Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Les larmes de Chionée recouvraient le sol gelé par froid mordant. Borée semblait souffler afin d'apaisé la tristesse de sa fille, châtiant ainsi les hivernaux d'un vent glacial et pénétrant. Le peu de végétation présente se trouvait à demi enfouie sous une mince pellicule de neige, si bien que l'on parvenait difficilement à voit où l'on mettait les pattes. D'épais nuages à l'allures cotonneuses recouvraient le ciel, annonçant ainsi une nouvelle journée où la neige serait la seule et unique maîtresse. Un papillon aux tons mauves et bleus bravait tant bien que mal la tempête afin de rejoindre sa maîtresse. Cette dernière avançait le museau en direction du sol et ses yeux vairons à moitié fermés. La louve était légèrement essoufflée, il faut dire que braver une tempête ce n'était pas de tout repos, que ce soit pour un hivernal ou un membre d'un autre clan.

Levée avec le soleil, notre louve s'était discrètement éclipsée de sa tanière afin de chasser. Non pas qu'elle appréciait abattre des animaux innocents mais en tant que loups, sa nature l'obligeait à consommer de la viande même si cela ne lui disait guère. Elle avait bien tentée une fois de se nourrir de baies et de fruits de saison mais son ancienne nourrice, Alamenda c'était montrée inflexible concernant les repas de la petite princesse : les fruits et les baies n'étaient pas une alimentation pour une jeune louve en pleine croissance, il lui était obligé de consommer de la viande. Bien entendu afin de ne pas l'écoeurer avec la chair fraîche, sa nourrice lui avait donnée de la viande par petites quantités toujours agrémentées de baies ou de petits fruits. Ce fut long mais au final Layla avait désormais de moins en moins de difficultés à manger de la viande, même, elle commençait peu à peu à en appréciée le goût, ce qui l'étonnait quelque peu elle devait l'avouer.

L'hivernale sentait que plus elle avançait, plus le sol devenait dur sous ses pattes et plus la neige se faisait de plus en plus discrète. Elle n'osait lever le museau de sol et garda donc la tête baissé. Ce fit l'avertissement de Grelot qui la prévint que de grand monticules de glaces se trouvaient tout près. La barrière de glace. Layla n'aurait jamais douté que ses pas l'auraient guidés aussi loin. Étrangement, plus elle s'approchait du grand mur de glace plus la tempête semblait se clamer. Le vent avait cessé de souffler, il ne demeurerait plus que la neige mais cela n'était pas un problème pour la princesse. Lentement, elle releva la tête et observa cette grande barrière dont-elle avait entendu tant d'éloges. Grande n'était qu'un petit mot face à la réalité, immense était plus approprié. La glace s'accumulait sur les couches de glaces déjà présentes depuis des dizaines et des dizaines d'années, formant une telle épaisseur qu'il semblait impossible de réduire la barrière à l'état liquide. Le clapotis de l'eau qui léchait le bord de l'eau non loin de là résonna aux oreilles de la louve. Elle préféra observer l'eau de loin n'osant s'approcher de peur que la glace cède sous ses pattes et qu'elle se retrouve à barboter dans une eau qui devait être plus que glaciale.

Un bruit sourd résonna alors derrière Layla. Ce fut Grelot qui l'aperçut en premier prévenant sa maîtresse qui, n'osant y croire, se tourna avec l'air le plus étonné qu'elle puisse faire. Elle cligna plusieurs fois des yeux afin de constater si le froid ne lui jouait pas quelque tous, mais non, elle ne rêvait pas, pas plus que son papillon d'ailleurs. Elle se retrouva alors face à la personne à laquelle elle s'attendait le moins à rencontrer ici, sa mère, Meneldil. Ne sachant comment trop réagir, l'hivernale se remémora toutes ce que lui avaient appris ses nourrices. Elle devait saluer Meneldil avant tout comme son alpha et après comme sa mère. Elle plongea donc ses yeux vairons dans les yeux bleus cristallins de celle qui lui avait permis de voir le monde et inclina la tête.

«- Salutation Mè...Meneldil. Je ne m'attendais point à vous voir ici, il est rare que vous quittiez les environs de votre tanière. »

Layla ignorait si elle avait prononcée les bonnes paroles. Ne sachant que faire elle regarda autour d'elle espérant vainement que la solution lui tombe du ciel ou d'ailleurs. Le papillon de la louve aux tons mauves vint se poser sur ses cheveux, aussi étrange fut-il pour une aussi petite créature, Grelot semblait captivé par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Sentant que la discussion qu'elle avait commençait risquée de durer longtemps, l'adolescente posa son arrière train sur le sol froid retenant qu'une grimace n'apparaisse sur ses babines à cause du froid qui lui gelait les poils.

«- Ce n'est qu'une idée mais me cherchiez vous mère ? »