Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le Temple de Bandï où du moins ce qu'il en restait, était un temple en ruine d'un peuple disparu qui vouait un culte aux loups. De nombreux glyphes et peintures orne les murs. Personne ne sait ce qu'ils représentent. Sans doute l'histoire de ses loups ? Seijii connaissait des tas de légendes urbaines que lui avait raconté ses camarades de tanières. Bien que l'automnal ne les apprécier pas, ce qui le forçait tout particulièrement à les écouter était le fait de pouvoir se blottir contre ses mâles lorsque l'atmosphère était trop tendu.

Mais aujourd'hui, on lui avait confié une tâche plutôt importante, il devait se rendre dans le temple et extraire une plante plutôt rare qui permettrait aux guérisseurs de créer des bandages plus solides. Si la nourrice s'était porté volontaire pour ce travail c'était à cause de son manque de vigilance lorsqu'il devait garder un des louveteaux. Pourtant, il avait tourné la tête que quelques secondes pour contempler une magnifique représentation de la soeur de ce louveteau. Son cadet en avait profité pour filer et s'était prit les pattes dans les racines d'un chêne. Seijii s'en voulait tellement qu'il avait fait des pieds et des mains pour offrir son aide aux soigneurs de la meute. Il devait réparer son erreur.

La veille, la pluie était tombée et le terrain était encore glissant, la nourrice s'était engagé dans une petite descente avec douceur. Les feuilles glissèrent sous ses pattes et le loup à la mèche blonde se rattrapa de justesse. Même si la mission était périlleuse, pas question de saillir sa jolie fourrure. Le Temple, dans lequel il devait se rendre se situait dans la forêt orientale. Seijii aimait si rendre pour chasser en groupe ou bien pour converser avec les animaux de la forêt. Le fait de pouvoir les entendre et les comprendre ne facilitait pas sa chasse. Il pensait aux oiseaux qu'il tuait et qui avait eux aussi de la famille et des amis. Alors, pour ce faire pardonner, le loup brun remercier les proies pour la vie qu'il donnait pour maintenir la chaîne alimentaire à ses droits.

La nourrice s'enfonça plus loin dans la forêt, jamais il n'avait été aussi loin. Plus il avancait et plus son coeur battait la chamade. Pour se calmer, Seijii récita dans sa tête la description de la plante qu'il devait trouver puisqu'il avait oublié son nom, et, de toute évidence, ça ne lui aurait pas servi.

Bientôt, le frêle loup gris-brun se trouva au seuil du Temple de Bandï avec la forte impression qu'il n'était pas seul. Surement à cause des histoires du loup sans tête ou du loup que personne n'a jamais revu. Il prit une profonde bouffé d'air, il devait le faire, pour Jolskn. Non, la pression était trop forte. Puis il avait entendu un craquement derrière lui. Les contes qu'ont récitaient dans la tanière, tout lui vient à l'esprit. Il recula de quelques pas et se planqua derrière un arbre, dos au temple. Les battements de son coeur explosèrent contre sa poitrine. Seijii regarda autour de lui, affolé.

La pression descendit aussitôt quand il aperçut Maarek, un jeune adulte, un des louveteaux qu'il avait eu en charge, que très peu de temps cela dit, peut-être même qu'une seule fois. Avant de devenir nourrice, Seijii avait été soldat, mais ce dernier ne supportait pas voir le sang couler et encore moins le faire se déverser. Il préférait de loin s'occuper d'être pur et innocent qu'était les louveteaux. Sa patience et sa tolérance étaient un atout majeur dans ses nouvelles responsabilités, mais grâce à ce changement de poste, le loup brun était redevenu lui-même. S'il était devenu soldat, c'était uniquement dans le but de plaire à un de ses meilleurs amis, retourné à ses origines, en hiver.

Seijii s'approcha docilement de Maarek, sans tenter de lui faire peur bien au contraire. Les globes vides du loup gris lui faisait froid dans le dos, cependant il essayait toujours ne de ne pas y prêter attention. D'un pas léger l'automnal vient se placer à ses côtés et lui lança d'un ton amical :

- Bonjour Maarek, qu'est-ce-que tu fais de beau ?

Il hésita à poser sa patte sur son épaule. Tout le monde n'était pas aussi tactile que lui...

Hors RP:

Lorsqu'il s'assura que son petit protégé était à l'abri, il put immerger à son tour, rampant au sol pour mieux s'immiscer. Instantanément la pluie se déversa avec une rage folle contre le sol meuble. À chaque goutte tombée sur les pierres froides, l'automnal tremblait, de crainte que l'éboulis ne leur tombe sur la tête. Alors, il s'approcha de son interlocuteur, effleurant son flanc du bout de sa truffe humide, cherchant plus le protéger qu'à se rassurer. Ce dernier se retourna et aboya :

- Heureusement qu'on s'est abrité, il pleut beaucoup dehors... et ça à l'air d'empirer !

Seijii acquiesça d'un chétif signe de tête en reportant son attention sur les denses précipitations. Lorsque Maarek le fixa de ses globes oculaires vide, la nourrice riva les yeux au sol, puis s'ébroua après avoir ressenti un frisson parcourir son corps frêle. Un laps de temps s'ensuivit, ce qu'il l'oppressa. L'automnal pourrait engager la conversation et apprendre à connaître davantage l'ancien louveteau qu'il avait élevé. Cependant, il ne trouva aucun sujet susceptible de le captiver et ne voulant pas se lancer dans un débat tabou, Seijii préféra garder le silence. Machinalement, le canidé à la mèche dorée tripota doucement ses bracelets afin de s'occuper l'esprit. Son camarade dut l'entendre puisqu'il commença :

- Je crois que j'ai eu de la chance de trouver quelqu'un ! Tu cherchais quel genre de plante ?

Sa question, pourtant anodine, le déstabilisa, au point qu'il émit un rire nerveux, paraissant encore plus niais qu’auparavant. En réalité, l'automnal essayait de se remémorer le nom de l'herbe médicinale. Il aurait pu lui décrire, mais, en effectuant cette manœuvre, Maarek aurait deviner son incompétence. Son ami devait avoir une bonne image de lui.

- Moi aussi je suis hyper euphorique d'avoir croisé ta route mon Maarek.

Dit-il en passant un léger coup de langue sur son museau froid, puis en affichant un sourire pusillanime.

- Pour la plante, je.... je ne me souviens plus très bien de son nom... Je... je crois qu'on m'a dit que les tiges étaient plutôt solides. Je ne sais plus s'il y a des feuilles, ou alors, que très peu...

Tout en essayant de donner le portrait le plus clair possible de ce qu'il lui avait été réclamé, Seijii tenta de ne pas fondre en larme. Il se sentait si inutile, si impuissant. De quelle façon pouvait-il réparer son erreur monumentale sans rapporter à bon port, la plante qui sauverait la patte du louveteau ?

- S'il te plait, il faut que tu m'aides ! Je... j'en ai besoin... C'est pour notre guérisseur. Mais avec la description minable que je t'ai faite, je comprendrais si tu ne sais pas de quoi il s'agit et...je... je ne veux pas t'embêter avec mes problèmes... désolé....

S'excusa t-il en se lamentant, labourant le sol de ses griffes épaisses. L'automnal ne savait pas se débrouiller tout seul, il avait toujours besoin du secours d'une tierce personne pour le soulager à régler ses petits tractas quotidiens. En échange, il offrait ses services et son dévouement sans borne au loup qu'il l'avait aidé dans sa quête. Son interlocuteur n'échapperait pas en cette réglementation dont il en était l'auteur.

Hors-RP:

Maarek semblait réfléchit incessamment, tandis que Seijii tentait d'apaiser sa nervosité. Cependant, lorsqu'il lui annonça que ses connaissances étaient trop faibles pour qu'il puisse correctement lui venir en aide, son cœur se serra.

- A quoi sert cette plante, que doit-elle soigner ? Et quelle odeur a-t-elle ?

L'automnal tenta vainement de restructurer ses pensées. Comment pouvait-il fouiller le centre de sa mémoire à long terme, s'il n'avait jamais renifler les effluves polliniques de cette plante qui lui aurait certainement provoqué des réactions allergiques ? L'accusé pris une profonde inspiration et décida de se jeter à l'eau. S'il croyait au diction qui soulignait qu'une faute avouée était à moitié pardonné, il tremblait de connaître la réaction de son camarade :

- En fait... C'est pour soigner une patte.

Réussit-il à articuler entre deux sanglots contrôlés. Ensuite, le loup à la mèche d'or vida son sac. Ses babines tremblantes. Toutefois, il ne s'arrêta pas de parler, évoquant son manque de vigilance, se plaignant sur son incapacité à garder des louveteaux en bas âge, remettant en cause son existence dans un rang aussi haut gradé que le sien. Désormais ses pleurs se versaient à la même allure que la pluie frappant le sol. Malgré son état morose, la nourrice incompétente parvient à ressentir une bouffé de soulagement, qu'il se maudit aussitôt d'apprécier.

- Tu penses que j'ai bien réparer mon erreur ? Ou alors je dois faire plus ? Oui je devrais certainement faire plus.... olala je suis un misérable raté.

C'est tout en enfouissant son crâne contre le sol, appuyant sur ses pattes antérieures derrière sa nuque, qu'il désira y plonger éternellement pour ne pas avoir à subir le jugement de Maarek. Khan avait raison à son sujet, il était trop simplet, il n'avait ni un esprit ni un jugement efficace. Trop fluet pour devenir un bon combattant, Seijii se faisait rapidement mettre au tapis. Le souffle trop asthmatique pour devenir un bon rabatteur de gibier, un paresseux pouvait le battre à la course. Seul son pouvoir du vent gagnait dans l'estime de son meilleur ami. Pas étonnant que ce dernier ait décidé de s'exiler volontairement en territoire hivernal. L'automnal n'était qu'un poids, une charge dont il ne voulait lui-même pas assumer. En réalité, le canidé à la robe brune avait besoin d'ordre, qu'on lui dise quoi faire, à quel moment, son addiction allait même jusqu'à ce qu'on lui demande de penser de telle ou telle façon.

- Que dois-je faire Maarek ?

Seijii fini sa sollicitation en promettant de se soumettre à son camarade aussi longtemps qu'il en aurait besoin. Ce deal lui paraissait être un bon compromis.

HRP:

Stressé Seijii se mit à lécher affectueusement la fourrure de son interlocuteur, qui lui laissa un goût âcre sur la langue, essayant de l'encourager à lui venir en aide. Son acte de soumission permettrait certainement d'obtenir une efficacité plus ample chez son camarade, bien que son but ne soit pas de tirer profit de ses connaissances. Lorsque Maarek usa les muscles de sa mâchoire pour répondre, la nourrice, coupa son souffle saccadé et tendit l'oreille diffusant les bruits de la pluie diluvienne qui menaçaient de le déconcentrer :

- Écoute, tu es, très certainement,en train de dramatiser les choses : la patte de ce louveteau guérira quoi qu'il arrive. Ça arrive à tout le monde de faire des erreurs, de manquer de vigilance, de ne pas adopter les bonnes attitudes dans une situation donnée... La seule chose que l'on peut faire c'est apprendre de ses erreurs pour ne pas les reproduire à nouveau et ce n'est pas en se lamentant que tu arriveras à quoi que ce soit...

Gémissant Seijii recula de quelques pas et se terra dans son coin, comme lui avait appris Khan. « Ne plus bouger. Ne pas respirer. Ne pas faire de bruit irritant. » Maarek était connu pour ses discours francs, cependant, bien qu'honorable, ses paroles empoissonnées frisaient la sensibilité de l'automnal et emplissait son coeur fragile de peine, qui débordait telle une rivière accrue dans un océan de larmes. À croire qu'il préférait entendre le mensonge bâtit pour la plaisance que la vérité divine présente sous sa forme prédatrice.

- Et pour finir, je ne peux en aucun cas réfléchir à ta place, tu es le mieux placé pour savoir ce que tu dois faire.

Poursuivit son camarade d'un ton qui glaça ses os. Seijii épousa le sol et m'appliqua aucun son, fidèle à ses enseignements de jadis. Faisant claqueter ses bracelets en plastique, le minable décrivit les courbes filiforme de la pluie transparente et s'avoua vaincu. S'acharner était trop difficile et maintenant, Maarek le détestait. Émergeant du débris de pierre, l'eau aride piqua sa peau de ses aiguilles mesquines. Le balancier couvrant son visage, le loup brun couina :

- Tu as raison... Désolé de t'avoir dérangé Maarek... Je... je ne recommencerais plus, merci...  

Brisant son fragment de phrase par un jet de rosée, Seijii se détourna et marcha en direction de la tanière du soigneur, les pattes vides. Responsable de son échec, il accepta la punition de la pluie et la grêle qui lui arrachait la fourrure, dans un acte criminel. Une purge adaptée au pire des canins que Four Season n'avait jamais abrité.

FIN

HORS-RP: