Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Sombre sujet que tu fais.

Le ciel était des plus beaux. Nul nuage blanc ne venait abîmé sa toison immaculée et bleutée. L'air y était doux malgré la saison estival qui se prolongeait doucement, comme si elle ne voulait arriver à son terme. Les quelques insectes aimant ses jours, voletaient ou gambadaient sur le sol. L'industrie de la vie battait de plein rythme. Les habitants des arbres et forêts faisaient leurs réserves pour l'hiver qui arriverait bien vite à la fin de l'été. Tout s'enchainait si vite, Ouranos le savait. Hier encore, il était un louveteau plein de vie, et aujourd'hui, le voilà devenu un adolescent qui avait connu la tragédie de sa naissance. Il ne savait que trop penser, lui qui aimait et donnait un visage à la Vie, alors, qu'il avait privé sa soeur Anemone d'une existence, la bloquant à jamais dans son corps. Il ne savait quoi trop penser. Il était un monstre qui aimait la Vie, mais, cela l'aiderait-il à s'accepter comme il est ? Le jeune estival en doutait et ce fut avec cette pensée qu'il quitta les champs fleuris des terres inoccupées. Il devrait rentrer sur son territoire mais, il ne prit la route vers chez lui, allant même à l'opposer.
Ouranos n'avait jamais encore posé les pattes sur le territoire de la saison la plus opposée à la sienne. Bien que le fléau et la maladie dévastait l'Hiver, bien que ce clan dut fuir et abandonner certains malades pour revenir les sauver après traitement trouvé, il était désireux de s'y rendre. C'était l'occasion de ne tomber sur aucun soldat, une occasion en or d'éviter le moindre soucis.

Ce fut avec cette idée qu'il pénétra en terres autrefois ennemis, puis devenues alliées contre le belliqueux Oxymore, puis encore alliées face à la maladie. Parfois, le jeune adolescent se surprenait à vouloir penser à la guerre, à se voir tuer. Il n'avait le droit de souhaiter la Mort. Il était un des partisans de la Vie, un prêtre qui aimait soigné ses congénères, qu'il soit amis ou ennemis. Alors pourquoi vouloir la guerre ? Il imaginait les batailles dans les dires des Anciens, il y voyait l'horreur alors pourquoi les désirer ? Il maudissait sa jeunesse qui le rendait que trop bête de songer à devenir un héros. Si il le voulait, il n'avait qu'à se concentrer pour son clan, oeuvrer pour la survie des siens mais aussi pour les malades.
Ouranos se faufila entre la cime haute des arbres de cette forêt inconnue. Il ignorait où ses pas le guidaient, il savait juste qu'il filait vers une direction, tournant, retournant, allant tout droit. Il finirait par arrivée quelque part, même si il se perdait, il serait quelque part. La brume s'épaississait au fur et à mesure qu'il s'engageait dans la forêt. Le sol herbeux disparaissait au profit d'une mousse douce qui avait du étouffer et priver de lumière les pousses de l'herbe.
Le jeune mâle s'émerveillait des merveilles de ce lieu, ne regrettant sa venue ici. Sa curiosité l'avait bien guidé, il errait tel un spectre dans les voiles blancs du brouillard. Il souriait sous son crâne, symbole de sa malédiction. Il donnait froid dans le dos ainsi. Il se mit alors à courir, mettant sa queue en panache. Qu'il était beau, lui qui fendait le blanc de la brume, de son crâne et de sa queue voletant tel un étendard.
Laissant le vent le guider, il du cependant ralentir, abandonner sa course entre les arbres. Il n'était plus seul. Il ne sentait aucune odeur que celle de la forêt, mais il pouvait sentir la présence d'une personne. Un autre canin ? Une proie ? Il l'ignorait et, profitant de son habit de blancheur, il se mit en quête de cette présence, traversant buissons sans cacher sa présence. Il s'en fichait, il allait faire peur de toute façon, ainsi caché dans le brouillard, avec son crâne qui semblait s'y plaire.

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