Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Plus que de la confiance, de l'amûûr ~

Le sable était recouvert d’une fine pellicule de neige. Le soleil déployait ses derniers rayons  sur Four Seasons, préférant sombrer dans l’océan plutôt que de rester fièrement briller en cette saison hivernale. Le ciel avait pris une teinte orangée qui s’estompait peu à peu. La brume venait  de voiler la voute céleste et le gèle commençait doucement à prendre le territoire estival. Une jeune louve au pelage chocolat marchait d’un pas rapide, faisant crisser le sable sous chacun de ses pas. Ses cheveux blonds et courts autre fois longs volaient au vent glacial qui se rependait sur la plage.  Son visage aux traits fins et délicats  s’était  figé dans une expression de colère intense. Mais pour qui était-elle destinée ?  La jeune estivale  shoota dans un coquillage qu’elle envoya valdinguer à plusieurs mètres.  Un pauvre crabe innocent en fit malheureusement les frais, mais peu importait le sort de ce crustacé pour la jeune louve. Elle continuait son chemin, le visage bouillonnant et la gorge nouée.

Qu’est ce qui avait bien pu la mettre dans cet état là ? La colère était une émotion qui ne faisait habituellement pas partie d’elle. Il y avait bien eu une fois…le jour ou elle avait rencontré l’Aveugle et qu’elle avait eu envie de littéralement l’étriper. Mais encore, là ce n’était pas la même rage. Ce n’était pas que de la violence, c’était un mélange de tristesse de désespoir et d’un agacement profond contre elle-même.  Tout cela provoqué par quelque chose de minime, qui aurait du pourtant la réjouir, comme tous les autres membres de son Clan ! Mais  elle ne supportait pas de jouer l’hypocrite. Alors  après avoir affiché un de ses plus beaux sourires et avoir discutés de l’heureux événement avec quelques  nourrices, elle était partie, dans l’espoir d’évacuer toute son amertume.

Akisa était maman. Quelle bonne nouvelle ! Après tout, elle allait avoir la chance de pouvoir côtoyer les nouveaux héritiers. Il lui restait encore de nombreuses années à vivre et elle pouvait déjà dire qu’elle avait côtoyé deux générations d’Alphas. Oui, c’était très bien, il fallait s’en réjouir. C’était  bon pour le Clan de l’Eté, cela lui assurait un bel avenir radieux pour ses futurs membres.  Néanmoins,  cette nouvelle avait laissé un sentiment amère, sans le savoir dans le cœur de certaines louves. Dont notamment Hurricane.  A chaque fois qu’’elle voyait une louve attendre des enfants, cela brisait le cœur de la blonde encore un peu plus. Aujourd’hui il fallait croire que c’était la goutte de trop.

Hurricane était au courant qu’elle avait des problèmes psychologiques. Qu’elle avait du mal à maitriser ses émotions, qu’elle était fragile, bien plus qu’elle ne le laissait paraitre. Dans son enfance, elle était déjà agoraphobe et au fil du temps, grâce à certaines personnes elle avait réussi à mettre cette angoisse de côté. Mais  elle s’était faite une raison, quoi qu’ils en disent tous, elle n’était pas bien dans sa tête. Il y avait quelque chose qui clochait chez elle. Il fallait voir comment  elle s’était comportée lors de sa confrontation avec l’Aveugle. Elle n’avait pas tenue longtemps ! Les remarques et moqueries du mâle non-voyant l’avait rendue littéralement malade.  

Et c’est cette différence qui l’empêche d’établir toute relation normale avec un mâle…Il y avait Akiro, bien sûr ! Elle l’aimait beaucoup, beaucoup plus que de la simple amitié mais ça lui faisait mal d’y penser. Après tout, il ne la connaissait que sous sa timidité maladive et ses jolis sourires. Il ne l’avait pas vu fulminante lorsqu’elle était face au mâle aveugle. Ni même lorsqu’elle se débattait furieusement avec ses victimes, prête à tout pour les achever.  Tout ces mâles qui la regardent avec de grands yeux admiratifs, qui lui font de grand sourires et qui plaisantent avec elle…Ils espèrent pour rien ! Hurricane ne pourra jamais leur offrir ce qu’ils attendent d’elle ! Elle était bien trop instable ! Bien trop fragile ! Elle les mettrait dans la honte, dans l’embarras ! Elle ne voulait pas devenir un poids, elle ne voulait pas qu’ils soient malheureux à cause d’elle, ils ne voulaient pas qu’ils choisissent leurs mots   pour lui parler, elle ne voulait pas de ça….Elle veux rester indépendante, rendre son fière son futur compagnon et non l’inverse. Elle voulait qu’il soit naturel avec elle et qu’il ne craigne pas le fait de la blesser en disant quelque chose qu’elle pourrait mal interpréter.

Et c’est pour cela, pour le fait qu’elle ne puisse pas avoir de relations, le fait qu’elle n’aurait alors jamais d’enfants qui la chagrinait autant. Elle avait l’impression de décevoir ses parents, de décevoir Akiro, de décevoir Elijah, de décevoir tout le monde. Elle se détestait pour cela. A supposer  qu’un jour elle réussisse à se rendre heureuse, elle savait très bien que ce sentiment ne serait pas partagé. Elle ne pouvait concevoir une vie comme ça….

Elle s’était arrêtée et fixait l‘horizon. L’océan et ses clapotis réguliers ne suffisaient pas à calmer son cœur déchiré. Elle revoyait encore ses camardes qui se pavanaient fièrement dans la pouponnière, le sourire étincelant d’Oprhée et la joie d’Akisa , puis enfin les yeux brillants d’Akiro. Elle sentit ses yeux  piquer fortement mais ne chercha pas à retenir ses larmes qui menaçaient de tomber. Elle ne pleurait jamais, elle n’avait jamais été jusqu’à là…Eh bien, se disait-elle amèrement, il faut bien un début à  tout..

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Plus que de la confiance, de l'amûûr ~

- Hurri' ? Que se passe t-il ?

Seuls ses yeux bougèrent pour aller fixer l’individu qui venait d’apparaitre. Elle ne l’avait même pas senti, parce qu’elle commençait à avoir la truffe bouchée. Vous savez  ce fameux moment ou quand on pleure, on émet des reniflements peu ragoutants….Il lui arrivait la même chose, sauf que, Hurri, elle, elle ne reniflait pas.  

Elle esquissa un mouvement de recul en constatant que le loup était Akiro. Elle n’aimait pas montrer ses faiblesses ouvertement et là, son meilleur ami arrivait et il la voyait avec les yeux larmoyants…Une part d’elle se sentait terriblement gênée et une autre, plus infime, celle qu’elle appelait «  optimisme »  se réjouissait que ce soit lui et pas un autre. Un drôle de rictus se forma au coin de la bouche de l’estivale. Elle dévisagea le jeune Bêta quelques secondes avant de pousser un soupir agacé. Bien sûr, ce soupir n’était guère destiné au mâle, mais plutôt à elle-même.

La jeune louve aux cheveux miel tentait  tant bien que mal de chasser son air de chien battu sur le visage. Déjà qu’on la trouvait un peu fêlée sur les bords, si en plus on l’a voyait déprimer….à coup sûr on la traiterait de quelqu’un de peu fréquentable..N’est-ce pas ? Oui bien sûr. Il ne fallait pas empirer la situation. Elle leva ses pattes avant et s’essuya les yeux.

Mauvaise idée, Hurri. Quand on a les pattes qui trainent dans le sable depuis perpette, on évite de bien les enfoncer dans ses orbites.  Au lieu d’arrêter de pleurer, elle faisait tout l’inverse. Le sable dans ses yeux fragile était en train de lui massacrer les yeux. Pour mieux comprendre cette hyperbole qui n’est un pas une, imaginez-vous avec des oignons fraichement coupés et collés sur vos prunelles. Ce n’était plus des larmes de colère qui dévalaient ses joues, mais des larmes de douleur ! La silhouette d’Akiro se troublait au fur et à mesure que le temps passait. Le pauvre, quelle opinion avait-il d’elle à ce moment là ? Rien qu’à l’imaginer, cela  fit pâlir la jeune Tueuse, dont les larmes redoublèrent. Ses sentiments semblaient décuplés depuis quelques heures et cela l’agaçait, et plus cela l’agaçait, plus cela la faisait pleurer de frustration… L’amertume se mêlait à la colère contre sois même et ainsi de suite. Elle baissa la tête, refusant de regarder le beau rouquin dans les yeux. Elle ne se sentait pas la force d’affronter son regard, de peur d’y interpréter des choses qui la briserait un peu plus.

- Je pense à ma…vie…et…ça me…rend..triste..

C’était sa voix, ça ? …… C’était officiel. Elle détestait pleurer.

- Je suis…pas bien dans ma tête, je suis fragile, j’ai un problème et ça ne va pas, ça ne va pas du tout, parce que, personne ne voudra de moi  à cause de cela et...

Etait-ce une bonne idée de tout déballer à Akiro ? Il n’avait pas à subir son mal être. Il ne méritait pas de finir sa journée sur quelque chose d’aussi déprimant. Il fallait qu’elle se taise. Elle allait lui massacrer sa journée. Déjà qu’elle avait déjà du lui faire tant de mal, rien que par sa présence...Il en avait du se prendre, des réflexions par ces autres louves, du genre «  Pourquoi tu traines avec elle ? »… Son amitié devait être un véritable fardeau pour lui. Il dit qu’il s’en fiche, mais l’estivale se doute bien que, des réflexions de ce genre, ça dit lui faire mal… Il fallait qu’elle se taise. Qu’elle  lui donne une chance de passer une bonne journée. Pour son bien à lui.

- Non. En fait, laisse tomber. Ça ne va pas très bien là-dedans disait-elle en désignant son crâne, avec un sourire forcé.  Comme d’habitude. Pardon. Tu sais, tu n’es pas obligé de  rester avec moi….je nui à ta réputation. Puis je vais te faire du mal. Je suis beaucoup trop instable en ce moment. Je pense même que…que…on devrait s’éviter. Pour ton bien... je ne veux pas te faire honte.

Elle avait le teint maladif. A deux doigts de vomir. Elle pleurait toujours et Dieu sait si c’était à cause du sable ou du mal que ça lui faisait de dire à Akiro de s’éloigner d’elle. Peut être que c’était les deux.

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