Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Willy non plus ne savait pas où ils étaient arrivé. Cela leur apprendrait à ne plus suivre d'insecte vicieux. Ils n'étaient plus sur le territoire du printemps, les odeurs étaient étranges. Il n'avait rien sentit de tel avant. Haru n'était jamais sorti du territoire printannier.
Il ressentait un mélange de peur et de curiosité.

Des arbres les entouraient, ils se trouvaient dans un sous bois, mais le ciel s'éclaircissait devant eux. Sans doute y avait-il une clairière plus loin. Haru s'avança doucement, Willy sur ses talons.
Ils débouchèrent sur une clairière où l'herbe avait une couleur bizarre. Elle était jaune et sêche, plus haute qu'à la clairière d'Azur, même un adulte ne la dépassait pas. Haru se remémora sa rencontre avec Willy quelques heures plus tôt.

Il s'avança encore un peu. L'herbe s'aplatissait sous ses pattes et restait couchée. Il pourrait donc faire demi-tour s'il se perdait.
Willy n'avait pas l'air motivé à l'idée de le suivre dans ses hautes herbes jaunes. Il se tenait loin derrière.

-Faisons plutôt demi-tour, dit-il.

Haru eu alors une idée.

-Et si on se faisait une base secrete ?

Il avait retrouvé l'envie de jouer.

-Là dedans, on pourrait se retrouver quand on veut, ce serait notre secret. On fait un chemin et dès qu'on est assez loin, on fait un rond pour faire notre base. Après on fait plusieurs chemins au cas où notre secret est découvert.

Les yeux de Haru brillaient de malice et d'envie. Il avait prit sa décision.

Mais Willy serait-il d'accord ? Saurait-il garder le secret ?

Je suivis Haru, qui tentait de trouver la sortie.
On était maintenant dans une étendue d'herbe.
Jaune.
Je n'avais aucune envie de marcher là-dedans !

"-Faisons plutôt demi-tour"

Excellente idée.
Je reculais de trois pas, bien à l'écart de la végétation jaunâtre.
Haru se tourna vers moi, des étoiles dans les yeux.

"-Et si on se faisait une base secrète ?"

Je ne savais pas quoi répondre...
Avais-je le droit de rester ici, hors du printemps ?
Mais...
Mon instinct de louveteau me dit d'accepter la proposition de mon ami.
Je lui montra une mine réjouie.

"-Là dedans, on pourrait se retrouver quand on veut, ce serait notre secret. On fait un chemin et dès qu'on est assez loin, on fait un rond pour faire notre base. Après on fait plusieurs chemins au cas où notre secret est découvert."

J'étais maintenant complètement enthousiasmé par son idée.
J'hochais la tête à chacune des initiatives concernant notre nouvelle base.
Haru s'arrêta de parler et me fixa, d'un air indécis.

-C'est trop bien ton idée !

J'étais paré pour joué pendant des heures, dans notre endroit secret !

-Comptes sur moi ! Qu'est-ce que je dois faire, maintenant ?

Willy prit un air joyeux, lui aussi avait des étoiles dans les yeux.

"-C'est trop bien ton idée !"

Haru prit un air un peu fier.

"-Comptes sur moi ! Qu'est-ce que je dois faire, maintenant ?"

Cette fois Haru ne cacha pas sa fierté. Visiblement ce serait lui qui dirigerait les opérations pour la construction de la base.

°c'est mon idée aussi°

Haru réfléchit, mieux valait commencer par faire un seul chemin au début et rester ensemble, après tout, il n'était pas sur les terres printannières.

-On va rester tout les deux, je passe devant et tu me suis... Mais on devra aussi savoir sur quel territoire nous sommes... Tu pourrais demander à Moune, mais il faut pas qu'elle devine ce qu'on fait.

A la pensée de Moune, Haru sentit ses joues rosir. Willy eu l'air de le remarquer, c'était la deuxieme fois après tout.
Pour éviter qu'il ne lui pose trop de question, le louveteau s'engagea dans les hautes herbes, commençant par se faufiler avant d'aplatir les herbes, histoire de cacher l'entrée du tunel.

Willy le suivit, mais il lui posa quand même la question fatidique.

Haru prit une grande inspiration pour bien réfléchir.

"-On va rester tout les deux, je passe devant et tu me suis... Mais on devra aussi savoir sur quel territoire nous sommes... Tu pourrais demander à Moune, mais il faut pas qu'elle devine ce qu'on fait."

J'agitais la tête de haut en bas, je demanderais à Moune.
Haru rougit.
Je commençais à me poser de sérieuses questions.

Haru partit devant, dans la haute végétation, y allant doucement, puis aplatissant les plantes et les feuilles.
Je le suivais, content mais curieux.
Je finis par céder à cette curiosité.
Je lui demandais :

-Haru... Pourquoi t'es tout rouge quand on parle de ma maman Moune ?

Comme c'est mon ami, il va me répondre.
Je crois.
J'espère !

"-Haru... Pourquoi t'es tout rouge quand on parle de ma maman Moune ? "

Haru se sentit très mal à l'aise, mais Willy ne le voyait sans doute pas puisqu'il était derrière lui. Il ne pouvait pas se taire au risque de vexer son ami, alors il répondit:

-Et bien, tu sais ... Ta maman, elle super jolie et gentille et c'est l'Alpha de notre clan...

Il hésita à en dire plus.

-Elle a trop la classe quoi, conclut-il. Je l'aime bien.

Willy ne semblait pas l'avoir compris de la manière dont Haru l'avait dit. Il paraissait un peu incrédule.

-Je crois que l'aime plus que bien, rougit Haru.

Il s'arrêta d'avancer. A présent, il avait peur que Willy soit en colère contre lui.
L'air penaud, Haru se retourna vers son ami et s'assit, le regard fuyant. Il attendait sa réponse avec crainte.

"-Et bien, tu sais ... Ta maman, elle super jolie et gentille et c'est l'Alpha de notre clan..."

Jusque là, je pensais être au courant, merci Haru.

"-Elle a trop la classe quoi. Je l'aime bien."

C'était compréhensible.
Elle est géniale ma Moune.
Mais tout ça pour ça ?
Soit c'est tout, soit j'ai loupé un truc.

Haru rougit de nouveau.

"-Je crois que l'aime plus que bien"

J'ouvris les yeux ronds comme des oeufs.
Haru s'était arrêté de marcher.
Il se tourna vers moi, et s'assit, embarrassé.
Il ne me regardait pas vraiment, en fait, il passait ses yeux partout autour de moi.
J'étais embêté pour lui, parce que c'était sûr que ma maman, elle, était pas amoureuse de Haru.
J’espérais pouvoir faire passer à Haru cette passion pour Moune.
Je le regardais avec une grimace marquée.
Je ne savais pas quoi dire.
J'étais un peu fâché quand même.

-Pourquoi tu me l'as pas dit ?

En tant qu'ami, je pensais qu'il me le dirait sans que j'ai à lui demander.
J'étais déçu.
Mais triste pour lui.
Je ne savais pas quoi penser.
Peut-être qu'un petit mensonge...

-Moune a dit qu'elle aimerait personne d'autre depuis qu'elle a découvert que son ancien amoureux n'était pas du clan.

Je pris un air ennuyé.
Ça ne l'empêcherait pas d'aimer Moune, mais ça calmerait peut-être ses espérances...

Je décidais de changer de discussion.

-Bon, on finit de la construire, cette base secrète ?

Je souris jusqu'aux oreilles, pour ne pas gêner Haru.

"-Pourquoi tu me l'as pas dit ?"

Haru baissa les yeux, Willy avait vraiment l'air en colère. Il ne sut quoi dire, il se sentait tellement coupable.

"-Moune a dit qu'elle aimerait personne d'autre depuis qu'elle a découvert que son ancien amoureux n'était pas du clan."

Moune, amoureuse d'un loup d'un autre clan ? Elle, tromper le clan du printemps ? Haru avait du mal à le croire, pour le coup, il perdit un peu de l'estime qu'il avait pour l'Alpha. Les adultes sont si compliqués.

"-Bon, on finit de la construire, cette base secrète ?"

Il en avait oublié la raison pour laquelle ils se trouvaient dans ses herbes jaunes.

-Continuons.

Ils avancèrent encore cinq bonnes minutes, puis Haru s'arrêta. Maintenant, ils devaient être assez loin. La partie la plus amusante allait commencer.

-On va se rouler et faire un rond, déclara-t-il avec entrain.

Willy avait l'air tout aussi enthousiaste que lui. Les deux louveteaux s'allongèrent et se roulèrent en poussant des éclats de rires et de petits grognements de plaisir. Les herbes se pliaient dans des bruissements et des feuilles s'emmelaient dans leur pelage.

"-Continuons."

Ouii.

Je suivis Haru durant quelques minutes, avant qu'il ne s'arrête.
Il me jeta un regard malicieux.

"-On va se rouler et faire un rond."

Pour ça, j'étais plus que partant !
Je me jetais par terre d'un seul coup, suivit de Haru ; nosu nous roulions comme des fous, le pelage emmelé, s'accrochant aux brins d'herbes, secs et rêches.
On grognait, criait, riait, dans un vacarme assourdissant.
A la fin, fatigué, et heureux de ma journée, je m'allongeais lourdement sur un coin plat.

-J'ai mal partout mais c'est drôle.

Je rigolais encore, voyant Haru qui continuait à se secouer dans tous le sens pour aplatir l'herbe, qui était déjà trop collée au sol.

Willy finit par s'arrêter. Haru continua encore un peu pour s'assurer que l'herbe ne remonterait pas.

"-J'ai mal partout mais c'est drôle."

Haru réalisa que lui aussi avait les muscles endoloris. Il se leva et s'ébroua. Regardant Willy il se dit que leurs poils emmêlé et couverts de brins d'herbe risquaient de les trahir.

-On devrait se nettoyer, non ? On est tout sale.

Il se retourna et regarda le chemin qu'ils avaient créé.

-On devrait finir avant, comme ça on se nettoiera après. On fait encore quelques chemins et on y va.

Willy fit oui de la tête et se leva à son tour.
Il n'était toujours pas question de se séparer, le risque était trop grand. Haru laissa Willy passer devant pour qu'il participe aussi et choisisse le chemin à créer.

Au bout de trois chemins de plus, les louveteaux commencaient à se fatiguer. Entre leur course aux trousses de la mouche, leurs roulades et toute cette marche, la lassitude et l'épuisement les gagnaient.
Ils retournérent dans leur petit Quartier Général où ils se reposèrent l'un à côté de l'autre, encore sales.

Haru sentit le sommeil le gagner alors que l'après midi était bien avancée. Au prix d'un dernier effort, Haru se leva. Willy l'imita.

-Rentrons.

Ils retournèrent sur leur pas. Haru tenta de retrouver leurs odeurs lors de leur premier passage. Willy fut plus efficace que lui et trouva vite leur piste. Haru suivit son ami, aucun des deux ne pipait mot, ils étaient bien trop fatigués.

Ils s'arrêtèrent au bassin de Milwo où ils se baignèrent pour se laver. Puis, ils regagnèrent la tanière de Moune.
Haru se demanda si Moune allait le laisser se reposer chez elle avec Willy où s'il devrait rentrer à la tanière du clan et dire au revoir à son ami.

Haru se leva et se secoua.

"-On devrait se nettoyer, non ? On est tout sale."

Oh! oui.
Sinon les autres vont savoir où nous sommes allés !

"-On devrait finir avant, comme ça on se nettoiera après. On fait encore quelques chemins et on y va."

J'hochais la tête.
Nous nous remirent donc au travail.
Mes muscles étaient tout engourdis, mais j'étais heureux de ma journée.

Au bout d'un temps, Haru et moi, d'un commun accord, revinrent à la base, prendre un repos bien mérité.
Je m'étalais sur le coussin d'herbe.

°Je peux plus bouger...°

Mais il fallaut quand même s'agiter, car il était tard et Moune allait s'inquièter pour moi.
Je repensais à ce qu'Haru m'avait dit.
Sur la route,on s'arrêta à un point d'eau, où on se décrassa une bonne fois pour toute.
Nous n'avions même plus la force de batifoler dans l'eau.

Du retour de notre expédition, je rentrais dans la tanière de maman Moune.
Je me tournais vers Haru... Avant de me rendre compte qu'il ne suivait pas.

-Bah viens, Haru. Tu fais quoi ?

Je retournais à l'entrée de mon habitation.

"-Bah viens, Haru. Tu fais quoi ?"

L'invitation de Willy encouragea Haru qui le rejoint en gambadant. Mais juste après, le louveteau regretta d'avoir courut, il avait des courbatures douloureuses aux pattes.

Willy s'allongea dans un coin. Haru le rejoint et se laissa tomber par terre d'épuisement.

La nuit tomba, mais les deux louveteaux dormaient déjà profondément.
Haru dorma d'un sommeil sans rêve, réparateur. Il avait passé la meilleure journée de sa vie, mais aussi la plus fatigante.