Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Une petite promenade

Libre

Le sommeil ne vient pas, aucune trace de rêve ou de cauchemar... Juste les parois humides de la caverne commune que je fixe inlassablement, incapable de me laisser aller dans les bras de Morphée. Pourquoi donc ne parvins-je pas à trouver ce sommeil si désiré ?! Suis-je malade ? Non, je me sens passablement bien, repus après mon bon dîner. Préoccupé ? L'état de Mercury m'inquiète, certes, mais pas au point de m'empêcher de dormir. Je roule sur le côté pour me relever, et observe les loups qui m'entourent. Tous dorment paisiblement, certains ronflant légèrement dans leur sommeil, d'autres s'agitant dans leur rêve. Je les envie à ce moment là, même ces loups privés de la liberté des airs pas l'absence d'ailes dans leur morphologie. Je grommelle légèrement en marchant à pas de loup -si je puis dire- de la sortie. La nuit est fraîche, surtout que c'est une nuit d'hiver. J'ai bien pris garde à ne pas faire de bruit en sortant, je n'ai pas envie de me faire réprimander pour avoir réveiller quelques loups. Pas ce soir.
Il n'y a personne pendant la nuit ici, si bien que j'atteints les frontières du territoire sans encombre, sans même voir la trace d'une proie. Je regarde ma patte avant gauche, dont le coussinet est encore à vif après ma mésaventure sur les Falaises de Sérégon, et commence à boitiller. C'est désagréable, mais je n'ai pas envie de voler aujourd'hui. Le souvenir de la tempête de neige est bien trop récent et je n'ai pas envie qu'il ne se reproduise encore une fois. Je grimace, continue d'avancer en sortant de mon territoire.
Pendant un moment, on ne voit pas vraiment la différence entre les terres estivales et les terres printanières, mais il apparaît bientôt que ces dernières sont bien plus touchées par l'hiver rude de cette année. Moins chaudes, la neige y est plus épaisse et elle tient bien mieux, formant même une couche dure, qu'il est difficile de percer en certains endroits. De mieux en mieux... Je continue de boiter et serre mes ailes contre moi, tentant par ce geste de me réchauffer un peu. Mes bagues brillent à la lumière du soleil levant, m'éblouissant au passage. Je lève alors la tête pour observer la voûte céleste. Quelques étoiles s'attardent encore, là ou le ciel est le plus sombre, mais elle seront bientôt happées par l'astre jour. Bah, qu'est-ce que ça peut bien me faire de toutes manières. J'aime le soleil, la lumière et la chaleur, pas la nuit, le froid et les ténèbres.
Ma patte me fait de plus en plus souffrir à mesure que je m'engouffre en terres printanières. Je songe à faire demi-tour lorsqu'un glouglou semblable à celui de ma cascade attire mon attention. Je redresse les oreilles, hume l'air et avance vers la provenance de ce bruit. Un canidé s'y trouve déjà, sans doute printanier. Il est trop occupé par un lapin et, de dos, il ne peut me voir. Tant mieux, j'ai tout le temps de m'installer et d'utiliser mon pouvoir de caméléon. Je m'approche de la paroi rocheuse, pose mes pattes arrières dessus et tends mes pattes avant sur le sol. Mes ailes s'ouvrent légèrement, formant une belle corolle, et mon pelage vire au blanc satin. Quelques touffes de poils changent et prennent un aspect végétal vert. Bientôt, à ma place, se trouve une magnifique fleur blanche d'une belle couleur crémeuse. Je suis à contre sens du vent, le loup ne pourra donc pas sentir mon odeur et l'effet de surprise n'en sera que plus grand.
A partir de là je me vide de toute pensée parasite qui pourrait me faire bouger, ferme les yeux, espérant que mon flair me suffira à détecter le loup lorsqu'il s'approchera de moi et ainsi pouvoir le surprendre. C'est ça, surprendre les gens par mon pouvoir, c'est agréable parfois. D'autres fois, je me prends tout de même de sacrés coups...

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