Hurricane n’avait pas finit d’en apprendre des bonnes sur elle-même. Voilà qu’en plus d’être impulsive, elle était bornée. Et bien bornée comme il faut ! Depuis 2 ans, la griffure du Vampire lui était restée en travers de la gorge. En vérité, elle était encore très émotive, et lorsque devant son Alpha elle s’était faite lamentablement attrapée par le Vampire, elle avait sentit son estomac se serrer très fort. Avec le temps, elle avait finit par relativiser, cherchant à effacer ce petit incident de sa mémoire. Mais elle n’avait pas supporté, pour elle c’était une honte, elle avait l’impression, qu’à chaque fois qu’elle croisait le regard d‘Akisa, la jeune meneuse revoyait le spectacle pathétique dont elle avait été victime. Encore aujourd’hui, en y pensant, elle se sentait vraiment mal à l’aise. Donc elle avait décidé de prendre sa revanche personnelle. Bien sûr, son esprit fragile et anxieux lui avait suggéré d’inviter son Alpha à venir, juste pour qu’elle puisse voir Hurricane réduire le Vampire en charpie et pour qu’elle remplace cet incident ridicule par l’image glorieuse de la jeune Tueuse ayant tué un monstre. Mais sa raison reprit bien vite le dessus, en la traitant de « pauvre-folle ». Le guérisseur lui avait conseillé de se satisfaire elle-même, pour que l’accident disparaisse de lui-même de son esprit. Elle était venue en prétendant suivre les conseils du médecin, mais en réalité, elle avait plus été poussée par son orgueil que par autre chose.
Elle était enfin arrivée devant la porte…Elle était restée comme dans ses souvenirs. Elle se revoyait encore….une petite masse blonde qui ouvrait timidement la porte. Elle se plaça sur le palier, un sourire de défi collé aux lèvres, et comme pour briser l’image que ce lieu avait enregistré d’elle, elle poussa la porte avec détermination.
Elle se retrouva dans une énorme pièce semblable à un petit manoir. Il y avait les escaliers, si familiers aux yeux de la louve qui montaient à l’étage. Elle était vraiment curieuse de savoir si il y avait encore les traces de son sang sur les escaliers. Cependant, elle connaissait le Vampire, elle savait qu’il reconnaitrait sa présence, et que part conséquent, il ne prendrait pas le risque de venir l’attaquer au même endroit. Alors l’estivale, d’une démarche de traqueuse s’engagea dans un long couloir noir, juste en face d’elle et en dessous des escaliers.
En s’y engageant, elle fut surprise de l’humidité du lieu. Elle sentait le sol spongieux et froid sous le sol. Elle avait l’impression de marcher sur de la mousse. Ou bien des cadavres en décomposition. La deuxième supposition étant la plus probable…. La jeune louve réprima un frisson et eut une mine dégoutée. Finalement, heureusement qu’il faisait noir. Elle aurait probablement vomit tout ce quelle avait si elle voyait sur quoi elle marchait.
Elle accéléra le pas, pressée de sentir l’odeur pourrie et caractéristique du Vampire. Enfin, elle crut toucher au bout en apercevant une lumière blanche au fond du couloir. Mais elle s’arrêta vite, s’accordant un instant de réflexion. Les Vampires n’étaient pas censés fuir la lumière ? Pourquoi attendre dans un endroit où celle-ci semblait fortement présente ? Hum, cela sentait le piège à plein nez pour l’Ouragan. Elle accéléra tout de même le pas, et n’avait pas honte de l’avouer : Elle était pressée d’aller combattre. Cependant, alors qu’il lui restait que quelques centimètres avant d’arriver à côté de la pièce, elle décida de prendre ses précautions. Qui sait, peut être que lorsqu’elle poserait un pas dans la salle, des pics pointus allaient lui tomber sur la tête ? Elle se colla tout d’abord au mur gauche du couloir mais recula bien vite. Celui-ci possédait la même texture que le sol, il était gorgé d’eau et de choses inconnues quelle ne préférait pas imaginer. Elle longea tout de même le mur jusqu’à pouvoir passer sa tête dans la pièce lumineuse. Elle ouvrit grand la bouche.
Une jeune louve couleur lavande chantait d’un air mélodieux une chanson qu’Hurricane comprit parfaitement, bien que la langue n’était pas la sienne. Que faisait une louve comme elle ici ? Peut être était-ce une illusion du Vampire, pour l’attirer dans un piège… Elle s’avança, faisant découvrir le reste de son corps et s’apprêtait à questionner l’enfant, lorsqu’elle entendit un lourd fracas venant d’en haut. Elle eut juste le temps d’apercevoir un nuage noir fondre sur l’enfant et d’entendre quelques cris de chauve-souris.
Puis quelques minutes passèrent et le nuage se dissipa. La jolie louve lavande se releva, surprise puis se tourna vers Hurricane. Sur ses gardes, l’estivale lui adressa un regard plein de méfiance. Mais il fut vite injustifié lorsqu’elle remarqua une créature noire et hideuse posées sur le coup de la louve. Elle n’était donc pas un Vampire ni une illusion, puisque cette chose s’accrochait à elle et faisait couler du sang.
-
Mais qu'est-ce que ......?! S’étonnait la petite, qui ne finit pas sa phrase.
Hurricane, ayant observé le plafond pour voir s’il n’y avait aucun piège, s’élança vers l’enfant et plongea son regard féroce dans les yeux bordeaux d’un vampire transformé en chauve-souris qui la regardait bêtement. L’Ouragan en déduisit bien vite que ce n’était pas celui qu’elle cherchait. En effet, elle avait utilisé de nombreuses fois son pouvoir de brûlure sur celui qu’elle avait combattu. Son ennemi ne serait donc pas assez stupide pour la regarder bêtement.
Cependant, elle ne comptait pas repartir et laisser la jeune louve avec sa grosse sangsue collé à la nuque. Elle profita de l’hébétement de l’animal pour faire surchauffer son cerveau. En a peine 3 secondes, on vit de la fumée sortir des oreilles du monstre. Ses muscles se détendirent et il se décrocha du cou de la louve, pour tomber raide et inerte au sol.
Les yeux pleins de larmes, l’Ouragan s’adressa à la jeune louve en clignant frénétiquement des yeux pour calmer sa brulure :
-
Il faut vite te faire soigner…tu dois rentrer chez toi et te faire désinfecter, j’ai eu la même chose, c’est dangereux….Elle fermait les yeux très forts. Cela ne servirait à rien de les ouvrir, cela reviendrait à la même chose de toute façon.
© FieryAmaryllis