je commence à ramper lamentablement. Je m’accroche aux brins d’herbes glacés et je tire de toutes mes forces. Mes jambes trainent sur le sol neigeux, inertes, traçant un long sillon dans la neige épaisse. Je n’ai plus que mes bras pour avancer. J’entends une voix d’homme qui se rapproche de l’endroit ou je suis .J’ai la nausée et je me retiens de ne pas rendre tout ce que j’ai. Je m’accroche tant bien que mal avec  le peu d’énergie qu’il me reste. Cependant, j’aperçois enfin une issue. Elle m’est apparue telle une lumière divine, et je n’exagère point. Un tas de foin  mouillé misérable et sale. Pourtant il m’apparaissait comme le plus beau des cadeaux que l’on puisse me faire à ce moment là .Je me trainais de toute mes forces derrière l’herbe séchée. Puis je me laissais tomber derrière, cachée aux yeux de tous et je me mis à sangloter silencieusement, en voyant l’état de mes jambes.

Des coupures, du sang, des petites plaies et une peau glacée. Et je ne sentais rien.

Bye Funkimina
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Sam 20 Fév 2016 - 11:37

Le dernier de chez dernier :





Autrefois ...

Heureusement pour tous, au retour du jeune garçon, le médecin ne fit aucun commentaire. Il ne pouvait que compatir pour ce garçon dont la vie ne tenait qu’à peu de choses. Cependant, il avait remarqué qu’un changement s’était opéré dans l’attitude de l’enfant. Il restait plus silencieux que jamais mais faisait tout ce qu’on lui disait. Les remèdes que le guérisseur  lui faisait boire ne le gênaient plus.  Il acceptait tout sans broncher. La crise de ce matin semblait avoir été oubliée. Il était très calme, il s’occupait comme il le pouvait. Lorsqu’il lui arrivait de se tordre de douleur et de rendre tout ce qu’il avait, il ne pleurait plus. Il se contentait de combattre sa maladie avec une détermination qui en aurait fait fuir plus d’un. En 20 d’exercices, l’omnipraticien n’avait jamais vu une détermination semblable pour quelqu’un atteint d’un mal aussi fort. Il s’entrainait beaucoup à marcher longtemps dans les pièces qui lui étaient réservées. Il n’avait pas le droit d’aller autre part dans le château, pour ne pas prendre le risque d’infecter les bonnes et le roi lui-même. Mais il se contentait de son petit tour, chaque jour. Il semblait s’être fixé un objectif dont seul lui en avait la connaissance.

Aujourd’hui, cela faisait un mois depuis qu’il était tombé malade. Sa maladie, sœur de la peste  ( mais surement moins mortelle  ) prenait du temps pour se soigner, mais il y avait des améliorations. Le médecin, qui avait su détecter les symptômes très tôt avait pu prendre en charge rapidement le fils du roi. Les marques sur son bras disparaissaient doucement. Elles étaient moins violacées. Aujourd’hui, Hippolyte était assis dans son lit, un manteau  de femme dans les mains.  Alors que le médecin se trouvait dans l’autre pièce, à préparer ses médicaments, le jeune garçon aux yeux noirs  avait réussit à s’introduire dans la minuscule pièce destinée aux vieilles affaires de sa mère, décédée en lui donnant la vie. Il y avait là de vieux manteaux  chauds et luxueux que portait Adélaïde à ses 10 ans. Hippolyte l’avait pris dans le but d’en faire cadeau à Arwen, lorsqu’il l’a verrait. Si sa mère était encore là, elle en aurait hurlé. Petite fille des plus nobles lignées, elle avait hérité ce manteau de sa mère qui lavait hérité de sa grand-mère et ainsi de suite. Aujourd’hui, son jeune fils comptait offrir en cadeau à une misérable du village banni ? Hippolyte se dit avec amusement  qu’elle se serait probablement évanouie  en voyant se spectacle. Mais il n’en avait que faire. Il n’avait jamais connu cette Adélaïde, cette femme qui avait la sale réputation de dépenser l’argent de son peuple. Il ne ressentait rien à son égard, elle était loin de faire partie de son cœur. Alors qu’Arwen, comptait vraiment pour lui.

Le manteau entre les mains,  il se mit sur ses pieds et l’enfourna dans son sac. En bon garçon, il se dirigea vers le médecin en lui demandant avec les yeux les plus larmoyants qu’il puisse faire s’il pouvait sortir aujourd’hui.  Cet homme, bon comme il était autorisa le jeune Hippolyte à sortir en lui recommandant de bien se couvrir. Cette sortie ne pouvait que lui être bénéfique, comme la dernière fois, n’est-ce pas ?

Hippolyte marchait d’un pas rapide, cependant, il n’hésitait pas à faire quelques pauses lorsque son corps lui faisait trop souffrir. Il était très pressé de revoir Arwen.  Ils se connaissaient si bien maintenant. Sa présence lui redonnait de l’espoir, elle avait des paroles réconfortantes et elle était la seule à prendre autant soin de lui. Elle le rendait heureux et aujourd’hui, il voulait lui rendre la pareille. Cependant,  il dut se frotter les yeux de nombreuses fois car, en arrivant près de  la minuscule entrée du mur, il ne voyait pas la silhouette bleue habituelle qui l’attendait avec son sourire éclatant  et ses grands yeux pâles.  Lorsqu’il arriva devant la fissure, il fut force de constater qu’elle n’était pas là. Peut être était-elle en retard ? Le jeune garçon sentit sa joie retomber un peu. Elle arrivait toujours avant lui, c’était très étrange.

Il l’attendait toujours dans le froid de l’hiver. Cela faisait presque une heure, toujours pas la moindre petit fille à la cape bleue. Hippolyte commençait à avoir très froid, même avec son manteau. Mais surtout, il était très inquiet. Il se souvint de l’enfant qui le suppliait de ne pas rentrer dans son village. Elle avait eu les larmes aux yeux, elle tremblait et Hippolyte avait senti son cœur fondre à ce moment là. Il lui avait fait comprendre qu’il ne viendrait jamais. Néanmoins, aujourd’hui, il priait de tout son cœur pour qu’elle l’excuse. Car il n’allait pas l’écouter.

Il s’engouffra dans le village et ne put s’empêcher de grimacer. Il y régnait une odeur de mort et de puanteur atroce. N’avaient-ils toujours pas appris à  enterrer leurs cadavres, ici ? Le jeune garçon en eut des haut-le-cœur. Arwen vivait là dedans…tous les jours…depuis 10 ans …Il avait l’impression de revoir les vieilles pages de son livre d’histoire. Ils étaient restés coincés à la même époque depuis  des siècles. Leurs maisons étaient faites de bois mouillés.  Il y régnait un silence déconcertant. Les enfants ici semblaient morts, aucun ne riait ni ne courrait. Hippolyte eu mal au cœur. Ce village était semblable à un cadavre. Froid, misérable et empli de tristesse. Ses ancêtres avaient été bien cruels. Il n’y avait peut être rien à exploiter dans ce village à l’époque, mais maintenant ils étaient passés au dessus de ça. Le pays était assez riche. Ce n’était pas une centaine de personnes qui allaient le mener à sa perte, n’est-ce pas ?

Le jeune garçon avançait doucement dans la neige. Il passait devant un groupe d’enfant, serrés entre eux et qui ne le quittaient pas du regard. Ils avaient le même âge et pourtant, avec leur maigreur à faire peur ils avaient l’air d’avoir 6 ans. Ils le fixaient silencieusement, chuchotant quelques mots à l’oreille tout en désignant du doigt le manteau qu’Hippolyte portait. Le fils du roi se serait volontiers dispensé de son manteau s’il l’avait pu, mais il ne pouvait prendre le risque de se dévêtir et de tomber plus malade qu’il ne l’était déjà. Mal à l’aise, il passa rapidement devant les gamins pour effacer cette vision terrible. Il ne voulait plus voir ça. Arwen avait tenté de le prévenir, qu’ils risqueraient de lui faire du mal. Mais le jeune garçon était loin de penser que c’était dans se sens.

Il  ne savait pas comment s’y prendre pour trouver Arwen. Le plus judicieux aurait été de demander à un des enfants si ils la connaissaient et si ils savaient ou elle vivait. Cependant, il n’osait pas s »approcher de ces enfants. Il eut honte de se l’avouer, mais en vérité, il craignait une réaction violente de la part de ces gamins non instruits. Il penchait à croire que ceux-ci se comporteraient comme des animaux sauvages et qui chercheraient surement à lui arracher son manteau. Hippolyte était loin d’être lâche. Il se serait bien sûr défendu, quoi qu’il arrive, mais il n’avait pas envie de blesser les enfants aussi. Il ne voulait pas leur apporter encore plus de misère. Tout ce qu’il voulait, c’était voir Arwen. Pourtant, à force de tourner en rond dans le village du silence, il fut forcé de se diriger vers les enfants. Ceux-ci, à son approche restèrent immobiles et silencieux. Ils avaient des regards d’animaux blessés et leurs visages étaient durs. Hippolyte se planta devant eux et esquissa un petit sourire, dans l’espoir de les radoucir un peu. Cependant, il n’eut même pas le temps de se risquer à poser la question car un des gosses le devança. C’était un garçon aux yeux marrons  et aux cheveux bruns  ébouriffés et sales. Il avait la  peau très pâle comme celle d’Arwen.

«  Qu’est c’que tu veux ? » Il avait une voix rauque qui ne semblait pas venir de son corps.

«  Je cherche une fille qui a notre âge et qui se prénomme Arwen. Pourriez-vous m’indiquer l’endroit ou elle réside ? »

Les enfants éclatèrent d’un rire moqueur. Tout ensemble, ils se mirent à fixer Hippolyte avec un air dédaigneux. Le même garçon reprit la parole.

«  Tu cherches la Possédée ? Tu veux aller la salir ? T’as une drôle de façon d’parler toi. Dis, j’t’amène à  sa tombe et échange tu m’files ton manteau ! »

Hippolyte était glacé par l’effroi. Comment ça, «  la Possédée ? ». Ses grand yeux écarquillés et sombres fixaient l’enfant au visage sale. Celui-ci tendit la main, un grand sourire étirant ses lèvres gercées par le froid. Un long silence passa sans que aucun des deux garçons ne pipèrent mots. Voyant que le jeune garçon en face de lui ne répondait pas, il lui attrapa le bras en plantant fermement ses ongles à travers le manteau du prince. Ses sourcils étaient froncés en une expression de colère que l’on pouvait souvent observer chez les jeunes enfants violents.  La bouche semi-ouverte, il semblait montrer les crocs. Ses prunelles brûlaient comme deux orbes de feu. Il rugit tout d’un coup : «  Tu vas me répondre, oui ? Donne-moi ce manteau ! »

Stoïque, Hippolyte dévisagea le gamin en colère aux cheveux hérissés  et au regard féroce. Il darda ses prunelles d’un noir d’encre dans celles de son semblable. Non, en fait, ils n’étaient pas semblables. Ils ne se ressemblaient pas du tout. Cet être là n’était pas humain, il était animal. Ses ongles crasseux qui s’enfonçaient dans son bras lui donnaient la sensation d’être lacéré par des griffes. Il jeta un coup d’œil aux autres  de la troupe. Ils s’étaient recroquevillés, les bras repliés de la même façon qu’Arwen lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois. Mais bien sûr, il y avait beaucoup moins d’innocence et de grâce dans leurs gestes. Hippolyte se sentait terriblement mal à l’aise.  Arwen était une gamine née dans ce village, pourtant, il était force de constater qu’elle n’avait rien en commun avec ces sauvages, si ce n’est que cette posture de crainte.  Il baissa la tête et renonça à toute opposition envers le gamin. Après tout, il n’avait même pas le droit d’être  là, il avait le culot de se montrer ici  alors qu’il venait de l’Autre Côté. Il se disait que, quelque part, à chaque fois qu’il voyait Arwen, il devait lui rappeler ce qu’elle n’aurait jamais. C'est-à-dire,  une vie heureuse.

Il enleva son manteau et tenta tant bien que mal de réprimer le frisson apporté par le brusque changement de température. Le gamin prit vivement le manteau qu’il enfila avec précipitation. Les autres enfants eurent quelques gémissements plaintifs, tremblants de froids, ils réclamaient leur part de chaleur. Cependant, dans ce petit monde cruel, coincé à travers des murs, il n’y avait pas de place pour le partage et la compassion. Ces petits êtres là se battaient pour leur propre survie. Le garçon aux cheveux sales avait su saisir l’occasion. Ce spectacle pathétique faisait mal au cœur à Hippolyte et peu à peu, il commençait à comprendre la crainte de ses ancêtres. Libérer une telle population, cela conduirait à la catastrophe ! Comment éduquer des sauvages quand cela fait plus de 10 ans qu’ils le sont ? Cela prendrait un temps fou. Passer d’un esprit d’animal à un esprit d’humain, ça ne s’est encore jamais vu.  Cela n’était peut être pas impossible, mais en tout cas, ce n’était pas réalisable dans l’immédiat et c’est cela avait effrayé  ses aïeuls.

Après quelques coups de poing et quelques griffures, les autres de la bande avaient finit par accepter leur défaite. Ils s’éloignèrent des deux garçons sans toutefois quitter la scène du regard. Hippolyte s’était retenu de gifler le garçon à la peau pâle. Il avait été si violent…il avait frappé une petite fille avait une telle force que la mâchoire de celle-ci avait craqué. Impuissant, le prince avait assisté à la scène en pensant très fort à Arwen et au calvaire qu’elle devait vivre ici, et à la douleur qui s’emparait de sa poitrine en  imaginant tout le mal que ses ancêtres avaient infligé à ces gens, qui étaient autrefois humains. Le sauvage  était resté emmitouflé sous cette pelisse beaucoup trop grande pour lui. Elle était désormais tâchée de boue et de traces de sang. Hippolyte eut une pensée pour son père qui n’aurait pas hésité  à amener ces enfants au gibet pour cela. Il serra les poings et se surprit à prier pour qu’ils ne découvrent jamais cette faille secrète dans le mur…

«  Suis-moi. » Lâcha brusquement le garçon. Hippolyte acquiesça silencieusement  et suivit l’enfant qui naviguait à travers son village avec une rapidité digne d’un félin. Il devait se l’avouer, le prince avait du mal à tenir le rythme et il ne pouvait pas remettre cela sur le dos de la maladie. Il fallait le dire, le gamin minuscule et maigre possédait une constitution physique beaucoup plus développée que la sienne. Leur pas résonnaient à travers le village mort, tandis qu’ils commençaient à sortir de la place principale ou se trouvait toutes les huttes. Hippolyte ne comprenait pas pourquoi Arwen vivait si reculé des autres. Puis il se rappela du terme qu’avait utilisé le gamin pour la désigner. « Possédée. » …Il ne fallait pas être physicien pour se douter que c’était loin d’être un compliment. C’était même une insulte. Le mépris dans la voix  du garçon n’avait point échappé à l’enfant aux yeux noirs. Il avait été indigné et attristé d’entendre ce propos venant de la bouche de ces êtres violents et sans valeurs. Ne voyaient-ils donc pas qu’Arwen était la plus humaine du village ? Qu’elle était d’une gentillesse sans bornes et qu’elles se contentait du sourire des autres pour être heureuse ?

Ils arrivèrent enfin vers un terrain vague, inondé de neige. Le sauvage s’était  arrêté et se retourna vers lui, pour lui signifier qu’ils étaient arrivés. Hippolyte faillit lui jeter un regard noir. Se moquait-il de lui ? Il n’y avait rien, ici….Il était prêt à hausser la voix lorsqu’il remarqua dans un coin, collé à ce qui semblait être le mur, une hutte de bois pourri et mouillé. Un enchevêtrement de planches  qui formaient une minuscule tanière. Hippolyte se sentit pâlir. Mon Dieu…mon Dieu, ce n’était pas possible…Il sentit les larmes lui monter aux yeux mais se stoppa vite en remarquant le sourire moqueur de l’autre enfant. Celui-ci, pour enfoncer le couteau dans la plaie  fit une révérence grotesque  à l’adresse d’Hippolyte, désignant le tas de bois misérables ou vivait la personne la plus chère à son cœur.

«  Bienvenue chez Satan, Môôôssieur ! » . Il partit dans un rire sombre, tandis qu’il partit aussi vite qu’il était arrivé. Le prince n’eut pas le temps de le saisir. Il le regarda détaler, les dents serrées  et les larmes ayant coulées sur son visage. Il ne pouvait pas y croire. Ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas vivre là-dedans. C’était au dessus du supportable. Il ne pouvait pas le concevoir. C’était horrible, tellement affreux…Il se dirigea d’un pas rageur vers la tanière de bois et appuya ses mains rougies par le froid sur ce qui semblait être une poignée. Il l’ouvrit brusquement. Il laissa un cri de désespoir s’échapper de sa bouche. Il s’était attendu à tout, sauf à ça.  

Elle était couchée dans le foin gelé et tremblait de tous ses membres. Mais ce n’était pas à cause du froid. Elle n’avait pas remarqué la venue d’Hippolyte. D’ailleurs, elle ne le regardait pas du tout. Elle fixait obstinément le vide et transpirait fortement. Malgré le froid qui persistait dehors, l’air était légèrement lourd. L a belle enfant calme et joyeuse n’était plus. Elle était si pâle, elle respirait si vite et si fort qu’Hippolyte crut qu’elle était en train de rendre l’âme. Il se jeta brusquement sur la paille, horrifié comme jamais et il saisit les poignets de la petite fille en s’égosillant la voix.  

«  A-Arwen, Arwen, ne meurs pas ! Arrête de tr-trembler, je t’en conjure, calme-toi, e-essaye de r-respirer calmement….Le garçon tentait tant bien que mal de reprendre sa respiration, mais cette scène l’horrifiait à un point ou il était incapable de se maitriser. Tout cela se passait trop vite. De multiples émotions se bousculaient en lui, il perdait tout contrôle.  Il ne savait que faire, il secouait doucement la jeune fille en posant ses mains glacées sur le front de celle-ci, dans l’espoir qu’elle arrête de trembler.

Elle sanglotait et gémissait à moitié, elle avait toujours les yeux exorbités mais elle avait réussit à fixer Hippolyte. Toutefois, cela ne fit que de déstabiliser encore plus le jeune garçon qui eut un haut le cœur. Finalement, après quelques minutes  de souffrance, sa crise se calmait peu à peu. Le visage contre terre, Arwen finit par se relâcher complètement. Ses bras pâles étendus ne remuaient plus. Elle respirait désormais silencieusement et peu à peu, sa fièvre disparaissait. Elle se retrouva alors seule, plongée dans les ténèbres  de sa tanière, jusqu’à ce que un rayon de lumière éblouissant éclaira son visage inexpressif. Hippolyte s’était vu dans la nécessité de sortir, il avait été tellement traumatisé parce ce qui venait de se passer que son estomac n’avait  pas pu supporter le peu qu’il avait avalé ce matin. Les pupilles dilatées par la terreur, il tomba à genoux devant Arwen, et tout ce qu’il trouva à dire, de sa voix brisée, ce fut :

«  Pourquoi….. »

Arwen semblait avoir du mal  reprendre ses esprits. Elle le fixait de son visage hagard et se releva lentement. Ses bras tremblaient sous l’effort mais elle parvint tout de même à se mettre assise. Ses longs cheveux d’un blond presque aussi blanc que son visage, tombaient dans son dos et quelques mèches humides de sueur étaient restées collées à son visage. Elle marqua une pause en regardant Hippolyte, puis brusquement, son visage se décomposa dans une expression qui  marqua à jamais el garçon. A ce moment là, elle était devenue l’incarnation de la tristesse même. Son visage exprimait une peine si immense et communicative que le prince eut envie de pleurer. Ses yeux clairs ne  le quittaient  pas du regard et il lui était impossible de soutenir ce regard plus longtemps. Il tourna la tête et sentait sa lèvre inférieure tremblait. Il était à bout de nerf. Comme elle ne disait rien et que ce silence commençait à lui peser de plus en plus, il éclata.

«  POUR L’AMOUR DU CIEL, ARWEN, VAS-TU M’EXPLIQUER CE QU’IL SE PASSE ?! »

Arwen avait sursauté et  avait manqué de tomber en arrière. Hippolyte s’en voulut immédiatement, il la rattrapa d’une main et la redressa. Elle était emplie d’une tristesse sincère et la réaction du garçon lui avait fait si peur que des larmes s’étaient échappées de ses yeux bleus. Elle leva les yeux sur lui et déclara d’une voix étrangement calme mais remplie d’un désespoir qui s’accordait terriblement bien avec  l’expression de son visage.

«  Hippolyte, j’ai fais le mal. Je suis punie. Elle respirait doucement.  Je vais bientôt mourir. »

C’était beaucoup trop vague. Il ne comprenait plus rien. Surtout le «  je vais bientôt mourir. » Non, elle devait mélanger ses mots.  Il n’eut besoin que d’un regard pour que l’enfant comprenne qu’elle lui devait plus d’explications.  Elle ferma longuement les yeux et Hippolyte lui accorda ce temps de réflexion. Puis elle les rouvrit. Ils étaient vides.

«  Je suis très malade et vis ici car c’était la volonté de mon village, j’ai accepté car ça les rendait heureux, le fait que je m’éloigne d’eux. Depuis ma naissance, mon corps ne me répond plus. Mes jambes, elles ne veulent plus me soulever, des fois. Puis il y a des moments ou je ne peux plus les sentir. Je ne peux pas courir comme mes compagnons ni rester trop longtemps debout. Sinon, je m’effondre et je ne peux plus me relever avant longtemps. Je ne suis pas normale, hein, Hippolyte ? Tous les enfants, ils peuvent cavaler comme bon leur semble, moi je n’ai jamais pu.  
Elle regarda tristement ses jambes abîmées et inertes.

«  Ils m’appellent la Possédée car, un jour je me suis mise à trembler comme je l’ai fais devant toi. Ce…ce n’est pas de ma faute, tu sais, je…Je n’y arrive pas…Ils n’ont peut être pas tort, finalement, quand ils me désignent comme le Diable ?

Elle releva la tête, une expression désespérée dans le regard.

«   Moi-même je ne comprends pas pourquoi cela arrive tout d’un coup… J’aimerai qu’ils m’aident à comprendre, mais ils ont peur de moi…Pourtant, je leur donnerai volontiers la mienne d’aide, ce sont des humains, comme moi, n’est-ce pas ? Et je les aime, je ne veux que leur bien et toi aussi, si tu savais…

Les yeux de la jeune fille devenaient de plus en plus humides. Elle le fixa silencieusement et laissa sa phrase en suspens, ne souhaitant probablement pas la continuer. Hippolyte était en colère et souffrait terriblement de la révélation de la petite fille. Comment avait-elle pu lui cacher cela ? Et comment osent-ils l’avoir traitée de Démon ? Il se sentait complètement brisé. La mélancolie qu’il percevait dans son regard prenait tout son sens. Ce village avait forgé sa conception d’elle-même d’une manière qui l’horrifiait. Elle-même ne s’en rendait pas compte, elle en était à penser qu’elle était l’incarnation du mal…Pendant 10 ans, elle s’était vue  comme cela…Il eut les larmes aux yeux. Lui qui l’aimait tant, qui se souciait tant d’elle, la voir détruite à ce point lui fendait l’âme en milles morceaux. Ce n’était rien comparé à cette fois ou il était persuadé qu’il allait mourir. Arwen était l’être qu’il chérissait le plus au monde,  voir toute cette peine sur le visage de l’être aimé lui donnait mal au cœur.

Doucement, le garçon saisit délicatement les  mains frêles de la jeune fille et les serra fort entre les siennes. Il darda son regard d’encre dans le bleu lavande d’Arwen.

« Je t’interdis de, ne serait-ce penser que, tu es le Diable. » Sa voix tremblait : «  Tu ne te rend pas compte à quel point ils ont tort, mais tellement tort…Ils..ils ne te connaissent par Arwen,  eux, ils n’ont pas su voir ce que tu es derrière cette maladie, car ils arrêtent leur pensée à ce que l’on pensait nous, il y a 400 ans. Ils sont naïfs, ils ne se sont jamais intéressés à ton âme alors qu’ils prétendent que celle-ci est possédée !  C’est eux qui devraient aller en Enfer, pour ce qu’ils ont fait de toi ! Tu te vois comme Lucifer alors tu es tout le contraire, d’accord ? Tu es un Ange, tu es Divine, tu aimes le monde après tout le mal qu’il t’a fait ! Je t’admire rien que pour cela ! Tu es restée de longues heures avec moi alors que ton corps ne le supportait pas ! Tu as fait plaisir aux ignobles habitants de ton village en t’exilant dans ce…ce trou  juste pour eux ! Tu as tout fait pour me faire plaisir, tu ne m’as jamais dit non !  Tu as tant sacrifié pour les autres…alors…si tu m’aimes, promet moi de ne plus avoir une image aussi dégoutante de toi, ça me ruine, ça me blesse tellement…

La belle enfant le regardait, incrédule. Ce devait être la première fois qu’on lui disait des choses agréables…Elle qui arborait toujours cette lueur mélancolique dans le regard, tout s’expliquait, désormais…Elle n’avait jamais été aimée, c’était comme si elle donnait sans jamais recevoir. Elle semblait posséder une réserve infinie d’amour et de bonne humeur, il ne savait d’où elle le puisait mais ce qu’il constatait, c’était que sa source commençait doucement à disparaitre. Son visage se faisait de plus en plus tendu, ses grands yeux, figés dans une expression de tristesse et ses mouvements, de moins en moins dynamiques. Telle une fleur, elle commençait à faner, en train de pourrir et  bientôt rongée par les vautours habitant le village de la honte. Dans le silence qui s’installait, il ne quittait pas du regard le visage d’Arwen. Il savait qu’un changement s’opérait  en elle, et qu’il prendrait surement du temps avant de se concrétiser, que ce travail sera surement long et fastidieux, mais Hippolyte était prêt à attendre toute sa vie pour cela.  Il serait capable de n’importe quoi pour la jeune fille, et elle aussi.  

«  Si je ne suis pas la Possédée pour toi, alors qui je suis ? »

Il sursauta. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle réponde aussi rapidement. Une lueur d’espoir brillait dans les yeux de la jeune fille et cela lui fit chaud au cœur. C’est ça, c’était sa Arwen. Celle qui avait appris à écrire en quelques heures. Celle qui ne faisait jamais de caprices et qui aimait tout, même le prince antipathique qu’il était. Il esquissa un petit sourire ému.

« Tu es un Ange, je te l’ai dit.. Et tu…tu m’es précieuse !...et toi, Arwen, qui suis-je à tes yeux ? »

| Ces mots bafouillés qui sortaient de la bouche de cet enfant de 10 ans vous paraissent surement ridicules, à vous, lecteurs. Mais imaginez-vous, dans l’âge de l’innocence, lorsque vous entendez vos ainés parler avec de grands mots, n’est-ce pas pour vous une évidence que de vouloir les utiliser à votre tour,  et de  les destiner à ces rares personnes qui  vous sont chères ?... |

Le garçon rougissait, peu habitué à utiliser un langage aussi doux et affectif envers quelqu’un. Après tout, il ne faisait que de répéter ce qu’il avait entendu dans la Cour, tenant de copier les poètes et de faire sonner ses mots le mieux possible. Quant à Arwen, bien que « non-instruite », avait cette capacité à comprendre et à être touchée par  les termes venant du cœur .Elle souriait face à la question d’Hippolyte, elle était émue.

«  Tu es celui que j’aimerai pouvoir chérir jusqu’à la fin de mes jours. »

Elle avait dit cela, le plus naturellement du monde avec cet air adorable qu’abordent les petites filles Hippolyte en restait bouche-bée. Il ne s’était pas vraiment attendu à ce genre de déclaration. Le  visage habituellement serein d’Arwen le rendait à cours de mots. Alors qu’il ouvrit la bouche pour tenter d’exprimer quelque chose, mais, brusquement, ce qui faisait office de porte éclata.

La lumière éblouissante du soleil pâle aveugla le jeune garçon. Il entendit Arwen murmurer un « Que…» et il sentit tout d’un coup une vive douleur dans sa joue. Sa tête claqua contre le foin et il se retrouva sonné pendant quelque secondes. Que venait-il de se passer ? Il y a quelques secondes, le calme envahissait la pièce….Le coup qu’il avait reçu venait de lui fracturer le nez. Un gout immonde de sang envahit sa bouche, et pendant quelques instants, Hippolyte eut l’impression de revivre ses premiers jours de la peste. Il eut un haut-le-cœur et recracha le sang en se relevant. La douleur au milieu de son visage s’intensifiait de secondes en secondes,  pendant un laps de temps, il dut se faire violence pour ne pas hurler et tenta de se calmer par tous les moyens. Il entendit la voix de l’enfant sauvage à qui il avait cédé son manteau. Alors, il avait prévenu son village…Il sentit son sang ne faire qu’un tour tandis que sa main gauche se refermait sur des brins de paille qu’il broya entre ses doigts. C’était plus que de la souffrance, c’était un mélange de la colère qu’il venait d’amasser contre lui-même. Comment avait-il pu être aussi…Elle lui avait dit de ne jamais venir…il avait désobéi, il allait payer.

- Ils ont brisés le mur !
- Le Diable est venu nous punir !
- Quel châtiment va-t-il nous faire subir ? Le sang de la Reine Juste coule dans ses veines..
- Au bûcher !
- Qu’il crève à coup de machette !

Il entendait des cris de terreur fuser  autour de lui,  puis soudainement, il vit Arwen se faire empoignée par le bras par un adulte. Puis la scène se mit à ralentir, comme dans un rêve. Les yeux clairs d’Arwen s’étaient écarquillés de surprise, son corps frêle percuta les planches de sa tanière dans un bruit fracassant. Celles-ci s’écroulèrent tandis que le corps fragile de l’enfant s’évanouissait dans la lumière. Elle gisait sur le sol et se tenait fermement la tête, les yeux emplis d’horreur et de douleur.  Ses yeux clairs rencontrèrent quelques instants ceux d’Hippolyte, elle tenta d’esquisser un mouvement vers lui mais, comme tout à l’heure, la vue du garçon se voila de noir.

Son estomac remonta si violemment qu’il faillit tomber dans les pommes. Son corps tout entier tremblait sous les coups qu’on lui assenait. Il cracha le sang qui menaçait d’engloutir sa bouche. Tout cela se passait si vite…Il avait l’esprit embrumé, la douleur  brouillait ses pensées, il ne voyait plus que brume. Son corps d’enfant se faisait malmener, il essayait tant bien que mal de repousser les assaillants mais  il voyait trouble….Il saisit au dernier moment le manche d’une machette qui menaçait de s’abattre sur lui.  En face de lui, se trouvait un jeune garçon, un peu plus âgé que lui aux bras squelettiques. Ses yeux n’étaient que des orbites de pure colère. Une haine amassée depuis des décennies envers ses ancêtres. L’appel du sang était arrivé à son apogée. Il était devenu nécessaire de faire couler le sang du garçon. Il était nécessaire de le tuer. Pour  la vengeance de ce village qu’on avait négligé….  

Il ne s’entendait même plus…Etait-il en train de crier ? De pleurer ? De gémir ? Il n’était plus conscient de son corps. Seul le gout métallique du sang persistait.

Ils sont en train de te tuer .Ils sont arrivés, ils t’ont cassé le nez…Mon Dieu….nous ne sommes que des enfants…Hippolyte, tu  m’avais dit qu’un jour, les adultes protégeaient les enfants…comment pourrais-je te croire, désormais, alors que nos ainés  te battent jusqu’au sang ?  Je ne peux à peine bouger, mes jambes se sont figées, je ne les sens plus, et j’ai le crâne en sang. Je me suis cachée pour ne pas que tu le vois. Je ne voulais pas que tu vois. Je crois que ce n’est  joli à regarder. Tu remues faiblement au sol, je ne peux pas le supporter, j’essaye de me diriger vers toi mais en vain ! Je n’avance pas assez vite. La douleur me transcende les os, mais hors de question que je m’arrête à cause de cela. Ils sont en train  de piétiner ta vie et je t’aime, Hippolyte. Je t’aime tellement que te voir mourir me rend les idées insensées.. La souffrance qui me gagne le cœur me parait inoffensive comparée à celle qui s’attaque à mon corps .Je sens une énergie nouvelle entrer en moi. Je crois que c’est Dieu qui me fait signe. Il me tend la main pour m’aider à sortir de ce cauchemar !
J’ignore la douleur qui me fait verser des larmes .Je me traine au sol, je ne vois plus que toi .Les villageois, ceux qui m’ont accueillis ici…comme tu l’as dit , ils m’ont sûrement fait souffrir, mais je leur en suis tellement reconnaissante de m’avoir laissé vivre parmi eux. Ils sont ma maison, Hippolyte. Peu importe le mal qu’ils me feront, je ne les détesterais pas. Ils m’ont permis tant de choses qu’eux-mêmes ignorent.

Mais je dois m’excuser auprès d’eux aujourd’hui, et aussi de toi. Car lorsque je les vois sortir cette chose tranchante, que l’on nomme machette, je  me sens pousser des ailes, exactement comme les anges ! Oui, j’ai l’impression de voler ! C’est si beau, si tu savais ! Je ne suis plus exactement consciente de mes mouvements, je me sens animée par quelque chose de puissant, de redoutable ! Comme un vent sauvage !


Il ne voulait pas mourir. Il forçait, ses mains tremblaient tandis que la pression devenait de moins en moins supportable. Il allait finir découpé, déchiqueté….Finalement, il aurait peut être du se laisser mourir par la peste. A côté de la décapitation, cela ne semblait être qu’une caresse de la mort. Des larmes d’enfant terrorisé coulaient sur son visage tailladé. Il ne voulait pas. Il luttait, même si il savait que c’était perdu d’avance. Il attendait déjà la venue de l’ange qui irait le chercher….
Cependant, il ne se doutait pas que celui-ci arriverait si vite. Des mains pâles virent agripper le manche. Elle était à genoux, ses jambes immobiles et inertes, trainant sur le sol. Elle tirait en arrière sur la poignée de la machette avec une force qui jusqu’à là, insoupçonnée. De la détermination dans ses yeux clairs, de l’amour et une peur terrible se livraient bataille sur son visage.  

- DÉMONE, CRÈVE !

L’enfant squelettique hurle ces derniers mots qui résonnèrent  dans toute la pièce, laissant pendant quelques instants, un silence pesant, avant d’entendre la voix de la machette, transperçant le corps de l’ange aux cheveux blancs.

C’est comme un courant d’air glacé….je me sens chuter….comme un ange déchue..je n’ai plus d’aile…ma bouche s’ouvre, je crois que je hurle…toutefois, je ne pleure pas…je suis satisfaite…il n’a pas réussi à te..deca.. …. quoi, déjà ? Oh…. J’ai du mal à penser….j’articule de choses étranges…et…

«  J’ai froid. »

Je crois que j’ai parlé tout haut…en tout cas, je n’entends plus grand-chose, je ne capte juste que quelques bribes désormais.. «  Traitresse…Démone…Sorcière…feu… » Sorcière…..ils me voient tellement comme cela ? Je sens mes yeux me piquer très fort. Etrangement, c’est la seule chose que je ressens.  Au final, je ne sais que penser de ce que je suis, Hippolyte. Toi aussi, tu dois me prendre pour une sorcière, après ce que je viens de faire. C’est de la sorcellerie, n’est-ce pas, d’aimer comme ça ? D’aimer si fort qu’on en accepterait tout, même une machette dans le ventre !  Haha….haha….ho…mon Dieu…..je suis tellement désolée….désolée, Hippolyte….c’est bientôt la fin pour moi..alors que je ne voulais pas mourir…Ah…

C’est tellement moche, moche, moche de ma part de penser comme cela ! Moche ! Pardonne-moi ! Mon amour pour toi m’a fait commettre tout ce que je redoutais…. Je vais mourir, je suis heureuse d’avoir pu t’épargner cette lame, mais je suis si malheureuse à l’idée de perdre la vie….Mais c’est tellement égoïste ! Si tu m’entendais, Hippolyte, tu me prendrais surement pour la Possédée....Je dis des choses horribles, je suis en train de dire que j’aurai préféré ne pas mourir… …quel monstre je suis….

Enfin..je sens que l’on me transporte…quelque part…. peut être en Enfer ? Je sens l’odeur de la paille et du feu. Je ne sens plus mes cheveux dans mon dos, aussi. Ho, je me souviens, Hippolyte, tu les aimais tellement, ces cheveux….Tu ne les verra plus jamais, par ma faute….

Les regrets avant la mort….regarde, ils viennent me hanter…ô, Adieu mon Hippolyte…même lorsque l’on m’attacha sur le brasier, à moitié morte que j’étais…Dans les flammes, j’ai continué à t’aimer de tout mon cœur, de toute mon âme.  L’incendie a eu beau emporter mon corps…. sache qu’elle n’a  jamais emporté  l’amour que j’ai eu pour toi.


* * *

An 904. Arwen, l'enfant dont les jambes ne répondaient plus, fut brûlée vivante sur le bûcher. Personne ne sut ce qu'il advint d'Hippolyte. Etait-il en train de croupir dans un coin du mur, succombant sous sa maladie ? Avait-il était vidé de son sang, sous la machette des enfants sauvages qui réclamaient vengeances ?

Hippolyte, n'était plus qu'un vestige du passé. Son nom doit être encore mentionné dans quelques vieilles pages de livres. Cependant, sa disparition ne fut pas ce qui a marqué ce siècle. Les villageois avaient trouvés la faille. Ce fut un désastre. Bien heureusement, cela ne dura pas longtemps.La garde royale avait réussi à les saisir. Ils furent tous exécutés sur la place publique  sans aucune exception, ( mis à part les nourrissons ) . Le Mur fut détruit. Le Village Oublié n'existait plus.

* * *

L'âme innocente d'Arwen, resta inconsciente pendant des décennies. Puis un jour, par je ne sais quelle présence divine, on décida qu'il était temps de recommencer une vie. Une vie bien loin des hommes et de leurs pêchés, une vie pure, qui se montrera peut être,, plus clémente avec elle. Cependant, pour ne point lui faire oublier qu'elle restait humaine, on octroya à cet enfant la possibilité de retrouver son ancienne enveloppe charnelle, en tant que pouvoir, selon les règles de ce nouveau monde.

Ainsi, elle apparut sur les terres de Four Seasons, née de du vide. Pendant 8 mois, elle fut éduquée par une entité, un fantôme, une âme, ce que vous voulez...Mais ce n'était pas quelque chose de matériel. Il lui apprit à utiliser son corps lupin. Ses pattes. Sa truffe. Ses oreilles. De quoi elle pouvait se nourrir. Puis son mentor disparut au fur et à mesure, ne laissant comme dernier présent à sa fidèle Arwen, la cape bleue symbolique, qu'elle avait toujours portée.

Aujourd'hui l'enfant à 8 mois, ne sait pas utiliser son pouvoir et se contente de vivre avec ses souvenirs et  avec ce qu'elle trouve, tout simplement.

Bye Funkimina
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Dim 21 Fév 2016 - 17:45

Bienvenue à nouveau x)

Alors tout d'abord je vais t'embêter mais il faut que tu ailles relire le règlement pour trouver le code ;-;
Ensuite j'ai peut-être mal regardé mais il ne me semble pas avoir vu d'image de ta louve dans la catégorie physique o:
Les pouvoirs sont très originaux et très recherché, j'aime beaucoup ewe ( j'avais pas vu le premier e.e )
L'histoire est très bien détaillée et le contexte bien tragique, cela correspond bien au caractère de ta louve ewe
Merci de te récap ici et ici.
Je validerais ta fiche quand tu auras mis le nouveau code o:
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Hurricane
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Dim 21 Fév 2016 - 17:50

Cool, pour l'image, elle est déjà en signa sur le compte d'Arwen ^^ Je la met ici alors ^^

EDIT : Finish, tu peux vérifier, j'ai le vava et la Signa !
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Dim 21 Fév 2016 - 18:17

Parfait, je valide ta fiche, ta couleur devrait arrivée dans pas longtemps ewe
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Daphné
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Dim 21 Fév 2016 - 18:24


Couleur attribuée, bon jeu avec ta louloute *^*
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