➤ Pouvoirs : Le tout premier pouvoir d’Ignis lui est fort utile. La jeune louve étant aveugle, elle peut, grâce à ce pouvoir, connaitre la position d’autres canidés. La demoiselle découvre la position des autres loups grâce à leur température corporelle, qu’elle peut reconnaitre avec une précision remarquable. Les activités de la louve se limitent malheureusement à un périmètre assez restreint, soit 50 mètres carrés. Après coup, les pistes qu’elle tient deviennent floues. Lorsqu’elle utilise son pouvoir, elle ne ressent aucun effet négatif physique sur le coup. Il lui arrive tout de même de ressentir quelques migraines après de longues utilisations. Il est rare qu’Ignis désactive sa capacité, tout simplement parce qu’elle lui est vitale. Si par hasard son aptitude n’est plus en action, la jeune louve titube et se blesse sur n’importe quel obstacle d’une manière plutôt ridicule et peu gracieuse.
Son deuxième pouvoir vient d’une greffe. Celle-ci lui a été confiée après la réussite de l’épreuve finale. Son mode de fonctionnement est assez simpliste, il consiste uniquement à changer la température de son propre corps. Cette capacité ne lui est pas vraiment très utile dans les situations de combat ni même dans les situations de tous les jours. En vérité, son rôle se résume à mieux survivre dans des endroits possédant des climats extrêmes. Mais cela ne vient pas seul et certaines conséquences se manifestent assez rapidement. Pour Ignis, il est beaucoup plus facile d’être touchée par une maladie quelconque. C’est donc un jeu risqué.
➤ Physique : Ignis possède un pelage blanc pur. L’intégralité de son corps est recouverte par cette couleur vide. Les deux seules parties ne possédant pas cette couleur fade sont sa queue et sa flamboyante chevelure. Par ailleurs, celle-ci est composée uniquement de flammes bleutées ou lavande. Étrangement, les flammèches présentes sur la louve ne brûlent pas. Cette caractéristique lui vient de son père, qui lui possédait aussi ce type de chevelure. La sienne aussi ne brûlait pas non plus. Dans sa famille proche, seule Ignis a ce genre de tignasse. Celle-ci n’a aucune apparence fixe, car le vent change constamment sa direction.
Ses yeux son d’un de noir de jais et sont d’une forme amandée. Malgré leur beauté sans fin, ils lui sont complètement inutiles, tout simplement parce qu’elle est aveugle depuis la naissance. Mais, grâce à son pouvoir, il lui est possible de repérer la présence des gens, et ce même pour les plus discrets.
Ses oreilles sont grandes, fines, et possèdent des longs poils qui les allongent encore plus. Cela lui donne presque un petit air de fennec. Ses coussinets et l’intérieur de ses oreilles sont d’une couleur bleue claire, telle le ciel lors d’une chaude journée d’été.
Sa démarche est assez spéciale. Elle promène comme une diva et fait les actions les plus banales d’une façon gracieuse, presque spectaculaire. Les autres loups trouvent que ses manies typiques lui donnent l’air d’une divinité. Malgré tout, il lui arrive parfois de leur donner un spectacle assez ridicule vu qu’elle ne voit rien. Elle ne court pas très rapidement, tout simplement parce qu’elle est aveugle et ne souhaite pas se blesser sur un arbre ou un quelconque objet qui pourrait se trouver sur son passage.
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Un énorme merci à ma mouman.
➤ Caractère : Ignis est quelqu’un de spécial. Elle est très douce, comme une mère oiseau avec ses oisillons qui les couve de la manière la plus délicate. La louve est attentionnée et à l’écoute des autres. Elle n’aime pas voir les gens seul et malheureux, cela lui brise le cœur. C’est un lourd poids pour elle, ses sentiments sont facilement touchables. Non pas qu’elle soit naïve ou trop sentimentale, elle est seulement un peu trop empathique. Ça ne la gêne pas vraiment dans son travail, qui ne requiert que son sens de la paix aiguisé, qu’elle affute encore en ce jour. La générosité de la demoiselle n’est plus à prouver, elle adore servir malgré le fait qu’elle en ait elle-même besoin à l’occasion. Toutes ces caractéristiques sont tirées de sa chère mère, plus qu’un modèle à suivre fidèlement pour la LibreLune. Pourtant, elle s’accorde de petites dérogations de temps en temps, comme tout le monde. La femelle est aussi très sage et est un parfait exemple pour absolument tout le monde, même une bonne partie de ses ainés. Ça n’est pas très étonnant, vu qu’elle a grandi avec un mentor des plus réputés. Sa morale et son éthique sont parfaits, presque effrayants, tout comme sa politesse.
Ses agissements sont, par moments, un peu ridicules. Elle n’arrive pas toujours à tout concorder et analyser son entourage, tout cela parce qu’elle est aveugle. La jeune femelle trouve d’ailleurs très énervantes les personnes qui ne prennent pas tout au sérieux, surtout lorsque cela concerne ses devoirs en tant que justiciers de ce petit monde. Très rancunière, Ignis oublie peu souvent ceux qui la mettent en rogne, peu importe le moyen de le faire ou l’intensité de sa rage. Malgré cela, elle n’essaie au grand jamais de se venger directement. Elle ne fait que parler négativement de la personne concernée aux autres lorsqu’on lui demande son avis. Sa langue de vipère ne laisse pourtant jamais s’échapper d’insultes directement, ni devant la personne concernée, ni devant ses confidents et encore moins en face d’illustres inconnus.
Même si elle n’a pas de quoi l’admirer dans son plein potentiel, l’adulte possède un amour inconditionnel pour la nature. Elle l’adore, la vénère, bien qu’elle ne puisse comprendre toutes ses dimensions. Ignis trouve que la protéger est primordial et que la guerre tue déjà bien assez de vie comme cela, peu importe la forme d’elle qui se fait détruire. Ceux qui tentent de lui faire du mal sont ses ennemis par définition, la LibreLune les déteste tous, sans exception. C’est peut-être un signe de plus qui annonce sa sorte d’asociabilité un peu ambiguë. Bien qu’elle connaisse beaucoup de personnes, ses relations sont souvent peu développées. Après tout, cela ne l’intéresse pas toujours autant que certains ne l’auraient souhaité.
Le principal défaut de la demoiselle est bien plus qu’évident. Elle est extrêmement collante et tente de protéger n’importe qui de n’importe lequel risque, aussi minime soit-il. La femelle suit toujours quelqu’un s’il affirme qu’il ira se battre ou dans un endroit réputé comme étant dangereux et tentera de l’en dissuader. Cela la concerne personnellement, du moins selon son point de vue. Elle n’est jamais très subtile et est maladroite en tout temps lorsqu’elle tente une mission d’espionnage et cela finit malheureusement toujours de la même façon.
➤ Histoire : Le soleil parcourait le ciel alors que, seule dans sa grotte, accouchait une femelle du nom de Gargamel. Elle devait se confronter à elle-même alors que les petit naissaient dans une flaque de sang. Ils étaient au grand nombre de cinq. Ils avaient l’air reposé malgré le fait qu’ils pourraient mourir d’un instant à l’autre. Une exclamation de joie s’échappa de la gueule de la nouvelle mère. Elle venait de mettre au monde ses enfants à elle, sans l’aide de personne. Cela lui procurait une fierté sans fin. La louve venait de prouver qu’elle n’avait pas besoin d’eux, après tout ce qu’ils lui ont fait subir.
Ses sentiments n’avaient aucune valeur pour eux, qui souhaitaient à tout prix la reproduction de l’espèce, peu importe ce que voulaient ses représentants. La nouvelle génération manquait de membres, et cela inquiétait les hauts-placés de cette meute. Ils devaient regarnir leurs rangs, affaiblis par une nouvelle épidémie. Celle-ci avait tué une bonne partie de leurs enfants et seule une petite part d’entre eux était encore en vie. C’est pour cette raison que les dirigeants avaient forcé les femelles à avoir des loupiots à la prochaine saison des chaleurs.
Les enfants étaient tous semblables à au moins un de leurs parents. Du moins, une seule se démarquait réellement. C’était la petite Ignis à la chevelure enflammée. Elle avait aussi une autre particularité. Ses yeux était d’un noir profond telle une nuit d’encre. La nouvelle-née ne semblait, malheureusement pour ses parents, sa fratrie et son clan, ne rien voir du tout. Ses yeux lui étaient totalement inutiles. Elle était aveugle.
Au fil du temps, la jeune demoiselle semblait savoir positionner les gens, même sans la moindre parcelle de vue. Ses compères ne le remarquèrent toutefois pas d’un coup, cela leur prit un peu de temps avant de réaliser que leur jeune camarade avait un pouvoir qui lui était bien utile. Si certains loups menaçants était proche de leur territoire, elle pouvait les repérer avec aise.
Elle grandit avec sa mère, sans avoir connu son géniteur. Elle s’en fichait, la petite Ignis n’avait guère besoin de plus que l’affection donnée par ses confrères et sa douce famille. Malgré sa différence évidente, tout le monde l’appréciait. Elle avait de nombreux amis, bien qu’un peu distants. Certains d’entre eux la trouvaient parfois lourde, voir même collante. Elle leur demandant sans cesse si ce qu’ils s’en allaient faire était risqué ou sécuritaire, et ce même lorsqu’elle les espionnait et entendait leurs conversations dans le secret le plus total.
Elle avait pris ces valeurs de sa propre mère, un modèle pour elle. La louve l’adorait, la trouvait parfaite. C’était son exemple, le comportement qu’elle se devait d’adopter. Peu importe, la prise de risque n’allait jamais prendre le dessus sur son incertitude, sa peur de perdre un être cher à ses yeux. Elle avait peu de confidents, et ne plus jamais les revoir lui semblait tout simplement fantaisiste, impossible.
Elle grandit normalement, sans aucun incident majeur, mis à part quelques famines. Sa famille était classique, bien qu’un peu grosse, et pouvait profiter d’avoir suffisamment de nourriture pour chacun d’eux. Tout cela jusqu’à un certain jour, qui chamboulera toute l’existence de la louve et de sa famille.
Alors qu’elle se baladait dans les champs, elle finit par partir si loin qu’elle ne retrouva plus jamais son chemin. Ignis était paniquée, la peur au ventre. Allait-elle revoir sa famille ?
Elle continua son chemin, avec l’espoir de rencontrer quelqu’un qui aurait la capacité de l’aider. La louve avait décidément mal aux pattes, marchant depuis des jours. La faim la tiraillait, étrangement. En temps normal, la demoiselle mangeait relativement beaucoup, c’est pour cette raison qu’elle était un peu rondouillette. Ses réserves de graisse s’affaiblissaient de plus en plus, ce qui l’apeurait. Au final, elle traversa un milieu tout à fait hostile pendant facilement une semaine, se nourrissant des petits détritus trouvés un peu partout sur le sol et de l’eau sale des flaques usées par le temps pour survivre.
Au bout de ce temps, elle aperçut enfin un signe de vie. C’était un vieux loup, ayant déjà pas mal de vécu. Une lueur de sagesse brillait dans ses yeux violets. Il possédait une générosité sans égal, lui qui avait sauvé Ignis de la fatigue, de la faim et surtout de la solitude. Il la prit rapidement sous son aile, la couvant comme le faisait sa mère. Le mâle avait une étrange habitude de disparaître pendant quelques temps, selon les saisons. Cela n’affectait pas la vie de la demoiselle, qui pensait qu’il partait négocier avec les clans pour rester chez lui.
Un jour, le vieux revint avec de mauvaises nouvelles. Il devait parler en tête-à-tête avec sa protégée, au péril de leur survie – du moins, c’est ce qu’il lui laissait croire. En vérité, il l’invita à passer une formation qui n’était pas banale. Si elle réussissait, la jeune adulte pourrait appartenir à une organisation des plus intrigantes, la fameuse Guilde des LibreLunes. Sans savoir ce qui l’attendait, elle accepta innocemment. Aux yeux du vieil homme, la louve était parfaite pour faire partie de son organisation. Elle avait un grand cœur et était prête à tout pour aider les autres, bien qu’elle se révélait être un peu collante, voir même froussarde.
Plus les lunes passaient, plus la demoiselle se prouvait être une recrue de choix. La louve avait passé avec grâce chacune des épreuves exigées par le conseil, peu importe leur forme et leur contenu. La plus difficile fut certainement celle du désert, qui la laissa sans boire ni manger pour plusieurs journées. Cela eut un effet négatif sur son corps déjà maigre, qui manquait de graisse pour se régénérer. Elle finit tout de même avant tout les autres, surtout parce que sa chevelure de flamme absorbait la majorité de la chaleur.
Aujourd’hui, la jeune femelle s’est intégrée parmi son clan, qui la considère comme une mère poule et l’admire pour sa douceur inégalée.
➤ RP d'exemple (pour connaître ton niveau) :
- Exemple - Pedalopolis PV Ru:
C’est lors d’une journée froide que la construction du château trônant tout en haut de Pedalopolis fut achevée. Le palace était orné de dorures multiples et de joailleries toutes plus lumineuses les unes que les autres, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. L’élite de la royauté des Sy y logeait en tout temps, hiver comme été, nuit comme jour. L’entrée était formellement proscrite à quiconque ne possédait pas de rendez-vous avec le souverain. Les militaires envahissaient les lieux, tel des fourmis autour d’un morceau de tarte.
La plèbe y était plus qu’appauvrie, seuls quelques privilégiés avaient le luxe de vivre aisément. Beaucoup d’émeutes se produisaient à chaque jour qui passait, contestant envers l’immense écart qui distinguait les nobles et la vermine de l’empire. De nombreux chérubins vagabondaient dans les ruelles les plus sombres, mais les illuminaient tel des lucioles de leur sourire. Les habitations n’étaient jamais à la pointe de la technologie. Les quartiers les moins favorisés avaient tous un air de ressemblance avec les installations les plus rudimentaires d’il y a cinq cent ans. Les plus fortunés parmi ceux qui n’étaient pas de sang royal pouvaient se permettre de posséder un logement à la hauteur de leur fortune.
Le moyen de transport qui régnait dans la cité n’était autre que le pédalo. Ce bateau aussi rustique qu’incontrôlable était si populaire pour le peu d’argent qu’il coûtait. Plus du trois quarts des familles en possédaient au moins un. La ville ayant été bâtie sur l’eau, le déplacement se faisait majoritairement par bateau. Malheureusement, la plupart des citoyens n’avaient guère la fortune requise pour s’en payer un en acier. Le seul navire se démarquant était le pédalo, dû à sa qualité pittoresque. La flotte reflétait la grandeur du soleil couchant et faisait scintiller le palais doré.
Ru était un jeune homme des plus choyés. Il vivait dans un luxe incomparable, quasi légendaire. Ses parents lui octroyaient plus que tout ce dont il rêvait, ce qui lui forgeait un caractère plutôt pitoyable. Étant l’héritier du royaume, il avait autant d’ennemis que d’admirateurs parmi le peuple. Toutefois, il n’avait jamais subi les terribles guerres telles celles pour lesquelles ils avaient tout parié pour conquérir la moitié du globe.
C’était un garçon vantard, possédant un égo aussi gros que son empire. Il se moquait de ceux qui possédaient moins que lui. Il adorait se pavaner dans ses accoutrements crème, tout aussi scintillants que son sourire. Il avait beaucoup de popularité auprès de la gente féminine. Nul ne pouvait compter le nombre de lettres qu’il recevait de la part de ses admiratrices chaque jour. Ce n’était pas quelqu’un de parfaitement sain. Il se contredisait seul très souvent, histoires d’aller à l’encontre des préjugés qui s’abattaient sur lui. Malgré tout, sa rencontre pouvait être des plus sympathiques. Il aimait beaucoup partager ses passions avec ses camarades. Ru n’était pas parfait, même s’il admettait le contraire. Il était poli envers l’intégralité du peuple, pauvre comme riche. Il était assez turbulent, le jeune homme admirait tous ces aventuriers et tentait tant bien que mal de les imiter. C’était un pervers distingué, qui n’y allait qu’avec l’accord de la femme. Étrangement, seule son amie d’enfance acceptait de répondre à ses avances.
Belle était une jeune femme à la chevelure dorée. Elle adorait Ru depuis sa plus tendre enfance. Elle le respectait encore plus que ses parents, envers qui elle n’éprouvait que de la haine. Elle a toujours été folle du jeune prince, qu’elle prenait plus comme un amant que comme un motif d’autorité. Elle trouvait les gens qui détestaient son cher ami complètement fous. Même si elle n’y habitait pas, la noble demoiselle s’infiltrait souvent dans le château. La famille Sy n’appréciait pas tellement ses allers et venues, mais elle l’acceptait parce que leur fils aimait cela.
Leur relation était assez ambiguë. Ils n’étaient pas en couple, mais leurs habitudes étaient assez malsaines. Ils flirtaient en permanence, ce qui pouvait déplaire au roi et à la reine du moment. Ils s’étaient rencontrés dans un rassemblement contenant un ambassadeur de toutes les nations du monde, sauf l’empire des Wa, qui eux étaient beaucoup trop patriarcaux pour cela. Les deux amis s’amusaient constamment ensemble. On ne pouvait, à partir de ce jour, plus jamais les voir seuls.
C’était un matin doux. Le soleil brillait de mille feux dans le ciel. L’air était frais et soufflait dans les gouttières des maisons les plus rudimentaires. Les oiseaux commencèrent à chanter dès les plus petites heures du matin. Les premiers habitants réveillés commençaient à patrouiller dans la ville. Les rues étaient encore silencieuses et seule la vue du château donnait confiance aux plus timides d’entre eux. On entendait quelques bateaux naviguer dans l’intégralité de la cité. La douce mélodie chantée par les volatiles se mélangeait harmonieusement avec le son brut des navires.
Un homme se réveilla. Il ouvrit ses deux yeux avant de tourner sa tête vers la fenêtre. Il fixa les rideaux blanc crème voltiger dans la brise matinale. Enfin, posa ses pieds sur un tapis orné de différents motifs colorés. Il le trouvait affreux, les couleurs ne s’agençaient pas à son goût ni au reste de sa chambre, qui pouvait se résumer à une seule et unique couleur : crème. Il trouvait que cette couleur était celle qui le représentait avec le plus de classe. Distingué, pur, royal. Le garçon voyait encore flou alors qu’il se dirigeait vers la porte. Ses pas étaient lourds et son transport lui parut interminable. Il posa sa main sur la poignée avant de la pousser et de pouvoir apercevoir les couloirs. Il reconnut d’un seul coup d’œil son amie Belle, accompagnée d’une de ses servantes.
Ils descendirent au rez-de-chaussée dans un silence quasi mortel. La démarche de la jeune Belle ne l’étonnait pas du tout. Encore aujourd’hui, elle l’accueillait à la sortie de sa chambre en gambadant tel une enfant. Ils prirent place autour d’une grande table pouvant accueillir une cinquantaine de personnes, mais seuls Belle et Ru s'y assirent. Plusieurs serveurs arrivèrent avec de nombreux plats préparés grâce aux meilleurs aliments de la contrée. L’un d’entre eux contenait deux œufs de caille miroir avec quelques tranches de pain et un assortiment de généreux fruits. C’est celui-ci que les deux gamins décidèrent d’avaler. Les deux richards furent déçus de la banalité du plat, pourtant si prometteur. C’était si mauvais qu’on aurait pu le donner aux canards, qui gémissaient dans la cour depuis maintenant quelques années. Ils finirent d’engloutir cette déception avant de se diriger vers la garde-robe.
Belle l’avait quitté sur le chemin pour aller faire une quelconque activité. Quant à Ru, c’était l’heure de son lavage quotidien. Son majordome Keith le guida vers l’énorme salle, celle dont toutes les femmes rêvaient. Le petit Ru soupira. Il ne voulait pas quitter son magnifique pyjama crème. Celui-ci était fait dans la meilleure soie qui puisse exister. Les coutures semblables à des fils d’or se distinguaient des couleurs monotones de l’habit. Les boutons étaient faits de bois de cerfs, cet animal si rare aux panaches convoités par la noblesse et admirés par tous.
L’accompagnateur mystérieux de l’héritier lui ouvrit la porte, puis sélectionna minutieusement un habit. C’était un costume qu’il avait l’habitude de porter. Il était de sa couleur fétiche, le jeune homme l’appréciait pour son originalité dans la plus grande des banalités. C’était un simple blouson par-dessus une chemise blanc cassé. Ce qu’il aimait beaucoup dans cet habit, c’était le fameux ornement qui avantageait son magnifique et soyeux cou.
Ils repartirent vers la salle de bain royale. Le dévoué serviteur déshabilla soigneusement Ru. Le damoiseau se fit emplir d’une paix énorme alors que l’eau chaude se déversait sur son corps nu. Le jeune homme se fit laver vigoureusement. Il prit un bon bain chaud avant de finalement mettre son vêtement favori. Le jeune homme se dirigea vers la sortie de la pièce, enfin prêt à passer une journée bien remplie.
Le prince demanda alors à avoir un thé et à ce qu’on lui apporte sur le balcon. Cette idée l’avait pris par surprise. Pour une fois, il avait envie de voir ses vaillants sujet commencer leur journée. Il profiterait de la brise tout en sirotant son thé au lait. Malgré son ignorance face à Belle, il attendrait sur le balcon que la jeune demoiselle termine son activité. Il se fichait complètement du fait qu’elle ne saurait pas sa position. En effet, il avait des serviteurs pour cela, bien qu’ils ne soient pas tous au courant de la situation actuelle du château.
La meilleure amie de l’héritier finit par pointer le bout de son nez. Elle prit une bonne respiration avant d’aller s’asseoir à ses côtés. Personne n’osait briser la gracieuse mélodie qui se faisait jouer par cet orchestre désorganisé qu’était Pedalopolis en général. Les deux amis regardèrent avec passion les enfants jouer et courir en face du marché central, sourire aux lèvres.
Un énorme bruit sourd se fit entendre. Les deux gamins sursautèrent, puis se levèrent de leurs sièges. Le son était incroyablement similaire à un coup de feu. Les cigognes perchées sur le port prirent leur envol. Tous les habitants cessèrent leurs activités d’un coup brusque. Nul ne savait ce qui les attendait. L’ambiance que prenait la ville colorée changea, laissant l’intégralité des résidents dans le doute. Un cri se fit alors entendre. Le visage surpris des pauvres êtres ayant assisté à la scène se tordit en un rictus déformé.
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