Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Moi, peur ?....Non, jamais !

Des qu’on lui avait appris que les Terres d’Halloween étaient revenues, elle avait littéralement sauté  de joie. Il y a deux ans, lorsqu’elle n’était encore que loupiote, elle y avait vécu quelque chose qui  resterait surement ancré dans son esprit jusqu’à la fin de ses jours ! C’était à la fois effrayant et  absolument génial. Le visage immonde du vampire flottait encore dan son esprit…. Elle voulait revenir sur ces terres hantées. Elles apparaissaient une fois par an, l’année dernière elle n’avait pas pu car elle était tombée malade, mais cette année, pas question de rater ça.

Elle était partie du Camp à une heure tardive, pour faire en sorte d’arriver vers minuit. C’était beaucoup plus drôle quand on ne voyait rien, n’est-ce pas ? Son adrénaline augmentait de pas en pas, elle n’avait pas peur, non,  ça en ‘lavait jamais effrayée, ce genre de choses. Mais elle était juste terriblement excitée de revoir ces lieux qu’elle n’avait pas côtoyés depuis plus d’une année.  

L’air devait lourd et froid, la brume commençait à envelopper l’estivale qui ne tarda pas à claquer des dents. Mais elle ne s’en plaignait pas ; après tout, cela rajoutait encore plus de piment dans son expédition.  Elle se mit à ralentir la marche lorsqu’elle aperçut les cimetières. Elle n’y était jamais allée et n’avait malheureusement pas eu le temps, lorsqu’elle y était venue en étant loupiote.  L’inconnu  était quelque chose qui lui donnait des frissons, elle aimait découvrir ce qu’elle ne connaissait pas et elle espérait découvrir quelque chose d’effrayant, pour que cette nuit devienne  un instant mémorable. Elle zigzaguait entre les tombes  qu’elle tentait de déchiffrer. Mais l’estivale avait une vue très mauvaise,  sa vue avait tendance  à devenir floue et il lui était de plus en plus difficile de déchiffrer des inscriptions ou quoi que ce soit de petit. S’attardant sur une pierre tombale, elle sursauta brusquement lorsqu’un cri  traversa le cimetière.  Son poil était hérissé, tandis qu’elle calmait son rythme cardiaque, elle laissa un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Alors, après les Vampires, qui allait donc lui offrir une soirée des plus épiques ?

Elle n’eut pas le temps de penser à une réponse, lorsque quelque chose la percuta d’un coup. La louve, avec ses instincts de Tueur sentit tout de suite que la chose était chaude – donc vivante- et qu’elle était jeune, et que surtout, c’était une automnale. Elle se releva et cligna des yeux pour essayer de voir un peu mieux. Dans la nuit noire, ce n’était pas facile, cependant elle réussit à distinguer deux yeux pourpres et des cheveux striés de blancs.  

-  Excuse-moi…tu…-tu vas bien ?  Ce cri était vraiment étrange…

Elle avait parlé de sa voix timide, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Surtout que c’était une automnale, ils n’étaient pas censés s’apprécier ou quoi que ce soit. Mais de toute façon, on était en lieu neutre, puis,  il y a bien un dicton qui disait «  Plus on est de fous, plus on rit » !

Moi, peur ?....Non, jamais !

L’automnale ne semblait pas avoir un caractère belliqueux. Elle  lui adressa un joli sourire ou on pouvait nettement voir ses crocs blancs briller dans la nuit. L’estivale se détendit alors et se laissa gagner par le calme de ce lieu macabre. Elle laissa aller son regard dépareillé sur les arbres qui s’étendaient au loin. D’un noir d’encre, ils dessinaient des formes étranges, et certaines branches étaient tournées dans un angle anormal.  Quelque fois, il lui semblait les voir s’animer, mais elle n’en était pas le moins du monde effrayée. Elle avait hâte de découvrir tous les secrets de ce cimetière.

- Non excuse-moi j'aurais dû regarder où j'allait. Je m'appelle ...

L’estivale souriait doucement, mais baissa les oreilles à la fin de la phrase. Pourquoi s’était-elle arrêtée ? Elle huma l’air rapidement, mais ne sentit que l’odeur froide et lourde qu’elle avait déjà repérée en arrivant. La louve noire alla se placer à côté d’elle pour faire face au cimetière. Hurricane, aux aguets tentait de déceler la moindre odeur suspecte, tandis que la femelle aux yeux violets continuait sur un ton hésitant :  

- Eu.. oui donc je m'appelle Diane et toi qui est tu ?

L’ouragan, sans la regarder lui répondit.

- Je suis Hurricane. Mais que t’est-il arrivé ?

Elle se retourna vers elle, l’air intrigué. Elle claquait toujours légèrement des dents à cause du froid, cependant, lorsqu’elle sentit son arrière train refroidir brusquement, elle ne trouva pas  ça normal.  Elle se retourna et eut à peine le temps d’apercevoir une entité vaporeuse s’éloigner en murmurant. Ou en riant ? Elle n’entendait juste que quelque «  psh-psh-psh ». Frissonnante, elle se surprit à se coller contre la louve, dans un geste instinctif parce que, en fait, elle avait très froid. Mais elle se décala bien rapidement. Il ne fallait pas oublier qu’elle était automnale.  Elle se racla la gorge.

-  Il semblerait qu’il y ait des esprits farceurs…Il y a quelque chose qui m’a touché l’arrière train..Elle était à moitié en train de rire, parce que cela lui faisait vraiment penser à un fantôme pervers. D’un côté elle aurait du être dégoutée, mais de l’autre cela faisait rire l’éternelle enfant qu’elle était.

Elle posa son regard sur la première pierre tombale qu’elle avait observée, une blanche immaculée. Intriguée, elle s’avança, poussée par sa curiosité et ne fut pas déçue. Au moment ou elle arriva en face, comme dans les boites ou la tête d’un clown sort brusquement, un visage ridicule et grossier de loup sortit brusquement et fit pousser un glapissement magnifique à la pauvre Hurricane. Elle eut un grand mouvement de recul, la bouche grande ouverte, ne sachant si elle devait rire ou  pleurer.

- C’est quoi ce délire…..Il avait une de ces tête !

Elle se retourna vers Diane, ne sachant que penser de ce qui venait de se produire. Elle tourna la tête dans tous les sens, essayant d’apercevoir ce petit blagueur.

- Je crois que ça fait longtemps qu’il n’a pas vu de louves. Et je pense qu’il veut s’amuser un petit peu, reste sur tes  gardes !

Moi, peur ?....Non, jamais !

Diane s’était avancée parmi les tombes. La louve sablée ne la quittait pas du regard, craignant qu’il n’arrive malheur à la jeune automnale. Ces lieux étaient remplis de mystères qui lui avait avaient failli être mortels.  N’importe quelle bête pouvait se cacher ici, à l’affut du moindre signe d’angoisse  et prête à les tuer. L’estivale ne se souvenait que trop bien du Vampire qui avaient failli avoir sa peau et celle de son Alpha. Alors elle restait sur ses gardes. Il n’était pas question qu’elle ait à accompagner Diane à son Clan, ou inversement.

Un cri monstrueux sembla faire trembler tout le cimetière et Hurricane dut réprimer un frisson. Elle avait la sensation désagréable d’être épiée et cela avait le don de l’agacer. Qu’il se montre, par tous les Dieux ! Au lieu de fanfaronner et de s’amuser à leur faire des frayeurs… Diane s’était retournée pour chercher l’origine du cri, mais visiblement ne l’avait pas trouvé non plus. Située près de tombes claires, la lune renvoyait un halo lumineux sur l’automnale. Ainsi, elle pouvait mieux observer la louve. Elle était grande sur patte et mince, et possédait un poitrail blanc comme neige. Elle possédait une longue liste dorée sur le museau et quelques tâches sous ses yeux qu’elle peinait à distinguer à cause de ses yeux abîmés. Le reste de son corps était strié de bandes blanche et or et pour finir, on pouvait nettement apercevoir  un croissant de lune sur son arrière train. Sous la lumière de la planète blanche, elle resplendissait. Diane, comme son nom l’indiquait, était une enfant de la Lune, cousine romaine d’Artémis.

Hurricane l’observa longuement, prise d’une sorte d’admiration  pour la Louve de la Nuit, comme elle se plaisait à l’appeler dans son esprit. La torpeur dans laquelle elle s’était plongée lui fit oublier  toute précaution. Malheureusement, Hurricane était une enfant rêveuse, qui se laissait facilement aller dans ses pensées…Elle ne se rendit compte que trop tard du danger lorsque la pauvre Diane sauta désespérément en avant.  Le calme désormais brisé, Hurricane s’arracha brusquement de sa rêverie  et bondis sur ses pattes, tel un félin surpris.

Elle lança un regard inquiet à la louve noire lorsque celle-ci se retourna pour lui annoncer sur un ton ou perçait l’effroi :

- Attention derrière toi !

Ayant repris rapidement ses esprit, vive comme l’éclair l’estivale se retourna et n’eut le temps que d’apercevoir une silhouette brumeuse se dirigeant sur elle.  Puis elle eut brusquement envie de tousser, gagnée par un mal qui lui chatouillait  la trachée. Elle fit volte-face pour être face au cimetière et chercha le regard violacé de Diane. Elle continuait de cracher quelque chose d’invisible, tandis qu’elle se courbait, car elle ne supportait plus l’air frais en plein visage. Que s’était-il donc passé ? Elle avait la gorge qui lui grattait affreusement. Elle s’allongea par terre en posant sur menton contre l’herbe noircie et gorgée de cadavre. Lui avait-on glissé du poil à gratter dans la trachée ? Mon Dieu, quelle horrible idée… Hurricane sentit la panique l’envahir.

Cependant, après quelques minutes qui furent interminables pour l’estivale, sa gorge cessa de la chatouiller. Reprenant son souffle, elle put enfin parler.

- Je ne sais pas ce qui s’est…AH !

Mon Dieu, ce n’était pas sa voix ça ! Une voix étrangère était sortie de sa bouche, une voix très amplifiée, comme si elle venait d’aspirer de l’hélium…Oh,non,non, et non, s’en était assez ! Ce fantôme farceur allait subir le courroux de l’Ouragan ! Quelle voix affreusement ridicule cela lui faisait ! La pauvre louve était complètement déconfite. Elle s’inventait  les pires scénarios.. Elle s’imaginait, rentre au Camp, et expliquer sa mésaventure à un Clan complètement hilare à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. Peut être que lorsqu’elle sortira des Terres d’Halloween, elle retrouvera sa voix normale ? Elle l’espérait de tout son cœur.  Vivre avec une voix de Chipmunks   jusqu’à la fin de ses jours, non merci.

Prenant sur elle, la louve due faire un effort monumental pour ne pas s’énerver et se mettre à pestiférer avec sa minuscule voix.  Elle entendait les «  psh-psh-psh » moqueurs des morts qui semblaient forts amusés par ce spectacle ridicule. Elle soupira longuement et failli halluciner en voyant une silhouette énorme  derrière Diane.
 
- Barre-toi ! Hurla t-elle de sa voix pleine d’hélium.

Oups. C’était trop tard. Il avait déjà fait sa farce et Hurricane n’en croyait pas ses yeux. Diane était en train de gonfler, gonfler comme un ballon mais ça n’avait pas l’air de lui faire mal. Elle devenait toute ronde et commençait à s’envoler.

Mon Dieu. Pourquoi elle était venue là déjà ?

Elle poussa un cri de guerre sauvage, ce qui donna pour résultat une sorte de cri que ferait un écureuil  écrasé et s’élança vers Diane.  In-extremis elle attrapa la queue de la louve noire et la ramena tant bien que mal au sol. La pauvre femelle était ronde comme un ballon de baudruche .Il fallait trouver une solution pour pouvoir garder Diane au sol, sans la faire s’envoler, le temps qu’elles trouvent une solution pour récupérer leurs apparences normales.  Hurricane s’assit, tenant la queue de Diane dans la gueule tandis qu’elle marmonna à travers ses crocs.

- Si je l’attrape lui, j’en fais du pâté de fantôme….il va voir….. Elle leva la tête vers Diane : Tu as une idée de comment on va faire pour te faire retrouver ton apparence et ma voix ? Hors de question que je rentre au Camp comme ça !

Elle était désespérée.