Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Les trois canidés avaient fini par se retrouver à l'endroit indiqué. Le jour se levait à peine et ils savaient que le temps pressaient. Un rêve similaire les avait tous mené ici. Un même rêve et un même but. Ils se regardèrent, se jaugèrent. Ils sentaient qu'ils devaient se faire confiance et s'entre-aider mais ce ne serait peut-être pas aussi simple qu'un rêve. Déjà il fallait qu'ils devinent ce qu'ils devaient trouver. Ils savaient qu'ils devaient se rendre au dessus de l'Abîme Profonde, mais après ?
En observant, ils dénichèrent des marques imprimées profondément dans la glace au bord du précipice.


Certaines leurs étaient familières et d'autres moins. Ils allaient devoir coopérer pour s'en sortir. Les recherches s'avéraient périlleuses. L'objet se trouvait peut-être au fond ce ce trou qui ne semblait avoir aucun fond. Si c'était bien le cas il faudrait descendre et parvenir à remonter l'objet.

Le petit automnal était devenu taré. Il avait mangé un truc pas frais, ce n’était pas possible. Alors qu’il faisait nuit noire, il était le seul à tourner en rond dans le Campement, le regard survolté comme si il avait pris trop de caféine. Il tapotait nerveusement le sol, en proie à une grande hésitation. Il devait s’y rendre à l’Aube. Il s’était réveillé assez tôt mais ne savait comment procéder. Il avait clairement aperçu la tête des loups de son rêve car c’était des camardes de son Clan. D’ailleurs comment cela se faisait-il qu’ils ne soient pas encore levés ? Le stress commençait à s’emparer du gamin. Il se souvenait de tout. Oui, ça, aucun problème. Mais ce qui lui posait un gros souci c’était le lieu ou ils étaient censés se rendre. Il avait déjà entendu parler de cet endroit. Un gros trou  ou il y avait des monstres et tout….Mais il ne savait absolument pas ou ça se trouvait ! Pour une fois il aurait bien aimé que son frère prétentieux soit là, lui il devait surement savoir…

Il tournait en rond mais ça ne l’avançait à rien. Autant y aller comme un grand en se fiant à son très grand instinct de chercheur…Qu’il n’avait pas. Il lâcha un long soupir et s’assit devant la sortie du Campement. Il était persuadé que ce n’était pas qu’un simple rêve. Il savait qu’il devait s’y rendre absolument, il n’y avait aucun doute. Qu’adviendrait-il si jamais il n’était pas au rendez-vous ? Il pourrait faire échouer quelque chose d’important. On ne l’a pas appelé pour rien quand même ! De ses petites griffes dorées il se mit à gratter le sol comme si l’indication allait se trouver dessus. Tandis qu’il se ruinait les pattes, une petite idée lui vint en tête….Il s’arrêta brusquement  et fit apparaitre Baltimore qui sursauta. Il ne lui laissa même pas le temps de râler, les mots jaillissant de sa bouche comme un torrent déchainé :

- Balti il faut que tu m’aides, vu que t’es une flamme  tu dois sentir le froid, faut que j’aille en territoire hivernal je dois trouver une groooosse abîme machin et vu que c’est dans la Terre près des Enfers tu pourras m’aider à trouver ! Oh merci pour ton aide tu es une très gentille flamme allez go !

La bouche ouverte, Baltimore ne put même pas en placer une  et se mit devant Daeron en ronchonnant.

- La prochaine fois tu me laisses tranquille quand tu auras des envies aussi débiles.

Daeron soupira, il avait tellement la flemme de lui expliquer pourquoi il voulait partir.  Alors qu’ils arrivaient bientôt à la frontière l’automnal remarqua que ses flammes étaient vraiment géniale. Qu’il était chanceux. Elles pouvaient lui parler, elles pouvaient faire office de boussole, quand ta froid elles te réchauffent…Elles étaient vraiment très pratique.  Pendant que Baltimore avançait avec assurance vers sa destination, lorsque le sol tapissé de feuilles se transforma en neige froide sa lueur dorée rapetissa. Daeron se donna un coup dans le crâne. Qu’il était stupide ! Il avait oublié d’emporter des feuilles d’automnes à consumer pour Baltimore. Ses feu-follet apparaissaient tellement souvent qu’il en avait presque oublié qu’ils avaient une limite. Mais peu importe, le petit sentait qu’il était presque arrivé à destination.

Pour cause, il était en train de claquer des dents et la neige se faisait de plus en plus froide et le sol moins lisse et plat. Il n’était guère habitué à se promener dans des endroits ou la température était aussi froide. « Merci beaucoup Papa pour ce poil fin et pourri ! »  Contrairement à  sa mère qui avait un pelage beaucoup plus garni… Maintenant il se les pellaient vraiment beaucoup.

Ses yeux dorés scrutaient l’horizon en quête  de ses partenaires. Il vit déjà une louve ailée qui semblait être arrivée en même tant que lu et un mâle brun foncé. Trainant  dans la neige épaisse et malmené par la petite tempête il se faisait violence pour ne pas commencer à hurler des insultes sur ce territoire de mer….de bouse de dinosaure. Lorsqu’il arriva près de Kokoro et Maarek  il sentit son estomac se nouer en voyant l’énorme trou du précipice. Puis les gravures  placées juste au bord. Hé bah ils allaient s’amuser pour le lire sans risquer de glisser  sur les pierres humides….Bien sur Daeron était venu pour mourir bah oui, ça paraissait logique ! Ils allaient vachement s’éclater en marchant au ralenti pour juste observer  de trois symboles….

Il se plaqua au sol et se mit à avancer en rampant dans une position grotesque pour ne pas glisser  et aperçut quelques symboles qu’il connaissait. Oh génial, il allait pouvoir être utile ! Popolopopopo !  Tout excité  il lança à ses camardes :

- J’les connais ! La fleur c’est un « m » ! Le 3 c’est un « o » …

Il se mit à reculer loin du précipice en faisant la forme des lettres dans la neige :

O _   _ _    M _ m m o _ _ _

« O……meumeumo… ?  Ok j’espère que vous avez la suite hein…. Lâcha t-il en rigolant nerveusement.

Quelle horreur ! Maarek se réveilla en sursaut, en pleine nuit. Quel rêve horrible ! Le jeune automnal commençait à trembler. S'il y avait bien une chose auquel il n'était pas habitué c'était de faire des rêves de ce genre... avec des images. Il avait vu des loups, dans sa tête, un lieux et des mots, des lettres... Une chose était sûr, pour le loup ; ce rêve n'était absolument pas normal et il ne venait pas de lui... Les images qui se formait dans sa tête pendant son sommeil étaient très très rares. Habituellement, il n'entendait que des sons et ne voyait que quelques formes complètement abstraites censées représenter des mouvements, des gens, des objets. Le jeune loup était devenu aveugle avant même d'avoir pu voir le monde alors ses rêves étaient très différents de ceux des autres loups... Cela ne lui plaisait pas du tout. Voir des choses qu'il n'avait jamais vu l'effrayait un peu et il se demandait d'où ça venait, qui étaient les loups qu'il avait vu et que voulait dire les phrases qu'il avait entendu... Maarek était intrigué et sa curiosité le poussait à identifier la cause de cet étrange songe. Donc il se leva et quitta le camp, décidé à trouvé le lieu qu'il avait vu.

C'est d'abord dans la forêt automnal qu'il décida d'aller. Il pouvait y réfléchir plus calmement qu'ailleurs. Il se remémorait ce qu'il y avait dans son rêve. Il avait vu une louve ailée au pelage roux ainsi qu'un louveteau noir et bordeaux aux yeux brillants. Mais pour lui, ça ne voulait rien dire, il ne les voyait pas de la même manière et la seule chose qui aurait pu lui permettre de les reconnaître aurait été leurs voix. Peu importe, Maarek se rendrait au lieu indiquer qu'ils y soit ou non et s'il y serait alors il pourrait savoir qui ils sont...

Le loup se rappelait également les images qu'il avait vu et ce qu'il avait entendu :


Maarek n'était encore jamais allé dans les autres territoires alors il ne savait pas vraiment où cela pouvait bien se situer... Déjà, il n'avait jamais entendu parlé de « ténèbres enfouies » sur le territoire automnal. Il lui semblait pourtant que l'histoire « des êtres de légende dont l'existence est contée aux louveteaux » se trouverait en territoire hivernale... au fond d'une très grande crevasse, une abîme... Serait-ce là-bas que le mâle devait se rendre... peut-être ou peut-être pas... Mais en tout cas il devait essayer. Alors il se mit en route, direction le territoire hivernale...

De la neige, du froid... tout ça lui était presque inconnu. Il avançait et continuait de marcher de plus en plus loin dans la neige... jusqu'à atteindre un lieu plus rocailleux que les autres. Serait-il au bon endroit. Le jeune mâle pouvait entendre le vent siffler comme s'il glissait le long des parois d'une faille. Pour le loup, c'était le bon endroit... Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre les autres. Des bruits de pas parvenaient à ses oreilles et semblait se rapprocher de lui... C'était cela, une louve ainsi qu'un louveteau était arrivé... Ce devait être ceux du rêve... Après quelques minutes de discussion et d'identification, les deux autres loups avaient repéré un message gravé profondément dans la neige, au bord du vide...  Un message que Maarek ne pouvait bien évidemment pas voir... mais qu'il pourrait toucher et analyser.

Le jeune louveteau, lui, avait déjà identifier certains symboles qu'il avait reconnu comme il l'avait dit. Il avait ensuite graver dans la neige des lettres plus parlantes avant d'ajouter que cela ne voulait rien dire... Il manquait des lettres... Maarek s'avança prudemment et toucha du bout de la patte chaque symbole du message ainsi que chaque lettre que le louveteau avait dessiné. Sa mémoire lui permettait de bien s'imaginer le message et les symbole... alors il remplaça les lettres manquantes sur ce qu'avait écrit le jeune louveteau.


Le jeune automnal toucha plusieurs fois le message avant de se rendre compte que cela ne voulait toujours rien dire... Il manquait encore une partie... Alors il se tourna vers la louve...

Juste après avoir annoncé ses lettres, le jeune mâle brun aux yeux striés de rouge s’était avancé prudemment à son tour.  A présent l’automnal avait compris que l’autre ne pouvait pas voir pour je ne sais quelle raison. Ils appelaient ça être « aveugle » .  Ah ça ne devait pas être cool quand même. Mais il n’eut pas le temps de réfléchir plus au sujet lorsque Kokoro s’avança et écrivit les dernières lettres. Le louveteau sentit son ventre encore plus se nouer.  Quoi, un Os de Mamouth !  What the hell ?  Bien évidemment il n’allait pas sortir comme une fleur juste à côté d’eux..Si on les avait envoyé au bord d’un précipice réputé pour cacher des monstres dessous, alors ça voulait dire que…

- On doit trouver des os de mammouth? J'espère qu'ils ne sont pas au fond du précipice, sinon j'imagine que ce sera moi qui sera envoyée...

Le louveteau eut un mouvement de recul. Sans déconner, ils allaient vraiment devoir aller là-dedans ? Mais qui était l’abruti qui avait envoyé ce rêve ?!  S’il l’avait en face Daeron se serait fait une joie de le cramer. Ses yeux dorés  fixaient le précipice sans vraiment le voir. Il abordait la tronche de quelqu’un qui était condamné  à la mort.   Le pire c’est qu’ils ne pouvaient même pas reculer, faire genre «  Bon en fait je n’ai pas envie, Aurevoir ! » . Ils allaient être obligés. Parce que ce n’était pas le hasard qui avait envoyé ces lettres. Ni ces symboles qui voulaient vraiment dire quelque chose. Daeron était désormais conscient que ce n’était pas un jeu. C’était du réel et si ils ne trouvaient pas l’objet demandé, il allaient être vraiment dans le caca.

L’automnal souffla légèrement. Maarek ne pourrait pas y aller..Kokoro avait des ailes, c’était l’avantage  mais vu l’espace que laissait la fissure, comment dire…Ce n’était pas qu’elle était grosse, loin de là, mais ses ailes prenaient de la place… Daeron était petit, il pouvait se métamorphoser…Peut être avec des pattes de lézard pour coller aux pierres. Mais hors de question qu’il cherche tout seul en bas !  Peut être que si le louveteau descendait pour juste faire un repérage….Mais comment Kokoro et Maarek pourraient l’aider ? Il n’en avait aucune idée. Cependant, bien qu’il allait surement se faire dessus et qu’il allait regretter sa décision, il proposa quand même son idée de repérage. C’était un louveteau courageux…

- Je peux descendre en repérage….je peux m’attribuer certains attribut des animaux que j’ai déjà croisé…Si je me mets avec des pattes de lézard qui collent je pourrais peut être descendre histoire de voir si c’est très profond et si il y a des….des choses en dessous.

Il ravala tant bien que mal sa salive. Ce n’était que des légendes après tout, ces monstres, n’est-ce pas ?

"Os de mammouth". Voilà le résultat de leur collaboration. C'était tellement abstrait pour Maarek. Cela ne voulait rien dire pour lui. Devait-il chercher un os de mammouth ? Était-ce au fond de ce gouffre qu'il fallait aller ? A quoi cela allait leur servir ? Le jeune automnal n'aimait pas rester sans réponse. Ses deux compagnons semblait avoir plus d'idées que lui, en tout cas.

- On doit trouver des os de mammouth? J'espère qu'ils ne sont pas au fond du précipice, sinon j'imagine que ce sera moi qui sera envoyée...


La jeune louve semblait nerveuse... quoi de plus normal, les trois loups étaient quand même au bord d'un précipice. Se fut au tour de Daeron de proposer quelque chose :

- Je peux descendre en repérage….je peux m’attribuer certains attribut des animaux que j’ai déjà croisé…Si je me mets avec des pattes de lézard qui collent je pourrais peut être descendre histoire de voir si c’est très profond et si il y a des….des choses en dessous.

En fait, tout le monde semblait inquiet. La voix du louveteau reflétait très clairement sa peur et celle de Kokoro, son manque d'assurance. Et Maarek, lui ne disait rien. Il n'avait rien à proposer... Il n'avait pas plus peur que ça étant donné qu'il ne se rendait pas vraiment compte de la situation. Il ne savait même pas si ce précipice était vraiment aussi dangereux que les deux autres automnaux semblait le penser. Mais de toute évidence, Maarek ne pourrait pas se lancer dans l'inconnu et sauter dans le gouffre pour vérifier sa profondeur. Peut-être qu'il ne savait pas ce qu'il devait faire mais en tout cas, il savait ce qu'il ne devait pas faire.

Le jeune loup se tourna vers les deux loups :

- J'aurai bien aimé pouvoir vous aider... Mais je crois que je suis complètement inutile... Il s'interrompit un instant avant de reprendre : C'est si dangereux que ça ?

Maarek ne savait pas du tout à quoi ressemblait l'abîme... Il se sentait vraiment inutile et même ses pouvoir ne pouvait pas l'aider. Cependant, ses sens développé allait peut-être pouvoir les renseigner. Le jeune loup repérait de la nervosité et de la peur dans la voix de Daeron lorsqu'il parlait de ce gouffre. Maarek s'avança donc un peu et tandis l'oreille. A part le vent, il n'entendait rien d'autre.

- Il n'y a rien dans ce précipice, j'en suis sûr... dit-il à Daeron et Kokoro. Mais si tu as peur, Daeron, on peut descendre avec toi... Si Kokoro se sens capable de voler jusqu'en bas... et de me porter... Il se tourna vers la jeune louve : si cela ne te dérange pas, bien évidemment.