Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le jour s'était pointé bien des heures auaparavant, éblouissant comme s l'Automne était déjà là, sur ces terres portant son nom et pourtant, ce n'était le cas. Le géant était levé aux aurores, regardant la montée en puissance de l'astre, chassant ténèbres et cauchemars ainsi que cette reine belliqueuse du nom de Lune. C'était un spectacle qu'il admirait tous les matins, se demandant encore et encore si son monde démoniaque, Aragony, allait décliner comme cette impératrice, vué à la disparition avant de tenter une reconquête. Il se le demandait sans cesse mais au fond de lui, il n'avait à s'inquiéter, son frère, Fal'Chion était là, digne héritier démoniaque, il menait leur peuple à la prospérité et au dévergondage des plus surs mais des plus résistants aux attaques d'un quelconque envahisseur. Autrefois stratège de sa même chair, il avait tant aidé et permis à des canins de se construire une vie des plus sure, loin du danger. Combien de fois s'était-il envoyer en premières lignes pour éviter que des êtres autant famille ne meurent et rendent cette dernière malheureuse ? Bien des fois et de plus, son apparence avait joué bien des tours, imposant la fuite comme meilleure solution dans un combat groupé contre lui. Ash'Naï se souvenait de ses bois fracassant les corps de ses adversaires, les côtes se brisant sous ces puissants coups, ses griffes s'enfonçant dans la chair, ses mâchoires se refermant sur le garrot ou la nuque soulevant de la terre l'infortuné qui finissaient propulser avec force au loin. Démon, il n'en avait que trop gouté du sang, se régalant de ce doux nectar.

Sombres pensées sans doute pour un autre, elles ne faisaient qu'éveiller sa nature meurtrière. Son appétit sans fin semblait de nouveau lui venir, demandant de dévorer de pauvres créatures de passage. Ses yeux luisait davantage tandis qu'il se relevait filant du camp automnal, de crainte de s'en prendre au premier venu qui déclencherait un énervement, lui, qui était si susceptible. Se secouant, il partit en faisant des grandes foulés, marchant alors que des canins devraient trottiner à ses côtés pour pouvoir être à sa hauteur. Ses grandes pattes laissaient leurs empreintes derrière lui, dans la terre encore humide, mais le Démon s'en fichait, après tout, il était prêt à une quelconque bataille, même si son physique en freinait plus d'un. Le soleil était assez haut lorsqu'il parvint en ce lieu qu'était le champ orangé. Les feuilles de ces teintes lui collaient aux pattes, comme si un esprit malin essayait de le faire tomber grâce à elles. Son équilibre, malgré sa stature, semblait toucher la perfection, si bien qu'il ne sembla glisser une seule fois, se tenant bien sur ses pattes.

Un petit bruit lui vint, lui faisant tourner la tête. Le géant se faufila de nouveau près des arbres, voulant prendre par derrière un adversaire qu'il avait entendu. L'automnal longea la cime haute des arbres, contournant le bruit aussi rapide et silencieusement qu'il le pouvait. Espion, il était devenu aussi discret qu'une ombre, les feuilles tombées ne semblaient vouloir le trahir, ne craquant sous son poids, le laissant faire ce qu'il avait à faire. Quelque chose chiffonnait le canin, le temps lui-même semblait avoir faire taire toutes les âmes vivantes hors-mis de l'être qui lui absorbait toute son attention. La nature semblait regarder la scène, souriante en voyant le cornu se stopper, à l'abri des arbres, qui regardait le petit louveteau qui venait de tomber dans les feuilles teintées. Il se débattait puis, de petites araignées aux couleurs automnales virent le jour avant de retrouver à l'état de néant. Fruits tombés de l'arbre, elles étaient devenues des insectes avant de tout simplement disparaitre. Ash'Naï ne comprit que trop vite la chose. Le pouvoir du jeune venait de produire ce phénomène qu'il ne semblait connaitre.

- Ce n'est guère un lieu pour un jeune loup, tonna la voix du mâle qui sortait de sa cachette, chassant sur son passage les branches et les feuilles.

Le géant regardait le petit être qui s'était retrouvé la tête à l'envers, le regardant puis, se roulant dans un sens puis dans l'autre pour enfin se remettre sur ses pattes, la tête à l'endroit comme le voulait la Nature. L'automnal ne pipait davantage de mot, laissant le jeune loup faire. Il n'avait aucune pitié, non, il se demandait une chose simple : avait-il été aussi naif quand l'enfance le berçait encore d'illusion, de rêve ? Oui, était-il si insouciant ? Rêvait-il tant de bataille et ...

« Tu crois que je pourrait m’en servir contre mes ennemis hein et dis les tiennes elle te serves à ça aussi hein ou pas ? »

... De pulvériser ses ennemis avec des cornes qui n'avaient encore pu se développer, aussi petites que ses pattes d'autrefois ? Il l'ignorait mais la bêtise du jeune lui rendait l'âme quelque peu nostalgique derrière son expression de marbre et de façade sans doute.

« Merci du compliment pour mes cornes. »

Si Dean n'avait été louveteau, il se serait retrouvé devant un canin incapable de le remercier d'un compliment fait sur ces appendices qui se dressaient fièrement sur sa tête.

« Hihihi c’est la première fois que je vois quelqu’un d’autre avec des cornes comme moi et mon papa même si on le voit jamais… Mes sœurs elles, elles ont on pas mais elle en ont pas besoin je crois !»

Cette remarque fit sourire le géant. C'est vrai que dans ce monde, peu de canins possédaient de jolies cornes, certains s'en fabriquaient avec des bois tombés de la tête des cerfs, d'autres à partir de branches ... Bien de ces armes n'étaient qu'illusion d'objets insolites réutilisés malgré la perte de leur fonction première. Mais là, c'était différent, ce louveteau automnal en avait des vrais, le cornu pouvait le savoir juste en lançant un regard sur ces petites cornes.

« Ton père ? Ne serait ce pas un certain Akitaka ?

Ash'Naï ne connaissait ce loup que de vue. Ce dernier avait de bien piètres appendices si on les comparait à celle du géant mais, ce dernier ne ferait jamais cela. La force d'un être ne dépendait jamais de ce qui vint orner sa tête ou son pelage. Non, juste la force de l'âme peut entrainer un faiblard à la place d'un roi régnant d'une poigne de fer, et un balourd peut sombrer dans l'humilité la plus profonde. L'apparence n'était là que pour attirer les regards, rendre jaloux ou encore, faire vivre la peur dans le coeur des autres.

« Mais, pour répondre à ton interrogation, peu de loups ont des cornes, elles sont rares dans ... Il se tut un instant. Car, les loups ne possèdent d'ordinaire pas de cornes, ni d'ailes ni de je ne sais quoi. Et pour ce qui est de mes cornes, elles me servent effectivement à broyer mes adversaires. Mais, ne rêves jamais de guerre dans un monde où cette dernière est proche ...

Ses yeux écarlates fixaient le jeune loup, comme pour lui faire comprendre qu'il devrait se souvenir de chacune des paroles prononcés par cet espion imposant.