Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Qar'Kam c'était ce matin levé le corps engourdi et courbaturé.  Bien qu'il ait depuis un petit moment déjà commencé son entraînement avec Opium, son mentor, le jeune mâle se réveillait toujours de ses journées d'entraînement avec les pattes courbaturées et douloureuse. Quand le soleil perça doucement l'obscurité des tanières automnales, Qar'Kam aurait certainement mieux fait de rester coucher au fond de son nid et de n'en pas bouger sous aucun prétexte... Mais il avait été bien bête d'espérer pouvoir faire cela. Après tout, le bonheur n'existait nulle part, même au fin fond de ses rêves. Il n'avait jamais droit au silence, qu'il soit éveillé ou endormi, jamais les voix dans sa tête ne se taisaient....

Malgré la douleur, donc, le jeune hivernal avait quand même finit par sortir de son nid, le regard vide et l'air encore plus morose qu'à l'accoutumé. Il s'appliqua à éviter absolument tout le monde avant de sortir des tanières en vitesse, fuyant le regard des autres comme la peste. Quoi que, c'était plutôt lui, la peste. Sans réel but, il décida cette fois de se diriger vers un tout autre endroit que la forêt où il se réfugiait généralement. Il se disait que changer un peu de cachette ne lui ferait pas de mal..Ou du moins, pas plus de mal.

Qar'Kam atteint plutôt rapidement ce lieu que l'on nommait la vallée d'orient, gigantesque plaine couverte de verdure. Le vent y soufflait bien plus fort que dans la forêt, n'ayant pas d'arbre pour ralentir sa course, il filait à toute allure dans la pente en face du loup. Cinglant son visage, le vent maltraitait sa capuche et sa chevelure si bien que le mâle plissa les yeux et tenta de baisser inutilement la tête pour remettre sa capuche correctement sur sa tête. Au final, il demeura avec sa capuche à moitié sur sa tête et des longues mèches de sa chevelure s'échappant de manière désordonnée de son habit couleur sable. Le vent frappait si fort que même Nero, de peur de s'envoler, se taisait et restait terré au fond de l'habit du mâle blanc.

Avec lui, la brise automnale apporta à Qar'Kam des effluves d'abord étrangère...L'une d'un être qu'il n'avait jamais vu de sa vie : un Bipède, l'autre de canins qu'il avait déjà côtoyé, certains vivant au sein de son propre clan à leurs risques et périls : des chiens. Puis suivit une odeur plus familière..Du moins, il aurait pu dire les yeux fermés qu'elle appartenait à une femelle, et une jeune automnale qui se tenait sur son chemin. Sans broncher ou chercher à fuir, le jeune loup continua son chemin, les oreilles légèrement en arrière et l'air toujours parfaitement inexpressif. Ce n'est que lorsqu'il fut assez proche pour apercevoir son visage qu'il fut encore moins assuré qu'il ne l'était déjà. La femelle au pelage marron clair et aux yeux couleur d'or braquait sur lui un regard empli de haine, elle avait dévoilé ses crocs et hérissé son pelage en signe d'hostilité.

Immédiatement, Qar'Kam , dont la carrure n'aurait jamais laissé présager le comportement, commença à s'aplatir vers le sol, les oreilles couchées contre sa nuque. Elle allait lui faire du mal, c'était sûr, mais Qar'Kam ne s'en étonnait même pas, il était décidé à se laisser martyriser sans broncher une seule fois. Après tout, il comprenait que tous veulent le persécuter, lui que même ses parents haïssaient et avaient tenté de tuer. Fuyant la louve du regard, bien qu'il aurait voulu fuir tout court, il l'écouta parler. Elle racontait qu'il n'avait rien à faire ici, qu'il était un intrus..Il l'aurait bien approuvée..Mais ce n'était pas le cas, il était là avec son clan et par ce qu'il n'avait pas le choix.

Restant au sol, il s'apprêtait à bégayer, lorsque Nero lui coupa vivement la parole pour répondre, d'une manière toute aussi hostile :

- Hé mais t'es pas un peu attardée toi là? T'es pas au courant que les hivernaux en bonne santé et les jeunes loups sont réfugiés dans ton clan à cause de l'épidémie là? " De quel droit ose-tu braver les terres Automnales" non mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre sérieusement! Fait gaffe ma cocotte, t'as au moins une lune de retard là!

Ses paroles prononcées, la petite peluche se blottit de nouveau dans la capuche de Qar'Kam pour échapper à de nouvelles bourrasques de vent. Pour une fois, le jeune loup ne se plaignit pas que la peluche ait parlé à sa place, bien qu'elle ait aussi grossière que d'habitude. Toujours dans sa position de soumission, bien qu'il fasse certainement au moins 1 bonne tête de plus que la femelle, il balbutia, les yeux presque fermés :

- Je..Je suis désolé..Je..Je..J'ai le droit d'être là..Enfin, je crois.. Je suis bien de l'hiver et..Et mon clan demeure dans le tiens le temps que l'épidémie passe..Tu..Tu.Ne savais pas?

Bah, pourquoi parlait-il? Il n'en avait nulle besoin, après l'intervention de Nero mais..Il s'était senti obligé de rattraper quelque peu la situation après que sa peluche ait envenimé plus encore la situation. Ah..Il n'avait pourtant aucune envie d'adresser la parole à l'automnale..Qu'elle le persécute autant qu'elle et qu'on en finisse, le fléau qu'il était n'était là que pour cela, de toute manière.

DREAMY

Bien qu'il fut presque couché à terre, Qar'Kam n'eut aucun mal à comprendre que sa peluche avait réussi à offenser la jeune automnale. Si elle avait d'abord eut l'air surprise et effrayé de voir Nero apparaître ainsi sorti de nulle part, son étonnement ne dura pas bien longtemps et laissa place à la colère. Après tout, l'hivernal pouvait comprendre que nul n'apprécie qu'un morceau de tissu se permette de lui parler ainsi. Et même si la femelle ne s'adressait pas à lui, il baissa encore plus les oreilles et ferma à nouveau les yeux lorsqu'elle cracha :

« Débouche toi les oreilles gros tas d'coton. J'suis bien au courant d'l'événement, j'fais juste mon rôle d'automnale pov' gamin. J'étais même pas sûre qu'il était hivernal, donc j'ai préféré lui demander, j'ai pas très bon flair. Roh et puis j'ai pas à me justifier devant un vilain doudou qui est pas capable de se débrouiller tout seul, obligé de se réfugier dans la capuche de son maître. »

Même sans le voir, Qar'Kam pouvait s'imaginer la peluche s'offusquer que quelqu'un ose lui répondre ainsi. Si la femelle avait cru clouer le bec à la petite peluche en lui parlant ainsi, elle ne l'avait que provoqué. Mais l'hivernal ne lui permit pas de renchérir et ne le laissa pas parler, n'ayant pas envie de plus de problème encore à ajouter à sa liste des malheurs. Nero était une source de problèmes ambulante et dont il ne pourrait jamais se débarrasser, même s'il le souhaitait. Empêchant ainsi Nero de s'exprimer, il se mit à observer l'automnale du coin de l'oeil, ne se relevant pas pour autant. Il éprouvait de la méfiance envers la louve, comme envers n'importe qui. Pour lui, cette femelle était parfaitement capable de lui vouloir du mal, après tout qui ne voudrait pas de mal à Qar'Kam le malheureux.

Son sourire amusé, synonyme de moquerie pour l'hivernal, ne fit que le conforter plus encore dans sa méfiance et, réfléchissant, il cherchait d'ores et déjà un plan pour s'enfuir et échapper aux griffes de la femelle deux fois plus petite que lui. Faisant de nouveau se redresser les oreilles du jeune mâle, la femelle lui adressa enfin la parole :

–  J'en sais déjà plus sur toi. Quel est ton nom, hivernal ?

N'ayant pas besoin de réfléchir et peser ses mots pour simplement se présenter, il s'apprêtait à répondre lorsque la louve brune releva la tête d'un air hautain et élégant qui voulait certainement imposer sa dominance face au misérable jeune mâle. Ses yeux ses plissèrent d'une façon qui ne fit que déplaire de plus belle au mâle, mais Qar'Kam s'appliquait toujours à parfaitement éviter tout contact visuels avec les prunelles dorées de l'automnale. Coupé dans son élan, Qar'Kam semblait avoir complètement oublié ce qu'il s'apprêtait à dire, demeurant la gueule entre-ouverte et l'air franchement bêta. Ainsi, il laissa la louve prendre à nouveau la parole, lui ordonnant :

- Avant de me répondre, relève toi tout de suite. J'aime pas baisser la tête.

Se rebeller ou désobéir n'était pas le genre de Qar'Kam, qui avait toujours oeuvré dans le but de préserver sa vie depuis que sa propre mère avait tenté de la lui prendre. Obéissant, donc, bien qu'il fut réticent, l'hivernal au pelage blanc se remit debout, solidement ancré sur ses quatre pattes. Ainsi debout, il dépassait largement la jeune femelle et semblait bien plus imposant et puissant que lorsqu'il était couché au sol. Du moins, cela n'était qu'apparence, puis ce qu'il était bien connu que Qar'Kam n'était pas du genre à user de sa force, ou pas encore, en tout cas.

Profitant du mouvement du loup pour s'échapper de sa capuche, Nero vint grimper sur la tête de Qar'Kam où il s'installa tranquillement parmi ses mèches rouges et violettes. Trônant ainsi bien plus haut que la louve, et pouvant donc la dominer, au moins du regard, Qar'Kam ne put empêcher Nero de clamer avec haine, agitant tout son petit corps de tissu :

- Alors, alors, ça aboie beaucoup mais ça fait moins sa maline hein, maintenant qu'on ne peut plus regarder les autres de haut, hum? Ca fait quoi alors, de voir que le doudou peut sortir des jupons de son maître? Oh et puis zut, tu m'agaces toi, saleté de petite pimbêche, t'as d'la chance qu'il soit gentil, mon imbécile, sinon il t'aurais déjà taillé en pièce, petite comme t'es! Et toc!

Qar'Kam faillit protester..Mais décida finalement de ne pas envenimer la discussion et, pour changer de sujet, décida qu'il était temps de répondre à la question de l'automnale. Regardant ailleurs, les oreilles en arrière et la tête un peu basse, il marmonna de son ton malheureux :

- Je me nomme Qar'Kam.

Il aurait souhaité, et largement préféré, que leur rencontre s'arrête ici et que chacun reparte de son côté sans se soucier du sort de l'autre. Mais il se doutait parfaitement que Nero n'avait aucunement l'intention d'en rester là, même s'il choisissait de s'en aller. Encore quelqu'un qui allait le détester? Cela n'étonnait pas Qar'Kam et ne le dérangeait pas réellement, habitué a une haine bien plus dangereuse que celle-ci. Néanmoins, se faire des ennemis chez ceux qui l'accueillaient paraissait peu judicieux, même s'il finirait par les quitter. Soupirant, il se força à demander, toujours de son air monotone et distant :

- Et..Et toi, qui es-tu? Si tu veux bien me le dire, hein. Ne te force pas.

DREAMY