Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
-10%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable Gamer ASUS TUF Gaming F15 | 15,6″ FHD IPS 144 Hz – ...
599.99 € 669.99 €
Voir le deal

 :: HORS-JEU :: Archives Neutre Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Le cyclone aveugle et le tourbillon de mes tourments[FEAT Lassounet huhu]
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Ven 1 Sep 2017 - 15:13

http://astrala.forumactif.org
Ca fait trois jours que Dari Saya m'a révélé que j'avais eu une enfance et que l'on m'a enlevé mes souvenirs.
Ca fait trois jours que je ne dors plus, et que le taux de tourments tourbillonnant dans mon esprit a décuplé. La nuit, je me réveille en sueur, pantelante comme si je m'étais sortie de quelque mauvais rêve. Ce qui est le cas. Je ne cesse de faire des cauchemars où des milliers de pierres s'abattent sur moi, me brisant les os dans un concert de  craquements, m'écrasant les organes si fort qu'ils éclatent, implosent dans mon corps. Et je me réveille le plus souvent en larmes, avec le souvenir très marquant de ces horribles sensations. J'ai une envie de vomir très forte.
Je suis allée voir un guérisseur de mon Clan... mais sur la petite route menant à sa réserve dans le camp, je me suis ravisée. Pour ensuite y retourner car m'étant convaincue que je devais faire quelque chose. Peut-être qu'il pourrait me donner des herbes ne serait-ce que pour dormir tranquillement. Il me les a données.
...
Ce fut pire encore.
Le cauchemar continuait en boucle sans un seul répit, et surtout sans possibilité d'en sortir par la voie du réveil avant que l'effet des herbes s'estompe.
Je ne me suis jamais aussi sentie mal en point de toute ma vie. J'ai limite l'impression de mourir à feu doux mais intense. Et personne ne peut m'aider à sortir de ce chaos.
Je réprimai une montée de larmes tandis que j'arrivais à la Forêt Primitive, l'un des nouveau territoires découverts et conquis par l'Automne. J'espère bien y trouver solitude et quiétude parmi ces vieux arbres gigantesques qui la peuplent.
J'avançais, le regard vitreux, d'un pas amorphe. Mon expression est pleine de détresse, et ma tête est baissée. Je fixais le sol des yeux.
Et puis, ladite tête rencontra un obstacle duveteux mais solide.
Je reculai, clignai des yeux plusieurs fois le temps de comprendre que je m'étais cognée contre un loup.
Je relevai lentement la tête. Bien évidemment. C'est lui. Je ne m'étonne même plus en fait. A croire qu'il me suit où que j'aille celui-là.
Tandis que je voulais froncer les sourcils, ma tête eut plutôt un air douloureux. Shit. Saletés de muscles qui obéissent pas.
'Tain j'arrive même pas à m'énerver convenablement. Si c'est pas malheureux.
Je restai un moment immobile en face de lui. J'ai rien à lui dire.
Je rabaissai la tête et m'écartai du loup ailé.
Et puis, une idée germa dans mon esprit tourmenté. Je n'ai pas encore utilisé quelque chose contre mon problème, et peut-être que l'aveugle pourrait m'être d'une grande aide s'il le voulait bien.
Je me retournai et, après un moment d'hésitation, lui lançai d'une voix un peu cassée mais à laquelle je tentai en vain de donner de l'entrain:

- Attends! Euh...

Alors que je cherchais mes mots, ma face reprit un peu de couleur (elle était en effet assez pâle à cause de la fatigue), étant donné que mon esprit agité avait réussi à s'extirper un peu de la spirale de mon désespoir, en s'accrochant à cette idée.

- Hum... C'est embarrassant de te demander ça, mais... J'aurais besoin de ton aide.

Je revins sur mes pas et m'assis à côté de lui, parlant à voix basse car ma gorge me faisait un peu souffrir.

- J'ai... disons.... quelques soucis, et... je pense qu'en parler à quelqu'un m'aiderait peut-être à pouvoir dormir la nuit. Acceptes-tu de prêter oreille à mes tourments?...

Et j'ajoutai en parlant lentement, me sentant d'un coup encore plus éreintée comme si parler m'enlevait des forces, et sentis la détresse de nouveau poindre en moi et se frayer un chemin vers ma voix:

- .... S'il-te-plaît. Je t'en supplie. Lathraios.

J'avais insisté sur ces derniers mots autant que me le permettait ma voix.
Je n'aime pas demander de l'aide, et encore moins supplier. Mais je ne suis pas dans mon état normal, et ma situation actuelle m'oblige à me plier à me confier à celui qui est à l'origine de tout.
Et bien, oui! Si nous ne nous étions pas rencontrés, pas de déclarations d'amour, pas de mauvaises réactions d'un Dari Saya possessif à tendance meurtrière, je n'aurais pas eu à m'inquiéter et à tout faire pour empêcher un meurtre.
Et surtout, Dari Saya ne m'aurait pas révélé ça.
En soi, ce ne sont pas les mots qui me font souffrir, ni leur sens. J'aime la franchise et la vérité.
Non, ce ne sont pas ces mots le problème. C'est ce qu'ils cachent.
J'ai la nette impression que mes cauchemars couvent leur nid dans les souvenirs qui m'ont été arrachés. Quelle est l'atrocité de la vérité qu'ils cachent?
Si je suis malade comme là maintenant déjà rien qu'avec ça, mourais-je si jamais on me les rendait?
Je frissonnai. Aurai-je assez de force pour tout raconter à Lathraios? Je me sens tellement épuisée... Trois nuits "blanches" ne rendent pas en forme à vrai dire... Je ne sais pas quoi faire. Mais vraiment pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mer 6 Sep 2017 - 23:13


❧ Faïryna


L'aveugle appréciait ces nouvelles terres. Bien qu'en tant que solitaire, il ne puisse les conquérir. Il avait passé quelques temps à les explorer, à les cartographier pour les enregistrer mentalement.
Cela faisait deux semaines qu'il pérégrinait dans la zone, se laissant porter par l'ivresse de l'aventure et de la découverte. Il avait pu découvrir tant de nouveaux lieux, des plus inhospitaliers aux plus idylliques.

Cette forêt était un lieu de chasse aux vertus inégalées. Ce terrain était parfait pour la traque, et les proies insouciantes se laissaient cueillir simplement. Les troncs larges et moussus constituaient de bonnes prises pour grimper et le fait que les colosses multicentenaires soient assez espacés pour profiter de la lumière du soleil rendait toute course poursuite facilitée.

L'aveugle avait croisé quelques monticules de pierres qui semblaient assez organisés pour être qualifiés de construction créés par une forme de vie intelligente. Des loups ? Les gris ne le savait; mais la puissance mystique qui s'en dégageait l'avait stupéfiée.

Malgré son ardent désir de continuer calmement ses contemplations solitaires; le mâle ne chercha pas à fuir l'odeur qui approchait. Il connaissait son ressentiment à son égard et savait que dés lors qu'elle percevrait son odeur de solitaire, elle passerait son chemin. Cependant, la présence de la Tueuse se faisait de plus en plus présente dans les parages depuis quelques minutes. Sa surprise ne fut pas grande quand il sentit une tête heurter son épaule.

Faïryna semblait mal en point, fiévreuse. Son allure indiquait son manque de sommeil, et l'aveugle en déduit qu'elle ne dormait plus depuis plusieurs jours. Il se concentra un peu et s'aperçut qu'elle n'avait pas de fièvre ou de signe extérieur de maladie. Qu'aurait pu causer de telles insomnies à la louve ? Elle qui paraissait dure et sans scrupule quant à son rôle macabre...

La louve s'éloigna de quelques pas, mais le gris ne fut pas long à deviner que ce pas  incertain présageait un non-dit, quelque chose qui la tracassait à son propos.

L'aveugle resta statique quelques instants, conscient qu'elle pourrait d'un instant à l'autre pivoter et poser cette question qui semblait lui brûler les lèvres.

- Attends! Euh... Hasarda t'elle d'une voix rauque

Nul rictus de satisfaction ne vint orner les babines du loup gris, trop habitué à ce que ses déductions se révèlent justes, parfois jusqu'à le surprendre. Par moment, cela le frustrait car il perdait un grand intérêt dans les interactions avec autrui.

- Hum... C'est embarrassant de te demander ça, mais... J'aurais besoin de ton aide.

Elle fit volte-face et s'approcha de nouveau de l'Ange.

- J'ai... disons.... quelques soucis, et... je pense qu'en parler à quelqu'un m'aiderait peut-être à pouvoir dormir la nuit. Acceptes-tu de prêter oreille à mes tourments?... Elle laissa traîner quelques instants.S'il-te-plaît. Je t'en supplie. Lathraios.

*Le passé est parfois plus dur qu'on ne le crois.* Pensa t'il, presque en écho à la supplique de la Belle.

Il se racla la gorge, crispé. Il était réellement l'être le plus inapte à jouer l'apprenti psychologue de tout Four Seasons; mais il ne pouvait laisser choir cette damoiselle en détresse. Alors il se contenta de s'asseoir et de dire, tout simplement :

-Bien sur, si je puis vous aider, alors je le ferai.
Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Sam 9 Sep 2017 - 22:59

http://astrala.forumactif.org
Mes paroles planèrent un instant dans le silence ambiant.
Je retenais ma respiration, tendue, stressée, mais une lueur dans l'oeil, ce qui ne m'était pas arrivé depuis très longtemps- depuis trois jours en fait.
Suspense!... Va-t-il accepter ou refuser?...
Je me crispai un peu plus lorsqu'il se racla la gorge, visiblement gêné par ma demande, encore un peu plus lorsqu'il s'assit, et puis...

- Bien sûr, si je puis vous aider, alors je le ferai.

Fiouuuuuuu!
je m'autorisai à respirer, pris une grande inspiration et me détendis un peu.
Et là, la fatigue m'attaqua de plein fouet, profitant sournoisement du fait que je baissais ma garde.
Je faillis m'écrouler ridiculement sur Lathraios, mais je réussis à me rattraper avant de commettre cette gaffe, et m'allongeai, la vue troublée de temps à autre par un voile noir, et la tête bourdonnante comme si elle était remplie de frelons.
Serais-je en train de mourir?
L'angoisse me prit à la gorge et commença à étreindre d'un étau de fer mon coeur qui s'accéléra follement.
Les larmes me vinrent aux yeux.
Non! Non! Je ne veux pas! Je ne veux pas mourir! Pas maintenant! Je veux vivre! Pitié!
Mon visage se plissa de désespoir.
Puis, voyant que la crise de fatigue passait, et avec son départ temporaire, celui de mon voile optique et de la colonie de frelons crânienne, je me détendis, plus rassurée, mais pas trop quand même. Mon coeur se calma un peu et cessa de cogner contre mon crâne.
Je poussai un soupir de soulagement teinté de stress.
Ce n'est pas mon genre de paniquer ainsi. Aller, reprends-toi, c'est pas le moment de faire ta chochotte sale faiblarde!

- Merci beaucoup, tu me rends sûrement un fier service là.  , soufflai-je.

Je rassemblai mes forces, laissant un petit silence un poil solennel prendre place, comme s'il précédait l'annonce d'un testament -brr-, puis, me sentant prête, me lançai.

- Alors, tout d'abord, il faut savoir que jusque là j'ai toujours cru ne pas avoir eu d'enfance. J'avais en mémoire d'avoir gardé un corps adulte depuis... hum... le jour de ma "malédiction" comme je l'appelle à cause de mon ancienne certitude sur mon passé. Il se trouve que, comme je l'ai découvert récemment, tout cela est complétement faux, et que j'ai bien eu une enfance et que mon corps a grandi comme celui de n'importe quel loup. Oui je sais, c'est assez compliqué mon cas, mais tu arrives à suivre, ça va?

Je fis une pause, haletante, posant ma tête sur mes pattes, car devenant trop lourde pour que mes muscles affaiblis la portent. Je devais avoir l'air vraiment pitoyable.

- On m'a en réalité arraché mes souvenirs.  , repris-je. Pourquoi? Je ne le sais pas.
"Enfin, si ce n'était "que" cela, tu te doutes bien que je ne serais pas dans mon détestable état actuel. Non. Depuis trois jours- depuis cette révélation-, je fais des cauchemars. Ou plutôt un cauchemar. Et il ne finit jamais, sauf au réveil, le matin, mais toute la nuit je dois le subir incessamment. T'étonnes pas après si je suis crevée comme ça dans ces conditions là. C'est juste... horrible.

Je lui racontai alors mon rêve. Je crois bien que c'était le plus dur de mon discours à prononcer. J'avais les images et les sensations qui dansaient la salsa devant mes yeux, et une tenace envie de vomir me prenait à la gorge et aux intestins. Mon souffle se fit de plus en plus rauque, et ma voix faiblissait.
Lorsque j'eus fini, ma face était d'une pâleur effrayante sous mon pelage, et mes yeux se fermèrent sans plus de réticence face à la puissance de mon épuisement. J'inspirai et expirai difficilement au début, puis respirer devint plus aisé au fil des secondes. Je me sentais sombrer dans le sommeil...

- Lathraios... empêche-moi... de dormir... je ne veux pas... faire encore... ce rêve...  , réussis-je à murmurer, mais si bas que je doute qu'il m'ait entendu, suppliant.

Une petite étincelle de conscience me forçait à appeler à l'aide en me rappelant ce qui m'attendait au détour de la ruelle des rêves.
Je réussis à entrouvrir les yeux et, avec un ultime et dernier effort, dis, les larmes brouillant ma vue qui l'était déjà.
Raaah putain, pourquoi faut que ce soit à lui que je demande de l'aide? Faut en plus que je m'assois sur ma fierté et brave l'interdit que je m'étais imposé de ne pas m'approcher de lui? Le mettre en danger alors que je veux le protéger? Bon sang, c'est pas Dari Saya le danger ambulant, c'est moi!

- Lathraios.

Un seul mot. Un seul prénom. Summum de la détresse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Ven 6 Oct 2017 - 21:18


❧ Faïryna


L'aveugle laissa calmement la louve entamer son récit, cependant, celle-ci resta mutique quelques instants.
Ce cauchemar devait être réellement lourd à porter. Il n'ajouta rien, se plaisant dans ce silence léger et reposant, le silence n'agressait pas ses tympans. Il soupira d'aise, malgré la présence de la tueuse à ses côtés, qui, d'habitude, le rendait nerveux et fébrile. Il commençait doucement à oublier Faïryna, à enterrer ses utopies.
Sa comparse semblait mal en point, et après quelques secondes, il jeta un regard appuyé à la Tueuse

- Merci beaucoup, tu me rends sûrement un fier service là. Murmura t'elle dans un souffle.

- Alors, tout d'abord, il faut savoir que jusque là j'ai toujours cru ne pas avoir eu d'enfance. J'avais en mémoire d'avoir gardé un corps adulte depuis... hum... le jour de ma "malédiction" comme je l'appelle à cause de mon ancienne certitude sur mon passé. Il se trouve que, comme je l'ai découvert récemment, tout cela est complètement faux, et que j'ai bien eu une enfance et que mon corps a grandit comme celui de n'importe quel loup. Oui je sais, c'est assez compliqué mon cas, mais tu arrives à suivre, ça va?

L'aveugle s'étrangla à moitié avec sa salive, les yeux ronds sous son masque.
Bon sang ! Sacrés secrets de famille pour cette pauvre Faïryna... Tout cela devait être dur à avaler en une seule fois, cependant, le gris, respectueux, avait écouté avec attention et lui fit signe de continuer, un rictus compréhensif sur le visage.

La louve s'était allongée et avait posé sa tête sur ses pattes.

"- On m'a en réalité arraché mes souvenirs. , repris-je. Pourquoi? Je ne le sais pas.
"Enfin, si ce n'était "que" cela, tu te doutes bien que je ne serais pas dans mon détestable état actuel. Non. Depuis trois jours- depuis cette révélation-, je fais des cauchemards. Ou plutôt un cauchemard. Et il ne finit jamais, sauf au réveil, le matin, mais toute la nuit je dois le subir incessamment. T'étonnes pas après si je suis crevée comme ça dans ces conditions là. C'est juste... horrible."



Le gris acquiesça calmement ; il connaissait cette sensation d’être poursuivi par un même rêve pendant longtemps et il savait la saveur sanguinolente qui envahissait sa gorge lorsque cela se produisait.
La tueuse lui conta ses nuits, la voix par moments brisée d’émotion, l’Aveugle, lui écoutait d’une oreille attentive ses mots, redoutant le moment où il devrait reprendre la parole.

Sa voix se faisait de plus en plus ténue, faible. L’Aveugle pouvait sentir sur elle l’épuisement peser.

-Lathraios... empêche-moi... de dormir... je ne veux pas... faire encore... ce rêve….

Sa voix se brisa de nouveau et elle exhala difficilement :

“-Lathraios.”

L'aveugle se dressa calmement et s'approcha de la tueuse, d'une voix tiède et presque paternelle, il murmura :

- Ne t'inquiètes pas, tu peux dormir tranquille, je suis là; je veille sur ton sommeil.

Il s'assit tranquillement près de la tueuse, son regard calme porté sur le corps de faïryna.

Veiller sur quelqu’un lui semblait étrange, il n’avait pas bien l’habitude de faire cela. Surtout sur quelqu’un qui l’avait repoussé avec une certaine véhémence quelques semaines auparavant. Il repensa avec amertume à son geste stupide et opina avec une certaine colère dirigée vers lui-même. Bien, tant qu’elle restait en sécurité, il n’avait cure de ceux qu’elle pouvait apprécier ou haïr, elle ne serait ni la seule, ni la première à le maudire. Le soleil déclinait doucement à l’horizon et la fatigue pesait sur lui comme une enclume; après tout, pourquoi ne pas dormir un peu; elle n’y verrait probablement pas d’objection, il s’en irait à l’aube, avant  l’heure où blanchit la campagne. Il la laisserait en paix. L’aveugle s’allongea sur le sol, les flancs non loins de ceux de la tueuse, respectant quasi-pieusement son espace personnel et ferma le yeux en essayant de ne pas réfléchir pour tomber dans les bras de morphée.
Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Mar 24 Oct 2017 - 21:26

http://astrala.forumactif.org
Le chaos partout. Des rochers s'écrasant tout autour bouchant ma vue. Je me sens écrabouillée, écrasée, compressée, poussée, essorée, siphonnée, emportée dans un fléau de malheur et de douleur. Mes organes éclatent sous la pression des masses rocheuses qui me plaquent au sol, mes os craquent et se brisent, mon sang s'échappe par les nombreuses cassures de mon corps maltraité. Je souffre énormément. Mais je n'arrive pas à m'échapper de cette vision sensationnellement horrifiante. Tout mon être s'incline et surtout s'aplatit sous cette puissance rêveuse imposante.

Dari Saya respira avec délice l'air nocturne. Que c'est bon l'odeur de la nuit. Il regretta encore une fois que Faïryna ne soit pas à côté de lui, profitant du calme et de la sérénité apportés par le sommeil du Soleil, laissant sa place à sa conjointe qui prend le relais lumineux de la vie. La Lune est ronde, blanche et lumineuse cette soirée-ci. Elle brille tellement qu'elle éclaire comme en plein jour, telle une énorme luciole. A chaque fois que le démon regarde l'astre, il ne peut s'empêcher d'y voir le sourire de celle qui le hante. Quel comble pour un être aussi puissant et royal d'être dépendant d'une louve banale et normale. Enfin pas si banale que ça quand même. Comment quelque chose ou quelqu'un peut le rendre aussi faible et vulnérable? En tout cas, c'est la sensation qu'il ressentait, et le feu de la colère se mélangeait avec la flamme de son attrait.
Il soupira. C'est encore pire c'est derniers temps d'avoir ce sentiment. Encore avant il se contentait juste de l'observer, certain qu'un jour ils seraient de nouveau l'un à l'autre. Mais déjà ça commença par les quelques regards charmés de certains canidés du Clan de l'intéressée. Après un moment de panique, il n'avait pas hésité à passer un avertissement d'une manière quelque peu menaçante ou intimidante à Faïryna.
Bon, là ça passe encore. Mais ensuite, tenez-vous bien! Y'a un autre zigoto aux stupides ailes d'ange qui ose s'approcher d'elle, de lui porter de l'intérêt. MAIS ATTENTION. C'EST PAS FINI. Comble de tout, cerise sur le gâteau, bouquet final, point final de la phrase, pour couronner le tout, la bouche en coeur, il... IL LUI FAIT UNE DECLARATION D'AMOUR.
Un grondement sortit de la gorge du renard-loup au souvenir de ce moment. Ca ne lui avait pas suffi la blessure à la gorge à croire. Il aurait dû lui arracher les ailes et lui faire bouffer.
"Il n'a rien pigé ce sale gosse. Faïryna est à MOI, à MOI SEUL et à personne d'autre!!!"  , pensa férocement avec une jalousie maladive le roux. D'où il lui pique ce qui lui appartient l'autre blanc-bec là?
Dari Saya marmonna entre ses dents et reprit sa marche. Il sent l'odeur fleurie et automnale de Faïryna par très loin.
Soudain, il s'arrêta net. Il n'y a pas que son odeur. Son poil se hérissa sous le coup de la fureur, et ses yeux lancèrent des étincelles.
Il reprit sa marche, bouillonnant au fur et à mesure qu'il approchait de là où étaient les deux autres loups.
Et il y arriva.
OH MAIS C'EST PAS VRAI.
Il haletait tant la haine le submergeait de tous côtés.
JE VAIS LE BUTER JE VAIS LE BUTER JE VAIS LE BUTER PUTAIN JE VAIS LE DECHIQUETER L'ECORCHER VIF LUI ARRACHER LES YEUX L'EVENTRER LE MITRAILLER L'EVENTRER LUI OUVRIR LE CRÂNE POUR LUI FAIRE BOUFFER SON PETIT POIS QU'IL OSE APPELER CERVEAU.
Des ondes mauvaises émanaient du renard plein d'envies meurtrières, des ondes vicieuses, sournoises, fourbes, menaçantes, effrayantes et dangereuses. On pourrait presque voir des serpents onduler parmi les ombres qui les composent.
Et puis, il se rappela pourquoi il cherchait Faïryna. Il se calma. Il doit réparer l'énorme bourde qu'il a faite. Okay, il la veut à tout prix et veut envoyer se faire voir l'autre cleb. Mais pas au prix de la santé et de la joie de Faï. Il se détendit un peu, et soupira, dissipant par ce changement de posture les ondes négatives qui l'entouraient.
Il s'assit devant sa bien-aimée, la regardant avec tendresse. Elle tressautait pitoyablement dans son sommeil. Il posa sa patte sur son front où perlaient des gouttes de sueur. Elle gémissait silencieusement. Il ferma les yeux et se concentra. Il ne pouvait pas réduire en miette les souvenirs malheureusement, mais il peut absorber le cauchemar et le rendre inoffensif. Une masse ombreuse sortit de la tête de Faïryna et disparut en volutes de fumée sombre. La louve se détendit et sa respiration se stabilisa.
Dari Saya enleva sa patte et soupira une dernière fois en regardant tristement la dormeuse. Puis, il lança un regard hargneux à Lathraios. Il le laisse pour cette fois, mais la prochaine fois qu'il se met aussi proche.... couic le petit lapinou blanc. En réalité il est juste obligé de la confier à son pire ennemi. C'est qu'il a des affaires urgentes à régler, et qu'il ne peut pas la laisser seule, sans défense, dans l'état dans lequel elle se trouve. C'est pour cela que la présence du solitaire tombe à pic, car il sait qu'il ne tentera rien qui la blesserait. De toute façon, s'il le faisait, il en subirait les conséquences en se faisant trancher la gorge net après de multiples tortures. Ca l'énerve de devoir les laisser là tous les deux côte à côte. Ca l'énerve. CA L'ENERVE BORDEL. Mais l'affaire qu'il doit régler est des plus importantes. Pas le choix. Il soupira.
Et il partit en une brume voluptueuse.


Tout est blanc. Blanc comme de la neige. On se croirait en hiver presque. Mais il ne fait pas froid. Il ne fait pas chaud non plus. Une douce tiédeur est présente partout, dans les moindres recoins de ce lieu et les moindres atomes le constituant. Mais est-ce un lieu? Et si c'est le cas, quel est-il? Je me sens tellement bien ici... Serais-je en train de dormir et de rêver? Pas de cauchemars qui me poursuivent? Aucun monstres? Aucun rochers de plusieurs tonnes? Pas de sang, pas de douleur?
Juste du calme. Et de la douceur. C'est agréable...
J'enfonçais ma tête dans la masse chaude où elle était posée. J'entrouvris un peu les yeux. Hmm où suis-je? J'inspirai un coup et refermai un peu les yeux. Je me sens bien... j'ai... dormi? Ce que ça fait du bien... Je n'ai pas eu de cauchemar? Je sais plus, je pense pas vu que j'ai dormi comme un bébé. Nouvelle inspiration, plus profonde. J'enfonçai un peu plus ma tête, car faut dire que ce coussin est putain de douillet et tout doux en plus. Attend. Un coussin?
J'ouvris les yeux complétement pour regarder la nature de ce que je pensais être un coussin.
Je découvris qu'il a un nom: poitrail de Lathraios. Je n'eus même pas envie de sursauter, même si je le fis légèrement. Est-ce que j'étais surprise? Euh... pas trop à vrai dire.
Je pouvais entendre son coeur battre dans sa poitrine. C'est... apaisant...
Je refermai les yeux, laissant ma tête retomber légèrement et doucement sur le long pelage du loup, soupirant. Je me rendis compte que l'on était presque dans les bras de chacun l'un de l'autre. Mon coeur sursauta et ma flamme s'agita doucement de bonheur d'une telle proximité avec lui. Je suis dans une sorte d'état d'apesanteur très agréable. Je me sentais sereine et reposée, quoi que encore endormie, et la tête dans les vapes bien que mon esprit reste un peu lucide. Je me sens bien... Et puis il sent bon. Ca sent le propre.
Une idée me traversa la tête. Attend. Non. On l'a pas fait quand même? Je ne pense pas.
L'angoisse causée par ce doute me prit un peu à la gorge, gâchant un peu ce goût de sommeil resté dans ma bouche, vous savez, quand on dort super bien et qu'on se réveille tout doucement... Puis je me raisonnai. Il n'est pas comme ça, je ne suis pas comme ça non plus, et tant mieux.
Aller Faïryna, continue de te reposer, pense à rien, juste à cette sensation de bien-être procurée par une bonne nuit de sommeil pas perturbé depuis trois jours près de ce loup qui a le pouvoir de t'apaiser...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Lun 27 Nov 2017 - 14:50


❧ FAIRYNA


Le gris entrouvrit un œil vide. L’aube avait gagné le paysage bien plus vite qu’il ne le pensait, il pouvait sentir son pelage encore humide de la rosée du matin qui s’était levée quelques heures auparavant. Les oiseaux, les plumes gonflées, chauffaient leurs voix fluettes en pépiant doucement. La terre semblait s’ébrouer sous ses pattes. Il soupira d’aise, ce début d’automne avait apporté aux terres de Four Seasons une bise fraiche qui avait loin des contrées des loups emporté la chaleur et l’humidité. Son épais manteau de fourrure le protégeait de cette fraicheur nouvelle. Son souffle tiède se perdait dans le vent matinal.
Ses flancs se soulevaient en rythme ; tout était calme. Tout lui semblait normal. Si ce n’est cette pression contre son poitrail. Bon sang ! Il se souvint de l’endroit où il s'était endormi la veille. Il se concentra sur son environnement. Il entendait son cœur battre, mais pas seulement.
Un autre pouls doux était audible ; une respiration calme.

Son sang reflua violemment vers son crâne tandis qu’il réfléchissait à tout vitesse à une solution pour se dégager de l’étreinte de la tueuse sans qu’elle ne s’aperçoive de sa présence. Plus facile à dire qu’à faire, la louve avait la tête enfouie dans son poitrail. Il pourrait essayer de dégager ses ailes de sous le corps de la Tueuse mais celle-ci s'éveillerait certainement.

*Foutu pour foutu…* soupira-t-il.

En attendant Faïryna semblait s’être éveillée. Bien, il n’aurait pas à se cacher.

Il se dégagea délicatement de l’étreinte de sa compagne d’infortune en entreprenant de ne pas la tirer de sa torpeur. Ce faisant il se rendit compte qu’il avait pas vraiment bougé cette nuit mais que la tueuse s’était presque enroulée autour de lui.

Une partie de lui soufflait narquoisement qu’il ne s’en était pas plaint, mais il réprima sa mauvaise conscience.

Sans mot dire, il s’étira calmement et soupira. Il n’avait pas particulièrement envie de s‘expliquer ; mais il jugea que la situation l’imposait. Il s’éclaircit la voix doucement la voix et se risqua à dire :

-Tu… As bien dormi ? Je ne sais pas si j’ai pu aider. Dans tous les cas, désolé de cette intrusion.

Cette tirade était sans aucun doute la pire de son existence. La pire justification de l’univers de Four Seasons pour la pire situation de l’univers de Four Seasons.


Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Lun 25 Déc 2017 - 18:55

http://astrala.forumactif.org
Malheureusement, alors que je comptais replonger doucement dans la sphère délicieuse du sommeil, mon coussin vivant commença à bouger, et il s'écarta délicatement. Roooh zut alors, j'étais repartie pour me rendormir. C'est peut-être parce qu'il sentait que j'étais sur le point de retomber dans les bras de Morphée ou plutôt dans ceux de Lathraios qu'il s'est dégagé avant. Boh c'est pas drôle. J'eus un instant une tête blasée dans mon for intérieur, presque outrée que l'on m'ait empêchée de continuer mon repos bienfaisant.
Des picotis se propagèrent dans tout mon corps tandis que j'étais vraiment en train de me réveiller. Enfin faut le dire, pas vraiment le choix. Le sol, bien qu'il soit recouvert d'une douce herbe, n'est pas aussi confortable que mon repose-tête. Je soupirai néanmoins de contentement parce que je me sens beaucoup mieux.
Je peinais un peu à rouvrir les yeux malgré tout. On pouvait voir mes paupières galérer à se soulever, provoquant quelques tressautis dans la région du visage. Je m'étirais progressivement, réveillant mes muscles engourdis et aussi ensommeillés que je l'étais un peu plus tôt, émettant un long couinement silencieux au fur et à mesure que je bandais mes muscles. Quand j'eus fini ceci, je soupirai un coup, et entrouvris enfin, définitivement mes yeux émeraudes. Je clignai quelques fois mes yeux pour affiner ma vision qui était légèrement floue, et lorsqu'elle se fut bien ajustée, je passai ma patte précautionneusement sur ma face pour faire partir les derniers grains de sommeil restant de la nuit passée.
Enfin, je me levai, prenant mon temps.
Je sursautai légèrement lorsque le loup argenté toussota pour se dégager les cordes vocales. Il semblait gêné. Notre proximité l'avait-elle dérangé?
Ah mais
AH MAIS
Ah mais c'est vraiment qu'on était vraiment proches tout de même. A mon tour, la gêne se fit sentir et mes pommettes rougirent timidement.

- "Tu… As bien dormi ? Je ne sais pas si j’ai pu aider. Dans tous les cas, désolé de cette intrusion."  , dit-il, plus confus que jamais.

Ses paroles se perdirent un instant dans ma tête encore un peu lourde, mais un mot me sortit rapidement de mon quart de torpeur.
Je le fixai un instant, indécise sur le sens que prenait sa phrase dorénavant.
Euh... Qu.....quoi?
Je toussotai moi aussi un peu pour ne pas avoir une voix grave qui aurait été sûrement sexy si j'avais été un homme mais qui ferait plus monstre dans mon cas présent.

- "Hum euh... Intrusion?"   , dis-je, la voix faible d'endormissement, et un peu écrasée par ce doute ridicule. J'avais les yeux un peu écarquillés, et les poils de ma nuque un peu dressés, tandis qu'un de mes sourcils s'abaissait dans une expression interrogatrice. Tout le sens de sa phrase et de ce qu'il voulait dire à travers d'elle repose sur ce mot, fondamental dans cette situation.
Je baissai les oreilles, indécise dans mon expression et mes gestes. Hum... qu'est-ce que je fais maintenant? Je sens que j'ai instauré un malaise. Mais je préfère instaurer un malaise et être sûre de ce qu'il s'est passé cette nuit que de rester dans le doute et d'avoir une mauvaise surprise plus tard.
Je rougis un peu et écartai une de mes fichues mèches rebelles qui s'était mise dans un de mes yeux. Et voilà, me voici à mon tour gênée et toute confuse. A croire que c'est contagieux. Je me crispai, incertaine de quelle attitude prendre sur le moment. Dois-je engloutir ces malheureux mots par un autre sujet et faire comme si de rien n'était, ou attendre une réponse qui me mettrait au clair quant à des faits qui me concernent directement?
Je m'ébrouai un peu, commençant à avoir chaud, très chaud d'un coup. Arff c'est intenable cette situation. Ma flamme se moqua de moi d'un air narquois.
Je me recroquevillai, la tête un peu enfoncée dans les épaules, fixant le sol avec détermination, osant quelque fois un rapide et discret regard vers Lathraios.
Je nme sens rouge comme une tomate arrosée de sauce pimentée. Y'a pas à dire, je pense que finalement c'est une chance inespérée que le loup soit aveugle. Je n'aurais tellement pas assumé et je me serais enfouie sous terre sous son regard scrutateur qui semble analyser tout ce qu'il voit.
Je commençais vraiment à sentir un mal-être en moi, encore plus que ces derniers jours.
Je relevai mon regard et fixai le lupin ailé, cette fois sans le fuir des yeux. Mon visage se décomposa en une expression désolée. Bon sang, j'aurais dû me la fermer et lui faire confiance, comme d'habitude. Comment douter de lui franchement? Je ne connais à ce jour pas de loup plus fiable. Quelle crétine, mais quelle crétine. Déjà que ça allait pas fort entre nous deux, mais alors là!... Je ne sais pas comment il fait pour ne pas me détester s'il ne le fait pas déjà.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Jeu 4 Jan 2018 - 19:53


❧ FAIRYNA


En quelques instants il sentit fondre la carapace qu’il s’était évertué à se constituer pendant toutes ces années. Cette erreur de formulation venait probablement de lui couter le peu d’estime de lui qui lui restait. Il constata le malaise qui s’était instauré entre eux et une sueur froide coula dans son cou. Comment allait-il pouvoir rattraper son erreur désormais ? Une furieuse envie de rire nerveusement le prit aux tripes mais il se contint par souci de ne pas alourdir le malaise qui venait d’appesantir l’ambiance.

« Je… Hum. Je ne pensais pas que ma dernière phrase aurait pu être interprétée ainsi. Dans tous les cas, saches que c’était seulement une erreur de formulation. « Invasion » aurait peut-être été plus exact. »

Il se racla la gorge, et secoua discrètement ses plumes pour en ôter les dernières gouttes de rosée. Un soupir ébranla sa carcasse que le sommeil avait pernicieusement engourdie.  

« C’était… Maladroit. »

Il laissa échapper un rire gêné, pour lui, un mécanisme de survie en cas d’ambiance pesante. A l'instar de lui, Fairyna semblait profondément confuse, il pouvait entendre son cœur battre rapidement et son souffle semblait sensiblement plus rapide. Et la manière dont elle se dandinait anxieusement ne trompait pas… A son grand déplaisir.
Un vent frais traversa son pelage immaculé, soulevant quelques mèches folles de son pelage. Une brise qui portait une flopée d’odeurs nouvelles. L’exploration de ces nouvelles terres l’attendait, elle lui soufflait de venir à elle de son murmure discret. Son absence ne serait guère une bien grande perte aux yeux de la tueuse…
L’aveugle se redressa un peu, quittant sa posture voutée et prostrée pour une allure plus assurée. Il ne savait pas s’il devait avoir des scrupules à prendre congé ainsi. Après tout, il venait de provoquer le pire quiproquo de sa courte existence. Tout individu normalement constitué aurait déjà fui. Loin.
Alors qu’il s’apprêtait à prendre congé de la louve, un craquement indistinct attira son attention. Il pivota de toute sa hauteur à une vitesse fulgurante ; avec une inquiétude convaincue.

Ils n’étaient pas seuls.

Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Ven 5 Jan 2018 - 22:29

http://astrala.forumactif.org
Et enfin il me répondit, semblant lui aussi très mal à l'aise dans cette situation, ... stressé? On ne peut pas dire qu'on en mène large tous les deux.

-  Je… Hum. Je ne pensais pas que ma dernière phrase aurait pu être interprétée ainsi. Dans tous les cas, sache que c’était seulement une erreur de formulation. « Invasion » aurait peut-être été plus exact.

Il se dégagea les cordes vocales, plus embêté par ma remarque que jamais, et secoua doucement ses plumes encore mouillées par la fine rosée du matin, ses belles plumes blanches, éclatantes à la lumière du matin. Mon regard se posa et se fixa sur ses ailes étincelantes, impressionnantes par leur taille et accueillantes comme deux bras ouverts à soi. Mes yeux s'accrochèrent aux détails du plumage blanc et argenté, comme s'ils tentaient d'imprimer chacun de leurs recoins dans ma tête dont la brume du sommeil s'en était enfin allée au loin. Je secouai légèrement la tête à mon tour, faisant tomber les quelques gouttes qui restaient insolemment suspendues à mes mèches rebelles. Elles tombèrent sournoisement sur mon museau, m'éclaboussant de peu les yeux. Grr. Saletés.
Lathraios finit ses justifications en un soupir désolé:

- C’était… Maladroit.

"Ca tu l'as dit bouffi!" , aurait répondu une mauvaise langue étrangère à la situation. Mais je ne suis ni une mauvaise langue, ni étrangère à la situation.
Je regardai le visage de Lathraios intensément pendant qu'il riait nerveusement- apparemment un tic de langage lorsqu'il est dans une mauvaise posture, devinai-je.
N'empêche, c'était étrange de voir une autre expression sur son visage, devinée en-dessous de son bandeau noir, que celle stoïque et froidement neutre de d'habitude. Toutes les fois où je l'ai croisé quasiment, il avait la même face limite rigide. Sauf... lors de sa déclaration hum. Et là je lui découvre une autre expression possible sur les traits de son visage.
Je ne peux pas dire que ça me déplaît. Et le contraire pourrait être probablement... EUH. CA N'EST PAS LE SUJET. Mon coeur battait allégrement et légèrement.
Je rougis un tout petit peu, mais pas trop non plus, et mes globes oculaires fuirent un instant la vision du mâle blanc. Je relevai le regard, un sourire gêné scotché sur les babines.
Puis, je me détendis. Je tentai un sourire sincère, et repensant à ses paroles, une moue amusée fit briller une lueur malicieuse et espiègle dans mes prunelles.
Avec le vent naquit une vanne que je m'apprêtai à lancer avec entrain... tandis que se levait Lathraios. Oh non, il va partir! OH EUH ENFIN JE.. JE ... JE VOULAIS DIRE EUH... IL NE VA PAS POUVOIR ENTENDRE MA MERVEILLEUSE BLAGUE!!!!!!!! Je tentai un début de mouvement pour le  "retenir" et ouvris la bouche.... quand un craquement de l'enfer retentit comme si ce fut de ma gorge qu'il eut sorti.
Un sourire démoniaque sur un museau roux apparut entre les fourrés, le reste du visage caché par l'ombre provoquée par les arbres, mis à part les prunelles d'un rouge flamboyant qui brillaient d'un éclat machiavélique. Pas besoin de voir toute la face pour deviner qui c'est.

- Salut la compagnie, je dérange peut-être?    , sortit la vile créature.

Il sortit de son couvert, le torse relevé dans toute sa puissance splendide de démon acharné. Ses yeux allaient de Lathraios à moi avec vivacité, s'attardant parfois plus sur l'un puis sur l'autre, pour des raisons différentes. Il avançait à pas lent, prenant son temps  afin d'instaurer dans l'air son aura malfaisante et oppressante. Mes poils se redressèrent tout le long de la nuque, et une lueur farouche commença à poindre dans mes mirettes. Je me postai dans une position de défense car j'étais dès l'abord sur la défensive. Dari Saya, qui remarque tout, quoi que mon attitude n'était pas forcément dissimulée, leva les épaules ainsi que les yeux, l'air de se dire que je suis irrécupérable.

- Franchement, darling, pourquoi te mettre tout de suite dans cette posture comme si j'allais te sauter dessus et te dévorer ardemment?... bien que ce n'est pas l'envie qui me manque...   , ajouta-t-il avec une étincelle incompréhensible dans le regard et un sourire carnassier. Je tenais juste à m'assurer que tout allait nickel de votre côté. Rien de mal, je vous assure.   , fit-il avec une mine ingénue.
Mais oui c'est ça on te croit sale...
-Alors mon pote ailé, t'es buté dis-moi hé?  , lança-t-il à l'adresse du loup gris, changeant de proie.

Il se téléporta en face d'i-celui et lui souffla une fumée rouge à la figure, dans une position provocante et avec une stature insolente.
Je gonflai mon pelage, commençant à grogner, et prête à gronder si cela part trop loin.
Dari Saya suspendit son geste et détourna son regard pour le poser sur moi.

- Oh ben quoi ma belle, on ne fait que s'amuser, pas la peine de te mettre dans tous tes états.  , me dit-il avec amusement. T'inquiètes, je ne toucherai pas trop à ce bambin aujourd'hui, car en réalité il m'a rendu un fier service. Par contre...
Il gonfla son pelage lui aussi et une ambiance sombre et malaisante tournoya autour de lui, sous forme d'ombres serpentesques.
- ... s'il s'était passé quelque chose entre vous deux cette nuit, crois-moi que ça n'aurait pas été de mêmeet que je m'aurais fait une joie d'éparpiller les entrailles de cet inconscient d'idiot de gamin sur toutes les terres de Four Seasons.
Son sourire se fit méchant, presque sadique à cette idée qui n'était pas sans lui déplaire à première vue. Son regard se fit haineux tandis qu'il le posait de nouveau sur le pauvre ange argenté. C'était un combat entre deux forces presque opposées; d'un côté l'ange, avec toute sa luminosité et sa douceur, de l'autre, le démon avec  ses obscures ténèbres et sa brutalité.
Je me plaçai entre les deux, en face de Dari Saya.

- Tu as dit que tu le laisserais tranquille!  , lui lançai-je avec un peu de colère qui faisait trembler ma voix.
Le renard prit une figure qui semblait réellement touchée et presque compatissante à mes dires Mais sa voix n'était que moquerie et sarcasme.

- Vraiment mon chouu? Je crois... que tu as... oubliééééé...... une partie de notre contrat!   , finit-il avec une fausse joie sa réponse.

Il s'avança et prit mon museau entre deux coussinets, m'obligeant à le regarder droit dans les yeux.

- Pas vrai, Faïry-chou?   , continua-t-il de son horrible voix mielleuse.
-Lâche-moi  , fis-je en me dégageant d'un mouvement sec. C'était un hasard.
- Ah, et que tu dormes dans ses bras aussi était un hasard?  , attaqua-t-il avec une pointe de jalousie.    
Enfin on touchait au vrai sujet dont il veut causer.
- Je n'étais pas dans mon état normal!  , rétorquai-je, ferme. Et à cause de qui, veux-tu bien me le rappeler?  , continuai-je d'une voix sinueuse. Mes cauchemars, je suis certaine que c'est toi qui les as causés, avec ce que tu m'as dit!

Il sembla se décomposer un instant face à mes arguments. Mais il se reprit bien vite, son sourire et sa face narquois.

- Et tu as raison mon miel. C'était bien de ma faute. Mais j'ai résolu le mal, alors tout est okay maintenant, n'est-ce pas?

Tout en disant cela, il passa à côté de moi en m'effleurant avec insistance, tandis qu'il se re-dirigeait vers Lathraios.

- Elle est à moi. Tu n'y touches pas. c'est MA proie. Dégage de mon terrain de chasse mon petiot, ou tu risques de te faire mal. Tu ne comprends pas? Tu ne peux pas me battre, et elle ne veut pas de toi. Quoi de plus simple que de réfléchir à cela et de conclure que la seule bonne solution est de se retirer?  , lui dit-il de toute sa haine cachée sous sa voix grave sans trop l'être, prenante, vibrante et son ton attirant l'attention et accrochant. Dégage.  , cracha-t-il avec toute sa haine, qui explosa alors dans ce seul mot, et qui pourtant était assez bien contenue dans ses propos précédents.

Je baissai les oreilles, une mine désaprouvante faisant tomber mes moustaches vers le bas. Je lançai un regard triste à Lathraios. Pourquoi triste? Chht ne réfléchis pas, ça ne te fera que du mal quand tu es face à Dari Saya qui s'acharne sur toi. Chht étouffe tes émotions, tes sentiments.
Je baissai les yeux vers le sol, peinée, les babines tordues en un petit rictus blessé.
Qu'allait faire le loup ailé? Pas d'idioties j'espère.
"Ah bon, c'est vraiment ce que tu espères?" , souffla ironiquement une voix en moi.
...
"Pas vraiment, non. Je ne sais pas quoi penser en vrai, je ne sais pas ce que je veux."  , pensai-je en réponse à cette petite voix.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mer 7 Fév 2018 - 19:51


❧ Faïryna


Le gris toisa la silhouette vaporeuse de l'autre avec un mépris ostensible, les babines contractées, comme prêt à grogner ou à mordre. Il n'était pas d'humeur à jouer, et avait fait de leur altercation une affaire personnelle.

- Elle est à moi. Tu n'y touches pas. c'est MA proie. Dégage de mon terrain de chasse mon petiot, ou tu risques de te faire mal. Tu ne comprends pas? Tu ne peux pas me battre, et elle ne veut pas de toi. Quoi de plus simple que de réfléchir à cela et de conclure que la seule bonne solution est de se retirer ? Dégage.
 
Le gris eut un ricanement jaune et méprisant.
 
-Ne te fourvoies pas sur mes intentions... De toute manière, à ce que je vois, à côté de toi je n'ai aucune chance !

Il s'étouffa presque dans son sarcasme. Il ne comptait pas engager la lutte ou se suicider sur contre un adversaire plus fort que lui. Toutefois, il ne se laisserait guère rembarrer comme un chiot. Son poil avait gonflé, lui donnant une allure plus imposante et agressive. Apparemment, l'autre l'avait sous-estimé.

-Écoutes-moi bien. Je suis solitaire, ce qui signifie que je vais ou bon me semble. Et ta présence ne m'empêchera pas de profiter de ce droit qui m'est accordé. Si tu crains que je ne m'approche de ce que tu considères comme ton trophée, peut-être devrais-tu décider de le remporter un peu plus vite. Mais si tu veux mon avis, ne te targues pas de l'avoir gagné de sitôt. Sa voix était emplie d'aversion, mais restait calme et glaciale comme à son habitude.

Il dépassa tranquillement le corps de l'autre d'un pas lambin, comme comme pour montrer à cet importun  qu'il ne le craignait pas le moins du monde et sur ce, il lança, la tête toisant la forêt qui s'étendait en tapis végétal devant eux :

-D'ailleurs, crois en mon expérience, si la dame de tes pensées cauchemarde par ta faute, c'est rarement bon signe.

 
 
Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Dim 11 Fév 2018 - 16:12

http://astrala.forumactif.org
Le solitaire prit une attitude que je ne lui avais jamais vue. Il ricanait méchamment et ironiquement, posture et regard à travers son bandeau de tissu noir méprisants. De sa voix mélodieuse et chantante sortirent des mots remplis d'un sarcasme et d'une ironie mordants et féroces. J'écarquillai un peu les yeux, sentant un changement inattendu chez le loup blanc.

-Ne te fourvoie pas sur mes intentions... De toute manière, à ce que je vois, à côté de toi je n'ai aucune chance !

Son pelage était soudainement gonflé, lui donnant une apparence plus menaçante et dangereuse que lorsqu'il était « passif ».
Tandis que j'avais une moue de plus en plus étonnée apparaissant sur ma face,  Dari Saya, qui avait déjà accepté depuis un moment cette découverte de la personnalité de celui qu'il déteste, plissait les yeux, calculateur, analysant chaque mouvement de son adversaire, un petit sourire en coin de gueule. La situation semblait l'amuser.

- Écoutes-moi bien. Je suis solitaire, ce qui signifie que je vais ou bon me semble. Et ta présence ne m'empêchera pas de profiter de ce droit qui m'est accordé. Si tu crains que je ne m'approche de ce que tu considères comme ton trophée, peut-être devrais-tu décider de le remporter un peu plus vite. Mais si tu veux mon avis, ne te targues pas de l'avoir gagné de sitôt.

Malgré sa silhouette qui laissait entendre qu'il bouillonnait intérieurement, Lathraios avec lancé cette tirade comme si ce fut un bloc de glace dont le composant principal aurait été de l'acide ou de l'amertume. Malgré tout, il semblait garder son sang-froid. Impressionnant. J'aurais presque lâché un petit sifflement d'admiration, mais ce n'est pas la situation la plus adéquate à cela. Au lieu de quoi, mon admiration et mon respect pour lui gonflèrent encore.
Dari Saya avait désormais un immense sourire qui ne cessait de s'étendre sur ses babines. Il avait l'air de vraiment s'éclater. A croire qu'il n'a pas souvent l'occasion de se prendre des répliques claquantes comme ça, ou qu'il ne bataille pas ainsi tous les jours. Enfin après je n'en sais rien, et je ne veux pas le savoir. En tout cas, il fixait avec une lueur moqueuse sur le visage le mâle ailé, et tandis que celui-ci passait avec lenteur et indifférence à côté de lui, tournait la tête en suivant le mouvement de l'autre. Il voulait la suite. Il voulait se marrer. Rire un bon coup. Montrer qui est le plus fort. Écraser l'autre de sa puissance. Et il le fera.

-D'ailleurs, crois en mon expérience, si la dame de tes pensées cauchemarde par ta faute, c'est rarement bon signe.
   , lança Lathraios alors qu'il fixait la forêt vive et pleine d'une immensité de plantes et de teintes vertes.

Un rire franc éclata, sortit de la gorge de Dari Saya, qui apparemment le retenait patiemment pendant le discours de l'aveugle.

-Hé bien, on dirait que tu sais mieux parler que voir mon cher aveugle ! Tu m'en vois d'ailleurs ravi, je n'ai pas ri ainsi depuis un bail. Pauvre petite chose qui se croit libre. Dans ce monde, cette vie, vous autres créatures faibles, vous êtes sans cesse victimes de plus forts que vous. Alors que le temps vous malmène et vous trimballe de toute part, le destin mêlé au hasard se charge de terminer de vous broyer. Et après tu dis te sentir « libre » ? Que tu as faux mon cher petit aveugle, que tu as tort petit gamin ignorant.

Il lâcha un soupir empreint d'une fausse compassion alors que son ton était plein de mépris et d'une joie mauvaise.
Tout d'un coup, il se posta à côté de moi, un sourire mauvais faisant briller ses yeux d'une pensée certainement sournoise. Qu'est-ce qu'il compte...

- Mon petiot. Tu n'es pas totalement en tort dans ce que tu as dit. Tu as même raison. Peut-être en effet devrais-je emporter mon petit trésor avant que de mauvais pirates mettent leurs mains crades dessus.

J'écarquille les yeux, et par réflexe de survie, tente de m'éloigner autant que possible de Dari Saya, sentant un coup fourbe se préparer dans sa tête. Mais mes pattes restent immobiles. ELLES SONT COLLEES AU SOL DAFUCK OU QUOI. Je leur lançai un regard paniqué. Mon souffle s'arrêta un instant, coupé par ce que je voyais.
Une brume rouge traînait, flottait au sol, et semblait s'enrouler autour de mes pattes, pernicieusement, avec détermination semblait-il.

- Je m'en vais le faire sur-le-champ par ailleurs, tranquillement dans une petite grotte d'un des pics.

Il colla son flanc contre le mien tandis que j'essayais de me libérer de l'entrave de mes pattes, sentant le danger m'entourer de mille parts.

- Qu'est-ce que..... !  , laissai-je échapper.

Et lui et moi commençâmes à nous transformer en fumée, de la même couleur que celle traînant au ras du sol. Je respirais rapidement, paniquant pour de bon. Qu'est-ce qu'il se passe ?!!

- Waah !   , lâchai-je, les yeux agrandis de peur.

J'essayais encore de me débattre, mon souffle tels des gémissements, me lançant de toutes mes forces. Mais rien à faire, de toute façon il est trop tard. Dari Saya ne compte tout de même pas appliquer ses menaces ?!
Je pensais pouvoir me débrouiller avec lui qui est mon principal problème dans la vie. Je déteste demander de l'aide. Et pourtant :


- …L-Lathraios !   , criai-je alors que je disparaissais déjà, et que par ce fait ma voix finit en chuchotement aux oreilles de ceux qui pouvaient l'entendre.

Et nous disparûmes en volutes rougeâtres flottant dans les airs.

Je ne saurais décrire quelles sensations passaient à travers moi, car je ne ressentais rien corporellement parlant. Juste du rouge partout, une toupie tournoyant dans un torrent d'une puissance terrifiante; torride et terrible. Et puis...
BAM.
Outch. Pas très mou le sol. Aïe.
Je toussai, mes poumons tentant de dégager leurs alvéoles de la fumée qui peu à peu sortait définitivement de ma gueule. Je me frottai le menton, qui avait percuté avec un manque de légèreté remarquable la pierre qui servait de parquet à la grotte donnant vue sur le ciel et en contrebas. Je n'avais de cesse de cligner des yeux tant ils étaient pleins de larmes causées par le brouillard qui se dissipait de plus en plus du lieu.
Une épaule vint me soutenir pour me relever. Sans réfléchir, concentrée sur ma tâche qui consistait à ne pas m'étouffer, je me laissai aider. Puis, une fois ma toux apaisée, je repris un peu de souffle et me rappelai dans quelle situation j'étais. Je m'éloignai en un bond du rouquin, les yeux lançant des éclairs brûlants. Je haletai, le souffle court encore de mon voyage d'un lieu à l'autre. Comment il fait pour supporter ça lui ? C'est tellement désagréable !
De la fumée sortait aussi de sa gueule, mais cela ne semblait pas le gêner outre mesure. Ses yeux ardents étaient posés sur moi.

- Ne t'approche pas.    , soufflai-je d'une voix menaçante.

Il resta à sa place, m'observant de ses yeux flamboyants. Un drôle d'éclat les illuminait. De la mélancolie ?
J'étais tendue, mes muscles crispés et mes crocs dévoilés.
Je repris totalement mon souffle, ayant enfin récupéré de mon aventure « téléportatrice ». Mes yeux étaient fixés sur l'autre, guettant une réaction offensive. Mais il ne bougeait pas, il restait là, calme et patientant tranquillement. Je n'osais pas m'asseoir. Pourtant, mon derrière tomba avec facilité sur le sol. Je baissai les yeux et les paupières, et lançai :

- Qu'est-ce que tu me veux.

Il attendit encore un instant et me répondit, une pointe chaleureuse cachée dans le fond de sa voix.

-Juste discuter. C'est possible maintenant que tu es calmée ?
- Hmm.   , fis-je, pas très convaincue.
-Bien, ravi de le savoir. Déjà sois rassurée, je ne te ferai rien. Maintenant, causons.
-Ouais...   , répondis-je, un peu dans ma barbe.

Il soupira un grand coup.
-J'ai une requête à te demander.

Je levai une oreille et un sourcil intrigués. Quoi?! Dari Saya ? Une requête ? A quelqu'un ? C'est pas vrai. Pas possible. Ma face interrogatrice laissait filtrer ces pensées évidentes comme le soleil dans le ciel.

-Je veux que tu me tues.


[Ailleurs... dans terres pas très lointaines aux Pics.]

Spraïder avançait à foulées rapides . Il se devait d'arriver avant que Dari Saya ne fasse n'importe quoi. Il se répugnait à utiliser ce moyen sur un gosse qu'il avait connu tout petit et pour d'autres raisons multiples, mais là il n'a pas le choix : sa fille est certainement en danger. Il doit la débarrasser définitivement de ce danger ambulant, et ce même s'il doit trahir la confiance d'une ancienne amie proche. Le mâle bleu redoubla d'ardeur. D'ici quelques heures, le démon renard sera enfermé dans un talisman. Tel était son destin depuis le début de toutes les manières.

Il avait entendu l'altercation entre le solitaire, sa fille, et le rouquin, grâce à son ouïe sur-développée. Hmm peut-être trouverait-il l'allié dont il a besoin dans sa mission.
Une fois arrivé à une longueur permettant à l'aveugle de l'entendre parler, il l'interpella d'une voix forte.

-Lathraios.

Il se rapprocha du loup blanc, le détaillant du regard, analysant l'individu du mieux qu'il pouvait avec  les informations qu'il avait relevées grâce au dialogue qu'il avait entendu.

-Je vais être bref. , commença-t-il. Oui c'est ça, soyons brefs.  , s'aquiesca-t-il.  Tout d'abord, je vais décliner mon identité. Je suis Spraïder et je suis le père de Faïryna. Je ne me suis pas trompé lorsque je t'ai apostrophé par « Lathraios », c'est bien ça ton prénom ? Et bien si tu veux aider ma fille, tu n'y arriveras efficacement que grâce à ma présence. Je suis ici pour nous débarrasser définitivement de la menace que représente Dari Saya. J'imagine que tu connais assez bien le personnage et que donc je n'ai pas besoin de te le présenter, vrai ?

Il se posta à côté de l'autre, attentif à ses réactions. Il y allait un peu vite et « violemment », mais le temps est précieux. Alors que d'habitude il prend le temps de réfléchir, de se poser et de tout voir correctement, il est obligé de s'adresser au premier loup qui lui semblait honnête pour l'aider et qui connaît un minimum les choses. S'il refuse, tant pis, il se débrouillerait. Mais il fallait agir vite.

-Dis-moi rapidement ta décision jeune loup. Les secondes filent et leurs aiguilles font tic-tac.     , dit-il rêveusement mais avec un sérieux implacable.

[De retour dans la grotte]


-Je veux que tu me tues.

Quoi ?
Faïryna regarda Dari Saya sans comprendre ces paroles pourtant claires dans leur sens. Et pourtant. Quelles sont les véritables intentions camouflées du démon dans ces paroles ?
La louve multicolore resta un instant mutique, et le silence en profita pour s'installer lourdement dans l'ambiance qui, pourtant a un éclat macabre, est éclairée par la lumière du jour procurée par le ciel clair et sans nuages. Le soleil brillait de mille feux.
Elle fronça les sourcils d'un air surpris et un peu choqué.

-Tu ne m'as pas entendu ? Tue-moi.

L'automnale était immobile, fixant de ses grands yeux ronds d'étonnement le rouquin. Il eut une lueur de gêne dans les prunelles un court instant face à ce regard insistant. Puis, il se fit un visage cruel et dit méchamment :

-Si tu ne me tues pas, je vais de ce pas infliger ce sort à ton chéri. Il me semble que maintenant il a l'habitude que je lui tranche la gorge. Une dernière fois ne sera pas de trop.

Faïryna baissa les oreilles, reculant un peu dans sa posture, une expression indignée apparaissant progressivement sur sa face.

-Si tu fais ça, je te jure que je... je...
-Tu vois. Si tu veux te débarrasser de moi, c'est le seul moyen. Fais-le. Vis heureuse. Tiens, je te présente volontairement ma gorge. Jugulaire ou carotide ? Les deux me vont très bien. Après, peut-être que tu es une adepte de la tranchée. Pas de problème.

Elle secoua la tête, et reculait de plus en plus, aussi bien physiquement que mentalement, face à cette demande. Pourquoi ? Car :

-Je ne tue un loup que si c'est une mission qui m'a été attribuée par mon Clan.

Les yeux du renard se plissèrent tandis que ses pupilles se rétractèrent en fentes perçantes.
-Mais je ne suis pas un loup.    , susurra-t-il d'un ton sans équivoque .
-Menteur !   , laissa Faïryna échapper impulsivement. Tu l'es au moins à moitié.

Elle s'étouffa presque à sa réaction qui était assez rapide, et une mine purement stupéfaite écarquilla grand ses yeux tandis que de l'étonnement se lut sur la face du goupil. Ses pupilles reprirent leur rondeur normale, et s'il continuait à plisser les yeux, ceux-ci s'étaient un peu adoucis, et sa silhouette s'était un peu détendue. Les rôles s'inversaient, et c'était lui qui maintenant observait la jeune louve d'un air curieux et intéressé alors que celle-ci se sentait toute confuse.

-Alors c'est ainsi. Il te reste tout de même quelques souvenirs on dirait. Bien.    ,  remarqua-t-il. Il soupira un petit coup, et se leva pour tourner autour de Faïryna. Ses yeux ardents étaient comme accrochés aux yeux surpris de la manipulatrice de la météo. Bien.  , répéta-t-il pendant sa marche circulaire autour de la femelle. Alors soit. Il s'assit. Tiens-tu à récupérer tes souvenirs au risque d'avoir des cauchemars comme tu as eu mais en plus horribles ? Avec ta conscience mise tellement à mal que tu en deviendrais folle ?

Elle le regarda franchement, prenant le temps d'assimiler les mots déclarés par Dari Saya.

-De-d-d qu........QUOI ?    , balbutia-t-elle.
-Tu ne veux pas de tes souvenirs ? Tu sais, ceux de ton enfance. Ceux que je t'ai arrachés.

Elle le jaugea d'un air rempli d'une pure méfiance. Ou veut-il en venir ? Que veut-il exactement ?

-Ah oui, et tu les veux contre quoi ? Je ne pense pas que tu me les donneras aussi généreusement, vrai ?  , rétorqua-t-elle.
-Et pourtant.    Une lueur intelligente et calculatrice faisait briller son regard d'un éclat à faire dresser le poil. Prend le temps de réfléchir. On en a autant qu'il le faut.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Ven 23 Fév 2018 - 21:03


❧ Faïryna


L’aveugle se raidit violemment, indécis. Il ne savait pas comment agir, ni si il devait le faire ou non. Néanmoins, la voix de la Tueuse n’indiquait rien de bon.
Il aurait voulu rester extérieur à cette situation. Il avait bien compris qu’il était préférable qu’il reste hors de ces sombres histoires de familles. Cependant, cet appel à l’aide l’avait inclus dans l’affaire. Il ignorait ou ce goupil de malheur détenait Faïryna, mais il était de son devoir désormais de la retrouver.

-Je vais être bref. Oui c'est ça, soyons brefs. Tout d'abord, je vais décliner mon identité. Je suis Spraïder et je suis le père de Faïryna. Je ne me suis pas trompé lorsque je t'ai apostrophé par « Lathraios », c'est bien ça ton prénom ? Et bien si tu veux aider ma fille, tu n'y arriveras efficacement que grâce à ma présence. Je suis ici pour nous débarrasser définitivement de la menace que représente Dari Saya. J'imagine que tu connais assez bien le personnage et que donc je n'ai pas besoin de te le présenter, vrai ?

Il afficha un rictus froid, arquant un sourcil avec sécheresse. Il ignorait qui était cet individu. Bien qu'il se soit présenté comme le père de la Tueuse, l'expérience lui avait enseigné à se méfier d'à peu près tout et tout le monde.

-Dis-moi rapidement ta décision jeune loup. Les secondes filent et leurs aiguilles font tic-tac.


Il se crispa, sous l'impulsion de l'anxiété, un rictus irascible dessiné sur les babines.

-Ainsi donc, un total inconnu m'interpelle à propos d'une sombre histoire de menace. Au cas où la communication familiale ne serait pas excellente, je vous informe, cher monsieur, que je ne suis pas la personne la plus à même d'aider de quelque manière que ce soit.

Il poussa un sourire sec et reprit.

-Mais soit. Si je peux faire quelque chose je le ferai. Dites-moi simplement comment agir.
 
Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Sam 24 Fév 2018 - 13:04

http://astrala.forumactif.org
[Spraïder]
Spraïder ricana doucement, et il aurait certainement eut un rire franc si la situation n'avait pas été comme telle. Il était tombé sur un loup intéressant on dirait bien.

- Bien. Dans ce cas-là, dépêchons-nous d'attraper le renard en plein dans le piège que nous lui tendons. En route.

Ils marchèrent pendant environ cinq minutes et s'arrêtèrent.

- Bien, nous sommes assez proches pour que je puisse nous téléporter là-bas. Par contre ce ne sera pas directement dans la grotte. Tu dois le surprendre et l'occuper, lui et son attention le plus longtemps possible. Fais juste le bourrin ou autre, et essaie de cacher l'entrée de la grotte avec tes ailes sans paraître louche. Je me charge du reste. Et éventuellement, évite de blesser ma fille. Ca me déplairait de voir de son sang couler.  , expliqua-t-il de sa voix grave et vibrante.

Et il les téléporta.


[Dari Saya/Faïryna]
Les paroles du goupil avaient généré un blanc témoignant des connexions intensives entre les neurones de Faïryna qui tentaient d'analyser et de comprendre tout sans se faire avoir. Pourtant, il ne lui veut pas de mal. Comme de toute façon il va partir, autant qu'il ait une dernière image dans la mémoire de la louve qui soit belle à ses yeux.
Il n'avait jamais voulu la blesser ou lui causer des problèmes. Il restait éloigné tout en la zieutant, des papillons d'enfance dans chaque parcelle de son corps. Il soupira intérieurement. Tant de choses ont changé depuis cet événement qui a tout chamboulé, tout détruit. Il se crispa intérieurement. Tous ces bons moments envolés, arrachés, bêtement, cruellement. Que la vie est injuste. Alors que...

- Bien. Rends-les moi. Je veux savoir. Je dois savoir. Vivre ainsi avec ce vide qui comble toute mon enfance volée m'est insupportable maintenant que je sais que j'en ai eu une.  , fit Faïryna, soupirant avec lassitude et se détournant de Dari Saya pour s'asseoir en face de l'entrée, les yeux fixés dans le ciel dégagé.  J'ai été idiote aussi de m'illusionner en m'imaginant que je n'en avais pas eue. Qui n'a pas eu d'enfance en début de vie ? Pourquoi j'aurais été une exception. Je ne voulais pas y penser, évitant de questionner les gens de mon Clan sur les moments vécus dans le passé ensemble. Peut-être que j'ai eu tort de ne pas vouloir me renseigner. Mais c'était comme un instinct qui me hurlait : « Ne fais pas ça ! NE FAIS PAS CA BON SANG ! » et une petite voix qui ajoutait à la suite « De toute façon, à quoi ça te servirait de savoir ? » .  Je sais à quoi ça me sert maintenant. J'ai besoin de me souvenir de l'intégralité de ma vie, car c'est l'un de mes plus grands « trésors ». C'est quelque chose de précieux, d'inestimable. Cette absence dans ma mémoire me ronge. Elle tourna la tête vers Dari Saya, les yeux un peu humides, puis la remit rapidement en place. Hors de question de paraître faible. Elle se crispa, ravalant l'émotion qui commençait à perler au bord de ses yeux. Mais elle veut faire face à elle-même, et seul le démon qui la hante peut réellement comprendre le sens et le fond de ces paroles. Même quelqu'un de compréhensif comme Lathraios ne saurait comprendre ça. Et puis de toute façon, qui s'en soucierait. Et puis elle n'a pas envie de dévoiler sa vie à tous les gens qu'elle rencontre !.... bien évidemment son père n'est pas là pour l'écouter et la conseiller. Elle ne le voit quasiment jamais, et leurs rares rencontres demeurent très courtes. A se demander s'il ne l'évite pas. Tant pis si je deviens folle. Non ! Je ne deviendrai pas folle ! Je me battrai contre cela. Je ne serai pas une faible. Hors de question. Je serai forte. J'avancerai sans m'arrêter ou reculer.

Elle se tut, laissant le vent chanter en sifflant en entrant dans la grotte, soulevant fourrures et cheveux. Le loup-renard s'approcha un peu d'elle, tout en respectant son espace vital. Il lui souffla juste à l'oreille, doucement :

- Si tel est ton souhait, alors qu'il soit exaucé.  Il fit une pause, et s'éloignant un peu en la contemplant de ses yeux rouges fascinés et plissés, lui demanda :  Tu me permets que je touche ton front avec ma patte ?

L'automnale se crispa ostensiblement plus. Elle se força à se décontracter, et souffla difficilement à travers ses crocs serrés, et avec les sourcils très froncés:

- Hm.

Une volute orange sortit doucement de sa gueule et sa patte rousse se déposa délicatement sur le front bleu de Faïryna, écartant ses mèches de cheveux et dévoilant ses marques violettes cachées en partie par celles-ci. Et il lui insuffla ses souvenirs. Ses dernières paroles vibrèrent en ondes floues et indistinctes tandis que la bleue s'enfonçait dans les tréfonds de ses souvenirs oubliés.

- N'oublie pas qu'en acceptant tu devras me tuer après avoir récupéré tes souvenirs... Ne me déçois pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Sam 24 Fév 2018 - 15:39


❧ Faïryna



- Bien, nous sommes assez proches pour que je puisse nous téléporter là-bas. Par contre ce ne sera pas directement dans la grotte. Tu dois le surprendre et l'occuper, lui et son attention le plus longtemps possible. Fais juste le bourrin ou autre, et essaie de cacher l'entrée de la grotte avec tes ailes sans paraître louche. Je me charge du reste. Et éventuellement, évite de blesser ma fille. Ca me déplairait de voir de son sang couler.

Il s’apprêtait à rétorquer quelque chose, mais une étrange sensation s'empara de sa carcasse encore engourdie.Il sentit de l'énergie fourmiller dans tout son corps, l'envahir progressivement jusqu'à devenir presque brûlante. Ces émanation énergétiques envahissaient ses sens, prirent d'assaut sa gorge et sa truffe jusqu'à l'enivrer de leurs effluves agaçants.

Il heurta la sol avec une violence inattendue, dissipant les derniers lambeaux de fumée qui remplissaient ses voies respiratoires, en poussant un grognement de surprise et de douleur. Il retrouva un peu de sa superbe et scruta -ou tout du moins, analysa- les alentours. A en juger par la pression que l'air exerçait sur lui, ils avaient pris de l'altitude. Le paysage semblait désolé et rocheux. Cependant, il percevait toujours un unique battement de cœur. Il s'engouffra dans la crevasse, talonné par une hargne amère.

Il se campa face au duo, d'une posture assez inhabituellement belliqueuse. Il devait occuper l'attention des deux canins assez longtemps pour que l'autre réussisse son tour de passe-passe.

-Dari saya. Tonna t'il avec une agressivité froide telle que lui même ignorait qu'il était capable d'avoir un timbre de voix pareil. Tu m'as mis au défi. Je suis venu. Je suppose que tu ne m'en croyais pas capable n'est ce pas. Maintenant, c'est moi qui donne les ordres.

Il laissa s'écouler quelques secondes.

-Laisse-la.
 
Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Dim 25 Fév 2018 - 10:00

http://astrala.forumactif.org
Faïryna, sans tomber par terre, en restant debout d'une façon quelque peu terrifiante, avait perdu pour l'instant l'éclat de vie qui faisait briller habituellement ses prunelles. Elle était dans une forme d'inconscience, coupée du monde extérieur et plongée dans le grand bain de son monde intérieur.
Dari Saya resta un moment à côté d'elle à la fixer avec un amour sauvage. Il hésita un instant à s'écarter de cette source d'envie, mais une impulsion fit avancer son museau de celui de l'autre. Il retenait son souffle, guettant peut-être des réactions. Leurs truffes se touchaient presque. Il s'éloigna, dépité. Il ne voulait pas lui voler ça, mais le partager, avec elle consentante. Savoir qu'il allait bientôt quitter ce monde l'avait fait changer on dirait. Il soupira, un poil désespéré. Mais bon. Chaque membre de sa lignée doit quitter un jour ou l'autre Four Seasons pour retourner à son propre monde. Ca lui faisait mal. Mais mieux vaut cela que de continuer de faire du mal à Faïryna pour au final ne pas finir ses jours à ses côtés. Autant finir sur une bonne note tout cela. C'est cela, finissons-en. Fini la mascarade. Se dévoiler au grand jour. Se libérer des ténèbres pour mieux les rejoindre. Ha.
Il se mit dos à l'ouverture de la grotte, fixant l'obscurité de son impasse. Il se sentait un peu triste. Et en même temps, tout autour de lui, les flammes de sa rage native enfournaient tout, même cette goutte de tristesse, qui devenait petit à petit amère, puis mauvaise, et enfin vicieuse et pernicieuse. Il se retourna vers l'automnale encore perdue dans sa mémoire, prêt à prendre un dernier souvenir de ce monde, les babines légèrement retroussées : un baiser. Au moins ça. C'est rien. C'est rien comparé à ce qu'ils auront certainement elle et l'autre enfoiré de solitaire !
Il s'apprêta à prendre cela d'un bond, quand tout d'un coup, la lumière se fit un peu plus forte dans la grotte, réverbérée par un pelage d'un éclatant blanc immaculé, éblouissant un instant le démon.

- Dari Saya.  , vibra une voix pleine d'une agressivité glaçante.

Sans se décomposer, le renard affronta de face cette apparition illusoire. Ca ne pouvait pas être Lathraios, il est à des kilomètres de distance de là. Ce n'est pas poss...

- Tu m'as mis au défi. Je suis venu. Je suppose que tu ne m'en croyais pas capable n'est ce pas. Maintenant, c'est moi qui donne les ordres.

« Ah ouais ? C'est ce qu'on va voir mon petit bonhomme ! »  pensa avec une joie féroce teintée d'une acidité vivace, le goupil dont les crocs le démangeaient d'en découdre.

- Laisse-la.

Après un petit instant suivant la venue de l'aveugle ailé, Dari Saya eut un éclat de rire franc qui résonna dans toute la grotte.

- AHAhAHaHahaha la bonne blague. Toi ? Un pauvre petit solitaire aveugle ? Me donner des ordres ? Tssssk. Je vais te montrer à quel point tu as tort mon petiot.    , déclama-t-il lentement, articulant chaque mot avec un plaisir non-feint.

Le démon eut un sourire mauvais et se plaça d'un air dominateur devant Faïryna qui décidément n'arrivait pas à sortir de son tourbillon intérieur. Il leva le menton d'un air hautain et dit d'une voix arrogante :

- Bah alors mon petit poulet, viens me chercher, papa renard t'attend pour te dévorer. Il eut une lueur un peu folle dans le regard, une lueur meurtrière. Et bien quoi, tu ne viens pas ? Dans ce cas, j'arrive !

Et il s'élança en direction du loup blanc, une haine ardente explosant au fond de ses prunelles carmins.
Ses crocs fumants étaient à deux doigts de son adversaire quand il fut figé en plein bond, dans les airs. Il lâcha un cri de rage, comprenant immédiatement ce qu'il lui arrivait.  Il vit derrière le mâle gris un loup au pelage bleu.

- Spraïiiiiiderr !!!!  , hurla-t-il d'une voix écumante de hargne.
- Tu ne feras rien du tout, Dari Saya. Et ce, pour l'éternité. Je t'avais prévenu que si tu faisais des siennes, c'était l'amulette directement. Je tiens toujours mes promesses, le moment est venu de débarrasser le monde de toi et de tes pouvoirs.
- Imbécile !
- Quoi que tu penses, cela me fait mal de devoir infliger ça au fils de ma meilleure amie. Mais tu ne me laisses pas le choix.   Il traça des formes indescriptibles dans les airs, une sorte de foulard noir tenu dans sa patte .  Retourne en Enfer.
[Faïryna]
Faïryna cligna plusieurs fois des yeux, reprenant peu à peu violemment contact avec l'extérieur. Elle secoua la tête, embrumée encore par toutes les informations qu'elle avait récupérées sur elle-même, à bout de souffle. Sa vue était un peu trouble du fait qu'elle avait gardé les yeux ouverts tout du long de sa transe. Elle la recouvrit au fur et à mesure que les sons parvenaient à ses oreilles.

- Spraïiiiiiderr !!!!

Sa tête lui sembla éclater sous le fléau de sons et de bruits, la lançant de toute part. Elle tituba, manquant de tomber, et se rattrapa contre le mur, le visage légèrement crispé dans un petit rictus douloureux.
Une fois qu'elle se fut ré-acclimaté au monde extérieur, elle ouvrit grand les yeux, tentant d'analyser la situation. D'un côté son père et Lathraios, proches l'un de l'autre. De l'autre, Dari Saya lévitant dans l'air et se tortillant de douleur. Son cœur manqua un battement. Son corps s'élança entre son père et Dari Saya, qui retomba mollement au sol.

- De vait bas za   , parvint-elle à sortir d'une voix détimbrée et faible. Elle semblait fatiguée. Elle secoua la tête et réussit enfin à articuler quelque chose de compréhensible. Ne fait... pas ça
- Ecarte toi Faïryna !  ,  ordonna son père d'une voix sèche, en se dépêchant de l'écarter pour atteindre Dari Saya échu au sol. Le bandeau qu'il tenait dans la patte semblait aspirer ce dernier qui hurlait de douleur, se tortillant au sol dans des gémissements de souffrance.

Faïryna lançait un regard horrifié à tout cela, choquée, ralentie dans ses actions.

- Ar...rête !   , voulut-elle hurler, mais elle partit dans une quinte de toux. Les hurlements du renard se faisaient de plus en plus forts. Faïryna bouscula Spraïder qui tituba un instant, perdant prise un moment sur son sortilège ou pouvoir étrange. Dari Saya en profita.
Il lança un regard haineux à toute l'assemblée et voulut se relever, prêt à se téléporter pour s'enfuir déjà. Spraïder réagit au quart de tour et reprit son emprise sur le roux, qui, ayant échappé assez de temps à la douleur, avait recouvert un part de lui pouvant réfléchir. Il était tendu, crispé, se retenant de crier, le poil hérissé, les crocs dévoilés, une étincelle fougueuse dans le regard et des perles de sueur témoignant de son effort apparaissant à son front. Il poussa un dernier hurlement et disparut en volutes oranges et rouges surtout, rouges comme du sang.
Le bandeau qui était auparavant noir, était dès lors rouge.
Mais quand la pression et la tension se furent relâchées, ce bout de tissu qui flottait vers le haut retomba, de nouveau sujet à la gravité, et recouvrant petit à petit sa valeur obscure, comme s'il ne l'avait jamais quittée.
Il y eut un moment de silence. Spraïder se détendit, et souffla. Faïryna s'écroula, essoufflée, les larmes aux yeux.

- C... c'était.... c'était.... mon ami d'enfance... meilleur ami... ami... enfance.... c... hh.. humpf    , balbutiait-elle, perdue entre passé et présent. Son père se tourna vers elle, une lueur compatissante dans le regard malgré ses traits durs et secs.
- Cet ami là a disparu depuis longtemps. Je n'ai fait que supprimer son ombre. Ne regrette pas ce spectre malveillant.   , énonça-t-il, impassible, comme si c'était une des vérités fondamentales de l'univers.


Faïryna commençait à se tordre au sol sous le flot de souvenirs, qui se replaçaient petit petit au bon endroit, à leur place, dans l'ordre. Son père ne bougeait pas pour l'aider à passer cette épreuve d'esprit.

- Tu n'aurais pas dû accepter ces souvenirs. Il n'y a rien de bon là-dedans. Mais bon, ce qui est fait est fait.

Il passa à côté d'elle sans un regard tout en disant cela, de sa manière froide et distante de prendre soin d'elle. Il n'a jamais été très doué pour les contacts de toute façon et ne voulait pas aggraver l'état de sa fille par un mot mal placé. Quand il passa à la hauteur de Lathraios, il lui souffla :

- Merci jeune loup. Tu as ma reconnaissance. J'ai une dette envers toi. Si un jour tu as besoin d'aide, je serai là. Salut.

Arrivé à l'entrée de la grotte, il bondit hors d'elle et retomba souplement sur le chemin naturellement creusé dans la roche par la nature et le temps, puis reprit sa route mystérieuse et solitaire.

Faïryna qui gémissait sous l'essor qui l'écrasait quelques temps plus tôt, parvenait à se maîtriser et à se reprendre. Elle arrivait à ne plus se tordre au sol. Elle tremblait juste un peu et n'osait pas ouvrir les yeux, mais avait enfin une part de conscience qui revenait. Crispée, elle respirait difficilement. Elle tentait d'assimiler. D'accepter. Cette dernière étape serait certainement la plus longue des deux. Mais déjà, elle arrive à ouvrir les yeux malgré son remarquable mal de crâne. Elle remue un peu, courbaturée par ces épreuves mentales connues par elle seule.

- Hung.   , fit-elle en roulant sur elle même pour se relever lentement, très lentement. Elle tomba comme une grosse merde. Put...     Elle n'avait même pas assez de force pour se faire la réflexion de « Putain, quelle sale journée, rarement eu une journée aussi merdique ». Pourtant à sa place, nombreuses auraient été les personnes à le faire si elles avaient eu cette possibilité. Faut dire que recevoir des souvenirs aussi condensés et macabres avec tout le contexte du présent qui les entoure, c'est pas de tout repos. Elle releva misérablement la tête, la vue de nouveau trouble. « bon sang. » parvint-elle à penser. « qu'est-ce que je suis ridicule... non... je refuse de l'être.... pas question d'être faible.... la faiblesse existe pas dans ma famille.... que la force... ». Elle s'agrippa inutilement au sol rocheux avec ses griffes, mais parvint à soulever sa carcasse qui lui semblait peser des tonnes. Elle resta debout, mais s'appuyant au mur. Sa vue, même trouble, lui permettait de voir une autre silhouette proche d'elle.

- Si j'étais toi, je m'éloignerais rapidement d'un des protagonistes potentiellement fou de cette histoire pourrie. Bien que je ne le suis pas, de fou. Mais sait-on jamais.   , entonna-t-elle vaillamment d'une voix rocailleuse  et fébrile malgré un ton qui se voulait fort et puissant avec une touche d'humour amer. Pas totalement réussi, mais y'a de l'idée là-dedans.

Elle se traîna peu à peu vers la sortie, les yeux plissés et clignant pour améliorer sa vision. Quand elle arriva à la hauteur de Lathraios, son regard vert s'accrocha au visage blanc du loup. Elle eut un petit sourire faible bien que l'autre ne pouvait pas le voir. Quelques larmes lui montèrent quand même aux yeux malgré tous ses efforts pour les retenir. Elle regarda le vide qui s'étendait sous ses pattes. Elle soupira de dépit face à cet obstacle imprévu, et lentement, se laissa glisser au sol, la mine crispée par un rictus ironique. Elle soupira et tenta de se décontracter malgré son tumulte intérieur. Posant sa tête sur ses pattes, elle souffla à voix basse :

- Merci d'avoir répondu à mon appel.

Elle lui devait bien au moins des remerciements. Même s'il a participé à envoyer on ne sait où son meilleur ami. Mais il ne pouvait pas savoir. Même elle ne le savait même pas. Elle aurait elle-même volontiers envoyé direct Dari Saya dans l'au-delà ou dans une quelconque dimension inconnue ou inexistante quelques temps plus tôt: elle avait tout oublié.
« Tout oublié... » , pensa-t-elle. Elle soupira lascivement, la mine triste, fixant le panorama qui s'étendait à sa vue, qui était pour ainsi dire, assez époustouflant. Mais elle n'était pas vraiment d'humeur à l'apprécier à sa juste valeur.
Malgré les tressautements des muscles de son visage, une petite larme parvint à rouler le long d'une de ses joues. Elle enfouit son visage dans ses pattes pour l'essuyer et tenter de réduire à néant la venue d'autres concurrentes au dévalement de son visage.
Qu'allait-elle faire maintenant ? Coincée pour encore un moment dans une fichue grotte pourrie, très loin de son camp ? Son camp. Son Clan...
Son cœur se serra. Le crime qu'elle avait commis allait à l'encontre de toute morale. La sienne. Et celle de son Clan. Voire de tous les Clans de Four Seasons. Comment pourrait-elle se le pardonner ? Bien que ce n'était qu'un accident et que ce ne sont pas directement ses pattes qui ont trempé dans ce sang ? Elle baissa les yeux vers ses pattes et une vision d'elles trempées de sang se superposa involontairement à elles. Tssk. Elle secoua la tête et s'obligea à regarder le paysage. Mais, petit à petit, ses yeux glissèrent vers le loup ailé, l'observant du coin de l'oeil. Son cœur la picota un instant, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Humpf. La gorge serrée, elle articula d'une voix feutrée :

- Même si tu ne peux pas vraiment le voir, le paysage est vraiment beau.

Mais pourquoi a-t-elle lâché ça ? Quelle délicatesse de faire remarquer à un aveugle son handicap. Comme s'il avait besoin d'elle pour s'en souvenir. Abrutie.

- Hum euh.... si tu veux je peux te le décrire. Sauf si tu préfères t'en aller voir ailleurs, ce que je comprendrais parfaitement. Mais euh... si tu veux discuter un peu, éventuellement, je.... enfin voilà    , se rattrapa-t-elle pitoyablement mais avec autant de calme dont elle pouvait faire preuve.

Au final. A-t-elle vraiment besoin de parler avec quelqu'un ? Et surtout pour causer de la pluie et du beau temps ? Ne devrait-elle pas rester au calme, baignée dans du silence ? « NON » pensa-t-elle vivement. Elle était persuadée qu'elle serait envahie par ses souvenirs ; elle n'avait pas vraiment tort. Au moins parler lui permettait de mettre en arrière-plan des horreurs qu'elle ne voulait pas ressasser en boucle ; qui le voudrait ?
Mais en même temps, pourquoi le solitaire resterait. Il n'a aucune raison de. Et Faïryna ne s'opposera pas à son départ. Qui est-elle pour ? « Je n'aurai qu'à être forte et brave ! Je ne me laisserai pas aller à la faiblesse face à ces visions. Souviens-toi ma vieille, une tueuse, d'autant plus automnale, ne se laisse jamais aller à la faiblesse. Je ne ternirai pas mon Clan par l'ombre de la dépression ou autre truc du goût. Je m'en interdis.» s'ordonna-t-elle d'un ton sans équivoque dans son for intérieur.
Quelle histoire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Sam 7 Avr 2018 - 8:11


❧ Faïryna


Le gris s'avança de quelques pas, légèrement perturbé par les récents événements, quoique n'y laissant rien paraître. Il était habitué à arborer cette froidure indifférente qui lui donnait une allure plus brute qu'il n'était réellement.

- Merci d'avoir répondu à mon appel.

Il laissa lentement tomber son arrière main au sol dans un bruissement mat, comme harassé et encore déstabilisé par les précédents évènements. Il n’avait cure de cette dette que le vieux avait envers lui. Il n’avait besoin de personne, et encore moins de ce type désagréable. Son faciès scruta la silhouette élancée mais avachie de la tueuse qu’il formait dans sa tête à partir des informations qui lui parvenaient. L’écho dans cette grotte était excellent, si bien qu’il pouvait se faire une idée des traits effilés de son visage. Du bout des crocs, il détacha l’étoffe de sa patte avant de la rattacher à sa place initiale sur son museau. Quelques mèches grises et fines retombèrent dessus, preuve que les années passant, sa fourrure s’allongeait et ses poils prenaient de l’ampleur. Son entreprise terminée, il se focalisa de nouveau sur la louve.

- Même si tu ne peux pas vraiment le voir, le paysage est vraiment beau. Lâcha t-elle, perçant de sa voix vibrante le silence apaisant de la caverne.

Il ne se formalisa pas, habitué à ces maladresses qu’avaient les gens à son égard sans même y faire réellement attention. Inconsciemment, il se concentra sur l’extérieur, étendant ses sens plus largement pour capter les subtilités du paysage environnant. Les détails corollaires des feuillages et les angles pierreux l’envahirent, l’assommant presque de précision. Le vent était parfait, les mouvements de l’air optimaux pour le bon fonctionnement de son « sonar ». Il s’apprêtait à appuyer son affirmation quand elle reprit, la voix percée de confusion :

- Hum euh.... si tu veux je peux te le décrire. Sauf si tu préfères t'en aller voir ailleurs, ce que je comprendrais parfaitement. Mais euh... si tu veux discuter un peu, éventuellement, je.... enfin voilà.

Il éructa un léger ricanement

- Ne prends donc pas cette peine pour moi, j’ai une vue plus aiguisée que ce que les gens pensent.

Il obligea son faciès à se parer d’un sourire calme, conscient que son habituelle froideur n’était pas des plus facile à vivre.

-Si toutefois tu as besoin d’aide, n’hésite pas à m’en faire part.

Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Sam 7 Avr 2018 - 11:31

http://astrala.forumactif.org
Alors qu'il émettait un petit ricanement, il répondit à ma proposition.

- Ne prends donc pas cette peine pour moi, j’ai une vue plus aiguisée que ce que les gens pensent.

Un sourire plus que gêné vint décorer mon visage, étirant douloureusement le coin de mes babines, et mes oreilles se firent moins droites qu'avant. Pauvre abrutie. J'espérais ne pas l'avoir vexé même si ses allures ne semblaient pas dans cet état d'esprit. Ma gorge s'obstrua d'une petite boule de culpabilité. Je m'en voulais qu'il ait été mêlé à toutes ces conneries. Je m'en voulais bordel ! Mes oreilles finirent définitivement de se baisser, dirigées vers l'arrière, la mine contrite. L'air passait moins facilement dans ma trachée. Je me recroquevillai.
J'allais retomber dans cette sorte d'état de transe douloureuse quand la mélodieuse voix du solitaire m'en tira avant que j'y plonge avec angoisse.

- Si toutefois tu as besoin d’aide, n’hésite pas à m’en faire part.

Mon visage était crispé dans un rictus de terreur. Mes souvenirs me happaient et ne voulaient pas me lâcher. Je gémissais intérieurement, essayant de leur échapper. Ils s'accrochaient aussi désespérément que j'essayais de les éviter. Je ne voulais pas fermer les yeux, car ç'aurait été baisser la garde et se laisser envahir par les horreurs. Pourtant il n'y avait pas que des horreurs, il y avait aussi de bons moments. Mais ces horreurs gâchaient tout et dénaturaient comme un couteau une face.
Mes griffes s'agrippaient inutilement à la roche couverte de poussière du sol. Je me forçais à me décontracter sans grande efficacité, terrassée de trois quarts. Malgré tout, je réussis en partie dans le sens où ma gorge se desserra assez pour faire vibrer ses cordes vocales tremblantes mais aussi calmement que je le pouvais, après quelques instants d'un silence profond, seul témoin de ma lutte intérieure face à cet ennemi qui n'était autre que moi.

- Si... juste... Si tu pouvais ne pas partir tout de suite... rester encore un peu...

Un incontrôlable frisson d'épouvante parcourut mon pelage, dressant pendant quelques secondes les poils de mon échine. Les souvenirs gagnaient du terrain, amplifiant ma terreur. « Non ! Non, je ne veux pas, laissez-moi » , criai-je intérieurement en me liquéfiant de culpabilité face à mes crimes. Ils tournaient autour de moi, tel un requin autour de sa proie, préparant leurs crocs acerbes et leur puissance acérée. Tout d'un coup je me retrouvais au milieu du cercle de pierre, celui où tout a commencé, où tout s'est enchaîné et continue de se déchaîner. Je pouvais presque voir la tête triangulaire de Gaïordos, étirée dans un sourire terrible. Et j'eus un sursaut d'énergie qui me poussa assez violemment pour parler, les entrailles crispées d'épouvante.

- J.... j'ai peur...

Mes yeux s'embuaient face à mon impuissance à me surpasser, écarquillés de stupeur. Je me sentais tomber, tomber, tomber, et encore tomber. J'oscillais entre passé et réalité, dangereusement. Je perdais contact avec le monde du présent, terrifiée, faible rempart contre moi-même face au surnombre de mes adversaires.
Et je ne pouvais rien faire contre cela. Rien à part me laisser entraîner dans les abysses de mes pensées, me laisser détruire sans autre forme de procès. Pourquoi ? C'est tout simple : j'ai peur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Jeu 12 Avr 2018 - 21:49


❧ Faïryna


Le mâle fronça calmement un sourcil en percevant l’angoisse de la Tueuse. Celle-ci semblait agitée de soubresauts fébriles et nerveux. Il ignorait ce que ce type avait pu lui faire mais il secoua violemment la tête, se maudissant de ne pas être arrivé plus tôt. Il émit sourdement un grognement et s’approcha quelque peu de Faïryna, jaugea d’un « regard » circonspect son état. Il soupira lentement. Il n’était pas guérisseur ni psychologue. Il n’était pas qualifiable de bon ami ni même de camarade et cela ne le dérangeait pas. Muré dans sa solitude et son mutisme il écoutait le monde vivre et respirer autour de lui sans jamais y prendre part. La simple idée de participer à une discussion avec ses pairs le révulsait. Alors de là à aller jouer les apprentis psychanalystes ou l’ami dévoué… L’aveugle détestait plus que tout partager ses sentiments. Et ceux des autres lui paraissaient trop complexes pour lui.
Allons bon
Il esquissa un nouveau pas et osa d’une voix préoccupée :

-Ça ne va pas ?

Il étouffa un gloussement cynique. « Évidemment mon vieux. Tu poses toujours les bonnes questions. »
Il n’avait nullement envie de discuter. Nullement envie de voir du monde. Juste de se complaindre dans la solitude et le silence des montagnes. Cependant, sa conscience lui rappelait qu’il se devait de l’aider. Quand bien même elle ne l’appréciait nullement d’après ce qu’il avait pu entendre de sa gueule. L’idée de lui tenir un discours le rendait nauséeux rien que pour la perspective de devoir se dévoiler. Cela le mettait mal à l’aise, lui donnait le sentiment de se montrer faible, vulnérable.

- Si... juste... Si tu pouvais ne pas partir tout de suite... rester encore un peu...

Il se raidit légèrement

-Je ne compte pas partir de sitôt.

Son visage était empreint d’une tranquille détermination, qui émanait de son attitude résolument froide comme toujours.

- J.... j'ai peur...

Il afficha un rictus surpris, impressionné par le fait que qu’elle ose se dévoiler ainsi. Il fit quelques pas hasardeux et posa une patte sur son échine frissonnante d’un geste hésitant.

-Dis-moi. De quoi à tu peur ?






Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Jeu 12 Avr 2018 - 23:45

http://astrala.forumactif.org
Un sursaut secoua doucement mon être quand sa patte effleura mes poils, me reconnectant un moment avec le monde actuel. Les tripes crispées par une sensation nauséeuse, mes poils étaient hérissés de partout. Je levai lentement mes grands yeux verts mouillés et écarquillés par l'angoisse vers sa face pâle, sonnée, compressée, tournant la tête dans sa direction.

- Dis-moi. De quoi as-tu peur ?

Sa voix me rassura un peu, me donnant une attache supplémentaire à la réalité, repoussant un peu les tentacules de ma subite terreur. Je voulais me détendre mais je ne faisais que me crisper, me tendre de plus en plus, et la patte chaude du solitaire sur ma nuque n'y faisait rien. Je reniflai un coup, une partie de moi ravalant rageusement les larmes qui voulaient couler ridiculement. Ma tête reprit sa position initiale, et se baissa un peu, déconfite. Une perle goutta dans l'air pour s'écraser silencieusement sur le sol poussiéreux de la caverne, glissant auparavant sur ma joue. C'est vraiment le comble pour une machine à tuer de ne même pas pouvoir contrôler ses larmes, quand bien même  dans la situation dans laquelle je me trouve. Je serrai les crocs, me méprisant. Disons que  c'est la punition qui m'est infligée pour toutes les vies dont j'ai coupé le fil. La culpabilité. Pire qu'une blessure, elle s'accroche à mon esprit, et j'ai beau la refouler loin, loin, très loin dans mes pensées, elle reste là, pernicieuse et fondamentalement teigneuse, comme un chien avec un os.

- De moi. , soufflai-je d'une voix brisée et légèrement sifflante. Je baissai encore la tête d'un cran, fermant les paupières à demi, un mal-être m'envahissant peu à peu. Je craignais que mes souvenirs m'assaillent comme il y a quelques secondes. Mais on dirait que les coussinets de Lathraios les tiennent à distance respectable.

Une partie de moi s'en voulait de devoir infliger un dialogue au mâle ailé. Mais une autre partie me hurlait que c'était ça ou la perte de ma raison. Peut-être avait-elle tort. Je ne le sais. Mais je ne me sens pas la force de m'affronter. Pas encore.
Sale faible.
Oh que je suis faible bon sang. Que je suis nulle.
Je soupirai longuement à travers mes mâchoires crispées. Qu'ai-je donc fait de ma vie ? J'avais le sentiment d'avoir gâché quelque chose, d'avoir souillé une partie de moi-même.
Finalement ce n'était effectivement pas une si bonne idée de récupérer ma mémoire. Mais j'avais besoin de savoir.

- … Je suis désolée… ,  gémis-je dans mon souffle sifflant de larmes étouffées. Frissonnante, j'étais la proie de plusieurs pensées et émotions tumultueuses. Je suis vraiment la pire des louves.   C'était étonnant que la cave ne soit pas inondée encore vu toute la marée qui bordait le bout de mes paupières, n'attendant que de se déverser tel un torrent. Je me forçai à me décontracter. Peut-être était-il temps de lâcher des choses que j'avais sur le coeur. En réalité je n'étais pas tellement consciente de ce que je faisais. Ma gueule, fort grande parfois certes, parlait toute seule, je n'arrivais pas à réfléchir. Déjà, je t'ai traité d'une façon méprisable et d'une hypocrisie qui me dégoûte la première fois qu'on s'est rencontrés, et en plus… qu'est-ce que j'ai envie de m'enterrer vivante après tout ce que j'ai commis !  Je soupirai, ébranlée, avant de conclure gravement, quelque peu désespérée. Je ne suis qu'un monstre. Je fais tout de travers. Tout. Rien n'est épargné. Et voilà, je me mets à me plaindre. Pourtant je n'ai pas à me plaindre. Je n'ai pas le droit. Je devrais garder ma culpabilité pour moi et m'étouffer avec comme il se doit. Je suis si lâche. lâchai-je avec dépit. Je me hais. Et je comprendrais que tu me méprises, que tu me haïsses. Je ne mérite que ça. Rien que par ces mots je devrais déjà m'être tranché la gorge tellement c'est pitoyable de ma part de les prononcer.

Je transpirais la culpabilité, et mes poils allaient de la posture redressée à celle applatie de honte. Les oreilles baissées, le regard fuyant et un rictus blessé, je me contractais. J'aurais voulu me noyer avec mes larmes. Mais ça aurait été incorrect de ma part. Je n'ai pas le droit d'être faible. De toute façon même sans le vouloir je le suis. Je n'aggraverai pas mon cas. C'est hors de question.
J'essuyai rageusement mes larmes, celles qui voulaient désespérément tomber, mais elles ne cessaient d'être remplacées par d'autres, intarissable source de plaintes. Je n'ai pas le droit de me plaindre. C'est pour les faibles, les couards ça.
Alors pourquoi est-ce que ça ne cesse de rouler sur mes joues putain ?!
Je les étanchais du mieux que je pouvais, et un ricanement jaune mais surtout pittoresque sortit faiblement de ma gorge.

- Et voilà, quand je te dis que je suis faible. Mais tout va bien.  , mentis-je, me rappelant que le loup blanc n'avait peut-être pas que ça à fiche que de m'écouter monologuer débilement comme la sale égocentrique que je suis. Je ne souhaitais pas l'obliger à rester avec l'idiote que je suis. Je n'avais qu'à être forte et puis basta.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mar 15 Mai 2018 - 14:45


❧ Faïryna


Il se raidit légèrement face à ce flot ininterrompu d'informations qui l'envahissait. Ses poils se hérissèrent et il dû lutter pour suivre le fil de sa pensée et des évènements. Il s’éloigna légèrement, pensant qu’il l’avait brusquée et restant légèrement prostré et surpris. Toutefois, ses soupçons s’étaient confirmés et le puzzle désordonné de ce qu’il savait se trouvait désormais parfaitement rangé dans son esprit.
Finalement, alors qu’il réunissait chaque morceau de l’histoire dans son esprit, il daigna répondre, d’une voix mal assurée :

-Peu importe. Le passé est révolu désormais et le ressasser avec amertume n’apportera rien, il faut aller de l’avant, essayer de mettre une patte devant l’autre qu’importe ce qu’il s’est passé. Chacun tire sa charrue comme il peut, et certains ont des champs plus pierreux que les autres, mais je ne t’en veux pas pour ce qu’il s’est passé… ça serait paradoxal venant de moi. Il soupira doucement. Ôte ce doute de ta conscience, je suis incapable d’être rancunier.

Son ton avait acquis une certaine gravité, mais avait gardé sa chaleur rassurante. Un sourire serein gagna ses babines, contrastant avec la tension qu’il manifestait quelques instants plus tôt.

-Je ne pense pas que ça soit une marque de faiblesse. S’ouvrir à un inconnu est bien plus difficile que ce que l’on peut croire pour certains, oser manifester ses sentiments c’est… angoissant.

Il s’approcha de nouveau d’elle, la voix de nouveau calme

-Comme je l’ai dit, quoi qu’il se soit passé, qui qu’ait été cet individu, il te faut aller de l’avant désormais. Même si tu ne t’en remettras peut-être pas, le mieux à faire c’est de continuer, et s’il t’aimait tant qu’il le disait, il sera probablement heureux de te voir vivre de là où il est.

Il était probablement mal placé pour en parler, et ce discours le dégoûtait profondément de lui-même, il était… Définitivement incapable de réconforter qui que ce soit et la chose était réellement désolante.

-C’est moi qui suis désolé, je ne sais pas quoi dire pour te venir en aide alors que je voue ma vie à cela.

Revenir en haut Aller en bas
Faïryna
Nobody
Faïryna
Espèce : Loup/louve
PUF * : Faïryna
Féminin
Messages : 329
Date d'inscription : 08/05/2015
Âge : 21
Ta localisation réelle : Dans le monde sombre et distordu de la malédiction de Gaïordos.

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Mar 15 Mai 2018 - 23:50

http://astrala.forumactif.org
HRP:

Le loup blanc prit la parole, interrompant la série de reniflements discrets de l'automnale, qui, la gorge serrée, ne parvenait pas à dire autre chose ; elle n'en avait pas envie aussi. Elle considérait qu'elle avait dit assez d'idioties comme ça sans en rajouter. Bon sang, quelle crétine de l'avoir ouvert. Lathraios doit s'en fiche comme d'une guigne de ses états d'âme, pourquoi lui inflige-t-elle donc cette ridicule comédie ? Les oreilles basses de culpabilité et les crocs serrés de remord, elle n'osa pas le fixer face à face, alors qu'elle aurait dû au contraire essayer de deviner sur ces traits à moitié cachés par le bandeau, quelles intentions il aurait dans sa réponse.

-Peu importe. Le passé est révolu désormais et le ressasser avec amertume n’apportera rien, il faut aller de l’avant, essayer de mettre une patte devant l’autre qu’importe ce qu’il s’est passé. Chacun tire sa charrue comme il peut, et certains ont des champs plus pierreux que les autres, mais je ne t’en veux pas pour ce qu’il s’est passé… ça serait paradoxal venant de moi. Il soupira doucement et reprit: Ôte ce doute de ta conscience, je suis incapable d’être rancunier.

Son cœur sursauta comme un oiseau surpris sur sa branche. Elle releva la tête et la tourna vers le solitaire ailé, les yeux s'embuant de plus en plus, la gorge l'étreignant de ces paroles qui la poignaient plus que son interlocuteur l'eut peut-être cru.
Il ne lui en voulait pas.
Un soulagement de plus sur sa liste de culpabilité. Un poids en moins sur sa conscience écrasée.
Son museau se plissa un peu pour retenir les larmes qui débordaient de ses cils comme des prisonniers s'accrochant avec ténacité à leurs barreaux, préférant s'offrir au sol, leur bourreau, plutôt que de rester un instant de plus dans leur matrice à occuper l'espace que remplissaient toutes les émotions qui bouillonnaient et virevoltaient en la louve colorée.

-Je ne pense pas que ça soit une marque de faiblesse. S’ouvrir à un inconnu est bien plus difficile que ce que l’on peut croire pour certains, oser manifester ses sentiments c’est… angoissant.

Cette voix la rassurait mieux que tous les remèdes au monde, et mieux que cela, elle réchauffait son cœur endolori et son âme affaiblie. C'était comme une mélodie, une berceuse destinée à calmer ses ruisseaux intérieurs, cascadant tranquillement la surface de ses tympans.
Inconnu ? Depuis leur première rencontre, jamais elle ne l'avait considéré en tant que tel à part entière. Non. Ni un ennemi, ni un lambda, il était quelqu'un à part entière qu'elle ne parvenait même pas à mettre dans la case des amis ou des simples potes. Précieux. Voilà, c'était le mot. Il était précieux. Sinon, pourquoi aurait-elle dépensé autant d'énergie à veiller à ne pas lui faire de tort par Dari Saya, et aussi spontanément ? C'était très étrange comment aussi rapidement ce loup avait réussi à obtenir sa confiance que même à certains de ses camarades de Clan elle n'accordait pas totalement.
Elle se détendait progressivement, sa trachée se libérant petit à petit, laissant filer l'air par ses poumons qui faisaient cette action aussi facilement qu'une tisseuse aurait fabriqué une toile

-Comme je l’ai dit, quoi qu’il se soit passé, qui qu’ait été cet individu, il te faut aller de l’avant désormais. Même si tu ne t’en remettras peut-être pas, le mieux à faire c’est de continuer, et s’il t’aimait tant qu’il le disait, il sera probablement heureux de te voir vivre de là où il est.

Dari Saya...
Elle secoua la tête, prise d'un petit hoquet silencieux, nom qui tut ses pensées. Aïe. Ca faisait mal. Et dire qu'il s'était passé tout cela... Comment peut-on oublier sa propre existence ? Elle frissonna, grimaçant, les babines lui picotant, et baissa les yeux, jades qui devinrent vides à cet instant. Ses moustaches tombèrent, lasse.
Une part d'elle admirait l'ange d'argent de parler avec autant de calme d'un personnage qui l'avait menacé, embêté et même blessé. A sa place elle l'aurait certainement traité de tous les noms. Enfin... enfin.... enfin.......
Elle l'aurait fait si elle n'avait pas été elle, et si elle n'avait pas eu le passé qu'elle a eu. Même là, elle avait encore un peu de mal à parler mal du roux. Et pourtant, Outa-Ranos sait que ses sentiments se sont envolés depuis bien longtemps, depuis le moment où ses souvenirs lui avaient été arrachés sans son accord. En voulant l'aider, il l'avait trahie, et lui avait pris l'une des choses les plus chères au monde.
Elle soupira, un peu harassée. Elle lui en voulait aussi pour l'avoir « poursuivie » même là, et d'avoir attaqué Lathraios. Et pourtant, elle n'arrivait pas à le haïr.
Elle voulait tellement s'excuser auprès du mâle immaculé d'avoir été attaqué aussi injustement. Le souvenir de sa blessure à la gorge lui arracha un frisson désolé.

-C’est moi qui suis désolé, je ne sais pas quoi dire pour te venir en aide alors que je voue ma vie à cela.

Elle releva de nouveau le regard vers lui, surprise, dressant légèrement les oreilles. Pourquoi s'excusait-il ? Il l'avait aidée, l'a aidée... et même là l'aide encore une fois. C'était à se demander comment il pouvait ne pas en avoir marre d'elle à force. Quel boulet elle était. Elle baissa les oreilles, émue.
Et elle se rendit compte que les ténèbres qui la menaçaient plus tôt s'étaient comme évaporées. Temporairement, certes, elle le sentait. Mais... Mais... Elle arrivait à ressentir autre chose que de l'obscurité, elle parvenait à aligner deux pensées sans se tordre l'esprit de douleur. Même son corps paraissait plus apaisé, et prêt à obéir docilement. Ce loup... c'est pas possible, il a un super-pouvoir pour éloigner ainsi ses soucis d'elle.
Et elle tenait à lui, c'était certain, et elle le savait plus encore maintenant.
Des larmes perlaient à ses yeux, toujours. Mais cette fois-ci, c'étaient des larmes émues, et non pas des flots de culpabilité et de honte.

-Lath...  , murmura-t-elle d'une voix rendue légèrement à la fois tremblante et chantante par l'émotion.

Il l'avait touchée, et profondément. La preuve est qu'elle n'avait même pas terminé de prononcer son nom, l'appelant involontairement par un diminutif. Elle sourit calmement, son visage se détendant tranquillement, et ferma les yeux, ne luttant pas contre ces perles qui n'étaient pas amères, et qui gouttèrent sur la poussière. Elle rouvrit les paupières, respirant profondément, chose qu'il lui semblait ne pas avoir faite depuis longtemps. Elle essuya ses joues mouillées du dos de la patte, prenant garde à ses griffes- il serait en effet très bête de perdre ainsi un œil.
Elle prit une inspiration silencieuse, et tendit ses muscles encore un peu faibles. Lentement, péniblement, mais sûrement, elle parvint à se mettre sur ses quatre pattes, et sans l'aide du mur, énorme exploit par rapport à tout à l'heure où elle s'effondrait presque même avec.
Impulsivement, ses pattes se mirent à s'avancer vers le loup, mais elle s'arrêta, essayant de comprendre ce que son corps voulait faire et que son esprit n'arrivait à percer, encore un peu flou et brumeux. Elle cligna plusieurs fois des yeux, le cœur accéléré par sa remise debout. Elle comprit ce que son instinct lui soufflait de faire, et l'accepta, continuant de le suivre spontanément. Tranquillement, elle approcha sa truffe d'une des oreilles de Lathraios et lui chuchota d'un ton reconnaissant :

-Merci.

Ce mot valait tous les discours possibles et imaginables qu'elle aurait pu débiter, les résumait, eux et leurs émotions, en une harmonie qui mettait tout le monde d'accord.
Alors, comme les héros que l'on médaille, elle déposa un gentil baiser sur la joue blanche du justicier masqué. Ses poils lui chatouillèrent la truffe. Elle s'écarta, souriant doucement, reculant un peu. Elle devait tellement à ce loup. Certes, il avait en partie causé, bien qu'involontairement, tout ce joli remue-ménage, mais... il lui avait apporté beaucoup. Jamais son cœur n'avait été gonflé par une telle volupté. Et... elle se sentait bien, elle se sentait à l'aise avec ce loup si patient. Elle ne regrettait pas l'aimant qui rattachait inéluctablement sa flamme intérieure à lui
Mais elle savait qu'elle aurait affaire avec elle-même plus tard, qu'elle devrait rendre des comptes avec son passé, afin de ne faire plus qu'un avec lui et de redevenir entière.
Déjà, elle devait rentrer.
Elle se tourna et avisa le vide qui s'offrit à son regard émeraude. Elle sursauta légèrement, puis vit le chemin abrupt emprunté par son père plus tôt. Elle souffla un discret soupir de soulagement. Elle n'était pas coincée ici pour l'éternité. Enfin... ça ne l'aurait pas dérangée de l'être avec... euh... NON MAIS QU'EST-CE QU'ELLE RACONTE ? N'importe quoi.
Elle souffla du nez, agacée par elle-même. Elle n'arrivait pas à identifier ce qui lui avait fait penser cela, ce qui ne faisait que rajouter une petite pique d'exaspération. Enfin, elle disait ça, mais elle savait au fond d'elle, et depuis la première fois pourquoi c'est ainsi. "MOI AUSSI, putain, MOI AUSSI" avait-elle pensé. La spontanéité de cette pensée l'avait marquée, et à jamais. Elle leva les yeux au ciel, et put enfin faire profiter à ses yeux du panorama. Elle l'aimait...
Ses yeux s'agrandirent, et commencèrent à pétiller d'émerveillement, et elle sentit ses babines s'étirer en un sourire heureux. C'était magnifique comme paysage. Elle n'avait vu que quelques parties des nouvelles terres, et à pied ; les voir ainsi, toutes connectées était une expérience inoubliable, unique et incroyablement belle. Elle qui avait tendance à facilement s'attendrir vers les paysages, ses yeux brillaient et son cœur enflait, transportant des petites vagues de chaleur et d'adrénaline en travers tout son corps. Il ne lui en fallait pas beaucoup pour s'extasier. Elle avait deviné que c'était beau quand elle était couchée au sol, mais sa vision troublée de larmes lui avait caché la moitié du spectacle.

-Wouah   , lâcha-t-elle, la queue légèrement battante.

On aurait presque dit une loupiote à s'échauffer pour « pas grand chose ».
Alors, elle ferma les paupières, humant les effluves qui baignaient délicatement l'air. Mais elle ne s'arrêta pas qu'à cela.
« Ecoute... le souffle du vent, Il agite les feuilles. L'une d'elle vient de se détacher de la branche... et elle vient toucher le sol. Maintenant, tape délicatement le sol. Tu peux sentir sa consistance, il est granuleux. Et le clapotis de l'eau. Il est léger mais je suis sur que tu l'entends ! Maintenant, est-ce que tu perçois la masse devant toi ? Il s'agit la du résultat de tes observations, ton cerveau commence à s'éveiller. »
Elle se sentait progressivement emportée par ses sens. Tout d'un coup, elle se coupait de sa vue, et s'intéressait plus attentivement à son ouïe, à son odorat, aux textures qu'elle ressent, voir même au goût que peut transporter l'air. Elle se concentrait tranquillement, respirant profondément. C'était... apaisant. C'était reposant.
Est-ce parce qu'il est toujours concentré que Lathraios paraît tout le temps aussi calme ?
Faïryna expira doucement l'air de ses poumons. Oui, elle se sentait bien.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: