Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Épuisé, Mercury trainait les pattes avec une nonchalance qu’il jugeait lui-même affolante pour sa personne, lui qui avait toujours été un aventurier friand d’aventure, de découverte et de voyage se trouvait être aujourd’hui le loup le plus paresseux qui puisse exister, il n’avait envie de rien aujourd’hui, malgré toutes les excellentes conditions que le retour de la saison printanière annonçait.

Pourtant il s’était fait une joie de voir petit à petit s’évaporer l’hiver pour que ce dernier laisse place à l’atmosphère plus douce et parfumée du Printemps, il avait faillit japper comme un louveteau en voyant les bourgeons présents en haut des arbres éclore tout doucement, presque dans un infime mouvement s’apparentant à une caresse de l’air, et il se souvenait avoir prit énormément plaisir à dormir dehors pour la première fois depuis ce qui lui avait semblé être une éternité, bien sûr en étant tout de même fiévreux à l’extrême, le temps restant tout de même relativement frais et les rayons du soleil se faisant encore timides en ce début de Saison des Feuilles Nouvelles.
Mais aujourd’hui… Le loup gris et malade n’avait envie de rien, pourtant le mercure avait semble-t-il décidé de le laisser tranquille pour cette nouvelle journée, comme si l’arrivée du Printemps avait calmé ses ardeurs toxiques… Pour autant il ignorait la raison de cela mais il ne parvint même pas à y trouver un quelconque plaisir, il se sentait vide, de force, d’énergie et plus particulièrement d’envie…
Il détestait ce sentiment d’être une coquille sans âme, abyssale où l’on ne trouvait absolument aucune chaleur lorsque l’on finissait pas l’ouvrir, il avait en horreur l’idée même de ne pas sentir ce frisson d’excitation à l’idée de ne pas partir explorer les terres encore relativement inconnues de Four-Seasons, car en effet, l’Hiver ayant été particulièrement mordant, il n’avait pu aller bien plus loin que le territoire inoccupé, se trouvant dans l’incapacité totale d’accéder au territoire de la saison en question particulièrement pour des raisons qui lui échappait, malgré tout, Mercury n’était pas stupide et lui-même ayant ironiquement une connaissance plutôt bonne dans le domaine, il s’était rapidement douté que les loups Hivernaux avaient du avoir quelques soucis de santé et cela expliquait donc pourquoi il n’avait pu y accéder, encore aujourd’hui.

C’est pour ça qu’il avait préféré se rendre sur le territoire Printanier, ayant eu évidemment une petite pensée amicale pour Kenya, il s’était mis à penser avec plaisir qu’avec un peu de chance il pourrait recroiser la jeune et jolie louve aux yeux clairs, même si, il le savait, les probabilité de cela étaient plutôt minces, encore plus sur le fait qu’elle soit seule lors de cette rencontre, or, il n’était pas sûr que tous les membres de ces terres apprécieraient de voir un solitaire sur leur route, déjà qu’il portait en lui un poison extrêmement grave…
Après avoir fait une certaine trotte dans une forêt qui lui avait paru sans fin, Mercury déboucha sur une clairière particulièrement dégagée qui donnait lieu sur un magnifique ciel azur, troublé par quelques nuages blancs encore récalcitrants, aucun rayon de soleil ne venait pourtant illuminer les rochers qui constituait cet endroit, il était sûrement encore trop tôt…
Malgré tout, le loup gris apprécia immédiatement cet endroit calme et rassurant, une forte envie de se coucher sur le dos et de regarder le ciel en donnant des formes imaginaires aux nuages le prit soudainement et il accéléra le pas pour espérer trouver une place parfaite afin d’accéder à ce désir, pressé de pouvoir assouvir cette flemmardise plutôt extrême qui avait pris possession de son être en ce jour.
Mais alors qu’il lui semblait avoir déniché un petit coin de paradis en lieu déjà quasiment féérique, une odeur familière attira son attention, il tendit le museau et souffla un bon coup pour évacuer l’excès de poison de sa gueule et se concentra sur ce qu’il sentait : Un loup, ou plutôt une louve à en juger par la légère odeur caractéristique des femelles qu’il percevait, et apparemment, la demoiselle en question était printanière…

Pourtant, Mercury savait que ce n’était pas son ancienne connaissance d’il y a quelques temps, ainsi, ce parfum encore inconnu titilla sa curiosité déjà bien poussée et l’invita ainsi à changer ses plans de procrastination afin d’aller discuter un peu avec quelqu’un pour la première fois de la journée.
Marchant tranquillement et se repérant à l’odeur qu’il percevait, le loup gris aperçut enfin  une silhouette, couchée sur le sol dans une posture témoignant de la fatigue et du demi-sommeil dans lequel elle devait se trouver, elle possédait des cheveux multicolores qui s'étalaient négligemment sur la roche et qui fit briller ses yeux violets devant tant de couleur.
Amusé par sa posture ressemblant à celle d'une rêveuse, le loup gris déclara d'un ton amusé:

-Alors... Que t'inspire les nuages?

-Alors... Que t'inspire les nuages?

La louve au pelage jaune pale baissa la tête pour plonger ses jolis yeux dans les siens, violets eux aussi, ils lui apparaissaient plus clairs que ses propres prunelles, son museau tout rouge contrastait un peu trop avec les teintes douces de sa fourrure selon lui, mais les couleurs vives de ces cheveux lui procurait un certain amusement, la nature avait choisi de ne pas doter d'attributs physiques particulièrement remarquables et bien qu'il n'en ai jamais eu de complexe pour autant, il aurait bien aimé avoir quelque chose qui le démarquerait un peu du lot, comme si cette simple exception corporelle suffirait à l'ancrer dans la mémoire des autres loups dans lesquelles il aimerait ne serait-ce qu'un tout petit peu rester.
La louve lui offrit alors un sourire digne d'une publicité pour dentifrice ou autre recommandation pour la bonne haleine et lui répondit, comme parcourue d'une soudaine bonne humeur:

"L'envie de voler, surtout".

Mercury ne put qu'être d'accord, le voyageur qu'il était aurait adoré être pourvu d'aile pour explorer tant d'autres terres et faire de nouvelles découvertes que son physique fragile ne lui permettrait jamais de faire malgré toute la bonne volonté du monde, il enviait cruellement ces personnes qui, dès la naissance, possédaient deux ailes dans leurs dos et pouvaient se permettre de voler tels des oiseaux, cela représentait tant pour lui! La liberté, la légèreté et l'envol de tous ses soucis... Oh oui, il aurait adoré pouvoir voler.
Et la louve n'avait pas tord... Son esprit encore enfantin qu'il entretenait de temps en temps se plaisait à penser que cela devait être vachement cool de pouvoir toucher et travers les nuages...
La louve dont il ignorait d'ailleurs le nom, sembla combattre sa flemmardise pour se mettre sur le ventre et le regarder de ses prunelles mauves, maintenant qu'il l'a voyait de face, Mercury pu se dire qu'elle était plutôt jolie, elle semblait un peu plus âgée mais elle possédait beaucoup de charme, un tatouage ornait ses pattes avant et une araignée blanche plutôt conséquente venait épouser les courbes de son dos
de ses longues pattes, elle avait de nombreux attributs physiques bien à elle et cela ne fit que faire écho à ses précédentes pensées: Dieu qu'il aurait aimé pouvoir en dire autant de lui!

"Après tout, c'est une belle journée pour rêver et lézarder un peu"

Il ne put que la comprendre, surtout aujourd'hui où il ne se trouvait pourvu d'absolument aucune motivation, ni pour explorer le territoire, ni pour chercher des trésors ou encore rencontrer des loups en grand nombre... Et si visiblement elle partageait cet avis, alors ils allaient peut-être bien s'entendre.
Acquiesçant à ses dires, Mercury s'avança vers elle et s'allongea à son tour sur le sol pour être plus proche et à ses côtés, ainsi, il put discerner l'odeur d'un clan... Il ignorait duquel mais il était sûr et certain de l'avoir déjà sentie quelque part... Mais l'odeur de cette louve était assez trouble, comme mélangée à autre chose qu'il se trouvait pour l'instant incapable d'identifier.
S'allongeant sur le dos, le loup gris leva les yeux au ciel pour observer les masses cotonneuses encore présentes dans le ciel même en cette fin de journée, il plissa un peu les yeux et y discerna une forme particulière digne de son imaginaire un peu fantasque et frivole, il pointa donc le nuage en question de sa patte pour la louve se trouvant à ses côtés et lui dit:

-Là... Je vois un tournesol, qui voit ses pétales briller sous les chauds rayons du soleil.

Amusé par sa propre trouvaille pas très extraordinaire mais qui, selon lui, relevait malgré tout d'une certaine magie, il se tourna vers la louve pour lui demander:

-Et toi? Que vois-tu sur ce nuage?